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Marginalite urbaine et rnouvements sociaux au Mexique: le mouvement des ‘posesionarios’ dans la ville de Monterrey par Manuel Castells In Monterrey, third city of Mexico, there exists one of the most important urban social movements in the world : the ‘posesionarios’ of the ‘colonias proletarias’. Quantita- tively: they number I oo 000 in a city of I 600 ooo. Qualitatively: they are ideologically radical, politically conscious and realistic, mostly based on political self-reliance. A short stay within the movement has permitted the author to grasp some non-confiden- tiaI information that should be disseminated as one of the most interesting experiences of recent urban struggles in Latin America. Le mouvement des ‘posesionarios’2 dans la ville de Monterrey est l’une des plus inttressantes exptriences de lutte urbaine se dtroulant actuellement en Amkrique Latine. Monterrey, troisikme ville du Mexique, avec une popula- tion d’environ I 600 ooo habitants, est une agglomtration industrielle trks dynamique, en particulier dans la sidtrurgie, ou se combinent une bourgeoisie locale fortement organiste et une large ptnttration de capital amtricain qui n’a pas eu de difficult6 a dominer tconomiquement un capital mexicain qui accepte de bon grt de jouer le r61e de reprtsentants d’inttrkts plus puissants. Bourgeoisie modernisante, politiquement ultra-rtactionnaire et socialement paternaliste, elle refusa toujours I’intervention de I’ttat dans ses affaires, s’op- posa a u PRI (parti gouvernemental, entikrement dominant au Mexique) et rkussit a inttgrer la classe ouvrikre locale au moyen de mesures sociales et con- cessions salariales, en tchange d’une alltgeance idtologique. Au point que la trlts puissante ConEdtration de Travailleurs Mexicains (CTM) trks like au PRI, est nettement minoritaire a Monterrey au btntfice des syndicats maison (nommts les ‘syndicats blancs’). La ville a eu une forte croissance depuis que, en 1940, s’est acctltrte I’indu- strialisation dtpendante du pays et s’est approfondie la crise des structures Cette note est baste sur I’enqui.te mente pendant un court skjour, en aofit 1976, dans les ‘colonias’ (bidonvilles) de Monterrey, a I’invitation d’un groupe de cadres du mouvement des ‘posesionarios’. Nous ne livrons ici aucune information confiden- tielle. Tous ces faits sont tout a fait publics a Monterrey, connus de la presse, du gouvernement et de la police. *Littkralement: ceux qui sont en possession (de la terre urbaine). Sous entendu: sans en avoir le droit Itgal.

Marginalité urbaine et mouvements sociaux au Mexique : Le mouvement des ‘posesionarios’ dans la ville de Monterrey

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Marginalite urbaine et rnouvements sociaux au Mexique: le mouvement des ‘posesionarios’ dans la ville de Monterrey

par Manuel Castells

In Monterrey, third city of Mexico, there exists one of the most important urban social movements in the world : the ‘posesionarios’ of the ‘colonias proletarias’. Quantita- tively: they number I oo 000 in a city of I 600 ooo. Qualitatively: they are ideologically radical, politically conscious and realistic, mostly based on political self-reliance. A short stay within the movement has permitted the author to grasp some non-confiden- tiaI information that should be disseminated as one of the most interesting experiences of recent urban struggles in Latin America.

Le mouvement des ‘posesionarios’2 dans la ville de Monterrey est l’une des plus inttressantes exptriences de lutte urbaine se dtroulant actuellement en Amkrique Latine. Monterrey, troisikme ville du Mexique, avec une popula- tion d’environ I 600 ooo habitants, est une agglomtration industrielle trks dynamique, en particulier dans la sidtrurgie, ou se combinent une bourgeoisie locale fortement organiste et une large ptnttration de capital amtricain qui n’a pas eu de difficult6 a dominer tconomiquement un capital mexicain qui accepte de bon g r t de jouer le r61e de reprtsentants d’inttrkts plus puissants. Bourgeoisie modernisante, politiquement ultra-rtactionnaire et socialement paternaliste, elle refusa toujours I’intervention de I’ttat dans ses affaires, s’op- posa au PRI (parti gouvernemental, entikrement dominant au Mexique) et rkussit a inttgrer la classe ouvrikre locale au moyen de mesures sociales et con- cessions salariales, en tchange d’une alltgeance idtologique. Au point que la trlts puissante ConEdtration de Travailleurs Mexicains (CTM) trks like au PRI, est nettement minoritaire a Monterrey au btntfice des syndicats maison (nommts les ‘syndicats blancs’).

