Mail sur temps qu'il fait (2002)

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    Plnio Walder PRADO Jr

    Mail sur le temps quil fait(*)

    Il y a un signe immdiat et indniable de limmense problme quest le temps

    aujourdhui : cest que la demande de rflchir sur le temps snonce dj elle-mme

    dans lempressement. Dans lurgence et dans laffairement, rgulirement. Cest

    sans doute quil ne faut pas perdre du temps. Quand bien mme sagit-il de

    rflchir sur le temps , sur son acclration et sa mise en continu aujourdhui.

    Lempressement est un mode particulier du temps, dhabiter le temps, dtre

    dans le temps. On cherche continuellement accomplir le maximum en un temps

    minimal, optimiser le rapport dpense (de temps)/revenu en toute occasion. Si lon

    pose maintenant que le problme du temps aujourdhui, cest prcisment

    lempressement, la hte gnrale qui nous presse de toutes parts, alors on ne peut pas

    luder la question premire de savoir de quelle manire convient-il daborder et

    dinterroger la question du temps. Et avant tout : dans quel temps, selon quel rythme

    ? Car la manire presse, appartenant au problme quelle voulait aborder, empche

    par ce fait mme la rflexion (et le temps de la rflexion) que pourtant elle appelle.

    Sil est possible de penser, ce quon appelle penser, le problme du temps

    aujourdhui, cela ne peut tre que depuis un autre mode dtre dans le temps, un

    mode tout autre que lempressement (celui de la loi mdiatique dufast writingou du

    (*)Paru inLa ville en continu, L. Gwiazdzinski (org.), DATAR/ Editions de lAube, 2002.

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    fast reading, par exemple). Entendons : depuis et selon la temporalit spcifique, le

    lentoquappelle, exige la pense elle-mme. Car il y a une connivence essentielle

    entre la pense et le temps. (Cest pourquoi lacclration et lempressement, en

    excluant entre autres le temps de la pense, suffisent dj interdire la pense du

    temps.) Cette connivence, il est indispensable de commencer par llucider (la

    penser) au pralable, si nous voulons mener bien la tche appele par la demande

    qui motive les prsentes remarques.

    Quest-ce alors que cet autre mode du temps, spcifique la rflexion, la

    pense ? Comment lvoquer ici et maintenant, presss que nous sommes par le

    temps et les dlais ?

    Le temps est par condition ce qui nous manque et qui fait que nous nous

    manquons nous-mmes. Non seulement on aura manqu, comme on dit, le temps

    de sa naissance (survenue trop tt , avant que jeny sois...) et celui de sa mort

    (survenue trop tard , alors quil ny a plus dejepour l prouver ...), le sujet en

    question nayant t prsent soi, ni lorigine, ni la fin. Mais dj chacun de ses

    instants prsents eux-mmes, chaque maintenant , now, ne cesse de diffrer, de se

    diviser en pas encore ( venir) et dj plus (pass), se rsolvant toujours dj

    en anticipationde ce qui arrive et rtentionde ce qui sen va. De sorte que mme l,

    maintenant, on nest jamais pleinement immanent au prsent, contemporain de

    soi-mme, prsent soi. Autant dire quil ny a pas de prsence sans manque ou

    sans absence, pas plus quil ny a de parole sans non-dit ou de mmoire et de

    remmoration sans oubli (loubli de la prsence alors).

    Ce sont l des paradoxes connus qulabore la philosophie du temps,

    dAristote et Augustin Husserl, Heidegger et au-del. Pour ne rien dire de la

    littrature et de la psychanalyse.

    Ce nest pas le moment de les discuter maintenant. Soulignons simplement un

    trait remarquable : le statut insaisissable du maintenant, lequel est tout le temps

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    l et jamais l, cest--dire : ou bien ny est pas encore (prsent), ou bien ne lest

    dj plus. Toujours venir ou dj pass, mais jamais maintenant, hic et nunc.

    Comme le Godot de Beckett ou lInstant de Lispector. Ce qui fait quen tant que tel

    le maintenant ne peut pas tre mis directement en relation suivant le fil

    diachronique de lavant/aprs avec les souvenirs des moments qui furent

    prsents ou les projets des moments qui le seront peut-tre (toute mise en

    relation ayant lieu dans un maintenant in actuou actuel, lequel en loccurrence nest

    pas un des prsents quelle met en relation, mais le prsent vivantdepuis lequel

    la mise en relation seffectue). Tel est le caractre irrelatif ou sans-relation du

    maintenant (entendu comme occurrence maintenant), ce quon appelle un

    absolu .

