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Magazine Le Jardinier d'intérieur — Volume 1, Numéro 2 (Réédition)

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04LE JARDINIER D’INTÉRIEUR VOLUME 1 - NUMÉRO 2

CRÉDITS

LE JARDINIER D’INTÉRIEURSuccursale Saint-MichelCase postale 183Montréal, QC H2A 3L9, CANADATél. : (514) 728-8118Fax : (514) 728-1840www.indoorgardenermagazine.comISSN : 1718-1097

Volume 1 - Numéro 2

Publié par : Les Publications Vertes

Directeur de la publication : Stan Daimon

Rédacteur en chef : Bruno [email protected]

Comité de rédaction : Helene Jutras, Jessy Caron, Fred Leduc

Dir-ektor artistique : EktorZolerZoza

Coordination éditoriale : Bruno Bredoux

Ont collaboré à ce numéro : Helene Jutras, HerbGardner, Fred Leduc, Marie Roy, R. LaBelle,Bruno Bredoux, Jessy Caron, Carl Barrett, Jen,J. R. Hannafin, Josh Morell, Louis-PhilippeRodier, James Vicari, Paul Henderson, WilliamSutherland, S. ‘Red’ Gareau, Hedi Green,Daniel, Stan Daimon, Laura, Chris Sheppard,Oshun Boilard, vieux bandit. L.-C. LeBlanc.

Publicité et ventes :Stan [email protected] [email protected]

Traduction : Helene Jutras

Photo de couverture :Photo-montage réalisé par EktorZolerZoza d’après une photo prise par JessyCaron à l’I.T.A. de St-Hyacinthe, Qc,Canada et un cliché (vue satellite del’Afrique) de Alloa (droits réservés).

Illustrations : C. Sheppard et EktorZoler

Administration : R. LaBelle

© 2006, Les Publications Vertes,Montréal, Qc, Canada

Les articles, représentations icono-graphiques et photographies contenusdans ce magazine ne peuvent êtrereproduits en partie ou au complet sansl’autorisation expresse de l’éditeur.Pour toute question :[email protected]

Dépôt légal : 1er trimestre 2006.Bibliothèque nationale du Canada.Bibliothèque nationale du Québec.ISSN : 1718-1097

Imprimé au Canada.

Mesures linéaires (impérial à métrique)1 pouce 2,54 centimètres 1 pied (= 12 pouces) 0,3048 mètre 1 verge (= 3 pieds) 0,9144 mètre

Mesures linéaires (métrique à impérial)

1 millimètre 0,0394 pouce 1 centimètre (= 10 mm) 0,3937 pouce 1 mètre (= 100 cm) 1,0936 verges

Volume (impérial à métrique)

1 once liquide (impériale) (= 1/20 chopine impériale) 28,41 ml 1 once liquide (US) (= 1/16 chopine US) 29,57 ml 1 chopine (impériale) (= 20 onces liquides impériales) 568,26 ml 1 chopine (US) (= 16 onces liquides US) 473,18 ml 1 gallon (impérial) (= 4 pintes) 4,546 litres 1 gallon (US) (= 4 pintes) 3,785 litres

Volume (métrique à impérial)

1 millilitre 0,176 chopine 1 litre (= 1000 ml) 1,76 chopines

Masse (impérial à métrique)1 once (= 16 drams) 28,35 grammes 1 livre (= 16 onces) 0,45359237 kilogramme 1 stone (= 14 livres) 6,35 kilogrammes

Masse (métrique à impérial)

1 milligramme 0,015 grain 1 kilogramme (= 1000 g) 2,205 livres

TempératurePour convertir de Fahrenheit à Celsius, soustraire 32 degrés etdiviser par 1,8. Pour convertir de Celsius à Fahrenheit, multiplier par 1,8 et ajouter32 degrés.

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Photo : Jessy Caron

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SOMMAIRE

Volume 1 – Numéro 2

Mars / avril 2006 – Bimestriel

7 ÉditorialNourrir le monde : un rêve hydroponique?Par Bruno Bredoux

8 IntroductionGuérir avec les plantes… par le jardinagePar Helene Jutras

12 Nouvelles & brèves

18 Trucs & astuces : Combattre les acariens tétranyques de façon organiquePar J.R. Hannafin

20 Trucs & astuces : L’ortieUne plante mal aimée pourtant pleine de ressourcesPar Bruno Bredoux

22 Trucs & astuces : Odeurs contre arômesComment éliminer les premières sans perdre les secondsPar J.R. Hannafin

24 Voir la vie en roseUne virée chez Rose DrummondPar Jessy Caron, ITA St-Hyacinthe

28 Fécondation naturelle et lutte intégréecontre les parasites selon BiobestPar Jessy Caron, ITA St-Hyacinthe

32 Nouvelle-Orléans : un magasin hydro-ponique pendant et après KatrinaPar Hedi Green

35 O.G.M. : Opinions parallèlesPar R. Labelle

36 Mettre au point une salle de culture saisonnière pour des plantes carnivores et des orchidéesPar James Vicari

40 Lumière, on pousse!Lumière sur la lumière pour nous éclairer un peu! Le jeu demot est facile, j'en conviens, mais le sujet n’en est pas moins sérieux, car la lumière, c’est le maître de cérémonie,le premier maillon de la chaîne, bref, c’est le PDG des plantes.Par Paul Henderson

46 Galerie : Une sélection de nos meilleures photosPar Jessy Caron, vieux bandit et Bruno Bredoux

60 La ventilationUn domaine incontournable en culture intérieurePar Jessy Caron, ITA St-Hyacinthe

62 Classification des plantes intérieures2 - Les AgavacéesPar Jessy Caron, ITA St-Hyacinthe

66 Les feuilles modifiées des cactées : légende ou réalité?Par Louis-Philippe Rodier, ITA St-Hyacinthe

68 Le coir : substrat de culture naturelPar Bruno Bredoux

71 Bio-Vers de Cinagro : L’approche naturellePar Oshun Boilard

72 Expérience de tomates hydroponiquesÀ la recherche des meilleures variétés pour l’hydroponiePar Josh Morell

76 L’Eco-System testé pour vousUn système hydroponique très économique et efficacePar Daniel

82 Le dioxyde de carbone et les plantesPar Jessy Caron

84 Le 1ermai, quand revient le temps du muguetPar Bruno Bredoux

90 Quoi de neuf chez les banques de semences et les pépinièresPar Marie Roy

92 Magasinage : nouveautés horticolesPar Jessy Caron, William, Laura & B.B.

96 Q & RFred répond : des boutures au système hydroponique fait maison le plus économique qui soitPar Fred Leduc

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VOLUME 1 - NUMÉRO 2 LE JARDINIER D’INTÉRIEUR 07

ÉDITORIAL

Certains rêvent de nourrir le monde grâce à la musique. Pourquoi ne pas organiserun Hydro Show 8 plutôt qu’un Live 8? Je ne dénigre pas les efforts déployés parles artistes responsables de cette série de concerts de charité et de sensibilisationau devenir de l’Afrique, mais maintenant, que va-t-on faire des royautés? Encoreenvoyer des tonnes de nourriture par containers qui arriveront dans des centres dedistribution où l’anarchie règne le plus souvent? Financer quelques puits à grandrenfort de publicité et si possible avec une star soulevant la première pelletée deterre? Instaurer un programme de cours d’agriculture dans les écoles africaines? Ah,oui, voilà quelque chose qui me conviendrait bien. Mais il faut des cours d’agricul-ture adaptés à la réalité géographique, climatique et géologique des pays. Pas uneénième version de « Nos ancêtres les Gaulois » inculquée de force à de petitsCamerounais au cœur de la brousse. Des cours de techniques hydroponiques, sivous le voulez bien, Mesdames, Messieurs!

Si depuis une quinzaine d’année, la culture hydroponique a fait les beaux jours del’industrie en Occident, il est temps pour ce type de culture et pour ces promo-teurs et instigateurs d’explorer de nouvelles contrées, de nouveaux débouchés, denouvelles ressources mises à la disposition des populations qui en ont le plusbesoin. Nourrir toute la planète est encore une utopie de nos jours. La famine règneet même les instances internationales ou gouvernementales les plus impliquées etles plus courageuses ne peuvent que faire le constat de l’insuffisance de moyens,de ressources et de résultats. En Afrique, l’agriculture traditionnelle est exsangue, laterre ne veut pas restituer le peu qu’on a à lui offrir. Certains pays commencent à setourner vers la culture hydroponique. Y aurait-il là une solution, ou du moins undébut de solution, que jusqu’à présent on a grandement ignoré?

Dans le précédent numéro du Jardinier d’Intérieur, nous vous parlions de la fermehydroponique Rosebud en Ouganda. Une expérience originale et satisfaisante quine demande qu’à se développer et à prendre le chemin d’une production plusdirectement liée aux besoins plus immédiats et spécifiques de la population dupays. D’autres pays ont fait des efforts dans ce sens. Depuis 1998, l’Université Africade Mutare au Zimbabwe propose à ses étudiants des cours de techniques hydro-poniques. De nombreux étudiants se bousculent pour accéder à un programme desix mois qui malheureusement ne peut accueillir que six étudiants par session sco-laire. Si la volonté est intacte, le manque de moyens se fait cruellement sentir. Installerdes serres sophistiquées et à la pointe de la technologie en territoire africainrequiert de la rigueur, des moyens financiers considérables et une technologie depointe. Cela ne peut se faire sans un apport extérieur aux pays concernés par l’en-tremise d’associations, de joueurs de l’industrie hydroponique, d’influx d’argentfrais. Le rêve hydroponique coûte cher, mais s’il s’avérait efficace?

Lawrence L. Brooke, fondateur de General Hydroponics, a un jour dit que même aucœur du désert du Sahara où l’argent manque autant que l’eau, des projets hydro-poniques simples et des techniques agricoles appropriées pourraient transformer lafamine en chance de survie pour des millions d’habitants. Alors, je vous ledemande, qu’est qu’on attend pour créer une association caritative appelée« Jardiniers hydroponiques sans frontières »?

Bruno BredouxLe Jardinier d’IntérieurFévrier 2006

Nourrir le monde : un rêve hydroponique

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08LE JARDINIER D’INTÉRIEUR VOLUME 1 - NUMÉRO 2

INTRODUCTION

Guérir avec les plantes... par le jardinagePar Helene Jutras

Les plantes sont, bien sûr, à l'origine de nombreux médicaments. Elles ont été utiliséespendant des millénaires pour guérir les humains et les autres animaux, du chien qui avalede l'herbe pour régler une crise digestive à la sage femme utilisant des teintures en pas-sant par le chaman qui mâche des herbes pour atteindre une vision. Plus récemment,par contre, les humains ont puisé dans la paix et la sérénité des jardiniers pour aider lesnon-jardiniers. Le résultat de ses essais est un champ d'étude florissant : la thérapie parl'horticulture.

La thérapie par l'horticulture est maintenant utilisée par des thérapeutes horticoles, desludothérapeuthes, des ergothérapeutes, des travailleurs sociaux, des aides en santémentale, des infirmières, des orienteurs, des spécialistes en réadaptation et des correc-tionnalistes. L'association canadienne de thérapie par l'horticulture décrit la chosecomme « un processus utilisant les plantes et activités horticoles afin de promouvoir lemieux-être en améliorant l'état d'esprit des gens. Les outils adaptés, le matériel ainsi quedes jardins spécialement conçus rendent la thérapie plus efficace. » La thérapie parl'horticulture, pratiquée au Canada, aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande, au Japon, enCorée et en Grande Bretagne, gagne en popularité et les éducateurs et leurs clients envoient les résultats tangibles.

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VOLUME 1 - NUMÉRO 2 LE JARDINIER D’INTÉRIEUR 09

INTRODUCTIONPhoto : v

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À qui la thérapie par l'horticulture s'adresse-t-elle?

La thérapie par l'horticulture s'adresse aux enfants, adultes etpersonnes âgées qui ont des handicaps ou troublesphysiques, psychologiques ou développementaux et pourles patients convalescents après une blessure ou une maladie.Elle vient aussi en aide aux personnes âgées qui veulentaméliorer leurs conditions de vie en foyer; elle aide les con-trevenants, les toxicomanes en voie de guérison et les victimesde violence. La thérapie par l'horticulture s'adresse donc àtous ceux qui se sentent ou sont exclus socialement, que cesoit pour cause de maladie mentale, d'un handicap ou d'unsentiment d'im-p u i s s a n c egénéralisé.

Les projets dethérapie parl ' ho r t i cu l t u r epeuvent êtresimples oucomplexes, àl'intérieur ou àl'extérieur, etdoivent bien sûrêtre adaptés àla saison. Lesactivités peu-vent compren-dre presquetout ce à quoivous pouvezpenser : entre-tien de serre,reproduct iondes plantes,p r o d u c t i o nm a r a î c h è r e ,jardin d'eau,ident i f i ca t iondes plantes,techniques florales, et jusqu'aux travaux de construction! Leplus important est que l'activité soit adaptée pour le client, etque les outils fournis et les méthodes enseignées soientaccessibles.

Comment cela fonctionne-t-il?

Les humains et la végétation partagent une longue histoire. Ilfut un temps où les plantes nous apportaient plus que nourri-ture et beauté : elles nous offraient abri et protection, com-bustible et médicaments. Elles pouvaient être domestiquées,pouvaient fournir stabilité et sécurité... surtout quand l'agricul-ture était la seule alternative à un mode de vie nomade, suiv-ant le gibier. Encore aujourd'hui, simplement regarder desplantes et des arbres réduit le stress, réduit la pression san-guine et soulage les tensions musculaires. C'est pourquoi deplus en plus d'hôpitaux et de foyers pour personnes handi-capées se tournent vers l'aménagement paysager afin d'offrirun environnement calmant pour ces personnes dont le moralpeut avoir besoin d'un coup de pouce. Pour la même raison,des écoles ont débuté des programmes en horticulture, et les

élèves et les enseignants en récoltent les bienfaits.

On appelle parfois le résultat d'un tel aménagement paysagerun « jardin de guérison ». Ce sont des espaces fonctionnels(vues les limites possibles des usagers), entretenables etécologiques. L'aspect visuel n'est pas oublié : ces jardins seveulent un lieu de rétablissement et doivent être agréables àl'oeil. N'importe qui peut tenter de transformer son jardin enun jardin de guérison, mais beaucoup de travail et de planifi-cation sont nécessaires pour créer un tel lieu public. Les élé-ment habituels entrent en jeu : simplicité, texture, variété, tran-sitions en douceur. Mais il y a d'autres aspects à prendre en

compte, depentes qui doiventêtre assez doucespour une person-ne avec une mar-chette au silence,en passant par lessièges, qu'il fautprévoir au soleil età l'ombre. Chaquejardin de guérisonest conçu pour saclientèle : les non-voyants ont desbesoins différentsde ceux desenfants, dont lesbesoins diffèrentde ceux des per-sonnes âgées. Unjardin de guérison,si nécessaire et siutile soit-il, est l'ap-proche passivevers la guérison; lathérapie par l'horti-culture est est sonpendant actif.

Comment fonctionne la thérapie par l'horticulture?

La thérapie par l'horticulture fonctionne de plusieurs façons, àla fois simples et miraculeuses. Comme le dit le Dr. RichardThompson, « Toutes les recherches faites à ce jour indiquentclairement que le jardinage est bon pour nous. Ce n'est pasune activité triviale, mais la toile de fond pour toute unegamme d'activités qui permettent les contacts sociaux, l'exer-cice et les interactions en groupe, en plus de fournir l'occa-sion de travailler sur des difficultés cognitives ou physiques etde développer des habiletés professionnelles : ce sont tousdes éléments qui mènent à l'inclusion sociale. »

Les clients de la thérapie par l'horticulture développent desamitiés et enrichissent leur réseau social, non seulement pen-dant l'activité mais par la suite : leurs nouvelles connaissancesen jardinage peuvent les mener à se nouer à d'autres jardiniers.L'horticulture devient un lien : d'abord avec les autres clients,souvent un groupe plus ou moins hétérogène de gens quipartagent des expériences et des difficultés, puis avec lagrande communauté des jardiniers de partout.

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10LE JARDINIER D’INTÉRIEUR VOLUME 1 - NUMÉRO 2

INTRODUCTION

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Plusieurs clients trouvent valorisant d'être impliqué à tous lesniveaux, de la germination à la vente, en enseignant à d'autresen chemin. Et vient ensuite la satisfaction pure de déguster unlégume que l'on a vu à l'état de semence! Imaginez la joie, pourun non-jardinier, de voir une pousse croître et fleurir, et la fiertéjustifiée : c'est moiqui ai fait cela! Lasensation deresponsabilité etd'appartenance esttrès stimulante.

Avant même ledébut de quelquethérapie que cesoit, les patients ontla chance d'être àl'extérieur, de relax-er, de ne faire qu'unavec la nature, cequi ne leur est pastoujours facilementpermis. Dave, unclient souffrantde troubles desanté mentale, adit : « Oh, j'aimejuste être à l'ex-térieur, ça sembleplus naturel, tu sais.Ma vie s'est passéelongtemps à l'in-térieur et a été fer-mée à tout pendantlongtemps, tu sais,à cause de mamaladie ». Lathérapie par l'horti-culture, toutefois,peut se pratiquer àl'intérieur, dans desjardins ou des ser-res, tant que ceux-ci sont adaptés auxbesoins des clients.

Les projetsthérapeutiques ten-tent d'augmenter laconfiance en soi et l'indépendance de personnes vulnérables,ce qui peut les mener à de nouvelles carrières et passions, ainsiqu'à un sentiment d'inclusion. Il semble également que lathérapie par l'horticulture adoucisse les moeurs : une étudedes résidences de la Colombie Britannique pour les patientssouffrant de la maladie d'Alzheimer a révélé que, dans les rési-dences ayant des jardins, le taux d'incidents violents a baisséde 19% en deux ans. Dans les résidences sans jardin, les inci-dents violents ont augmenté de 680%. En face des faits, il est

facile de décider quelle résidence choisir, mais aussi quelleécole, quelle maison de guérison...

Très simplement, la thérapie par l'horticulture est aussi uneforme d'exercice : n'importe quel jardinier vous le dira! Mais il

s'agit d'un exercice douxet calme, alors que lecorps travaille sans lesavoir. C'est exactementce dont ont besoin cer-taines personnes. Pourd'autres, une tâchephysique simple est undéfi, mais avec leur nou-velle motivation de jar-dinier, elles peuventaccroître leurs capacités.

Devenir thérapeute

Afin de devenirthérapeute en horticul-ture, il faut demander lesdocuments d'inscriptionde l'association canadi-enne de thérapie parl'horticulture. Quelquesécoles et établissementsd'enseignements offrentdes certificats ou descours. L'association aégalement développé unsystème de points pourtenir compte de votreéducation, de vos expéri-ences bénévoles et desstages passés. Lesthérapeutes ont souventune formation combinéeen horticulture, en psy-chologie, en éducationspécialisée, etc. Bref, ilssont souvent déjà aptes àtravailler avec la clientèlede leur choix. La thérapiepar l'horticulture, aprèstout, n'est qu'une seuleméthode de guérison etd'aider son prochain...

mais c'est une voie naturelle, économique, intégratrice etaccessible vers la guérison.

Pour plus d'information :

Association canadienne de thérapie par l'horticulture (enanglais seulement) : www.chta.ca

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12LE JARDINIER D’INTÉRIEUR VOLUME 1 - NUMÉRO 2

NOUVELLES & BRÈVES

Round Up : Une petite association d’irréductibles Bretonsrésiste à MonsantoUne association écologique française, Eaux et Rivières de Bretagne, tente depuis novembre 2004 de mener à termeune opération judiciaire contre la firme d’agrochimie Monsanto France (affiliée à la compagnie mère américaine) pour

publicité mensongère pouvant induire le consommateur en erreur.

La plainte originale a été déposée en 2000 et concerne les pesticides de la gamme Round Up inven-tés par la compagnie américaine en 1975. Monsanto, leader en France de la vente au détail de pes-ticides, commercialise ce produit sous différents noms depuis une dizaine d’années. La filialefrançaise Monsanto France a bâti le succès du produit sur ses qualités « écologiques ». Définicomme « biodégradable » dans les publicités, il est censé « protéger et respecter la nature ». Desvertus miraculeuses pour un pesticide mais usurpées selon Eaux et Rivières de Bretagne. Ainsi, GillesHuet, délégué de l’association, déclare : « En 2000, Monsanto s’est payé une grosse campagne depublicité à la télévision pour le Round Up. De notre côté, on venait d’obtenir les résultats d’étudesqui montraient la présence massive de glyphosate, la matière active du Round Up, dans les rivières

bretonnes ».

Le glyphosate est un produit dangereux pour l’environnement, dont la présence dans l’eauet les aliments est réglementée par de multiples textes français et européens. Suite à lapublication du danger flagrant du glyphosate pour l’environnement, le Round Up a fait l’ob-jet d’une procédure de réhomologation en 1993 aux États-Unis, et en 2001 en Europe. LaCommission européenne, qui réhomologue le glyphosate, le classe « toxique pour lesorganismes aquatiques », et pouvant « entraîner des effets néfastes à long terme pour l’en-vironnement ». Or, il apparaît que Monsanto a sciemment ignoré la publication de cette rého-mologation et nié les études scientifiques pour continuer à faire de la publicité vantant les ver-tus « écologiques » du Round Up. La dégradation du glyphosate produit un métabolite,l’AMPA (acide aminométhylphosphérique), aussi toxique que le glyphosate, mais dont laprésence dans la nature est supérieure à celui de la molécule mère. « Biodégradable, pour legrand public, cela signifie qu’il disparaît sans laisser de trace, » dénonce l’association. « Ilfaudrait préciser en combien de temps! » Cependant, à la suite de plaintes de consomma-teurs déposées à New York, Monsanto a décidé en 1996 de retirer de ses publicités les men-tions de « biodégradabilité » et de « respect de l’environnement » aux États-Unis. « Pourque la vérité scientifique soit rétablie », Eaux et Rivières de Bretagne espère obtenir le mêmerésultat. Dès 1999, « des études scientifiques ont montré qu'on retrouvait dans les eaux des rivières bretonnes uneprésence massive de glyphosate, » explique Gilles Huet. Une contamination des rivières françaises confirmée, depuis,par l'Institut français de l'environnement. D’autre part, lorsque le glyphosate est mélangé à certains produits, commele POEA contenu dans le Round Up, il entraîne un « dysfonctionnement cellulaire », cause de tous les cancers.

Monsanto France, leader national de la vente de pesticides aux particuliers, détient 60% du marché hexagonal duglyphosate, soit 3 200 tonnes de Round Up écoulées chaque année sur 5 400 tonnes de ce type de désherbantannuellement vendues dans le pays, selon les chiffres fournis par les plaignants. Dans un communiqué, Monsanto acontesté les accusations formulées à l'encontre de l'herbicide Round Up. « Les pièces qui démontrent la fausseté de

ces accusations – en particulier les études scientifiques – seront produites devant le tribunal »,a indiqué l'entreprise. « Par son expertise et grâce à ses travaux de recherche, la sociétéMonsanto contribue à augmenter le volume et la qualité de la production alimentaire mondialetout en réduisant les coûts et l'impact sur l'environnement, » poursuit le communiqué.

Cependant, en raison d’un vice de procédure (les avocats ont fait valoir que le PDG deMonsanto France, qui réside aux États-Unis, n'avait pas reçu sa citation en bonne et due forme),le procès a été reporté (d’abord à l’été 2005, puis sine die) permettant à Monsanto d’amorcersa campagne publicitaire pour 2006 sur un autre registre en tentant de faire oublier les men-songes perpétrés jusqu’à présent. De plus, le siège social de Monsanto France, à Bron, dans labanlieue lyonnaise, a fermé entre temps sans fournir de nouvelle adresse en France! « C'est

étonnant qu'une société aussi importante puisse disparaître ainsi, » a commenté maître Alexandre Faro, avocat d'Eauxet Rivières de Bretagne. « Pourtant, elle continue à commercialiser ses produits et à en faire la promotion... Il faudrabien qu'on la retrouve. » À suivre…

– B.B., Sources : Libération, www.h-50.fr et AFP

Photos

: D.R.

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VOLUME 1 - NUMÉRO 2 LE JARDINIER D’INTÉRIEUR 13

NOUVELLES & BRÈVES

Hilary Swank : 2 Oscars, OK!Une pomme et une orangeavec ça? Ah, non!

On peut avoir deuxOscars sur sa commodeet se faire arrêter avectambours et trompettespour possession d'unepomme et d'une orange.C'est ce qui est arrivé àl'actrice Hilary Swanklorsqu'elle a débarqué àl'aéroport de Wellington,en Nouvelle-Zélande, oùelle se rendait pour faire lapromotion de son dernierfilm. Les douaniers

soupçonneux se doutaient bien qu'elle tentait d'intro-duire dans le pays des produits strictement interdits etsoumis au féroce contrôle du Ministry of Agriculture andForestry. La moindre des choses aurait été de faire unedéclaration prompte et immédiate de ces articlesextrêmement dangereux pour la sécurité agricole néo-zélandaise. Ce qu'a omis de faire l'actrice insouciante,épuisée par 20 heures de vol. Riez, mais cela n'a pas faitrire Hilary.

Celle qui négocie 5 millions $ par film n'a pas tergiversélongtemps et a refusé de payer sur le champ lesquelques piastres d'amende qu'on lui réclamait(142,00$). Et voilà, tout le tintouin hollywoodien quis'est mis en branle. Refus de payer, injonction à com-paraître en cour, envoi à grands frais d'un avocat new-yorkais à Wellington, jugement, puis condamnation épis-tolaire à payer… à peu près la même somme que celledemandée sur place à l'aéroport (163,00$)! Quelquesmilliers de dollars de frais de procédure plus tard! Oùest la logique là-dedans? Je ne sais pas. Toute publicitéest bonne à prendre pour une star qui veut faire la une,même si Hilary a promis que la prochaine fois, elledégusterait pomme et orange avant de descendre del'avion. Enfin, on peut toujours rire, mais des milliers detouristes se font prendre tous les mois par les douanierskiwis énervés qui ne supportent pas la vue d'unepomme et d'une orange. Le protectionnisme commer-cial et agricole prend des voies parfois bien impénétra-bles! Alors, oubliez pommes et oranges si vouscomptez voyager vers la Nouvelle-Zélande et pré-parez-vous pour une cure de kiwis! - B.B. (Source : www.femalefirst.co.uk)

Pour plus d'informations sur les produits à ne pas ameneren Nouvelle-Zélande (qui incluent le miel, les oeufs et laviande) : http://www.maf.govt.nz/quarantine/food-stuffs/index.htm

Iran : Le présidentKhatami fait l'élogede l'hydroponie« islamique »Le président Mohammad Khatami a inauguréle premier complexe agricole hydroponiqueiranien à Hashtgerd le 16 mai 2005. Dans sondiscours, le dirigeant a dit que la vie socialeétait l'une des préoccupations majeures descommunautés, et a fait remarquer quel'homme mérite de vivre une vie plus confort-able et plus saine (grâce aux produits hydro-poniques). La ville de Hashtgerd se trouve àenviron 90 km au nord-ouest de la capitale,Téhéran. - Source : Islamic Republic News Agency

Photos

: ICOMED

(D.R.), IRNA – Pho

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Le président Mohammad Khatami inaugurant le premier complexe agricole hydroponique iranien.