La ville a eu une forte croissance depuis que, en 1940, s’est acctltrte I’indu- strialisation dtpendante du pays et s’est approfondie la crise des structures

’ Cette note est baste sur I’enqui.te mente pendant un court skjour, en aofit 1976, dans les ‘colonias’ (bidonvilles) de Monterrey, a I’invitation d’un groupe de cadres du mouvement des ‘posesionarios’. Nous ne livrons ici aucune information confiden- tielle. Tous ces faits sont tout a fait publics a Monterrey, connus de la presse, du gouvernement et de la police.

*Littkralement: ceux qui sont en possession (de la terre urbaine). Sous entendu: sans en avoir le droit Itgal.

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agriares. Des taux tnoyens de croissance annuels de 5.6% en 1940-50, 5.6% en 1950-60 et 3.7% en 1960-70 dtpassent de loin les taux correspondants de la ville de Mexico (4.3%; 2.4%; 0.3% pour les ptriodes tquivalentes) qui connait pourtant un processus d’urbanisation spectaculaire. C’est aussi la ville qui se place au premier rang du Mexique en termes de niveau de vie. QuOique cela doive ktre relativist au Mexique: cela veut dire, a Monterrey, qu’il Y a ‘seulement’ 16% d’analphabkes, seulement 41 yo de logements sans eau et 46% sans installations sanitaires, etc.

L’important mouvement migratoire a la base de cette croissance rksulte de l’attraction vers des nouvelles sources d’emploi et de I’exode rural provoqut par la transformation capitaliste de l’agriculture dans le nord du Mexique. Les entreprises industrielles pratiquent qne politique paternaliste de con- struction de logements pour leurs ouvriers. Pour ‘les autres’ rien n’est prtvu. Et ‘les autres’ reprtsentent presque 30% de la population en situation de ch6- mage ou sous-emploi.

La constquence d’une telle situation fut, comme dans bien d’autres villes Iatino-amtricaines, un processus d’invasion de terrains urbains (en gtnkral de proprittt publique) dans la ptriphtrie de la ville et la formation de ‘colonias’ par auto-construction des maisons au fur et a mesure des possibilitts des occu- pants. Deux mecanismes fondamentaux permirent ces invasions, mtcanismes qu’on retrouve d’ailleurs dans la plupart des villes mexicaines :

I La sptculation de lotisseurs illegaux qui, en payant une certaine somrne aux autoritts, disposent de la terre et organisent I’invasion moyennant le paiement d’une proportion tnorme des revenus des familles pour une longue ptriode. L’action inttgratrice du PRI et de la CTM qui, sur la situation ainsi crtte, organisent les ‘posesionarios’ pour obtenir des services et la rtgularisation de leur possession par le gouvernement en tchange d’un appui politique et de l’alltgeance aux ‘caciques’ locaux. Dans les anntes soixante-dix, le phtnomkne s’ttend a plus de 300 ooo personnes. Et c’est sur cette situation que va se greffer, a partir de 1971, l’action de militants politiques issus dp mouvement de 1968 et qui vont essayer d’articuler les invasions a un processus plus gtntral de lutte urbaine et de lutte politique.

