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AUDENCIA Magazine - Dossier Choisir ses risques Audencia Nantes - School of Management - Hiver 2010 Carrières La marque, un territoire à défendre ! Le Japon, un pays singulier www.audencia.com - www.reseaudencia.com AUDENCIA Magazine

Magazine Audencia Hiver 2010

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Le Japon, un pays singulier

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Dossier Choisir ses risques

Audencia Nantes - School of Management - Hiver 2010

Carrières La marque, un territoire à défendre !

Le Japon, un pays singulier

w w w. a u d e n c i a . c o m - w w w. r e s e a u d e n c i a . c o m

AUDENCIAMagazine

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ÉDITORIAL

La rentrée 2010 est à présent achevée et Audencia n’a jamais connu la dimension atteinte aujourd’hui.Il est utile d’avoir en tête quelques chiffres d’actualité. L’École accueille 2 886 étudiants dans les 17 programmes diplômants

offerts. Audencia déploie ses activités sur 6 sites : 3 à Nantes, 1 à Saint-Nazaire, 1 à Paris, 1 à Shanghai. Le nombre de partenariats avec des universités et des business schools à l’étranger approche les 130. Les diplômés avoisinent les 15 000. La dynamique de croissance est due au lancement de nouveaux programmes, à l’augmentation du nombre d’étudiants dans les programmes existants et également

à la fusion avec deux écoles nantaises, l’École Atlantique de Commerce et Sciencescom. Les di-plômes offerts par ces deux écoles, un bachelor en commerce pour l’une, un bachelor et un mas-ter en communication et média pour l’autre, sont devenus des programmes à part entière d’Audencia en milieu de cette année. Bien installée dans son nouveau périmètre d’ac-tivités, Audencia répond à présent à tous les seg-ments de marché de l’enseignement supérieur

et a ainsi la capacité d’offrir aux jeunes, et aux moins jeunes, aux familles et aux entreprises, des programmes diplômants, répondant à la diversité de leurs besoins. L’expertise en communication vient enrichir la palette des techniques qu’Audencia maîtrise.

Le premier semestre de l’année est celui au cours duquel les promo-tions sortantes viennent confirmer leur insertion sur le marché de l’emploi, souvent après un stage effectué au printemps. Les premiers chiffres collectés révèlent que la marque Audencia se porte bien. Les difficultés n’ont pas totalement disparu mais l’acceptation de la mobilité d’un secteur à un autre, d’un métier à un autre, offre à celles et ceux qui en font leur credo des perspectives très positives. Audencia, c’est également une vision internationale au quotidien. Le MBA international, tous les masters internationaux, comme les étudiants venant en échange ou en double diplôme à Nantes n’ont jamais été aussi bien portants et nombreux.

C’est une réelle satisfaction de souligner à nouveau les caractéristiques de l’École : académique par nature, internationale par vocation, pro-fessionnelle par définition. Sa force de conviction, a fortiori au cours de la période que nous traversons n’est pas à négliger : « donner du sens au management ».

Jean-Pierre HelferDirecteur général d’Audencia

Gérard EstivalPrésident d’Audencia

Gérard Estival et Jean-Pierre Helfer

The start of the 2010 school year is now past and Audencia has never before reached the levels it finds itself at today.

It is worth bearing in mind certain figures. The school welcomes 2886 students on the 17 set programmes offered. Audencia’s activities are divided between six sites: three in Nantes, one in St-Nazaire, one in Paris and one in Shanghai. The number of partnerships with foreign universities and business schools is now close to 130. We have almost 15,000 alumni. This growth is due to the launch of new programmes, the rise in the number of students on existing programmes and also to the merger with two Nantes schools – EAC (l’École Atlantique de Commerce) and Sciencescom. The programmes proposed by these two schools – a bachelor in business for one and a bachelor plus a master in communications and media for the other – became an integrated part of Audencia’s own programme portfolio in late spring of this year. Comfortable with its new sphere of activities, Audencia can now address all segments of the higher education market so answering the needs of young or older students, families and companies through diverse programmes. Expertise in the realm of communications has enriched the range of techniques Audencia masters. During this year’s first semester, often following an internship in the spring, the outgoing classes of students entered the employment market. The initial figures reveal that the Audencia brand is in good health. While difficulties have not entirely disappeared, the acceptance of mobility between sectors and professions permits those embracing this logic to look to the future in a positive fashion. Daily life at Audencia is also characterised by an international vision. Added to the international MBA and the international masters are all the exchange or double degree students who come to Nantes. The number of foreign students at the school has never been so high nor the quality so evident.

It is a real satisfaction to be able to underline once again the school’s principles: academic by nature international by vocation, professional by definition. Audencia’s strength of conviction, particularly during the times we live at the moment should not be neglected – “giving meaning to management.”

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LA TRIBUNE RÉSEAUDENCIA

ette tribune sera pour moi la dernière puisque, dès le prochain numé-ro d’Audencia Magazine, je passe le relais à un nouveau Président, après 5 années de mandat. Mon successeur se sera donc saisi de

mon stylo ! J’ai eu le privilège et le plaisir de présider aux destinées du Ré-seau des diplômés d’Audencia et je dois avouer que je quitte mes fonctions enrichi d’une expérience extraordinaire et un petit pincement au cœur : je suis fier de notre Réseau, fier de ses membres, fier de notre École.

Notre communauté a pris une véritable dimension en cinq ans en faisant presque tripler ses membres adhérents. Nous sommes aujourd’hui près de 4 000 à participer au rayonnement de Réseaudencia. Notre équipe de per-

manentes est passée de deux à cinq personnes qui mettent leur cœur et leurs talents au service de l’organisation de plus de 200 évènements par an -rencontres professionnelles, culturelles, conviviales- que ce soit en France via l’une de nos 7 représentations régionales ou à l’étranger dans l’une de nos 19 Ambassades Audencia pays ou nos 3 Relais pays.

Depuis plus de trois ans maintenant Audencia et Réseaudencia ont décidé de joindre leurs forces. Nous avons créé et animons ensemble le magazine que vous tenez dans vos mains, les « Soirées du Papillon » qui ancrent notre Réseau dans les enjeux économiques et de la responsabilité globale des entreprises, un Conseil Carrière dynamique et efficace et les Ambassades Audencia pays qui nous font rayonner bien au-delà de nos frontières. Cette collaboration, tout aussi importante pour l’Association que pour l’École, est un modèle particulièrement porteur pour l’avenir.

Au-delà de ces réalisations qui ont permis à notre Réseau de prendre la dimension que nos diplômés méritent, ce qui m’a le plus marqué au cours de mes cinq mandats, ce sont les femmes et les hommes que j’ai rencon-trés. Croyez-moi, nous avons une communauté d’une qualité humaine, d’une simplicité et d’une compétence tout à fait exceptionnelles. J’y vois, sans aucun doute, la transmission des valeurs fondamentales qui animent Audencia depuis de nombreuses années. Je vous souhaite bon vent, je serai toujours un membre particulièrement impliqué et fier de Réseaudencia.

Amicalement,

Christophe Letellier GE 84Président de RéseaudenciaDirecteur général de Sage MGE

This will be my last column for Audencia Magazine as, after five years spent at the head of Réseaudencia, I will hand over the post of president to my successor before the next edition. I will at the same time hand over my editiorial pen! I have had the privilege of presiding over the destiny of Audencia’s alumni network and have to admit that I leave this extremely enriching experience with some difficulty. I am proud of our network, proud of its members and proud of our school.

Our alumni community has almost tripled its membership over the past five years, assuming a whole new dimension. Today, there are close to 4000 of us active in the evolution of Réseaudencia. Our full-time team has grown from two to five people who put their hearts and their talents into organising more than 200 events a year – professional, cultural or informal activities in France via one of our seven representatives and abroad through one of our 19 Audencia country ambassadors or our three country offices.

Three years ago, Audencia and Réseaudencia decided to join forces. We created and still run together the magazine you are now reading. We organise the ‘Soirées du Papillon’, debates that involve our network in both the big economic questions and the issue of company global responsibility. We have also worked together to provide a dynamic and efficient careers service and to make a success of the Audencia country ambassadors who aid our growth outside France. This cooperation is as vital for the association as for the school and points the way ahead for the future.

Aside from these achievements that have allowed our network to flourish for the benefit of its members, what has made the biggest impression on me over the last five years are the men and women I have been able to meet. Believe me we possess a community with very human qualities that allies an effective simplicity with exceptional talents. For me, it embodies, without any doubt, a transmission of the fundamental values that have underpinned Audencia for many years.I wish you all the best for the future and will remain a network member especially committed to, and proud of, Réseaudencia.

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SOMMAIRE3 Éditorial

4 la tribune rÉSeaudenCia CaMPuS6 Actualités 8 Nourrir les personnes agées9 Le Fonds annuel : épauler son école

doSSier10 Choisir ses risques14 L’Amrae, sentinelle de l’évolution du métier15 Ressources humaines : quelle gestion des risques ?16 Regards Croisés - Finance et banque : vers une maîtrise des risques ? ViSionS du Monde18 Le Japon, un pays singulier21 Un Français au Japon CarrièreS 22 La marque, un territoire à défendre !24 L’émergence du marketing viral25 Frédéric Souplet : des surgelés à M6

ÉVÉneMentS26 Le cercle des dirigeants27 La rencontre des ambassadeurs

Vie du rÉSeau28 Trois questions à… Christophe Letellier29 L’actualité et les clubs Réseaudencia30 Rencontres et nominations

Eté 2010 - audencia Magazine, Édité par Audencia NantesSchool of management - 8 route de la Jonelière - BP 31 222 44312 Nantes Cedex 3 - 02 40 37 34 34 - www.audencia.comdirecteur de la publication : Jean-Pierre Helfer - Comité éditorial : Jean-Pierre Helfer, Françoise Marcus, Pierre-Henri Dubois, Étienne Brumauld Des Houlières, Christophe Letellier, Karen Hugé - rédacteurs en chefs : Pierre-Henri Dubois, Étienne Collomb (conseil éditorial) - rédaction : Bertrand Guillot, Géraldine Magnan, Etienne Rolland-Piegue, Marina Julienne, Hélène Gronier, Pierre-Henri Dubois, Karen Hugé, Alexandra Onillon, Laetitia Caliez et Andrew Taylor Comité de coordination : Pierre-Henri Dubois, Alexandra Onillon, Laëtitia Caliez - Conception réalisation : Denis Esnault et Ponctuation. illustration : Julien Grataloup - Crédits photos : Frédéric Sénard, Hemis.fr, agence Corbis, agence Sipa.impression : Imprimerie Goubault - tirage : 12 500 exemplaires.

