24
De nombreuses sociétés finistériennes investissent et créent des emplois malgré la conjoncture dégradée. Notre enquête pages 6 à 13 ENTREPRENDRE FACE À LA CRISE En Liens L’emploi, l’économie et le développement durable et solidaire en Finistère N° 6 - bimestriel - janvier 2013 - www.en-liens.fr Gratuit M is à d i s p o s i t i o n de v o tre clie nt è l e De nombreuses sociétés finistériennes investissent et créent des emplois malgré la conjoncture dégradée. Notre enquête pages 6 à 13 La SCO Monique Ranou (St-Evarzec) a investi près de 30 millions d’euros dans l’amélioration de son outil de production au cours des huit dernières années, tout en maintenant l’emploi.

Magazine En Liens #6 : Entreprendre face à la crise

Embed Size (px)

DESCRIPTION

De nombreuses sociétés finistériennes investissent et créent des emplois malgré la conjoncture dégradée. Etat des lieux

Citation preview

Page 1: Magazine En Liens #6 : Entreprendre face à la crise

De nombreuses sociétés finistériennesinvestissent et créentdes emplois malgré la conjoncturedégradée. Notre enquête pages 6 à 13

ENTREPRENDRE FACE À LA CRISE

EnLiensL’emploi, l’économie et le développement durable et solidaire en Finistère N° 6 - bimestriel - janvier 2013 - www.en-liens.fr

Gratuit

Mis

à disposition

de votre clientèle

De nombreuses sociétés finistériennesinvestissent et créentdes emplois malgré la conjoncturedégradée. Notre enquête pages 6 à 13

La SCO Monique Ranou (St-Evarzec) a investi près de 30 millions d’euros dans l’amélioration de son outil de production au cours des huit dernières années, tout en maintenant l’emploi.

Page 2: Magazine En Liens #6 : Entreprendre face à la crise
Page 3: Magazine En Liens #6 : Entreprendre face à la crise

En Liens - L’emploi, l’économie et le développement durable et solidaire en Finistère. Société éditrice : SAS OuestReporters - BP 1 - 29370 Elliant. Président, directeur de la publication, directeur de la rédaction : Régis Fort. Directricegénérale : Chantal Guézénoc. Rédacteur en chef : Olivier Boyer. Rédaction : Eric Appéré, Olivier Boyer, Régis Fort, Marie Egreteau,Chantal Guézénoc, Sophie Hanquiez. Photos : Ouest Reporters, sauf mention contraire. Direction artistique : Ouest Reporters. N° ISSN 2257-7130. Impression : Le Télégramme - 7 voie d’accès au port - BP 67243 - 29672 Morlaix Cedex. Périodicité : bimestriel. Dépôt légal : janvier 2013, numéro 6. Site Internet : www.en-liens.fr. Contact rédaction : [email protected]. Contact publicité commerciale : [email protected]. Journal gratuit.

Dessin Eric Appéré

EnLiens

Page 4: Magazine En Liens #6 : Entreprendre face à la crise

EnLiens numéro 6 - janvier 20134

Commentez et réagissez sur www.en-liens.frCULTURE D’IDÉES

Pour une innovationcollaborative

L’innovation et les territoires font-ils bon ménage ? Peut-on ou doit-onmiser sur la proximité pour développer des projets innovants ? La questionest d’importance, à l’heure où l’avenir, mieux le présent, se construit dans lecadre d’une économie mondialisée, hyperconcurrentielle. La seule idéed’associer innovation et proximité territoriale pourrait donc être perçue aupremier abord comme une hérésie, une dérive un rien démagogique,condamnée fatalement à l’échec.

A bien y regarder pourtant, l’idée est loin d’être excentrique. Tout porteurd’innovation sait combien il est difficile de mener à bien un projet dans lasolitude, fût-elle éclairée, de son entreprise. Qui dit innovation dit en effettravail d’équipe, en réseaux, associant l’acteur économique – le chefd’entreprise et ses équipes – aux scientifiques et chercheurs, auxpolitiques, à tous ceux qui partagent la conviction que le développementlocal est d’abord affaire partenariale, en phase bien sûr avec les ressourceset les atouts locaux.

Dans cette nécessaire ouverture à l’autre, pas question donc d’ignorer lapopulation locale. Car sans marché, une innovation n’est rien. Recourir auxcitoyens consommateurs du territoire concerné pour tester grandeur nature,et donc affiner la qualité du service, de l’usage ou du produit innovant, peutse révéler payant pour l’avenir. Certains l’ont bien compris qui développentaujourd’hui sur leur territoire ces Living Lab venus de Finlande, où larecherche sort justement des laboratoires pour se confronter à la réalité duquotidien.

Loin de se limiter au seul champ économique, l’innovation bien compriseintègre donc une dimension sociale. Elle ne doit en rien négliger une autredonne majeure pour qui mise sur la créativité : le champ culturel etartistique. Pourquoi en effet ne pas y associer les expérimentateurs parexcellence d’idées, de visions, de modèles de pratiques que sont les artistes.Le monde de l’art et de la culture peut jouer un rôle essentiel dans la« croissance de demain ». Ces processus collaboratifs ne demandent qu’às’épanouir davantage encore. Les encourager ne peut donc que servirl’économie et favoriser le vivre et l’agir ensemble, donc le mieux vivre d’unterritoire.

Claude Vautrin, éditorialiste

Janvier est le mois des vœux, le mois de tousles possibles. Toutes les résolutions – en dépitdes réalités ou grâce à elles – sont bonnesà prendre. J’invite de ce pas, tous les pessi-mistes, les grincheux, les déclinologues detous bords, les frigides, les constipés du lundimatin, les annonceurs de mauvaises nouvelles,les aigris, les nostalgiques, les emmerdeurs…à demander la nationalité belge ou anglaise.Bon débarras !!! Arrêtons de gémir et prépa-rons la riposte.

Si notre région, comme la France engénéral, souffre de l’accroissement duchômage et de la perte de nombreuxemplois ces 18 derniers mois, elle restenéanmoins attractive et parfaitementcompétitive à l’échelle nationale eteuropéenne. Sa démographie dynamique, lebon niveau de formation de nos jeunes, larichesse du tissu industriel etentrepreneurial, la densité de nos réseauxassociatifs sont autant de facteurs et degages de réussites et de capacités àrebondir. Notre corps souffre mais il est enbonne santé. Les douleurs existent mais ons’en remettra.

Je suis extrêmement frappé par ledécalage entre les propos quotidiens desanalystes et autres commentateursnationaux, qui nous annoncentcatastrophes sur cataclysmes, et la réalitédes acteurs qui nous entourent. J’ai lachance de rencontrer et de travailler avecbeaucoup de gens qui ont une perceptionde l’avenir beaucoup moins noire que celleque l’on nous sert tous les jours. Attention,personne ne nie la souffrance des sansemplois ou les dégâts de l’exclusion, lecaractère impitoyable des plans sociaux ou

le sentiment d’injustice que provoque unlicenciement….

Chaque famille finistérienne esttouchée par ce fléau, de près ou de loin.Pour autant, notre réalité foisonne deprojets et de mises en perspectiveenthousiasmantes. Les élus locauxannoncent – enfin – des programmesd’investissement conséquents et des misesen chantiers (sports, culture, services à lapersonne). Bon nombre d’entreprisesprivées modernisent leurs outils deproduction, avec à la clé, le maintien ou lacréation de nouveaux emplois. Le tissuassociatif continue de s’enrichir denouvelles initiatives. Certes, face à lararéfaction des subventions publiques,l’avenir est plutôt à la mutualisation desmoyens. Mais c’est aussi l’occasion depenser l’avenir en termes d’emploisdurables, moins émiettés, moins précaires.

Quand notre cher Préfet, Jean-JacquesBROT, évoque la résilience du Finistèrecomme une qualité cardinale de notreHistoire et donc de notre avenir –perpétuel recommencement – il ne dit pasautre chose. Il nous souhaite d’être nous-mêmes, refusant le renoncement et lepessimisme. Nous sommes fous d’êtreFinistériens, au bout d’une terre où l’onpourrait se noyer. Nous sommes fiers d’êtreFinistériens, au début d’une route d’où partun monde infini, à construire et à partager.D’ici, tout est possible parce que rien nenous est donné. De là-bas, on nousregarde, on nous envie. La réussiteappartient aux audacieux.

N’est-il pas ?

QQUI DIT INNOVATION DIT TRAVAIL D’ÉQUIPE,

EN RÉSEAUX, ASSOCIANT L’ACTEUR

ÉCONOMIQUE – LE CHEF D’ENTREPRISE ET

SES ÉQUIPES – AUX SCIENTIFIQUES ET

CHERCHEURS, AUX POLITIQUES, À TOUS

CEUX QUI PARTAGENT LA CONVICTION QUE

LE DÉVELOPPEMENT LOCAL EST D’ABORD

AFFAIRE PARTENARIALE

NNOUS SOMMES FOUS D’ÊTRE FINISTÉRIENS,

AU BOUT D’UNE TERRE

OÙ L’ON POURRAIT SE NOYER.

NOUS SOMMES FIERS D’ÊTRE FINISTÉRIENS,

AU DÉBUT D’UNE ROUTE D’OÙ PART UN MONDE

INFINI, À CONSTRUIRE ET À PARTAGER.

D’ICI, TOUT EST POSSIBLE.

Bonne année 2013 !Albert Billon, animateur territorial

Page 5: Magazine En Liens #6 : Entreprendre face à la crise

CULTURE D’IDÉES

5EnLiens numéro 6 - janvier 2013

Travailler pour soi, réussir ensemble : la coopérative d'activités et d'emploi

A la création d’entreprise classique sesubstitue le besoin de créer son propre emploi. Lestatut n’a plus autant d’importance, voire il peutfaire peur à certains. La création d’entreprise,même si elle a été énormément simplifiée depuis

quelques années, continue à apparaître comme unobstacle insurmontable pour qui ne connaît pasbien ce monde.

Il semble qu’une des raisons est que pour bonnombre il n’y a pas de différence entre l’entreprisecréatrice de son propre emploi et celle dontl’image est véhiculée par les médias, complexe,dévoreuse d’énergie et de capitaux, réservée auxsurdiplômés.

La richesse des coopératives d’activités etd’emploi® est d’offrir un espace permettant decréer sa propre activité, à soi, selon unfonctionnement individuel, avec la possibilitéd’évoluer dans un environnement coopératif etmutualiste. La coopérative décomplexifie l’acte decréation en proposant un cadre sécurisant oùl’entrepreneur va pouvoir dans un premier tempsse concentrer sur la mercatique de son activité.

C’est un mouvement de va-et-vient entre le« je » et le « nous », entre l’individuel et lecollectif, entre le donner et le recevoir.

Ainsi l’entrepreneur de la coopératived’activités et d’emploi® est à même de s’approprierles notions de coopération et de mutualisation quivont l’aider à avancer dans son projet, dans ledéveloppement de son activité. Au-delà, c’est

également l’opportunité de mettre en place du liensocial.

L’effet réseau : une des clés de la réussite sesitue dans la possibilité à disposer d’un réseau.Réseau de pairs, les entrepreneurs entre eux (entant que porteurs d’un projet), réseau deprofessionnels, les entrepreneurs (en tant quedéveloppeurs d’activité) et les professionnels aveclesquels ils travaillent.

Depuis 10 ans, implantées dans le Finistère, lescoopératives d'activités et d'emploi Chrysalide,Penn ar bât et Coop Domi Ouest ont accompagnéprès de 600 entrepreneurs-salariés générant plusde 10 millions d’euros de chiffre d’affaires. Plus de200 d’entre eux ont créé leur propre entreprise,une quinzaine a fait le choix du sociétariat,pérennisant ainsi leur activité dans l’entreprisepartagée et continuant à se consacrer pleinementau cœur de leur métier en déléguant les fonctionsadministratives et comptables. 200 ont retrouvéun emploi salarié et autant ont mis fin à l’aventurede l’entrepreneuriat, en ayant eu la possibilité deconstater par eux-mêmes leur incapacité àentreprendre tout en minimisant les risquessociaux et financiers.

Colette RODET / Franck CHARRUAU cogérants des coopératives d'activités et d'emploi du Finistère

DEPUIS 10 ANS,

IMPLANTÉES DANS LE

FINISTÈRE, LES

COOPÉRATIVES

D'ACTIVITÉS ET D'EMPLOI

CHRYSALIDE, PENN AR BÂT ET COOP

DOMI OUEST ONT ACCOMPAGNÉ PRÈS

DE 600 ENTREPRENEURS-SALARIÉS

GÉNÉRANT PLUS DE 10 MILLIONS

D’EUROS DE CHIFFRE D’AFFAIRES

Page 6: Magazine En Liens #6 : Entreprendre face à la crise

Dossier réalisé par

Olivier Boyer

Régis Fort

EnLiens numéro 6 - janvier 20136

Commentez et réagissez sur www.en-liens.fr

UNE PRIORITÉ : L’EMPLOIL’objectif de ce dossier estd’aller à la rencontre desnombreux acteurs finistériens –entreprises, salariés, servicesde l’Etat... – qui s’engagent ets’investissent dans unevéritable « contre-attaque »face à la crise qui depuis2008, mais peut-être encoreplus fortement aujourd’hui,remet en question notrepaysage socio-économique.Plutôt que de s’en tenir auxsolutions de « facilité » quepourraient constituer lepessimiste ou l’aigreur, nousavons préféré mettre enlumière les nombreusesentreprises du département quipar leurs initiatives audacieuseset courageuses (investissement,innovation, développement àl’export, méthode derecrutement avant-gardiste…)permettent au Finistère dedemeurer un exemple enFrance par sa capacité às’accorder, toutes tendances ettoutes opinions confondues,pour maintenir et développerl’emploi.