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En 1971, est fondte la premiere ‘colonia’ de lutte (comme ils s’appellent pour se differencier des autres) nommte ‘Martires de San Cosme’ dans la zone de Top0 Chico dans des terrains arides de la ptriphtrie de Monterrey. La police encercle l’invasion pendant un mois, mais aprts des heurts t r b violents, elle doit se retirer. Les squatters s’organisent alors, construisent leurs maisons, b2tissent leurs services et mettent sur pied une organisation sociale et politique trks cornplexe. Le m&me processus se rtpkte a plusieurs reprises pendant les anntes suivantes et la rtpression (y compris de I’armte en 1972) devient de plus en plus impuissante face au caracthe massifdu mouvement et a la dtcision de ses actions. Les invasions se prkparent de longue date, ont lieu la nuit dam

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des terrains dont le statut ambigu a kt.6 longuement ttudit et en profitant des conjonctures favorables: par exemple, la dernitre en date (celle de San Angel Bajo) dans des terrains magnifiques prts de la rivitre, fut effectuie au petit matin du jour de l’arrivte a Monterrey de Lopez Portillo, candidat dtsignt du PRI a la Prtsidence de la Rtpublique. Chaque invasion plante tout de suite le drapeau mexicain qui est remplact plus tard, une fois l’invasion consoli- d,+, par le drapeau rouge.

Les ‘colonias’ ont des noms rtvolutionnaires : ‘Revolucion Proletaria’, ‘Tierra y Libertad’, ‘Lucio Cabaiias’, ‘Genaro Vazquez’ etc. (leaders de la guerilla rurale). Mais tout aussi importante que la dtcision des squatters a btt, pour ledtveloppement du mouvement, l’habilett avec laquelle ils ont joui sur les contradictions internes aux classes dominantes. En effet, la bourgeoisie de Monterrey est fortement opposte a la politique d’ouverture dtmocratique et de rtforme sociale tnoncte par le Prtsident Echeverria et s’en prend au gouverneur de M a t de Nuevo Leon (dont Monterrey est la capitale). En pre- nant celui-ci au mot de ses initiatives populistes, les ‘posesionarios’ rttrecissent considtrablement la base de ltgitimation d’une rtpression de masse, car le gouverneur essaie de s’appuyer sur les couches populaires pour contrer l’oli- garchie locale. Celle-ci s’est progressivement dtchainte contre les ‘pose- sionarios’ et a organist des nombreuses provocations. La plus grave fut un incident cr t t par la police locale le 18 Evrier 1976 au cours duquel six ‘pose- sionarios’ furent t u b par balles et beaucoup d’autres blessts. La riposte du mouvement fut extraordinaire : des manifestations pendant I 5 jours, certaines atteignant le chiffre de 40 000 personnes, avec la participation de syndicats ouvriers et ttudiants; des occupations symboliques des principaux points de la ville pendant deux mois; une marche sur Mexico etc. Finalement, les dirige- ants du mouvement accompagnts par le gouverneur eurent un entretien de plusieurs heures avec le prtsident de la rtpublique. 11s obtinrent des compensa- tions pour les familles des victimes, une forte aide tconomique et mattrielle pour les ‘colonias’ et l’ouverture d’une enqukte. L’enqukte, elle, est toujours en cours. Mais en tout cas, le mouvement montra, dans cette tpreuve, sa force et sa capacitt politique. Aussi ses limites. Car, d’une certaine faqon, c’est alors que des difficultts d’orientation commenctrent. Pour les comprendre, il faut exposer britvement les caracttristiques internes du mouvement, ses objectifs, son organisation.

L’idte fondamentale qui guide l’ensemble du mouvement (formt en 1976 par 26 ‘colonias’ de lutte groupant prts de 100 ooo squatters) est que l’action revendicative urbaine n’a de sens qu’en fonction du renforcement de la capa- citk d’organisation et d’tltvation de la conscience politique des masses. Car, d’aprts les cadres du mouvement, c’est justement cette force sociale et politique qui est la seule garante de la permanence des succks revendicatifs. Par ailleurs, elle doit se lier a une orientation politique qui assure, dans le long terme, la transformation rtvolutionnaire de la socittt. C’est seulement en connaissant ces arguments qu’on peut comprendre certains aspects surprenants du mouve- merit. Par exemple, ils luttent contre la rtgularisation par le gouvernement de

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leur possession illtgale de la terre urbaine. La raison est triple : tconomique, idtologique et politique. Sur le plan tconomique, cela implique l’engagement individuel de chaque squatter a payer une cotisation pendant longtemps; du point de vue idtologique, cela transforme le mouvement en une sorte de groupe de pression pour obtenir des terrains de l’ttat, a l’encontre de l’idte du loge- ment comme un droit que les masses conquikrent au moyen de leur lutte; enfin, et surtout, politiquement, le lotissement des terrains et le rapport juridique individuel a I’etat implique le fractionnement du mouvement, la cassure de la solidarite et l’integration progressive dans les appareils d’etat. Ainsi donc, pour preserver leur solidarite, leur cohesion, leur force, les squatten refusent la regularisation maintes fois offerte par les autorites et precedent a l’expulsion des terrains des ‘posesionarios’ qui ont accept6 des titres de l’ktat.