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CAMPUS

Les rendez-vous d’Isegoria Philippe Cohen Philippe Cohen rédacteur en chef au journal Marianne et directeur du site Marianne 2 a présenté au cours d’une conférence en octobre la thèse défendue dans son ouvrage La Chine : vampire du milieu ?, co-écrit avec Luc Richard. À contre-courant des discours actuels, ces deux auteurs expliquent que la Chine connaît, depuis les années 1990, un développement qui s’effectue sur un mode prédateur tout en semant de nombreuses illusions parmi les dirigeants politiques et économiques.

Promotion 2010 : de bonnes perspectives de recrutement pour AudenciaÀ audencia, les 14 et 15 octobre derniers se déroulait le Forum entreprises. 73 entreprises sont venues recruter les étudiants et jeunes diplômés 2010. la promotion précédente affiche un taux de placement élevé (80%, 6 mois après le diplôme) et supérieur de 15% à la moyenne nationale affichée par la Conférence des Grandes Écoles. des chiffres rassurants qui s’accompagnent d’un discours optimiste des recruteurs venus sur le forum 2010.

ACTUALITÉS

Entrepreneur et diplôméDiplômé en octobre avec ses 521 camarades de la promotion Grande École 2010, Harry Levy, a également été récompensé du prix de l’Entrepreneuriat. Soutenu par l’incubateur d’Audencia, ce poly-entrepreneur lance en 2008, Challengemynet.com, première communauté de défis en France. Harry Levy ouvre quelques années plus tard Buzzmynet, agence de marketing participatif. Directeur marketing et commercial de cette nouvelle structure, il gère aujourd’hui une équipe de cinq personnes, ainsi que des projets pour Sony Music, NOOI, Entrevue.

MBA : « Develop yourself to develop international new business ».les managers capables d’évaluer et de générer des opportunités de croissance sont aujourd’hui des valeurs clés pour les entreprises. Conscient de ce besoin, l’international Mba d’audencia a développé son expertise sur ce thème.

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nouveaux étudiants ont rejoint le programme Bachelor dans le programme EAC cette année.

CAMPUS

Un nouveau mastère spécialiséDès la rentrée 2011, Audencia propose un nouveau mastère spécialisé en Finance, Risques et Contrôle créé en partenariat avec le Crédit Agricole. L’École compte aujourd’hui 6 mastères spécialisés, un complément de formation initiale permettant d’acquérir une double compétence.

Capgemini et Audencia gèrent les X et les YÀ quel management adhèrent aujourd’hui nos collaborateurs ? C’est la question à laquelle ont répondu Alexandre Perrin, Pro-fesseur de stratégie à Audencia et Jean-François Caenen, Directeur des Technologies et de l’Innovation chez Capge-mini France. Ces échanges se sont appuyés sur le témoignage d’Etienne Couturier, Directeur Général de Maaf Assurances, lors de la conférence qui s’est déroulée le 21 octobre 2010 à Audencia. Ces 3 témoignages complémentaires ont mis en évidence les bonnes pratiques à adopter pour mobiliser et manager au mieux ses équipes qu’elles soient de la génération X ou de la génération Y.

nationalités sont représentées parmi les 2 886 étudiants inscrits dans les 17 programmes d’Audencia Nantes. 12257

ACTUALITÉS

Audencia regarde vers l’Est De nouveaux accords avec des universités prestigieuses à Taiwan et en Chine continentale viennent renforcer les liens entre Audencia Nantes et l’Asie. Des partenariats ont été signés avec l’École de Commerce de l’Université Nationale de Chengchi à Taiwan (NCCU), reconnue comme la meilleure école de management taiwanaise et l’Université Zhejiang à Hangzhou, membres du C9 qui regroupe les meilleures universités en Chine. Aujourd’hui, Audencia compte 124 partenaires académiques dans le monde.

Triathlon 2010, une édition exceptionnelle Encouragés par près 60 000 spectateurs, plus de 5 000 athlètes se sont mesurés au cours du 23e Triathlon Audencia-La Baule. La participation des 5 meilleurs triathlètes mondiaux, du champion cycliste Laurent Jalabert et du champion olympique Alain Bernard a contribué à la médiatisation de cette édition à un niveau international.

Audencia s’engage aux côtés du WWF audencia renforce son engagement pour la responsabilité globale et devient la première école française partenaire statégique du WWF. les objectifs sont de contribuer à l’évolution des pratiques des entreprises, par la formation de managers responsables et de réduire l’empreinte écologique de l’École.

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CAMPUS

Q uels sont et quels seront demain les scénarii d’alimentation des personnes âgées ? La capacité à s’autoalimenter est en effet un critère important

d’indépendance ou de dépendance, de maintien à domicile ou pas. Conscient des enjeux, le groupe Seb, spécialiste d’électroménager, a conclu un partenariat autour de cette problématique avec les étudiants et les enseignants du mastère « Marketing, Design et Création ». Après une collaboration de plusieurs mois avec l’industriel, les étudiants devront lui proposer une offre de services ou de produits, accompagnée du prototype correspondant. « L’objectif, c’est de montrer que la pédagogie développée dans le cadre du mastère est pertinente et productive, spécialement sur une activité très transversale, conduite avec un important opérateur industriel », explique Nicolas Minvielle, responsable du mastère.

Créé en partenariat avec l’École de Design de Nantes, et en coaccréditation avec l’École Centrale de Nantes, le mastère d’Audencia réunit des étudiants d’horizons très divers. Certains sortent frais émoulus de formation initiale, tandis que d’autres bénéficient déjà d’une expérience professionnelle. Mais l’originalité tient surtout au fait de réunir dans un même groupe des ingénieurs, des designers et des managers. « Les étudiants d’Audencia, qui sont très doués pour les études et les statistiques, n’ont souvent jamais vu un produit démonté, poursuit l’enseignant. En discutant avec des ingénieurs, ils sont confrontés à des contraintes de fabrication très concrètes. » Cette approche est donc très enrichissante pour les élèves. « Nous travaillons à plusieurs en ateliers,

témoigne Martin Lauquin, qui termine son cursus Grande École par cette année de spécialisation. Cela génère un dialogue entre des compétences et des savoir-faire très différents. À terme, la collaboration avec des designers et des ingénieurs va aussi permettre de modéliser puis de prototyper une solution, de rendre opérationnel un élément qui serait resté très théorique si le groupe était constitué exclusivement de spécialistes du marketing. »

Aujourd’hui, les étudiants achèvent la phase prospective, qui interroge les différents usages. À cet effet, la promotion s’est organisée en cinq groupes : cognition, motricité, santé, aspects sensoriels et aspects socio-économiques. « L’étude de marché a été réalisée à partir d’une revue de la littérature aussi exhaustive que possible », détaille Nicolas Minvielle. Pour cerner la problématique et élaborer un état des lieux, les étudiants ont par exemple consulté le programme national nutrition santé, des études sur le handicap, des revues de recherche médicale… Des rencontres avec les directions de R&D, de design et de marketing de Seb sont organisées régulièrement. Lors du prochain échange, les étudiants présenteront plusieurs pistes de travail, comme une offre de service intergénérationnel et une piste basée sur l’odorat, ce sens qui conditionne la sensation de faim et s’atténue chez nombre de personnes âgées… L’étape de réalisation de la solution choisie par Seb doit commencer fin décembre. Et début avril 2011, le projet devrait se terminer par une conférence sur le design pour tous. —Géraldine Magnan

Nourrir Les persoNNes âgées

ENTREPRISE

en partenariat avec le groupe industriel Seb, spécialiste d’électroménager, les étudiants du mastère « Marketing, design et Création » doivent inventer des solutions

pour que les personnes âgées puissent continuer à s’alimenter. une expérience enrichissante pour une classe hétérogène et originale.

Etudiants du mastère « Marketing, Design et Création »

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« Les dirigeants locaux ont le devoir d’accompagner cette École » Christophe Moison

CAMPUS

Fonds annuel : épauler son écoledans les pays anglo-saxons, le soutien financier à son ancienne école paraît banal. en France, c’est encore loin d’être le cas. Heureusement, les habitudes évoluent.

« Créée en 2009 pour soutenir les grands projets de l’École, la Fondation Audencia permet de lever des fonds privés qui donnent droit à des déductions fiscales, explique Françoise Marcus, Déléguée Générale de la Fondation. Grâce à cet outil, nous espérons réunir huit millions d’euros à l’horizon 2015 pour soutenir trois thèmes forts : l’entrepreneuriat, la responsabilité globale et les bourses d’études. » En mai dernier, une campagne a été lancée à destination des entreprises, qui restent les soutiens majoritaires. Aujourd’hui, l’École se tourne vers les particuliers. « L’École évolue et a besoin de tous, y compris de ses diplômés, ajoute Karen Caleca, chargée du développement de la campagne vers les particuliers. Chacun peut apporter sa pierre à l’édifice. »

Thierry Blandinières, qui préside le groupe Delpeyrat, spécialiste de la gastronomie du sud-ouest, l’a bien compris. Diplômé en 1983, il est resté proche de son réseau et a rejoint les donateurs du fonds annuel de la Fondation. « Dans le monde d’aujourd’hui, il faut soutenir les écoles qui nous ont formés, témoigne-t-il. Même si ce n’est pas une somme importante, c’est un engagement. Il s’agit de renvoyer à l’école ce qu’elle nous a donné. Une formation de ce niveau m’a permis d’obtenir un bon job et de réussir socialement. Je souhaite le faire savoir aux futurs étudiants. Je souhaite montrer aux jeunes que l’ascenseur social peut fonctionner. »

ENTREPRISE

De son côté, Christophe Moison, qui dirige une société de gérance d’immeubles dans l’ouest, a « plusieurs motivations fortes ». Père d’une jeune diplômée, il soutient l’École à titre privé depuis l’année dernière. « Le père que je suis a été très sensible à l’offre incroyable de cette École, à sa dynamique et à son ouverture vers l’extérieur, raconte-t-il. Mais c’est aussi la dimension territoriale qui m’a amené à adhérer aux projets d’Audencia. Depuis plus de 25 ans, notre société accueille des étudiants de l’École avec plaisir et enthousiasme. C’est une relation fidèle. Je pense également que les dirigeants locaux ont le devoir d’accompagner cette École. Elle se trouve aujourd’hui dans une compétition de dimension internationale. Or, elle participe à la création d’un pôle d’excellence qu’il est nécessaire de développer si nous voulons attirer de jeunes talents dans nos entreprises. »

Dans les pays anglo-saxons, la culture du don est très développée. Ainsi, la majorité des dons faits aux écoles provient-elle de particuliers. En France, la démarche peut encore surprendre. Les proportions en sont d’ailleurs inversées, la quasi-totalité des dons provenant des entreprises. Mais avec des diplômés conscients des enjeux et rompus à d’autres cultures, les choses pourraient bien changer… —Géraldine Magnan

Pour en savoir plus : Contacter Karen Caleca, Responsable Développement :Email : [email protected]éléphone : 00 33 (0)2 40 37 34 34www.fondation-audencia.com

« Soutenir l’École, c’est un

engagement » Thierry Blandinières

Etudiants du mastère « Marketing, Design et Création »

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Choisir sEs risquEsSi la prise de risques est inhérente à l’entrepreneuriat, la gestion de risques tend à se professionnaliser. l’activité, qui implique une approche globale et transversale de l’entreprise et de son environnement, s’est dotée de méthodologies et d’outils. instrument de pilotage stratégique, le risk management permet de choisir ses risques en toute conscience.

arce qu’elle a un im-pact direct sur la profitabilité, la ges-tion des risques est un enjeu stratégique. Pour autant, de quels

risques parle-t-on ? Une usine ex-plose, des hommes-clés quittent l’entreprise, le dollar s’effondre, une grève paralyse le réseau ma-ritime, un plastique de mauvaise qualité entre dans la fabrication d’un produit de luxe… La liste des risques susceptibles de s’opposer à la bonne marche de l’entreprise est longue. Ils surviennent dans le do-maine des ressources, des clients, des produits et des services. Ils peuvent être de nature stratégique, opérationnelle, sociale, financière, climatique, juridique, sanitaire… Certains peuvent même remettre en cause l’existence de l’entreprise. À grande échelle, ces risques peuvent nuire à un marché dans sa globa-lité, aux hommes, à la planète.