Hawaï : Dionysos et ses amisattendent la récolte des vigneshydroponiques locales

Selon le service de statistiques enagriculture d'Hawaï et comme l'arapporté le Pacific BusinessNews, les vignes de la serrehydroponique Waimea hydro-ponic étaient en bonne conditionen juillet, malgré la vague dechaleur. La récolte allait bon trainet les résultats demeuraient bons.Les vignes Kona et Glenwoodétaient également en conditionmoyenne à bonne. Les fermiersprennent donc du repos... pourle moment!Source : http://pacific.bizjour-nals.com

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14LE JARDINIER D’INTÉRIEUR VOLUME 1 - NUMÉRO 2

NOUVELLES & BRÈVES

Canada - États-Unis :Ready Pac ferme sonusine de Montréal, une

perte de 270emplois

En mai dernier, le syndi-cat des 270 employésde l'entreprise cali-fornienne Ready PacProduce Inc. a annoncéla fermeture de sonusine d'emballage delaitue de Boisbriand le 6août. Ready Pac entendégalement réduire sesopérations àNapierville,au sud de Montréal.

Ready Pac, un spécialiste de la distributionde fruits et légumes frais, a fait l'acquisitionde la division Salad Time de son compéti-teur Tanimura & Antle en août dernier.Salad Time avait six usines, dont celles deBoisbriand, où sont préparées les saladespour les marchands.

- Source : www.freshplaza.com

Photos

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Floride : la culture hydroponiqueau secours de l'État

Dans le domaine agricole, la Floride a fait face à la plus difficilede ses saisons après avoir connu une succession d'ouraganset de cyclones dévastateurs au cours de l'été dernier. Cesouragans ont laissé une partie des agriculteurs exsangues et leretour à une production équilibrée ainsi que les moyens misen œuvre pour y parvenir et revitaliser l'économie agricole del'État ont ouvert de nouvelles perspectives. En effet, aprèsavoir pris de plein fouet les orages estivaux détruisant toutdans les prairies et les champs cultivés, le marché local a vu lesprix des fruits et légumes suivre une courbe ascensionnelleincontrôlable, si bien que de nombreux agriculteurs se sonttournés vers la culture hydroponique, y trouvant un meilleurrendement et une sécurité relative face à la probabilité denouvelles catastrophes naturelles. Si des unités hydroponiquesinstallées dans un bâtiment dur sont moins susceptibles d'êtredévastées par un ouragan, pourquoi en effet ne pas promou-voir ce système pour améliorer à la fois les coûts et la certitudede la récolte. Finalement, c'est aussi une très bonne chose etun excellent investissement pour les agriculteurs locaux carnon seulement ils s'y retrouvent financièrement, mais cela leurpermet également de rencontrer les exigences particulièresde la riche population de retraités floridiens qui souhaitentconsommer des produits sains et naturels. Ainsi, le tournanthydroponique pris par l'industrie agricole locale a amené lesagriculteurs à cultiver des fruits et légumes les plus naturelspossible. Cela a constitué, par simple adaptation à cette réal-ité, les expériences les plus concrètes de traitement natureldes fruits et légumes sans l'apport de pesticides chimiques.Ainsi, la plupart des fermes hydroponiques de Floride utilisentmaintenant la technique organique du traitement intégré desparasites.

- B.B., Sources : www.capitalpress.info et http://hardest-thing.ev1shopping.net

Conseils des années 1950

Tiré d’un magazine de jardinage d’il y a 50 ans...L'après-coup de l'ouragan Andrew, le cyclone tropical le plus coûteuxde l'histoire des États-Unis jusqu’à Katrina (voir notre reportage en page31 de ce numéro).

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Style : On aime la casquetteverte de Britney Spears!

Récemment repérée par leshabituels paparazzi qui lasuivent partout, Britney por-tait ce magnifique couvre-chef... juste à temps pour laSt-Patrick (qui sera fêtée le 17 mars, nous vous le rap-pelons, comme tous les ans).

Source : www.justjared.com

NOUVELLES & BRÈVES

La nature a son origamiLes mathématiciens et lesarchitectes étudient depuislongtemps l'origami, cet artjaponais du papier plié, afinde comprendre et derésoudre des problèmes. Ilsemble maintenant qu'ilsauraient pu arriver auxmêmes conclusions en étu-diant... les plantes!

En 1980, le Dr. Koryo Miuraa développé une façon de plier une carteafin qu'elle puisse être dépliée en un instant,simplement en tirant sur l'un des coins. Laméthode d'origami comprenait des crêtes etdes creux, et elle est très populaire depuis.

Un chercheur de l'Université Harvard, leDr. Lakshminarayanan Mahadevan, arécemment révélé avoir trouvé le sys-tème Miura-ori dans la nature. Il semble quela peau de certaines feuilles utilise le pliageélaboré depuis des millénaires!

Le Dr. Mahadevan a déclaré que cette tech-nique de pliage avait été observée sur desailes, des pétales et des feuilles, qui sontpliées, puis de déplient et sur lesquels peu-vent être observés « des crêtes en zigzagséparées de creux ». Le concept de struc-tures complexes bâties de surfaces planesest cependant un fait courant chez lesorganismes pluricellulaires : on n'a qu'àpenser aux poumons humains, des organescompacts qui pourtant contiennent plusieursmètres de surface cellulaire.

- H.J., Source : The New York Times

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Une plante qui peut guérirses mutations génétiquesDes généticiens de l'UniversitéPurdue ont trouvé une plante quipeut guérir ses propres mutationsgénétiques, ce qui indique qu'unecopie de sauvegarde génétiquepourrait être présente et accessi-ble dans l'organisme.

Les chercheurs tentaient de com-prendre les gènes qui contrôlent lamembrane externe des plantes,ou cuticule. Ils ont utilisé des plantes possédantun gène mutant qui colle ensemble les pétales etles organes floraux. La mutation provenait desdeux plants parents, afin que les deux copies dugène dans chaque plante possèdent la mêmemutation. Pourtant, lorsque ces plantes ont étéreproduites, 10% des rejetons présentaient ungène normal, sans mutation, ce qu'a confirmél'analyse de leur ADN.

Ce résultat surprenant n'a été trouvé qu'auprèsd'une espèce, l'Arabidopsis, l'organisme com-munément utilisé en laboratoire par les phy-togénéticiens, mais les chercheurs croient main-tenant qu'il pourrait s'agir d'un phénomènecourant dans la nature.

L'une des hypothèses examinées veut que l'ARNdes plantes (et des autres organismes pluricellu-laires) contienne un plan ou une copie desgènes normaux de son espèce. Seul le temps etla recherche nous permettront de comprendre,si cette copie de sauvegarde existe, comment etquand elle entre en jeu.

- H.J., Source : The New York Times

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NOUVELLES & BRÈVES

Les jardins flottants aztèques de Mexico,vestiges d’un brillant passé aquaponique?Aujourd’hui, il ne reste presque plus rien de la splendeur des jardins aucordeau et des canaux de Tenochtitlán (Mexico), qui impressionnèrent tant lesEspagnols lorsque la poignée de conquistadors qu’ils formaient découvrit lacité aztèque. Cependant, après avoir servis de dépotoir pour toute la ville pen-dant près d’un siècle, les jardins flottants de Xochimilco (le « jardin des fleurs »

en náhuatl) sont en voie de réhabilitation grâce à un effort du gou-vernement mexicain. Ce qui reste de Xochimilco est maintenantpartagé entre un lieu de préservation traditionnel et touristique et unparc écologique de sauvegarde de la nature où les possibilités d’ob-servation de la faune (et en particulier des oiseaux) sont exception-nelles.

Le caractère « aquaponique » de Xochimilco est encore évident denos jours, même si ce qu’il en reste ne constitue qu’un schéma rudi-mentaire de canaux asséchés, puisque les lacs n’existent plus. LesXochimilca découvrirent le site entre les IXe et Xe siècles. La vallée deMexico est un terrain marécageux et inhospitalier, certainement pas unendroit où l’on pourrait penser créer un complexe agricole raffiné.C’est pourtant le défi que relevèrent les Xochimilca. Grâce à la domes-tication de l’eau marécageuse par un système de canaux et de polders,les « chinampas » (champs cultivés) devinrent l’une des régions agri-coles les plus productives au monde, nourrissant une ville de 235 000

habitants à son apogée et servant de plaque tournante agricole pour la région.À la fin du XVIe siècle, les « chinampas » couvraient 22 230 acres sur les lacsde Xochimilco et Chalco, chaque parcelle de 2,47 acres pouvant subvenir auxbesoins de 20 personnes.

On doit l’architecture originale des « chinampas » aux Xochimilca, même si lesAztèques qui les conquirent rapidement furent les véritables exploitants par lasuite, en faisant le grenier de leur empire. Les Xochimilca créèrent les « chinam-pas » en alternant des couches de roseaux des marais, de déblais et de terrenoire, pour superposer le tout de terre fertile après assèchement de la sous-couche. Les « chinampas » formaient ainsi des sortes de rectangles encadrésde tiges de roseaux à la surface du lac, tout en étant arrimés au fond par desolides pieux. Ces pilotis fermement attachés aux cadres des parcelles artifi-cielles étaient formés de puissants troncs d’arbre profondément plantés dansle lac. Entre les rectangles arables, les canaux permettaient aux agriculteurs decirculer sur de légères embarcations pour accomplir leur tâche. La luxuriance deces jardins flottants reste légendaire.

Ce qui reste des « chinampas » n’a pas qu’un intérêt archéologique, car ilsperpétuent aussi une forme d’agriculture pérenne, comme un lien entre l’inven-tivité des ancêtres et l’héritage inconscient collectif des paysans du Mexique.Les fermiers contemporains continuent de récupérer les sédiments, terre noireet alluvions lacustres des « chinampas », et les emploient comme engrais pourleurs exploitations agricoles. La fertilisation originelle mise au point par lesXochimilca vit encore dans la production agricole contemporaine du Mexique.

– B.B., (Sources : www.transitionsabroad.com et www.mlive.com/homeim-provement/stories/index.ssf)

Tenochtitlán (Mexico)

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Tenochtitlán (Mexico)

Les « chinampas » aujourd’hui (Mexique)

Au revoir RAGT Semences Cyclisme!

Après deuxsaisonspassées auservice ducyclisme pro-fessionnelfrançais, RAGTSemences se

retire de la compétition. Mais les ancienscoureurs continuent... (voir page 17, ci-contre, en bas à droite).

- Source : www.ragtcyclisme.com.

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NOUVELLES & BRÈVES

France : Sauver les semencesartisanales et biologiquesPour l’agriculteur français désireux de commercialiser lessemences ou les plantes hybrides qu’il a pu développer,la vie est pleine d’embûches. En effet, la législationfrançaise est une véritable entrave à la diffusion dessemences d’origine paysanne. Pour toute semence outout plant, la loi exige l’obtention d’une inscription au « cata-logue officiel » des semences agréé par les pouvoirspublics français. Ainsi, pour un paysan qui ne souhaiteraitqu’échanger ou donner, voire même vendre le résultatde sa production, rien ne peut se faire officiellementavant qu’il ait obtenu cette affiliation.

Cette opération coûte cher et plutôt que d’assurer unecertaine vivacité de la production artisanale française, lecatalogue officiel est du coup davantage réservé auxproducteurs industriels de semences qui y ont un accèsfacilité par leur puissance. Ainsi face à une sélection quipourrait être conçue en fonction de la diversité des ter-roirs, de la qualité écologique de la production, ou del’audace du croisement, les clients du catalogue seretrouvent à acheter des semences qui ont été sélection-nées en fonction des exigences du transport, du stockageou de l’agro-industrie. On privilégie des semences quioffrent des caractéristiques techniques uniformes. Fruits,légumes et céréales se retrouvent de fait au royaume dela standardisation.

Qui plus est, la pérennité des semences élues par lecatalogue laisse à désirer. En effet, à travers ce catalogue,le paysan se retrouve souvent avec des hybrides qui sontincapables d’assurer la moindre longévité de la produc-tion. La plupart sont stériles dès les deuxièmes semailles.Cela favorise par contre le succès du catalogue officiel,car l’agriculteur doit régulièrement racheter dessemences. Pour lutter contre cette fatalité, les agriculteursse sont regroupés en associations dont le but est de pro-mouvoir les semences biologiques, d’en faciliter le donet l’échange et cela non seulement en France, mais aussiau niveau mondial.

Ainsi le Réseau semences paysannes, créé en 2003, alancé une campagne européenne de sensibilisation ens’appuyant sur une directive de la Communautééconomique européenne datant de 1998 et qui dans lestextes est censée favoriser la commercialisation desemences adaptées à l’agriculture biologique.Malheureusement, et c’est tout le drame de l’Europeoù le projet de Constitution commune aux états mem-bres a échoué, cette directive est nulle en droitfrançais. Les associations s’efforcent de convaincre ungouvernement qui dans son discours politique pré-tend défendre la biodiversité, mais qui dans les faitsne pourrait pas mieux l’étouffer! D’autres associationssoutiennent ce combat, comme Fruits oubliés(www.fruitsoublies.org) et Kokopelli (www.kokopel-li.asso.fr), cette dernière œuvrant dans le don etl’échange de semences bio à travers le monde entier.

- B.B., Sources : www.veganimal.info et Politis

Allemagne : Des nuitsentières dans les arbresComment passer une nuit dans les airs à l’extérieurtout en restant à l’intérieur? À l’intérieur d’une con-struction en dur qui offre le confort essentielcomme l’électricité, de petits balcons ouvrant sur levide et des toilettes (à partager avec les autreslocataires cependant). Le vieux rêve d’enfant de lacabane dans les arbres vient de se matérialiser enAllemagne par un hôtel de 5 chambres construitdans un arbre. Si vous pensez que cette nouvellenous est parvenue à travers les branches, vous nevous trompez pas! Mais si Marguerite Duras vivaitencore, elle y ferait jouer sans hésiter sa pièceintitulée « Des journées entières dans les arbres »!C’est au cœur d’un robinier noir, aux différentescroisées de ses solides branches, que les cinqappartements sont disposés, communiquant entreeux par un réseau d’étroites passerelles. Ce n’esttoutefois pas un lieu de villégiature pour les visiteurssouffrant de vertige, car l’hôtel se trouve ainsi à prèsde dix mètres de hauteur. On ne court pas sur lespasserelles s’il vous plaît! Si vous voulez passer unenuit au Baumhaushotel de Zentendorf dans la régionde la Saxe, il vous en coûtera entre 220 et 330$CAN pour une nuit! Et vous pourrez dormir sur vosdeux oreilles et retrouver les rêves que vous faisiezenfant! Car, comme le dit l’architecte qui a conçu leprojet : « C’est le rêve de tout enfant de vivre dansune cabane dans les arbres, et beaucoupd’adultes n’ont jamais perdu ce désir. » Y’a pasà dire, le Baumhaushotel, ça met du baume aucœur! – B.B.

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ces Des anciens coureurs de l’équipe

RAGT Semences participerontau Tour de France 2006

Hubert Dupont, 25 ans, grimpeur passépro cette saison avec RAGT Semences,et Renaud Dion, 27 ans, un all-rounderpassé pro chez RAGT Semences en2004, rejoindront l’équipe Ag2r-Prévoyance, la nouvelle équipe ducoureur espagnol Francisco Mancebo.

- Source : www.velonews.com.

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TRUCS & ASTUCES

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Combattre les acariens tétranyques de

façon organiquePar J.R. Hannafin

Ne vous est-il jamais arrivé de vous promener dans une exposition botanique ou une foirehydroponique, et de surprendre cette conversation entre deux personnes :« J’ai découvert un amas de petits points noirs sur et sous les feuilles de mes plantes et légumeshydroponiques. Que penses-tu que je doive faire? » dit le premier.« Je pense que la meilleure chose à faire reste d’attendre et de voir ce qui se passe… »,répond le second à son ami.

Ah, avec des amis pareils...! Heureusement, s’ils se trouvent dans une foire hydroponique, peut-être auront-ils la bonne idée d’aller se renseigner auprès des experts qui sont sur place. Sinon,vous pouvez en être certains, le jardin du premier interlocuteur est fichu…

En effet, cette conversation illustre bien ce qu’il est convenu d’appeler l’apparition de la pestedes pestes dans une plantation intérieure : une invasion d’acariens tétranyques. Si je surprendsce genre de conversation, je m’empresse d’expliquer au jardinier ignorant comment traiter sachambre de culture pour que cela ne se reproduise plus.

Identification

La pire chose à faire une fois qu’on a constaté l’infestation est d’attendre et de voir ce qui vase passer. Ce qui arrive, et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, c’est que les acarienstétranyques bouffent tout ce qui se trouve dans votre jardin. Ils se reproduisent si rapidementqu’en moins d’une semaine le jardin le plus florissant est réduit à néant! Un jour, vous allezobserver un petit point jaune ou brun sur une feuille. Le jour suivant, ce sera quatre ou cinqpoints. Le troisième jour, encore plus de feuilles présenteront ces petits points. Le quatrièmejour, vous constaterez qu’il ne reste plus une seule feuille exempte de ces parasites, et vosplantes seront au seuil de la mort. Le cinquième jour, vous pourrez même nettement distinguerles acariens tétranyques en mouvement, car ils seront si nombreux qu’une gigantesque orgie de

destruction sera à l’œuvre sur vos plants, avec des acariens tétranyques organisés en hordes de milliers de combattants affamés. De plus, une toile sem-blable à celle d’une araignée enveloppera votre plante comme dans un cocon, la privant de lumière et d’oxygène. Ne croyez pas qu’il s’agit de la toiled’une inoffensive araignée de maison! Ceci n’est pas une fatalité. La clé du succès est d’agir dès l’apparition des premiers signes de l’invasion.

Un acarien tétranyque peut être rouge, noir, brun ou jaune. Il est à peine plus petit qu’un grain de sel. L’acarien tétranyque suce les éléments nutritifs d’unplant, en se fixant à la surface de la feuille, généralement en dessous de celle-ci, et fait dériver le jus de la feuille dans son système digestif. On peut voirles insectes à l’œil nu, mais pour un œil non expérimenté, ceux-ci peuvent se révéler difficiles à dénicher. Le signe qui ne trompe pas apparaît lorsque seforme un grain de poussière qui commence à se déplacer très lentement autour de la feuille. L’apparition des points, bruns ou jaunes, appelés « pointil-lés », est en fait la trace laissée par les acariens tétranyques se nourrissant à cet endroit précis de la feuille. Il faut agir dès l’apparition de la moindre tracede « pointillé » sur les feuilles.

Mesures d’urgences

La première chose à faire, si l’invasion en est à ses tous premiers stades, est de tenter d’enlever les acariens tétranyques un à un, soit à l’aide d’un jet d’eautrès léger, soit en cassant carrément la feuille infestée. Surtout, débarrassez-vous le plus vite possible des feuilles ainsi éliminées afin que les acarienstétranyques ne migrent pas à nouveau vers la plante. Une bonne vaporisation d’eau adéquatement dirigée devrait normalement éliminer le plus grand nom-bre d'insectes, même ceux qui sont le plus malicieusement dissimulés. Cela aura aussi pour conséquence de réduire le processus de nutrition des acarienstétranyques en rendant les feuilles trop humides pour que les insectes y adhèrent. Les acariens tétranyques devront attendre que l’eau ne s’évapore pourpouvoir recommencer à se nourrir. Et ce délai pourrait leur coûter la vie. Cette façon de faire sera efficace unique-ment si l’infestation est traitée à son stade le plus précoce. Si les insectes ont déjà colonisé une bonne partie dela plante, commencer à les enlever à la main ou à les asperger d’eau ne fera pas une grande différence. À ce stade,il faut faire intervenir une armée bien organisée et impitoyable, les « chasseurs » d’acariens tétranyques.

La guerre organique

Les insectes prédateurs sont disponibles sur le marché, en particulier sur l’Internet et chez de nombreuses com-pagnies de vente par correspondance (voir notre article sur la compagnie belge Biobest en page 28 de cenuméro). Le plat de prédilection de ces insectes prédateurs est un bon gros acarien tétranyque bien juteux!

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Lâchez quelques-uns de ces « bad boys » dans votre jardin, installez-vous en grignotant du pop corn et observez le carnage. Le seul prob-lème avec cette solution, c’est qu’une fois le compte des acariens tétranyques réglé, les insectes prédateurs vont se retrouver sans rien à se met-tre sous la dent et vont avoir la fringale. Les coccinelles sont aussi efficaces que les prédateurs de l’acarien tétranyque et auront au moins l’avan-tage de s’envoler vers de verts pâturages lorsque leur travail dans votre jardin sera accompli.

Ceux qui ne veulent pas se tourner vers des insectes préda-teurs ou des coccinelles envisageront souvent l’utilisation d’in-secticides chimiques. Ce choix ne fonctionnera pas contre lesacariens tétranyques. En effet, certains fabricants d'insecticidesà base de pyrèthre (qui sont quand même, il faut bien le dire,les plus inoffensifs des insecticides) vont insister dans leurspublicités sur leur efficacité contre les acariens tétranyques,mais il faut savoir qu’ils vont parfois empirer la situation endétruisant non seulement les acariens tétranyques, mais aussi

tous leurs prédateurs et compétiteurs. Les insecticides chimiques qui demeurent les plus effi-caces contre les acariens tétranyques sont aussi ceux qui seront le plus efficaces pour empoi-sonner les humains ou leurs animaux domestiques. Alors, faites attention! N’aspergez pas vosplantes avec quelque chose que vous n’aimeriez pas consommer et qui pourrait mettre votrevie en danger.

Préparer soi-même son insecticide

Il existe un moyen très simple, entièrement naturel, très facile à réaliser à la maison, pour maintenir les acariens tétranyques loin de votre planta-tion et qui ne rendra pas vos récoltes toxiques. Cela sera plus facile à réaliser si vous disposez d’une centrifugeuse, mais fonctionnera aussi sivous avez seulement un mélangeur (la centrifugeuse est préférable car l’extraction du jus sera plus complète, pure et sans éléments résiduels telsque peau, pépins, etc.). Les quantités exactes pour la recette ne sont pas à suivre à la lettre; assurez-vous surtout de disposer des bons ingré-dients.

À l’aide d’une centrifugeuse (ou d’un mélangeur), extrayez le jus de quelques piments jalapeños, d’un petit oignon et d’un radis auxquels vousajouterez des zestes d’orange, de citron et de pamplemousse. Ajoutez une cuiller à thé de poivre de Cayenne et versez le mélange obtenudans un vaporisateur. Arrosez vos plantes deux fois par jour avec ce mélange. Laissez-le imprégner les feuilles pendant au moins dix minutes etnettoyez ensuite les plantes à l’aide d’un jet d’eau aussi puissant que la résistance physique des feuilles en question peut le supporter (suivantla fragilité des plantes traitées, vous pouvez rincer avec un chiffon aseptisé légèrement humide).

Attention, ce mélange ressemble beaucoup à celui qu’emploient les forces de l’ordre pour disperser les manifestations qui prennent des pro-portions hors de contrôle. Soyez donc très prudents lorsque vous utilisez cette mixture : portez de préférence une protection devant les yeux.Si jamais le mélange vaporisé atteint l’œil, rincez abondamment à l’eau fraîche pendant cinq bonnes minutes.

Avec un œil exercé et un délai de réaction prompt et circonstancié, vous pouvez stopper nette une invasion d’acariens tétranyques avant quevos plantes ne soient endommagées, en respectant l’environnement et sans rendre votre plantation, votre habitation et vos légumes ou fruitsnocifs. Gardez la main et l’esprit verts!

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TRUCS & ASTUCES

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Comme la plupart des jardiniers veulent obtenir lesrécoltes les plus conséquentes possible, ils fontsouvent place nette tout autour de leur plantationet leur première victime est trop souvent l'ortie, malaimée car urticante et jugée inutile. Et il n'y a pasque ma mère à y avoir trouvé une arme redoutablepour corriger un petit garçon élevé à la ferme quiavait l'habitude de passer ses journées dans labasse-cour à casser les œufs fraîchement ponduspour les donner à manger aux poules! Cesdernières adoraient ça, et cela m'excitait de les voirse jeter sur ce qu'elles venaient de pondre, mais laproduction et les revenus de la ferme étaient endanger! Je vous jure qu'après une fessée d'orties (laseule correction reçue de mes parents dans toutemon enfance), je n'ai plus jamais recommencé et lespoules ont pu couver pour le reste de leurs joursoubliant qu'elles avaient goûté le fruit défendu.

Dans le passé, l'ortie était aussi réputée pour être leremède miracle contre les rhumatismes et l'arthrite.Le traitement? Se fouetter quotidiennement avec

un bouquet d'orties. Remède de bonnes femmes?Certainement! Mais la flagellation aux orties a paraît-il le don de stimuler la circulation sanguine dans lesparties du corps où elle ralentit, sans parler de ladémangeaison urticante qui fait oublier les plusgrandes douleurs!

Mais trêve de plaisanteries, l'humble ortie urticanteest probablement l'une des plantes les plus utilesde toute la zone tempérée du globe. Et si vouscommencez à la récolter deux fois la saison, ellecontinuera à prospérer année après année aumême endroit sans que vous ayez besoin de fairequoi que ce soit pour l'entretenir!

Elle supporte et abrite tout à la fois une très grandevariété de vie sauvage, étant la plante nutritive parexcellence du papillon petite tortue (Aglais urticae,le bien nommé), du vulcain, du papillon paon, dela belle dame et du comma de même que le refugede 107 différentes espèces d'insectes allant dessyrphes, chrysopes, guêpes parasites aux coc-cinelles, qui sont tous d'excellents prédateursnaturels des parasites des plantes pour le jardinierorganique.

Des plants d'ortie fraîchement coupés, particulière-ment les plus jeunes, encore tendres et à la crois-sance peu avancée, feront un excellent ingrédientactif pour votre compost maison. Tiges et feuilles,coupées en morceaux et laissées infuser dans unseau d'eau pour quelques semaines, vous don-neront un parfaitpurin d'ortie quevous pourrez utilis-er comme applica-tion foliaire sur laplupart des plantesdu jardin intérieurou extérieur, demême qu'un com-plément idéal pourdéverser sur votrehabituel tas decompost.

L’OrtiePar Bruno Bredoux

Une plante mal aimée pourtant pleine de ressources

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TRUCS & ASTUCES

En Europe, l'ortie est le pre-mier végétal (légume devrais-je dire) primeur du printempsà apparaître le long desroutes et des champs, etjusqu'au mois de mai on peuten cueillir les têtes bien fraîch-es pour une recette localeextraordinaire et très béné-fique : la soupe aux orties.Après le mois de mai, uneréaction chimique se produitdans son cycle de croissancedonnant aux plants un goûtamer. La soupe aux orties contient des vitamines A, Bet C, de la sérotonine (cette hormone qui rend

heureux et qu'on trouve dans les anxiolytiques), du feret d'autres minéraux.

Voici la recette d'un internaute anglais : pour 4 person-nes, cueillez un bon sac (un sac en plastique du com-merce) de têtes de jeunes orties (en utilisant ciseaux etgants bien sûr). Coupez en morceaux et faites bouillir

quelques pommes de terre avecdeux cubes de bouillons debœuf ou de poulet. Faites revenirdeux oignons hachés, un peu depoireau et d'ail et ajoutez-les auxpommes de terre. Lorsque lespommes de terre sont presquecuites ajoutez les têtes d'ortie etlassez bouillir encore 5 minutes.

Passez la soupe au mélangeur,salez, poivrez et ajoutez selonvos préférences du lait ou de lacrème pour la rendre plus

veloutée. Servez avec destoasts de pain à l'ail,quelques cubes de tofufumé et saupoudré d'un peude ciboulette et de persil. Etsurtout, ne dites à personneque c'est de la soupe d'or-tie avant qu'ils aient toutdégusté! Les orties peuventaussi remplacer avan-tageusement les poireauxou les asperges dans unequiche ou une tarte salée.

Alors, la prochaine fois quevous vous frotterez au car-actère urticant d'une ortie,regardez-y à deux fois avantde piétiner rageusementcette pauvre plante malaimée!

