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Convention de la poste-publications no 41122591 Le magazine de l’eau au Québec PRINTEMPS-ÉTÉ 2012, vol. 8 no 1 Économie verte rime avec emplois Nouvelle stratégie d’économie d’eau potable; Québec est en mode action ! Comment réussir la mise en conformité des installations individuelles de traitement des eaux usées ? www.magazinesource.cc Robert Quesnel ENTREVUE avec 18 14 28 Les inondations, un an plus tard

Magazine SOURCE printemps-été 2012

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Le magazine de l’eau au Québec

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Économie verte rime avecemplois

Nouvelle stratégie d’économied’eau potable; Québec est enmode action !

Comment réussir la mise enconformité des installations individuelles de traitement deseaux usées ?

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RobertQuesnelENTREVUE avec

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28Les inondations,

un an plus tard

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© Tous droits réservés.Dro i ts d ’au teur e t d ro i ts de reproduct ion : tou te demande de reproduct ion do i t ê t re acheminée à MAYA communication et marketing aux coordonnées figurant ci-dessus. Les opinions et les idées contenues dans les articles n’engagent la responsabilité que de leurs auteurs. La publication d’annonces et de publicités ne signifie pas que le magazineSOU R CE recommande ces produ i ts e t se rv ices . Convent ion de la poste -pub l ica t ions no 411225 91. Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada aux coordonnées figurant ci-dessus. Dépôt légal : 1e trimestre 2005. ISSN 1712-9125. Le magazine SOURCE est publié 3 fois l’an.

chroniques

tête-à-tête

L’ E N V E R S D U D É C O R

L E S A M I S D E S O U R C E 29

30

Éditeur et rédacteur en chef :André [email protected]

Chroniqueurs :John CiganaDominique DodierMathieu Laneuville Janick LemayChristian Vézina

Direction artistique :MAYA communication et marketing

Designer graphique :Sylvain Malbeuf (SymaPub)

Photos de la page couverture et de l’Entrevue :Fadi Benmahmoudwww.dansmonsoussol.tv

Révision linguistique :Annie Talbot

Impression :Carpe diem

Coordination des ventes :Grégory PratteTél. : 450 [email protected]

Abonnementet administration :MAYA communication et marketing457, montée Lesage Rosemère (QC) J7A 4S2Téléphone : 450 508-1515 [email protected]

GESTION HUMAINE DES RESSOURCES 28

SOMMAIRE

LES BONS

CONTACTS

« Il a fallu s’organiser, utiliser des camions plus petits pour les rues étroites, par exemple, en y allant doucement pour ne pascréer de vagues. On a d’abord fourni des sacs aux gens qui vivaient le plus près de la rivière. La ligne téléphonique nouspermettait de répondre aux besoins de la population de façon plus spécifique et de parer au plus urgent. Parfois, on passaitlivrer des sacs chez quelqu’un, et le voisin sortait pour en demander à son tour. On a aussi déposé des tas de sacs dans lesrues, sous des abris, et les gens venaient les chercher. »

— Robert Quesnel

Le magazine de l’eau au Québec

Ce magazine est imprimésur papier à contenurecyclé

8

Le magazine de l’eau au QuébecSOURCE VOL. 8 NO 1 PRINTEMPS-ÉTÉ 20124

EAU POTABLE

NOUVELLE STRATÉGIE D’ÉCONOMIE D’EAU POTABLE; QUÉBEC EST EN MODE ACTION !

ASSAINISSEMENT DÉCENTRALISÉ

COMMENT RÉUSSIR LA MISE EN CONFORMITÉ DES INSTALLATIONS IND IVIDUELLES DE TRAITEMENT DES EAUX USÉES ?

ASSAINISSEMENT DÉCENTRALISÉ

MÉTHODOLOGIE D’INSPECTION D’UNE INSTALLATION SEPTIQUE

SUR LE RADAR

I L PLEUT, I L PLEUT BERGÈRE…

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Il y a tout juste plus d’un an, la Montérégie étaitfrappée de plein fouet par des pluies torrentielleset enregistrait des niveaux de crue historiques.Résultat : un important branle-bas de combat et desmesures d’urgence exceptionnelles pour assurerla sécurité des habitants de la région et limiter lesdégâts matériels.

Pour la municipalité de Saint-Jean-sur-Richelieu,la situation pouvait difficilement survenir à un piremoment, puisque le directeur des travaux publics

était malheureusement en congé de maladie, laissant ainsi la ville sanschef d’orchestre pour assurer la direction des travaux publics. C’est doncdans ces circonstances particulières que Robert Quesnel s’est retrouvéà la tête d’une équipe technique dont le mandat très clair était d’éviterà tout prix que le réseau d’égouts de la ville soit inondé.

Rencontré pour faire le point sur les événements du printemps 2011,Robert Quesnel nous explique pourquoi il fallait absolument sauver leréseau d’égouts de la ville et comment son équipe et lui y sont parvenus.Une entrevue fort intéressante que vous pourrez lire dans cette éditionde votre magazine SOURCE. Cependant, au-delà des explications d’ordretechnique, ce qui a retenu mon attention, c’est le dévouement desemployés de cette municipalité, comme l’a mentionné M. Quesnel durantnotre tête-à-tête.

Vous conviendrez avec moi que le mot « dévouement » est rarementutilisé par le citoyen lambda pour qualifier le travail des fonctionnairesmunicipaux. Bien sûr, la mauvaise réputation de ces derniers n’est pastoujours justifiée et est trop souvent exagérée. Mais l’image d’un groupede cols bleus appuyés sur leurs pelles près d’un trou alors qu’un de leurscollègues est à l’ouvrage est aussi ancrée dans notre imaginaire que celled’une voiture de police devant un Dunkin Donut’s. C’est pourquoi il estnécessaire de lever notre chapeau bien haut lorsque des employésmunicipaux font mentir ce cliché.

Or, lorsque M. Quesnel nous relate les événements du printemps2011, on ne peut faire autrement que de saisir le profond dévouementde toute l’équipe. Mettant leur convention collective de côté, ces gensont travaillé sans relâche, durant des semaines entières, réduisant souventleurs heures de sommeil, dans des conditions de travail difficiles. Ilsétaient déterminés. Ils avaient un but, une mission. Et comme s’ils n’enavaient pas suffisamment plein les bottes sur leur territoire, beaucoupd’entre eux ont bénévolement prêté main-forte aux villes voisines qui enavaient bien besoin. Ils ont ainsi pu sauver d’innombrables familles dela faillite, car beaucoup d’entre elles n’auraient pu réparer les dégâtsimportants faute d’être assurées convenablement. Leurs efforts ont donceu un impact majeur sur plusieurs citoyens. Une histoire inspirante !

À la suite de cette entrevue, je me suis rendu sur place pour prendrequelques photos de M. Quesnel. Alors que nous étions sur le bord dela rivière Richelieu pour notre séance photo, un groupe d’hommes étaientassis et discutaient dans le parc. À la vue du casque blanc de Robert,l’un d’eux n’a pu s’empêcher de lui lancer que ça lui faisait bien drôle devoir un employé de la ville travailler. La vanne a bien sûr fait rire ses amis.Robert n’a pas répondu. Ne les a même pas regardés. Pour ma part, jen’ai pu m’empêcher de m’approcher et de répondre à cet humoriste dudimanche que, sans le travail de cet homme et de ses collègues, ilsn’auraient fort probablement pas le temps de flâner et qu’ils seraient plutôten train de réparer des dommages matériels beaucoup plus importantsque ce qu’ils ont connu.

L’un de ces hommes était peut-être le premier soulagé en voyant arriverl’équipe technique de la ville avec des sacs de sable devant sa maison.La maison de ce dernier aurait peut-être été déclarée perte totale, n’eûtété de l’intervention de l’équipe. Qui sait !