Bonne lecture.

ON NE PEUT CONCEVOIR

UNE INDUSTRIE

AGROALIMENTAIRE FORTE

SANS UNE PRODUCTION

AGRICOLE PROSPÈRE.

DÉVELOPPEMENT

ÉCONOMIQUE ET EXIGENCE

ÉCOLOGIE DOIVENT

ALLER DE PAIR.

JEAN-JACQUES BROT

ENQUÊTE

Filet Bleu, lauréat du prix de l’usine alimentaire durable 2011.

Le Finistère avait plutôt bien résistéà la crise de 2008, du fait notam-ment de la qualité de son tissu PME.Depuis le printemps 2011, la situa-tion est plus difficile. L’amélioration

du marché du travail, amorcée début 2011, nes’est pas confirmée. La hausse du chômages’explique essentiellement par la chute bru-tale des offres d’emploi. Ainsi, 2 695 offresd’emploi ont été collectées par Pôle Emploi(20 à 25% du marché) en septembre 2012,soit une baisse de 34% sur un an. Si l’agroa-limentaire finistérien semble mieux résister,plusieurs dossiers sont porteurs de grandesdifficultés : restructuration en cours chezDoux et liquidation du Pôle Frais, inquiétudessur la filière abattage et transformation desviandes (porcs et bovins) du fait de la haussedes matières premières et des coûts de trans-ports, de la stagnation des prix à la GMS(grandes et moyennes surfaces) et de labaisse des marges. A cela s’ajoutent de fortestensions dans le secteur du BTP, la liquida-

tion de nombreuses PME/TPE, la chute de l’in-térim, des carnets de commande en fortebaisse et une saison touristique morose.

Malgré cette conjoncture dégradée, leFinistère dans toutes ses composantes serefuse à céder à la sinistrose ou au fatalisme.« Certains considèrent que nous nous trou-vons à la périphérie de l’Europe. Cela peut sem-bler exact si l’on s’en tient strictement à la géo-graphie. Mais en réalité, nous sommes aucontraire au cœur des valeurs de l’Europe, depar notre identité culturelle fondée sur l’ou-verture au monde et la priorité accordée à l’hu-main, ce qui explique notre faculté à travail-ler en réseau », souligne un chef d’entreprisefinistérien. Grâce à cela, dans ce contextede crise durable, des entreprises et des ter-ritoires finistériens se développent. Desemplois se créent. Services de l’Etat, collec-tivités, organismes consulaires (CCI, Cham-bre de métiers et de l’artisanat…), organisa-tions professionnelles soutiennent cettedynamique.

Page 7: Magazine En Liens #6 : Entreprendre face à la crise

7EnLiens numéro 6 - janvier 2013

Chiffres clés

ENQUÊTE

Quels sont à vos yeux les principaux atouts duFinistère ?

Je citerai en premier lieu le caractèretravailleur, opiniâtre, tenace de ses habitants.L’état d’esprit de résistance et de résilience quiprédomine en Finistère permet d’affronter cettecrise — dont les effets sont parfois violents — avecune grande détermination et beaucoup desolidarité. Le Finistère sait développer dessynergies locales à partir de relations personnellesfondées sur la confiance. Cet « effet réseau » serévèle d’autant plus efficace qu’il s’enracine dansdes valeurs profondément ancrées : humanisme,cohésion sociale, ouverture…

Quelles en sont les faiblesses, conjoncturelles ou structurelles ?

Les effets de la dérégulation mondialefrappent durement notre économie et notrepopulation. La périphicité* du Finistère s’aggrave.Les chefs d’entreprise soulignent le poidscroissant des contraintes et coûts logistiques. La

réalisation d’une liaison ferroviaire plaçant lapointe de Bretagne à 3 heures de Paris estcruciale. Sinon, nous risquons de subir une césureentre Bretagne occidentale et Bretagne orientale.

Nous avons connu en 2012 des suppressionsd’emploi cruelles dans l’industrie agroalimentaire etnous risquons d’en connaître aussi en 2013. Celaprovient en partie de défauts d’organisation decertaines filières. Les investissement statégiquesn’ont pas toujours été réalisés. Les modèles n’ontpas évolué. Ils sont à réinventer et à reconstruire.Dans le contexte de renégociation de la politiqueagricole commune (PAC) en 2013, on ne peutconcevoir une industrie agroalimentaire forte sansune production agricole prospère. Développementéconomique et exigence écologie doivent aller depair. C’est un défi considérable. Il sera relevé.

Comment faire face à la dégradation de la situationde l’emploi ? 40 000 demandeurs d’emploi toutes catégoriesconfondues, c’est une situation obsédante. Elle

concerne en premier lieu des personnes peuqualifiées. Ce constat implique une mobilisationvisant à développer des offres de formation et dereconversion adaptées aux réalités d’un tissuéconomique en constante évolution. Ladésindustrialisation n’est pas une fatalité. Quiaurait pu imaginer que la Sobrena perdurerait sansperte d’emplois ?

Dans le Finistère, tout le monde est sur lamême longueur d’onde, quelles que soient lessensibilités. Chacun s’accorde sur des valeurscommunes, telles que la défense des personnes etde leur dignité. Ce socle de solidarité active etproductive permet de mettre en œuvre despolitiques volontaristes et d’aborder cette périodede crise de façon moins pessimiste qu’ailleurs.

*Les principaux centres de décision, de production etde consommation européens sont de plus en pluséloignés de la Bretagne

JEAN-JACQUES BROT, PRÉFET DU FINISTÈRE

« LA DÉSINDUSTRIALISATION N’EST PAS UNE FATALITÉ »

Situation de l’emploi dans le Finistère• 8,9% de la population active, c’est le taux de chômage dans le

Finistère fin juin 2012. Il se situe au-dessus du taux régional (8,6%)

mais en deçà du niveau national (9,7%).

• 8,1% de taux de chômage en Finistère au 2ème trimestre 2011, 8,3%

au 3e trimestre, 8,5% au 4e trimestre, 8,7% au 1er trimestre 2012, 8,9%

au 2e trimestre 2012, telle est la tendance actuelle.

• 40 231 demandeurs d’emploi (catégorie A*) dans le Finistère fin

octobre 2012 (+14,7% sur un an au lieu de +10,5% pour l’ensemble de

la France métropolitaine), parmi lesquels 18,6% de jeunes ; 48,1% de

femmes ; 32,3% de personnes en chômage de longue durée (plus

d’un an) ; 21,3% de seniors (plus de 50 ans).

• 61 180 demandeurs d’emploi sont inscrits en catégories A, B et C*.

Sur un mois, ce nombre augmente de 1,2%, soit une hausse infé-

rieure à la moyenne bretonne (+1,6%). En un an, cet effectif s’ac-

croît de 13,4%.

• 7 473 jeunes de moins de 25 ans demandeurs d’emploi en Finis-

tère fin octobre 2012. L’évolution annuelle est de +16,9% en Finistère

+17,2% en Bretagne et +11,1% en France métropolitaine.

• 19 348 femmes (+11,8% en évolution annuelle pour +13,1% en Bre-

tagne et +8,8% en France métropolitaine).

• 8 574 seniors (+19,1% sur un an en Finistère, +20,1% en Bretagne,

+17,4% en France métropolitaine).

23 429 chômeurs de longue durée (catégories ABC*). L’évolution

annuelle est de +13,8% dans le Finistère, +15,7% en Bretagne, +11,2%

en France métropolitaine.

* Catégorie A : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherched'emploi, sans emploi ; Catégorie B : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes posi-tifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite courte (78 heures ou moinsau cours du mois) ; Catégorie C : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes posi-tifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite longue (plus de 78 heuresau cours du mois).

Emploi et main d’œuvre dans les industries agroalimentaires en Bretagne*

• Environ 60 000 emplois dans les industries agroalimentaires bre-

tonnes (plus de 12 % des emplois hexagonaux).

• Plus de 900 établissements. Sept sur dix ont moins de 50 salariés

mais ils ne représentent que 14% des effectifs. Le poids des grands

établissements (plus de 500 salariés) est plus important en Bre-

tagne qu’au niveau national.

• 42% de la main d’œuvre permanente est féminine. Parmi les moins

de 40 ans, les femmes représentent 32% des ingénieurs et cadres

techniques de l’industrie et 37% des techniciens et agents de

maîtrise des industries de process.

• Plus de 6 200 contrats saisonniers.*Chiffres 2008. Sources : DIRECCTE Bretagne (Direction régionale des entreprises,

de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi), Unité territoriale duFinistère ; dossier « Emploi et main d’œuvre dans les industries agroalimentaires enBretagne paru dans le n°55 de la revue « Octant » publiée par l’INSEE Bretagne (Insti-tut national de la statistique et des études économiques).

Page 8: Magazine En Liens #6 : Entreprendre face à la crise

La biscuiterie varzécoise Filet Bleu,dont le contrat avec Air France a étéreconduit jusqu’en 2015, a réalisé l’andernier un chiffre d’affaires de 41,2 mil-lions d’euros, en progression de 15 %.Elle emploie désormais 210 salariésaprès avoir recruté 30 personnes en2011 et 50 autres en 2012.

Les six lignes automatisées ont pro-duit durant l’année écoulée 12 000tonnes de biscuits secs ou chocola-tés. Cerise sur le gâteau, les ventes dumagasin d’usine ont doublé en deuxans !

usine alimentaire durableLe groupement Les Mousquetaires

Intermarché, auquel appartient lasociété, représente 70 % de l’activité.Toutefois, la diversification de la clien-tèle est au goût du jour. « Nous avonslancé fin 2010 une gamme Filet Bleu,exclusivement dédiée à l’export et à larestauration hors foyer », précise LucCebron, directeur de la biscuiterie.

La part de l’export dans le chiffred’affaires est passée en deux ans de7 % à 15 %. Ce développement s’effec-tue principalement en Europe, maisaussi aux Etats-Unis, en Asie, en Rus-

sie… « Nous investissons en moyenne2 millions d’euros chaque année pourrendre nos équipements plus perfor-mants et productifs », poursuit-il.

Les augmentations capacitairess’accompagnent systématiquementd’une amélioration des conditions detravail et de l’ergonomie des postes.L’an dernier, l’achat d’un robot de palet-tisation a ainsi permis de supprimer lamanutention manuelle. « Notre objec-tif est de faciliter le maintien durabledans l’emploi », souligne le directeur.« Cette stratégie d’investissements régu-liers nous permet de tirer les qualifica-tions vers le haut ».

L’accueil et l’intégration des nou-veaux embauchés, qui ont accès d’em-blée à une vision globale de l’entre-prise, fait l’objet d’une attention par-ticulière. Tout comme le partage d’in-formation via la diffusion d’un bulletinsemestriel contribuant à créer du lien.Cette dynamique d’ensemble a valu àFilet Bleu de remporter le « Prix de l’usinealimentaire durable 2011 » et celui du« Goût équitable 2012 » !

Plus d’infos : www.filet-bleu.com

ENQUÊTE

EnLiens numéro 6 - janvier 20138

ENTREPRISES EN MOUVEMENTArmor Lux était à l’honneur dans notre précédent numéro pour sa démarche derecrutement imaginative et efficace. Dans le même esprit, nous vous proposons cettefois-ci un « Tour du Finistère » synthétique des entreprises qui se développent,recrutent et innovent, faisant fi en cela de la morosité ambiante. Nos choix, commetous, sont contestables. Toutefois, nous avons veillé à ce que soient représentésl’ensemble des territoires finistériens et les principaux secteurs industriels. Denombreuses autres entreprises de notre département, non citées dans ce dossier,mériteraient aussi qu’un large public s’intéresse davantage à elles. A bientôt ?

LES CHINOIS CHOISISSENT CARHAIX !Le groupe Synutra, leader de la nutrition infantile en Chine, et

Sodiaal (Yoplait, Candia, Entremont…), première coopérative lai-tière française, ont signé le 17 septembre dernier un accord en vuede la construction de deux tours de séchage – l’une pour le lait,l’autre pour le lactosérum déminéralisé – sur le site de Kergorvoà Carhaix. Le groupe chinois, dont le P-DG, Liang Zhang, a visité lefutur site d’implantation début décembre, apportera 90 M€.

De son côté, Sodiaal, dont les 700 adhérents bretons fourni-ront plus de 280 millions de litres de lait par an, investira 10 M€.Cette matière première sera transformée en poudre de lait infan-

tile destinée exclusivement au marché chinois. Le nouvel outildevrait employer dès son démarrage, espéré début 2015, 160 per-sonnes parmi lesquels les actuels salariés d’Entremont-Carhaix.L’année suivante, le site devrait accueillir une activité complémen-taire de petit conditionnement avec à la clé 100 nouveaux recru-tements.

A l’occasion de sa venue dans la capitale du Poher, Liang Zhang,convaincu depuis longtemps de la qualité et de la traçabilité du laitbreton, a évoqué la possibilité de prolongements ultérieurs à cepremier investissement réalisé hors de Chine.

FILET BLEU

EN PLEINE CROISSANCE

NOUS INVESTISSONS EN

MOYENNE 2 MILLIONS

D’EUROS CHAQUE ANNÉE

POUR RENDRE NOS

ÉQUIPEMENTS PLUS

PERFORMANTS

ET PRODUCTIFS.