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Les odeurs dégagées (bactéries, pourritures, eauxusées, etc.) par une chambre de culturemasquent parfois l'arôme des plantes cultivées àl'intérieur. Si vous avez l'impression que votreimmeuble entier est imprégné de l'odeur émanantde votre appartement, vos voisins pourraient enêtre fort indisposés! Il faut remédier à la situationle plus tôt possible.

Il y a plusieurs options à considérer pour réduireles odeurs, mais quelques-unes d'entres elles nesont pas sans conséquences. Vous pouvez parexemple acheter un filtre HEPA muni d'undéioniseur et l'installer dans votre chambre de cul-ture. Le filtre éliminera plusieurs des particules quicausent les odeurs et le déioniseur en élimineraaussi une certaine quantité. Certaines personnesqui ont utilisé cette méthode ont constaté queleurs plantes ou fleurs avaient, dans un mêmetemps, perdu de leur arôme. Vous pouvez vousdébarrasser des odeurs sans que vos plantes ne

perdent leur arôme mais cela nécessite un peu de bricolage.

La manière de procéder est d'évacuer l'air de votre espace de culture à partir du toit de votre mai-son. L'air qui circule à l'intérieur de votre espace de culture est évacué à l'extérieur : c'est pourquoivous pouvez avoir l'impression que les odeurs nauséabondes de votre espace de culture se dis-sipent dans le voisinage. Comme la température de l'air ambiant de votre espace de culture est pluschaude que l'air de l'extérieur, l'air plus chaud s'élèvera lorsqu'il sera évacué de votre maison. Par con-séquent, si l'air qui est évacué de votre demeure circule à une certaine hauteur, l'odeur s'évaporerasans être perceptible au niveau du sol.

Vous pouvez vous procurer un système de ventilation en quincaillerie pour un montant qui varie de25$ à 60$, selon le volume d'air à traiter. Afin de déterminer le volume d'air à traiter, vous devezmesurer la longueur, la largeur et la hauteur de votre espace de culture. Multipliez entre elles ces troisdimensions et le résultat obtenu correspondra à la dimension en mètres cubes de votre espace deculture.

Vous devez ensuite déterminer à quelle fréquence vous désirez purifier l'air de votre espace de cul-ture. Pour une croissance optimale, il est recommandé de purifier l'air au moins deux fois par minute.Décidez de la fréquence à laquelle vous désirez purifier votre espace, et multipliez ce nombre parle nombre total de mètres cubes par minute. Assurez-vous que la puissance du ventilateur que vousachèterez est suffisante pour ventiler votre espace de culture.

Installez le ventilateur sur votre toit, ou aussi haut qu'il vous est possible de le faire. Quelle que soit sapuissance, assurez-vous que le ventilateur est à au moins trois mètres du sol à l'extérieur de votre mai-son. Installez ensuite des conduits d'aération flexibles (aussi disponibles dans les grands centres derénovation) qui relieront le ventilateur à votre espace de culture. Lorsque vous évacuez un grand vol-ume d'air de votre espace de culture, l'air provenant de l'extérieur s'infiltrera de partout. Assurez-vousqu'il y ait suffisamment d'entrées d'air pour contrebalancer le volume d'air que vous évacuez. Si le vol-ume d'air qui entre dans l'espace de culture est moindre que le volume que vous évacuez, il se pro-duira une succion de l'air qui perturbera le fonctionnement de votre ventilateur et celui-ci pomperamoins d'air qu'il ne devrait.

L'installation d'un système de ventilation ne sert pas qu'à purifier l'air; il permet aussi que la circulationd'air soit adéquate, ce qui s'avère nécessaire pour une croissance rapide et vigoureuse des planteset fleurs que vous entretenez à l'intérieur.

Odeurs contre arômes : Comment éliminerles premières sans perdre les seconds Par J.R.

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TRUCS & ASTUCESPhotos

: www.lamainverte.be, Brett Mickelso

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Si on veut reproduire la jungle chez soi, on doit vouloirprofiter des végétaux sans être importuné par les odeursparfois extrêmement persistantes et désagréables,surtout celles émanant de certaines plantes exotiques.Bien que l'ozone soit un composé puissant, son cyclede vie est très court. Lorsque celui-ci entre en contactavec les bactéries, virus ou odeurs, ceux-ci sont oxydéspar un des trois atomes d'oxygène qu'il possède. Le seulproduit résultant de cette oxydation est... l'oxygène, O2!L'environnement sera alors purifié. Pour faire cela efficacement etéliminer au maximum les odeurs résiduelles dans une chambre deculture intérieure, deux méthodes sont principalement utilisées : laproduction par ultraviolets et la décharge d'ozone avec le systèmeCorona.

Les meilleurs systèmes utilisent la décharge Corona,reproduisant le phénomène des éclairs. Leséquipements utilisant la technologie UV sont plus rares,car moins fiables et très onéreux. La lumière UV est enoutre très dangereuse pour les yeux et la peau. Il estpréférable d'associer la sécurité et l'efficacité. Le généra-teur d'ozone avec système Corona est un appareil pro-fessionnel robuste utilisé aussi en milieu hospitalier, dansles hôtels, les déchetteries et partout où les odeursdésagréables sont une affaire d'importance.

Caractéristiques :* Débit réglable : 7 mg/h à 40 mg/h

(= jusqu'à 200 m3)* Consommation : 12 watts - 220 V * Dimensions : 265 mm x 115 mm x 80 mm

Cet appareil peut être posé horizontalement ou fixéau mur (pré-perçage réalisé).L'ouverture rapide du capot est rendue possiblepar un système de vis « 1/4 de tour ». Le boîtier aune finition métallique émaillée.

L’arum titan est la plus pestilentielle des fleurs (voir Le Jardinierd’Intérieur no 1, page 74, article La fleur qui pue).

Détruisez les odeurs de jungle efficacement : le générateur d'ozone à système de décharge Corona

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24LE JARDINIER D’INTÉRIEUR VOLUME 1 - NUMÉRO 2

INDUSTRIE

Par Jessy Caron

Voir la vie en rose :

Dernièrement, en roulant sur l’autoroute 20 entre Québec et Montréal, j’ai aperçu un com-plexe serricole qui me semblait immense. Je n’ai pas hésité une seconde avant de pren-dre la sortie 175. J’avais déjà entendu parler de ce producteur de roses, Rose Drummond,qui, à ma plus grande satisfaction, m’a offert l’une des visites les plus extraordinaires dece genre. Laissez-moi vous introduire dans le merveilleux monde de la rose, symbole debeauté, de paix et d'amour.

Une symbolique à multiples facettesou une virée chez Rose Drummond

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VOLUME 1 - NUMÉRO 2 LE JARDINIER D’INTÉRIEUR 25

INDUSTRIE

HistoriqueFondée en 1984, Rose Drummond a longtemps cultivé la rose entant que distributeur pour plusieurs boutiques de fleuristes. À par-tir de 1994, l’importation massive de roses à prix défiant toutecompétition par l’entremise d’entreprises étrangères a fait chuterle marché de l'entreprise à tel point que sa stratégie marketing adû être remise en cause. En 1996, Diane et Jean-Denis Lampronont acquéri cette usine de production de roses pour la trans-former en véritable destination agrotouristique. Dorénavant, lesintermédiaires sont éliminés afin defaire chuter les prix, histoire dereprendre leur place sur le marchénord-américain.

La superficie des serresDe l’autoroute, un immense com-plexe serricole détourne notre atten-tion par sa splendeur. Une superficietotale de trois hectares, soit 150 ser-res de 195 m² et 175 m² est suffisantepour satisfaire à la demande massivegénérée par les nombreux clientspassant par Drummondville, auQuébec.

L’éclairageLes lampes utilisées sont des HPS 400 watts. Pour chaque serre,on compte deux rangées de 12 ou 14 lampes, selon la superfi-cie. À cela s’ajoute la pénétration de la lumière naturelle via lespolyéthylènes. Les lampes fonctionnent ou non selon l'éclairageenregistré dans la journée. C'est-à-dire que si les plants ont eusuffisamment de lumière dans la journée, il ne sera pas nécessaired’actionner les lampes. Par contre, lors d’une courte journée

d’hiver ou même d’une journée d’été nuageuse, le système decontrôle électronique active l’éclairage artificiel.

Le chauffageNous avons ici une entreprise ayant obtenu une certification ISO14 001, un titre obtenu pour sa contribution à la protection del’environnement. Eh oui, Rose Drummond est la première sociétéd’horticulture à être honorée de la classification ISO 14 001 auCanada. Les serres sont chauffées grâce à de l’huile usée qui estrecyclée dans le système de chauffage. Cette huile est brûlée afin

de chauffer les serres par un système dequadrillage de tuyaux d’eau chaude. Ce n’estpas tout : vue la quantité de lampes HPSinstallées dans l’ensemble des serres (de 24à 28 par serre, pour 150 serres, à vous decalculer!), l’éclairage artificiel aide à minimiserles besoins en chauffage d’environ 20 à30%. L’été permet d’arrêter de consommerautant chauffage qu’éclairage pour la saison,mais ils sont remplacés par la ventilation.

La ventilationEn ce qui a trait au système de ventilation de

refroidissement, un hectare de la surface de culture est muni deventilation forcée par l’extraction d’air chaud à l’extérieur de laserre. Pour ce qui est des deux autres hectares, une ventilation detype naturel est de mise avec les toits ouvrants. Par les lois de laphysique, l’air chaud monte, ce qui provoque son échappementpar le haut. En ce qui concerne le système de ventilation par cir-culation d’air, de gros ventilateurs s’occupent de créer une bonnerotation d’air afin d’assécher le feuillage, dans le but de limiter ledéveloppement d’agents pathogènes nuisibles aux cultures. Letout est contrôlé par le système Priva qui, à l’aide de sondes dePh

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: Jessy Ca

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LE JARDINIER D’INTÉRIEUR VOLUME 1 - NUMÉRO 2

INDUSTRIE

température et d’humidité disposées à certains endroitsstratégiques, peut permettre à l’équipement de fonctionnerpleinement.

La lutte contre les insectes et les maladies Depuis bientôt deux ans, l’utilisation de pesticides par RoseDrummond a diminué de 30%. Chapeau à cette entreprise quiprend la santé de ses employés et de ses clients à cœur. Quelleest la recette miracle? Un meilleur contrôle environnemental, undépistage amélioré, une meilleure gestion de la production ainsique l’amélioration des techniques d’application des pesticides. Lalutte intégrée est un objectif d’ici deux ans, car la direction prévoitoffrir un produit 100% biologique. On emploie également dusoufre pour prévenir les maladies fongiques.

L’irrigation et la croissance dans les substratsL’irrigation se fait au goutte-à-goutte en raison de la facilité et de larégularité des fertigations. La majorité de la production est cultivéedans les substrats de coco et de laine de roche afin de favoriserun maximum d’oxygénation au niveau des racines. Ces substrats

comportent aussi certains avantages au niveau du contrôle de laproduction et des maladies. Les rosiers font l’objet d’une tech-nique de pliage très simple mais qui doit être adaptée à chaquevariété. Cette technique est une ancienne méthode ancestralechinoise qui consiste à plier certaines tiges pour augmenter leniveau photosynthétique, tandis que les autres tiges servent à lafleur coupée grâce au développement des bourgeons floraux.Cette méthode ressemble à celle que les pomiculteurs utilisentafin d’induire une floraison précoce et supérieure. Les plants sontbalancés selon la période et les besoins de production. Le pro-duit du drainage de l’hydroponie est réutilisé, une fois filtré etanalysé, pour les rosiers en dormance qui sont dans la terre.Aucun algicide n’est utilisé, même si les substrats ont une fortetendance à développer des algues.

La diversité des espècesPour les fleurs coupées, on distingue une cinquantaine d’e-spèces différentes. À l’automne 2004, Rose Drummond a inau-guré le centre d’interprétation de la rose, comportant 103 var-iétés différentes. Cette magnifique roseraie qui s’étend sur prèsde 557 m² est baignée dans une ambiance exaltante soulignéepar l’album jazz Rose Rouge de la magnifique Johanne Blouin,dont les multiples chanson sur la rose revisitent les grands suc-cès tels que Rose de Picardie, What A Wonderful World… Cettevisite se fait graduellement, en prenant son temps, comme unevisite historique et chronologique, en commençant par RosaBlanca, un rosier indigène de la Baie James qui servait de nour-riture aux Inuits. Ensuite nous avançons dans le temps avec lesrosiers du Moyen Âge cultivés pour leur parfum... Et l’histoire sepoursuit au travers des âges jusqu’au tout dernier rosier baptiséen l’honneur de Jean-Pierre Ferland, présenté le 26 mars dernier.Une série de panneaux explicatifs, une foule d’illustrations ainsique les 103 variétés prennent place dans un magnifique par-cours soigneusement aménagé. Exclusivement pour vous et vosjardins personnels, il y a possibilité d’obtenir certains spécimensdes 103 espèces parmi les rosiers rustiques (sur commande,bien sûr, car il faudra les multiplier).

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Photos

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Et pour finirPour boucler le tout, une boutique cadeau prend place à l’accueilafin de nous en mettre plein la vue avec toutes sortes de produitsdu terroir dérivés de la pomme, du miel, de l’eau d’érable : vinset liqueurs, savon… et beaucoup plus encore. On compte plusde 500 000 visiteurs chaque année dans cette magnifiqueambiance décontractée. Laissez-vous tenter par cette expérienceinoubliable au pays de la rose.

Informations : [email protected] Internet : www.rose.ca.

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: Jessy Ca

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Symbolisme des rosesRouge Amour, Respect, CourageJaune Joie, Bonheur, LibertéRose/Pêche Gratitude, Appréciation,

Admiration ou SympathieBlanc Adoration, Pureté, Secret

Rosa Buffy Ste-M

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Rosa Chrysler Imperial

2006

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28LE JARDINIER D’INTÉRIEUR VOLUME 1 - NUMÉRO 2

INDUSTRIE

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Biobe

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Fécondation naturelle et lutte intégrée contre les parasites selon Biobest

De plus en plus de gens se tournent vers les méthodes culturales biologiques,tant du point de vue de la fertilisation que de la lutte contre les insectes. C’estpourquoi de nombreux jardiniers s’intéressent à la lutte biologique chez lesinsectes, cette guerre très active dans le monde du vivant. Ces dernièresannées, une augmentation croissante des méthodes naturelles est apparuecomme une solution durable aux problèmes de santé engendrés par de mau-vaises méthodes d’application de produits chimiques, le surdosage et la négli-gence. Nul ne peut nier que les produits chimiques sont toxiques, autant pourla santé de l’homme que pour les végétaux. Et ces végétaux ainsi traités, c’estnous qui les consommons quotidiennement. Heureusement, une compagnieinnovatrice dans le domaine de la lutte biologique, Biobest, vient à notre secours.

Par Jessy Caron

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Biobe

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Biobest, une compagnie innovatrice

Biobest est une compagnie belge fondée en 1987. Au départ, sonbut était de permettre aux producteurs sous serre d’effectuer unepollinisation de qualité supérieure à la pollinisation manuelle et àl’application d’hormones, ce qui permettait d’économiser sur lescoûts de main-d’œuvre et de mener cette corvée à la perfection,afin d’obtenir des fruits et légumes de meilleure qualité. Le premiercoup d’éclat de Biobest fut de rapidement lancer la commerciali-sation de bourdons qui allaient féconder naturellement les plantesen milieu fermé. Pourquoi des bourdons plutôt que des abeilles?Parce que les bourdons seront plus actifs que ces dernières sousles températures fraîches et par des journées sans soleil. En 1989,les Belges ont voulu étendre leur gamme de produits en y ajoutantles auxiliaires de lutte biologique, afin d’offrir une alternative intelli-gente et audacieuse à l’utilisation de pesticides. Depuis ce temps,Biobest a pris de l’ampleur et on retrouve aujourd’hui, en plus dela maison mère, ses filiales dans cinq pays et des distributeurs dans46 pays.

Où sont produites toutes ces bestioles?Les bourdons sont produits à Leamington, en Ontario, tandis quela production d’auxiliaires est répartie entre le Canada, laBelgique et le Maroc. À la réception d'une com-mande, on doit immédiatement utiliser les pro-duits car il s’agit d’organismes vivants.Malgré la date d’expiration présente surl’emballage, il vaut mieux les utilisersans tarder pour qu’ils soient leplus efficace possible.

Et à qui s’adresse cemarché?Les produits distribués parBiobest sont principalementconçus pour les produc-teurs sous serre, maiscomme la demande estcroissante, l'entreprise nepeut refuser de vendre au jar-dinier amateur désirant pro-téger l’environnement et sa pro-pre santé.

Sous quelle forme peut-on seles procurer?

Les insectes de types prédateurs ou parasites sontcommercialisés sous plusieurs formes. Certains sont vendus ensachet, d’autres encollés sur des cartes ou en vrac dans desbouteilles avec ou sans matériel de remplissage (tel la vermiculite).

Quels sont les produits vedettes?Pour la pollinisationTout d’abord, la compagnie s’est lancée dans la distribution debourdons à des fins de pollinisation. Pour fonder une colonie, les

bourdons ont besoin de pollen, source de protéines, de nectar etd’hydrate de carbone (sucre). Lorsque certains producteurs lesutilisaient pour polliniser leur production de tomates, un problèmeest apparu : les Lycopersicon sp. (tomates) possèdent des fleursqui ne produisent que du pollen, et aucun nectar, et donc n'attirentpas les bourdons. L’équipe de scientifiques de Biobest a remédiéà cela en offrant un petit plus à ses bourdons fécondateurs. Laruche est alimentée à la base par une solution sucrée et nutritiveappelée « Biogluc ».

En ce qui concerne les auxiliaires, l’embarras du choix est garantipar une vaste gamme d’insectes prédateurs et parasitiques. Lesprédateurs dévorent leurs proies sans affecter vos cultures. Les par-asites, quant à eux, pondent leurs œufs dans l’abdomen de leursvictimes à un stade précis de l’évolution de l’hôte, se nourrissantd’abord de l’intérieur de l’insecte parasité pour ensuite, à l’étatadulte, et après émergence du corps de l’hôte, se nourrir de miel-lat.

Pour lutter contre les insectes nuisiblesContre l’aleurode des serres (Trialeurodes vaporariorum), le para-sitisme est réalisé par une petite guêpe nommée Encarsia Formosa.Celle-ci pond ses œufs de préférence au cours du troisième ou

quatrième stade larvaire. Une fois parasitée, la pupedevient noire. Environ dix jours plus tard, un

Encarsia adulte émerge de l’aleurode.Dans les conditions optimales, un

Encarsia peut pondre à lui seul dedix à quinze œufs par jour, pourune durée de vie de deux àtrois semaines. La populationpeut se multiplier assez rapi-dement sous des condi-tions idéales et lorsque lanourriture est abondante.Comment se nourrissent-ils? Du miellat contenudans le premier et deux-ième stade larvaire del’aleurode. En moyenne,un Encarsia parasite environ250 larves d’aleurode et

peut en tuer jusqu’à 30 pours’alimenter. La même activité

peut être effectuée par d’autresguêpes nommées Eretmocerus

eremicus. Les deux espèces peu-vent être utilisées conjointement, ce qui

offre une alternative intéressante carEretmocerus est plus résistant aux pesticides et plus

vulnérable aux basses température. Pour la prédation, le Delphastuspusillus est un petit coléoptère de la famille des coccinelles. Unadulte mange un œuf d’aleurode en 30 secondes, et peut enavaler jusqu’à 160 par jour... Les larves et les adultes se nourrissentde larves, de pupes et d’aleurodes adultes.

Contre les pucerons, on utilise les petites guêpes Aphidius cole-mani et Aphidius ervi. Elles vont piquer les pucerons avec leur tar-

VOLUME 1 - ISSUE 2 THE INDOOR GARDENER29

INDUSTRIE

Chrysopa larva

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ière afin de pondredans ceux-ci, ce quiles gonflera pour nour-rir la larve à l’intérieur.Le puceron se trans-formera alors enmomie d’où émergeral’aphidius. Pour la pré-dation, l’Aphidoletesaphidimyza est unecécidomyie dont leslarves se nourrissentd’œufs et denymphes se trouvant àproximité. Ils leurinjectent une toxinequi les paralyse. Ils peuvent alors déguster leur collation avant quecelle-ci ne s’évade. Ils sont immobiles et ne peuvent atteindre leurproie si elle se trouve au-delà d’un périmètre de six centimètres.C’est pourquoi les adultes vont pondre dans une colonie depucerons bien installée. Ils ont besoin de cinq pucerons afin depouvoir finir leur cycle. L’adulte se nourrit de miellat pour survivre.

L’astuce du plant pré-infestéL’innovation de la plante réservoir constitue un investissementdurable et intelligent. Cela consiste à introduire au sein d’une cul-ture quelconque un plant d’orge infesté de pucerons descéréales. Le plant est fourni dans de la laine de roche. Les

pucerons implantés se reproduisent seulement sur lesplantes monocotylédones, ce qui n’affectera pas lesplants de tomates, poivrons ou autres… Alors vouspouvez vous permettre de faire grandir une popula-tion d’Aphidoletes ou d’Aphidus pour ensuite lesintroduire peu à peu dans vos cultures. Cette méth-ode est conseillée pour la prévention, car lorsquedes signes visibles vous signalent la présence depucerons, les dégâts sont déjà trop sévères pour êtretraités efficacement.

En évolution constanteBiobest est toujours à l’affût de nouvelles solutionsbiologiques contre les ravageurs afin de satisfaire lademande croissante dans le domaine. Par exemple,

en 2003, Biobest a été la première entreprise à commercialiserl'Atheta coriaria (Atheta system), un petit coléoptère staphylincontre les mouches des rivages. Aussi, depuis 2004, la compag-nie a modifié la présentation du produit Chrysopa-system(chrysopes), ce qui a facilité son utilisation et augmenté son effi-cacité.

Ainsi soit-il pour les aleurodes, thrips, tétranyques, sciarides,mineuses, cochenilles, vers blancs…

Je vous invite à visiter le site web de l'entreprise pour découvrirtoutes ses branches d’activité : www.biobest.be.

Eretmocerus eremicus

Ambliceius californicus

Phytoseiulus

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Niché parmi les magasins branchés du quartier desaffaires de la Nouvelle Orléans se trouve UrbanOrganics, le magasin de Carl Barrett. La boutique aouvert ses portes en 2001 dans le quartierfrançais. C’était lepremier magasinde toute laLouisiane à se spé-cialiser en horticul-ture hydroponiqueet organique. Àl’époque, lesautres magasinsd’horticulture n’of-fraient la marchan-dise hydro-ponique quecomme marchan-dise secondaire.Vu le grand succèsremporté par le magasin, Carl a décidé qu’il avaitbesoin de davantage d’espace pour avoir en stocktoutes les meilleures gammes de produits afin demieux desservir ses clients. Le nouveau magasin,d’environ 280 mètres carrés, est de trois à quatrefois plus grand queson premieremp l a c em e n t .Urban Organics estsitué sur l’avenueS a i n t - C l a u d edepuis un an etdemi.

Ayant déjà traversé desouragans, Carl était prêtpour la tempête... jusqu’àun certain point. Ayantde l’eau et du matériel,Carl, qui est aussi un

développeur et vendeur d’immeubles, a décidé de demeurer surplace et de faire face à la tempête pour pouvoir garder un oeil surses propriétés. Certains de ses employés ont décidé de se joindreà lui et sont demeurés dans l’appartement au-dessus du magasin.

Katrina a touché laNouvelle-Orléans vers 4heures du matin et s’estcalmée vers midi. Lesvents et la pluie de l’oura-gan n’ont pas été plus ter-ribles que ceux des oura-gans précédents, jusqu’àce que, tard en après-midi, les digues lâchent.Le sol près de la rivière estresté sec, mais l’inonda-tion a sévi du lacPontchartrain aux limitesdu quartier français.L’avenue Saint-Claude,jusqu’à l’est du canal quitraverse le 9e quartier, aété complètementinondée. Le bas du 9equartier a été dévasté.

Près du magasin, l’eau devenait de plus en plus basse. Situé au borddu 9e quartier, le magasin a été rempli de 60 centimètres d’eau etson toit a été endommagé.

Cart a passé la soirée de lundi à s’assurer que les gens de la com-munauté s’en tiraient. Mardi, l’aide et le matériel n’étaient pas encorearrivés. Certaines épiceries et pharmacies étaient ouvertes. On

n’échangeait pas d’argent,mais les gens pouvaiententrer et se servir eux-mêmes. Il y avait deux sit-uations concurrentes :certains prenaient dumatériel pour une redistri-bution populaire, alorsque d’autres, suivant unscénario surréaliste, pre-naient part à un pillagesans règles. Les forcespolicières étaient simple-ment absentes. Voulantassurer l’approvision-nement des gens de sacommunauté, Carl a étédans une pharmacie pour

Par Hedi GreenNouvelle-Orléans :un magasin hydroponique pendant et après Katrina

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VOLUME 1 - NUMÉRO 2 LE JARDINIER D’INTÉRIEUR 33

INDUSTRIE

y ramasser des biens essentiels,comme des bandages et du chas-se-moustique. C’était encore l’été,et les maringouins s’en donnaientà coeur joie.

Le jour suivant, Carl a pu pénétrerdans son magasin. Par chance, iln’avait pas été pillé. Les employéshabitant l’étage au-dessus ontpeut-être dissuadé les pillardspotentiels. L’épicerie voisine, elle,avait été pillée, probablementpour les cigarettes et la bière. Carlpouvait maintenant commencerles réparations du toit et le net-toyage. En prévision de l’ouragan,il avait surélevé son inventaire; il adonc eu la chance de ne perdreque quelques sacs de terreau, cartout le reste se trouvait au-dessusdes eaux. Il a fallu quelques jourspour évacuer cette eau.

Une autre peur s’est ajoutée auscénario apocalyptique : le feu.La ville entière était sans pressiond’eau, et les pompiers ne pou-vaient combattre les incendies. Lesgens erraient, apeurés et hébétés,comme des réfugiés de guerre.Tenter de quitter la ville était pra-tiquement impossible. Il y avaitpénurie d’essence. Les génératri-ces avalaient l’essence disponible.Désespérés, des gens se sont mis àbriser des réservoirs d’essence devoitures pour en siphonner le con-tenu.

Dimanche, la présence militaire estapparue. Les hélicoptèresBlackhawk survolaient la ville et lesHummers sillonnaient les rues. La loimartiale et un couvre-feu ont étéétablis. Il y avait également deshélicoptères spéciaux qui ramas-saient l’eau et pouvaient ainsi combattre les incendies. Une fois lespatrouilles militaires établies, les gens ont cessé de craindre le pil-lage. À ce moment, la vio-lence s’est intensifiée. Il yavait des gens tirant enpleine rue, essayant deperpétuer le chaos. Ceuxqui avaient vécu en margede la société et avaientlongtemps été négligésont cru bénéficier du

désordre d’une catas-trophe de cette enver-gure. Les militaires ontensuite commencé l’é-vacuation forcée.Voulant protéger sesbiens, Carl a décidé derester. Tous les gensvivant à l’étage au-dessus sont partis saufun, et celui-là est allévivre avec Carl chez luidans le quartier françaiscar l’ordre d’évacua-tion ne concernait quela périphérie de la ville.Vivre sous la loi martialen’était pas agréable. LesBlackhawks étaientbruyants et faisaientsans cesse des rondesà basse altitude. À troisheures du matin onentendait le tonnerredes Hummers au diéseldans les rues.