Traditionnellement assurée par la Direction Générale, la gestion de risques est aujourd’hui plus com-plexe et l’activité prend de l’impor-tance. Les risques se seraient-ils multipliés ? « Non, répond Marc

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Azouz (GE 93), Directeur associé d’Aon Global Risk Consulting, un cabinet de conseil exclusivement dédié à la gestion des risques. Il existe certes des risques émergents induits par le développement de l’activité scientifique et industrielle et certains risques prennent une ampleur nouvelle due à la volatilité des marchés ou à la spéculation sur

les matières premières, par exemple. Mais plutôt qu’à une multiplication des risques, on assiste à une prise de conscience de leur impact poten-tiel et à une volonté croissante des Directions Générales, sous-tendue par les exigences des actionnaires, de réduire l’incertitude créée par cette exposition aux risques. » Ce nouveau regard est renforcé par une modification réglementaire sur-venue courant 2008. La transposi-tion en droit français de la huitième directive européenne oblige en effet les sociétés cotées à communiquer sur leurs risques ainsi que sur leurs

couvertures d’assurance. Elle im-pose aussi au Président du Conseil d’Administration de s’engager sur l’efficacité des dispositifs de gestion des risques et de contrôle interne.

Cartographier les risques Concrètement, l’activité de gestion de risques consiste à repérer, iden-tifier et évaluer les risques. « Dans

une entreprise, ils sont très diffus. Nombre d’entre eux sont sous-jacents et il est très facile de les ignorer, explique Bruno Dunoyer de Segonzac, Directeur de l’audit interne et de la gestion des risques de

Bouygues Telecom, également vice-président de l’Amrae (Association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise). C’est pourquoi l’ERM, ou Enterprise Risk Management, est utile. Cet en-semble de méthodologies et d’outils permet de révéler et de quantifier les risques. Aujourd’hui, l’outil le plus connu est la cartographie des risques, qui montre sur une seule page le positionnement des risques majeurs. Il offre une vision mana-gériale essentielle à la Direction Générale. » Et dans certains cas, une version allégée de cette

« le risk management révèle les vulnérabilités de l’entreprise »

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DOSSIER

cartographie peut également être présentée aux administrateurs.

Pour cartographier les risques et établir son diagnostic, le Risk Ma-nager doit donc avoir une vision globale et transversale de l’entre-prise. Homme de communication, il va s’entretenir avec de nombreux collaborateurs, chacun étant spé-cialiste des risques propres à son activité. « Il faut définir les risques sur chaque objectif », précise Bruno Dunoyer de Segonzac. Elément du dispositif, cet ensemble d’entretiens permet de construire le portefeuille de risques, qui sera ensuite présenté aux actionnaires. Ainsi, la gestion de risques favorise-t-elle la com-munication à différents niveaux. La mise en place et l’actualisation du dispositif fournit aux opération-nels l’occasion de parler de leurs risques à leur hiérarchie et permet à la Direction Générale d’étayer sa communication envers les action-naires. Dans un grand groupe, le

Risk Manager peut avoir des « cor-respondants risques » dans chaque service. Plus ou moins régulières, leurs alertes alimenteront le porte-feuille. « La gestion de risques repose

sur la lecture et l’analyse de signaux faibles. Chez Bouygues Telecom, une fois par mois, les directeurs d’unités font une revue de leurs risques avec leurs collaborateurs, témoigne le Risk Manager. C’est l’occasion de trouver des idées et des moyens. L’équipe se soude autour des risques et les par-tage. Si la gestion de risques ne per-met pas de les gommer, elle permet de les connaître, de les choisir et de les partager.»

« L’identification des risques liés au cœur de métier, que l’entreprise souhaite prendre, et des risques pé-riphériques, que l’entreprise voudrait idéalement supprimer, est une étape

stratégique, explique Sé-bastien Rouzaire (GE 91), fondateur du cabinet de conseil Kerius Finance. C’est aux dirigeants et aux actionnaires de décider. Il n’y a pas de vérité. Cela dépend aussi de la per-sonnalité des hommes, de leur appétence ou de leur

aversion au risque. » Vient ensuite la proposition d’un plan de continuité d’activité, qui peut aller bien au-delà du transfert de certains risques vers les assurances et les marchés. Car ce plan, qui formalise des scé-narios de fonctionnement malgré les perturbations, tient également compte des risques non assurables. Pour être accepté, le coût de ce plan de continuité d’activité doit évidem-ment être inférieur au coût du risque.

« Si la gestion de risques ne permet pas de les gommer, elle permet de les connaître »

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pChoosing risks Risk management, which allows decision-makers to appreciate better the choice of risk, is key to strategy.

Are risks more common today? “No”, answers Marc Azouz (GE class of 1993), associate director of Aon Global Risk Consulting. “It’s not that they’re more common, but that markets are more volatile. Greater risk awareness heightens their importance.”

“Risks permeate a company,” says Bruno Dunoyer de Segonzac, director of internal audits and risk management at Bouygues Telecom. “Today, with risk mapping we can pinpoint the main risks within an organisation, giving directors and shareholders a better vision. Risks must be defined for each objective. To this end, I set up monthly team

meetings so that we can choose and share risks.” For Sébastien Rouzaire (GE class of 1991) founder of consultants Kerius Finance, “there’s no one truth. It depends on each person and their reaction to risk.” These points of view allow a risk management plan to be drawn up. “Only firms with turnover above 50m€ look closely at risks because it can affect results and income.” Smaller businesses can tackle the same concerns via standards like ISO 31000.

Such firms often rely on internal resources to address questions of risk. One example is lawyer Richard Jonemann (GE class of 2002) of Affina Legal. Expert in insurance law, he has to “revisit certain insurance programmes in light of restructuring or high investment projects.” Risk management has grown to become a key strategic tool that reflects the true maturity of a company.

Dans certains cas, le Risk Mana-ger peut avoir la responsabilité du plan de continuité d’activité. Dans d’autres situations, si le Risk Mana-ger veille et force la mise en place d’un tel plan, il en laisse l’entière responsabilité aux opérationnels.

Un mode de gestion qui se normalisePerçu dans son approche globale, le risk management paraît pour-tant peu développé. « Sauf dans les banques, où il existe une vraie filière risques, indépendante des métiers, ainsi que dans certaines compagnies d’assurances, note Marc Azouz. Ailleurs, la gestion de ris-ques est encore passive. Rarement, les risques sont systématiquement identifiés, mesurés, modélisés et sui-vis. L’enjeu actuel est de passer d’un dispositif statique à une gestion plus dynamique. » L’année dernière, en association avec NYSE, Euronext et l’Institut Français des Adminis-trateurs, son cabinet a réalisé un

panorama des pratiques des so-ciétés cotées. Conscients de leurs intérêts, certains groupes font appel à des cabinets de conseil, notam-ment pour apprendre les bonnes pratiques et mettre en place ou améliorer leurs propres métho-

dologies et dispositifs. Mais pour certains dirigeants, il n’est pas question d’externaliser la gestion de risques, spécialement l’exploita-tion. Il est vrai que par définition, l’activité se place au cœur de l’in-timité de l’entreprise et touche

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DOSSIER

50% des Risk Managers sont impliqués dans la stratégie de l’entreprise, une formidable opportunité de prévenir les risques encourus.

DOSSIER

des Risk Managers ont a minima un niveau d’études Bac +4/5. Parmi les Risk Managers interrogés, 56% n’ont reçu aucune formation en manage-ment des risques en complément de leur formation initiale.

L’AmrAe, seNtiNeLLe de L’évoLutioN du métier Association professionnelle dont les membres sont les acteurs majeurs du secteur, l’Amrae propose de nombreuses ressources.L’Association pour le Management des Risques et des Assurances de l’Entreprise (Amrae), qui compte aujourd’hui 735 membres de 400 entreprises françaises publiques et privées (dont 36 des 40 entreprises du CAC 40), a pour objectif de développer la culture du management des risques dans les organisations. Elle peut ainsi conseiller les entrepreneurs dans l’appréciation de leurs risques ainsi que dans la maîtrise de leurs financements et de leurs dépenses d’assurance. Ceux qui désirent aller plus loin peuvent assister à diverses sessions de formations. L’association a en effet développé une filiale entièrement dédiée à la formation permanente, et propose des programmes et des séminaires thématiques. Le Centre d’Etudes et de Formation pour la gestion des Assurances et des Risques (CEFAR) a été mis en place en coopération avec l’Insurance Institute of America et le Carm Institute. L’association a aussi une activité d’édition. La collection « Maîtrise des risques » présente les publications de certains travaux des commissions de travail, qui portent plus spécifiquement sur les pratiques. Chaque année, l’association organise aussi le rendez-vous français des acteurs de la gestion des risques. Depuis 1993, les Rencontres de l’Amrae concentrent une fréquentation de plus en plus nombreuse. Plus de 1 700 congressistes y ont assisté en 2010. Les 19e Rencontres, qui se tiendront début février 2011 à Deauville, porteront sur le thème « Risques & Ressources ».

Pour en savoir plus : www.amrae.fr

92%

généralement des domaines confidentiels.