NOTRE OBJECTIF

EST DE FACILITER

LE MAINTIEN DURABLE

DANS L’EMPLOI

Trecobat a investi 4 M€ dans une usine de production de m

Page 9: Magazine En Liens #6 : Entreprendre face à la crise

9EnLiens numéro 6 - janvier 2013

ENQUÊTE

TRECOBAT

ENERGIES POSITIVESTrecobat (350 collaborateurs dont 200

dans le Finistère, 130 M€ de chiffre d’affairesen 2012) produit 1000 maisons par an, dont15% à ossature-bois via sa filiale dédiée Mai-sons Nature & Bois. Solidement ancré à lapointe de Bretagne, le groupe a recruté 46personnes au total l’an dernier. Il se développe

aussi bien en Finistère qu’à Rennes, Nantes,Toulouse... « Chaque fois que nous vendons unemaison, nous renforçons l’emploi ici ! », soulignele directeur général, Alban Boyé. C’est d’ail-leurs à proximité de son siège historique deLannilis que Trecobat a investi 4 M€ dans uneusine de production de murs à ossature boisprêt-à-poser certifiés BBC d’une capacitéannuelle de 55 000m². Opérationnelle depuisplus d’un an, elle emploie 50 personnes (avec

12 créations de poste). « Cet outil nous permetd’accéder à un véritable sur-mesure industrielet d’anticiper les futures réglementations ther-miques », explique Alban Boyé. Le groupe Tre-cobat, qui vient d’acquérir la Société deConstruction Charentaise (10 M€ de CA), déve-loppe dans l’univers du bois de nouveauxusages (extensions, bâtiments tertiaires, loge-ments collectifs…) qui complètent l’essor dela maison individuelle.

« Le groupe possède le gêne de l’innova-tion ! », affirme Alban Boyé. Pour preuve, il arécemment décroché deux médailles d’or du« Challenge national des maisons innovantes »attribuées par l’Union des Maisons Françaises(UMF) dans les catégories « Défi économique »(2011) et « Maison à énergie positive » (2009).Chaque mois depuis un an et demi, un Comitéde Recherche & Développement rassemble eninterne techniciens, architectes, commerciaux,designers... Ce « bouillon de cultures » a déjàdébouché sur le dépôt en cours d’un brevetsur un système de toiture dans l’univers dubois. Trecobat participe enfin à un programmede recherche piloté par l’Ademe visant àconstruire des maisons laboratoires habitéesen prévision de la future RT 2020 (bâtiment àénergie positive). L’une d’entre elles seraimplantée dans le Finistère.

Plus d’infos : www.trecobat.fr

RAPPORT GALLOIS : ÉLOGE DE LA FORMATION

Louis Gallois – Commissaire Général àl’Investissement – dans son rapport intitulé« Pacte pour la compétitivité de l’industriefrançaise » remis en novembre dernier auPremier ministre Jean-Marc Ayrault, dresse derudes constats. Entre 2000 et 2011, la part del’industrie (hors construction) dans la valeurajoutée totale en France est passée de 18 % àenviron 12,5 %, nous situant désormais à la 15e

place parmi les 17 pays de la zone euro. Notrepays a perdu plus de 2 millions d’emploisindustriels en 30 ans. Il se retrouve pris entenaille entre des industries « haut degamme » (Allemagne…) et des industries à« bas coûts » (pays émergents, Europe duSud ou de l’Est…). « Les chefs d’entreprise ontsouvent le sentiment d’être ‘’cloués au pilori’’.Or, ils ont besoin de stabilité et de visibilité àlong terme (65 modifications de la taxeprofessionnelle en 35 ans !) et plus globalementd’un ‘’écosystème accueillant’’ ».

Certaines propositions emblématiques durapport Gallois ont été largement médiatiséescomme sa proposition de « créer un choc decompétitivité en transférant une partiesignificative des charges sociales (jusqu’à 3,5

SMIC) vers la fiscalité et la réduction de ladépense publique ». En revanche, la 4e partiedu rapport, consacrée aux « leviers de lapolitique industrielle » a suscité un moindreécho médiatique. C’est regrettable parce qu’ily est question de formation. « L’Education està la base de la compétitivité d’un pays »,souligne Louis Gallois. « L’enseignementtechnique et professionnel ne bénéficie toujourspas, en France, de la priorité qu’il mérite même siles Régions ont fait un effort considérabled’investissements dans les lycées. Les moyensalloués sont encore insuffisants et l’image decet enseignement, au moment de l’orientationdes jeunes, n’est pas valorisée. La différenceavec l’Allemagne est ici massive ».

D’où la proposition de systématiser laprésence des entreprises dans lagouvernance de l’enseignement technique etprofessionnel au niveau des établissements(conseils d’administration), des Régions(établissement des cartes de formation) et auniveau national. Et celle de « doubler le nombrede formations en alternance sur la durée duquinquennat ».

Plus d’infos : www.economie.gouv.fr

CHAQUE FOIS QUE NOUS

VENDONS UNE MAISON,

NOUS RENFORÇONS

L’EMPLOI ICI !

murs à ossature bois prêt-à-poser certifiés BBC.

Page 10: Magazine En Liens #6 : Entreprendre face à la crise

Actuaplast a doublé son chiffre d’affaires endeux ans (3,6 M€ en 2010, 7 M€ l’an dernier). Instal-lée actuellement sur deux sites, à Saint-Evarzec etLa Forêt-Fouesnant, l’entreprise de plasturgie sud-finistérienne a vu le jour en 2001. « Le bureau d’étudesemploie 15 personnes, ce qui est beaucoup pour unesociété comme la nôtre (60 salariés) », explique lePDG, Ronan Pérennou. L’automobile représente 70%de l’activité qui tend à se diversifier (électronique,télécoms, aéronautique…). Tout en prolongeantson métier d’origine, les prototypes, Actuaplast arenforcé ses capacités en matière de préséries etpetites séries au profit de firmes prestigieusestelles que Porsche, Ferrari ou Bentley…

D’où la nécessité d’une politique d’investisse-ment soutenue et constante. Exemple parlant :Actuaplast y a consacré en 2010 plus du quart deson chiffre d’affaires (1 M€ sur 3,6 M€). L’an der-nier, la société varzécoise a acquis de nouveauxoutils de production pour 1,3 M€. L’extension pro-chaine (+2 500 m²) du site de production de La

Forêt-Fouesnant (1 800m² aujourd’hui) lui permet-tra d’y regrouper l’ensemble de ses activités fin2013. « Les plans sont finalisés et le permis deconstruire déposé »,précise Ronan Pérennou. «Nousn’avons pas de mal à boucler nos financements parceque nous tenons nos engagements et que nous pré-sentons de bons bilans. Le marché automobile n’ajamais été aussi dynamique au niveau mondial. Lesconstructeurs continuent de mener des programmesd’allégement des véhicules en remplaçant le métalpar du plastique ».

Les compétences et la fiabilité d’Actuaplastsont largement reconnues hors de l’hexagone, l’ex-port (Allemagne, Suède, Espagne…) représentant25% du chiffre d’affaires. Autant de bonnes nou-velles pour l’emploi. « Nous avons recruté 14 salariésen 2012 », confie Ronan Pérennou. « Je ne conçoispas d’embaucher sans rencontrer la personne. Cheznous, il n’y a pas de turnover ».

Plus d’infos : www.actuaplast.com

EnLiens numéro 6 - janvier 201310

Commentez et réagissez sur www.en-liens.frENQUÊTE

ACTUAPLAST

PLASTIQUE ET MATIÈRE GRISE

SILL

PROJETS D’AVENIRActeur économique majeur du Pays de Brest,

la Sill (750 emplois dont 270 à Plouvien) pro-jette la création d’une chaufferie-bois d’unecapacité de 8 mégawatts pour un coût de 4,5millions d’euros* sur son site historique de Plou-vien. Cette initiative – qui génèrera plusieurs

dizaines d’emplois – s’inscrit dans le cadred’un appel à projets lié au Grenelle de l’Envi-ronnement. Le chantier est bloqué pour l’ins-tant du fait de l’opposition d’un riverain.

Le projet prévoit une consommationannuelle de 20 000 tonnes de bois, ce qui per-mettra à la Sill de couvrir ses besoins envapeur, réduire d’un tiers les émissions de CO2,apporter des revenus complémentaires aux

forestiers du Centre-Bretagne. Sa réalisationconditionne l’implantation d’une tour deséchage (25 M€ d’investissement), avec 80emplois à la clé. « Les deux projets sont indis-sociables », souligne Gilles Falc’hun, PDG dela Sill. « Ce nouvel équipement permettra de pas-

ser de 20 000 à 30 000 tonnes deproduction de poudre de lait. Ellecontribuera de manière décisiveà l’avenir de l’entreprise ».

La Sill, qui vient de célébrerses cinquante ans, a su négocierplusieurs virages technologiques(poudre de lait en 1973, condi-tionnement UHT en 1981, bocalverre en 1993). Diversifier sesproductions : jus et boissons auxfruits (1983), potages en briques(1987), plats cuisinés surgelés…Elargir son périmètre avec l’ac-quisition de Primel Gastronomie**(Plougasnou) en 1995 ; Le Gall(Quimper), spécialiste du beurrede baratte et de la crème tra-ditionnelle en 1998. Sans oublierla création d’un bureau de com-

mercialisation à Singapour en 1999 et la reprised’une laiterie à Saint-Malo en 2008. La Sillexporte 30% de sa production vers l’Europe,l’Asie, le Moyen-Orient, le Maghreb et les Etats-Unis...

*Avec le soutien financier, à hauteur de 29%, de l’Ademe.

**260 salariés, 75 M€ de chiffre d’affaires.Plus d’infos : www.sill-entreprises.com

LA NOUVELLE TOUR PERMETTRA

DE PASSER DE 20 000 À 30 000

TONNE DE PRODUCTION

DE POUDRE DE LAIT.

ELLE CONTRIBUERA DE MANIÈRE

DÉCISIVE À L’AVENIR DE L’ENTREPRISE

SDMO

ANCRÉE À BREST,OUVERTE AU MONDE

Créée en 1966, cédée en 2005 par la famille Meunier au groupe améri-cain Kohler, la société SDMO Industries s’impose comme le 3e acteur mon-dial du marché des groupes électrogènes (1 500 salariés dans le monde,dont près de 900 à Brest, 500 millions de chiffre d’affaires, 20 000 groupesélectrogènes industriels produits chaque année).

Avec l‘ouverture en 2012 de la nouvelle usine de Kergaradec II, le siteprincipal de production s’étend désormais à Brest sur 40 000 m². SDMO estégalement propriétaire de l’usine Maquigeral située à Sao Paulo (Brésil).Cette acquisition, réalisée l’an dernier, représente la première croissanceexterne industrielle du groupe qui dispose par ailleurs de plusieurs filialescommerciales (Etats-Unis, Allemagne Grande-Bretagne, Pays-Bas, Belgique,Espagne, Nigeria, Argentine…) et bureaux de représentation (Algérie, Afriquedu Sud, Dubaï). L’export (Amérique centrale et du sud, Europe, Afrique, Moyen-Orient…) constitue pour SDMO un axe majeur de développement. L’un desavantages compétitifs de l’entreprise réside dans le fait d’être en mesurede proposer une gamme* susceptible de répondre aussi bien aux besoinsd’un particulier qu’à ceux d’un gestionnaire d’hôpital.

*De 1 à 5000 kVA, le kilovoltampère constituant l’unité de mesure des comp-teurs d’électricité. Plus d’infos : www.sdmo.com

La Sill produit depuis 1987 soupes et veloutés sous la marque « la Potagère ».

Page 11: Magazine En Liens #6 : Entreprendre face à la crise

ENQUÊTE

11EnLiens numéro 6 - janvier 2013

« Nous sommes totalement impliqués sur les terri-toires », affirme le directeur départemental du Cré-dit Mutuel de Bretagne, Philippe Rouxel. Il est à la têted’un réseau de caisses locales (Quimper Cornouaille,Brest-Iroise, Centre-Finistère, Léon-Morlaix) compor-tant 74 agences et 100 points de vente animés parplus de 900 collaborateurs. L’an dernier, ce réseaua recruté 49 personnes, dont 32 femmes. Ces nou-veaux embauchés se répartissent entre bac+2 (21) –niveau minimum requis – , bac+3 (16) et bac+4 ou 5(12).

Vingt-cinq ont été intégrés en CDI à l’issue d’unepériode d’essai de deux à trois mois en fonction deleur statut. Certains ont été recrutés dans le cadred’un contrat de professionnalisation visant à débou-cher sur la signature d’un CDI. Sept autres ont béné-ficié d’une formation en alternance à l’issue de laquelletous ont été titularisés. « Nous recherchons en prio-rité des commerciaux capables d’écouter le client etd’identifier ses besoins », explique Philippe Rouxel.Pour cela, Le CMB puise dans le vivier des IUT, BTS,

licences pro, écoles de commerce… sans oublierquelques postes de chargés de clientèle agricole. «Nous recrutons nos collaborateurs avec l’idée qu’ils vontpasser 40 ans au CMB », souligne le directeur dépar-temental. D’où une méthode qui privilégie, au-delà desindispensables compétences techniques, la capacitéd’adaptation et le potentiel d’évolution, sans oublierl’adhésion au modèle coopératif et mutualiste.

Le 4 février 2012, le CMB a organisé à Quimper sespremières « Rencontres du Recrutement » fondéessur le principe du « job dating ». Dix des 49 nouveauxembauchés 2012 l’ont été à cette occasion, parmi 228candidats. Une deuxième journée a été organisée le29 septembre dernier à Morlaix, rassemblant 111 pos-tulants. Cette année, le CMB « restera un acteur durecrutement en Finistère », assure Philippe Rouxel. Unsecond centre de relations client (après celui deBrest) sera notamment créé courant 2013 à Quim-per avec 16 postes à la clé, dont une part de créa-tions d’emploi.