Il n’y avait toujours ni eau courante, ni électricité ni essence. Les mil-itaires ne distribuaient pasde matériel. Dans lesquartiers les plus pauvres,les policiers donnaient l’or-dre aux gens de partir. Dansles quartiers plus aisés, ilsn’étaient pas si agressifs. Lesgens quittaient la ville et nepouvaient pas revenir. Des

Il n’y a pas beaucoup de gros producteurs commerciaux de fruits etlégumes en Louisiane. Au sud de la Nouvelle-Orléans on retrouve l’indus-trie côtière de la trappe et de la pêche de crevettes. Au nord se trouvel’industrie agricole, surtout la canne à sucre. Le procureur général de l’É-tat de la Louisiane, Charles C. Foti Jr., a eu une idée avant-gardiste lorsqu’ilétait shérif : il a lancé un jardin hydroponique à la prison Orleans Parish,afin que les détenus puissent cultiver leurs propres fruits et légumes.L’ouragan a inondé une grande partie de la prison, et les prisonniers ontété évacués. On doute que le jardin ait pu survivre.

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Bredou

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foules marchaient vers le Superdome. Les yeux vitreux, transportantleur maigres possessions, ils marchaient, abandonnant certaines deleurs choses en chemin. La pression d’eau était revenue, et le dan-ger d’incendie s’était résorbé. La destruction était terrible, partout.

L’eau avait quitté le magasin de Carl. Il l’a aéré puis a installé des pan-neaux de bois, avant de quitter pour Houston pour quelquessemaines. À son retour, les services publics n’étaient toujours pasrétablis. Les gens installaient des tentes sur leur terrain, voulant sim-plement demeurer chez eux. Tant de gens ont tout perdu.

Vers la mi-octobre, Carl a commencé le vrai ménage du magasin.Sans électricité ni génératrice, il a commencé la transformation.Durant le grand ménage, il a pu faire quelques ventes. Des clientsfidèles qu’il connaissait depuis des années sont venus voir si toutallait bien. Certains sont venus de l’Alabama, du Mississippi et duTexas. Il est retourné à un horaire d’affaires régulier à la mi-novem-bre, n’ouvrant le magasin que durant les heures de jour... toujourssans électricité ni génératrice! Le service d’électricité n’a été rétablique le 15 décembre.

Carl a alors décidé d’augmenter sa publicité. Il a choisi une combi-naison de journaux locaux, de magazines de musique et d’an-nonces radio, et a récupéré son ancienne clientèle ainsi que denouveaux venus.Le magasin fonctionne maintenant à plein. Carl a de nouveauxemployés et certains qui y travaillaient déjà avant l’ouragan. D’autres

n’y sont plus car ils ont quitté la région. Les livraisons ont reprisrégulièrement en novembre, et arrivaient généralement à temps.Tous les services ont souffert car le personnel a été réduit de moitié.Plusieurs entreprises manquaient de main-d’oeuvre. Et bien sûr,comme le nombre de résidents a diminué, les ventes ont suivi. Lesaffaires ne vont pas aussi bien qu’avant la tempête, mais elless’améliorent!

Carl dit que l’économie remonte la pente. Pendant quelques mois,les gens étaient inquiets : ils attendaient de savoir si le gouverne-ment enverrait des fonds et s’engagerait à rebâtir les digues. Lesingénieurs de l’armée rebâtiront finalement les digues, et les ferontplus solides.

Ironiquement, toute cette destruction et tous ces déplacementsauront servi de catalyseur pour le renouveau et la croissance. Unbon exemple en est le système scolaire, qui, avant Katrina, étaitgravement délaissé. On manquait de manuels, et plusieurs écolesn’étaient pas dotés de systèmes de climatisation. Il y aura maintenantsuffisamment de manuels, et les écoles sont reconstruites avec dessystèmes de climatisation. Il est intéressant de noter qu’éty-mologiquement, en grec, le nom Katrina signifie « purification »...

Comme le dit Carl, « Nous devons garder l’espoir, car l’alternativen’est pas acceptable. La Nouvelle-Orléans sera reconstruitemeilleure qu’avant! »

URBAN ORGANICS, 2805 avenue Saint-Claude, NEW ORLEANS, LA 70117

États-Unis(504) 945-8845

CARL BARRETT, propriétaire

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INDUSTRIE

Bien que de nombreux citoyens espèrent désespérémentvoir les OGM (organismes génétiquement modifiés) dis-

paraître du marché, d'autres attendent toujours impatiem-ment la révolution promise il y a dix ans.Effectivement, il y a maintenant unedécennie que l'on découvrait la possibilitéde modifier ou de transformer des organ-ismes animaux, végétaux ainsi que desmicro-organismes. C'est en Europe qu'unepremière tomate aux gènes modifiés a faitson apparition. La tomate en questionavait été modifiée dans le but de ralentirson processus de mûrissement : il est eneffet possible de réduire ou de radier uneprotéine présente dans la plante de cer-tains fruits afin d'en retarder le vieillisse-ment. Suite à cette miraculeuse innovation,beaucoup ont cru au début d'un monde nouveau. Les OGMallaient mettre fin au problème de la famine, croyait-on.

Grâce au génie génétique, il est possible de s'ap-proprier le gène de l'ADN d'un organisme vivant,possédant des qualités convoitées, et de l'intégr-er à un autre organisme. Les barrières de l'impos-sible sont ainsi brisées et tout devient concev-able. Un univers quasi parfait, nous avait-on faitcroire. Mais au lieu d'une telle utopie, nous nousretrouvons face à des OGM qui seraient plutôt laclef de la destruction des écosystèmes. Bien queles agriculteurs soient avantagés par cettedécouverte génétique, à ce jour les OGM n'ontpas révolutionné le monde. Nous attendons tou-jours les tomates qui résistent mieux au froidgrâce au bagage génétique du poisson, lesplantes résistant à nos hivers glacials et quoid'autre encore.

Malgré le fait que le Canada soit l'un des plusgrands producteurs d'OGM au monde, il n'y a jusqu'à main-tenant que nos agronomes qui en ont vu les avantages.Effectivement, des semences issues du génie génétique sontaméliorées de façon à ce qu'elles produisent elles-mêmes leurspropres pesticides. Il en résulte que l'application d'herbicideest diminuée de façon considérable, ce qui amoindrit le travailet les coûts de production des exploitants agricoles.Cependant, les consommateurs n'ont pas vu leur factured'épicerie diminuer, la faim continue de faire périr un nombreincroyable d'enfants de par le monde, etc. Qui plus est, il sem-blerait que les regroupements de consommateurs, les paysétrangers et les associations environnementalistes tellesGreenpeace seraient les obstacles qui empêchent les produc-teurs d'OGM comme le puissant Monsanto de mettre enmarché de nouveaux produits.

Par conséquent, ce serait par crainte des réactions hostiles quel'entreprise californienne garde dans ses laboratoires certainstransgènes innovateurs. À dire vrai, Monsanto a proposé lacommercialisation d'un blé manipulé génétiquement, ce qui aété vigoureusement contrecarré par plusieurs associationstelles que « Paix Verte » et la National Farmers Union (l'UPA dela Saskatchewan). Cette dernière se sent menacée par une telle

apparition sur le marché. Elle craint de voir ses revenus dimin-uer. En fait, le blé étant une composante majeure de l'alimenta-tion des Canadiens, les consommateurs sont de plus en plus

préoccupés par leur santé et les dangersencourus par ces organismes génétique-ment modifiés. Les acheteurs semblentaussi inquiets du fait que l'étiquetage desproduits contenant des OGM ne soittoujours pas réglementé. Quant àGreenpeace, son mandat est de pro-téger les consommateurs ainsi que nosressources naturelles. De plus, lesmarchés étrangers ferment leurs portes àplusieurs produits canadiens parce qu'is-sus du génie génétique. Il est donc biendifficile d'accélérer la progression de larévolution dormante.

Pour certains, c'est la meilleure chose à faire, puisque les dan-gers sont bel et bien réels et leur potentiel dedestruction énorme. Ne serait-ce que lesdangers d'allergies. Il semblerait que derécentes études faites au niveau du fleuveSaint-Laurent auraient révélé la découverted'une forte contamination par des toxinesissues du maïs transgénique BT résistant à lapyrale (un parasite ailé). Qu'est-il appropriéde faire? Alors que les produits issus de latransgénèse sont de plus en plus populairesauprès des agriculteurs, les consommateurs,dans la mesure de leurs connaissances, enréclament de moins en moins. En fait, lemarché n'a d'autre choix que de respecter lademande. Est-ce une erreur? Peut-êtreempêchons-nous un réel avènement ou bienempêchons-nous un fléau mettant dans labalance notre existence même? En fait, les

points de vue sont extrêmement tranchés et les opinions con-troversées. Certains croient même que dans plusieurs annéestout ceci ne sera qu'une blague. Rappelons-nous la pasteurisa-tion du lait ou l'apparition du four à micro-ondes dansnos cuisines. Ne soulevaient-elles pas les mêmes craintes?

GM : pinions parallèles Par R. LaBelle

NORMALE OGM

Photos

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35VOLUME 1 - NUMÉRO 2 LE JARDINIER D’INTÉRIEUR

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36LE JARDINIER D’INTÉRIEUR VOLUME 1 - NUMÉRO 2

TECHNIQUES

Pour des végétaux fragiles comme les plantes carnivores et les orchidées,lorsque cultivées à l’extérieur, trop de soleil, surtout celui de l’après-midien plein été, peut s’avérer une expérience désastreuse. Ces végétauxnécessitent de savants équilibres entre lumière, humidité et température.Il est donc recommandé de leur construire un espace de culture spéci-fique à l’intérieur.Lumière

La lumière est fondamentale à la vie des plantes carnivores, qui demandent le plus souvent une lumière la plus« naturelle » possible, mais non brûlante. Sans cette lumière fondamentale, elles s’étioleraient, leur croissance ralen-tirait, leur feuillage blanchirait. De plus, leurs couleurs deviendraient fades, puis elles risqueraient même de brunir,sécher et mourir. C’est pourquoi j’ai consacré beaucoup de temps et fait beaucoup de recherches afin de créerun espace à l’environnement lumineux le plus adéquat.

J’ai commencé cette opération au début de l’été dernier dans une pièce de 3,65 sur 4,25 mètres. J’ai installé uncombo d’éclairage comprenant une ampoule à halogénure métallisé de 400 watts et une ampoule à haute pres-sion au sodium également d’une puissance de 400 watts. Cela me donnait une surface cultivable de 1,50 par 1,50mètres. J’ai ensuite ajouté une autre source de lumière produisant un éclairage de 400 watts au sodium en y vis-sant une ampoule Grolux à haute pression au sodium. Cela me permettait d’ajouter un mètre carré supplémentaireà la surface de culture initiale. Puis, j’ai surmonté le tout de deux fixations d’ampoules de 250 watts à halogénuremétallisé afin que la lumière puisse atteindre les parties de la chambre de culture trop faiblement éclairées (j’utiliseun luxmètre pour pouvoir déterminer le niveau de lumens par pied carré).

J’ai recouvert les murs d’un film blanc de Mylar de 2 mm d’épaisseur. Je cultive en pots posés sur des soucoupesavec un grand réservoir d’alimentation en solution nutritive sur le côté, dont le système d’irrigation/nutrition fonc-tionne au goutte-à-goutte (2 drips). Ainsi, j’avais à ma disposition les ¾ de la surface de la pièce pour y placermes plantes, avec en premier lieu les sarracénies et les dionées, placées le plus directement sous les sources delumière, alors que les autres variétés sont placées à des distances variables (voir le tableau ci-dessous).

À l’aide d’un luxmètre, je peux ainsi déterminer comment positionner les différentes variétés en fonction de lacombinaison de lumens par pied carré leur convenant le mieux :

Sarracénies 900-1000Darlingtonia 400 (Surprise! Elles sont mortes!)Népenthès 400-800 (sauf pour les Népenthes ampullaria, placées à 400 pied-bougie

dans un terrarium de 55 galons ou 208 litres)Droséras 200-900 (sauf les Droséras adelae à 200-300)Héliamphores 700-800 (dans un terrarium de 208 litres)Dionées 900-1000Grassettes (Pinguicula) 350-600Cephalotus 350-900 (dans un terrarium de 208 litres)Plantes arc-en-ciel (Byblis) 600-1000Sabots de Vénus (Paphiopedilum) 300-350Orchidées papillon (Phalaenopsis) 350-450Miltonias 350-400Oncidiers (Oncidium) 600-800Cattleyas 600-800

Ces combinaisons de lumens par pied carré sont plus basses que celles qui seraient nécessaires sous une serre àl'extérieur, mais la lumière artificielle demeure plus constante – puisqu’elle ne souffre pas des aléas d’un cielnuageux ou des passages de l’aube au plein jour et du plein jour au crépuscule. J’ai vraiment passé un grand boutde temps à positionner chacun des éclairages autant verticalement que horizontalement, de façon à distribuer levolume adéquat de lumen par pied carré en fonction des espèces.

Photos

: D.R.

Mettre au point une chambrede culture saisonnière

et des orchidéespour des plantes carnivores

Par James Vicari

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VOLUME 1 - NUMÉRO 2 LE JARDINIER D’INTÉRIEUR 37

TECHNIQUES

Humidité

L’avantage de construire cette chambre de culture en été réside dans le fait que l’intérieur d’une maison ou d’un apparte-ment n’a plus besoin d’être chauffé avec ces systèmes de chauffage soufflant qui font que l’air produit est trop chaud etsurtout trop sec pour être toléré par un népenthès. Peut-être que les grassettes l’apprécieraient, et encore… Cependant,avec les sarracénies et les dionées, l’atmosphère trop confinée risquerait de favoriser l’apparition de maladies. En hiver, ilserait préférable, en zone tempérée, d’installer la chambre de culture dans une véranda préalablement isolée de la lumièreextérieure, mais où règne une température maximale de 10 à 12° C (voir plus bas).

Afin d’assurer un parfait niveau d’humidité aux plantes, et plutôt que de perdre son temps en vaporisations répétées etpeu efficaces – cela risquerait même de diluer les gouttelettes des droséras et le nectar attractif des sarracénies – je con-seille de disposer les plantes sur une soucoupe remplie de billes d’argile, ou mieux encore, de pouzzolane (roche vol-canique). Cela facilitera l’évaporation d’eau et créera une humidité ambiante très bénéfique. Pour décupler les effets dece système, il faut s’assurer que le diamètre de la soucoupe soit bien plus grand que celui de la base des pots. Ainsi pourun pot de 15 cm de diamètre, il vaut mieux prévoir une soucoupe de 30 cm dans laquelle on s’assurera de toujourslaisser de l’eau. On peut aussi rapprocher les pots et leurs soucoupes au maximum afin de créer une évaporation naturellebénéfique à toutes les plantes.

L’utilisation d’un chauffage soufflant est à proscrire absolument, même à proximité relative de la chambre, afin d’éviter toutcourant d’air ou assèchement inopiné de l’atmosphère. Par contre en hiver, il faudra réduire, en même temps que la tem-pérature, la fréquence de l’arrosage et donc le niveau d’humidité ambiant. Cela permettra aux plantes d’accomplir leurnécessaire repos hivernal.

Température

Comme je viens de le mentionner, il est impératif de prévoir un hivernageadéquat en transportant la chambre de culture sous une serre isolée de lalumière ou dans une véranda aveugle peu chauffée. Les plantes maintenuesen « activité » risquent de s’épuiser. Cependant, certaines plantes tropi-cales comme les népenthès de basse altitude et les grassettes (pinguicula)ne nécessitent pas de ralentissement marqué de leur croissance et il estimpératif de les maintenir dans un environnement à la température stabletout au long de l’année.

Il n’est cependant pas interdit, comme je le fais, de mélanger des plantesaux besoins différents dans un même espace. Il est toujours aisé de lesdéplacer suivant leurs besoins ou suivant les saisons. De plus, des disposi-tifs éventuellement nécessaires pour la brumisation ou la ventilation peuventtoujours être installés dans une partie ou un côté de la chambre de culture.On peut ajouter dans la pièce un brumisateur à ultrasons qui créera unbrouillard artificiel en quelques minutes, le tout commandé par uneminuterie.

En résumé, pour les népenthès de basse altitude, on gardera une tempéra-ture minimum de 18° C, et puisque ces plantes sont élevées dans un ter-rarium, cela n’affectera pas la température ambiante minimale qui ne devrapas descendre en dessous de 13° C (népenthès de haute altitude, drosérasou utriculaires). Cependant, une grande majorité de plantes se contenteront,en période « active » (été) d’une moyenne de 25° C et en période « pas-sive » (hiver) de 5° C. Toutes les plantes carnivores supportent des températures au-dessous de 10° C, et peuvent résis-ter jusqu’à -5° C (mais pour un court laps de temps!). Les espèces les plus résistantes au froid sont Sarracenia purpureassp. purpurea, Drosera rotundifolia, Pinguicula vulgaris, Pinguicula grandiflora... Il faut savoir que l’ennemi numéro undemeure la température excessivement chaude. Et il est impératif de distinguer la température ambiante de la températuredu substrat à l’intérieur du pot. J’ai dû installer deux turbines d’extraction d’air pour redistribuer et rediriger la chaleur pro-duite par les ampoules et régulateurs et pour évacuer l’air chaud hors de la pièce.

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: Jessy Ca

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Sabots de Vénus

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TECHNIQUES

Solution nutritive

À l’extérieur et en milieu naturel, les plantes carnivores peuvent supporter des températures de plus de 40° C, mais à conditionque leurs racines soient au frais. De façon idéale, la température du substrat ne doit jamais dépasser 30° C, sinon les plantes noir-cissent, pourrissent, sèchent ou tout simplement meurent. En intérieur, la température idéale pour la solution nutritive tourneautour de 21° C. Maintenue à cette température, l’eau est assez chaude pour stimuler un bon niveau de croissance tout en restantsuffisamment fraîche pour assurer une circulation maximale de l’oxygène dans la masse racinaire. Plus la solution sera chaude,moins l’oxygène y circulera. Il est donc essentiel, sous des conditions d’éclairage optimales, que le niveau de circulation

d’oxygène soit maintenu et stable. Assurez-vous de conserver cettetempérature de la solution nutritive au même niveau jour et nuit, etd’autant plus en été bien sûr car elle peut être nettement influencéepar la température extérieure.

En règle générale, je conseille de renouveler la solution nutritivechaque semaine, ou toutes les deux semaines s'il le faut, la théorievoulant que plus souvent vous le faites, meilleurs seront les résultats.J’ai changé la solution chaque semaine car j’avais de grands réser-voirs, mais si vous disposez d’unités plus petites, les rinçages de lasolution nutritive peuvent êtres nécessaires tous les 3 à 5 jours. Unrécipient séparé peut alors s’avérer très utile pour mélanger la nou-velle solution, ou la faire transiter avant de l’injecter dans le réservoirprincipal.

Je ne donne pas ici ma recette de nutriments car chacun a sapréférence, mais sachez seulement que pour obtenir un bon résul-tat, une bonne combinaison de nutriments de croissance et de flo-raison est requise, ainsi que de bons additifs et boosters quiamélioreront votre ration quotidienne de nutriments, comme desenzymes naturels, des hormones naturelles, des vitamines et desbactéries bénéfiques.

Pour et contre

Voici ce que je peux dire en récompense de mes efforts (et mes dépenses!) :

Pour : 1. Autant de résultats que dans une serre... que je n’ai de toute façon pas d’espace pourcréer. 2. Meilleurs résultats sur toutes les carnivores, exceptées les darlingtonia qui n’ont pasrésisté longtemps malgré un arrosage intensif.3. La plupart des sarracénies ont fleuri deux fois durant l’été 2004, à cause des ampoulesau sodium (je crois). Elles passeront l’hiver sous la véranda pour leur période de dor-mance.4. Toutes les carnivores ont eu une croissance plus vigoureuse.5. Beaucoup de floraison sur les orchidées. Jusqu’en novembre, la plupart d’entre ellesfleurissaient encore.6. J’ai installé un fauteuil Lazyboy et un stéréo dans la pièce et j’adore passer mes journéesà y lire, surtout par temps nuageux.7. J’aime vraiment ce que je fais.

Contre : 1. Ma facture d’électricité a augmenté de 75$ par mois (pas seulement à cause del’éclairage, mais aussi parce que ça tirait plus sur le courant alternatif!).2. Les plupart des plantes avaient tendance à se dessécher assez rapidement, donc j’aiaussi dû faire face à une grosse consommation d’eau. 3. Je devais souvent arroser car le taux d’humidité dépassait rarement 50%. Il était très difficile de maintenir le niveau d’humiditéassez haut, surtout pour les népenthès. 4. Je n’ai pas tellement aimé la couleur des plantes et des fleurs sous les ampoules que j’ai utilisées. Sous les ampoules àhalogénure métallisé, elles ont tendance à tirer vers le bleu alors qu’avec les ampoules à haute pression au sodium, cela donneune dominante orangée plutôt bizarre. Imaginez le mélange des deux! Bien sûr, les couleurs sous des ampoules de la marqueGrolux uniquement n’auraient pas été très naturelles non plus, mais j’ai tendance à les préférer.5. La plupart de mes amis pensent que je suis fou. Je m’en fous!

Si je devais recommencer l’expérience, la prochaine fois je m’yprendrai plus tôt dans la saison.

J’espère que cela vous aidera!

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: Jessy Caron

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40LE JARDINIER D’INTÉRIEUR VOLUME 1 - NUMÉRO 2

TECHNOLOGIE

Lumière, on pousse!Par Paul Henderson

Des jardiniers intérieurs me demandent souvent ce qu’ils peuvent espérer comme récolte en utilisant plusieursampoules dites ordinaires, incandescentes ou halogènes au lieu d’ampoules de culture à halogénure métallisé et ausodium à haute pression. La réponse est simple : les ampoules incandescentes ne produisent pas assez de lumenspar rapport aux watts utilisés, et la récolte sera, avec ce genre d’ampoule, malheureusement décevante. L’explication,quant à elle, est un peu moins simple, alors lumière sur la lumière pour nous éclairer un peu! Le jeu de mot était facile,j'en conviens, mais le sujet n’en est pas moins sérieux, car la lumière, c’est le maître de cérémonie, le premier maillonde la chaîne, bref, c’est le PDG des plantes.

C’est la lumière qui dicte tous les autres paramètres : le poids final de la récolte, la quantité de ppm ou de CO2 àajouter, l’arrosage et les nutriments, le nombre de plantes dans le site, etc. L’art de jardiner se résume, pour moi, àapprendre à écouter la plante pour connaître ses besoins spécifiques en fonction de la lumière qu’elle reçoit... ce quiest loin d’être simple lorsque l’on est vraiment soucieux du rendement. Vous parler en profondeur de tous cesparamètres me prendrait sans doute plus de pages que n'en contient cette revue; c’est pourquoi dans cet article, jeme concentrerai uniquement sur la lumière.

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Mais qu’est-ce que la lumière? C’est le rayonnement émis par des corps portés à haute température. Lerayonnement est une radiation électromagnétique, qui se déplace dans

un mouvement ondulatoire (onde) à une vitesse de 299 792 458 km/s-1précisément. Élémentaire, mon cher Watson!Si l’on se rapporte au tableau 1, on y voit comment la chaleur (graduéeen Kelvin; le 0 de l’échelle Kelvin (on dit 0º K) vaut -273º C; c’est le zéroabsolu) détermine la couleur dominante de la radiation.Un exemple concret est celui du fer, qui, chauffé à 800º K devient rouge,à 1000º K devient jaune, et à 1500º K devient blanc. Ainsi les différenteslampes de culture possèdent différentes composantes qui chauffentpour produire des radiations. Lorsque le courant électrique passe dans le filament d’une ampouleincandescente, le filament en tungstène chauffe et produit de la lumière.C'est donc une radiation électromagnétique qui produit une onde. La distance entre deux crêtes successives du mouvement ondulatoire(onde) détermine ce que l’on appelle la longueur d’onde, qui estexprimée en nanomètres (nm). Le spectre visible par l’œil humain se rap-proche beaucoup de celui des plantes : notre œil voit les fréquencesentre 390 et 650 nm, notre vue maximale se situe entre 500 et 600 nm.Les plantes quant à elles absorbent la lumière émise entre 400 et 840 nm,avec deux pointes : une dans le bleu et l’autre dans le rouge. Voir letableau 2.

La lumière est aussi... Aussi et surtout, un flux de particules dénuées de masse, que l’onappelle photons ou quanta. La quantité d’énergie transportée par lesphotons est en fonction de la longueur d’onde. Ainsi, les photons delumière bleue ont plus d’énergie que ceux de couleur rouge.Ce sont les photons qui sont responsables de la photosynthèse. Plus il ya de photons qui bombardent ses feuilles, plus la plante produira desucre, donc meilleur sera son développement.

La plante a cependant des besoins spécifiques en photons, et n’accepteque les photons qui transportent la lumière se situant dans les longueursd’ondes de 400 nm à 700 nm.Cette zone du spectre électromagnétique s’appelle la Radiation Activede la Photosynthèse, souvent exprimée par son abréviation « PAR » (voirle tableau 3). C’est la lumière qui est utilisée par les plantes pour la pho-tosynthèse. La densité de ce flux photonique photosynthétique (PPF) esten fait la mesure la plus importante, mais la plus rare. Elle nous indiqueprécisément le nombre de photons/seconde produit par une lampe (PPFou PPFD).

Le flux photosynthétique (PPF ou PPFD)C'est la mesure du nombre de quanta légers (photons) dans la gammede 400 à 700 nm (PAR) dans un secteur et une quantité donnés detemps, nombre/espace/temps. Plus ce nombre est grand, plus le potentiel pour la photosynthèse aug-mente. L'unité est la micromole, photons/m2/seconde (µmole/m-2/s-1).

Une mole égale 6,02 x 1023 photons. Une micromole équivaut à 6 x 1017photons. On ne peut mesurer le flux photonique qu’avec des instru-ments de laboratoire très perfectionnés.

Les unités lux et lumenC’est pourquoi le lumen et le lux seront, et pour longtemps, les unitéspratiques pour exprimer les conditions lumineuses dans nos serres.1 lux = 1 mètre chandelle (l’intensité d’une bougie sur un mètre carré àun mètre de distance);1 lumen (l’intensité d’une bougie sur un pied carré) égale à plus au moins10 lux (système métrique).Le lumen et le lux expriment le flux lumineux général.Sachant que la lumière est « transportée » par les photons, il est logiquede dire que plus une ampoule émet de lumens dans le spectre de laration active de la photosynthèse (PAR), plus de « bons » photonsbombardent la plante et donc mieux la plante s’en porte. Certaines com-pagnies d’ampoules indiquent sur l'emballage les valeurs PAR, lumens, PPFou PPFD de l’ampoule, ce qui est très pratique lorsqu’il faut arrêter sonchoix sur une ampoule de qualité. Les ampoules détenant les plus hautesvaleurs dans les différentes unités seront les meilleures.

La photosynthèse en résumé Les feuilles sont composées de différentes cellules appelées pigments;ces pigments interagissent avec la lumière. Les principaux pigments sontles chlorophylles a et b, les carotènes, les phycobilines et les phy-tocromes. Dans le tableau 3, on peut voir comment les différents spec-tres de lumière affectent la plante dans son développement. Les dif-férents pigments transforment le flux photonique, à l’aide du CO2, enénergie chimique pour la plante.

Ensuite vient le processus de séparation du carbone; les amidons et lessucres sont alors produits. C’est dire que plus il y a de lumière sur laplante, plus elle produira. On n’a qu’à regarder les plantes qui ont pousséà l’extérieur pour comprendre que nos jardins d’intérieur ne font pas lepoids en matière de lumière.Le soleil a une intensité lumineuse d’environ 5 000 lumens au pied carré.