Parce qu’elles n’ont pas les moyens de développer ce type d’activité en interne, nombre des sociétés s’appuient tout de même sur des ressources extérieures. Spécialisé dans le droit des assurances, l’avo-cat Richard Jonemann (GE 02), du cabinet Affina Legal, est par exem-ple sollicité « ponctuellement pour revoir certains programmes d’assu-rances dans le cadre d’opérations de restructuration ou de projets d’en-vergure sur lesquels sont engagés des investissements importants. » De son côté, Sébastien Rouzaire peut intervenir quotidiennement, lors de missions de suivi et d’assis-tance, pour le compte d’entreprises qui souhaitent se couvrir contre les risques financiers liés aux devises, aux taux d’intérêts ou aux matières premières. « Beaucoup de PME qui réalisent de 50 millions à quelques milliards d’euros de chiffre d’affaires s’en soucient. Car ces risques peu-vent mettre en jeu leur trésorerie ou leurs résultats en quelques mois », témoigne-t-il. Quant aux plus pe-tites entreprises, elles disposent aujourd’hui de plusieurs référen-tiels développés par la profession, comme la norme ISO 31000 (1).

En organisant la vision des ris-ques, le risk management révèle les vulnérabilités de l’entreprise et conduit à la protection de ses inté-rêts. En cela, l’activité est créatrice de valeur. Pour Sébastien Rouzaire, « elle permet à l’entreprise d’exécu-ter sereinement son business plan, même si l’environnement est volatil. » Désormais au plus proche de la

gouvernance, le risk management est devenu un instrument de pilotage stratégique, véritable indicateur de la maturité d’une entreprise. —Géraldine Magnan

(1) la norme iSo 31000 fournit des

principes et des lignes directrices

générales sur le management du risque.

elle peut être appliquée par tout public,

toute entreprise publique ou privée,

toute collectivité, toute association, tout

groupe ou individu. Cette norme fournit

des lignes directrices générales, elle ne

vise pas à promouvoir l’uniformisation

du management du risque au sein des

organismes. elle suggère de bonnes

questions pour aborder le sujet complexe

de la gestion des risques et non de

bonnes pratiques pour y répondre.

(source : site de l’organisation inter-

national de normalisation).

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DOSSIER

ressources humAiNes : quEllE gEstioN dEs risquEs ?Frédéric lucas, risk and insurance Manager chez Publicis, groupe mondial de communication, insiste sur l’importance des risques liés aux ressources humaines.

Dans un groupe de taille internationale comme Publicis, quelle est l’importance des risques liés au personnel ?Globalement, il est important de replacer au cœur de l’entreprise les risques liés aux ressources humaines, aux talents. Alors que la méthodologie et les dispositifs de gestion des risques se développent, il est important de ne pas minorer ces risques, comme ce fut longtemps le cas. Dans une entreprise de services, les activités reposent moins sur les process ou les outils. La différenciation passe essentiellement par les hommes et les équipes. Dans chaque pays, dans chaque société, il y a des hommes-clés qu’il faut conserver. Aujourd’hui, les entreprises travaillent avec des flux de plus en plus tendus. Elles sont plus sensibles aux éléments extérieurs et la perte d’une équipe peut avoir des conséquences dramatiques. Il est devenu difficile

« Il est devenu difficile de recruter la bonne personne au bon endroit et de la maintenir dans l’entreprise »

de recruter la bonne personne au bon endroit et de la maintenir dans l’entreprise. C’est encore plus ardu dans les pays en fort développement, comme la Chine, l’Inde ou le Brésil, ou sur des métiers en pleine croissance.

Quelles solutions est-il possible de mettre en place pour atténuer ce type de risques ?Pour attirer et conserver les talents, après avoir repéré les personnes-clés de l’entreprise, les directions des ressources humaines disposent de plusieurs outils qu’elles connaissent bien, comme le salaire, les plans d’intéressement à court et long terme, les stocks options… Mais il existe d’autres leviers d’action, comme les couvertures de santé, de retraite et de prévoyance décès, auxquels les salariés sont devenus très sensibles. Ces outils permettent de compléter la palette et de proposer des combinaisons hautement spécifiques et adaptées à chaque pays, tout en restant souples d’utilisation. Car un Hongkongais qui part en Malaisie n’aura pas les mêmes attentes qu’un Britannique qui s’installe à Shanghai. En Asie par exemple, l’accès à des hôpitaux internationaux, en plus du salaire, compte beaucoup. Or, les directions des ressources humaines sont souvent moins familières avec ce type de schémas, qui permettent de se différencier des concurrents. Il y a donc un travail transversal et conjoint à faire entre les équipes RH, Compensations & Benefits et le Risk Manager, qui est plus à même de travailler sur les éléments de différenciation des programmes de santé et prévoyance, en les transférant vers l’assurance.Propos recueillis par Géraldine Magnan

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DOSSIER

La crise financière de 2008 a-t-elle véritablement modifié l’appréhension de la gestion du risque dans les banques ? F. Lannoy : D’une manière générale, il existe encore un déséquilibre important dans la répartition des pouvoirs au sein des établissements financiers. Les vendeurs ont en quelque sorte pris le pouvoir au sein de la banque au détriment des autres métiers. L’affaire Kerviel illustre parfaitement cette dérive. Malgré de nombreux avertissements internes, le vendeur a maintenu ses positions, continué à prendre des risques…Les personnes chargées d’assurer le contrôle au sein de la banque peuvent difficilement freiner les vendeurs, sources de profits pour les établissements. Et malheureusement, je n’ai pas l’impression que des changements structurels dans les métiers de la finance pris dans leur ensemble aient vraiment eu lieu au cours des deux dernières années.

C. Villa : De mauvaises incitations génèreront toujours de mauvais comportements. Les acteurs de la finance, tout comme, d’ailleurs, les autres acteurs du monde économique, réagissent aux incitations auxquelles ils sont confrontés. Or, lors de la crise financière de 2008, l’inadaptation de la réglementation, des contrôles

FiNANce et bANque :vErs uNE mAîtrisE dEs risquEs ?Christophe Villa, professeur et responsable de la discipline Finance à audencia

et Frank lannoy (Ge 96), Prime brokerage chez Citigroup à londres, échangent sur la gestion des risques dans les banques et sur la pertinence

des systèmes de régulations mis en place en europe.

internes insuffisants ainsi qu’un excédent de liquidités ont incité de nombreux financiers à prendre des risques (trop) importants. Aujourd’hui, l’évolution récente de la réglementation et, dans une moindre mesure, la remise en cause du célèbre adage « too big too fail !» (Notamment, suite à la faillite de Lehmann Brothers) vont, quand même, dans le sens d’une amélioration des systèmes de gestion des risques au sein des banques.

Des tests de résistance de 91 banques européennes ont été réalisés cet été. Que nous ont-ils appris en matière de gestion des risques ? Sont-ils suffisants ? C. Villa : L’objectif de ces stress tests était de mesurer la robustesse des bilans des banques européennes à différents scénarios économiques et financiers. On peut comparer cet exercice aux « crach tests » réalisés dans l’automobile. Sur les 91 banques testées, seules 7 ont échoué. Toutes les banques françaises et britanniques ont passé les tests avec succès. Certains observateurs ont remis ces tests en question, estimant qu’ils n’étaient pas assez sévères. Le risque de défaillance d’un État (le risque souverain) aurait été sous-évalué. Ces tests ont contraint les banques à faire preuve de plus de transparence. Les investisseurs disposent désormais des informations nécessaires

Frank Lannoy, Prime Brokerage, Citigroup Londres

REGARDS CROISÉS

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DOSSIER

pour refaire leurs propres tests. Certes, ces tests n’ont pas été parfaits, mais il ne faut pas oublier aussi que la recherche en matière de résistance des établissements financiers est encore balbutiante.

Pour se conformer à Bâle III, les banques européennes vont devoir porter leur ratio de solvabilité de 2% à 7% d’ici 2019. Est-ce un ratio suffisant pour éviter de nouvelles défaillances bancaires ? C. Villa : Ce ratio est particulièrement important pour le secteur bancaire. Il détermine le montant de capitaux propres que les banques vont devoir lever sur les marchés afin de réduire leur levier d’endettement. En augmentant ce ratio de solvabilité, on risque d’inciter les banques à se concentrer sur les activités les plus rentables afin d’optimiser l’utilisation de leurs fonds propres. Par mimétisme, elles vont se concentrer sur les mêmes métiers, phénomène qui risque d’accroître le risque systémique. Une seconde conséquence de cette mesure est l’abandon progressif des services bancaires de base par les établissements en quête d’une forte rentabilité. Nous allons peut-être assister à l’apparition d’une nouvelle offre bancaire « low cost » regroupant les services de base délaissés par les grands groupes ? Sur le plan économique, certaines entreprises pourraient avoir de plus en plus de mal à se financer auprès des établissements bancaires.

Une régulation mondiale du secteur bancaire pour une plus grande maîtrise des risques est-elle réellement envisageable ? C. Villa : Tous les continents ne sont pas encore au même niveau d’exigence en matière de réglementation bancaire. Les Etats-Unis sont très en retard sur l’Europe si l’on se réfère aux accords de Bâle. Sur le principe, oui, une régulation mondiale est possible, mais elle ne pourra se matérialiser sans l’intégration d’un système de sanctions. Réguler sans se doter des moyens de sanction a peu d’effets. Autant dire qu’une régulation mondiale sera extrêmement difficile à mettre en œuvre. Nous sommes encore loin du compte.

La régulation serait-elle donc vouée à l’échec ? F. Lannoy : Nous sommes plus dans la déclaration d’intention que dans les actes. Prenons l’exemple de la vente à découvert. Elle a été interdite en France sur certaines valeurs financières. Au-delà de la question de l’harmonisation européenne sur ce sujet, nous sommes en droit de nous interroger sur le contrôle de ces pratiques. Les autorités de marchés sont-elles en mesure de contrôler et donc d’interdire la pratique de la vente à découvert ? Sans un processus de contrôle défini clairement ce type de réglementation perd sa force de frappe. Personnellement, je pense que l’idéal est une saine coopération entre les autorités de réglementation des marchés et les institutions financières (et la probité des professionnels évidemment).

Quelle est selon vous la solution pour mieux appréhender le risk management dans le secteur bancaire ? F. Lannoy : Mieux appréhender le risque revient souvent à renouer avec le métier de base du banquier : évaluer, valoriser avant de prendre une décision. Dans l’affaire des subprime mortgage, personne n’était capable de donner un prix à ces actifs. Il faut revenir à nos bases. Cela passe bien sûr par un rééquilibrage des pouvoirs au sein des établissements financiers. Les vendeurs ne doivent pas être les seuls détenteurs de pouvoir. Il faut revoir les structures de la banque et accepter de modifier nos comportements.