Plus d’infos : www.cmb.fr

CMB

« ACTEUR DU RECRUTEMENT »

ENTREPRISES À SUIVRE...

• Aprobois (Carhaix-Plouguer/82 salariés dont 80% depersonnes handicapées) : démarrage en 2012 d’un programmed’investissement (ligne de sciage) de 7 M€ sur 3 ans aveccréation de 6 emplois.

• Bosch Thermotechnologie SAS – ex Geminox (Saint-Thegonnec/350 salariés/50 000 pièces produites par an) :l’usine référence de Bosch pour la construction inox ; embauchede 17 cadres en 2012.

• Conserves Gonidec (Concarneau/50 salariés/6 millions deboîtes et bocaux produits par an) : inauguration en septembre2012 d’une extension (3 M€). Doublement des exportations l’andernier.

• FRANPAC (Douarnenez/250 salariés/groupe Massilly) :nouvelle ligne de production de boîtes de conserve(1 M€/capacité annuelle de 60 000 boîtes) devant permettre lacréation de 15 à 20 emplois.

• Giannoni France (600 salariés à Morlaix/échangeursthermiques pour chaudières à gaz) : hausse continue deseffectifs, extension de l’outil industriel, 95% du CA à l’export,expertise en innovation.

• Guy Cotten (Trégunc/150 salariés en France/12 M€ de CAen 2011) : projet de construction d’un bâtiment de 800m² cetteannée pour rationaliser l’espace de stockage et d’exportation(30% du CA).

• Groupe Guyader Gastronomie (Landrévarzec/460 salariés,plus de 70 M€ de CA) : acquisition en 2012 de Bretagne Saumon(Châteauneuf-du-Faou) et de l’Andouillerie de Fouesnant.

• Hemarina SA (Morlaix/biotechnologies) : la reconnaissanceofficielle de son substitut sanguin à base de vers marinspourrait déboucher sur la création d’une ferme d’élevage enNord-Finistère.

• Interface Concept (Quimper/45 salariés/70% du CA àl’export/60% dans le secteur de la Défense) : l’un des leadersmondiaux des systèmes électroniques embarqués avec pourclients EADS, Boeing…

• Leroy-Merlin (Quimper) : le projet de création d’une grandesurface de bricolage et d’aménagement de la maison Zac deKervouyec devrait voir le jour en 2014 avec à la clé entre 150 et180 emplois.

• Maisons Akabois (Landivisiau/16 salariés/3 M€ de CA) :progression du CA de 30% entre 2011 et 2012, nouvelle ligne deproduction automatisée, doublement des effectifs depuis début2010.

• MCB - Mécanique Centre-Bretagne (Carhaix) : doublementde la surface de production (de 500 à 1 000m²), achat d’unemachine à découpe laser, trois embauches programmées enchaudronnerie.

• Polaris (Pleuven/48 salariés/production de lipidesnutritionnels, notamment Omega 3, provenant de sourcesmarines ou végétales) : 3ème site industriel, à La Forêt-Fouesnant (10 M€, 20 emplois créés).

• Salaisons Tallec (Bannalec/170 salariés/charcuterie hautde gamme) : plus de 2 M€ investis dans les process avec denouvelles lignes de production permettant la fabrication despécialités innovantes.

• Toul Car Bras (Treffiagat) : la création d’une centained’emplois est espérée dans cette nouvelle zone d’activitécommunautaire du Pays Bigouden Sud à vocation halieutique etmaritime.

• Verlingue-Génération (Quimper/top 10 des courtiers enassurances) : CA de 750 M€ en 2012 (+7%), 100 recrutements en2012 (60 créations nettes), 100 autres prévues en 2013, dont50% à Quimper.

Page 12: Magazine En Liens #6 : Entreprendre face à la crise

PIRIOU

LE VENT EN POUPE

GLATFELTER 90% EXPORT

Glatfelter* Scaër SAS (130 salariés, 36 M€ CA en 2011) est spécialisée dansla fabrication de papiers « fibres longues » et « fibres composites » (5 000tonnes par an) servant majoritairement à la confection de dosettes à café etde sachets de thé, et ayant aussi des applications dans d’autres domaines indus-triels (pochoirs, nappes de table, masques chirurgicaux…). Glatfelter a marquésa volonté de poursuivre la fabrication de papiers spéciaux dans le Finistèreen investissant l’an dernier 7 millions d’euros à Cascadec dans un projet d’ex-tension et la reconstruction partielle d’une machine. L’objectif est d’améliorerla qualité du papier afin de conquérir de nouvelles parts de marchés à l’inter-national, l’export (Allemagne, Pays-Bas, Italie, Brésil…) représentant déjà 90% duchiffre d’affaires. Le site scaërois anticipe par ailleurs la montée en puissancedes véhicules électriques et hybrides via le développement du papier pourcondensateur. L’incendie, d’origine accidentelle, qui a touché l’usine à la mi-octobre 2012 n’a pas eu d’effets notables sur la production.

*Le groupe papetier américain Glatfelter a réalisé en 2011 un chiffre d’affaires de1,6 milliard de dollars. Il emploie 4 300 personnes dans le monde.

BOLLORÉ – ERGUÉ-GABÉRIC : UN LIEN INDÉFECTIBLE

La nouvelle usine de fabrication de batteries Lithium Métal Polymère pour véhi-cules électriques représente un investissement de 250 millions d’euros. La produc-tion débutera cette année. 300 créations d’emplois (principalement des opéra-teurs de production et des techniciens dans les métiers de l’électronique) sontprévues avec pour objectif de fabriquer à terme 17 500 batteries par an. En 2012,Bolloré employait déjà 569 salariés dans ses usines à Ergué-Gabéric.

Le groupe Bolloré* a investi 1,5 milliard d’euros dans la création de la « BlueCar ». Il pratique une politique sociale avancée : gestion prévisionnelle des emploiset des compétences, gestion active des ressources humaines (le personnel estinvité à participer à des groupes de travail sur l’amélioration du fonctionnementde l’entreprise), politique de formation dynamique…

*Créé en 1822 sur le site d’Odet, il est organisé autour de 5 pôles d’activité, aux pre-miers rangs desquels les services logistiques et de transport (64,7% du chiffres d’af-

faires) et la distribution/stockage et négoce de produits pétroliers (28,9%, n°2 français).Plus d’infos : www.batscap.com

Le groupe PIRIOU (1 000 collaborateurs dans le monde, dont 260 àConcarneau, 150M€ de chiffre d’affaires en 2011, 50% de l’activité à l’étran-ger) a signé en 2012 un contrat pour la construction d’un navire de voyagetransocéanique d’une longueur de 76 mètres qu’il livrera à un armateureuropéen.

Ce « navire de la Connaissance » – accueillant ingénieurs, scienti-fiques et techniciens – est respectueux de l’environnement (traitement,épuration et stockage des eaux usées ; filtration des particules des gazd’échappement des groupes électrogènes). Il est conçu pour effectuerdes navigations lointaines et prolongées dans des conditions extrêmes(20°/+50°) tant sur mer que sur les fleuves et Grands Lacs.

200 emplois pendant 3 ansCette commande équivaut, en main d’œuvre, à la production de deux

thoniers de 90 mètres de classe « Franche Terre ». Elle génèrera 500 000heures de travail en études et production, dont 350 000 pour les chan-tiers Piriou et 150 000 heures dédiées à la sous-traitance. Soit 200 emplois(en équivalent temps plein) pendant 3 ans.

Le groupe a également enregistré l’an dernier la commande d’un Bâti-ment de Formation Maritime (BFM) qui sera exploité par navOcéan, sociétécréée conjointement par PIRIOU et DCI. Ce bâtiment de 44 mètres seralivré en septembre 2013. La construction est assurée par les chantiersPiriou et sa maintenance par PIRIOU NAVAL SERVICES dans le cadre d’unmaintien en condition opérationnelle (MCO) de 10 ans. « Avec ce contrat,nous entrons dans le secteur des constructions militaires, ce qui élargitencore notre champ d’activités »,souligne Pascal Piriou, Président du Direc-toire.

DCNS et PIRIOU engagent par ailleurs des négociations exclusives afinde constituer un leader mondial dans les navires civils destinés à l’Actionde l‘Etat en Mer (garde-côtes, gendarmerie, douanes…). « Pour accéderaux marchés des navires relevant de l’AEM, qui sont à la convergence des uni-vers civils et militaires, seul un partenariat avec un leader mondial du navalde défense comme DCNS aurait du sens pour nous », explique Pascal Piriou.

Plus d’infos : www.piriou.com

RANOU

« PRODUCTIVITÉ ET SANTÉ AU TRAVAIL VONT DE PAIR »

La SCO (Société Charcutière de l’Odet)Monique Ranou, filiale d’Intermarché, emploie580 salariés zone de Troyalac’h à Saint-Evar-zec. Ces dix dernières année, sa productionest passée de 36 000 à 48 000 tonnes. Le chif-

fre d’affaires s’élève à 175 millions d’euros. Pource qui est des ventes, l’époque est à la conquêtede nouveaux marchés, puisque la part horsIntermarché, marginale il y a peu, devrait attein-dre à terme 25 à 30%.

« Nous dépasserons les 50 000 tonnes en2013, ce qui correspond au niveau optimal d’uti-lisation de nos équipements », indique François

Ollivier, directeur général adjoint. « Notre prin-cipale préoccupation est de maintenir et si pos-sible de baisser nos prix de revient, tout en pré-servant l’emploi et en favorisant les montées encompétence. Il existe des tâches répétitives maisaussi de plus en plus de polyvalence requise dansla conduite des lignes et des machines. Les opé-rateurs doivent maîtriser de nombreuses procé-dures liées à la sécurité sanitaire des produits ».

La SCO Monique Ranou a investi près de 30millions d’euros dans l’amélioration de son outilde production au cours des huit dernièresannées. Les travaux d’installation d’un nou-veau four à saucisses et de refonte de l’ate-lier cocktails et knacks (8,5M€) s’achèverontau printemps prochain. Ils font suite au projetd’extension et de modernisation du processde fabrication du jambon cuit libre service (20M€ entre 2007 et 2010).

« Les gains de productivité vont de pair avecl’amélioration de la santé au travail », souligneFrançois Ollivier. Dans ce domaine, Ranou innoveen proposant aux salariés les services d’uneassistante sociale libérale, présente deux demi-journées par mois. Concernant la formation,l’entreprise accueille 12 personnes dans lecadre d’un CQP (certificat de qualification pro-fessionnelle) « Conducteur de ligne ». Côtérecrutement, elle a lancé en 2008 unedémarche de cooptation. Depuis, dixembauches ont été réalisées sur propositiond’un salarié.

Plus d’infos : www.ranou.fr

NOTRE PRINCIPALE

PRÉOCCUPATION EST DE

MAINTENIR NOS PRIX

DE REVIENT TOUT EN

PRÉSERVANT L’EMPLOI

ET EN FAVORISANT LES

MONTÉES EN COMPÉTENCE.

Le Fromveur II, navire du Conseil général du Finistère, a été construit par les Chantiers Piriou

Page 13: Magazine En Liens #6 : Entreprendre face à la crise

EVEN

VISIONCOOPÉRATIVE À LONG TERME

En franchissant le seuil des 5 000 salariés, dont 1 700 dansle Finistère, Even est devenu en 2011 le premier employeur coo-pératif breton. Le Groupe de Ploudaniel a enregistré trois annéesconsécutives de forte croissance (+20% en 2009, +30% en 2010,+11% en 2011). Les activités Lait (58%) et Distribution (26%) repré-sentent l’essentiel de son chiffre d’affaires proche de 2 mil-liards d’euros. Il a investi 45 M€ en 2011.

Cette dynamique de développement est mise au service del’emploi (solde net de 200 créations en 2011). L’essor de l’acti-vité profite directement aux agriculteurs adhérents de la coo-pérative et, également, à l’ensemble des exploitations laitièresqui ont confié la valorisation de leur lait à Laïta*, dont Even(50,57% du capital) assume la responsabilité et la conduite opé-rationnelle aux côtés de ses partenaires historiques Terrena(31,01%) et Triskalia (18,42%).

Le chiffre d’affaires de Laïta, née le 1er juillet 2009, a pro-gressé de 12% en 2011. Sa bonne santé s’explique par la bonnetenue des cours mondiaux des produits laitiers, le développe-ment des produits de grande consommation sous marques pro-pres (Paysan Breton, Mamie Nova, Régilait…) et à marques de

distributeurs, l’essor des activités ingrédients et nutrition spé-cifique et une présence accrue à l’international.

Le groupe Even comporte deux autres pôles principaux d’ac-tivité : Even Distribution (2 400 salariés, 400 M€ de chiffre d’af-faires, vente à domicile de produits surgelés avec Argel et Artika,restauration à domicile via le réseau Krill) et Even Amont (Agri-Hub, centrale d’achats en agrofournitures ; conseil et serviceen nutrition animale).

*Laïta : 3800 apporteurs de lait ; 2300 salariés ; 1,1 milliardd’euros de chiffre d’affaires ; export dans 140 pays ;

3 implantations dans le Finistère : Gouesnou (siège) : Ploudaniel et Landerneau.