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VOLUME 1 - NUMÉRO 2 LE JARDINIER D’INTÉRIEUR 41

TECHNOLOGIE

1000 K

Température (en Kelvin)

Tableau 1 - La chaleur via la couleur pour les lampes HID

2000 K 3000 K 4000 K 5000 K 6000 K 7000 K

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Lumière 30 minutesaprès le lever dusoleil

Une heure aprèsle lever du soleil

Deux heuresaprès le leverdu soleil

Lumière de jourensoleillé

Lumière de journuageux

Pleine lune

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42LE JARDINIER D’INTÉRIEUR VOLUME 1 - NUMÉRO 2

Une ampoule de 1 000 watts placée à environ 65 centimètres au-dessusd’une table de culture donne environ 5 000 lumens au pied carré surcette table.

Mais voilà : la lumière du soleil est supérieure à la lumière artificielle; sonspectre est complet et le flux photonique photosynthétique est énorme.La lumière artificielle diminue de moitié son intensité pour chaque 30 cen-timètres de distance de sa source. Pour cette raison le choix d’une lampede qualité est primordial pour tout cultivateur désirant exploiter au maxi-mum son jardin intérieur.

L’efficacité des lampes Une bonne façon d’augmenter le flux lumineux est d’augmenter la chaleur.Mais cela prend beaucoup d’énergie (watts) pour chauffer du métal. Il enrésulte donc une perte d’énergie en chaleur dans la gamme de 1 000 nmet plus (infrarouge).

Une ampoule incandescente de 100 W a un bon spectre PAR, mais elleest très peu efficace, car elle émet seulement 1 750 lumens, et seulement10 watts dans le spectre PAR. Le reste est perdu en chaleur infrarouge.C’est pourquoi l’on utilise des lampes DHI (décharge à haute intensité)qui ionisent les gaz pour les chauffer et ainsi augmenter le flux photoniqueet lumineux.

Une ampoule au sodium à haute pression (HPS) produit énormément delumens, soit 140 000 lumens avec 1 000 watts, mais elle n’a pas unevaleur PAR très élevée. La plupart de sa lumière se situe dans les mauvaisesfréquences, soit trop de orange, presque pas de bleu et peu de rouge.Par contre, sa grande puissance compense les excédents de lumière etsaura faire le travail. La HPS est l’ampoule ayant le rendement le plus élevé.Le spectre des ampoules HPS ressemble plus à celui du soleil d’automne;il améliore l’induction de la floraison chez la plante lors du changementde stade, de la croissance à la floraison.

Il existe plusieurs entreprises qui ont développé des ampoules HPS avecun meilleur spectre, entre autres Hortilux et Philips. La durée de viemoyenne d’une ampoule HPS est de 24 000 heures. Elle maintient un bontaux de lumens jusqu'à la fin de sa vie, ce qui en fait un bon achat.

Les ampoules à halogénure métallisé (MH) sont moins efficaces en lumens(100 000 à 125 000 pour celle de 1000 W) que les HPS, mais leur spec-tre est plus complet, passant du bleu au rouge. Les ampoules MH

enduites de phosphore, dites « super MH » ont un spectre amélioré. Lacompagnie Sun Master est un chef de file dans le domaine de l’éclairageMH.

La durée de vie d’une MH est courte, de 12 000 à 20 000 heures. Mêmesi l’ampoule fonctionne toujours, les lumens, eux, auront chuté gravementaprès 12 000 heures d’utilisation. Généralement utilisée pour la crois-sance, l’ampoule MH est très bonne du début à la fin du cycle de vie desplantes. En fait, un compromis idéal sera un ratio de deux HPS pour uneMH en floraison comme en croissance, pour un spectre des plus com-plets.

Les néons possèdent un très bon spectre, mais sont peu puissants; pourcette raison on les utilise seulement durant la période d’enracinement desboutures et de germination des semences. Il existe des néons spéciale-ment conçus pour les plantes, qui produisent plus de lumière dans lespectre PAR. Mais sachez que tous les néons sont bons pour l’enracine-ment ou la germination, à l’exception des néons avec la désignation« Delux » qui sont moins puissants.

D’autres ampoules HID existent sur le marché, comme les lampes au mer-cure et au soufre. Les lampes au mercure ressemblent aux MH, mais ellessont moins efficaces. Les lampes au soufre quant à elles sont peut-être leslampes de culture de l’avenir, car leur spectre est excellent, mais ellesconsomment encore trop d’énergie pour leur rendement.

On me demande souvent s’il vaut mieux utiliser une ampoule de 1 000watts pour, par exemple, 20 pieds carrés de superficie cultivable ou trois400 watts dispersées sur le même espace. Une ampoule de 400 wattsémet environ 45 000 lumens; multipliez par 3 et cela vous donne135 000 lumens pour 1 200 watts. La lumière émise par l’ampoule de1 000 watts sera toujours plus intense que les trois 400 watts disperséesdans le même espace. De plus, les trois ampoules vous coûteront pluscher en électricité, car les ballasts pour les ampoules 400 watts consom-ment à eux seuls 70 watts en chaleur. Alors, plus de ballasts pour arriverà une même valeur, plus de watts perdus en chaleur, donc plus d’argentperdu.

Si votre budget vous limite à acheter une seule ampoule, optez pour uneampoule HPS haut de gamme. Les nouvelles ampoules haut de gammepossèdent environ 10% de plus de flux lumineux dans les spectres 430à 460 nm et 680 à 700 nm que les ampoules bon marché.

TECHNOLOGIE

Tableau 2

Spectre de la radiation active de la photosynthèse

Absorptionrelative en %

Longueur d'onde (valeurs en nanomètres)

100

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400 nm 500 nm 600 nm 700 nm 800 nm

Sensibilité de l'œil humain

Absorptionrelative en %

Longueur d'onde (valeurs en nanomètres)

100

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400 nm 500 nm 600 nm 700 nm 800 nm

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Photos

: Jessy Ca

ron, Sylvania & D.R.

Osram Sylvania HID

Sylvania Lumalux HID

TECHNOLOGIE

Si votre budget vous limite à acheter uneseule ampoule, optez pour une ampoule HPShaut de gamme. Les nouvelles ampouleshaut de gamme possèdent environ 10% deplus de flux lumineux dans les spectres 430à 460 nm et 680 à 700 nm que les ampoulesbon marché.

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44LE JARDINIER D’INTÉRIEUR VOLUME 1 - NUMÉRO 2

Un produit testé : l’ampoule Agro-Lite XT de PhilipsIl s’agit d’une ampoule au sodium à haute pression (HPS) de1 000 watts au spectre PAR amélioré. C’est une lampe àdécharge à haute intensité Céramalux. Cette lampe améliore lacroissance et le développement des plantes.

Elle contient 10% de micromoles de plus que le modèleC1000S52 de Philips, ce qui améliore le flux photonique de laphotosynthèse. L’ampoule Agro-Lite XT procure de réelsbénéfices lors la croissance des plantes, ainsi qu’à la floraison.Sa durée de vie est de 24 000 heures et plus, et elle estgarantie deux ans. Elle a un excellent maintien du flux lumineuxpendant toute sa vie.

Ses caractéristiques sont les suivantes :

Lumens : 145 000 lumens, 145 lumens par watts;Couleur de 2100 K;Effet d’ombre atténué;Lampe économique puisqu’il y a plus de lumens et de micro-moles pour chaque watt utilisé, donc moins de lampes pourun même éclairage;Bas taux de mercure par souci pour l’environnement;Démarrage fiable tout au long de sa vie. Les lampes Agro-LiteXT de Philips échouent moins souvent que les autres;Qualité Philips, spécifications et dimensions contrôlées; 25 à 30 % de l’énergie électrique est convertie en radiationélectromagnétique dont les fréquences se situent entre 400 et700 nm;La technologie Alto permet une performance maximale tout en

minimisant l’utilisation de mercure dans ces lampes.

Fiche technique

Puissance : 145 000 (145/W)Longueur de l’ampoule : 381 mm Socle de lampe : MogulWatts : 1 000 WDurée d’utilisation : plus de 24 000 h.Voltage : 260 VCouleur : 2100 KCRI : 25Forme de l’ampoule : E25

Il est à noter qu’il ne faut l’utiliser qu’avec un ballast S52.

TECHNOLOGIE

Tableau 3 - Le spectre et les p lantes

Couleur

Mort des plantes.Lésion cellulaire.

Chaleur, en trop grande quantité peut être nocive!

Allongement marqué des cellules etélongation excessive des tiges (étiole-ment).

Le vert n'a pas une grande influence, il estréfléchi par le vert des feuilles.

Synthèse de la chlorophylle.Activité photosynthétique maximale.Croissance et allongement destiges.Développement des semis.Germination.

Synthèse de la chlorophylle.Activité photosynthétiqueintense. Inhibition de l'élon-gation cellulaire, ce qui pro-duit des plantes fortes etvigoureuses.

280 nm

315 nmUltraviolet

Violet

Bleu

Bleu vert

Vert

Orange

Rouge

RougeSombre

Infrarouge

Long

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ULT

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100 nm

390 nm

430 nm

650 nm

730 nm

800 nm

1000 nm

570 nm590 nm

470 nm500 nm

Lumièredu soleil

Antenne entungstène

Tube à déchargehaut, pressiond'emplissage

(xénon)

Supportsrobustes

Socle Mogul

Lampe au sodium à haute pression, 1000 WFormat E25

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AVANT

APRÈS

Évolution de la lampe MH 1000 watt

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ns : So

larM

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Eye

lighting

BT56 BT37 T25

L'index de rendu des couleurs (IRC) permet de mesurer la préci-sion avec laquelle une source lumineuse artificielle rend lescouleurs. Vous pouvez ici voir la différence entre une lampe faitepar Eye Lighting et une lampe à halogénure métallisé tradition-nelle.

Lampe Eye ColorArc 3000 K de Eye

Lighting, recom-mandée pour la

culture.

Les lampes SolarMax deRambridge ont été réduitespour convenir à la plupartdes socles de lampes horti-coles.

CRI 96 - Eye Color Arc

CRI 65 – Halogénure métallisé

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Photos

: Jessy Ca

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Nos meilleures photos partagées

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Ficus elastica

GALERIE

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Photo : Jam

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60LE JARDINIER D’INTÉRIEUR VOLUME 1 - NUMÉRO 2

Photos

: vieux ban

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TECHNOLOGIE

Il existe deux types de ventilation : la ventilation de refroidissementet la ventilation de recirculation. La ventilation de refroidissement faitappel à l’air extérieur afin de diminuer la chaleur ambiante, rehausserle taux de CO2 et diminuer le pourcentage d’humidité. La ventilationdite de recirculation est une méthode qui permet d’obtenir desconditions plus uniformes pour les trois facteurs précités.

La ventilation, un incontournableen culture intérieure

Par Jessy Caron

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Photos

: Jessy Ca

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c.TECHNOLOGIE

La ventilation de refroidissement

Pour refroidir l’intérieur d’une serrequi surchauffe au soleil ou en rai-son de l’éclairage artificiel, on peutprocéder selon deux techniques :

le système dynamique avec des venti-lateurs, offrant une ventilation forcée ou lesystème passif avec des structuresouvrantes, offrant une ventilation naturelle.Une combinaison des deux peut égalementêtre satisfaisante.

La première méthode d'utilisation du sys-tème dynamique consiste à ventiler enextrayant l’air à une extrémité de la pièce età injecter de l’air par l'autre extrémité, à tra-vers une ouverture deux fois plus grande. L’entrée d’air se situesi possible du coté des vents dominants. L’installation de mous-tiquaires sur les entrées d’airempêche ou réduit l’entrée de cer-tains insectes nuisibles à vos cul-tures : thrips, pucerons, aleurodes,etc. Ces moustiquaires offrent unecertaine résistance à l’air entrant,d'où l'entrée deux fois plus grandeque la sortie.

La deuxième méthode d'utilisationdu système dynamique est la venti-lation à pression positive. Plutôt qued’extraire l’air chaud de la serre, cesventilateurs pousseront l’air frais del’extérieur vers l’intérieur. Placésdevant l’entrée d’air, ces ventilateurspeuvent donner sur un tube depolyéthylène perforé par endroits,permettant une distributionadéquate de l’air.

À un coût plus élevé, selon lagrandeur de votre espace de cul-ture, l’utilisation d'un climatiseurpeut être une option. Tout enapportant de l’air frais, il contribue àla rotation de l’air.

Voyons maintenant la méthode de ventilationpassive. Dans ces serres, l’air chaud est expul-sé passivement par la pression atmosphériquevia un toit ouvrant (de 15 à 25% de la super-ficie sont nécessaires), commandé par unordinateur de contrôle. L’entrée d’air s’ef-fectue par les cotés de la serre, causant unimportant brassage qui provoque l’évacuationde l’air chaud, ainsi qu’une rotation d’air per-mettant d’assécher le feuillage, ce qui limite lapropagation de maladies fongiques.

La ventilation de recirculation

Cette ventilation est aussi importante que laventilation de refroidissement. Grâce à son

action asséchante au niveau du feuillage, elle joue un rôle majeurdans la prévention des maladies fongiques. Comme mentionné

plus haut, on peut l’effectuer àpartir d’un tube répartissant l’airuniformément à partir de l’entréed’air, mais à moindre coût, onpeut disposer quelques ventila-teurs soufflant à l’horizontale. Ona surnommé ce système HAFpour horizontal air flow. Ce sys-tème est plus efficace que lesventilateurs de plafond, du moinssi les ventilateurs sont bien dis-posés.

La ventilation est un incontourn-able qui ne devrait jamais êtrenégligé. Avec de bonnes straté-gies culturales, vous ne pouvezqu’arriver à de bons résultats.

Sur ce, bonne culture.

Tuyau Tuyau « Power fan »

VOLUME 1 - NUMÉRO 2 LE JARDINIER D’INTÉRIEUR 61

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Les agavacées forment une famillede plantes dont le nom provientprobablement de l’agave. Selon lamythologie grecque, Agavé, estl’une des Ménades, ces « femmespossédées » aussi appeléesThyades (« inspirées ») ouBacchantes (« femmes deBacchus ») qui célèbrent le cultede Dionysos alors qu’elles sont enétat d’ivresse. Agavé apparaissaitlors de la clôture du culte de cedernier, lié au vin, et on sait parailleurs que l’agave produit un sucqui permet de fabriquer une bois-son alcoolisée : la tequila! Du vin àla tequila, il n’y a qu’un pas… Mais,le nom des agavacées provientplus certainement du grec « agavos »qui signifie « admirable ». Lesagavacées sont de magnifiquesplantes grasses exotiques, ou succu-lentes en rosette, aux feuilles char-nues, coriaces et épineuses. Voiciun petit aperçu de toute la famille!

62LE JARDINIER D’INTÉRIEUR VOLUME 1 - NUMÉRO 2

GLOSSAIRE BOTANIQUE

CLASSIFICATION DES PLANTES INTÉRIEURESPar Jessy Caron

Photos

: Jessy Ca

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2 – LES AGAVACÉES

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VOLUME 1 - NUMÉRO 2 LE JARDINIER D’INTÉRIEUR 63

GLOSSAIRE BOTANIQUE

Agave : Plante grasse résistante à la sécheresse en forme derosette. Les feuilles sont effilées et sont souvent bordées de dentsacérées. Les petites espèces prennent jusqu’à 10 ans pour fleurirtandis que certaines mettent jusqu’à 40 ans. Ne fleurit qu’une seulefois pour ensuite être sénescent, laissant place aux rejets afin deprocréer l’espèce. BD, S, IRE, Zones 9-12.

Beaucarnea Recurvata (elephant foot tree) : LesBeaucarnea comportent environ une vingtaine d’espèces d’arbreset arbustes. En provenance des régions sèches du Mexique, cemagnifique arbuste peut atteindre jusqu’à 10 mètres. Sa tige estdressée, à base renflée, quasi sphérique. Une panicule de fleursblanches est possible pour ce qui a trait à la floraison, cependanttrès rare à l’intérieur. Feuillage simple avec alternance de lancéoléesminces à bords lisses. Les feuilles sont arquées vers le bas. Trèsintéressante comme plante isolée dans les intérieurs de type moderne.BD, CS (40% et moins d’humidité), S, IRE, MR Zones 9-12.

Beschorneria : Les Beschorneria comportent environ dixespèces. En forme de glaive, leur feuillage est de couleur vert-gris à

vert-bleuté. Leur élégance vient du bouquet de fleurs tubulairescharnues, variant de vert pâle à rosâtre, en épis ou paniculesarquées et souvent dissimulées jusqu’à l’épanouissement completpar les larges bractées rouge rosé qui se chevauchent. BD, S, MR,MD, Zones 9-12.

Cordyline : Les cordylines comportent environ 15 espèces d’ar-bustes et de petits arbres ressemblant vaguement à des palmiers. Cegenre ressemble énormément aux dracæna par leur port et leurfeuillage. Ils se distinguent cependant par leurs petites fleurs enétoiles groupées en grandes panicules. Ils ont aussi un rhizomesouterrain. SR, BD, S, MO, MB, Zones 9-11.

Dracaena Marginata (dragonnier) : Les dracæna comportentenviron 40 espèces d’arbres et d'arbustes à feuillage persistant.Dressée sur une seule tige, la plante peut atteindre jusqu’à quatremètres de haut. Son feuillage est étroitement lancéolé et sessile, dis-posé en rosettes autour de la tige. Les feuilles sont d’un vert foncéà marge rouge. Fleurit en panicule allongée verdâtre à jaunâtre maistrès rarement à l’intérieur. Surtout utilisée pour donner un effet de

hauteur car elle n’est pas très large. Croissance plutôt lente. BEI ouMO, MM et MD (lorsque de nouveaux plants se forment à la basedu plant mère), CS (45-50% humidité), S2A, Zones 10-12.

Dasylirion : Les dasylirions comportent environ 18 espèces.Apparentées aux yuccas, ces plantes ont de grandes feuilles étroiteset épineuses d’environ un mètre. De ces glaives bien établis jaillirontd’étroites panicules pouvant atteindre au moins 3,5 mètres de hautet produisant de petites fleurs blanches crémeuses. Les dasylirionssont des plantes dioïques, c'est-à-dire que les fleurs mâles etfemelles ne se retrouvent pas sur le même plant. BD, CS, S.

Photos

: Jessy Ca

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Furcraea Foetida (Mauritius hemp) : Étroitement lié à l’agave,il comporte environ 12 espèces de vivaces à rosettes terminales defeuilles en forme de glaives charnus. Des fleurs en clochettesodorantes vertes à cœur blanc paraissent en panicules géantesjusqu’à 9 mètres de haut. Des bulbilles paraissent souvent entre lesfleurs. S, BD, IRE, MB.

Hesperaloe : L’hesperaloe comporte 3 espèces de plantesapparentées aux yuccas. Il développe un système radiculaire bienprofond lorsque planté à l’extérieur. Les feuilles sont épaisses etlinéaires avec les bords fibreux. Certaines de ses fibres s’endétachent sous forme de poils vrillés de couleur grisâtre oublanche. Ils déploient des fleurs en épis tubulaires plus ou moinsretombants. CS, BD, SA, Zones 7-11.

Nolina : Vivaces, arbustes ou petits arbres persistants apparentésaux yuccas. Certains présentent une écorce liégeuse épaisse sur unebase renflée montant sur un tronc effilé surmonté de longues feuillesétroites retombantes. La plupart fleurissent à l’état adulte en longspanicules caractéristiques. Quelques espèces connues jusqu’àprésent figurent parmi les Beaucarnea. BD, IRE, MR.

Phormium : Surtout utilisés pour l’effet extraordinaire de leur feuil-lage vertical raide, les phormiums comportent 3 espèces de plantesnéo-zélandaises formant des touffes plantureuses surmontées depanicules de fleurs aux allures exotiques. Les grandes feuilles sontrayées de divers coloris allant du vert foncé au jaune vert en passantpar les panachures. MD, SF.

Sanseveria trifasciata « laurentii » (Langue de belle-mère) :Cette plante à la croissance lente peut atteindre jusqu’à 1,2 mètreavec son port très dressé en forme de rosette. Son feuillage enforme d’épée lui donne fière allure tout en étant raide, épais et char-nu. Les feuilles sont lustrées de couleur vert foncé marbré de vertclair et possèdent des marges jaunes. La floraison est odorante lanuit de par sa grappe allongée d’un vert blanchâtre qui n’est cepen-dant pas très fréquent. S, S2A, CS (25-30% humidité), IRE, MBF,Zones 10-12.

64LE JARDINIER D’INTÉRIEUR VOLUME 1 - NUMÉRO 2

GLOSSAIRE BOTANIQUE

Photos

: Jessy Ca

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Légendes :

S : soleilMO : mi-ombre O : ombreBEI : bon éclairage indirect

SA : sol bien aéréSH : sol humideSE : sol secSF : sol fraisBD : bien drainéSR : sol riche ou fertile

CF : climat fraisCS : climat secCH : climat humide

MB : multiplication par boutureMBF : multiplication par bouture de feuillesMD : multiplication par divisionMM : multiplication par marcottageMR : multiplication par rejet

S2A : laissez sécher entre 2 arrosagesTSE : très sensible aux excès d’eauIRE : diminuer l'arrosage et la fertilisation l’hiverTEE : diminuer la température l’hiver

LUMIÈRE

SOL

TEMPÉRATURE

REPRODUCTION

ARROSAGE

Mise à jour 2009 : En classification phylogénétique APG III (2009), la famille des Agavacées est invalide et ses genres sont incor-porés dans la famille des Asparagaceae, sous-famille des Agavoideae. D’autre part, le Phormium appartient, selon cette nouvelleclassification, à la famille des Xanthorrhoeaceae.

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AGRO SUNGRODANGREEN AIREYEWIGGLE WORMFOXFARMSUPERTHRIVEBIO NOVANUTRIDIPPLUG’N’GROWHARVEST MASTERVENTUREPHILIPSAGRO BRITESUNLEAVES

PAR GROACTIVE AIRHYDROFARM LIGHTINGAMERICAN AGRICULTUREGENERAL HYDROPONICSEARTH JUICE ORGANICSHYDRODYNAMICS INTERNATIONALB’CUZZ ATAMI TECHNOLOGIESAMERICAN HYDROPONICSSOIL SECRETSHANNA INSTRUMENTSMILWAUKEE, THE TESTER SPECIALIST!OZONE ENVIROMENTAL

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66LE JARDINIER D’INTÉRIEUR VOLUME 1 - NUMÉRO 2

GLOSSAIRE BOTANIQUE

Photos

: Brun

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Les magnifiques cactus, si faciles d’entretien, les connaissons-nous vraiment? C’est une famille de plantes àchlorophylle comme les autres, ou plutôt... pas du tout semblable aux autres. Qu’est-ce qui les différencie?D’abord le climat sous lequel elles prospèrent, puis leurs conditions sous ce climat : l’humidité presquenulle dans leur environnement, la chaleur suffocante et la luminosité trop élevée pour bien des plantes quidemandent cependant un ensoleillement direct. Comment une plante, au départ physiologiquementcomme les autres, a-t-elle pu s’adapter à ces conditions?

Premièrement, la plante s’estgorgée d’eau. La raison en estbien simple : la plante se créedes réserves à long terme parceque la pluie n’est pas monnaiecourante dans son milieu déser-tique naturel; elle doit donc seconstituer un « réservoir » enemmagasinant l’eau lors descourtes périodes de précipita-tions, nuits fraîches et rosée dumatin. Malgré leur caractère mini-maliste, ces plantes apparaissent

aussi comme très alléchantes pour les herbivores du désert qui, eux, ne demandent rien de mieux que detrouver des plantes qui les abreuveraient en eau tout en les nourrissant. Face à leurs consommateursdésignés, les cactées se retrouvaient face à un plus grand problème : aucun moyen de défense.

C’est à la fois pour se protéger et pour éviter le desséchement qu'elles ontmodifié leurs feuilles, les rendant plus rigides, résistantes à l’intense lumi-nosité du désert et à la force des vents qui ont, eux aussi, tendance àassécher les feuilles, ce qui provoque la dessiccation du feuillage. Unetransformation piquante s’il en est! Voilà, les épines allaient naître, résolvantainsi deux ou trois problèmes : la résistance face aux intempéries, l’évapo-transpiration au niveau des stomates et la dissuasion des animaux trop per-spicaces. Pour ce faire, les feuilles ont rapetissé au courant des milliers d’an-nées de leur évolution, ne conservant plus que leur nervure principale. Enpratique, on peut constater que toutes les épines ou aiguillons partent vrai-ment d’un bourgeon, ce qui consolide la théorie qu'elles étaient à l'originebel et bien des feuilles. De ces écailles de bourgeons ainsi transformés peu-vent sortir des feuilles modifiées, de nouvelles pousses, des fleurs, et mêmedes racines; c’est le début de la croissance de tout chez les cactées.

Dans la catégorie des plantes grasses, on retrouve les cactées, les euphorbes, les agaves et les succulentes.

Les cactées (plantes grasses,succulentes et cactacées) :de tous bords, tous côtés!

Par Louis-Philippe Rodier

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Les feuilles modifiées : légende ou réalité?

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Pour différencier les cactées des euphorbes qui leur sont sem-blables, on peut utiliser plusieurs méthodes.

* La première consiste à observer le nombre d’aiguillons sur lesaréoles. Dans le cas des euphorbes, elles y figureront par multiple dedeux, et dans le cas des cactées, elles existeront plus souvent parmultiple de trois. On appelle aréoles les petits coussinets sur lesquelsreposent les aiguilles. On peut aussi distinguer plusieurs sortes decactées selon la forme de leurs aiguilles : aiguilles aciculaires, enhameçon ou en harpon par exemple. Les euphorbes quant à ellessont caractérisées par la présence d’épines. Les agaves, elles, sontmunies de dents acérées, souvent sur des tiges en forme de glaive.

* Sinon, autre méthode : on peut casser des aiguillons à la hauteurdes aréoles jusqu’à uncertain âge. Lorsqu'ils seforment, les aiguillons sonttendres et souples. Envieillissant, ils se courbenten s’asséchant. Ils sontalors beaucoup plus durs.N’ayez crainte, comme ils’agit d’une feuille modi-fiée, il n’y aura pas deblessure importante,donc celle-ci devrait biencicatriser. Si la plante estbel et bien une

euphorbe, il y aura sécrétion de latex à l’endroit de la blessure. Si laplante est plutôt une cactée, il n’y aura pas de sécrétion majeure,mais une blessure propre.

* Une dernière façon de les distinguer consiste à observer un cer-tain détachement des vieilles épines à partir de la base du plant,venant avec l’âge, tandis que les autres plantes à aiguilles telles leseuphorbes les conserveront.

Voilà! Bonne culture des cactées, ainsi que des euphorbes, et surtout,bonne saison de floraison, si difficile à obtenir avec les cactées.

Page 68: Magazine Le Jardinier d'intérieur — Volume 1, Numéro 2 (Réédition)

68LE JARDINIER D’INTÉRIEUR VOLUME 1 - NUMÉRO 2

ÉQUIPEMENT

Le coir : qu’est-ce c’est?

Les fibres entourant la coque de la noix de coco, et en particulier la par-tie la plus externe qui donne son aspect au fruit mûr, ont un nom spéci-fique que l’on retrouve souvent dans les catalogues ou ouvrages con-sacrés à l’hydroponie : le coir (ou fibre de coco). Que ce soit pourfabriquer des brosses, des cordes, des matelas, des paillassons et biensûr un excellent substrat de culture, le coir remplit des fonctions de résis-tance, de stabilité et de grande capacité à retenir l’eau, ce dernier aspectétant primordial en hydroponie.

La structure fibreuse du coir est singulière. En effet, il est composé de cel-lules fibreuses individuelles dont la morphologie est étroite et en creux.Ces cellules sont fermées par des parois cellulosiques, la cellulose étantun glucide polymère du glucose (ou polysaccharide de glucose) quiconstitue un des éléments majeurs de la composition des végétaux et dubois. Il va sans dire que l’exploitation de la cellulose à des fins industriellesest vaste, s’immisçant dans des domaines comme la pâte à papier oul’alimentation.