    Ce caractre la fois indniable et insaisissable du maintenant dfinit

    lessence paradoxale de lvnement (pour le dire sommairement : pas de donnes

    sensation, arme, sonorit, couleur, mais aussi organes qui les reoivent

    sans leur donation maintenant, mais la donation elle-mme, en tant que telle, nest

    jamais donne; ou encore : ltre donne des tants, des phrases, des instants, des

    objets, mais ltre lui-mme nest pasun tant, il nest pas dans le temps et se fait

    oublier comme tel dans les donnes quil donne). En dautres termes : lvnement,

    cest que quelque chose a lieu maintenant; ce nest pas quil arrive ceci ou cela (dj

    dtermin, dsign, signifi), mais cest l arriver lui-mme, loccurrence

    maintenant(dun quelque chose), avant quon le dtermine, quon se demande

    ce quecest et ce que a signifie.

    La pense, mais aussi les arts, les littratures et la psychanalyse nont cess

    de scruter et dexplorer ce paradoxe temporel. Une consquence majeure en est que,

    on la dit, il empche originairement lesprit, le soidtre intgralement prsent

    lui-mme, de se saisir et de sidentifier lui-mme. Cette dpossession est constitutive

    de la temporalit du soi, qui ne sapprhende ainsi quen se manquant, confront

    limpossibilit structurelle de disposer uniment de lui-mme. Le temps est un autre

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    nom pour laltrit qui fait que ce dessaisissement du sujet est irrductible. (Cest

    pourquoi la pense ne peut lapprocher comme tel, ce temps-vnement, que dans un

    certain ptir, une pati-ence.)

    Il ne faudra certainement pas confondre cette condition temporelle, disons:

    existentiale-ontologique (celle de la sparation davec soi) et la situation quimpose

    actuellement ce mode du temps hgmonique caractris par lacclration et

    lempressement. Mode dont on sait quil engendre aujourdhui linscurit et la

    dfaillance du soi, sa fatigue ou son asthnie, et fait de la dpression la chose

    au monde la mieux partage.

    Il est ncessaire de voir plutt ceci : que la temporalit ambiante est

    parfaitement organise pour ignorer et faire ignorer la sparation et la dpossession

    irrductibles du soi, dont nous parlons, et par consquent la sorte particulire de

    temps et dcoute quexige laltrit chez soi, lautrede ce quest ce soiet qui est

    tout autre que lui quoiquen lui. La pense, la mditation, lcriture, avec leur tempo

    spcifique, sont justement des manires de cette coute patiente. Or cest loubli

    (ou la forclusion) de cette coute quil convient de rapporter ltat contemporain de

    souffrance du soi, son malaise, que diagnostiquent la psychiatrie et la

    psychopathologie aujourdhui.

    Il suffit quon presse et oppresse le soidinjonctions ( soyez entreprenants ,

    prenez des initiatives , communiquez , etc.) le poussant accrotre les

    changes, acclrer les affaires et gagner du temps, pour entretenir cet oubli,

    loubli de soi et de lautre en soi. Cette pression ou ce pressing exerc sur le soi

    (corps et psych confondus) tient la constitution mme de la temporalit

    aujourdhui selon ladite idologie technoscientiste du tout est possible . Ce

    fantasme de toute-puissance du systme est une faon de dnier le manque, ou si

    lon prfre, de rcuser la finitude, la condition existentiale dite. Or le nom du

    manque par excellence, de ce qui fait quil y ait du manque, est, on la dit, le temps.

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    Il nest pas tonnant ds lors que la constitution techno-logique de la temporalit

    aujourdhui soit toute oriente vers le contrle (linscriptio, la comptabilit) et la

    matrise du temps.

    Celui-ci est consquemment pos, constitu comme temps gagner (

    optimiser partout selon le rapport investissement/bnfice), voire comme temps

    vaincre, finitude surmonter (comme on le voit maintenant avec lintgration de

    plus en plus prcoce de lenfance dans les rseaux mdiatiques du systme, avec

    lacharnement thrapeutique sur les agonisants ou les fantasmes technoscientifiques

    dimmortalit). Do lacclration gnrale : anticiper lavenir et le programmer,

    restituer le prsent en temps rel et abolir les dlais, avoir ou ravoir le pass en

    saturant les mmoires, stockant les informations pour mieux anticiper lavenir, et

    ainsi de suite.

    Inutile de souligner limportance, quant cette constitution temporelle, de

    lintroduction massive du rseau plantaire des tl-technologies industrielles dans

    la vie contemporaine, scientifique, conomique, culturelle , quotidienne.