Plus d’infos : www.even.fr ; www.laita.com

GUELT INDUSTRIESA LA CONFLUENCE DE L’AGROALIMENTAIRE ET DU NAUTISME

Guelt Industries (150 salariés, 13 millions d’euros de chif-fre d’affaires en 2011, 35 ans d’expérience) poursuit sondéveloppement dans le secteur de la conception et de laconstruction d’équipements (machines et lignes complètes,principalement en inox) destinés aux industries agroalimen-taires. L’éventail de ses compétences (bureau d’études,chaudronnerie, mécanique, électricité et automatisme…)lui permet de répondre à de multiples besoins : production,conditionnement, maintenance, service après-vente… L’en-

treprise, basée à Kervidanou (Quimperlé), assure égalementla réhabilitation d’équipements et la rénovation d’opercu-leuses, thermoformeuses, sertisseuses, broyeurs… ou lerechargement de pièces d’usure. Elle a mené à bien en 2010un programme d’extension (2,6 millions d’euros) comportantla construction de nouveaux bâtiments et l’achat de maté-riel. Celui-ci s’est traduit par la création de 65 emplois. Lasociété quimperloise a décroché par ailleurs en 2009, auxcôtés d’une société morbihannaise, le prix de l’innovation

dans la catégorie « emballage et conditionnement » ausalon CFIA* de Rennes. Elle s’est également illustrée en déve-loppant un pôle nautisme qui a fourni des pièces d’accas-tillages au vainqueur de la Volvo Ocean Race 2011-2012, FranckCammas, skipper de Groupama 4.

*Carrefour des Fournisseurs de l’Industrie Agroalimentaire.Plus d’infos : www.guelt.com

L’ESSOR DE L’ACTIVITÉ PROFITE

DIRECTEMENT AUX

AGRICULTEURS ADHÉRENTS DE

LA COOPÉRATIVE ET, ÉGALEMENT,

À L’ENSEMBLE DES

EXPLOITATIONS LAITIÈRES QUI

ONT CONFIÉ LA VALORISATION

DE LEUR LAIT À LAÏTA

AUTOCRUISE

RADAR DE NOUVELLEGÉNÉRATION

Implantée depuis 2000 sur le Technopôle Brest-Iroise, Autocruise estspécialisée dans la conception et la production de radars de régulationde distance et de systèmes d’alerte à la collision pour l’automobile. Cettefiliale du groupe américain TRW Automotive (plus de 16 milliards d’euros dechiffre d’affaires en 2011, 200 sites dans le monde, plus de 60 000 sala-riés) a installé au cours de l’été 2012 une nouvelle ligne de productiondédiée à un radar de nouvelle génération, l’AC 100. L’objectif est d’en pro-duire 400 000 unités par an à l’horizon 2015.

Née de la collaboration entre TWR et Thales*, Autocruise poursuit sondéveloppement en jouant résolument la carte de l’innovation et en s’ap-puyant sur un réseau commercial de dimension planétaire. La quasi-tota-lité du chiffre d’affaires du site brestois, qui emploie une soixantaine depersonnes pour un chiffre d’affaires de 19 millions d’euros l’an dernier, estréalisé à l’export (Allemagne, Etats-Unis, Chine, Suède, Benelux, Autriche…).

*Thales s’est retiré du capital de la « joint venture » en 2003. Plus d’infos : www.autocruise.com

Photo

LAÏ

TA

Phot

o PI

RIO

U

Paysan Breton, l’une des marques phares de Laïta

Page 14: Magazine En Liens #6 : Entreprendre face à la crise

EnLiens numéro 6 -janvier 201314

RECHERCHE D’EMPLOI

DÉVELOPPER SES RÉSEAUX SOCIAUX

Accéder au marché caché

La grande majorité des postes disponibles sont pourvusgrâce au bouche-à-oreille et à la puissance des réseaux pro-fessionnels et personnels. La première source de recrute-ment serait même la cooptation. « Il est donc essentiel, insisteSylvain Guéguen, consultant webmarketing chez Akostic, decréer des connexions utiles, de cultiver les réseaux tant réelsque virtuels pour rester actif dans son écosystème. »

La publication de profils en ligne dans des CVthèquesgénéralistes ou spécialisés (jeunedip, emploirama, cv.com,sites des grandes entreprises, cabinets de recrutementou agences d’intérim…), sur des sites d’emploi (Pôle emploi,Monster, Apec, Keljob, Cadremploi, Ouestjob…) et la pré-sence sur les réseaux sociaux professionnels (Viadeo, Lin-kedln, JDN Réseau,…) contribuent à « élargir son champd’investigation » selon Olivier Branellec, directeur del’agence de communication Hippocampe à Brest.

« Ces outils permettent aux gens proactifs de rester enveille et d’éviter de passer à côté d’opportunités profession-nelles. Pour l’entrepreneur, l’intelligence technique de cesplateformes amène d’autres candidatures que celles qui sui-vent les canaux plus traditionnels. »

Mais pour être repérés et présélectionnés par unemployeur, « votre CV et votre profil doivent contenir lesmots-clés utilisés dans votre profession mais aussi dans lesannonces elles-mêmes, » recommande Sébastien Nau,

cofondateur du cabinet de recrutement quimpérois Ozvan.« La sélection de mots-clés par poste nous permet d’affinerefficacement nos recherches sur les CVthèques pour trou-ver rapidement et à moindre coût des candidats potentiels,confirme François-Xavier Flichy, responsable développe-ment du potentiel humain au sein du groupe DCNS Brest(lire par ailleurs). C’est une aide précieuse à l’embauche,même si ça ne remplace pas l’entretien décisif. »

Pour accroître votre visibilité sur le web, vous pouvez« interconnecter tous vos outils en créant sur aliaz.com unepage d’accueil personnelle qui donnera un accès unique àl’ensemble de vos profils », conseille Sébastien Nau.

Améliorer sa visibilitétant pour l’employeur quepour le demandeurd’emploi

Même si les réseaux sociaux sont de plus en plus inté-grés dans les politiques de recrutement des grandsgroupes, ils sont peu utilisés par les entreprises finisté-riennes qui restent encore bien frileuses. Les raisons ensont multiples : « Les entreprises au niveau local ont uneméconnaissance des potentialités du web », avoue SylvainGuéguen. De plus, la démarche qui doit s’inscrire dans unestratégie de long terme est chronophage, et n’est pas for-cément rentable pour des profils peu pointus. « Les réseauxsociaux sont intéressants pour des recrutements de cadresà haut potentiel, des candidats dormant déjà en poste, desprofils pénuriques, précise Sylvain Guéguen. Les entreprisesn’utilisent pas forcément les réseaux sociaux comme nou-velle source de recrutement, mais les intègrent plutôt dansleur stratégie de marque pour valoriser leurs offres d’emploiauprès de ces publics, les courtiser et se démarquer de leursconcurrents ». Du côté des demandeurs d’emploi, « il estimportant d’utiliser les réseaux sociaux à bon escient et d’enmaîtriser le contenu pour soigner son e-réputation ou imagevirtuelle, insiste Olivier Brannellec. Sur certains réseauxsociaux tels que Twitter et Facebook, les informations rela-

tives à la vie privée et à la vie professionnelle coha-bitent. Or les recruteurs des TPE/PME ont souvent leréflexe de rechercher le nom d’un candidat sur unmoteur de recherche et les résultats influencent obli-gatoirement leur opinion. » En France, 14 % d’entreeux avouent en effet avoir rejeté des candidaturesaprès avoir obtenu des informations sur internet.Les responsables de ressources humaines, quantà eux, affirment suivre une déontologie stricte enmatière de recrutement. « Nous ne travaillons quesur les éléments fournis par le candidat », attesteFrançois-Xavier Flichy de DCNS Brest.

Rompre l’isolement Au-delà des réseaux virtuels, les associations,

les groupements interprofessionnels ou disposi-tifs qui accompagnent les demandeurs d’emploi(Cadr’action 29, Missions locales, Carrières emploidu Secours catholique de Quimper, Ell’en Cornouaille

et à Brest, Entreprendre au féminin…) peuvent donner unenouvelle dynamique à votre recherche d’emploi (lirepage 15). Il est nécessaire de choisir les réseaux les pluspertinents en fonction de son secteur d’activité et desa zone de recherche.

Quel que soit votre situation, conclut Sylvain Guéguen,« savoir présenter ses projets et en parler autour de soi, êtregourmand des opportunités de rencontrer du monde sontsources de réussite ».

Pour plus d’informations, consultez les brochures théma-tiques de Pôle emploi :

http://www.pole-emploi.fr/candidat/

75% des offres d’emploine font pas l’objetd’annonces officielles àl’extérieur de l’entreprise.

Les candidaturesspontanées bien ciblées, lesrencontres et l’élaborationd’outils qui donnent unemeilleure visibilité à son profilpeuvent être des clés pourtoucher ce marché caché.Même si les nouvellestechnologies ont révolutionnéla manière de s’informer,rencontrer et interroger desprofessionnels reste toutefoisune valeur sûre.

Les réseaux sociauxprofessionnels constituentainsi des outils efficaces encomplément d’une rechercheactive multicanale s’ilsfavorisent la mise en relationréelle. En fonction du secteuret du métier, la règle estd’oser surprendre et dechercher à se différencier enutilisant efficacement lesoutils existants.

Services de l’État,entrepreneurs, consultants,associations vous proposentdans ce guide unecompilation des bonnespratiques à suivre.

GUIDE PRATIQUE par Chantal Guezenoc

IL EST IMPORTANT D’UTILISER

LES RÉSEAUX SOCIAUX À BON

ESCIENT ET D’EN MAÎTRISER

LE CONTENU POUR SOIGNER

SON E-RÉPUTATION

OU IMAGE VIRTUELLE

Page 15: Magazine En Liens #6 : Entreprendre face à la crise

15EnLiens numéro 6 - janvier 2013

GUIDE PRATIQUE

GROUPE DCNS : LES RÉSEAUX SOCIAUX POURALIMENTER UN VIVIER DE COMPÉTENCES

« Sur le site de Brest, 170 postes sontouverts au recrutement sur l’année,explique François-Xavier Flichy, res-ponsable développement du potentielhumain au sein de DCNS Brest. Pourmaintenir un vivier de compétences dis-ponibles, le groupe DCNS a intégré lesréseaux sociaux dans sa politique derecrutement à la fois pour rechercherdes candidats par le biais des CVthèques

et de Viadeo et pour faire connaître lesdifférents métiers du groupe auprès desjeunes ingénieurs et du grand public. »

Après deux ans de présence surFacebook, le groupe a gagné 30 placesau classement Universum, le classe-ment des employeurs idéaux pour lesétudiants des grandes écoles fran-çaises, passant ainsi de la 84e placeen 2010 au 54e rang en 2012. « Les

réseaux sociaux sont un moyen d’ac-croître efficacement sa visibilité et sanotoriété auprès du public. »

Plus d’informations sur le sitehttp://fr.dcnsgroup.com/

et les deux pages facebook du groupe : www.facebook.com/lesfi-

lieresdutalentdcns etwww.facebook.com/GroupeDCNS

CADR’ACTION 29LE PARTAGE D’EXPÉRIENCES POUR VALORISER LES COMPÉTENCES

L’association quimpéroise qui regroupe des cadres confir-més, des jeunes diplômés et des salariés en responsabilitécompte aujourd’hui 52 membres. Elle trouve son originalitédans le partage d’expériences. « Toutes les actions de coa-ching d’entretien ou de refonte de CV et de lettres de motiva-tion… sont menées par les adhérents pour les adhérents, exposeDominique Bihan Poudec, président de l’association. Les com-pétences de chacun profitent à tous. Nous sommes un vecteursocial essentiel pour permettre aux cadres et assimilés cadresde garder le moral pendant cette période de chômage dont ladurée moyenne avoisine les 427 jours* sur le bassin de Quimper. »

En soulignant les savoir-faire, en favorisant l’écoute, les adhé-rents reprennent confiance en eux et sont plus opération-nels dans leur recherche d’emploi. « Nous organisons des ate-liers avec des experts sur des thèmes variés : l’importance desréseaux sociaux, le portage salarial, l’état des lieux du marchéde l’emploi sur la Bretagne et le bassin quimpérois par exemple…Nous proposons également des ateliers pratiques de jobdatingou de théâtre pour gagner en assurance. »

* selon les chiffres à fin juillet 2012 du Service Statistiques,études, évaluations de Pôle Emploi.Plus d’informations sur

www.cadraction29.org - Tél : 02 98 95 94 99

MISSION LOCALELE PARRAINAGE POUR ACCOMPAGNERLES JEUNES

À la Mission locale, un accompagnement person-nalisé est dispensé par un parrain, chef d’entrepriseen activité ou retraité. « Outre les conseils pratiquessur les techniques de recherche d’emploi, le parrainapporte un autre regard sur le monde économique, sou-ligne Hélène Bouthier, animatrice du réseau en Paysde Cornouaille. Son écoute et sa disponibilité aident lejeune à reprendre confiance en lui, à construire son pro-jet professionnel en fonction des attentes du marché dutravail. »

Daniel Sommer fait partie de la trentaine de par-rains présents sur la Cornouaille. Retraité depuis peu,il suit deux jeunes qui ont déjà résolus les problèmespériphériques – logement, déplacement… – avantde se lancer dans une démarche active de recherched’emploi. «Nous sommes là pour transmettre notre expé-rience et casser les fausses représentations du mondede l’entreprise, explique-t-il. Nous leur apportons noscompétences et notre carnet d'adresses si besoin. »Camille bénéficie de ce dispositif. « Nous sommes sou-vent seuls face à notre recherche d’emploi. Mon parrainm’accompagne pour mettre en valeur mes compétenceset les présenter positivement lors des entretiens », pré-cise-t-elle.