C. Villa : Jeter le thermomètre n’est pas forcément une façon de guérir la maladie. Des améliorations sont néanmoins possibles comme le fait, par exemple, d’insuffler une « culture risque » au sein de la banque ainsi que d’utiliser des modèles adaptés à la mesure des risques extrêmes… la clé de voûte d’une politique globale de gestion des risques passant, selon moi, par un système permettant une réduction des asymétries d’information et des (trop) nombreux conflits d’intérêts. — Propos recueillis par Yannick Roudaut

Christophe Villa, professeur et responsable de la discipline Finance à Audencia

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alliant traditions rigoureuses et modernisme exalté, le Japon fait rêver… les diplômés du réseau audencia nous livrent ici leur analyse du pays du Soleil levant, complétée par les éclairages d’etienne rolland-Piègue conseiller économique et financier à l’ambassade de France au Japon.

Le Japon, un pays singulier

Une puissance incontestableLa puissance économique du Japon repose avant tout sur son avance technologique. Son leadership mon-dial est évident dans de nombreuses applications connues du public, des caméras aux voitures électriques, mais il s’affirme aussi dans de nom-breux secteurs du « B to B », où le Japon construit les composants in-visibles, à très forte valeur ajoutée, indispensables à la fabrication des iPods et des écrans plats. Le Japon est le pays au monde qui dépose le plus de brevets et qui continue à consacrer 3,8% du PIB à la R&D. La deuxième force du Japon est sa cohésion sociale, déjà révélée et plébiscitée en son temps par Ezra Vogel. Celle-ci peut se traduire par le consensus social qui régit les re-lations de travail, à l’instar de l’ajus-tement des salaires à la baisse en cas de crise qui constitue un stabi-lisateur automatique. Dernier point, le Japon bénéficie de son intégration aux économies asiatiques, lesquel-les absorbent plus de la moitié de ses exportations. Le Japon est donc, entre autres, le premier à profiter de la croissance chinoise.

Aujourd’hui fragileMais, aujourd’hui, après deux dé-cennies de croissance atone, le

Japon doute, et se révèle moins confiant en son avenir. Le poids de la dette publique pèse sur l’écono-mie et la classe politique est tétani-sée à l’idée d’augmenter la taxe à la consommation, qui permettrait de rétablir la situation des finances pu-bliques. Le vieillissement démogra-phique et le faible taux de natalité placent la courbe de la population sur une pente descendante. Le mar-ché reste relativement peu ouvert, et le renforcement récent du yen pé-nalise les entreprises exportatrices. Comparés à leurs aînés, les jeunes Japonais sont moins nombreux à partir faire des études à l’étranger et à rêver d’expatriation.

Le nouvel âge d’or des relations franco-japonaisesA contrario, ce Japon « only one » (voir encadré) continue de faire rê-ver les jeunes Français attirés par le grand large. Le réseau Audencia au Japon compte vingt diplômés fran-çais, dont une majorité de jeunes. Il compte également une petite dizaine de Japonais qui ont suivi les divers cycles de formation ou participé aux programmes d’échanges. Pour Baptiste Bassot (GE 03), consul-tant en fusions et acquisitions pour les PME et ambassadeur Audencia à Tokyo, le Japon constituait

VISIONS DU MONDE

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l’environnement le plus étran-ger, le plus loin de nos références culturelles et de nos modes de pen-sée. Il est également « la lucarne qui ouvre sur de futures tendances comme le vieillissement, la roboti-que, la désindustrialisation ». Les Français établis au Japon insistent tous sur l’importance de l’appren-tissage de la langue. Pour Kevin Allard (GE 04), « si on ne maîtrise pas le japonais, c’est très difficile d’avoir un poste en contact avec le client ». Baptiste et Kevin ont bénéficié des échanges d’Audencia avec la Nihon Daigaku et l’université de Niigata. C’est également le cas de Tomomi Ishida, spécialiste marketing chez Black & Decker, et Tomomi Kaneko, employée municipale d’une ville de la préfecture de Gunma. Les deux jeunes femmes insistent sur le ni-veau élevé des cours dispensés à Audencia et sur leur orientation pratique à laquelle l’université japo-naise les avait mal préparées. Leur conseil aux étudiants japonais :

travailler les bases du marketing et de la finance avant de partir faire des études en France.

Deux styles de management complémentairesJaponais et Français s’accordent sur les différences entre les deux sty-les de management. Pour Soichiro Maeda (IMM 05), qui s’apprête à reprendre l’entreprise familiale de métallurgie après un parcours inter-national, les entreprises japonaises restent marquées par l’emploi à vie et l’avancement à l’ancienneté, alors que les Français accordent beaucoup plus d’importance au

mérite individuel et à la performan-ce. Le rapport au temps est différent : une décision au Japon sera prise de manière collégiale, ce qui implique un processus long d’élaboration du consensus. Reste une inconnue, que souligne Romain Benoist (GE 98) : le Japon a prouvé par le passé qu’il pouvait s’adapter très rapide-ment au changement, or il semble aujourd’hui paralysé. La perte de la deuxième place au classement économique mondial pourra-t-elle provoquer le sursaut nécessaire ? —

Etienne Rolland-PiègueConseiller économique et financierAmbassade de France au Japon

lE JApoN rEstE uNiquE En 1979, Ezra Vogel publiait Japan As Number One et proposait de tirer les leçons du succès japonais pour l’Amérique. Le Japon, qui avait succédé en 1968 à l’Allemagne au deuxième rang de l’économie mondiale, se prenait à rêver à la première place du podium. En 2010, la Chine a supplanté le Japon comme deuxième puissance économique mondiale. Le Japon a pris la nouvelle avec philosophie : il est dix fois moins peuplé que son voisin, et sa population décline depuis 2005. Les Japonais sont par ailleurs persuadés de disposer de nombreux atouts. Pour reprendre les paroles d’une chanson à la mode, « On n’a pas besoin de devenir number one. À la base, nous sommes tous différents, only one ». Le Japon reste unique.

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VISIONS DU MONDE

quElquEs ChiffrEs LE JAPON Vu DE LA FRANCE :

14e client avec 1,4% des exportations françaises,11e fournisseur avec 2% des importations françaises.

LA FRANCE VuE Du JAPON :22e client avec 1,1% des exportations japonaises,14e fournisseur avec 1,7% des importations japonaises.

À trente ans, marié à une Japonaise, Kevin Allard (GE 04) est établi

au Japon et bien décidé à y rester pour quelques années encore. Après une première expérience à Paris comme chef de produit dans une entreprise de logiciels, il part comme VIE à Yokohama pour ouvrir le bureau économique du conseil général des Hauts-de-Seine, qui le garde pour deux années supplémentaires. En juillet 2010, fort de sa maîtrise de la langue japonaise, il est recruté par une grosse PME japonaise qui le nomme responsable de la zone Europe. SATO Corporation est une entreprise familiale fondée il y a 70 ans et spécialisée dans l’étiquetage des produits : codes barres, labels, étiquettes de vêtements, stickers. L’entreprise est leader au Japon avec 40% de parts de marché. « Je travaille avec les commerciaux de nos sept filiales européennes, mais au siège l’environnement est 100% japonais. Il faut s’y habituer : la hiérarchisation des tâches est très marquée, tout le monde commence en bas de l’échelle, et chacun travaille pour le collectif,  en plaçant la satisfaction du client avant tout. » Ici, la fidélité en affaires est essentielle : le management sera plus satisfait si on garde 100% de nos clients et on en gagne 10% de plus que si l’on perd 20% des clients et que l’on en trouve 40% de nouveaux. Au Japon, le produit doit être impeccable, alors qu’en France certains commerçants écrivent encore leurs étiquettes à la main. « Nous cherchons des relais de croissance : par exemple, au Japon nous fabriquons les bracelets d’identification et les étiquettes de flacons utilisés dans les hôpitaux, et c’est un secteur en pleine expansion. Mais en France les gens rechignent à l’idée de porter un bracelet avec code barre lors d’une consultation à l’hôpital, alors que ça 

peut sauver des vies ». Son objectif pour les cinq à dix prochaines années est de maîtriser le plus possible le management à la japonaise et, si l’opportunité se présente, de partir comme directeur d’une filiale de SATO en Europe. Son conseil à tous ceux qui souhaitent travailler pour une entreprise japonaise : s’assurer avant de venir d’une connaissance correcte de la langue et acquérir une première expérience professionnelle que vous pourrez valoriser auprès de votre employeur. —Etienne Rolland-Piègue

uN FrANçAis Au JApoN

Romain Benoist (GE ��) est le directeur financier (CFO) de la filiale de Pernaud-Ricard au Japon. Après son CSN chez Pernod Ricard à Tokyo, Romain est recruté par le groupe qui l’envoie à Montréal puis à Shanghai pour s’occuper du contrôle de gestion. Fin 2008, il revient au Japon après sept ans d’absence. « Comparé à la Chine, les Japonais ont beaucoup plus le sens de la rigueur. Mais ce n’est pas non plus l’idéal : ils n’améliorent pas toujours les process, et mettent en avant l’argument qu’ils ont toujours fait comme ça pour ne pas changer ». Son conseil aux jeunes diplômés : « essayer de travailler son réseau à l’avance et de vraiment préparer le terrain avant de se lancer ».

Akemi Kaneko (étudiante d’échange 0�) est venue à Audencia dans le cadre de l’accord d’échange avec l’université de Niigata, ville jumelée avec Nantes. Au début, le français lui donne du fil à retordre, mais elle se fait rapidement des amis et s’implique dans la vie associative. Elle suit le cursus de compétences communes au premier semestre et choisit la majeure « management culturel » au second semestre : « La France est le pays des arts et de la culture, et Nantes est une très belle ville. » Aujourd’hui, elle travaille à la mairie de la ville de Numata où elle est responsable de la prise en charge des personnes âgées dépendantes. À l’avenir, elle aimerait travailler dans le domaine de la culture pour mettre à profit son expérience française.

André Pelpel (GE �2) a effectué toute sa carrière dans le secteur des parfums et cosmétiques. Il est, depuis 2009, vice-président chargé de l’international chez Albion, l’une des grandes marques japonaises de cosmétiques. La société l’a recruté pour sa maîtrise du management international et sa connaissance des marchés étrangers. L’entreprise est de taille familiale et doit adapter ses produits et ses méthodes en s’ouvrant à l’international.