Comme quoi, une fois la crise passée, les gens ont la mémoire courteet les clichés persistent ! Qu’à cela ne tienne, l’équipe menée par RobertQuesnel a fait un travail colossal et il me semblait important de saluerhaut et fort leur accomplissement. Bravo à ces gens de cœur ! ■

André Dumouchel

Quand le mot « entraide » prend tout son senséditorial

Le magazine de l’eau au QuébecSOURCE VOL. 8 NO 1 PRINTEMPS-ÉTÉ 20126

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Entrevue réalisée par André Dumouchel

LE PRINTEMPS 2011 RESTERA GRAVÉ DANS LA

MÉMOIRE COLLECTIVE DES CITOYENS DE SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU EN RAISON DES PLUIES TORRENTIELLES

ET DES NIVEAUX DE CRUE HISTORIQUES QUI EN ONT

DÉCOULÉ. ET IL Y A FORT À PARIER QU’IL EN SERA

AINSI POUR ROBERT QUESNEL ÉGALEMENT PUISQUE

CE DERNIER S’EST RETROUVÉ AU CŒUR DE L’ACTION

DANS UN RÔLE CLÉ, SANS POUR AUTANT Y ÊTRE

DESTINÉ.

ORDINAIREMENT AFFECTÉ À LA RECHERCHE DE FUITES,IL S’EST RETROUVÉ AUX COMMANDES D’UNE ÉQUIPE

TECHNIQUE DES TRAVAUX PUBLICS POUR SAUVER DES

EAUX, LITTÉRALEMENT, LE RÉSEAU D’ÉGOUTS. LES

DÉGÂTS CAUSÉS PAR LES INONDATIONS ONT ÉTÉ

NOMBREUX ET COÛTEUX POUR LES CITOYENS DE CETTE

VILLE DE LA MONTÉRÉGIE, MAIS ILS AURAIENT ÉTÉ

ENCORE PLUS IMPORTANTS SANS L’ENGAGEMENT TOTAL

ET LE DÉVOUEMENT DE CET HOMME ET DE SON ÉQUIPE.

QUELS ONT ÉTÉ LES DÉFIS À RELEVER ? COMMENT

ONT-ILS PROCÉDÉ ? QUEL EST L’ÉTAT DE LA VILLE UN

AN PLUS TARD ?

LE MAGAZINE SOURCE L’A RENCONTRÉ POUR VOUS.

RobertQuesnel

Les inondations,un an plus tard

Le magazine de l’eau au QuébecSOURCE VOL. 8 NO 1 PRINTEMPS-ÉTÉ 20128

Quel est votre poste à la Ville de St-Jean-sur-Richelieu?Je suis technicien coordonnateur aux travaux publics. Mon rôleconsiste surtout à apporter une aide technique dans le cadre destravaux publics. Ça fait 33 ans et demi que je travaille pour la Ville.

En quoi, concrètement, consistent vos tâches ? Je suis principalement dépisteur de fuites sur le réseau d’aqueduc.Je fais la distinction ici entre fuite et bris. Avec les bris, on a uneperte d’eau visible et on peut intervenir tout de suite pour lesréparer. Par contre, les fuites sont invisibles. On a une perte d’eau,mais on ne connaît pas son origine. Mon rôle est donc de lestrouver et de les colmater, ce qui permet d’épargner de l’argent àla municipalité, autant en ce qui concerne la production que ladistribution.

Avez-vous toujours occupé le même poste ?Non, quand je suis arrivé à la municipalité, c’est-à-dire avant lafusion, St-Jean-sur-Richelieu était une ville plus modeste. J’avaisété engagé comme dessinateur, donc je produisais principalementdes plans d’urbanisme. Puis, la ville a grossi, les budgets ontrétréci… Il y a donc eu des restructurations. Pour ma part, je mesuis dirigé vers le réseau d’aqueduc. C’est en faisant des plans pourle réseau que j’ai compris qu’il y avait un manque de ce côté-là; j’aidonc choisi d’évoluer dans ce secteur.

Pouvez-vous nous résumer la chronologie desévénements autour des inondations survenues enMontérégie au printemps 2011 ?Tout a commencé à la mi-avril. Pendant la première phase, ils’agissait surtout de prévention et de préparation. On a commencéà protéger des regards, à préparer des pompes, à nous assurerque les pompes habituelles fonctionnaient bien. Mon rôle consistaità m’assurer que l’eau était maintenue à sept pieds sous le niveaudes regards pour que les gens puissent continuer à utiliser leurstoilettes et leurs douches normalement et ainsi éviter lesrefoulements ou infiltrations dans le réseau d’égouts. Il faut

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comprendre que les pompes sont faites pour pomper un réseau normal, pas unréseau infiltré d’eau, du moins pas à ce point-là. Si le poste de pompage entraiten état d’alerte, je devais intervenir.

Et la deuxième phase ?La deuxième phase a commencé quand on s’est rendu compte que la rivière allaitencore monter d’un pied. C’est là que nous avons mis en fonction une lignetéléphonique et commencé la distribution de sacs de sable. On a aussi faitl’inspection des regards et vérifié si on avait une réserve de personnel supplémentairedisponible. Puis, on s’est livré à une sécurisation du réseau. Vers la fête desMères, la situation est devenue plus problématique. On a commencé à bloquerdes regards pour éviter que l’eau s’infiltre. À partir de ce moment, l’eau n’a pascessé de monter. Il a donc fallu déployer notre équipe, les médias, la signalisation,les interventions pour sécuriser les voies de circulation.

Pendant ces inondations, vous vous êtes retrouvé responsable duréseau alors que vos tâches habituelles consistent à détecter desfuites. Comment avez-vous hérité de telles responsabilités ?Mon patron, le contremaître, était en congé de maladie à ce moment-là. J’ai doncpris les choses en main. J’ai reçu le soutien de beaucoup de gens qui m’ont aidéà assumer ces nouvelles responsabilités.

Quel était votre objectif ultime pendant les inondations ?Il fallait sauver le réseau, en quelque sorte. Si on avait perdu le réseau d’égouts,beaucoup plus de maisons auraient été inondées. Ici, les rues sont en pentes,perpendiculaires à la rivière. Donc, les cinq premières maisons ont été complètementinondées, alors que les autres en amont ont été « seulement » entourées d’eau. Sion avait renoncé à sauver le réseau, ces maisons auraient été sous pression deségouts et les clapets n’auraient peut-être pas résisté. En plus d’être entourés d’eau,les sous-sols auraient été remplis d’eau d’égout. Pour protéger le réseau, on l’a renforcéavec des pompes supplémentaires. En ne lésinant pas sur le nombre de pompes,on a réussi à le maintenir fonctionnel tout au long des événements.

Combien de pompes ont-elles été nécessaires ?Une trentaine, au final. C’était difficile de trouver toutes ces pompes. On appelaitdes fournisseurs; chacun en avait une ou deux en stock, pas plus. Et il n’y avaitpas que St-Jean-sur-Richelieu qui était touchée; il y avait Ste-Anne-de-Sabrevois,Chambly, Carignan...

Et toute cette eau qui était pompée, où était-elle rejetée ?Eh bien, c’est peut-être drôle à dire, mais elle était rejetée tout simplement dansles rues. Comme la priorité était la sauvegarde du réseau, c’était la seule solution.Bien qu’il s’agissait d’eaux usées, elles étaient tellement diluées que les risquessanitaires n’étaient pas très grands. Bien sûr, on a tout de même demandé auxparents de ne pas laisser jouer leurs enfants dans l’eau. Il n’y avait pas d’autrechoix.