Plus d’information sur le [email protected] - Tél : 02 98 64 42 20

Page 16: Magazine En Liens #6 : Entreprendre face à la crise

EnLiens numéro 6 - janvier 201316

INITIATIVE

TROPHÉES BRETONS DU DÉVELOPPEMENT DURABLE 2012

LE FINISTÈRE À L’HONNEURDeux lauréats finistériens figurent au palmarès des 7e

Trophées bretons du développement durable*. Ce concoursa pour objectif de valoriser les initiatives et actions dura-bles innovantes.

La Route des Algonautes-Chrysalide (Quimper) l’a emportédans la catégorie « entreprises ». Il s’agit d’une « quête desolutions d’avenir » avec l’algue pour matière première. Apartir d’un tour du monde des innovations, une jeune doc-teure en biologie marine met en lumière le potentiel que

représentent les algues pour le développement économiquedurable des espaces littoraux. (Lire aussi page 20).

ADESS Pays de Brest (Association de développement del’économie sociale et solidaire) est montée sur la plus hautemarche dans la catégorie « associations » pour son projetde monnaie solidaire Heol. Lancée en janvier 2012, cettemonnaie a pour but d’orienter les consommations vers unréseau de prestataires locaux et respectueux des valeursde l’économie sociale et solidaire. Elle favorise les circuits

courts et promeut une répartition équitable des revenusentre production, transformation et distribution.

*Co-organisés par l’Etat, l’Ademe Bretagne et la Région Bre-tagne, avec le soutien de partenaires tels que les CCI bretonnes,

le Crédit Mutuel de Bretagne, Armor Lux... Plus d’infos : www.routedesalgonautes.org ;

www.eco-sol-brest.net

Quelle est la priorité dans le cadre de larénovation énergétique d’un logement ?

Tout d’abord, la priorité est d’améliorerl’enveloppe du bâtiment avant des’occuper des équipements de chauffageet de ventilation. 30% des déperditions dechaleur se font par le toit, 25 % par lesmurs, 15% par le sol et le reste par lesouvertures et la ventilation. Bien isoler latoiture de sa maison permet de fairebaisser sa facture d’énergie de 30% etd’améliorer le confort de manièreconséquente (jusqu’à 4 degrés). Il estjudicieux de commencer par les travauxqui coûtent le moins cher. Ces travauxd’isolation bénéficient d’aides quipermettent de rentabiliser rapidementl’investissement. Il est alors temps dechoisir un nouveau mode de chauffage,voire de ventilation, adapté aux nouvellesconsommations du logement.

Quel est le coût des travaux d’isolation d’unetoiture pour un particulier ?Le budget d’une isolation sous toiture esten moyenne de 2 500 euros. Le créditd’impôt sera de 375 euros, la prime pourtravaux d’économie d’énergie (reversée parles fournisseurs d’énergie) de l’ordre de500 euros et les économies réalisées semonteront annuellement à près de 400euros sur le chauffage. Les travaux serontdonc amortis en 4 ou 5 ans.

Quels conseils pour une rénovationénergétique réussie ? Réaliser au préalable un diagnosticénergétique qui permettra de construire leprojet de rénovation de façon global,d’évaluer les travaux et surtout de dresserles priorités. Un exemple de rénovationénergétique pertinent : l’offre du portailTinergie* de Brest Métropole Océane.L’audit est réalisé par une structureindépendante et toutes les entreprisesagréées pour les travaux sont labellisées« Pros de la performance énergétique ».Cela signifie que les artisans poseurs ontsuivi un cycle de formation dispensé par laFédération française du bâtiment. C’est ungage de sérieux et de qualité.

• Tinergie est un portail internet gratuitqui accompagne les projets de rénovation

des particuliers. www.tinergie-brest.fr

• Le programme national « Habitermieux», accompagne, sous condition de

ressources, les propriétaires dans la rénovation thermique de leur logement.

Les conseillers du Pact-HD 29 guident les particuliers dans leurs démarches.

www.PactHD29.frwww.habitermieux.fr

• www.qualiconfort.com

RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE

« L’ISOLATION DES COMBLES FAIT GAGNER JUSQU’À 4 DEGRÉS »Faire baisser sa facture d’énergie passe par la rénovation thermique et énergétique de son logement. Lepoint avec Thierry Gélébart, l’un des responsables de la société finistérienne Qualiconfort (Plouédern),spécialiste de l’isolation depuis une vingtaine d’années.

Phot

o Q

ualic

onfo

rt

Page 17: Magazine En Liens #6 : Entreprendre face à la crise

LE SEL DE LA VIE

L’image parle. Dans la courdes Capucins, Michel-Edouard Leclerc, prési-dent du Fonds Hélène &Edouard Leclerc pour la

Culture, couve d’un regard compliceson « invité » : le Douarnéniste YannKersalé. « C’est un prodige de la tech-nologie, capable de la métamorpho-ser en poésie », confie Michel-Edouard Leclerc. « J’ai choisi la nuitcomme terrain d’expérimentation.Elle me semble constituer le lieud’élection du sensible », préciseYann Kersalé. Sourires et idées fusent.

merveilles du monde celteJuste à côté, sept cubes (black boxes)

jalonnent un parcours lumineux, pétrisd’intelligence et de sensations, au seind’une surface muséographique d’environ1 000 m² destinée à héberger des expo-sitions temporaires. Les noms d’étapes decette mise en abyme ? « Profondeur delames » pour accueillir les prairies sous-marines d’Océanopolis et Azenor, « Verti-cale allongée » pour le phare de l’Ile-Vierge,« Dorsale des vents » pour le Sillon noir

de Pleubian, « Chaos de feu » pour Huel-goat, « Enrochements d’ombres » pour Car-nac, « Eboulis d’images du monde » pour leradôme de Pleumeur-Bodou, « Structurechrysalide » pour la ZAC de la Courrouze àRennes. 7 merveilles (+ une) d’un mondecelte réel et rêvé ; obscur et interprété ;imperturbable et changeant. Une huitièmemaison, ouverte sur la rue par une largevitrine, en restitue les battements de cœurvia des installations technologiques futu-ristes immergées en rade de Brest.

Créé à l’automne 2011, le Fonds Hélène &Edouard Leclerc pour la Culture est entiè-

rement financé par des actions pri-vées de mécénat. Il a pour objectifde « contribuer à une meilleure valo-risation et une plus grande diffusionde la création contemporaine en ren-dant accessibles ses productions àun large public par l’organisation d’ex-positions de grande envergure ».

la culture pour tousLa philosophie du Fonds, « une

culture accessible à tous », est encela pleinement fidèle à l’engage-ment du Mouvement E. Leclerc.

Après Gérard Fromanger et Yann Kersalé,les Capucins accueilleront l’été prochaindes œuvres du célébrissime artiste cata-lan Joan Miró, en partenariat avec la fon-dation Maeght. D’ici là, les amoureux deregards neufs auront déjà fait le pleind’images. « Yann Kersalé est mondialementconnu. C’est un être généreux, attachant,hypersensible », souligne Michel-EdouardLeclerc. « Il a créé un labyrinthe ouvert aumonde, où l’on a plaisir à se perdre »,

Plus d’infos : www.fonds-culturel-leclerc.fr ; www.ykersale.com

Horaires. De 10h à 18h, jusqu’au 19 mai 2013.Fermé le lundi (sauf vacances scolaires).

Tarifs. Plein tarif : 4€. Tarif réduit (2€) :groupes (+ de 10 personnes ou + de 4 jeunes de18 à 25 ans). Gratuité : moins de 18 ans, ensei-gnants, étudiants, demandeurs d’emploi, titu-laires d’une carte ICOM (International Councilof Museums), accompagnateurs.

Visites. Visites accompagnées pour les indi-viduels à 15h en semaine ; à 11h, 15h et 16h leweek-end. Visites familiales le mercredi à 14h(sur réservation, 10 enfants maximum). Visitespour les groupes sur réservation.

Contact et réservations. Tél : 02 29 62 47 78.

J’AI CHOISI LA NUIT

COMME TERRAIN

D’EXPÉRIMENTATION.

ELLE ME SEMBLE CONSTITUER

LE LIEU D’ÉLECTION

DU SENSIBLE

Le Fonds Hélène & Edouard Leclerc pour la Culture accueille jusqu’au 19 mai 2013, à la halle des Capucinsde Landerneau, l’exposition de Yann Kersalé « À des Nuits Lumière, la ville, la nuit, la mer ». Lumineux voyage au commencement du monde...

PRATIQUE

Page 18: Magazine En Liens #6 : Entreprendre face à la crise

EnLiens numéro 6 - janvier 201318

Depuis 2000, l'ANDES (Association Nationale deDéveloppement des Épiceries Solidaires) fédère denombreuses épiceries, y compris dans le Finistère.Elle propose une aide à la création, à la mise en réseauterritoriale, au développement de projets en lien avecles épiceries : ateliers de cuisine, chantiers d'inser-tion, jardins... « Mon travail consiste à accompagneret soutenir les épiceries de Bretagne et Pays de la Loire,qu'elles adhèrent ou non à l'ANDES, » précise Jean-François Greaud, animateur réseau des régions Paysde la Loire et Bretagne. « En partant des besoins,des projets des gens, mais aussi de leurs compétenceset savoir-faire, les épiceries sont un formidable outilpour aider à remettre les personnes dans le droit com-mun, c'est-à-dire dans la vie de tous les jours, y com-pris le circuit du travail », s'enthousiasme Jeff Greaud.« Valoriser les personnes est un objectif au cœur de nosateliers de cuisine appelés Compagnie des Gourmands. »Le plaisir de manger, donc de cuisiner, y compris enfamille, permet de « travailler » les relations parents-enfants tout en découvrant des plats et des alimentssanté.

« Lorsque les fruits et légumes sont de qualité dansles épiceries, les gens les achètent, ils ne sont pas réti-cents aux légumes par principe ! », souligne l'anima-teur. « Nous proposons dorénavant à nos adhérentsde bénéficier d'une enveloppe expérimentale qui leurpermet d’acheter des fruits et légumes auprès de pro-ducteurs locaux. Cela répond à un besoin important dese fournir en circuit court. »

ANDES, le réseau des épiceries solidaire :www.epiceries-solidaires.org

Depuis 3 ans, le centre de santé de l'Université de Bre-tagne Occidentale a mis sur pied des ateliers culinairesouverts à tous les étudiants pour apprendre à cuisiner savou-reux, équilibré et bon marché. « L'association Défi Santé Nutri-tion anime les ateliers et le CLOUS* met la cuisine à notre dis-position », explique Mme Le Goff, assistante sociale au ser-vice de médecine préventive universitaire. « La pratiqueest adaptée aux étudiants : petit budget, très peu d’ustensileset souvent peu de connaissances alimentaires ! Il s'agit d'ap-prendre le B-A-ba de la cuisine, avec des produits de saison,

des aliments qu'ils n'ont pas l'habitude de cuisiner, en parti-culier des légumes frais et secs. Céleri, potiron, courgettes,lentilles, salsifis, sont délicieux en poêlées, purées, salades... »Se retrouver autour du bien manger, ce besoin universeld'équilibre et de convivialité, une idée « plébiscitée » parles participant-es, étudiant-es de tous horizons : filières,pays, origines sociales !

*CLOUS : Centre Régional des Oeuvres Universitaires etScolaires: www.crous-rennes.fr/brest_1

Défi Santé Nutrition www.defisantenutrition.fr

Les épiceries sociales et solidairesse développent dans le Finistère,qui en compte 9 depuis l'ouver-ture de l'agoraé à Brest (lire enpage 19). Pour couper avec un

ressenti d'assistanat, les aliments et pro-duits d'hygiène y sont en vente, mais à prixtrès réduits. Les personnes bénéficientd'un budget qu'elles gèrent en choisissantce qu'elles mettent dans leur cabas. Ceslieux d’accueil et de convivialité sont sou-vent en lien avec d'autres activités, por-tées ou non par la même structure.

A Quimperlé, le CCAS gère l'épicerie,et le CDAS les ateliers de cuisine. A Quim-per, le CCAS propose des ateliers culinaires

hebdomadaires dans les locaux de son épi-cerie. Durant l'hiver, l'accent est mis surla confection de soupes à base de légumes,simples et nourrissantes. Les bénéficiairesparticipent aussi à des séances de jardi-nage ou des sorties culturelles et sportives.

Brest : de l'assiette au jardin« Ici nous cuisinons tous les mardis

depuis 15 ans », témoigne Annie Le Moigne,qui coordonne la Maison des 4 Moulins duSecours Catholique de Brest. « La personnequi propose un menu est chef de cuisine dujour. L'accent est mis sur la convivialité, leséchanges. Nous découvrons régulièrementdes cuisines étrangères, d'autres manières

de composer les repas. Par exemple avecmoins de viande, donc moins cher. C'est unevraie ouverture. Apprendre à se faire à man-ger participe à la revalorisation des per-sonnes. Je les vois changer, être mieux dansleur peau ! »

« Au-delà des colis alimentaires d'ur-gence, mon travail consiste à accompagnerdes projets portés par des personnes et ren-forçant leur autonomie », renchérit Ludo-vic Raullin, animateur de réseaux de soli-darité dans le pays de Brest. « Les jardinssolidaires de Keraudren sont un bon exem-ple. Les bénéficiaires s'y engagent pour unelongue période. Puis les récoltes sont parta-gées en 3 : entre les familles qui cultivent,

les colis d'aide du Secours Catholique ou d'au-tres associations, et le grand public, enéchange de dons dont une partie soutientun projet agricole au Sénégal. »

Quand solidarités ici et là-bas se com-binent, chacun semble avancer.