Nos diplômés oNt du tAlENt

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CARRIÈRES

La marque, qu’est ce que c’est ? Difficile d’extraire une réponse dans le florilège proposé par ceux qui placent cette notion au cœur de leur action. Néanmoins, retenons cette formule de Sébastien

Chauve (GE 01), senior Band manager au sein d’Henkel France. Elle a le mérite de la franchise : « La marque,

c’est donner envie au consommateur de payer un peu plus cher ». Une gageure, dans un contexte économique de baisse générale du pouvoir d’achat.Pour autant, pas question de baisser pavillon. « La marque, c’est encore la meilleure façon de défendre un produit », souligne cet ancien d’Audencia. Plus qu’une

LA mArque, uN tErritoirE à défENdrE !

« Capitale marque », « Patrimoine », « adn », valeur ajoutée accordée au produit, … la marque est à elle seule un superlatif. un trésor confié entre les mains du brand manager. dans un marché

toujours plus concurrentiel, le rôle du chef de marque apparaît plus que jamais essentiel.

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« les marques appartiennent aux consommateurs » Niall fitzgerald,

Ex-président d’unilever

CARRIÈRES

tâche, une mission. Ce cadre évolue dans LE marché concurrentiel par excellence : celui de la lessive. Un secteur où pas moins d’une dizaine de marques se partagent l’ensemble de l’espace publicitaire. Sur le boulevard de la grande consommation, « ce marché est certainement l’un des plus embouteillés », avance ce manager.

ADN écoloÀ lui de dégager la voix pour son poulain, la marque X-Tra. « J’ai en charge tout un portefeuille de produits qu’il me faut développer, enrichir. » Pour « laver plus blanc », il intervient au cœur de l’action marketing de l’entreprise, du lancement du produit à sa mise en place dans les rayons des grandes surfaces, en passant par sa campagne pub. Avant X-Tra, Henkel lui avait confié le développement d’une nouvelle gamme sur un autre fleuron du groupe dans la famille des lessives : la marque Le Chat. « La marque Le Chat avait dans son ADN la naturalité. Nous avons alors décidé d’assumer plus clairement notre positionnement avec le lancement d’une lessive écologique complètement cohérente avec notre identité de marque.»Pour mener à bien ce projet, Sébastien Chauve se trouve au carrefour des prises de décision : des services de production, commerciaux, jusqu’au service « médias ». « Je suis allé voir l’équipe Recherche et Développement pour leur demander de développer une formule à base d’ingrédients végétaux. » Derrière, se mettent alors en mouvement tous les outils de communication pour soutenir le produit : achat d’espaces publicitaires ciblés sur un public sensible au développement durable, radio, télé et internet, etc.Xavier Mendiola (GE 97) est aujourd’hui directeur général adjoint de l’agence de publicité DDB. Cette grande entreprise parisienne (avec des clients comme Audi, Volkswagen, Bouygues Télécom), Xavier Mendiola l’a intégrée à l’issue de son stage. En expert de la pub, il sait tout le bénéfice qu’un travail, bien coordonné avec l’équipe marketing peut apporter à l’annonceur.

Du mastic à la WiiEt plus encore. Retour chez Henkel, section bricolage au sein de la gamme Rubson. « La marque voulait lancer un nouveau mastic, un produit très technique. De par sa forme, ses couleurs pop, son ergonomie qui

en faisaient un produit « cool », l’article s’avérait très ludique. Nous avons alors proposé à Henkel de jouer à fond cette carte, à l’opposé d’une conception utilitaire, rébarbative souvent accolée au bricolage. » Résultat, la vidéo de démonstration, à l’origine, très didactique, a été remplacée par un jeu de Wii. Soit le premier jeu vidéo produit par une marque extérieure au multimédia. Précisons que le jeu est baptisé « Chaos à la maison ». Osé mais malin.Malin aussi la communication chez Sodebo. Depuis 1998, à l’instar de certains poids lourds de l’agroalimentaire (Bonduel, Fleury Michon), l’entreprise spécialisée

« Bateau sponsorisé par Sodebo »

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milliards d’euros d’investissements publicitaires en 2009(Source : UDA)

29,8

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CARRIÈRES

70,4 millions de dollars représentent la valeur de la marque Coca Cola, la plus chère sur le marché selon le cabinet américain Interbrand.

+10% augmentation du nombre de marques françaises enregistrées en 2009 par rapport à l’année 2008. (Source www.cncpi.f - Rapport annuel 2009 de l’OHMI)

dans les produits traiteurs frais s’affiche en lettres gonflées comme les spi hissés par vent portant par un certain Thomas Coville. Un engagement pris en charge par Julie Gautier (Sciencescom 05), chargée de projet de communication au sein du Pôle corporate et interne de l’entreprise depuis 2005, dans la foulée de sa formation à Sciencescom.

Sodebo sur les pontons D’abord stagiaire, puis en CDI, Julie s’est vue confier la gestion des projets voiles Sodebo. Ses débuts, elle les a faits sur les pontons de la Transat Jacques Vabre. « Mais très vite, le projet voile s’est densifié. » Depuis lors, Julie s’y consacre à plein-temps. À l’origine,

l’investissement dans la voile répondait à un besoin de notoriété. Un investissement à la portée de l’entreprise compte tenu du ticket d’entrée relativement modeste pour ce sponsoring.

Mais très vite, Sodebo a voulu reproduire l’histoire édifiante de son créateur : celle d’un modeste charcutier traiteur, Joseph Bougro, qui a commencé en 73 dans un petit bourg du bocage vendéen et qui a eu l’audace d’aller plus loin, beaucoup plus loin (1).« Notre parcours dans la voile, c’est un peu le parcours de l’entreprise, résume Julie Gautier. D’abord un petit monocoque, puis un 60 pieds, … » Sodebo fait aujourd’hui figure de pionnière dans le gigantisme : première à construire un maxi trimaran, à l’origine du lancement d’une course regroupant les bateaux de cette taille à l’occasion de la dernière édition de la Route du Rhum.Outre les symboles de « fraîcheur », d’« évasion » attribués aux produits, cet engagement persévérant vient naturellement conforter l’image d’une marque, très liée à son entreprise et à son fondateur.De quoi résister à la crise et à la concurrence des distributeurs avec leur MDD (marques de distributeurs) ? « On doit désormais composer avec des contraintes qui n’existaient pas voilà 15, voire 20 ans, note Sébastien Chauve. À cette époque, le marché était nettement plus ouvert. Il y avait de la place pour tout le monde ! Désormais, on doit en permanence se battre pour justifier auprès du consommateur et du distributeur pourquoi

« La marque souffre, mais résiste ».

l’émErgENCE du mArkEtiNg virAlMalgré sa connotation pour le moins négative, le virus peut s’avérer positif. C’est en tout cas la conviction des brand manageurs pour qui le « marketing viral », ou « buzz » est devenu le nec plus ultra. un must, mais aussi un nouvel outil de com lié à la démocratisation d’internet et du haut-débit désormais incontournable.Toutes les marques, ou les agences de communication à leur service, se doivent de maîtriser ce bouche à oreille électronique. Pénétration des réseaux sociaux, blog, spam, etc, commencent déjà à reléguer la pub traditionnelle à l’image de la bonne vieille « réclame ». « Aujourd’hui, on doit se battre différemment pour émerger, prévient Sébastien Chauve (GE 01), responsable de la lessive X-tra. Notre cœur de cible est encore la ménagère de moins de 50 ans. Mais dans 5 ans, on va faire face à l’arrivée de la génération Facebook. » une génération à qui l’on ne s’adresse pas de la même façon. « Le rapport à la marque est en train de changer. Les internautes, ont, par l’échange de connaissances, un rapport plus adulte avec la pub ». D’où l’idée de plus en plus répandue de jouer la « transparence », d’engager le consommateur à participer, à être partie prenante d’un développement du produit. « Récemment, on a demandé à des blogueuses comment elles voyaient une lessive écolo… Pour cela, en lien avec une agence spécialisée, on leur a mis à disposition un mini-studio pour qu’elles créent leur spot de pub ». Ce spot, diffusé sur différents réseaux internet, générera une double promo : une vitrine du blog et de son savoir faire, et une pub de la lessive… Le tout en parfaite transparence et quasi-gratuité.

on est irremplaçable. » Un combat de tous les instants qui paye, à en juger par les chiffres. « En lessive, secteur extrêmement « brandé », la MDD représentait 10% en valeur (hors hard discount). Alors que pour d’autres produits de grandes consommations moins marketés, cette part peut représenter jusqu’à 40%. » Conclusion : la marque souffre, mais résiste ! — Bertrand Guillot

�) Sodebo, représente aujourd’hui 2 000 salariés

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AUDENCIA Magazine - 2�

CARRIÈRES

70,4 millions de dollars représentent la valeur de la marque Coca Cola, la plus chère sur le marché selon le cabinet américain Interbrand.

Frédéric Souplet : des surgelés à M6il a fait ses débuts chez Vivagel. depuis 2002, il est directeur adjoint de la communication pour la chaîne télé M6. du marketing à la com’, Frédéric Souplet a changé de métier. Mais il reste toujours au service de la marque.

« Moi qui viens des surgelés et des yaourts… » À sa sortie d’Audencia en 90, Frédéric Souplet n’imaginait sans doute pas se retrouver un jour à un poste clé de la direction de la 2e chaîne privée de télé française, M6. Fraîchement sorti de l’École, le voilà aussitôt assistant chef de produit pour le compte de Vivagel, au sein du groupe qui s’appelait alors Ortiz Miko (l’entreprise fait partie depuis 1994 du groupe Unilever).

Puis notre jeune promu monte progressivement en grade (et en degré Celsius) chez Danone, où il lance Actimel en tant que chef de produits senior, avant de rejoindre l’Italie et l’eau minérale gazeuse Ferrarelle. Bien au chaud dans la « botte », il est cette fois chef de groupe, celui qui gère l’ensemble de la marque assisté de chefs des produits. Soit dix années passées à mettre à profit sa formation marketing chez Audencia : « Je travaillais tous les aspects de la marque et de ses produits, de l’innovation au positionnement prix, de la publicité au packaging, etc. Il y a 20 ans, on n’appelait pas ça « Brand management ». Mais l’idée était déjà là : la valeur des grandes entreprises c’est les marques », martèle Frédéric Souplet.