Comment les pompes étaient-elles alimentées ?C’étaient des pompes sur roues, autonomes, fonctionnant au diesel et ayant uneautonomie de 18 heures en moyenne En plus des ravitaillements de carburant,il fallait s’assurer qu’il n’y avait pas de blocage, pas de problème mécanique oude fuite d’huile. De plus, après 250 heures de fonctionnement, une vidanged’huile s’imposait.

À quel genre d’obstacles avez-vous été confronté dans cette volontéde maintenir le réseau ?Un bon exemple, c’est le poste de pompage qui fonctionnait à l’électricité et quiest devenu inutilisable quand la crue a augmenté. Il y avait danger d’électrocution.Au début, on a tenté de le protéger, mais finalement on a dû le fermer, car c’étaittrop risqué. Après l’avoir fermé, il a fallu pomper l’eau de ce poste de pompage.Pour cela, on avait besoin d’une pompe supérieure au débit d’absorption du postede pompage lui-même, c’est-à-dire que le poste pompant 70 litres à la seconde,une pompe avec une capacité double a été requise pour le vider. Chaque jour, jeme disais : « Si le niveau d’eau monte encore, qu’est-ce que je dois protéger enpriorité ? »

Qu’est-ce qui vous préoccupait le plus après la consolidation duréseau par la mise en place de pompes ?Notre plus grande peur était de perdre la ville. Nous craignions, par exemple, quele canal Chambly déborde dans le centre-ville. Le réseau d’égout aurait alors étéinfiltré, sans parler de l’usine d’épuration des eaux. Si elle est faite pour traiter70 000 tonnes d’eau et que tout à coup il en rentre 200 000, les vannes s’ouvrentet les eaux ne sont plus traitées, avec toutes les conséquences sur la santé publiqueque l’on imagine.

Comment avez-vous évalué le danger pour le réseau d’égout ?Avec la montée des eaux, il peut y avoir un reflux et des infiltrations. Quand onsait ce qu’il y a dans les égouts, ça représente un danger pour la santé publique.Avant l’inondation, on envisageait, par mesure préventive, d’augmenter le nombrede nos sacs de sable de 2000 à 6000. Finalement, nous avons eu besoin de320 000 sacs de sable. Il y a même un fabricant qui a rouvert son usine pournous alimenter. C’était beau de voir la solidarité à l’œuvre !

Comment s’est réalisée la distribution des sacs de sable ?Il a fallu s’organiser, utiliser des camions plus petits pour les rues étroites, parexemple, en y allant doucement pour ne pas créer de vagues. On a d’abord fournides sacs aux gens qui vivaient le plus près de la rivière. La ligne téléphoniquenous permettait de répondre aux besoins de la population de façon plus spécifiqueet de parer au plus urgent. Parfois, on passait livrer des sacs chez quelqu’un, etle voisin sortait pour en demander à son tour. On a aussi déposé des tas de sacsdans les rues, sous des abris, et les gens venaient les chercher.

Outre les sacs de sable, de quoi disposiez-vous pour aider les gensà se protéger de la montée des eaux ?On avait de grands rouleaux de polythène, des cônes baliseurs, des pics, des pelles,des bouts de boyaux d’arrosage. Et on avait aussi des bottes ! Au début, on portaitdes bottes de caoutchouc; à la fin, on privilégiait les cuissards ! Il y avait pleind’endroits où on ne pouvait plus aller avec nos véhicules, alors il fallait se déplacerà pied.

Avez-vous eu du mal à vous ravitailler en équipement de ce type ?Le ravitaillement pour ces produits s’est avéré moins difficile que pour les pompesou les sacs de sable parce que l’équipe des travaux publics possédait déjàplusieurs paires de bottes. En plus des bottes, il fallait porter des gants en raisondes matières fécales présentes en quantités plus importantes lorsqu’il y a desinfiltrations dans le réseau.

Le magazine de l’eau au QuébecSOURCE VOL. 8 NO 1 PRINTEMPS-ÉTÉ 2012 9

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Quel a été le rôle de l’armée et à quel moment est-elle intervenue ?Je ne me rappelle pas du moment exact, mais il faut dire que l’armée est surtoutintervenue dans les villages aux environs, par exemple à Ste-Anne-de-Sabrevois. Ily a là-bas des digues qui se sont rompues sous le poids de l’eau, les champs ont étécomplètement inondés, et il a fallu du matériel spécialisé pour secourir les gens quiétaient coincés dans leur maison. Je sais aussi qu'elle a aidé à transporter les sacsde sable dans certains villages.

Est-ce que St-Jean-sur-Richelieu a dû faire appel à d’autres municipalitéspour obtenir de l’aide ?Non, nous étions assez autonomes. En fait, c’est nous qui avons aidé les plus petitsvillages qui disposaient de moins de ressources, comme Ste-Anne-de-Sabrevois,dont les maisons ont été passablement endommagées ou inondées. Il est vrai quecertaines municipalités nous ont offert leur aide spontanément; Québec, Montréal,Laval ont dépêché des équipes, mais plutôt lors de la corvée de nettoyage. Ondisposait déjà ici des ressources dont on avait besoin : mécaniciens, électriciens, préposésau réseau d’égout… C’était très intense pour notre personnel déployé sur les lieux.On devait surveiller le réseau jour et nuit et, pour ce faire, on jumelait des employésplus âgés avec des employés plus jeunes; ainsi, si les plus vieux s’endormaient aumilieu de la nuit, les plus jeunes veillaient.

Et les médias, ont-ils eu un rôle à jouer pour relayer un certain message ?Oui, personnellement, j’ai pu m’adresser à la population au cours d’une conférencede presse. J’ai pu demander aux gens, s’ils abandonnaient leurs maisons, de bloquerleur drain au sous-sol, par exemple. D’un autre côté, la communication avec lesmédias, ce n’est pas mon rôle. Il y a des journalistes qui voulaient me suivre dansl’action, mais j’ai refusé, car je devais me concentrer sur mon travail. Les spécialistesde la communication pouvaient très bien répondre aux questions des médias. Dansl’ensemble, ils ont tous été très respectueux de notre travail.

Quel secteur a été le plus touché ?C’est le secteur riverain de St-Eugène qui a été le plus touché. De l’autre côté de larivière, ce sont Iberville, l’île Ste-Thérèse et St-Athanase qui ont été plus particulièrementaffectés. Certaines maisons ont été complètement emportées, détruites. Beaucoupde ces maisons étaient à l’origine des chalets qui ont été convertis en maisonshabitables à l’année; elles n’avaient donc pas de fondations très solides. Ce sont ellesqui ont été emportées en premier.

Croyez-vous que St-Jean-sur-Richelieu était mieux équipée que d’autresmunicipalités pour faire face aux inondations ?Nos réseaux sont en bordure de rivière, ce qui est bien différent des autres municipalitésqui ne vivent que très rarement ce genre de problèmes. On ne peut donc faireautrement que de s’équiper pour faire face au risque d’inondation. De plus, noussommes situés dans une zone formant une sorte d’entonnoir puisque toutes nos eauxproviennent du lac Champlain. Les montagnes blanches et les vents influencentégalement la météo, nous forçant à faire de l’observation. On avait donc l’habitudedes inondations, mais pas de l’envergure de celles qu’on a connues l’an dernier.

Vous connaissiez donc les données des différentiels grâce à votre plande prévention ?Disons que nous disposons de données que nous avons collectées lors des annéesprécédentes, qui nous permettent de faire des comparaisons. Cependant, ces donnéesne nous ont pas servi lors des inondations de l’an dernier, car c’était une situationcomplètement nouvelle, avec des différentiels qui n’étaient pas répertoriés ! Nousconnaissions la situation avec une montée des eaux d’un pied, voire un pied et demi,mais pas avec deux pieds d’eau. Je me souviens d’avoir rédigé un mémo à l’attentionde mes patrons; j’étais inquiet, je voyais le niveau du lac monter, monter...