Avant la maturité du fruit, les cel-lules du coir sont claires, quasi-ment transparentes, puis lorsquele processus de vieillissement semet en marche, le fruit mûrit etune légère couche de lignine sedépose sur ses parois externes,l’aspect des fibres devenantalors plus dur et jaunâtre. Àmaturité complète du fruit, ellesévoluent vers le marron, donnantainsi au fruit sa couleur définitive.À ce stade final de la croissancedu fruit, les fibres de coir conti-ennent plus de lignine et moinsde cellulose que celles de ces concurrentes, les fibres de lin ou de cotonqui, bien qu’elles soient plus résistantes, demeurent moins flexibles.

La fibre de coir en elle-même se présente comme un petit fil très court(pas plus d’un millimètre) et au diamètre microscopique variant de 10 à20 micromètres. Il va sans dire qu’avant maturité du fruit, les fibres encoreblanches sont encore plus fines. La douceur de leur constitution à cemoment de croissance les rend aussi plus fragiles et quasimentinutilisables avant l’apparition de la lignine dans leur composition.L’une des caractéristiques majeure de la fibre de coir réside dans sonétanchéité relative qui lui permet, entre autres, d’être une des rares fibresnaturelles à opposer une résistance à l’attaque de l’eau salée et à l’éro-sion qui en découle. Cette étanchéité permet aussi la rétention de l’eau,donc des éléments nutritifs en jardinage.

Bref historique

L’extraction de la fibre de coir est réalisée par concassage des coques denoix de coco; la matière résiduelle ainsi obtenue est appelée tourbe decoir (ou tourbe de coco). Selon les connaissances actuelles des histo-riens, on retrouve une origine écrite de la fabrication d’une telle tourbeautour du XIe siècle. Des commerçants arabes de cette époque auraienten effet consigné lors de l’un de leurs voyages la description détaillée dela fabrication d’un matériau particulier à partir de la réduction en tourbedes coques de noix de coco. Marco Polo viendra surenchérir peu après,vers 1290, en rapportant une méthode similaire d’extraction et de trans-formation du coir. Pendant près de dix siècles, ce procédé rapporté enOccident des pays où poussent les cocotiers n’a pratiquement pasévolué. Il faudra attendre la révolution industrielle pour qu’on appliquecette découverte à de nouveaux domaines tels que le cordage de navi-gation, le rembourrage de matelas ou l’armature de sièges et fauteuils.

Par contre, on peut dater précisément l’apparition de la tourbe de coircomme substrat de cultureen horticulture. En effet, c’esten 1862 en Angleterre qu’unbotaniste nommé JohnLindley (1799-1865) entrepritdes expériences de culturesur ce substrat. Égalementhorticulteur et secrétairegénéral à la Royal HorticulturalSociety, il profitait de l’institutpour mener à bien sesrecherches. Si elles furentponctuellement concluantesdans les jardins à l’anglaise dela Royal Horticultural Society,elles le furent beaucoupmoins appliquées à plus

grande échelle, car le processus de fabrication de l’époque n’était pasassez stérile pour pouvoir préserver la tourbe de coir d’éléments résidu-els internes indésirables. Ces substances nuisibles pourtant présentes àl’état naturel affectaient beaucoup certaines cultures et la technologie nepermettait pas de savoir précisément quel composant créait des dom-mages.

Puisque la qualité même du coir semblait être en cause, les recherches deLindley sont restées vaines à l’époque et l’utilisation de la tourbe de coiren agriculture est rapidement tombée en désuétude avant même d’avoirconquis quelque notoriété que ce soit. Une longue période d’ignoranceet de mise à l’écart a alors débuté s’étalant sur plus de cent ans. Puisgrâce à l’avancée technologique et surtout à de nouvelles méthodesd’analyse et de séparation des composants du coir, on en revenu à

Le coir:Par Bruno Bredoux

substrat de culture naturel

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Page 69: Magazine Le Jardinier d'intérieur — Volume 1, Numéro 2 (Réédition)

VOLUME 1 - NUMÉRO 2 LE JARDINIER D’INTÉRIEUR 69

ÉQUIPEMENTPhotos

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ics & D.R.

reconsidérer ce dernier comme potentiel substrat de culture. En fait,les chercheurs en ont même fait dans le dernier quart du XXe siècle,l’un des substrats de croissance les plus utiles en agriculture intérieure.Des pays comme la Suisse et la Hollande n’ont pas hésité à produiretrès tôt des cultures dans ce type de substrat et les résultats ontdépassé les espérances tout en clouant le bec aux détracteurs du coir.

L’application à l’hydroponie et la solution contre les particules indésirables

Ce sont d’abord les rosiers qui ont eu l’honneur de pousser dans lecoir. En effet, à partir de 1986, plusieurs compagnies européennes deproduction de roses avaient fait le constat que le coir offrait un terrainde développement idéal pour les racines des rosiers. Cependant, ce

qu’on pouvait obtenir avec les rosiers nes’appliquait pas forcément aux autres végé-taux. À cette époque encore, la qualitéintrinsèque du produit laissait à désirer etde nombreux agriculteurs enthousiasméspar les résultats obtenus avec les rosiers secassèrent les dents, sans parler de leursinvestissements, sur d’autres cultureshydroponiques plus délicates. Le manquede constance énorme de la qualité du coirà l’époque, ainsi que des lacunes dans lechoix des cultures appropriées faillirentannoncer une seconde mort pour le coiraprès l’insuccès de Lindley.

Un renouveau eut lieu en 1993. Le marché hydroponique de l’époqueétait saturé par la fibre de sphaigne, la laine de roche ainsi que d’autressubstrats de croissance encore plus grossiers. L’industrie hydro-ponique cherchait une alternative. La fibre de coir revint sur le devantde la scène et les recherches, analyses et expériences s’appro-fondirent. Cependant, cela prit encore deux à trois ans avant d’obtenirun produit commercialisable stable, écartant certains des problèmesrécurrents engendrés par le produit chez certains types de culture. Lepremier substrat de coco à base de fibres de coir fut lancé en 1996en Allemagne et l’année suivante aux Pays-Bas. Depuis, le développe-ment de ce marché, la stabilité du produit, sa facilité d’utilisation en ontfait un grand succès. Grâce à nouveau procédé de compostageécologique contrôlé de bout en bout, on obtient un produit « résidu »lors de la transformation qui est exempt des particules indésirables et

Tourbe de coco

Champ d’exploitation

Mélange de coir et de perliteFibres de coco

Le premiersubstrat de cocoà base de fibresde coir fut lancé

en 1996 enAllemagne et

l’année suivanteaux Pays-Bas.

La tourbe de coco estun médium de culture

renouvelable.

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70LE JARDINIER D’INTÉRIEUR VOLUME 1 - NUMÉRO 2

ÉQUIPEMENT

néfastes aux cul-tures. Cette inno-vation permetl’obtention d’unproduit de hautequalité qui faitaussi le succèséconomique etla réputation depays tels quel’Inde, le Viêt-Nam ou le SriLanka, premiersp r od u c t e u r smondiaux.

Les caractéristiques de la culture dans le coir

La tourbe de coco est un médium de culture renouvelable. Ainsi avec unpetit pain de fibre de coco compressé, on peut obtenir, une foishumidifié, un rectangle de culture équivalent à un contenant de 7 litres.Avec ce ratio, on peut considérer qu’un pain de 5 kg offrira une « sur-face » de culture équivalente à 60 litres. En irriguant le substrat de cocogrâce au système de culture du goutte-à-goutte, on obtient une meilleureaération du substrat tout en irriguant moins fréquemment. Selon certainesétudes, on a constaté que l’irrigation par principe du goutte-à-goutte enune seule fois par jour pouvait conduire à une aug-mentation de l’oxygénation des racines évoluantdans le substrat de fibres de coir de l’ordre de 3%de plus qu’avec un autre système hydroponique.L’oxygénation, indépendamment de l’action del’eau, est vitale pour le système radiculaire desvégétaux. Une bonne oxygénation réduit lademande d’apport en nutriments, accélère la priseet l’extension des racines, favorise l’assimilation del’eau par la plante et par conséquent diffuse lesnutriments à meilleur escient.

Certains fabricants ont prélavé leurs cubes defibres de coir avec de l’eau salée pour leurattribuer une meilleure rétention. Pour ce type deproduit la conductivité électrique de l’eau qui cir-cule dans le système devra se situer autour de250 ppm plutôt qu’autour des 1 000 ppmhabituellement recommandés pour ce genre deproduit. Il faut être vigilant car une conductivitéélectrique trop élevée dans le substrat de cocopeut causer des dommages et des brûluresirréversibles à vos plantes. Afin de limiter unaccroissement incontrôlable du niveau de conduc-tivité électrique de la solution nutritive, il est recom-mandé de rincer votre système hydroponique avec une eau dont le pHoscille entre 5,3 et 6,2. Pour démarrer un cycle de croissance initial opti-mal, il faut préserver l’humidité dans la pièce et des températures variantentre 20 et 25°C, par la suite la température peut varier entre 18 et 30°Csuivant le type de plantes que vous cultivez.

Pour la recette nutritionnelle d’accompagnement, les avis varient. Mais,selon certains horticulteurs, une bonne recette (pour 2 cubes de fibresde coco de 5 kg) est la suivante : 2 kg de vermiculite, 2 kg de perlite,3 tasses de chaux (optionnel et seulement si vous devez modifierl’acidité ou l’alcalinité du substrat), du guano de chauve-souris, du varech

et bien sûr votre gel d’enracinement. Il est recommandé de mélanger tousles ingrédients entre eux à sec et ensuite de mouiller le tout avec de l’eausaturée d’un mélange nutritif à base de vitamines et d’hormones naturellesde plantes (dérivé du varech comme Power Thrive, par exemple, ou toutautre produit équivalent). Dans le cas des cubes déjà prélavés à l’eausalée, c’est idéal. Vous n’avez pas à passer autant de temps à lessiver lessels avant usage. Le coir offre un substrat de culture entièrement naturel etassocié à une recette biologique comme ci-dessus, il permet de mener àbien croissance et floraison de façon écologique et naturelle.

Au Viêt-Nam, d’autres débouchés pour le coir

Face à une décision gouvernementale limitant l’exploitation forestière auViêt-Nam en raison du commerce illégal du bois et surtout pour tenter depréserver un écosystème très affaibli par la surexploitation, l’industrie dubois vietnamienne s’est tournée vers le coir. Ainsi le sous-directeur duprojet à l’Institut de recherche de l’huile végétale, Nguyen Thuy Hoan,déclarait en 1998 : « Au cours d’un voyage d’étude, nous avons aperçudes montagnes de fibre de noix de coco abandonnées après l’extractiondu coprah. Une initiative a germé dans notre esprit : utiliser le coir commematière première en substitution des bois naturels. » L’institut a ainsidéveloppé un programme d’exploitation du coir qui n’était jusqu’alorsqu’un déchet de l’exploitation d’une autre partie des noix de coco. Leurpremière réalisation fut celle de panneaux de coir.

En effet, après des études de rentabilité poussées, l’Institut est parvenu àmettre au point des panneaux de 140 x 80 cm, extrêmement résistants.Ces planches de coir présentent tous les avantages offert par la matière :

imperméabilité pour l’habitat, très souple pour leformage, très résistante aux termites et vrillettes. Etenfin, l’esthétique qui se dégage de la surface encoir en fait un produit local idéal pour la construc-tion. La durée de vie de ces planches est aussi trèsappréciée. Avec les fibres plus longues que cellesde coir (jusqu’à 5 cm), on fabrique aussi une sorted’aggloméré en les mélangeant à du ciment, et quipressé à froid, offre un matériau de consolidationdes toitures dans les régions les plus septen-trionales du pays. On utilise aussi ces aggloméréspour fabriquer des ustensiles ménagers de trèsbonne qualité.

Le Viêt-Nam dispose actuellement de plus de300 000 ha de plantations de cocotiers sur toutson territoire. Sur chaque hectare, on compte enmoyenne une centaine de cocotiers qui donnentchacun de 30 à 40 fruits par année. D’une noix decoco moyenne, on peut espérer extraire, coir etfibres grossières compris, un demi kilo de fibresutilisables dans l’industrie de transformation. Ainsi,la production annuelle approche les 600 000tonnes de fibres de coco. La production de

planches, de substrat à base de coir et même de mobilier scolairefabriqué en série apporte un nouveau souffle à l’économie vietnamienne,tout en préservant l’équilibre écologique du pays. La destruction de cen-taine d’hectares de forêts ancestrales est ainsi épargnée. Alors, soyezécologique et contribuez à l’enrichissement du tiers-monde, cultivez surle coir!

Photos

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Photos

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Les produits organiques

de CINAGRO :

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Bio-Vers est un stimulateur bio actif de crois-sance, obtenu à partir de concentrés liq-uides et purs de vermicompost de hautequalité biologique. Sa formule, entièrementnaturelle, inclut des minéraux solubles, desactivateurs de croissance, des composésorganiques et anti-parasitaires ainsi qu’unevariété de micro-organismes bénéfiques.

De nombreuses études scientifiques ontprouvé que les dérivés liquides de vermi-compost possèdent des propriétés physi-co-chimiques remarquables qui activent lesprocessus métaboliques dans la plante. Ony retrouve entre autres des oligo-élémentsmineurs sous forme chélatée et soluble, del’azote sous forme de nitrate et des sub-stances bio actives comme les phytohor-mones, réputées pour régulariser la crois-sance des plantes. N’étant pas fixés à unebiomasse, ces nutriments sont assimilés plusrapidement par les plantes.

Les composés Bio-Vers améliorent également la structure et la fertilité du sol, parce qu'ilsstimulent l'activité microbienne au niveau des racines. Ces micro-organismes sont connuspour favoriser l’intégration des minéraux aux plantes et augmenter la résistance aux mal-adies bactériennes et fongiques.

Des essais réalisés sur des cultures en serre de tomates, de fraisiers et de certaines plantesornementales ont démontré que Bio-Vers agit comme catalyseur sur la germination et ledéveloppement des semis, la formation des racines et le rendement. Appliqué selon unprogramme régulier de fertilisation, Bio-Vers accroît le développement des plantes(améliorant considérablement la taille des fleurs et des fruits) et atténue les risques d'infec-tion.

Bio-Vers est également conçu pour la culture hydroponique. La solution Bio-Vers Clair necontient pas de particules pouvant obstruer et endommager l’équipement de culture etles instruments de mesure.

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EXPÉRIENCE DE CULTURE

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Expérience de tomates hydroponiques

À la recherche des meilleures variétés pour l'hydroponie

Par Josh Morell

Il y a plusieurs années, j'ai voulu délaisser le terreau et adopter une approche plus scientifique en cultivant hydro-poniquement. Je ne connaissais rien à l'hydroponie : ce serait donc toute une expérience... et elle est toujoursen cours. Après avoir bâti deux systèmes flux et reflux de 0,6 mètre par 1,2 mètre, il était temps de décider ceque je voulais cultiver. À ce moment les tomates étaient le légume le plus communément cultivé en hydroponie.Toutefois, je ne voulais pas que des tomates, mais bien un jardin entier destiné à la salsa. Je me suis concentrésur les tomates, cependant, puisqu'elles en sont l'ingrédient de base. À l'époque, j'ai trouvé difficile de dénicherde l'information précise sur la culture hydroponique. L'information était simpliste, et des détails importants y fai-saient souvent défaut, comme les taux de nutriments (TDS/ppm) pour chaque type de plante. L'informationprovenant de différentes sources était souvent contradictoire. Je me suis dit qu'il faudrait peut-être que je tiremes propres conclusions, car mes sources n'étaient pas convaincantes. Je me suis dit que ce ne serait pas facile.

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EXPÉRIENCE DE CULTUREPhotos

: D.R.

Avec toutes les variétés de tomates disponibles, la génétique joueraitnécessairement un rôle important. J'ai choisi un distributeur desemences, Territorial Seed Company (www.territorialseed.com) pourplusieurs raisons : * L'entreprise est en Oregon, à 3,5 heures deroute de chez moi. Les commandes postalesme parviennent en deux ou trois jours. * Leurs conditions de culture sont loin d'êtreidéales, donc les plantes devraient êtrevigoureuses. * Conservation génétique : ils supportent le jar-dinier amateur en offrant des variétés difficiles àtrouver. * Grande sélection de semences, tant hybridesque traditionnelles

Les hybrides s'adressent au cultivateur commer-cial alors que les semences traditionnelles, àpollinisation libre, sont parfaites pour le jardinieramateur. Quelle est la différence entre unesemence hybride et une semence tradition-nelle?

La tomate traditionnelle est une variété qui a étépollinisée ouvertement sur plusieurs généra-tions, ou une semence pure. Au début du XXesiècle, les semences traditionnelles (ousemences paysannes) étaient une marque decommerce familiale. Certains gardaient jalouse-ment ces variétés en conservant leur génétiqueseulement dans la famille. Malheureusement,c'est ainsi qu'ont été perdues des variétés traditionnelles prisées.Souvenez-vous que le partage de semences est une bonne façon depréserver les bonnes variétés.

Les tomates traditionnelles sont plus savoureuses, souvent plusgrosses, et leur arôme est plus prononcé.

Les problèmes des tomates paysannes? Des formes et des couleursvariables, et une tendance de la peau àcraquer, un plus long délai avant la matu-rité, et le fait qu'elles peuvent avoir étéacclimatées à une environnement parti-culier. Les problèmes des tomates tradi-tionnelles... ont créé le marché deshybrides.

Les hybrides sont créées par pollinisationcroisée et par autofécondation devariétés choisies. Le premier but d'unphytogénéticien créant une hybride estd'atteindre les caractéristiques voulues,puis de stabiliser la génétique. Ce peutêtre une entreprise difficile et coûteuse,en plus de demander beaucoup detemps. C'est tout un risque : on ne peut pas savoir de quoi aura l'air lerésultat avant de le voir croître. Parfois le résultat est supérieur aux plantsparents, mais parfois c'est le contraire qui survient. La clef de la produc-tion d'hybride est un jeu d'essais et erreurs.

Les avantages des hybrides sont à noter : récoltes hâtives en zones

tempérées, résistance ou tolérance aux maladies, fruits rouges et uni-formes, attrayants. Cependant, les hybrides ont aussi leurs incon-vénients : les fruits sont plus petits, et ils ont moins de saveur et

d'arôme que leurs cousins traditionnels.

Des tomates à port déterminé ou indéterminé?

Selon le type de système utilisé et l'espacedisponible, la question peut être d'impor-tance. Les variétés à port déterminé sont pluscourtes, plus buissonnantes et peuventpousser sans treillis. Elles sont parfaites pour lejardinier amateur dont l'espace de culture a unplafond bas. Les variétés à port indéterminépeuvent grandir infiniment en faisant moins debranches. Mes plus hauts plants de tomateshydroponiques (à l'extérieur) dépassaient letoit de ma maison!

Voici les variétés que j'ai fait pousser en hydro-ponie : Brandywine – Black Plum – CostolutoGenovese – Early Girl – Medford – MortgageLifter.

Brandywine est une variété paysanne. Sasaveur est fantastique mais elle manque derésistance. Elle a besoin d'une diète stricte, detrès haute qualité et le jardinier doit surveillerles niveaux de nutriments avec soin. Unegrande partie des fruits a cependant souffert

de pourriture sèche. La pourriture sèche apparaissait peu importe ceque je faisais, alors j'ai cessé de cultiver cette variété en hydroponie. Lefendillement de la peau a aussi été un problème mineur.Port indéterminé – 75-85 jours avant la récoltepH 5,9-6,2 800 (semis) – 1800 ppm

Black Plum, aussi une variété paysanne, a été très facile à cultiver. Je nem'attendais pas à des fruits si petits, alors j'ai été un peu déçu. La saveurétait bonne, mais encore une fois pas tout à fait à la hauteur de mes

espérances. Je trouve que la descrip-tion qui m'en avait été faite était un peuexagérée. Les tomates étaient toutefoistrès jolies, avec un dessus noir, quidescend en rayures vers une baserouge foncée. pH 5,9-6,4600 (semis) – 1600 ppm

Costoluto Genovese, ou la mutantecomme je l'appelle, est également unevariété traditionnelle. Elle est juteuse etsucrée, et je la recommande fortement.Les fruits sont gros et cannelés, ce quipeut causer le fendillement de la peau.

Costoluto a besoin d'une diète stricte, ou la pourriture sèche pourracauser des problèmes. La structure et la taille du plant conviennent à laculture intérieure.Port indéterminé, mais plant compact – 75-85 jours avant la récolte pH 5,9-6,4800 (semis) – 1800 ppm

Costoluto Genovese

Black Plum

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EXPÉRIENCE DE CULTURE

Photos

: Josh M

orell &

D.R.

Early Girl, une hybride, a été mon meilleur choix. Une plante résistante,hâtive, aux fruits savoureux! Elle résiste à la flétrissure fusarienne 1 et 2,et à la marbrure verticillienne. Je n'ai vu de pourriture sèche quelorsque j'utilisais des niveaux très bas de nutriments. Un choix idéal pourle débutant!Port indéterminé – 65-75 joursavant la récolte pH 5,9-6,7600 (semis) – 1600 ppm

Medford est également unehybride, et à mon avis elle nemérite même pas d'être mention-née. C'est la pire variété que j'aiejamais cultivée. C'est étrange,puisqu'elle a été conçue pour leclimat d'ici, de Medford enOregon. Les quelques-unes quiont bien poussé n'étaient pas trèsbonnes. D'accord, elle ne fendillepas et résiste aux maladies, maiselle ne vaut pas mieux que lestomates que l'on trouve enépicerie. Je n'ai aucune idéepourquoi on l'appelle une favoritede l'Oregon. J'ai entendu d'autresjardiniers s'en plaindre, alors cen'est pas que moi...Port déterminé – 70-75 jours avantla récoltepH 5,9-6,7600 (semis) – 1800 ppm

Mortgage Lifter est une autrevariété traditionnelle. Gros fruits etbonne saveur! Ces tomates sontjuteuses et ont un drôle d'air, unpeu comme les CostolutoGenovese. Encore une fois, unesolution nutritive trop faible pourracauser la pourriture sèche; sinon,c'est une variété très résistante.Certains fruits fendillent, mais cela varie à chaque culture. Je recom-mande fortement cette variété!Port indéterminé – 80-90 jours avant la récolte pH 5,9-6,7600 (semis) – 1800 ppm

Qu'est-ce que la pourriture sèche?

Il y a quelques causes à la pourriture sèche : les variations de tempéra-ture et les carences en calcium en sont les principales. Souvent, les vari-ations de température empêchent la plante d'absorber le calcium, à lafaçon d'un blocage par les nutriments. Peu importe combien de calci-um on ajoute alors, cela ne fait aucune différence. La pourriture sècheest l'obstacle principal à franchir en culture de tomates hydroponiques.Je vais peut-être faire un nouvel essai avec les variétés que j'ai trouvédécevantes, maintenant que tant de nouveaux engrais sontdisponibles. Je suis certain que plusieurs de mes problèmes ont étécausés par une mauvaise technique ou des engrais de mauvaisequalité.

Quelques conseils pour éviter les désastres.

Ceci s'applique à tous les systèmes utilisant la recirculation. Vérifiez latempérature de l'eau dans le réservoir. Assurez-vous que l'eau ne

devienne pas trop chaude le jour, outrop froide la nuit.

Assurez-vous que l'irrigation fonc-tionne correctement. Je recommandefortement l'usage de minuteries pourles pompes et l'irrigation. De l'eaucourante est de l'eau bien oxygénée.Je conseille donc plus d'arrosagesplutôt que moins.

Rajouter de l'eau n'est pas la solution :il faut changer l'eau entièrement etsouvent. Plus petit est votre réservoir,plus il faudra changer l'eau souvent.Un réservoir de 75 litres, par exemple,devra être vidé et rempli toutes lesdeux semaines.

Les compliments reçus pour avoirservi la meilleure salsa des environssont une bonne motivation pour con-tinuer mes expériences! Et quoiensuite, les croisements?

www.growncrazy.com

Mortgage Lifter

Medford

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76LE JARDINIER D’INTÉRIEUR VOLUME 1 - NUMÉRO 2

EXPÉRIENCE DE CULTURE

Par Daniel (de St-Eustache, QC) – Texte et photos

La force de l’Éco-System réside dans le fait que les plantssont attirés vers le haut, puis vers les lumières sur le côté. Lesplants travaillent ainsi constamment, s’étendant en hauteur eten largeur. C’est ce que les acheteurs de l’Éco-System disenten premier lieu lorsqu’on leur demande l’avantage de ce sys-tème par rapport à une table de culture hydroponique tradi-tionnelle. Avec l’Éco-System, le rendement que l’on peutobtenir avec deux ampoules de 600 watts est très important,et avec deux 1 000 watts, on peut l’augmenter d’environ60%.

J’ai tout de suite trouvé ça tripant! Deux portes en avant etdeux portes en arrière rendent l’engin très facile d’accès.Chaque plaque peut être extraite de l’appareil pour qu’onpuisse y travailler. L’Éco-System vient tout équipé. Commej’habite dans un 3 ½, je me suis laissé tenter. J’ai choisi le mod-èle avec deux 600 watts pour ne pas que ça me coûte tropcher en consommation électrique..

Quand on ouvre la boîte, on y trouve un mode d’emploi enanglais et en français bien précis; il y a aussi une méthode de cul-ture pour les annuelles exotiques. On commence à faire l’assem-blage, ce qui prend environ 40 minutes. Il est même expliquécomment monter l’ensemble sans le tube de verre, en ajoutant unventilateur de 30 centimètres que l’on peut acheter dans un cen-tre de jardinage pour une vingtaine de dollars et que l’on installedans le fond de l’Éco-System alors que dans le haut, on ajoute unventilateur de 15 centimètres, avec un tuyau 90 de 18 cen-timètres pour faire évacuer la chaleur. Avant d’installer les plaques,j’ai coupé le haut et le bas de l’enveloppe de plastique. Puis j’aiaccroché les plaques dans l’Éco-System, rempli le bassin avec del’eau, j’ai équilibré le pH à 4,5 et j’ai laissé la pompe fonctionnerjusqu’au lendemain matin.

Mon ami est arrivé avec les boutures d’annuelles exotiques et defines herbes (basilic). On a pris la plaque et on l’a couchée surune surface plane. On a percé six trous avec un couteau, et on aagrandi les trous avec le manche. Puis j’ai passé la plaque à monami, qui a planté les boutures et raccroché la plaque dans le sys-tème. En un tour de main, tout est fini. J’ai ajusté l’eau à 600 ppm

et à le pH à 5,8.J’ai utilisé une tasseà mesurer pour arroserchaque plaque à la main. J’aiactivé la pompe 24 heures sur 24pour les sept premiers jours et les lumières à 18 heures par jour,suivant le mode d’emploi de l’Éco-System.

Après deux jours, le pH s’est désajusté. Je l’ai rééquilibré à 5,8.Après sept jours de circulation 24 heures sur 24, j’ai installé uneminuterie sur la pompe, pour 30 minutes. Elle se déclenchetoutes les 4 heures pendant que les lumières sont allumées. J’aifait passer le cycle des lumières à 12 heures par jour. Après mondeuxième remplissage avec des engrais, j’ai fait un cycle justeavec de l’eau au pH équilibré à 5,8. Le lendemain, j’ai vérifié l’eauet constaté que son ppm avait grimpé à 800. Comme il est vraique la laine de roche accumule beaucoup de sels minéraux, j’ai

UN SYSTÈME HYDROPONIQUE DE CULTURE TRÈSÉCONOMIQUE ET EFFICACE : L’À la recherche d’un moyen hydroponiquepour faire pousser annuelles, fines herbes etplantes exotiques, dans un magasin de Saint-Eustache, on m’a parlé de l’Éco-System. Levendeur m’a dit qu’en 50 jours, on peutréaliser un cycle complet de culture avec cetappareil et passer à la récolte.