    Notons simplement que par lappareil des mdia et des multimdia actuels, ce

    processus permet une mobilisation gnrale et sans prcdent des nergies des

    corps-psychs, inscrivant pour ainsi dire dans les esprits (ou dans les centres

    nerveux des cerveaux), de plus en plus tt et de plus en plus largement, le dsir de

    succs, cest--dire de gain du temps dans les stratgies des changes

    (dinformations, de marchandises), en quoi tend consister la vie dornavant.

    Tout ce quon appelle aujourdhui vitesse, information en continu, change,

    pargne, profit, mais aussi stress ou fatigue, peut tre vu comme la traduction ou la

    transcription empirique, dans la vie quotidienne des hommes, de cette constitution

    particulire (il faudrait dire : ontologique) de la temporalit, propre ltat

    contemporain de la techno-science industrielle. On y voit alors quel peut tre

    limpact de celle-ci, de sa pntration et sa plantarisation, sur les corps-psychs. Et

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    si ceux-ci sont loin dtre les bnficiaires de ce processus, le dveloppement, cest

    que celui-ci ne semble relever du domaine humain.

    Ajoutons seulement que, avec les tltechnologies, lbranlement qui a lieu

    maintenant est lbranlement mme du lieuet du maintenant. Comme le laisse voir

    dj lannulation par la tlprsence de la diffrence entre ici-maintenant et l-bas-

    alors. En fait ces technologies sont dracinantespar dfinition : elles arrachent les

    donnes sensibles, visuelles, sonores, leur ancrage dans le lieu et le moment de

    leur donation charnelle initiale (pour les numriser, stocker et synthtiser

    indpendamment de ces lieu et moment de la donation), de mme quelles

    dracinent (dlocalisent et dtemporalisent ) les habitudes, les expriences, les

    cultures. Cest le processus quon appelle dartificialisation gnrale, celle de la

    nature et du vivant. Lhomme enracin, du pays , urbain, fait place alors

    lhomme connect et plantaire, plac sur des points carrefours de rseaux

    dinformations (et dobjets) transitant en tous lieux et tous moments, cest dire :

    mondialement et en continu, hors contexte local et culturel.

    Avec ces technologies, le dveloppement des sciences, des industries, des

    marchs et du culturel soffre videmment des possibilits immenses de

    complexification, dacclration et dexpansion. Plus encore, il inaugure

    effectivement une mutation sans quivalent dans lhistoire de la civilisation,

    incommensurable aux chelles, seuils et rythmesde lespce jusqu prsent. Celle-

    ci sen trouve et sen trouvera profondment affecte. Comme latteste dsormais

    lintroduction des prothses lectroniques intra-organiques et intracrbrales,

    optimisant les fonctions physiologiques et psychiques du corps humain, faisant de ce

    corps le sige mme de linscription tltechnologique, mmorisant, traitant et

    changeant les informations en continu. Cest ainsi que les rseaux informatiques

    sont promis devenir une extension du systme nerveux. De sorte que les

    assurances que lesprit croyait dtenir au sujet de ce quest lhumain sbranlent

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    dj (comme le montre la prolifration actuelle douvrages et de colloques sur ce

    sujet). Signe quon est en train de franchir le seuil de ce quon estimait tre ou

    devoir tre lhumanit . Le temps, insistons-y, est la dimension et lenjeu majeur

    de ce franchissement.

    Comme de rgle, le temps nous manquera ici pour dployer ces quelques

    rflexions comme elles lexigent. Quil suffise alors de rappeler de quel prix se paye

    lactuel culte de la performance (autre nom pour la compulsion gagner du

    temps), comme les recherches dA. Ehrenberg le montrent : une nouvelle

    impuissance vivre , la fatigue dtre soi , lincapacit se constituer en tant

    quex-sistancesouvrant vers un avenir et vers un pass ce quest une forme de

    pathologie du temps. Nous dirons : limpossibilit dlaborer ladite sparation

    davec soi, suivant lcoute ouverte linattendu, qui est lvnement de laltrit

    dans lordre du temps.

    Ainsi le malaise, qui saccrot effectivement avec le dveloppement, atteste

    au sein mme de la pression gnrale, pressant gagner du temps que la

    civilisation du tout est possible laisse un reste, qui reste en souffrance. Celui-ci

    nest autre que lautre au sein de soi-mme. Un quelque chose qui rsiste,

    irrductible, ntant pas changeable ni monnayable dans les rseaux du systme,

    lequel cherche cependant lexclure ou le dnier. Mais l o il y avait le a, il y

    aura toujours et encore de lautre (comme le rappelait Jean Laplanche). Et cest un

    devoir que dassurer le respect d cet autre, si du moins nous esprons mener une

    vie qui vaut dtre vcue.