Vous disiez plus tôt que la région avait l’habitude des inondations.Croyez-vous que cela a nui plutôt qu’aidé à l’évacuation des maisonsquand c’est devenu nécessaire ?Il y a eu des cas où les gens étaient effectivement réticents à quitter leur maison età reconnaître la gravité de la situation parce qu’ils se disaient qu’ils avaient souventété témoins de crues et qu’il n’y avait pas eu de conséquences graves jusqu’alors.Mais, cette fois-là, c’était une situation vraiment exceptionnelle de par l’ampleur dela crue et des conséquences.

Des gens refusaient-ils de quitter leur maison ?Quelquefois, c’était en effet difficile. Les gens vivent des chocs intenses pendant unecrise comme celle-là, il faut que la communauté mobilise les ressources nécessairespour soutenir les sinistrés et les personnes les plus vulnérables. Si j’étais mis au courantd’un cas particulier, par exemple une personne âgée qui semblait un peu perdue et

Le magazine de l’eau au QuébecSOURCE VOL. 8 NO 1 PRINTEMPS-ÉTÉ 201210

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qui n’avait pas envie de quitter son logement, je relayais l’information aux gensconcernés pendant nos réunions communes, comme au service d’incendie qui avaittoute une équipe d’intervention à cet effet. Je comprends que ça doit être dur pourun homme âgé de quitter la maison où il a probablement vécu toute sa vie, mais quandil n’y a plus d’électricité et que les fils trempent dans l’eau, il faut intervenir.

Y a-t-il eu des problèmes d’approvisionnement en eau potable ?Pas chez les ménages qui sont approvisionnés par le réseau municipal. Par contre,ceux qui sont branchés à des puits artésiens ne devaient pas boire l’eau du robinet.On a donc installé des dispositifs sur les bornes-fontaines pour que ces gens puissentavoir accès à l’eau potable.

Y a-t-il eu des cas de gastro ?Non, pas vraiment, mais il faut dire encore une fois qu’en ce qui concerne l’équipede spécialistes, nous sommes tous vaccinés, c’est notre métier. Mais on a quand mêmeété très prudents. Question de ne pas transporter de virus à la maison, tout était laissésur place – les bottes, les combinaisons – pour éviter toute contamination.

Un an après les événements, quel est le moral de la population ?Il y a encore des gens qui ont des séquelles et quand le printemps est revenu,beaucoup d’entre eux étaient nerveux. C’est normal. Certains résidents ont été obligésde démolir leur maison. Même s’ils ont reçu des subventions, elles n’étaient passuffisantes pour tout reconstruire. Souvent, ils ont été forcés de vendre.

Et le moral de l’équipe des travaux publics ? Est-ce que l’expérience arapproché les gens ?Le moral est excellent parce qu’on a vécu ensemble une belle situation d’entraide.Des gars qui d’habitude ne se côtoient pas dans leur travail respectif ont uni leursforces. C’est sûr que cela crée des liens plus solides.

De nouvelles normes ont-elles vu le jour après cette inondation ? On a colligé de nouvelles données, comme cela se fait chaque fois que l’on est confrontéà une situation jamais vue auparavant. On a donc ajouté un chapitre à notre guide.

Y a-t-il encore des traces des inondations dans les secteurs touchés ? Ça paraît encore sur certains mobiliers urbains, comme les abribus, les cabinestéléphoniques, sur lesquels on discerne la marque du niveau de l’eau. Sinon, ça nese voit plus.

Aujourd’hui, êtes-vous prêt pour une autre inondation de cette envergure ?Oui, aujourd’hui plus que jamais. J’ai personnellement beaucoup appris.

M. Quesnel, merci beaucoup !

Le magazine de l’eau au QuébecSOURCE VOL. 8 NO 1 PRINTEMPS-ÉTÉ 201212

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elon les données 2009 d’Environnement Canada, la quantitéd’eau distribuée par personne au Québec est 40 % plus

élevée qu’au Canada et 70 % plus élevée qu’en Ontario. Ceci estprobablement dû à une surconsommation dans les secteursrésidentiels et non résidentiels jumelée aux fuites d’eau dans lesréseaux de distribution. De plus, selon la même source d’information,de 2001 à 2009, la province a vu se creuser l’écart avec le Canadaet l’Ontario. Depuis, les étés secs associés à de fortes demandesont mené à des pénuries d’eau dans certaines régions, lesquellesont nécessité des interventions palliatives et des investissementsimportants. Le surdimensionnement et la construction de nouveauxouvrages ainsi que les coûts d’exploitation élevés sont aussi desconséquences non négligeables de cette gestion inefficace de laressource. C’est ainsi qu’afin de remédier à la situation, legouvernement du Québec annonçait le 28 mars 2011, en

collaboration avec les municipalités et les experts du domainetechnique de l’eau, la mise en œuvre d’une stratégie d’économied’eau potable.

LES OBJECTIFSLa Stratégie comporte deux objectifs pour 2017. Premièrement,elle vise une réduction de 20 % de la quantité d’eau distribuéepar personne. Deuxièmement, elle vise à limiter les pertes d’eaupotentielles attribuables aux fuites dans les réseaux de distributionà des maximums de :• 20 % de la quantité d’eau distribuée; et• 15 mètres cubes par jour par kilomètre de conduite

[m3/(d-km)].

LES ACTIONSAfin d’atteindre ces objectifs, un consensus a été établi entre lesdivers partenaires techniques, municipaux et gouvernementaux.Celui-ci suppose diverses actions nécessaires de la part desmunicipalités et du gouvernement. (Voir table ci-après.)

L’OUTIL DE SUIVIAfin d’accompagner les municipalités, le ministère des Affairesmunicipales, des Régions et de l’Occupation du territoire (MAMROT)a développé un formulaire interactif sur l’usage de l’eau potable

NOUVELLE STRATÉG I E D’ÉCONOMIE D’EAU POTABLE;QUÉBEC EST EN MODE ACTION !

Ce texte vous fait réagir ? Pour nous faire part de vos commentaires, rendez-vous au www.maya.cc,sous l’onglet Source, ou envoyez-nous un courriel à [email protected]

Mathieu Laneuville Ingénieur Ministère des Affaires municipales, desRégions et de l'Occupation du territoire ma th i e u . l a n eu v i l l e@mamro t . g o u v . q c . c a

5 ENGAGEMENTS DU GOUVERNEMENT

Depuis 2011, produire des guides et des outils afin d’accompagner les municipalitésdans leurs efforts pour favoriser l’économie d’eau potable.

Depuis 2011, mettre en place un comité de suivi et diffuser les résultats.

À partir de 2012, rendre conditionnelle l’attribution de toute aide financière pourles projets d’infrastructures d’eau à l’adoption de mesures d’économie d’eau et deréduction des fuites de la part des municipalités.

À partir de 2012, réviser le Code de construction pour interdire l’installationd’accessoires et d’équipements surconsommant l’eau.

À partir de 2013, poursuivre les politiques d’économie d’eau potable dans lesimmeubles gouvernementaux et ceux des réseaux de la santé et de l’éducation.

5 MESURES S’ADRESSANT AUX MUNICIPALITÉS

À partir de 2012, produire annuellement un état de la situation et un plan d’action.Adopter une réglementation sur l’utilisation de l’eau potable.

À partir de 2012, produire annuellement un bilan de l’usage de l’eau, mesurer l’eaudistribuée et, si requis, mettre en place un programme de détection et de réparationdes fuites.

À partir de 2012, présenter un rapport annuel sur la gestion de l’eau au conseilmunicipal.

À partir de 2014, si requis, installer des compteurs d’eau dans le secteur nonrésidentiel et estimer la consommation du secteur résidentiel.