CDAS Centre Départemental d'ActionSociale de Quimperlé, 15 rue Ellé -

02 98 50 11 50CCAS Centre Communal d'Action Sociale

de Quimper, 8, rue Verdelet - 02.98.64.51.00 Maison des 4 Moulins du Secours Catho-

lique, 10 avenue du polygone, à Brest02 98 05 24 18 -

[email protected]

Aller au-delà de la mise à disposition d'une aide alimentaire : une préoccupation de beaucoup destructures, publiques ou privées.

EPICERIESSOLIDAIRES

LA SOLIDARITÉ ALIMENTAIRE

RETROUVER LE GOÛT... DE VIVRE !

ALIMENTATION par Marie Egreteau

LA SANTÉ DANS L’ ASSIETTEPhoto ANDES

Page 19: Magazine En Liens #6 : Entreprendre face à la crise

ALIMENTATION

19EnLiens numéro 6 - janvier 2013

QUE FAIRE AVEC… LA COURGEBUTTERNUT ?

Peu d’entre nous l’appellent la doubeurre mais c’estbien le nom français de la butternut, courge star ! Biensûr le potimarron connaît toujours son petit succès avecson goût de châtaignes bien perceptible dans la soupesi l’on ne s’enquiquine pas à lui enlever la peau. Plus exo-tique la courge spaghetti présente l’intérêt d’une prépa-ration originale. Une fois cuite dans l’eau bouillante salée,on cuisine ses filaments comme on le ferait avec despâtes spaghetti. La butternut est aussi une matière pre-mière avec laquelle le cuisinier inventif peut s’amuser. Onl’essaie pour la réputation de son goût doux et velouté,et on l’adopte pour ses propriétés antioxydantes et savitamine A.

Une forme si pratique !Pour l’accommoder, vous pensez purée épicée, soupe

onctueuse, tarte salée avec des oignons, gratin au par-mesan, crumble à la poitrine fumée peut-être ! Ne vousarrêtez pas en si bon chemin : sa grande partie sanspépins permet de la couper en grosses rondelles d’en-viron 1cm d’épaisseur. Il est alors facile de l’éplucher enfaisant le tour de chaque rondelle avec un économe. Avecune tranche de chèvre par-dessus et un quart d’heureau four, voilà une entrée vite faite. Avec une poêlée delégumes coupés en petits dés, c’est un accompagnementélégant. Cuire au préalable les tranches, nature, au four,puis disposer au moment de servir une grosse cuillère delégumes par-dessus. Effet garanti avec un poisson enpapillote ! Enfin vous pouvez l’intégrer dans une recettede cake sucré ou faire griller les graines pour l’apéro :elles sont pleines de zinc ! A l’abri dans un endroit fraiset sec, elle se conserve très bien malgré sa peau peuépaisse, jusqu’à plusieurs mois.

La rentrée universitaire 2012 a vu éclore l'agoraé,espace d'échanges et de solidarité situé sur le cam-pus du Bouguen à Brest. « Une enquête avait montréque beaucoup d'étudiants ne mangent pas à leur faim fautede moyens », se souvient Anna Meynier, secrétaire géné-rale de la FédéB*, qui porte le projet. « Accompagnés deplusieurs partenaires dont la Banque alimentaire et l'ANDES*,nous avons ouvert cette épicerie solidaire qui permet defaire ses courses en réglant 10% de la valeur de aliments.C'est la première partie d'un projet plus global comprenantun lieu de vie et d'activités au service de tous les étudiants.Nous ne voulons pas que l'épicerie soit un lieu à part, avecun risque de stigmatisation des bénéficiaires. » Le nom-bre d'usagers augmente régulièrement depuis l'ouver-ture, sans atteindre encore le maximum de 50. Le prin-cipal critère pour pouvoir en bénéficier est financier :une fois ses charges fixes réglées, que l'étudiant aitun reste à vivre (donc un reste à manger) de 2,20 à 7€par jour. L'épicerie ouvre 12h/semaine, à des horaires quis'adaptent au rythme des étudiants. Le réfrigérateur etle congélateur qui viennent d'arriver vont permettred'élargir l'offre aux aliments frais. « Au-delà de l'épicerie,nous travaillons avec Court-Circuit* pour étendre une actionqui fonctionne au niveau de l'IUT* : la fourniture de paniersd'aliments bios, locaux, à prix spéciaux. Ils contiennent deslégumes, du pain, des produits laitiers...»

Mettre des produits à disposition de ceux qui en ont

besoin est indispensable. Apprendre à cuisiner bon, équi-libré et à budget (très) réduit, dans une ambiance convi-viale, c'est encore mieux ! « Des ateliers de cuisine sontproposés régulièrement par le centre de médecine préven-tive de l'université (lire en page 18). » précise Anna Mey-nier. « De notre côté, nous sommes chaque année trèsactifs durant la semaine du bien-être étudiant, avec despetits-déjeuners animés par une diététicienne, des goû-ters bien-être, des repas équilibrés au restaurant uni-versitaire à 1€ (au lieu de 3€ habituellement).»

Par manque d'espace, la deuxième partie du projetest en attente. Le lieu de vie rassemblera des perma-nences (aides psychologique, juridique...) et des anima-tions : ateliers coiffure, récupération et customizationde meubles avec la recyclerie Le Boulon, une bourse auxvélos avec l'association « Brest à pied et à vélo »... Au-delà de la solidarité alimentaire, l'agoraé veut aider à tis-ser des liens de convivialité entre tous les étudiants.

*FédéB : Fédération des associations étudiantes de Bretagne occidentale www.fedeb.net

ANDES : Association Nationale de Développement desÉpiceries Solidaires (voir encadré ci-contre)

Court-circuit Pays de Brest http://court-circuit-ess.infini.fr

IUT : Institut Universitaire de Technologie

Même avec la meilleure volontéculinaire au monde, on peutêtre décontenancé devant lelarge choix de courgesprésenté dans les marchés, surles étals des primeursspécialisés en légumes desaison ou anciens et dans lesmagasins bio. Zoom sur l’uned’entre elles : la butternut.

UBO : LES ÉTUDIANTSCUISINENT LA SOLIDARITÉ

Page 20: Magazine En Liens #6 : Entreprendre face à la crise

EnLiens numéro 6 - janvier 201320

BIODIVERSITÉ par Sophie Hanquiez

Tour du monde desinnovations durablesdéveloppées à partird’algues, la route desAlgonautes a étéimaginée par Anne-GaëlleJacquin, chercheuse-médiatrice et docteur enbiologie marine. Primés aux 7e TrophéesBretons dudéveloppement durable2012 dans la catégorie« entreprise », lesalgonautes travaillent àla restitution desinformations collectées.

LA ROUTE DES ALGONAUTES

Hébergé au sein de la coopératived’entrepreneurs quimpéroiseChrysalide, le projet bénéficie dela dynamique créée par lesquelque 120 chercheurs et entre-

preneurs ainsi rassemblés. Il en résulte unemutualisation des initiatives et des moyens,la création d’un laboratoire de recherche-

action coopéra-tif baptisé le« laboscop »dont le but estde faire émergerdes innovationset favoriser lemontage denouvelles expé-rimentations.

Le fonction-nement com-porte en lui uneinnovation

sociale en provoquant des rencontres entrepersonnes venant de tous horizons profes-sionnels, et inscrit par nature l’initiative dansl’économie solidaire.

Le sujet est pointu, mais Anne-Gaëlle Jac-quin ne limite pas sa démarche à l’aspectscientifique. Elle revêt aussi le costume demédiatrice pédagogique afin d’intégrer unedimension scientifique accessible à tous les

publics. Nombre d’écoliers ont suivi son tourdu monde en neuf mois et en ont calculé lebilan carbone, ce qui a permis de le compen-ser avec un don versé à un des projets sui-vis.

Troisième axe de travail : son rôle d’inter-face pour la valorisation du potentiel desalgues. Il consiste à mettre en réseau desprojets et recherches en phycologie (lascience des algues) au niveau international,encourager le transfert dans le domaine éco-nomique, promouvoir le co-développementet la gestion du littoral.

sur la route des solutions durablesTout au long de son voyage de prospec-

tion, la Plogoffiste Anne-Gaëlle a orchestréenviron cent cinquante rencontres, parcouruplus de 100 000 km et traversé seize pays.

Des échanges fructueux qui se sont pour-suivis de retour en France, notamment avecAdibi Rahiman. Responsable du développe-ment de la filière algues en Malaisie, il meten œuvre le programme gouvernemental quia décidé de prioriser cette filière au vu deson potentiel. Sa venue en Finistère au prin-temps dernier a été l’occasion de multiplierles visites, les conférences et les échanges.Que ce soit dans les laboratoires bretons oules manifestations culinaires où l’algue est

magnifiée. Bref, une tournée où la star estprotéiforme et susceptible de relever nom-bre de défis !

Car si les algues font l’objet de tant derecherches, c’est qu’elles sont prometteuseset pleines de ressources. Parmi les pistes derecherche actuelles, on retient celles quimènent à de futures solutions en matière dedépollution des eaux, biocarburants ou nutri-tion. Des sujets très sérieux… relayés de façonhumoristique par un compagnon de voyageimaginaire en la personne de JacquelineAlgane, septuagénaire dynamique et scep-tique !

La chercheuse-médiatrice, exilée en Indepour quelques mois, est plongée dans la res-titution des données compilées à travers lemonde et prépare ses supports de diffusion :le livre du personnage Jacqueline Algane, lelivre des entretiens, un livret pédagogiquebasé sur le travail réalisé avec les scolaireset un film documentaire. « Je mène égale-ment un travail de prospection sur la faisabi-lité de projets de transfert pour le co-dévelop-pement (recherche-action), en lien avec monréseau ici en Inde » , a-t-elle précisé par mail.

Et, devant la glace le matin, il paraît qu’ellerêve à une nouvelle tournée algomaniaque,en Europe cette fois…

SI LES ALGUES SONT L’OBJET DE

TANT DE RECHERCHES, C’EST

QU’ELLES SONT PROMETTEUSES

ET PLEINES DE RESSOURCES

Page 21: Magazine En Liens #6 : Entreprendre face à la crise

BIODIVERSITÉ

21EnLiens numéro 6 - janvier 2013

Reposant sur des affleurements humides et ombragés, le plus souvent en sous-bois

de forêts de feuillus, les Hyménophylles sont difficiles à distinguer des mousses

pour l’œil non averti. Ces délicates fougères, d’à peine quelques centimètres, ont

des feuilles très fines et translucides formées d’une seule couche de cellules.

Dans le Finistère, il existe deux espèces. La première, l’Hyménophylle de Tunbridge,

se rencontre dans des vallées encaissées, comme celle de l’Elorn. La deuxième,

l’Hyménophylle de Wilson affectionne les crêtes et chaos des Monts d’Arrée. Toutes

deux sont rares à l’échelle du département et même en France.

L’Hyménophylle de Wilson compte moins de dix localités ! Véritables emblèmes de la

flore finistérienne, elles bénéficient d’une protection nationale pour garantir leur

préservation. Ce statut impose leur prise en compte pour mener des opérations

d’aménagement du territoire ou de gestion de sites naturels.

Conservatoire botanique national de BrestSite : www.cbnbrest.fr

Phot

o : C

BN

de

Bre

st

OUVRONS GRANDNOS YEUX SUR LA FLOREFINISTERIENNE…

Les Hyménophylles

Après la brochure

« les mammifères

de la campagne

bretonne »,

le GMB et ses

partenaires

publient « les

mammifères

sauvages des

jardins bretons »,

outil de

sensibilisation

pour apprendre

à cohabiter avec

les petites bêtes

de nos jardins.

BIENTÔT UN ATLAS DESMAMMIFÈRES TERRESTRESDE BRETAGNE

Le Groupe Mammalogique Breton,d’autres associations naturalistes et lesfédérations de chasseurs travaillent àl’élaboration d’un atlas des mammifèresterrestres de Bretagne. Pour réalisercet inventaire, ces acteurs développentdes outils adaptés à la science parti-cipative… car tout le monde est invitéà faire part de ses observations. La sai-sie de données en ligne est déjà pos-sible, et la collecte de pelotes de réjec-tion et de noisettes grignotées, peut-être par le très secret muscardin, esttoujours d’actualité.

Au menu de la nouvelle parution duGMB, le hérisson, la taupe et l’écureuilsont à l’honneur. Saviez-vous que lespoils de la taupe sont implantés verti-calement afin d’avancer ou de reculerdans les galeries ? Connaissez-vous lesplantes susceptibles de l’éloigner ? Avez-vous pensé à planter des crocus dansles monticules de terre de votre colo-cataire pour fleurir la pelouse ? La bro-chure rassemble en une vingtaine depages de nombreuses informations sur

la biologie des espèces et des conseils,astuces et témoignages pour créer unenvironnement favorable à l’accueil dela biodiversité animale. Une façon derappeler que la voie la plus efficace pourprotéger les espèces est de préserverleur habitat.

Pratique : Pour saisir en ligne des données

d’observations :http://www.gmb.asso.fr, onglet« envoyez vos observations »,

Pour consulter la liste des pointsde dépôts des pelotes et noisettes :http://www.gmb.asso.fr/Atlas_Col-lecte.html,

Pour télécharger les brochures :http://www.gmb.asso.fr/PDF/Atlas/PlaquetteJardin.pdf ethttp://www.gmb.asso.fr/PDF/Plaquet-teBocage.pdf,

Pour tout savoir sur l’Atlas :http://www.gmb.asso.fr/Atlas.html.