Une valeur qu’il paraît, a priori, plus facile de « vendre » pour M6, chaîne télé qu’il a rejointe en 2002 en tant que directeur adjoint de la communication. Incontournables rubriques de la presse écrite, radio ; hebdo tv à très forts tirages, sans parler du buzz sur le net : « En terme de volume, c’est très très important. Et très complémentaire de la publicité que nous faisons par ailleurs », rappelle le dir com. Soupire : « Avant, que ce soit dans les surgelés, les yaourts ou l’eau minérale pour obtenir un article, … » Sans parler du fait que, naturellement, l’entreprise émet ses propres messages. « La plus grosse communication qu’on peut avoir sur la marque M6 se fait via nos bandes-annonces et nos programmes ».Ne pas croire pour autant que la chaîne a partie facile. N’oublions pas que les concurrents disposent des mêmes armes… De surcroît « avec l’arrivée de la TNT, c’est de plus en plus acharné ». De quoi largement occuper le planning de 25 personnes chargées de défendre la valeur M6. Une ou des valeurs (« Innovation », « proximité ») qui irriguent le canal. « Notre force, c’est de savoir proposer des programmes à notre sauce », conclut Frédéric Souplet. À l’image du « Dîner presque parfait » l’émission de cuisine qui cartonne. —Bertrand Guillot

« La valeur des grandes entreprises ce sont les marques »

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ÉVÉNEMENTS

n 2006, Audencia souhaitait affirmer sa présence à l’international en s’appuyant sur un réseau d’Ambassadeurs représentant l’École. C’était également

une volonté de Réseaudencia de renforcer l’animation des diplômés implantés à l’étranger. Aujourd’hui ils sont 19 à travers le monde, des diplômés « emblématiques », ayant pour mission de contribuer au recrutement de nouveaux étudiants, au placement des stagiaires et diplômés, et bien sûr de fédérer les diplômés présents dans leur pays. Ils œuvrent pour faire rayonner Audencia et son réseau auprès de ses partenaires académiques et entreprises.

Chaque année les ambassadeurs se retrouvent à Audencia pour travailler ensemble sur des problématiques internationales et échanger sur leurs retours d’expérience.Ils étaient dix cette année, représentant tous les continents. Quatre participants ont rejoint le cercle des ambassadeurs ces derniers mois : Philippe Blécon (GE 90) pour la Roumanie, Raphaël le Masne de Chermont (GE 87) pour Hong Kong, Rodolphe Morvan (GE 90) pour la

AmbAssAdeurs d’AudeNciA représentants de l’École dans leurs pays, les ambassadeurs audencia se sont

retrouvés cet automne pour partager leur expérience et rencontrer les étudiants.

Suisse, et Arif Panjwani (MBA 07) pour l’Inde. « Je n’étais pas revenu depuis la remise de diplômes, confiait Rodolphe Morvan, c’est impressionnant de voir à quel point l’École a grandi, en nombre d’étudiants bien sûr, mais aussi en terme de type de spécialisation, de double diplôme ou de visibilité auprès des grandes entreprises ». Ces journées sont aussi l’occasion pour les Ambassadeurs de rencontrer étudiants et diplômés, pour leur faire part de leur expérience à l’international et créer un premier dialogue entre les diplômés d’hier et de

demain : « j’ai rencontré des étudiants avec des projets très ciblés, réalistes et une motivation réelle pour travailler en Asie » témoignait Raphaël Le Masne de Chermont. Arif Panjwani, diplômé du MBA, a pu rencontrer la promo 2010-2011 « c’est beaucoup plus international que quand j’y étais ». Et comme chaque année, Mohamed Otmane Amrani a tenu à rencontrer personnellement les étudiants marocains : « il est primordial de commencer à tisser le réseau dès l’école ». —

Rencontre annuelle des ambassadeurs Audencia octobre 2010

E

pour EN sAvoir plusPour trouver un ambassadeur : www.audencia.comContacts clés :

Catherine Chassanite en tant que coordinatrice du projet ambassadeur, [email protected]

Béatrice du Mesnil pour les ambassades Royaume uni et Suisse, [email protected]

Karen Hugé, Déléguée générale de Réseaudencia,[email protected]

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ÉVÉNEMENTS

« Les personnes sont très réceptives à un discours de vérité sur l’argent »

Loin des effets de mode, l’éthique reste une nécessité pour le bien-être des salariés et l’efficacité de l’entreprise. Est-il juste qu’il y ait de tels écarts de rémunération entre un ouvrier et un dirigeant ? Alors qu’en France il n’est pas bien vu de gagner beaucoup d’argent, comment gé-rer la question du profit ? Peut-on mettre en œuvre un plan social tout en respectant des règles éthiques ? À ces questions, Bruno Cathelinais (GE 78), président du grou-pe Beneteau, numéro un mondial des constructeurs de voiliers, répond par un leitmotiv : la pédagogie.

La pédagogie, clef de l’éthique Ainsi, ses 4 000 ouvriers reçoivent une demi-journée de formation à l’économie. Pour le prix d’un bateau, vendu par exemple 20 000 euros, quelle part revient à l’État, à l’actionnaire, au personnel et à l’entreprise ? Quel est le coût des matériaux ? Quelle est la différence entre le chiffre d’affaires et le bénéfice ? C’est en expliquant au personnel ces notions et en abordant franchement la question des profits et des salaires que l’on peut faire ad-hérer les salariés à la politique de l’entreprise. « Car les personnes sont très réceptives à un discours de vérité sur l’argent », a souligné Bruno Cathelinais.

ENtrEprisE : L’éthique Au quotidieN

l’éthique en entreprise, effet de mode ou tendance de fond ? Sur cette question,

les intervenants à la réunion du cercle des dirigeants organisée par réseaudencia

le 16 novembre ont tenu un langage de vérité.

L’important, concernant le débat sur les salaires, a estimé Franck Lavalloir (GE 92), Directeur général délégué de France Service, filiale de Vaillant Group, spécialiste des technologies de chauffage, de ventilation et de climati-sation, c’est d’expliquer au personnel pourquoi les rémunérations diffèrent d’un poste à l’autre. Et donc d’avoir des discussions sur le contenu du

travail, les responsabilités, plutôt que sur les montants des rémunérations. Hervé Gaschignard (GE 82), évêque auxiliaire de Toulouse, qui a participé à des travaux sur ce thème auprès d’ « Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens », a relevé avec humour qu’il n’avait person-nellement aucun souci à révéler son salaire, assurément non représentatif des participants au débat ! Le profit n’est pas interdit par la morale judéo-chrétienne, mais l’intéressant, a t-il rappelé, est de mettre en évidence ce que le salarié apporte mais aussi reçoit de l’entreprise.

Un langage de vérité Sur le sujet épineux des plans sociaux, là aussi le dia-logue a été pensé comme la meilleure méthode d’évi-tement des conflits. Pour inciter des seniors à quitter l’entreprise, Franck Lavalloir les a d’abord associés à un système de tutorat des jeunes ouvriers. « Ils sont partis avec le sentiment du devoir accompli : ils avaient pu trans-mettre leur savoir et étaient récompensés financièrement en conséquence ». Bruno Cathelinais, lui, a expliqué comment il avait géré un important plan social, en 2010, suite à une brutale baisse des commandes dûe à la crise financière de 2008. « Nous avions un sureffectif de 1 600 personnes, mais nous avons axé tous nos efforts sur la sauvegarde de 1 000 emplois. Et tout le monde s’est battu ! Finalement nous n’avons licencié que 13 personnes…». La recette ? Là encore, de la pédagogie, des explications, une relation de confiance.Conclusion de l’évêque Hervé Gaschignard, à laquelle tout le monde s’est rallié : dans la difficulté, le PDG ne doit pas se retrouver seul mais poursuivre le dialogue car l’autre peut vous éclairer, et lui parler c’est le considérer comme lui aussi capable de vérité. Or la vérité rend libre… —Marina Julienne

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LA VIE DU RÉSEAU

Christophe letellier (Ge 84), directeur Général de Sage MGe, a été Président de réseaudencia de 2005 à 2010. insufflant à notre réseau des valeurs humaines, Christophe n’a cessé de s’impliquer au quotidien, portant des projets d’ambition avec détermination. ne renouvelant pas son mandat pour 2011, il nous livre ses impressions…

1- Après 5 ans de « dévouement » au sein de l’Association des diplômés en tant que Président, vous laissez une structure prospère et en croissance constante. Pourquoi ne pas vous porter candidat pour un 6e mandat ?Tout d’abord, je n’ai jamais eu l’impression de me dévouer. Ces cinq années ont été d’une incroyable richesse et surtout un véritable plaisir pour moi. Nous avons mené de nombreux projets pour valoriser notre association, en collaboration avec de nombreux diplômés bénévoles et surtout avec une formidable équipe de permanentes. Je crois que nous avons fait franchir une étape importante à Réseaudencia, il est temps maintenant de penser à la prochaine. Pour cela, je pense qu’un nouveau président apportera de nouvelles idées et une nouvelle énergie. Un président n’est qu’un membre d’une équipe qu’il fédère, oriente et motive. Je crois sincèrement qu’une association comme Réseaudencia a besoin de renouveler son énergie régulièrement et d’attirer de nouveaux talents et de nouvelles bonnes volontés pour grandir. C’est ce que mon successeur fera comme je l’ai fait moi-même en 2005 en prenant la suite d’une équipe très méritante.

3 questioNs à…

2- Vous avez dressé un bilan dans la Tribune de ce numéro d’Audencia Magazine. Quelles sont les prochaines étapes à franchir, selon vous ?Réseaudencia a pu se construire une place privilégiée auprès de ses diplômés et nous représentons aujourd’hui un réseau fort et reconnu. Nous vivons cependant dans un environnement un peu exceptionnel. Chaque année qui passe voit notre réseau rajeunir. En effet, la formidable dynamique d’Audencia, sa croissance accélérée, que ce soit par la taille des promotions ou la multiplication des programmes, change sensiblement les équilibres établis. En quelques chiffres, cela veut dire qu’au cours

des dix dernières années Audencia a diplômé autant de personnes qu’au cours des cent années précédentes et, au rythme actuel, nous devrions encore doubler dans les cinq prochaines années ! Cela met en évidence l’impérieuse nécessité de créer un lien beaucoup plus fort avec les étudiants. Nous devons les accompagner dès leur entrée dans l’École et tout au long de leur parcours professionnel. Pour cela, il faudra renforcer encore la relation extrêmement constructive existante entre Audencia et Réseaudencia et envisager des collaborations encore plus profondes, des programmes plus intégrés. Nous devons faire entrer les étudiants dans le réseau et le réseau dans l’École.

3 - Quelle est votre vécu, votre vision personnelle du Réseau ?Comme je l’indique dans ma tribune, je suis fier de mon réseau. J’ai croisé, au cours de ces dernières années, des gens formidables. J’ai rencontré des diplômés de promotions anciennes, parfois retraités déjà, ayant toujours une relation émotionnelle avec notre École et sensibles à l’accompagnement des jeunes. J’ai découvert des diplômés ayant de hautes responsabilités, ouverts et disponibles, prêts à mettre leur réussite au service du rayonnement d’Audencia. J’ai aussi apprécié un formidable enthousiasme, une grande maturité et une grande ouverture d’esprit chez nos plus jeunes camarades qui dopent ainsi Réseaudencia et apportent une nouvelle vision à notre communauté. Notre réseau est fait de diversité, de complémentarité, nous avons un réseau jeune fort d’une longue expérience. C’est une sorte de quadrature du cercle. C’est un actif pour chacun et une force pour tous.