À partir de 2017, si requis, instaurer une tarification adéquate.

www.dansmonsoussol . tv

est un site

Notre sous-sol n’a subi aucune inondation.Mais Robert Quesnel s’y est tout de même présenté… Voyez son entrevue sur www.dansmonsoussol.tv

S

E A U P O T A B L E

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en collaboration avec ses partenaires. Cet outil permet aux municipalités deréaliser leur mandat concernant les trois mesures qui sont à mettre en placedès 2012. En améliorant leurs connaissances de l’usage de l’eau de façonprogressive, les municipalités seront plus aptes à cibler les sources d’économiepotentielles au sein du réseau et chez les consommateurs. Par exemple, lorsqueles pertes d’eau potentielles sont au-delà des valeurs cibles, un programme dedétection et de réparation des fuites est requis.

LES COMPTEURS D’EAU ET LA TARIFICATIONSi, en 2014, la province n’a pas atteint les deux objectifs suivants ci-dessusénumérés, l’installation de compteurs d’eau dans le secteur non résidentiel etl’estimation de la consommation du secteur résidentiel seront requises.

Par la suite, si les objectifs finaux de la Stratégie ne sont pas atteints en 2017,une tarification adéquate des services d’eau sera requise.

Ces deux dernières mesures ne s’appliquent pas aux municipalités dont lespertes d’eau potentielles respectent les objectifs préétablis et dont la quantitéd’eau distribuée par personne se situe sous la valeur du 1er quartile canadiencorrespondant à leur population desservie.

L’installation généralisée de compteurs d’eau dans le secteur résidentiel n’estpas prévue dans le cadre de la Stratégie. Cependant, la réglementation provincialeverra à interdire l’installation d’équipements qui induisent une surconsommation.

LES IMMEUBLES GOUVERNEMENTAUXEn ce qui concerne les immeubles gouvernementaux, un état de situation etun plan d’action seront produits pour 2013. Par la suite, les correctifs ciblésdans les plans d’action seront réalisés pour 2015. Enfin, un bilan des mesuresd’économies d’eau réalisées sera produit en 2016.

LES ÉCONOMIES BRUTES ENGENDRÉESAu Québec, le coût moyen de l’eau est évalué à 1,51 $ le mètre cube. Ce coûtinclut la production et la distribution d’eau potable ainsi que la collecte et letraitement des eaux usées.

En plus de mieux gérer la ressource, une réduction de 20 % de la quantitéd’eau distribuée par personne pourrait représenter sur 20 ans des économiesbrutes de l’ordre de 700 millions de dollars en frais variables escomptés etde 1,3 milliard de dollars en coûts reportés ou évités.

LES RÉSULTATS PRÉLIMINAIRES À ce jour, plus de 500 municipalités ont transmis leur formulaire sur l’usagede l’eau au MAMROT, ce qui représente près de 90 % de la population totaledes municipalités dotées d’un système de distribution d’eau potable. C’est doncdire que toutes ces municipalités ont mis ou mettront en place prochainementles trois mesures prévues pour 2012. Lorsque les formulaires auront étévalidés, le bilan complet des résultats de l’année 2011 sera publié sur le siteWeb de la Stratégie.

Un changement de culture en matière de gestion de l’eau est amorcé au Québecgrâce à la collaboration de chacun. Tout en maintenant les principes d’autonomie,il faudra s’assurer de diriger nos efforts dans les directions les plus efficacesqui vont faire converger les actions vers un but commun. ■

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À ce jour, plus de 500 municipalités onttransmis leur formulaire sur l’usage de l’eau auMAMROT, ce qui représente près de 90 % dela population totale des municipalités dotéesd’un système de distribution d’eau potable.

N O U V E L L E S T R AT É G I E D ’ É C O N O M I E D ’ E A U P O TA B L E ; Q U É B E C E S T E N M O D E A C T I O N !

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lus de 800 000 installations individuelles de traitement deseaux usées sont actuellement en fonction au Québec. Lamajorité des installations ont été construites avant les années

2000, soit avant l’obligation de produire des rapports de conception.Les municipalités ont cependant l’obligation d’assurer la conformitédes installations selon les modalités de la législation en vigueur.Le ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupationdu territoire (MAMROT) a autorisé les municipalités de Verchères,de Calixa-Lavallée et de Saint-Antoine à réaliser un projet piloteafin d’élaborer un guide sur la mise en conformité des installationsseptiques se trouvant sur leur territoire. La firme de génie-conseilBPR a été mandatée afin d’accompagner les municipalités dansleur projet. Le guide présente les activités principales pourl’élaboration d’un plan de mise en conformité.

La première étape : l’inventaire

La première étape suggérée dans la réalisation du plan de miseen conformité s’oriente dans la réalisation d’un inventaire desrésidences comportant des installations septiques individuelles.Une base de données pourra ainsi être produite à partir des

renseignements de base disponibles à la municipalité (matricule,propriétaire, adresse, etc.). À partir de ces données, la participationde la population pourra ensuite être sollicitée par l’envoi d’unformulaire à remplir et à retourner. Les données recueillies par leformulaire servent à remplir la base de données pour les installationsexistantes, tels les caractéristiques de la propriété, le dispositifd’alimentation en eau potable, une description du système detraitement des eaux usées et un croquis des installations existantes.Des cartes pédologiques du territoire peuvent aussi être utiliséesafin d’obtenir des renseignements supplémentaires sur lescaractéristiques des sols en place.

La deuxième étape : le diagnostic terrain

La seconde étape suggérée consiste dans l’envoi d’équipesd’inspecteurs sur le terrain afin de réaliser un diagnostic visuel desinstallations. Ce diagnostic est plus sommaire que celui décrit dansla procédure de relevés sanitaires du MDDEP (aucune excavation).Une lettre peut préalablement être envoyée aux citoyens touchésafin de les aviser de la venue des inspecteurs. Lors de l’inspection,un relevé des éléments clés (système septique, terrain, bâtiment,

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Janick Lemaying., M.Sc.A., MBADirecteur de projets - Génie civilBPR-InfrastructureJan i ck . L emay@bp r . c a

Écrit en collaboration avec Francois Desjardins

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A S S A I N I S S E M E NT DÉC E NTR A L I SÉ

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COMMENT RÉUSS IR LA M ISE EN CONFORMITÉ DES I NSTALLATIONS I ND IV I DUE LLES DE TRA ITEMENTDES EAUX USÉES ?

Des réponses concrètes sont apportées grâce à un nouveau guide

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C O M M E N T R É U S S I R L A M I S E E N C O N F O R M I T É D E S I N S TA L L AT I O N S I N D I V I D U E L L E S D E T R A I T E M E N T D E S E A U X

autres) est à réaliser. Après l’inspection, on attribue une cote à chacune des installationssuivant un arbre de décision préétabli. Pour le projet pilote, des cotes d’installationallant de 1 à 4 étaient attribuées aux installations, 4 étant le pire cas. Les élémentsclés retenus permettant l’attribution des cotes sont, en ordre d’importance : la présenced’un système primaire et secondaire, la présence de résurgence, la conformité auRèglement Q-2, r.22 (Règlement sur l’évacuation et le traitement des eaux usées desrésidences isolées, qui remplace le Q-2, r.8), une capacité adéquate des installationset des distances et une localisation conforme. Après le diagnostic, il est possible deproduire une fiche pour chaque installation, qui peut inclure l’ensemble de l’information,ainsi que des photos prises lors de l’inspection. Toutes les fiches sont intégrées à labase de données, ce qui offre une information à jour disponible pour la municipalité,pouvant servir notamment à la mise en place d’un programme de vidange des bouesde fosse septique. Une mise en plan des installations peut aussi être réalisée afind’offrir une vue d’ensemble du territoire.