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Page 77: Magazine Le Jardinier d'intérieur — Volume 1, Numéro 2 (Réédition)

régularisé leur présence dans monjardin grâce au rinçage à l’eau.

Après 10 jours de croissance, j’aicoupé les branches qui sedirigeaient vers le substrat. Avec ces

branches,j’ai fait 200boutures.Je vais enconserver 120 pour la prochaine récolteavec l’Éco-System.

Semaine après semaine, j’ai augmenté lavaleur de la conductivité électrique de200 ppm de façon hebdomadaire. À900 ou 1000 ppm, les plants ont vrai-ment pris de l’envergure. J’ai ajusté monjardin à 800 ppm, puis j’ai ajouté 200ppm de Big Bud du Dr. Hornby. Tout aulong de la croissance, je me suis amusé àenlever les grosses feuilles dans le jardin.J’aime jouer dans mon jardin!

Enfin le grand jour est arrivé, celui de larécolte! J’ai coupé les plants puis j’aisoulevé les plaques avec un couteau etenlevé les racines qui en sortaient. Cefaisant, j’ai pris garde de ne pas agrandirles trous. J’ai nettoyé mon Éco-Systemcomme il faut. J’ai remis les plaques enplace et ai rempli l’Éco-System d’eau addi-tionnée d’une double dose d’Agro-zyme.J’ai fait circuler le mélange pendant 24heures avant de vider le bassin. Je l’ai rem-pli de nouveau, puis j’ai planté les bouturesdirectement dans les trous. Je vais ainsiavoir sauvé un paquet de plaques, car ça yest, l’Éco-System est reparti en réutilisant les

plaques de culture de ma première récolte.

Ça fait sept ans que je cultive à l’intérieur, et jamais personne nepourra m’enlever mon Éco-System! En conclusion, je tiens àremercier le concepteur de l’Éco-System.

Photos

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78LE JARDINIER D’INTÉRIEUR VOLUME 1 - NUMÉRO 2

EXPÉRIENCE DE CULTURE

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Même si elle a longtemps eu (et a toujours) de nombreux détracteurs (voirla citation ci-dessous), la culture des fraises hydroponiques est en pleineexpansion, et chaque jour nous apporte son lot de nouvelles technologiespour permettre sa réalisation à l’intérieur. Des Plasma Pockets au systèmeOrbio (voir page 66), les moyens sont innombrables et les résultats à lahauteur des espérances, avec à l’appui, une qualité sans cesse améliorée. Onpeut maintenant savourer pour Noël les fraises les plus succulentes...

La preuve en images!

Par B.B. – Photos : Plasmaponix, Canna Hydroponics et K & S Greenhouse

Cultiver des fraises toute l’année ?

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VOLUME 1 - NUMÉRO 2 LE JARDINIER D’INTÉRIEUR 79

EXPÉRIENCE DE CULTURE

Contre

« Depuis la nuit des temps, l'homme a étéhabitué à manger des fraises à la fin du printempset à les attendre avec impatience. Maintenant, onen a tout le temps : il n'y a plus de désir, il n'y aplus de plaisir. Un vieux proverbe dit : « Tout estbon de saison. » Les fraises cultivées de façon àpeu près naturelle, nécessitent 20 fois moinsd'énergie, pour arriver sur l'étal du marchand.

Tout ça pour manger, en plein hiver, des fraisesau goût médiocre et comportant des résidus defongicides. »

– Michel Évrard,Génération Écologie #74, Juin 2005

Pour

« Nous adorons nos fraises! 2005 a été notrepremière année de culture de fraiseshydroponiques, et nos clients ont eu uneréaction exceptionnelle. Notre dernière récolte aeu lieu le 23 octobre! Nous sommes le seulproducteur de fraises hydroponiques de l'étatd'Ohio qui utilise ce système 'stand and pick'. Vules leçons apprises en 2005, l'année 2006devrait nous amener une récolte encoremeilleure. »

– K & S Greenhouse and Berry Farm, www.kandsgreenhouse.com4391 Cottage Grove Rd, Green, OH, 44685, États-Unis, octobre 2005

Photos

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Le pour et le contre

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EXPÉRIENCE DE CULTURE

Photos

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Contre

« Vers la disparition de l’humanité? […] Regardons en premier lieu lesbesoins vitaux. La nourriture représente certainement un des exemplesles plus significatifs qui demandera à peine quelques lignes dedémonstration. L'industrialisation de l'agriculture et la concentrationurbaine a réduit une majorité d'individu(e)s occidentaux(les) à deszombi(e)s urbain(e)s qui ne savent même plus si les fraises poussent enhiver ou pas. Le genre de larves sous néons qui quasiment ne serendent pas compte que les saisons existent et que les jours sont pluslongs en juin. Il en faut de l'infrastructure, du béton, du pétrole, de lachimie et de l'électricité nucléaire pour que des tomates sans goûtarrivent du sud de l'Espagne dans l'assiette parisienne au mois defévrier… La production de tomates en février n’est pas uniquement dueau climat plus chaud de la péninsule ibérique. Notre beau pays aussiproduit des tomates hors sol, sous serre, hydroponiques. Si vouspensiez que nous avions encore besoin de terre pour cultiver, vousvous trompez! »

– Cédric, dans le Bulletin en ligne de www.under.ch, site des squats et de l’agitation à Genève, Suisse, article « Vers la disparition de l’humanité? », juin 2002.

Pour

« Voici juste un tuyau pour la constitution d’un poêle à granulés urbain(le tuyau doit être assez long pour ne pas déboucher directement à lafenêtre; éventuellement, une extrémité dispersant les fumées pourraitaméliorer les relations de voisinage). Si vous avez un balcon ou uneterrasse, construisez-y une petite serre, faites-y déboucher le tuyau, quienrichira en CO2 la serre tout en la chauffant. Déposez un lit de matièreplastique ou de polystyrène comme fond. Plantez-y des fraises quevous nourrirez uniquement avec les sels résultant de la combustion devos granulés que vous dissoudrez dans de l’eau préalablement.Théoriquement vous devriez obtenir une magnifique production defraises hydroponiques tout l’hiver. »

– ‘Lionstone’ d’Alsace du Sud,(avril 2005, sur le forum de www.oleocene.org, site dédié à la fin de l'âge du pétrole). Pour en savoir plus sur les expériences

illustrées dans cet article, visitez :www.cides.qc.ca;www.plasmaponix.com;www.orbiocultures.com;et www.canna-hydroponics.ca.

Page 81: Magazine Le Jardinier d'intérieur — Volume 1, Numéro 2 (Réédition)

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LE JARDINIER D’INTÉRIEUR VOLUME 1 - NUMÉRO 2

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Le dioxyde de carbone, bioxyde de carbone*,gaz carbonique ou CO2, est un gaz présent dansl’air que nous respirons. Inodore (à faibles concentra-tions), incolore et non toxique pour l’être humain (dansun ratio acceptable), on en trouve 0,035% ou 350 ppm dansl'air. En deçà de 200 ppm, le processus de photosynthèse cesse deproduire des hydrates de carbone (sucres) et toute activité s’arrête,ce qui peut être fatal pour les plantes.

Le dioxyde de carbone joue un role important dans le processus dela photosynthèse : 6 CO2+ 6 H2O + énergie lumineuse = C6H12O6

(sucre) + 6 O2. Plus la quantité de CO2 est élevée, mieux elle estabsorbée par la plante, donnant une production plus grande, rapi-de et efficace. Le CO2 est aussi essentiel aux plantes que l’eau et lalumière.

Les plantes d’intérieur, comme toutes les plantes, assimilent legaz carbonique uniquement durant le jour, sous éclairagenaturel ou artificiel. En phase végétative, ellesabsorbent donc le CO2 en moyenne 18 heures parjour. Ce nombre d'heures d'ensoleillement pro-cure une production précoce des feuilles et desbourgeons axillaires, ainsi qu’un épaississementdes feuilles. L’épiderme légèrement plus épaisdécourage les insectes piqueurs-suceurs qui s’ali-mentent de sève, tels les pucerons et les aleurodes,pour qui la membrane est plus difficile à perforer. Enphase de floraison, les plantes d’intérieur sont sous éclairageenviron 12 heures par jour, ce qui augmente de 20 à 30% la produc-tion de résine pour les variétés dont on exploite les glandesrésineuses pour la fabrication d’huiles essentielles ou de parfums. La

fermeture partielle des stomates pro-cure une plus grande tolérance

aux stress hydriques causéspar les sécheresses, ainsiqu’une plus grandetolérance aux selsminéraux. Le taux dephotosynthèse peut

augmenter jusqu’à douze fois si l’intensité duCO2 est proportionnelle à la lumière et à la tem-

pérature. Le taux maximal pouvant être assimiléoscille entre 1500 et 2000 ppm (0,15 à 0,20%).

Il existe plusieurs façons de se procurer du dioxyde de carbone, defaçon naturelle ou artificielle. La préférée de tous demeure la moinscompliquée : la bonne vieille bonbonne de dioxyde de carbone,reliée à une minuterie et à une valve. Les techniques naturelles sontplutôt imprécises mais il est peut-être bon de les connaître. L’uned’entre elles consiste à mélanger du bicarbonate de soude avec duvinaigre; une autre, à laisser fondre de la glace sèche. On peut ren-contrer des problèmes avec ces méthodes, par exemple l'impos-sibilité de calculer le ratio exact... Autre méthode naturelle : parler ouchanter aux plantes a des effets positifs, causés par notre expirationde CO2.

Pour déterminer le bon cycle de minuterie afin degérer l’entrée de gaz, on peut utiliser une

équation mathématique : longueur x largeurx hauteur (en pieds) de la chambre de cul-ture, multiplié par le ppm désiré (puisqu’ils’agit de parties par million, si on désire1000 ppm, multiplier par 0,001, si ondésire 1500 ppm, multiplier par 0,0015).

Si, par exemple, je désire obtenir 1000 ppmde dioxyde de carbone dans une pièce

mesurant 9’x12’x11’ = 1 188 pieds³ x 0,001=1,18 pied³ de CO2. Je dois alors injecter 1,18 pieds³ de

CO2 dans une pièce de 1 188 pieds³. Il ne reste plus qu’à savoircomment injecter pour arriver à cette quantité. Une bonne minuterieest de mise. Disons que la bonbonne distribue 50 pieds cubes enune heure, pour 18 heures, il faudra multiplier le nombre d’heuresd’éclairage (divisé par 1000) par le nombre de secondes (0,018 x3600 secondes) = 64,8 secondes par jour). Il faudra donc activerla bonbonne pendant 3,6 secondes par heure pendant 18 heures.

J'aurai donc besoin d'une injection pendant 3,6 secondes,suivie d’une ventilation servant à bien homogénéiser le tout dans

DÉCOUVERTECotoneaster bullatus

ET LES PLANTES

^^

_ _ _ _ _ _ _* Note : « bioxyde » est le terme le plus correct en français pour définir l’oxyde contenant deuxatomes d’oxygène dans sa molécule même si le terme anglais « dioxide », francisé en dioxyde, sem-ble être maintenant le plus fréquent.

LE DE

DIOXYDE CARBONEPar Jessy Caron

82

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Photos

: Plug

’n’Grow, J.C. &

BioPlast

Chambre de culture toute équipée.

Contrôleur CO2 / RéductionHumidité / TempératurePlug’n’Grow 220

l’atmosphère. On laisse mijoterenviron 50 à 55 minutes avant derégénérer avec de l'air frais. Cecis’applique aux jardiniers intérieursqui n’ont pas de système decontrôle électronique avec dessenseurs précis. Idéalement, unsystème de contrôle électroniqueprend en charge toutes les fonc-tions de l'équipement (lumière,CO2, ventilation, humidité) et régu-

larise le pourcentage de CO2 nécessaire pendant les cycles delumière afin de maintenir un bon équilibre.Normalement, le système en injectera à ±200 ppm de votre objectif.

Il est recommandé d’avoir une chambrede culture hermétique afin de limiter lespertes de CO2 dans l’atmosphère envi-ronnant. Il faut extraire l’air chaud, puisinjecter le CO2, et ensuite renouveler l’airfrais. Un bon ventilateur redistribuera uni-formément le dioxyde de carbone, uni-formisant votre culture.

Sur ce, bonne culture!Bombone de CO2 de 2 kg.

Lundi-mercredi 10h à 18hJeudi-vendredi 10h à 18hSamedi 10h à 17hDimanche 12h à 17h

Heures d’ouverture

Page 84: Magazine Le Jardinier d'intérieur — Volume 1, Numéro 2 (Réédition)

Le 1 mai, quand revient le rituel du muguet

Lily of the valley, ou en français « muguet », dont le nom vient dulatin muscus signifiant musc, est une jolie fleur très odorante origi-naire du Japon. Depuis cinq siècles et demi, chaque 1er mai, lesrues de France sont envahies par des hordes de vendeurs à lacriée qui, pour la somme ridicule d’un euro et 50 cents de nosjours, proposent aux passants leur fameux brin de muguet« por te-bonheur ».

Par Bruno Bredoux

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en France

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84LE JARDINIER D’INTÉRIEUR VOLUME 1 - NUMÉRO 2

DÉCOUVERTE

Page 85: Magazine Le Jardinier d'intérieur — Volume 1, Numéro 2 (Réédition)

Les origines du muguet du 1er mai

En effet, en France, la tradition exige que l’on offre un brin de muguet aux personnes que l’on aimele 1er mai de chaque année, en guise de porte-bonheur. Le muguet est connu en Europe depuisle Moyen-Âge et, suite à son importation d’Asie, il s’y est très bien acclimaté. La tradition populairel’avait depuis longtemps associé au renouveau et au printemps, il était donc logique qu’il deviennele symbole du bonheur et, par extension, un porte-bonheur en lui-même. Le 1er mai 1561, c’est leroi de France Charles IX en personne qui a instauré la tradition d’offrir du muguet en guise de porte-bonheur le premier jour du mois de mai.

Mais en Europe, depuis 1889, le 1er mai correspond aussi à la Fête du travail (alors qu’en Amériquedu Nord, cette fête tombe le premier lundi de septembre). Ainsi, le 1er mai 1890, à Paris, lors d’uncortège de protestation, les manifestants défilèrent en portant à la boutonnière un triangle rougesymbolisant leurs revendications, à savoir la division idéale de la journée de travail en trois tranchesde huit heures : travail, sommeil, loisirs. Ce triangle fut remplacé par la fleur d’églantine en 1907, puispar le muguet cravaté de rouge en 1936. C’est depuis cette année-là que Fête du travail et muguetsont associés et que le muguet représente officiellement la Fête du travail et les valeurs qu’ellepromeut.

À partir de cette date, les ventes de muguet à la criée dans les rues rejoignirent donc les rangs descortèges peuplés de manifestants scandant des slogans politiques. On a même écrit une chanson quicélèbre le retour annuel de cette coutume : Il est revenu le temps du Muguet…, adaptation d’unchamp révolutionnaire russe de Vassily Soloviev-Sedoï et Mikhaïl Matoussovski. À partir de 1976, unregain d’intérêt pour le statut de porte-bonheur du muguet crée en France une demande tellementaccrue que la culture industrielle du muguet doit alors être développée de façon intensive, comme

nous allons le voir plus bas. Mais les promeneurs dudimanche cueillant le muguet sauvage dans les bois de labanlieue parisienne font toujours partie du folklore, fortheureusement!

Connaître le muguet : une plante si belle, mais si toxique!

Le muguet est aussi appelé le lis des vallées ou le lis de mai.Son nom savant est Convallaria majalis. C’est une plantevivace herbacée haute de 10 à 30 cm, qui se multiplie parson rhizome (c’est-à-dire qu’elle se développe à partir deracines souterraines s’étalant horizontalement) que l’onretrouve dans tous les sous-bois d’Europe continentale, saufceux des côtes de la Méditerranée. Cette racine produit depetites fleurs blanches en forme de clochettes trèsodorantes distribuées le long d’une tige recourbée vers lehaut, entourée de deux feuilles longues et légèrementovales. Ph

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: © Pho

todrome & D.R.

DÉCOUVERTE

VOLUME 1 - NUMÉRO 2 LE JARDINIER D’INTÉRIEUR 85

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86LE JARDINIER D’INTÉRIEUR VOLUME 1 - NUMÉRO 2

DÉCOUVERTE

À l’état sauvage la floraison a lieu d’avril à juin selon les conditions météorologiques et les régions. Les fleurstrès odorantes sont blanches et portées toutes du même côté. De juillet à octobre, elles sont remplacéespar des baies rouges contenant de deux à six graines chacune. Le muguet sauvage aime la fraîcheur dessous-bois, mais il peut être très capricieux, et lorsqu’il se plaît à un endroit il peut devenir très viteenvahissant, alors qu’il est parfois impossible de le faire pousser dans des lieux présentant toutes les con-

ditions idéales. Le muguet est une plante toxique au même titre que la digitale et, comme elle, il estutilisé pour soigner certaines maladies du cœur. Toute la plante est toxique ainsi que l’eau desfleurs et celle des bouquets.

La culture intensive du muguet

Aujourd’hui, à l’ouest de la France, près de 130 producteurs de la région de Nantesassurent la production annuelle de cette fleur porte-bonheur. Ils y cultivent 60 millionsde brins qui représentent 85 % de la production française écoulée en un seul jour oupresque, le 1er mai. Les exploitations agricoles produisant du muguet sont réparties sur

seulement 150 hectares. Le muguet a été introduit dans la région nantaise au début duXXe siècle à partir de « griffes » originaires de l’est de la France et de la région parisienne,

qui elles-mêmes venaient d’Europe centrale. La culture intensive du muguet a pris « racine », sil’on peut dire, à Saint-Sébastien-sur-Loire, sur les bords de la Loire, dans des terres humides,sablonneuses et perméables, que le muguet affectionne tout particulièrement.

La culture du muguet s’étale sur un cycle de quatre à cinq ans avec deux premières années sans récolte.La sixième année, en décembre, les griffes du muguet sont arrachées et régénérées avant d’être replan-tées fin mars. S’il existe une seule variété de muguet, chaque producteur peut cependant avoir sa pro-pre griffe qui se transmet de père en fils. Pendant deux ans, le muguet reste en pleine terre. « Latroisième année, on le recouvre d’un tunnel plastique ou d’un châssis et on commence à récolter lafleur. Mais c’est durant la quatrième année que la culture se retrouve àplein régime, » souligne Vincent Choimet, 28 ans, l’un des plus grosproducteurs français. Sur son exploitation, deux tiers de la productionsont cultivés sous châssis recouverts de feuille de verre, le reste estsous tunnels plastique, appelés ici « chenilles nantaises ».

Dans ce type de production, tout se fait manuellement, ou presque,de l’arrosage au désherbage, jusqu’à la cueillette qui doit être pra-tiquée en tirant le brin délicatement de la terre, sans la feuille, ajoutéeplus tard au « brin ». Vincent a choisi ce métier très jeune, perpétu-ant la tradition familiale. Il aime cela même si pour lui la culture dumuguet demeure une activité contraignante qui demande beaucoupd’attention et des soins toute l’année pour une faible rentabilité aufinal. En effet, toute la période de pointe se concentre sur une quin-zaine de jours avant le 1er mai. « Cette année, à partir du 19 avril etcela pendant une semaine, je travaillerai 24 heures sur 24 non stop,je devrai faire la navette entre les cueilleurs, le calibrage – le muguetest vendu suivant trois catégories de qualité – et le conditionnement.Et puis, nous avons de plus en plus de mal à trouver de la main-d’œuvre pour la cueillette. Quand elle a lieu pendant les périodesde vacances scolaires, ça va, on trouve des étudiants. Sinon, c’est un véritable casse-tête, » con-clut Vincent.

Peut-être ira-t-il manifester lors de la prochaine Fête du travail, un brin de muguet à la main.

– Sources : Jeunes Agriculteurs #572 et www.teteamodeler.com/culture/fetes

Photos

: © D.R.

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88LE JARDINIER D’INTÉRIEUR VOLUME 1 - NUMÉRO 2

DÉCOUVERTE

La fleur qui puePar Vertuda Green

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VOLUME 1 - NUMÉRO 2 LE JARDINIER D’INTÉRIEUR 89

DÉCOUVERTE

Arum : genre de plantes basses tubéreuses et vivaces de la famille desAracées (ordre des Arales). Des quinze espèces généralement recon-nues, quelques-unes sont cultivées pour leur spathe spectaculaire, unebractée en entonnoir entourant le spadice allongé (qui porte les petitesfleurs) et pour leurs feuilles lustrées en forme de flèche. Le goût de lasève de ces plantes, amer et brûlant, leur a peut-être donné le nomArum, du mot arabe signifiant feu (ar). La sève peut être toxique, surtoutconcentrée dans les rhizomes blanchâtres et les baies d'un rouge vif.Dans la plupart des cas, la spathe est d'un jaune-vert terne à l'extérieur,mais elle peut aussi être multicolore. Souvent, elle se courbe vers l'ar-rière et révèle sa surface interne. Les variétés les plus colorées font dejolies plantes pour un jardin sauvage ombragé.

Source : Encyclopædia Britannica

Photos

: © D.R.

Ci-contre : Arum titan. Page de gauche : arum apulum

La fleur qui pue« Tout ce qui tue ne pue pas ettout ce qui pue ne tue pas »

(A. Corbin)C’est l’histoire d’un bulbe rapporté de Hollande un jour de mai… Le bulbe a été achetéjuste avant de prendre l’avion à l’aéroport Schiphol International d’Amsterdam. Il a laisséles douaniers perplexes lors de la fouille de mes bagages. Ensuite, il a été planté dans ungrand bac vert et a prospéré dans une zone mi-ombragée de la cour de mon immeu-ble. Lorsque l’unique fleur est apparue, en son centre, un pistil pestilentiel a émergé.

Les voisins, les invités, les animaux domestiques ont tous fui et fait de grands détourspour éviter de respirer cette odeur putride. Mais mon tout a survécu, ignorant lesréflexions dédaigneuses et les narines sensibles des passants. Seuls les insectes, attiréspar cette odeur nauséabonde, ont bien voulu polliniser ma fleur puante ramenéed’Amsterdam avant que l’énorme chose phallique centrale ne dépérisse!

Selon un dictionnaire botanique, la plante la plus nauséabonde au monde n’est autreque l’arum titan. Je cite : « L'arum titan exhale un parfum pestilentiel de viande pourrieattirant les coléoptères qui le pollinisent. » Mais elle n’est pas la seule! Dans les lieuxd'eau stagnante et croupissante et dans la nature marécageuse en général, on identifiedes plantes comme l'ellébore qui est fétide, la renoncule qualifiée de scélérate et l'arumrepoussant. Mais si les marais donnent naissance à de telles plantes nauséabondes etscélérates, il faut aussi se souvenir de ceci : « N'est ce pas dans l'eau stagnante etfangeuse, dans la lourde humidité des terres mouillées sous la chaleur du soleil, queremua, que vibra, que s'ouvrit au jour le premier germe de la vie. » (Guy de Maupassant dans Le Horla)

Alors, apprenez à aimer la fleur qui pue!

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Quoi de neuf

90LE JARDINIER D’INTÉRIEUR VOLUME 1 - NUMÉRO 2

Tout l’hiver, le jardinier d’intérieur est entre quatre murs... mais lorsque l’été approche, il est temps de se tourner versles catalogues de semences et les pépinières, afin de découvrir les nouvelles variétés, couleurs et caractéristiquesoffertes cette saison. Voici quelques nouveautés qui sauront stimuler votre appétit de jardinier.

L’échinacée, la fleur pourpre composée maintenant connue à traversle monde pour ses propriétés immunitaires, n’est plus seulementofferte en pourpre. Jim Ault, du jardin botanique de Chicago, a lancéMango Meadowbrite, une nouvelle fleur conique de couleur jaune vifet à l’odeur douce de chèvrefeuille.

Pour les amoureux des rosiers, la variété Knock Out requiert par-ticulièrement peu de soins. Les plantes supportent le froid jusqu’àmoins 28°C, et sont résistantes à la pourriture, aux taches noires, à larouille et aux scarabées japonais. D’autres variétés résistantes incluentBonica, Carefree et les Meidlilands, qui offrent aussi une bonne résis-tance aux parasites, tant qu’elles reçoivent beaucoup de soleil etreposent dans un sol bien drainé. Weeks Roses, en Californie, a intro-duit la variété About Face, un rosier buisson à grandes fleurs quirésiste aux maladies. Ses grandes inflorescences sentent la pomme etfleurissent tout l’été. Les fleurs sont orange à l’extérieur et mangue àl’intérieur.

Les cactus et les succulentes font un retour en force, et de plus enplus de jardiniers plantent un agave ou un yucca (tous deux de lafamille des agavacées) dans leur jardin. La famille des agavacéescompte plus de trois cent espèces; avant de faire un achat, mieuxvaut faire sa recherche ou s’adresser à un spécialiste. Une note intéres-sante : les fleurs de plusieurs variétés de yucca peuvent êtremangées, soient crues en salade ou cuites!

En aménagement, quelques plantes et arbustes oubliés refont surface.L’Opuntia ficus-indica, ou figue de Barbarie, montre ses fleurs jaunes,orange et écarlates dans de nombreux jardins. Elle n’est pas seule-ment une jolie plante texturée : elle est également résistante. Opuntiaellisiana, par exemple, peut atteindre un mètre de haut et 1,5 mètresde large sous un climat chaud, et fleurit au début de l’été. L’Opuntiaest un genre de cactus de grande taille, qui peut varier de plantesminiatures de cinq centimètres à des arbres de plus de trente mètres.Elles sont originaires du Canada, du Chili et de l’Argentine.

De plus en plus de pépinières offrent des plantes tropicales. White Flower Farm offre le Lime Zinger, un philoden-dron en fer de lance géant. Ses feuilles dentelées bleu-vert sentent le miel ou le beurre d’arachides, et il peut

chez les banques de semenceset les pépinières? Par Marie Roy

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MAGASINAGE

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Quoi de neuf

VOLUME 1 - NUMÉRO 2 LE JARDINIER D’INTÉRIEUR 91

fournir des fleurs rouge brique à la fin de l’été. Il peut être commandé sous forme de plantule ou de semences.

Pour les climats plus rigoureux, les arisémas asiatiques offrent le choix parfait pour tout jardin à l’ombre. Les fleursinusitées forment une spathe (bractée en forme de sac) entourant un spadice (de forme variable) et sont offertesen plusieurs couleurs. Le feuillage est tropical et la plante pousse à partir d’un bulbe tubéreux ou d’une tubercule.Les arisémas requièrent un sol humide mais bien drainé, légèrement acide et riche en humus. A. candidissimum estrose et a une odeur douce; A. Taiwanese est une plante tropicale à spathe marron foncé et à spadice blanc. Ilcroît jusqu’à 1,5 mètres et a de petites feuilles avec de longs filaments. Tous deux conviennent à la culture en pot,et offrent un merveilleux feuillage qui durera tout l’été.