Contact : [email protected]

INTERVIEW

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LA VIE DU RÉSEAU

rEgus, un partenaire réseaudencia inédit ! Réseaudencia et Regus, leader mondial des solutions flexibles d’espaces de travail présent dans le monde entier, ont signé, à la rentrée, un partenariat à trois volets :- Pour les clubs professionnels : la mise à disposition de salles de conférence prestigieuses à Paris et à l’international ;- Pour les Audenciens participant aux rencontres : des offres promotionnelles exclusives sur la réservation de bureaux et de salles de réunion en ligne, sur la domiciliation commerciale de leur entreprise et sur les cartes Regus ;- Pour les Adhérents à vie : une année d’adhésion gratuite à la Carte BusinessWorld Gold d’une valeur faciale de 399 €/an, leur donnant un accès gratuit et illimité à tous les business lounges Regus dans le monde.Consulter les offres : www.regus.fr/reseaudencia.

merci à nos partenaires réseaudencia 2010 !

Cette année a été marquée par le soutien de nombreux partenaires comme Citroën, Regus, The Economist, SAGE (Christophe Letellier - GE 84), Kerius Finance (Sébastien Rouzaire - GE 91), Quartus (Marc Bossy - GE 82), Dynargie (Yassir El Ismaili El Idrissi - GE 99), Herbert Smith (Jean-Didier Billard - GE 82)… L’Association les remercie pour leur confiance.

Les diplômés désireux de doter leur entreprise d’une forte visibilité auprès d’un public ciblé de managers et de dirigeants, pour développer leur notoriété, faire connaître leurs produits et services ou recruter dans le Réseau des diplômés et des étudiants d’Audencia, contactez : [email protected]

mEs CluBs résEAudENCiAClub Entrepreneurs parisAnimé par Nicolas Gorczyca (GE 99) et Sylvain Le Borgne (GE 98), le club Entrepreneurs Paris réunit tous les 1er mardi du mois des diplômés, créateurs, repreneurs ou porteurs de projet afin de partager idées et conseils, créer du contact et générer des opportunités d’affaires. Ces rencontres ont des thématiques très variées telles que « les aides et subventions à la création d’entreprise », « les business-angels », « le développement à l’export »…www.reseaudencia.com > Clubs professionnels > Paris > Club

Entrepreneuriat.

Club NtiC paris Les NTIC -Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication- nous concernent tous, que nous exercions dans le secteur des Télécoms, de l’informatique ou au sein de fonctions RH, marketing, finance…Réseaudencia a ainsi relancé le 19 octobre dernier son club NTIC grâce à l’initiative de Rémy Darcel (GE 10), architecte fonctionnel services « mobile multimédia », Orange, et Harry Levy (GE 10), cofondateur de Buzzmynet et ChallengeMyNET.com, lors d’une soirée « les NTIC au service de l’entreprise ». L’objectif de ce club est de réunir régulièrement les diplômés sur des thèmes plus ou moins généralistes destinés à la fois aux simples utilisateurs des NTIC ou à des spécialistes. Des ateliers-formation seront également proposés.www.reseaudencia.com > Clubs professionnels > Paris >

Club NTIC.

à lA uNE

448 749

ACTUALITÉS

Ambassades Audencia pays :

102 rencontres organisées par Réseaudencia à l’international avec 1 159 participants, en 2010.

visiteurs uniques et 108 538 visites

par mois en moyenne sur l’ensemble du site Réseaudencia, en 2010.

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�0 - AUDENCIA Magazine

LA VIE DU RÉSEAU

NomiNAtioNs Benoît Jeannot - GE 96,Adhérent à vieNommé Directeur financier de la filiale norvégienne au sein de Microsoft.

Pierre Garnier - GE 86,Adhérent à vieNommé Directeur des Ventes Entreprises Internationales de Peugeot.

Philippe Grandidier - GE 97,Nommé Directeur du planning stratégique et membre du comité exécutif de Cemex France.

Dominique Duhil - GE 94,Nommé à la tête de la Maison des entrepreneurs créée début septembre par le groupe BNP Paribas à Nantes.

Sylvain Prunet - GE 04,Nommé Manager de Marker Management Consulting.

Olivier Raussin - GE 00,Nommé Directeur YouTube et Display de Google France.

Antoine Lequitte - GE 93,Nommé Source and Marketing Director Office au sein du groupe INAPA IPG.

Patrick Bian - GE 88,Nommé Global Logistics Director au sein de Cabot Corporation.

Arnaud Guilland - GE 00, Nommé Greffier associé du Tribunal de Commerce de Romans-sur-Isère (Drôme).

Pierre Fourrier - GE 90,Nommé directeur des opérations de financement et de la trésorerie du groupe Areva.

Anne Thomas - GE 95,Nommée Directrice de la Division Presse du groupe Reed Business Information.

mEs rENCoNtrEs - résEAu

Les rencontres audenciennes en province 13 soirées en 2010 - 278 participants : Pays de la Loire, Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes, Centre, Nord-Pas-de-Calais… les diplômés sont de plus en plus nombreux à se retrouver en région, partager leurs expériences locales tant professionnellement que personnellement. Echanger, accueillir les nouveaux arrivants… voilà l’objectif principal de ces rendez-vous !www.reseaudencia.com > Réseau >

Ambassadeurs > Antennes régionales

Ambassade Audencia Suisse : ouverture sur d’autres réseaux ! Suite au départ pour Nestlé au Ghana de Frédérique Naulette (GE 88) en septembre dernier, Rodolphe Morvan (GE 90) a pris la suite de l’animation du réseau des Audenciens à Genève. Depuis 2010, notre réseau suisse s’ouvre sur d’autres Grandes Écoles, notamment avec les anciens de l’EM Lyon.www.reseaudencia.com > Réseau >

Ambassadeurs > Ambassades pays >

Suisse

Club Audencia Pour Elles Ayant pour objectif de promouvoir la vie des femmes en entreprises et leurs évolutions de carrières, le club APE, parrainé par Whirlpool et SAGE, a déjà organisé 13 rencontres depuis sa création en 2008 et créé un système de marrainage entre diplômées et étudiantes !www.reseaudencia.com > Réseau >

Clubs&Activités > Clubs professionnels >

Paris > Audencia Pour Elles

Ambassade Audencia Japon : des soirées très variées !Parmi ses 9 événements réseau 2010, cette Ambassade propose une grande variété de rencontres : soirées réseau, dîner-croisière dans la baie de Tokyo, sortie au Parc Negishi Shinrin Kouen à Yokohama ou encore dîner à l’occasion de la

venue d’André Sobczak, directeur de l’Institut pour la Responsabilité Globale d’Audencia. Son Ambassadeur, Baptiste Bassot (GE 01), compte bien poursuivre sur cette lancée en 2011…www.reseaudencia.com > Réseau >

Ambassadeurs > Ambassades pays >

Japon

Club Marketing Paris« Marketing et sport à la FFF », « Merchandising : comment favoriser la rencontre produit-client ? » et « Business model des sites Internet comparateurs et des sites marchands »… tels étaient les thèmes des trois dernières rencontres marketing à Paris, en mai, juin et octobre dernier, avec une moyenne de 40 inscrits. Les sujets sont choisis en fonction des besoins exprimés, dans un souci de partage d’expériences et de mise à jour des connaissances.www.reseaudencia.com > Réseau >

Clubs&Activités > Clubs professionnels >

Paris > Marketing

plus de 200 événements proposés à l’agenda réseaudencia en 2010… en voici quelques exemples :

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Nos expertises métier, humaines et technique

Finance, juridique et fiscal

Technologies, média et télécommunications

Banque, assurance et établissements financiers

Distribution et produits de grande consommation

Production, achats et supply chain

Industrie, ingénierie

Moyen-Orient, Afrique du Nord

Nous mettons en place une approche personnalisée

et les enjeux du poste. C’est pourquoi il est important pour nous

assurer de l’adéquation entre la spécificité d

Nous encourageons l’innovation au-delà des profils standard

mieux des compétences métier et des aptitudes comportementales

Le partage de l’information et le croisement de nos

maximales dans les réponses que nous apportons à nos clients.

Dans le cadre de la gestion de nos missions, nous a

permettant à la fois d’établir une éthique propre à

LINCOLN ASSOCIATES.

Linking human skills to success.

La vocation de Lincoln Associdéveloppement des entreprises en France et à l’intedans la recherche de compétences et personnalités d’exception. Créé en 1993, le cabinet dispose durée avec 27 consultants entre Paris et Bruxellesaccompagnant les clients au cours des missionsd’une croissance régulière, d’un le Conseil en Recrutement et dans ldiversité générationnelle, culturelle et professionnelle

et techniques se déploient dans différent secteurs :

Technologies, média et télécommunications

ance et établissements financiers

Distribution et produits de grande consommation

Production, achats et supply chain

mettons en place une approche personnalisée : il s’agit avant tout de comprendre la cultur

. C’est pourquoi il est important pour nous d’analyser le projet professionnel du candidat

la spécificité d’un profil et la culture d’une entreprise.

delà des profils standards en recevant chaque candidat par e

des aptitudes comportementales.

Le partage de l’information et le croisement de nos différentes compétences assurent une réactivité e

e nous apportons à nos clients.

Dans le cadre de la gestion de nos missions, nous avons établi des partenariats avec différentes assoc

permettant à la fois d’établir une éthique propre à notre cabinet, mais aussi une ouverture mondiale.

LINCOLN ASSOCIATES.

Linking human skills to success.

Lincoln Associates est d’accompagner le développement des entreprises en France et à l’international dans la recherche de compétences et personnalités

cabinet dispose d’une équipe inscrite dans la ltants entre Paris et Bruxelles,

accompagnant les clients au cours des missions, mais aussi d’un savoir-faire reconnu dans

et dans l’Approche Directe et d’une générationnelle, culturelle et professionnelle

la culture, les spécificités du client

nalyser le projet professionnel du candidat afin de nous

en recevant chaque candidat par entretien afin d’évaluer au

différentes compétences assurent une réactivité et une efficacité

vons établi des partenariats avec différentes associations, nous

binet, mais aussi une ouverture mondiale.

Page 32: Magazine Audencia Hiver 2010

CHEZ NOUS...passer sa journée à la machine

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Le Groupe SEB, c’est 20 500 collaborateurs dans 150 pays,20 marques, 200 millions de produits vendus chaque année, + de 3 milliards de CA en 2009.

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