Un plan de mise en conformité efficaceÀ partir de l’ensemble des renseignements recueillis,un plan de mise en conformité pourra être développéen utilisant le système informatique d’aide à ladécision (SIAD). Ce système ne vise pas à définirdes choix de technologie de traitement, mais àétablir le coût entre des solutions individuelles etdes solutions collectives. Le plan ainsi créé permettrad’effectuer différents regroupements de résidences.L’intégration des coûts de construction et d’entretienet d’autres paramètres d’importance (sensibilité dumilieu, proximité d’un réseau d’égout, etc.) permetde comparer les scénarios de traitement (collectifou individuel) pour les différents regroupements derésidences. Les conditions maximales de mise enconformité des regroupements peuvent ainsi êtredéterminées.

Un plan d’action équitable et bien construitPour la municipalité, l’important, c’est de pouvoirproduire un plan d’action pour chaque résidence.Lorsque des regroupements sont sélectionnéspour le traitement collectif, il faudra accorder lapriorité aux secteurs déficients. Pour ceux dontle traitement demeurera individuel, les actions àprévoir seront en fonction des cotes desinstallations. Pour les systèmes déficients (cote4), des actions à très court terme devront êtredéployées pour les installations. Pour les autresinstallations individuelles, un calendrier pourraêtre élaboré en fonction des problèmes et desrisques pour l’environnement et un relevé sanitairecomplet, comme défini par le MDDEP, seranécessaire pour chaque installation, entraînantdes coûts sociaux et économiques importants.

La meilleure stratégie : le partenariat avecles citoyensPour le financement, plusieurs outils sontactuellement disponibles (municipaux,gouvernementaux ou individuels). Cependant,puisque la mise en conformité devient un sujetd’actualité, les différents modes de financementdevront assurément évoluer au cours des prochainesannées, car la charge financière sera extrêmementimportante pour certaines résidences.

La participation des citoyens est essentielle pourla réussite du projet. Il est recommandé dedévelopper un plan de communication afin defavoriser la collaboration des citoyens, et ce, dèsles débuts des procédures de réalisation du guide.

En conclusion, les municipalités ont la responsabilitéde s’assurer de la conformité des installationsindividuelles de traitement des eaux usées sur leurterritoire. En ce sens, le guide développé encollaboration avec le MAMROT a comme objectifde produire une vue d’ensemble de la problématiquesur le territoire de la municipalité, pour ensuiteintégrer tous les paramètres dans un systèmed’aide à la décision, maximisant ainsi l’organisationdu territoire. Il en résulte un plan d’action pourchaque résidence et un calendrier de réalisationdes travaux en fonction des priorités définies. ■

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n dispositif d’épuration des eaux usées déficient relâche, de façonponctuelle ou diffuse, des contaminants dans l’environnement,lesquels atteignent alors le réseau hydrographique superficiel

ou souterrain et peuvent polluer la ressource en eau. Pour prévenirce genre d’impacts sur l’environnement et protéger la santé publiquedes citoyens pouvant avoir un contact direct avec la source depollution, le professionnel œuvrant dans le champ d’expertise desinspections d’installation septique doit reconnaître les symptômes d’undispositif d’épuration des eaux usées déficient, ce qui permettrad’établir un diagnostic de situation conduisant à la mise en œuvrede travaux correctifs.

Comme le sujet ne peut pas être couvert dans le cadre d’un seularticle, ce dernier sera scindé en deux parties, permettant ainsi unebonne description de la méthodologie d’inspection.

Globalement, les étapes chronologiques de l’inspection menant audiagnostic du dispositif d’épuration peuvent se résumer à la séquencesuivante :

1. Collecte de l’information en archives2. Inspection visuelle du site3. Localisation des composantes sur le site4. Essais de mise en charge et test de coloration5. Vidange des composantes et inspection6. Inspection de l’élément épurateur ou du système de traitement

des eaux usées7. Diagnostic du dispositif d’épuration des eaux usées

Collecte de l’information en archivesLa première étape du processus d’inspection consiste à colligertoutes les données techniques existantes sur l’installation septiquedéficiente. Dépendamment du type d’application (projet régi par leRèglement Q-2, r.22 ou projet ayant fait l’objet d’une autorisationdu MDDEP), les sources de renseignements sont différentes. Ainsi,pour un projet ayant été autorisé dans le cadre du Q-2, r.22, lamunicipalité demeure la première référence pour obtenir les donnéespertinentes. Parmi les documents recherchés dans les archives, leprofessionnel devra obtenir minimalement :

• l’étude de caractérisation du site et des sols, réalisée par leconsultant (si disponible) ;

• les plans d’implantation ;• le permis de construction ;• l’attestation de conformité des travaux exécutés ;• le portfolio photographique des étapes de la construction.

Pour les projets autorisés en vertu de l’article 32 de la LQE, il va desoi que le MDDEP demeure la première ressource à consulter. Leprofessionnel peut avoir accès au dossier complet en obtenant uneautorisation écrite du propriétaire de l’établissement ou par la Loid’accès à l’information en cas de litige. Parmi les autres ressourcesà consulter, on note la firme de consultants ayant fait la conceptiondes ouvrages, le propriétaire ou son exploitant et l’entrepriseresponsable du suivi environnemental du dispositif d’épuration.Comme il s’agit de projets de plus grande envergure, les donnéesrecherchées devront être plus exhaustives :

• l’étude de caractérisation du site et des sols, réalisée par leconsultant;

• le rapport technique de dimensionnement des ouvrages, avecles particularités de l’établissement;

• les plans et le devis pour la construction;• l’attestation de conformité et les plans « tels que construits »,

identifiant les composantes et leur implantation finale;• les manuels d’exploitation et d’entretien;

MÉTHODOLOG I E D’ I NSPECTION D’UNE I NSTALLATIONSEPTIQUE

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Christian VézinaIngénieur Roy Vézina associéschrist [email protected]

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M É T H O D O L O G I E D ’ I N S P E C T I O N D ’ U N E I N S TA L L AT I O N S E P T I Q U E

• le registre des entretiens et des réparations;• les rapports du suivi environnemental.

Une fois les données pertinentes colligées, le professionnel peutplanifier sa visite sur le terrain.

Inspection visuelle du siteL’inspection visuelle du site vise principalement à vérifier lescontraintes du terrain permettant, après la localisation précise descomposantes sur le site (étape suivante), de valider la conformitéd’implantation de chacune des composantes par rapport aux margesde recul indiquées dans la réglementation. Les observations doivents’orienter vers :

• le site en général : topographie du site, cours d’eau et lacs, fosséset égout pluvial, dépressions et butons localisés, remblais etremaniement du sol;

• les problèmes de site : affleurement rocheux, milieux humides,secteur recevant les eaux de ruissellement et de drainage,odeurs, croissance de végétaux inhabituels, croissance excessive(haute et vert foncé) des herbacés, sol détrempé ou résurgencesen surface, signes d’excavation récente;

• les puits de captage : localisation, type (tubulaire, surface, pointefiltrante, source captée);

• les secteurs secs et humides : vérification des changementsde conditions lors des essais de mise en charge et de coloration.

Localisation des composantes sur le siteÀ cette étape de l’inspection, il est essentiel de retenir le faitsuivant : à moins que vous trouviez et ouvriez l’emplacement exactdes couvercles d’accès et que vous confirmiez que l’écoulementprovient de l’établissement, tout ce que vous ferez est de cibler lalocalisation typique ou probable des composantes dans le but decomprendre l’écoulement dans la chaîne de traitement et de vérifier

les signes de défaillance. Les points suivants sont des indicateurs quipermettront au professionnel de localiser les composantes sur le site.