    On aura compris que cest cette altrit qui fait appel la pense ( la

    rflexion, lcriture) et au temps lentode la pense.

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    Post-scriptum

    Lditeur me demande un supplment darticulation, touchant lide de la

    ville en continu temporel .

    Cette ide se trouve contenue (de manire, certes, implicite) dans les

    remarques prcdentes sur le temps quil fait, cest--dire sur la constitution

    technologique du temps aujourdhui. Il suffira donc de dplier quelque peu cet

    implicite ou cette implication ici.

    Comme il a t voqu, avec lextension plantaire et la pntration

    psychique des tl-technologies constitues en rseaux, cest une puissance sans

    prcdent de mise en mmoire (de synthse des temps) qui sinstalle et stend sur la

    terre. Cette mmoire artificielle nest plus ancre dans un corps humain enracin

    dans un territoire (une gographie) et un moment (une histoire). Bien plutt, dans

    son expansion elle dracine les donnes, les habitudes et les cultures de leur sollocal et historique, assurant dsormais la diffusion lchelle du globe

    dinformations, dobjets et de comportements valables partout, hors lieu et hors

    moment.

    Dans ce processus, la ville, lespace et le temps urbain, se trouvent et se

    trouveront profondment atteints. Tout comme le corps, humain et social.

    Les tlcommunications, le tltravail, les tlrelations, en abolissant les

    distances et les dlais, branlent les frontires et les limites de la ville, celles de son

    organisation spatiale (territoriale) comme celles de son organisation temporelle

    (synchronique et diachronique) du corps social (en phases et cycles, jour/nuit,

    mouvement/repos, travail/loisir ; que veut dire, par exemple, ici ou maintenant

    lorsquon est sur Internet ou en vidoconfrence, etc. ?). De sorte que la ville, qui

    dans son temps avait rompu avec lespace (communautaire) et le temps (narratif)

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    propres la campagne, cde dsormais le pas et la place au temps continu et

    lespace mondialis caractristiques de la megalopolis. Lacclration et la

    globalisation deviennent ainsi le rythme et lchelle de rfrence pour toute

    interaction , tous moments et en tous lieux, urbi et orbi. Selon le modle du

    temps plantaire des rseaux traitant en continu les flux dinformations.

    Le temps nest donc nullement une dimension oublie dans ce contexte de

    mondialisation, bien au contraire : le monde ne parle que temps et gain du temps. Et

    comment en serait-il autrement, puisque la monnaie (de paiement, de crdit,

    bancaire, lectronique) est elle-mme un aspect du temps ( du temps stock ,

    disait J.-F. Lyotard), jeu sur les diffrences de temps (prts, intrts, assurances) et

    le capital lui-mme une faon de matriser le temps.

    Bien entendu, en sattaquant aux problmes nouveaux et redoutables

    quimplique la constitution actuelle du temps, les experts et les politiques cherchent

    rendre le progrs supportable (ou le dveloppement, durable) pour les humains.

    Proccupation dont on ne peut que se rjouir. Il importe cependant de ne pas perdre

    de vue les limites de cet gard ou de ce mnagement: il exige en mme temps

    des humains quils rglent leur vie, le temps de leur vie, sur les impratifs du

    dveloppement; par exemple quils acceptent de consacrer scrupuleusement leurs

    nergies la vie active (et son pendant : lindustrie des media), quils

    consentent se soucier exclusivement des changes dans les interactions avec

    les autres, sadapter la mondialisation et laffairement gnral qui les dfie,

    programmer et contrler lavenir.

    Do, encore une fois, leproblme dcisif dsormais : quen-est-il dun autre

    temps, ou dun rapport autre au temps, sous ce dispositif spatio-temporel

    hgmonique, celui de la vie gnrale acclre et plantarise ? Quen est-il, dans

    ce contexte, dun rapport au tempspatient, spcifique la pense, la mditation,

    lcriture, lanamnse ? Dun rapport qui accueille la question du soiet de lautre

    de ce quil est, de sa naissance et de sa mort ? Quen est-il dune disposition de

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    pense ouverte, offerte ce qui arrive et comme il arrive, laissant trele temps, le

    respectant dans son vnementialit, attentive la valeur infinie de loccurrence

    maintenant ?

    Rfrences

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