Le patrimoine sonore maritime de l’IroiseLe Parc Marin d’Iroise a fait appel à Histoire de Son pour réaliser un documentaire sonoresur le patrimoine culturel maritime de la mer d’Iroise. Equipés d’un smartphone et d’uneliaison 3 G ou d’un ordinateur, les visiteurs ont accès à vingt-trois séquences. Les trajets sur les bateaux de la Compagnie Penn Ar Bed offrent toujours le mêmespectacle des paysages saisissants de l’archipel… désormais commentés ! Les reportagesaudio sont variés, creusés, parfois inattendus. De quoi intéresser les touristes mais passeulement : qui parmi les autochtones connaît la position stratégique qu’a occupé Ouessantdans les échanges commerciaux d’étain et de cuivre, éléments constitutifs du bronze ?Quant aux bruits enregistrés sous l’eau, on est étonné par le boucan produit par lescrevettes claqueuses et on tend l’oreille pour mieux écouter le souffle des coquilles StJacques ! Autant de bruits biologiques enregistrés en continu pendant six mois pour l’étudedu grand dauphin, et qui ont révélé à quel point le fond de la mer n’a rien à voir avec lemonde du silence ! Le collège des îles du Ponant, l’accès à l’eau sur les îles, la langousterouge, les sauveteurs de la SNSM… les traversées du continent aux îles passent de plusen plus vite.

www.histoiredeson.com/la-carte-des-voix-d-iroise.html

Biosciences en FinistèreLe 23 novembre dernier, une conférence sur le thème « des ressources bleues et vertesaux applications innovantes en cosmétique et nutraceutique*. Enjeux et marchés dedemain » s’est tenue à Morlaix. Elle a rassemblé soixante dix participants, entreprises etorganismes de recherche.Le Pôle Innovation du Pays de Morlaix, les technopôles de Brest-Iroise et Quimper-Cornouaille, Investir en Finistère sont associés depuis 2010 pour promouvoir la filière desbiosciences. Avec sa biomasse marine et végétale exceptionnelle, le Finistère disposed’atouts considérables. Ce n’est donc pas un hasard si le département compte déjà unecinquantaine d’entreprises innovantes en la matière, trente cinq centres de recherche etdéveloppement ou laboratoires, deux pôles de compétitivité et un vivier de plus de 1500étudiants répartis sur quarante sept formations. La démarche de valorisation adoptée partous ces acteurs vise à faire connaître l’expertise, les applications et les débouchés de lafilière finistérienne, et susciter la création d’entreprises. Les intervenants de la conférencereprésentaient Clarins, le magazine Actif’s, les laboratoires LEMAR et YSLAB ou encore lasociété Polymaris Biotechnology. Soutenu par Capbiotek, Critt Santé, CBB Développement,Pôle Mer et le Club Bretagne Biosciences, l’événement participe au plan de communicationrégional et national et ne restera pas isolé.

*nutraceutique : néologisme de l’industrie agroalimentaire, le terme désigne un aliment isoléou purifié à partir d’aliments. Entre nutrition et santé, les laboratoires de recherche

nutraceutique fournissent des compléments alimentaires naturels.www.biosciencesenfinistere.fr

Page 22: Magazine En Liens #6 : Entreprendre face à la crise

Eco-école est un programme développé par la Fondationpour l’Education à l’Environnement en Europe (FEEE). Cetteassociation est forte d’une expérience de près de 30 ans

en matière d’Education à l’Environnement et au DéveloppementDurable (EEDD). Son label international récompense les établis-sements qui s’engagent vers un fonctionnement éco-respon-sable et intègrent l’EEDD dans les enseignements.

Initié en 2005 en France, il existe depuis 1994 au Danemarkoù il a été créé, et est aujourd’hui implanté dans 52 pays. Uneméthodologie et un accompagnement sont proposés aux écoles,collèges et lycées volontaires. Les établissements travaillentsur un projet global et dégagent des actions sur six thèmesprioritaires qui impliquent également les élus locaux, les asso-ciations locales et les parents d’élèves.

Priorité aux projets menés dans les murs de l’écoleAlimentation, biodiversité, déchets, eau, énergie et soli-

darités constituent les six thèmes sur lesquels les écoles sontamenées à réfléchir. A Plougastel-Daoulas, dans l’établisse-ment primaire Saint-Pierre dirigé par Benoît Kerneis, les 415élèves sont concernés. « Toutes les classes sont impliquées parcequ’il est important que les projets soient menés avant tout par lesélèves, et dans l’enceinte de l’école », précise le directeur. Label-lisée une première fois en 2010 grâce à leurs actions en matièrede biodiversité, l’école a ensuite choisi de s’investir sur le thèmede l’eau, pendant plus de deux ans, ce qui lui a permis de réob-tenir le label en 2012. Car il ne faut pas s’endormir sur ses lau-riers pour apporter satisfaction à la fondation !

Pour le thème de la biodiversité, les élèves avaient sollicitél’aide de Bretagne Vivante et Avalou Atao, travaillé sur le com-post avec la mairie, et recréé tous les massifs avec des espèceslocales qui facilitent l’installation de la biodiversité. Ils avaientaussi installé des nichoirs dans l’école, ainsi que des com-posteurs pour l’herbe et les feuilles mortes, mis en place desgîtes à insectes, aménagé des parterres aromatiques, un pota-ger et restauré un talus à l’ancienne et un muret de pierres

sèches qui sert d’abri à insectes.

la nutrition, le nouveau sujet d’étude des élèves deplougastel-daoulasPour traiter le thème de l’eau, les plus grands se sont pen-

chés sur les mesures de consommations d’eau et l’école s’estéquipée de nouveaux matériels : chasses d’eau économes, bou-tons poussoirs à la place des robinets, récupérateur d’eau etcuve de récupération d’eau enterrée pour les besoins du pota-ger.

De plus, toute l’école a participé à la journée mondiale del’eau et suivi les interventions d’Eau et Rivières de Bretagne.« A la cantine, chasse au gaspi oblige, les verres d’eau non busont été comptabilisés, et après une petite opération de sensibi-lisation, la quantité d’eau ainsi gâchée est passée de 25 litres parrepas à 15 litres », détaille le directeur.

La visite d’une station d’épurationet du barrage du Drennec ont fait par-tie des temps forts de ce projet. Avecle thème de l’alimentation, la cantineest au centre des préoccupations :l’école a donc adopté le mini-self, dontle fonctionnement réduit le gaspil-lage. Ateliers sur les sens, étude desgroupes alimentaires, réflexion sur lebio, élaboration d’un livre de recettes,conférence à venir… le programme n’a pas fini de s’étayer !

« Il faut reconnaître que la démarche requiert beaucoup d’in-vestissement, mais ça vaut le coup ! J’ai découvert par hasard leconcept dans des écoles de Suède et d’Irlande où le label Eco-School est beaucoup plus développé et connu de tous, » raconteBenoît Kerneis.

Nul doute que les pionniers vont entraîner des adeptes,et que leurs actions sur chaque thème sont autant de bonnesidées à repiquer, bouturer, et ensemencer !

PLANÈTE JEUNES par Sophie Hanquiez

EnLiens numéro 6 - janvier 201322

ECO-ÉCOLE

UN LABEL QUI

SE DÉVELOPPE

LE DD C’EST BRANCHÉ !

Cinq établissements ont déjà reçule label Eco-Ecole en Finistère ethuit autres sont dans la démarche.Au niveau de la France, c’est plusde 1 500 écoles, collèges et lycéesqui ont rejoint le programme à larentrée 2012.

Le label éco-école est unedémarche mais il en existed’autres comme l’agenda 21scolaire pour les collèges etlycées, ou le programme E3D(Etablissement en démarchedéveloppement durable) soutenupar le ministère de l’éducationnationale. Une quinzaine decollèges finistériens et le lycéeAuguste Brizeux de Quimpersont inscrits dans cettedémarche. Et elles sont toutescompatibles !

LES 7 ÉTAPES À SUIVRE1. Former un comité de suivi

2. Réaliser un diagnostic

3. Définir et mettre en œuvre leplan d’action

4. Contrôler et évaluer

5. Etablir des liens avec leprogramme scolaire

6. Impliquer tout l’établissement et la communauté

7. Créer un Eco-Code

Page 23: Magazine En Liens #6 : Entreprendre face à la crise

LA NATURE ET MOI

A LA DÉCOUVERTE

DES OISEAUX

23EnLiens numéro 6 - janvier 2013

PLANÈTE JEUNES

Le 13 janvier, Bretagne Vivante attend les curieux denature au pavillon d’accueil du Vallon du Stang Alar àBrest à 10 h pour une sortie gratuite, toute dédiéeaux oiseaux.

Préparatoire au week-end de comp-tage des oiseaux de jardins, organisé parl’association naturaliste les 26 et 27 jan-vier 2013, l’animation du vallon va servirde mise en jambes !

Elargie aux cinq départements bre-tons, l’opération a démarré l’année der-nière en Finistère mais est opérationnelledepuis 2009 dans les Côtes d’Armor. Elleparticipe à l’observation et la préserva-tion de la biodiversité. C’est une invita-tion à se poser pendant une heure dansson jardin, ou au chaud derrière sa fenê-tre, et à compter les oiseaux qui passent.« En 2011, le rouge-gorge a été le grandchampion du comptage, et nous avonscroulé sous le traitement des 2500 fichesrevenues ! », raconte Luc Guihard, anima-teur nature chez Bretagne Vivante. Unprotocole est à respecter pour l’identi-fication des bêtes à plumes et le remplis-sage de la fiche. Stéphane Wiza, autre

animateur de l’association, va initier ceuxqui le souhaitent le 13 janvier. Jumelles etvêtements chauds sont à prévoir, et il fau-dra laisser Médor à la maison ! Autre RDVà noter : le 20 janvier au Relecq-Kerhuon.Cette sortie est la 1ere d’une sériepuisqu’une convention a été signée entrela commune, Bretagne Vivante et BMO pourproposer aux habitants un programmeornithologique tout au long de 2013. Pourle 20, le RDV est à 10h au parking de l’écoleJean Moulin.

le plusPour les jeunes, Bretagne Vivante édite

un magazine intitulé « l’hermine vaga-bonde », distribué par abonnement. Pourvisualiser le n°46 consacré aux oiseauxde jardins, le poster et le mini guide, ren-dez-vous sur le site www.bretagne-vivante.org, et cliquer sur l’onglet « édi-tions et boutique ».

A LIRE ET À ÉCOUTER

Bilan carboneLe bilan carbone permet de calculer l’ensemble des gaz à effet de serre émis au

cours du cycle de vie d’un produit ou d’une activité. Il tient compte de l’énergie pri-maire nécessaire, c’est-à-dire l’énergie non transformée et disponible dans la nature(marées, vent, etc.), et de l’énergie finale, soit l’énergie transformée pour les utili-sateurs (électricité, chaleur, etc.). C’est un outil utilisé pour évaluer l’impact des acti-vités humaines responsables des émissions de gaz à effet de serre dans les entre-prises, les administrations, les collectivités ou les associations.

BLOGOSPHERE

www.lyonnaise-des-eaux.frL’espace juniors du site de la Lyonnaise des eaux est conçu comme un portail où les

informations sur l’eau sont délivrées de différentes façons : animations, petites fiches,quizz, schémas, articles, lien vers le magazine « explique-moi l’eau » pour les 8-12 ans.C’est un site très complet qui aborde aussi bien l’importance de l’eau dans le corps humainque le traitement des eaux usées. La Lyonnaise des eaux distribue l’eau potable et l’as-sainit. C’est une filiale de Suez Environnement qui alimente quotidiennement 90 millionsde personnes dans le monde en eau potable. www.lyonnaise-des-eaux.fr/eau-h2o/espace-

L’ABECE.D.DAIRE

KINTOU, CONTE MUSICALAvec le chanteur finistérien Jean-Luc Roudaut, les enfants

vivent les aventures de Kintou qui les entraîne au cœur del'Afrique. Ils découvrent son histoire, ses peuples, ses pay-sages et font aussi la rencontre de Nambi, la fille du dieudu ciel.Editeur : Osismes Productions – Le FolgoëtPrix : 16 €

RUE DU SABLIER« Donner du rêve aux enfants qui ne laissent plus suffisam-

ment vagabonder leur imagination », c’est ce que propose lemorlaisien Alain Diverres, auteur du conte Rue du sablier illus-tré par l’artiste d’Huelgoat, Sylvie Bozoc.

Dans cette rue, le roi des magiciens divertit inlassable-ment chaque jour hommes, femmes et enfants, par ses mul-tiples tours et histoires de voyages. Jaloux d’être le seul à tra-vailler, le vieux coucou de la pendule égrenne les heures dans l’indifférence. Pour remettre toutle monde au travail, il fait appel au Diable, le grand vautour aux pieds de bouc qui recherche jus-tement de la main d’œuvre pour son usine de guerre. Quelques notes d’une musique triste suffi-sent pour hypnotiser la foule et la diriger tel un automate vers l’usine à fabriquer le malheur.

Qui sortira vainqueur de cette histoire : le coucou et le diable ou le magicien et le rouge-gorge,ancien locataire de la pendule ? Vous le saurez en lisant ce conte, disponible chez Dialogues àMorlaix et par téléphone au 02 98 63 42 14. Découvrez quelques extraits sur le site www.en-liens.fr Editeur : La Palourde goguenarde – Théâtre de la Corniche - Morlaix - Prix : 10 €

Page 24: Magazine En Liens #6 : Entreprendre face à la crise