• Les plans : ne jamais tenir pour acquis que le système a étéinstallé conformément aux plans. Ne jamais tenir pour acquisque les composantes sont situées aux mêmes endroits que ceuxprévus sur les plans. Ne jamais tenir pour acquis que lescouvercles identifiés sont ceux du système en exploitation. Ilspeuvent être ceux du système désaffecté.

• La conduite d’égout principale de l’établissement indiqueseulement le point de sortie et la direction probable versl’installation septique. Les composantes peuvent être ailleurs,même hors des limites de la propriété, ou simplement inexistantes.Validez la superficie disponible pour l’implantation d’une installationseptique complète !

• Les réservoirs : le piège à matières grasses et la fosse septiquesont souvent enfouis près du bâtiment. Vérifiez la superficiedisponible sur le site afin d’enfouir ce genre d’équipement. Lafosse septique peut cependant être située loin du site (postede pompage des eaux brutes).

• Les délimitations rectangulaires, les dépressions, les butons,la végétation sèche en surface peuvent être le signe d’unouvrage en béton sous-jacent. Attention aux couvercles nonsécuritaires !

• L’excavation récente : peut marquer l’emplacement d’une nouvellecomposante ou d’une intervention récente.

• Les couverts, les puits d’observation, les évents : permettentun accès aux composantes pour une inspection par caméra.

• Les dépressions dans le sol peuvent indiquer l’emplacementd’un piège à matières grasses, d’une fosse septique, d’un postede pompage, d’une boîte de distribution ou de l’élément épurateur.

Une fois ces trois premières étapes terminées, le professionnel esten mesure de bien comprendre la filière de traitement en place etaura les données nécessaires pour poursuivre ses essais. ■

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La pluie : au cœur de notre quotidienvez-vous remarqué la quantité d’expressions populaires qui fontréférence à la pluie ? Il y a des chansons populaires, comme« Il pleut, il pleut bergère », des expressions indiquant la

quantité, comme « une pluie de requêtes », ensuite « être ennuyeuxcomme la pluie », « ne pas être né de la dernière pluie », « parlerde la pluie et du beau temps » et même des catastrophes bibliques,comme une « pluie diluvienne », les 40 jours et nuits de pluiecontinue lors du « déluge ». Une de mes préférées, cependant enanglais, est « right as rain », qui se traduirait un peu maladroitementpar « droit comme la pluie ». La pluie est donc considérée commejuste et correcte, selon l’idéologie populaire.

Pas aussi pure que prévu !La pluie fait partie de notre quotidien. Elle est aussi vieille que notremonde et fait partie intégrante du cycle hydrologique. Sans pluie,aucune recharge de nappe, aucune rivière, aucun fleuve ne sontpossibles… mais en même temps, pas d’érosion, pas de ruissellement,pas d’inondation.

Qu’en est-il de la pluie en tant que vecteur de pollution ? La pluiepolluée ? Certainement pas ! En effet, historiquement, la pluie étaitconsidérée comme assez inoffensive, une nuisance à gérer, certes,

mais sans plus. Ce n’est que dans les années 1980 et 1990, dansle cadre d’études plus poussées aux États-Unis et en Europe(Allemagne, Angleterre, France), que la véritable nature de la pluiea été révélée. Nul doute aujourd’hui, la pluie, lors de sa trajectoire,absorbe les polluants atmosphériques et, une fois au sol, elle collectedifférents contaminants organiques et inorganiques.

Les paramètres physiques, chimiques et biologiques des eaux pluvialespeuvent influer sur la qualité des eaux. Dans la première catégorie(paramètres physiques), on retrouve les matériaux grossiers transportéspar le ruissellement (incluant les débris et les déchets), ainsi que lesmatières en suspension (MES). Les paramètres chimiques les plusimportants sont les nutriments, les paramètres de demande enoxygène, les huiles et les graisses, ainsi que les métaux lourds. Lesparamètres biologiques comprennent, par exemple, les coliformes(totaux et fécaux) et les streptocoques fécaux.

En consultant cette liste de polluants, on peut prédire que les eauxde drainage urbain ont un impact non négligeable sur la qualité des

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A

S U R L E R A D A R

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I L PLEUT, I L PLEUT BERGÈRE…

John Ciganaing., M.Sc. A.vice-président, Développementdes affaires et marketingJohn Meunier inc. filiale de VeoliaWater Solutions & Technologiesj c i g a n a@johnmeun i e r . c om

[…] la pluie, lors de sa trajectoire, absorbeles polluants atmosphériques et, une fois ausol, elle collecte différents contaminantsorganiques et inorganiques.

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I L P L E U T, I L P L E U T B E R G È R E …

eaux, mais aussi sur les habitats aquatiques et fauniques, lesusages récréatifs des plans d’eau et les aspects esthétiques dumilieu récepteur.

Le Guide de gestion des eaux pluvialesLe Guide québécois de la gestion des eaux pluviales a été publiéà la fin de 2011. Il présente différentes approches et techniquespermettant de minimiser les impacts hydrologiques pouvant êtreassociés au drainage urbain. Ce guide se veut « un outil pratiquepour guider les concepteurs de systèmes de drainage, ainsi queles autres intervenants impliqués dans le développement urbaindans l’identification, l’utilisation et la mise en œuvre des meilleurespratiques pour la protection des ressources hydriques pouvantêtre affectées par les eaux de ruissellement urbain » (Guidequébécois de la gestion des eaux pluviales, chapitre 1.1).

Les critères de décision en eaux pluvialesComme détaillés dans le guide, les critères de conception pourles eaux de drainage urbain devraient idéalement couvrir quatreaspects, qui permettent de compenser pour le développementurbain :

• le contrôle quantitatif des débits (inondation et refoulement),• le potentiel d’érosion dans les cours d’eau,• le contrôle qualitatif des débits (charges polluantes et autres),• le cycle hydrologique (recharge de la nappe phréatique et

autres).

Il est évident que la gestion des eaux pluviales commence avanttout par une gestion décentralisée, à la source, des eaux deruissellement.

Et l’avenir ?

Nul doute que la gestion des eaux pluviales est un défi au Canada.La production de l’eau potable demeure la priorité, pour des raisonsévidentes de santé publique. Le traitement des eaux usées estessentiel pour la préservation des ressources en eau et des milieuxrécepteurs. Cependant, la gestion des eaux pluviales, longtempsle petit cousin du domaine du traitement des eaux, acquiert seslettres de noblesse. La gestion des eaux pluviales fait maintenantpartie des priorités. Ce secteur a d’ailleurs été soumis aux normesdu Conseil canadien des ministres de l’environnement, qui précisentla nouvelle stratégie pancanadienne pour les eaux usées municipales.Le document introduit des normes de rejets à atteindre pour leseaux usées, mais l’impact néfaste des débordements unitaires surle milieu récepteur est clairement mentionné. Un des objectifs decette stratégie pancanadienne est de n’accepter aucuneaugmentation des débordements d’égouts unitaires causés par lesopérations de développement urbain.

Et les technologies ?

On peut se poser la question suivante : quelle serait notre liste desouhaits pour les technologies permettant de maîtriser les eauxpluviales ? Ce serait certainement des technologies à faibleempreinte carbone. Les municipalités du pays ont des objectifsambitieux de maîtrise de leur empreinte carbone. Minimiserl’empreinte carbone, tout en gérant et en traitant les eaux pluviales,serait un avantage incroyable. Ensuite, les eaux pluviales requièrentune gestion décentralisée. Un approvisionnement énergétiquefaible (ou nul) ou un approvisionnement autonome serait idéal. Enfin,les technologies pour les eaux pluviales seront utilisées dans desconditions météorologiques difficiles, donc elles doivent être à lahauteur des conditions et faire la preuve d'un fonctionnementrobuste en tout temps. Les défis sont donc de taille ! Et maintenant,verrez-vous du même œil une pluie d’été ? ■

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a prise de conscience collective des enjeux environnementaux,la pression sur les ressources, les lois et les réglementationssont autant d’éléments combinés qui favorisent l’émergence

d’une économie verte basée sur des technologies plus propres, desproduits et des services plus respectueux de l’environnement.