Quant aux fleurs, ma préférée est sans doute la rudbeckie. Les rudbeckies forment un groupe d’annuelles et devivaces faciles à cultiver, fiables, à la floraison durable. Les rudbeckies sont natives de l’Amérique du Nord, et sontaussi populaires avec les débutants qu’avec les jardiniers d’expérience. Si les « marguerites jaunes » semblentcommunes, elles sont également intéressantes, avec leur look ensoleillé, à la couleur vive, et la facilité aveclaquelle on les cultive. Cette année, choisissez parmi la Rudbeckia Becky Cinnamon Bicolor, avec ses grandes fleurs,de 10 à 15 centimètres, sur des plants compacts, et la Rudbeckia Maya, la première rudbeckie naine à fleurs dou-bles, qui croît jusqu’à 45 à 50 centimètres de haut. Les fleurs doubles foisonnent sur le plant, et ses fortes tigesprésentent les fleurs (de 9 à 11 centimètres) bien droites. La première est disponible chez American Takii et la sec-onde auprès de Benary.

Par une journée pluvieuse, parcourez les catalogues et choisissez vos favorites de la saison. Une fois le soleil deretour, arpentez les pépinières, découvrez-en de nouvelles, et découvrez de nouvelles plantes. Bon jardinage!

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MAGASINAGE

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92LE JARDINIER D’INTÉRIEUR VOLUME 1 - NUMÉRO 2

MAGASINAGE

U nnouveau look pour les extraits de

varech solubles et les produits BC Hydroponic

L'entreprise Technaflora Plant Products a métamorphosé l'aspectde ses fertilisants BC Hydroponic en modifiant leurs étiquettes. Les

couleurs des nouvelles étiquettes correspondent aux couleurs des produitscontenus dans les bouteilles noires, ce qui facilite la tâche du détaillant et

du jardinier qui doivent distinguer les trois produits. B.C. Bloom se trouvesous l'étiquette rouge, B.C. Boost sous l'étiquette jaune et B.C. Grow sousl'étiquette verte. Vous trouverez également sur chaque bouteille un dia-gramme mis à jour comportant les proportions pour le mélange, quivous donne les mesures impériales et métriques ainsi que les ppm (par-ties par million) et la conductivité électrique.

En plus des changement aux étiquettes des produits BC HydroponicNutrients, l'étiquette de l'extrait de varech Soluble Seaweed Extract aégalement été modifiée. Les distributeurs et détaillants ayant récemmentpassé une commande ont déjà noté le changement. Le nouveau design illus-tre mieux le produit et donne une meilleure idée du contenu.

Soluble Seaweed Extract est un outil concentré et en poudre. Fait à 100% devarech norvégien, ce produit améliore la germination des semences, aide àdévelopper un système racinaire sain, accélère le développement des

tiges et des pousses et augmente la résistance aux maladies. Pourvoir ces produits en ligne et pour en apprendre davantage

sur les produits Technaflora, visitez www.technaflo-ra.com. – Laura

L e shormones debouturage sont-elles indispensables?

Plusieurs plantes sont repro-duites par multiplication végétative.

Le bouturage nous intéresse plus partic-ulièrement car il comporte plusieurs avantages

: il permet de conserver les mêmes caractères dominants, multiplication assezrapide, production globale… Lors de la formation des boutures, l'ajout d'hor-mones d'enracinement peut être intéressant afin de diminuer le délais entre l'inci-sion et la formation d'un cal. Le cal est une masse de cellules nées par proliférationau niveau d'une cicatrice. C'est au niveau du cal que les racines émergent.L'ingrédient actif de la poudre d'enracinement est l'AIB, acide indolylbutyrique, quiest une auxine de synthèse. Les hormones de bouturage se vendent pour troistypes de végétaux : pour les tiges herbacées, à concentration de 1000 ppm,pour les semi ligneuses, à concentration de 4000 ppm et pour le bois dur, àconcentration de 8000 ppm. Il faut cependant être prudent avec l'applicationcar une sur-application pourrait provoquer l'effet contraire et bloquer la for-mation d'un cal. Ceci entraînerait la pourriture du collet par excès d'hu-midité ou pourrait causer une brûlure provoquant la mort des tissus,due à une asphyxie au niveau du cal. Je recommande l'usage de

ces hormones avec modération lorsque le besoin s'en faitressentir. Quelques marques recommandées :

Rhizopon AA #1, #2 et #3, Clonex, PowerClone Liquid Concentrate, etc. -

J.C.

L'efficacitédes mycorhizes, un

mythe?Le domaine de la vente des bio-stimulants prend

beaucoup d'ampleur sur le marché nord-américain. L'êtrehumain est de plus en plus conscient qu'en cultivant le sol, il

l'appauvrit. C'est pourquoi il faut redonner à la terre ce que nouslui prenons. L'ajout de mycorhizes constitue un très bon investisse-ment pour la flore microbienne du sol et la masse racinaire. Par contre,pour que ces champignons se développent bien, ils ont besoin d'unminimum de matière organique, d'humidité, de fraîcheur et d'air au niveaudu sol. Les mycorhizes procurent une association symbiotique entre lesracines et les champignons. Ceux-ci coloniseront la masse racinaire afind'améliorer de 100 à 1000 fois la surface d'absorption racinaire. En con-trepartie, ils bénéficieront d'une partie des composés carbonés(sucrés) afin de créer un équilibre dans leur relation symbiotique.Aucun engrais de synthèse n'est en mesure d'effectuer ce travail. Ondoit savoir que les mycorhizes entretiennent une relation spéci-fique avec certains végétaux. L'application d'un type de

mycorhize non compatible, toutefois, est sans danger.Quelques marques recommandées :

MycoMinerals™, Super-Grow Mycorrizha(Ixtal Gold Mycorrizha), etc.

- J.C.

NOUVEAUTÉS HORTICOLES

Photos

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flora.com

, D.R.

Page 93: Magazine Le Jardinier d'intérieur — Volume 1, Numéro 2 (Réédition)

VOLUME 1 - NUMÉRO 2 LE JARDINIER D’INTÉRIEUR 93

MAGASINAGE

Pompesà eau de B&B

H y d r o p o n i cGardens

Les pompes à eau sont utilisées pour déplacer l'eau duréservoir à la chambre de culture ou au rebut. B & BHydroponic Gardens offre des pompes de plusieurs types etde plusieurs grosseurs, de pompes pour 90 gallons d'eau à despompes plus puissantes que la plomberie de votre domicile.

L'utilisation de pompes à air avec des pompes à eau permetde pomper de l'air dans l'eau afin de l'enrichir d'oxygène dis-sous. On peut atteindre le même résultat en n'utilisant quedes pompes à eau, en relevant le jet d'eau, qui se repliesur lui-même à la manière d'une chute d'eau. C'est

la meilleure méthode pour ajouter del'oxygène à l'eau. – William

Engraisde poisson

sec 8-5-1 d'Alaska

Source naturelle de nutriments pour toutes les sortes de plantes,ce fertilisant est fabriqué uniquement à partir de poissons frais. C’est

un fertilisant tout usage, vendu sous forme de granules sèches sansodeur, et qui apporte un mélange parfaitement équilibré d’azote, de phos-phore et de potassium. Cette formule particulièrement bien élaborée nerequiert aucun mélange préalable à l’utilisation et pour obtenir un meilleur résul-tat, il est recommandé de fertiliser à l’aide de ce produit une semaine avant decommencer vos plantations. Ce fertilisant organique doit être appliqué directe-ment dans le sol et demande un arrosage important de la zone à planter.

Le fertilisant Alaska Dry Pure Fish est garanti pour ne pas occasionner de stressou de brûlure à vos plantes. Il ne crée pas une zone compacte autour desracines et laisse l’humus respirer. Il peut aussi bien être utilisé sur les platesbandes extérieures qu’en pot à l’intérieur, pour les annuelles commepour les vivaces. Son rayon d’action est très vaste et chaque caté-

gorie de plantes (des fines herbes aux arbres) peut en béné-ficier. Il faut cependant bien respecter les dosages

recommandés par le fabricant et ne pasmélanger le produit avec quoique

ce soit d’autre.

Photos

: B&

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arden

s, Botan

icare, Plug & G

row &

Alaska

Contrôleurde dioxide de

carbone et tempéra-ture 210 de Plug & Grow

Plug & Grow offre de nouveaux con-trôleurs de dioxide de carbone. Le PNG-210 peut être utilisé pour

enrichir la salle en CO2 ou pour l'y extraire, ainsi que pour contrôlerl'équipement de chauffage ou de ventilation. Ce modèle permet de choisirsi le CO2 ou la température sera le facteur déterminant et contient un registredes valeurs minimales, moyennes et maximales de CO2 et de température des24 dernières heures.

Pendant votre absence, quelle température et quel degré d'humidité aatteint votre salle de culture? Y faisait-il trop chaud ou trop froid? L'humiditéétait-elle trop élevée? Le contrôle de CO2 de la salle est-il fiable et pré-cis? En sachant ce qui se passe dans votre jardin intérieur pendantvotre absence, vous pourrez trouver comment améliorer les con-ditions de culture. À la simple pression d'un bouton vous

pourrez connaître les valeurs minimales et maximalesatteintes depuis le dernier redémarrage de l'ap-

pareil. – William

Sweet,un nouvel

hydrate de carbonede synthèse de Botanicare

Sweet est un nouvel hydrate de carbonede synthèse de Botanicare qui aide les plantes durant toutes les étapesde la croissance. Avec sa combinaison unique de composés organiqueset d'éléments essentiels, on peut l'utiliser à tous les stades de la vie desplantes, incluant la floraison. Les éléments de Sweetont un rôle direct lors dela photosynthèse et de la respiration des plantes. Sweet contient deshydrates de carbone (produit final de la photosynthèse, avec concentrationoptimale de glucose, fructose et sucrose), des acides organiques (acidecitrique et vitamine C ou acide ascorbique), des vitamines, des acidesaminés (servant d'éléments constitutifs des protéines), des esters(améliorant la saveur et l'arôme), des éléments essentielssecondaires et des microconstituants. Tous ces composés

sont nécessaires à la biosynthèse des composés essen-tiels afin de maintenir le plus haut rendement

métabolique possible chez vos plantes.– B.B.

Page 94: Magazine Le Jardinier d'intérieur — Volume 1, Numéro 2 (Réédition)

94LE JARDINIER D’INTÉRIEUR VOLUME 1 - NUMÉRO 2

MAGASINAGE

L’afficheuren continu avec alarme

Gro’Chek (unités combo 2 en 1)

Cet instrument sophistiqué offre descombinaisons de pH et TDS ou de pH et

EC. La lecture en est très pratique, car lesparamètres les plus critiques sont aussitôt visiblesen une seule unité. Caractéristiques : boîtier hydrofugetrès robuste, alarme visuelle ajustable, sondes profession-nelles, haute précision, livré complet et garanti deux ans.Marges de précision : pH/TDS de plus ou moins 0,2 pH (sur0,0 à 14,0 pH avec alarme à 3-7 pH) et de plus ou moins2% PE (sur une base de 0 à 1999 ppm avec alarme régléesur 500-1600 ppm). Pour la combinaison pH/EC, lamarge est identique pour le pH et pour l’EC, elle estde plus ou moins 2% E (sur une base de 0 à

9,99 mS/cm avec alarme entre 1,0 et 3,5mS/cm). – B.B.

Bouteillede vaporisa-

tion sous pression

Les plantes aiment les aversesd'eau, mais elles préfèrent une fine vaporisation desolution nutritive douce. Un atomiseur (facilementtrouvable dans les magasins à rayon) relâche un finbrouillard sans fatiguer la main. À l'extérieur, la pluierince les résidus minéraux des feuilles : créez doncune pluie intérieure pour les plantes. Utilisez unebouteille différente pour chaque solution, etnon une seule bouteille pour tous les pro-

duits. La plupart de ces atomiseurssont fiables et économiques.

– William

Hippodamiaconvergens

(Coleoptera : Coccinellidae)ou coccinelle convergente, le prédateur parfait contre les

pucerons Insectes bénéfiques les plus communs, les coccinellesarrêtent les dommages causés par les pucerons d'instinct, et elles

gardent vos plantes belles et en santé. Et elles sont économiques enplus! Assurez-vous d'arroser la surface avant de relâcher les coccinelles.Placez un petit bol d'eau tout près : cela vous aidera à garder les coc-cinelles et autres insectes non nuisibles autour des plantes, surtout en casde canicule. Les insectes aussi ont besoin d'eau! Les adultes sont orange etnoir et mangent pucerons, cochenilles, punaises des céréales, criocèresde l'asperge, charançons postiches de la luzerne, thrips du haricot, gri-bouris de la vigne, doryphores de la pomme de terre, aleurodes,tétranyques et bien d'autres insectes et oeufs à corps mou. Elles peu-vent aussi être nourries. Les coccinelles sont envoyées sous formeadulte. Chaque adulte consomme environ 5000 pucerons. Huit àdix jours après leur introduction, chaque coccinelle femelle

pond de dix à cinquante oeufs par jour, sous les feuilles.Les oeufs forment des ovales blancs ou jaunes en

grappes. Les larves sont noires et orange etont la forme d'un alligator. -

William

Photos

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Safer’s

Bâtonnetscollants deSafer’s

Les bâtonnets collantsSticky Sticks attirent les

insectes vers leurs surfaces jaunes, où ilsrestent collés. Les bâtonnets permettentde confirmer la présence d'insecteset de les identifier. Simplement

les disposer parmi vosplantes. – William

Grosb â ton -nets col-lants de Safer's

Ce sont les mêmesbâtonnets collants que ci-haut, mais avecune plus grande surface collante. Àutiliser si vos soupçonnez laprésence d'insectes volants ou

sautants. - William

Pour en savoir plus et vous tenir au courant desdernières nouveautés dans un secteur en perpétuellemutation, consultez notre article sur Les Facteurs sci-entifiques et les instruments de mesure en culturehydroponique, page 50 de notre premier numéro(Vol. 1 – Numéro 1 / Janvier 2006).

Page 95: Magazine Le Jardinier d'intérieur — Volume 1, Numéro 2 (Réédition)

FRANÇOISDE ROUBAIXTrame sonore de la sérietélévisée Chapi Chapo(Disques Philips – Import,1974, réédition 2002)

C'est le retour des deux bonshommes enmousse dont les aventures ont été dif-fusées pour la première fois à la téléfrançaise en 1974 et peu de temps aprèssur les ondes de Radio-Canada. Deuxépisodes par jour de 5 minutes chacun,et cela sans vraiment quitter les ondes enplus de 30 ans! Le créateur de la tramesonore n'est autre que le célèbre com-positeur français de musiques de films etde téléfilms François de Roubaix (« LaScoumoune », « Les Chevaliers du Ciel »,« Jeff », « Le Samouraï », « Les OiseauxRares »...), autodidacte, multi-instrumen-tiste trop tôt disparu (en 1975)... D'aprèsle réalisateur de la série, les sons qu'onentend ne seraient pas des phrases audi-bles, mais des bribes sonores succes-sives d'enfants enregistrées dans lescours d'école maternelle. À nouveaudisponible sur CD dans la version desTechno Toons (Universal Music / PanicRecords) pour régresser au stade uro-anal… Alors, tous avec moi : « Chapichapo patapo, Chapo Chapi patapi,Biribibi Rabadadada, dada dada, etc. »– L.-C. Le Blanc

YOHIMBE BROTHERS Front End Lifter (Ropeadope Records – 2002)

« Des rythmes stimulés au Viagra! » C'estprécisément comment DJ Logic, a.k.a.Jason Kibler, m'a décrit son expérience ladernière fois que nous nous sommesparlé. Depuis ce temps, j'ai eu amplementle temps de me tremper dans l'ambiancedu CD « Front End Lifter », et j'ai même eul'occasion d'assister à un concert desYohimbe Brothers. Je commencerai envous disant qu'il ne s'agit pas de l'expéri-ence musicale à laquelle vous êteshabitués. Je ne savais absolument pas à

chansons qui semblent s'amalgamerentre elles et qui sortent des sentiersbattus, pour ne pas dire dont le styleest totalement à part. Les autresmembres du groupe sont tout autantextraordinaires, bien que je ne puissecependant énumérer les noms detous ceux qui ont contribué à cetalbum. Je terminerai en disant que DJLogic sait certainement ce qu'il faitde A à Z. J'espère qu'il restera fidèleà lui-même face à ses aspirationsmusicales et qu'il continuera à stupé-fier les amateurs de musique de toutgenre. Je ne vanterai jamais assez lesmérites de Vernon Reid. Vernon estun guitariste extrêmement talentueux,et à mon avis, on ne lui attribue toutsimplement pas le mérite qui luirevient. Le moins qu'on puisse direest qu'ils forment une excellenteéquipe. Apparemment, le groupedes Yohimbe Brothers œuvre sur ceprojet depuis plus d'une décennie. Ilest grand temps que ces rythmesatterrissent. – Jen (traduit par Janie Desjardins)

quoi m'attendre lorsque j'ai inséré l'albumdans le lecteur, mais je dois dire que j'aiété si agréablement surprise que j'ai dèslors voulu que tout le monde l'écoute. Front End Lifter est le tout dernier albumdu virtuose de la guitare Vernon Reid (ducélèbre groupe Living Colour) et de DJLogic, qui à lui seul, a performé avecnombre d'artistes légendaires, tandis qu'ilœuvrait avec son propre groupe,Project Logic. Ropeadope, l'étiquette dugroupe, décrit sa musique comme étant« un mélange psychédélique futuristetout droit sorti de l'ère spatiale, auxnuances musicales multiples. » L'étiquettene ment pas. Tandis que l'album en entiercomporte des airs inoubliables quipromettent de vous faire bouger,quelques-uns se démarquent, tel « 6996(Club Yohimbe) » avec comme invitésspéciaux Slick Rick & Prince Paul et legroupe Psychopathia Mojosexualis, met-tant en vedette la vocaliste Latasha Digs.La très talentueuse Latasha a aussi offertune prestation de ses sensationnellescapacités vocales sur scène avec legroupe. Vernon et Logic ont créé des

ROUDOUDOUTout l’Univers Listener’s Digest(Delabel – 1998)

Renouveau du trip avec les fous deRoudoudou... OK, c’était la dernièrecuriosité en matière de « hype »…en 1998! Nettement moins ostensi-blement référentiel et rétro que sescomparses de Air, Roudoudou n'enbrasse pas moins des dizaines declin d'œil (Dali dans « Toutes cesfemmes », Sheila détournée dans letrès drôle « Écoute ce scratch ») ettire la plus grande part de son inven-tivité dans l'art du collage. Le tout estemballé avec finesse et charrie jazz,funk, dub, hip-hop avec un bonheurmaintenu de la plage 1 à la plage 16.Indémodable! – J. Vicari

VOLUME 1 - NUMÉRO 2 LE JARDINIER D’INTÉRIEUR 95

ENTR’ACTE

Musique!

Pour conclure cenuméro, un petit tourdes musiques qui ontbercé nos journées àla rédaction pendant

la réalisation de cetteseconde parution duJardinier d’intérieur.

Pas toujours de ladernière actualité,

mais toujours culte!Et loin des « hits »rances que diffuse

la radio!

Page 96: Magazine Le Jardinier d'intérieur — Volume 1, Numéro 2 (Réédition)

96LE JARDINIER D’INTÉRIEUR VOLUME 1 - NUMÉRO 2

QUESTIONS & RÉPONSES

Bonjour,Je voudrais savoir comment faire pour que mes clonesdémarrent leur cycle de végétation avec davantage defeuilles. Merci, Daze

Salut Daze, C'est facile à faire : utilise un couvercle de dôme plus haut, etprend de plus grosses boutures avec plus de feuilles. Pourdes boutures encore plus grosses, la technique du marcot-

tage aérien fonctionne très bien. Elle esttoutefois peu pratique pour obtenir denombreuses boutures.

Le marcottage aérien te permettra d'obtenirune bouture pré-enracinée lorsqu'elle estcoupé du plant mère. Commence parchoisir la branche à cloner. Enlève les feuilles,branches et pousses qui se trouvent dansles huit centimètres du bas de la bouture. Aubas de ces huit centimètres, attache ferme-ment un bout de plastique avec du rubanadhésif, de façon à pouvoir relever le plas-tique par dessus la tige, formant un sacautour de celle-ci. Fais une série de petitescoupures et recouvre-les d'une hormoned'enracinement à l'aide d'un petit pinceau.Relève le bout de plastique pour former lesac; remplis-le de Pro-Mix humide et refermele haut du sac avec du ruban adhésif. En dixjours, tu devrais voir les racines à travers leplastique et la bouture est prête à êtrecoupée.

Bonjour,Dans mon système de culture (Apollo 3), toutes lesracines de mes plantes sont devenues brunes et som-bres. Est-il possible de renverser le processus et de lesfaire redevenir blanches? Sinon, comment prévenir ce

problème dans l'avenir, dois-je utiliser un traitement particuli-er ou un horaire d'arrosage spécial? Merci, Marc

Salut Marc,Les roues de culture existent déjà depuis un certaintemps. Plusieurs fabricants et plusieurs modèles existent.Les trois plus importants fabricants de roues de culturesont Bonsai, G.I. Et Omega. Omega commercialise aussi un

carrousel : six roues de culture de 2,4 mètres de haut y pren-nent place, et le tout bouge comme le carrousel d'un parc d'amusement.

Le système Apollo 3 est un beau système d'aéroponie sophistiqué. Lacause la plus fréquente du brunissement des racines en aéroponie setrouve au niveau du cycle d'arrosage : il est trop court ou trop long. Tutrouveras dans le numéro 1 du magazine mes recommandations pour lamise au point d'un cycle idéal.

Dans une roue de culture, des racines foncées ou brunies sont souventcausées par les modèles à dos ouvert. Dans ces modèles, il y a unegrande ouverture à l'endos des rails sur lesquels s'insèrent les cubes de

substrat : ledessous descubes et lesracines sontdonc exposésà la lumièreambiante et auxautres contami-nants pouvantse trouver dansla salle de cul-ture. Si c'est làton problème,je ne peux pasvraiment t'aider: je considèreque c'est unproblème deconception. Tupeux en dis-cuter avec tondistributeur.

Salut,J'aimerais savoir quel insecticide est meilleur que End Allpour éliminer les insectes et les parasites de mes plantes.Et si j'utilise un produit qui n'est pas biologique, puis-jem'en servir plus d'une fois par semaine?

Merci! Greg

Salut Greg,J'aime End All : il fonctionne très bien pour moi. Si cen'est pas le cas, le problème se trouve peut-être dans tatechnique de vaporisation. End All doit être appliqué enune très fine couche de gouttelettes, sans écoulement.

Le produit adhère mieux lorsque la vaporisation est fine.Je mets environ 30 minutes pour vaporiser un litre de pro-

duit dans mon jardin. Je commence à un bout, et je vaporise partout, ledessus comme le dessous, très légèrement. Je mets dix minutes à travers-

Nos experts en jardinage intérieur et en hydroponie sont là pour vous aider.Vous avez des questions, nous avons des réponses. Pour ce second numéro, notre collaborateur Fred Leducvous fait part de certains de ses conseils. Vous pouvez également envoyer vos questions. Vous n'avez qu'àdemander en soumettant votre problème (ou vos suggestions) à : [email protected] répond :

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VOLUME 1 - NUMÉRO 2 LE JARDINIER D’INTÉRIEUR

QUESTIONS & RÉPONSESer la pièce, puis je répète l'opération. Jerecommence tant que je ne suis pas satis-fait. Lorsque End All sèche, les feuilles sontlustrées. Si seulement quelques bouts deplantes sont lustrés, la vaporisation n'a pasété suffisante.

End All est photodégradable. C'est un pro-duit à utiliser au coucher du soleil ou aumoment où les lumières s'éteignent.

Je n'utilise pas de pesticides chimiques,mais mes amis qui le font recommandent lamarque Dr. Doom. Pour ce qui est de l'u-tiliser plus d'une fois par semaine, tudevrais suivre les instructions du fabricant.

Hydro économique

Bonjour,Je viens de Belgique, et j'ai vu votre magazine dans un mag-asin hydroponique aux États-Unis pendant mes vacances.

Excellent magazine!J'aimerais cultiver quelques plantes en hydroponie, mais je n'ai pas les

moyens de me payer un gros système. Quelle serait une bonne alternative?J'aimerais bâtir un système hydroponique économique et facile à installer...Merci, Jak

Bonjour Jak,Le système hydroponique le plus simple et le pluséconomique est le système flux et reflux. Voici ce dont tuauras besoin : un seau de 19 litres avec un couvercle et unepoignée, de 1,2 à 1,8 mètre de boyau d'arrosage de 1,25

centimètres, deux embouts de boyau, une pataugeuse pourenfant, une table et une pièce de 2 centimètres de contreplaqué.

Commençons par la table. Elle doit être assez solide pour soutenir toutes lesplantes, la pataugeuse, l'eau et le contreplaqué. Bien sûr, tu pourrais bâtir ta pro-pre table avec du contreplaqué. Il faut qu'elle soit au moins aussi haute que leseau.

Il faut couper le contreplaqué selon les dimensions externes de la pataugeuse,afin que celle-ci soit entièrement soutenue. Le contreplaqué va sur la table, etla pataugeuse sur le contreplaqué. Il faut ensuite décider de l'emplacement dutrou permettant de remplir et de vider le système. L'emplacement du troudépendra de celui du seau. Le trou doit être au fond de la pataugeuse, à 3 à6 centimètres du bord. Une fois l'emplacement déterminé, percer le trou aufond de la pataugeuse et y attacher un bout du boyau avec un embout. Faireun trou dans le contreplaqué pour y faire passer le tuyau.

Sur le côté du seau, en bas, percer un trou et y installer l'autre bout du boyaud'arrosage.

La table devrait être plus basse en avant et un peu plus haute à l'arrière, ce quipermettra à la pataugeuse de se vider complètement dans le seau.

Les pataugeuses ont souvent un fond texturé. Si ce n'est pas le cas, il fautajouter quelque chose pour soulever les plantes à environ un centimètre dufond permettre à l'eau d'être drainée correctement. Les boites en plastiquepour le lait peuvent être coupées et remplir cette fonction à merveille.

Il faut vérifier que les embouts sont exempts de fuites, et le tour est joué. Cesystème est facile à utiliser : il suffit de soulever le seau pour inonder latable, et de le redescendre pour la vider.

Pour ce qui est des systèmes plus sophistiqués, je suggère d'acquérir unpetit système et de l'utiliser pendant un certain temps pour se familiariserà l'équipement et aux techniques. Cela sera bénéfique quand le tempssera venu d'acheter un système plus gros et plus performant.

do do do

Bonjour à toute l’équipe,J’aimerais vous féliciter pour votre magazine en français,il est le plus complet que j’ai eu la chance de lire dansma jeune carrière… J’aimerais avoir plus de renseigne-ments au niveau de la roue Orbio que vous comparez

dans votre magazine #1. J’aimerais avoir le numéro detéléphone, le contact et l’adresse de l’entreprise qui fabrique

ce système qui a fait ces preuves au Salon Maximun Yield en 2004 aupalais des congrès.Merci. - Patrick, un lecteur satisfait

Bonjour Patrick,

Nous te remercions pour tes chaleureux commentairesau sujet de la revue Le Jardinier d’Intérieur. Nous avonsmalheureusement perdu contact avec l’entreprise qui

fabrique et distribue le système de jardin rotatif Orbiodepuis la parution de l’article il y a deux mois.

En effet, le site Internet www.orbiocultures.com est maintenant hors-ligneet le numéro de téléphone de notre contact, Éric, n’est plus attribué.

Aux dernières nouvelles, Éric voulait arrêter de commercialiser le systèmeactuel pour revenir avec une for-mule améliorée. Apparemment,il a mis son projet à exécutionplus rapidement que prévu.Vous pouvez toutefois vérifierde temps en temps si le site estrevenu en ligne…

Désolé, mais à l’heure actuelle,nous n’avons pas davantagede renseignement au sujet dela roue Orbio, ni de son futur!

Salutations, - La Rédaction

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Photo : Fred Led

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Illustratio

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Orbio est maintenant hors-ligne.Vérifiez sur l’internet si elle reviendra!

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