L’émergence de cette économie se manifeste dans plusieurs pays,tels que la France et les États-Unis. Selon le Boston ConsultingGroup, la France envisage la création de plus de 200 000 emploisverts d’ici 2012 en orientant sa politique publique vers la croissanceverte. D’après cette même source, les investissements dansl’amélioration énergétique des bâtiments pourraient créer de 2 à3,5 millions d’emplois supplémentaires uniquement en Europe etaux États- Unis.

Chez nos voisins du sud, le nombre d’emplois dans le secteur del’environnement et des énergies alternatives a progressé de 9,1% par an entre 1998 et 2007, ce qui représente environ 777 000emplois.

Une telle évolution exige de nombreux efforts en termes deformation et de développement de compétences. Les États-Unisferont de nombreux investissements dans la formation de la main-d’œuvre ou la reconversion des employés touchés par des secteursd’activité en crise.

Selon un récent rapport du Programme des Nations Unies pourl’environnement (PNUE), « Passer à une économie verte signifie,à terme, un gain fort en emploi, de moindres émissions de substancesnocives et un bon taux de croissance. » Selon The Greene JobsAct, les emplois verts sont gagnants-gagnants. Ils sont bénéfiquestant pour l’environnement que pour l’économie, et assurent unesécurité d’emploi.

Les emplois verts comprennent la fabrication, l’installation, ladistribution, la production, la vente et la conservation. Ces typesd’activité favorisent l’utilisation des énergies propres et renouvelablestelles que l’énergie solaire, éolienne, hydraulique ou les bioénergies,ainsi que des techniques d’isolation et de construction à hautequalité environnementale (LEED).

Au Canada, l’industrie verte connaît une croissance de l’emploi depuis1991 (source : Statistique Canada, Enquête sur l’emploi EERH, 2001).

Au Québec, en 2009, 78 140 emplois étaient considérés comme verts(source : Statistique Canada). Selon la tendance, le développementde cette industrie va bon train, et résulte d’une volonté politique quiassure le dynamisme et la croissance économique des secteursenvironnementaux.

Par exemple, en Ontario, le gouvernement provincial prévoit la créationde 50 000 nouveaux emplois écologiques au cours des 3 prochainesannées.

« Économie verte » veut dire « nouveaux emplois », mais elle estmalheureusement accompagnée d’une prévision de pénurie de main-d’œuvre et d’une rareté de travailleurs (qui se fait déjà ressentir). Ledépart à la retraite de trois millions de Canadiens d’ici 2015 n’aiderapas ce secteur en pleine croissance. Un double enjeu se presse ànos portes : survivre à la croissance de l’économie verte et comblerles départs à la retraite et la pénurie de main-d’œuvre.

Une des clés du succès est la formation et la promotion des professions.Il faut augmenter le nombre de formations, diversifier les régions oùoffrir les formations, influencer l’orientation des jeunes vers desformations vertes ou environnementales. Il faut également investirdans le développement des compétences des travailleurs en emploi,mettre de l’avant le secteur vert comme employeur de choix. Ladiversification des emplois verts est porteuse de résultats à moyenet à long terme, car les opportunités dans les secteurs de l’économieverte pourraient se multiplier.

L’économie verte apporte plusieurs changements, mais surtout unecroissance dans le nombre d’emplois et la demande d’expertises etde compétences. Les emplois verts présentent de gros avantages surles autres emplois : ils sont très variés quant aux secteurs et auxcompétences, et peuvent intégrer aussi bien les jeunes que lesprofessionnels déjà en emploi ou en réorientation.

EnviroCompétences, le comité sectoriel de main-d’œuvre enenvironnement, a pour mandat de soutenir les employeurs et la main-d’œuvre par la mise en œuvre de projets visant le développement desressources humaines et des compétences, ainsi que la promotion desprofessions liées à l’environnement. Nous sommes prêts à vous aidervers l’intégration d’une économie verte dans vos activitésentrepreneuriales. Des formations peuvent être développées, et desoutils peuvent être mis à votre disposition pour que vous puissiez aussidevenir acteur de ce changement. Nous sommes conscients que laclé du succès repose sur la formation de vos travailleurs et ledéveloppement de compétences nouvelles. Les défis sont de taille,mais les solutions, à votre portée. ■

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ÉCONOMIE VERTE R IME AVEC EMPLO IS

Dominique Dodierdirectrice généraleEnviroCompétencedom i n i q u e . d o d i e r@env i ro c ompe t e n c e s . o rg

GESTION HUMAINE DES RESSOURCES

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LES BONSLES BONS

CONTACTSCONTACTSL E S A M I S D E S O U R C E

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Sources : L’équipe de SOURCE

TOUT EST DANS LA VIDÉO !

La municipalité de Saint-Jean-sur-Richelieu a produit une vidéo pourappuyer le message de sa campagned’économie d’eau potable. Plus particulièrement, le clipsensibilise les citoyens à l’importance de réparer leursfuites d’eau domestiques. Simple et efficace, il s’estattiré de bien belles critiques. Au dire de la ville, il s’agitlà d’une action concrète afin de favoriser une sainegestion de l’eau potable. Une belle initiative qui reflèteune tendance lourde vers la production de messagesvidéo originaux autant dans le monde municipal que dansle secteur industriel pour rejoindre leur clientèle surInternet, plus particulièrement sur YouTube. Pour voir cettevidéo, pour voir d’autres clips intéressants liés àl’environnement où encore pour faire produire votre clip,visitez www.dansmonsoussol.tv.

Le Conseil patronal del’environnement du Québecfête cette année son 20e

anniversaire. Félicitations àHélène Lauzon et à sonéquipe. Nos meilleurs vœux !

20À NE PAS MANQUER!Réseau Environnement tiendra son 35e symposium sur leseaux usées et son 24e atelier sur l’eau potable les 23 et24 octobre à l’hôtel Sheraton de Laval. L’événement prometd’être fort intéressant avec l’effervescence des mois à venirdans l’industrie. C’est un rendez-vous !

C’est le 4 juin dernier que le Centre d’interprétation de l’eau de Laval (C.I.Eau) et sespartenaires ont inauguré le très joli rallye des rivières. Le rallye couvre le territoire de6 municipalités de la couronne nord et comporte 13 bornes le long de la rivière des Mille-Îles. Quatre circuits sont offerts pour des trajets variant entre 30 et 65 km. Une activité quisera prisée autant par les petits que par les grands avec ses magnifiques paysages riverainset la possibilité d’y piqueniquer. Une belle activité estivale pour toute la famille !www.cieau.qc.ca

UNE BELLEACTIVITÉFAMILIALE !

BOUGIES !

Nous avons récemment vu sur Internet unefontaine alliant beauté et utilité tout en suscitantl’émerveillement. La fontaine en question estinstallée dans un métro d’Osaka au Japon. Elledonne l’heure à travers ses chutes d’eau styliséesen plus de créer de magnifiques dessins. Voilà unetrès belle idée de design urbain. Pour voir la vidéo,visitez notre page Facebook :www.facebook.com/MAYA.ccPageOfficielle

Le magazine de l’eau au QuébecSOURCE VOL. 8 NO 1 PRINTEMPS-ÉTÉ 201230

L’ E N V E R S D U D É C O R

L’ÉVOLUTION DE LA FONTAINE…

Vous avez de

s

nouvelles, d

es

anecdotes ou d

es sujets

d’intérêt à

nous faire

part ? Faite

s parvenir

le tout à

[email protected]

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