Au niveau des services, on retrouve la mkme probltmatique. 11s partent du principe de compter sur ses propres forces et ne rien demander a l’ttat, au moins pendant la phase de construction du mouvement. Ainsi, ils ‘exproprient’ les mattriaux de construction, ou ils les obtiennent de l’ttat aprks une strie de pressions, mais prockdent eux-mCmes a la construction collective des tcoles, cliniques et centres sociaux, avec une construction, d’ailleurs, d’exellente qua- litt. Les maisons sont construites individuellement parchaque famille, mais dans des lots de dimension tgale et aprks rkpartition collective des emplace- ments, dtcidte en assemblte gtntrale.

De mtme pour les autres ‘services urbains’ : l’eau, l’tlectricitt, les &gouts, sont exproprits par raccordement illtgal aux circuits de la ville. D’ailleurs, dans plusieurs ‘colonias’, ils ont refust collectivement d’installer l’itlectricitt afin que la ttltvision ne puisse pas y rentrer, luttant ainsi contre la ‘contamina- tion idtologique’.

Pour les transports, ils ont entrepris des luttes tres dures (avec occupation d’autobus) jusqu’a obliger les compagnies privtes a modifier leur trajet et des- servir les ‘colonias’. Outre cela, ils ont exproprie de nombreux vthicules pour le service collectif de leur communautt.

Les tcoles fonctionnent de faqon inttgrte au systkme scolaire gtntral, paytes par l’ttat, mais c’est le comitt des parents, avec representation des enfants, qui dtcide du recrutement et de la marche de l’tcole. De mkme pour les services de santt. I1 y a aussi un ‘comitt d’honneur et justice’ dans chaque ‘colonia’ qui rkgle les affaires litigieuses, administre la justice (les cas les plus graves ttant traitts en assemblte gtntrale] et met en pratique les sanctions. L’alcool, la drogue et la prostitution sont interdits et toute personne en t tat d’tbrittt est emptchte d’entrer dans la ‘colonia’. Le comitt organise des groupes de surveillance et de dkfense qui protkgent la ‘colonia’. L’organisation collective est trks dtveloppte, avec des comitts pour chaque piit6 de maisons, qui dtsignent leurs chefs. Les chefs de chaque pit6 de maisons Cjefes de manzana) se rassemblent en comitk gtntral qui nomme les reprksentants de la ‘colonia’. Pour toute affaire grave, on rtunit l’assemblte gtntrale. I1 y a aussi des organisations populaires de toute sorte, dont les plus originales sont la ligue

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des femmes et la ligue des enfants, cette dernikre etant pleine d’initiative dans les t khes collectives. L’idtologie de la solidaritt collective est extrkmement forte. Les dimanches ont ktt dtclarts ‘dimanches rouges’ et tout le monde est tenu de participer a des tiches collectives d’amenagement de la ‘colonia’, 6 l>exclusion des travaux a profit individuel. Enfin, il y regne une intense activitO politique et culturelle, avec l’action des ‘brigades d’activistes’, les tcoles de formation politique, les ‘kermesses, rouges’, les spectacles populaires etc.

Malgre I’extraordinaire niveau de conscience et d’organisation de ce mouve- mcnt, ses limites viennent de son isolement : isolement gtographique, isolement social, isolement politique. Gtographique, car c’est le seul mouvement avec ces caracttristiques et de cette dimension au Mexique, quoique des mouve- merits semblables commencent a se dtvelopper dans les villes de Torreon et de Chihuahua. Social, car la population rtsidente est trks spkcifique (paysans tmigrks a la ville, en situation de sous-emploi structure]), et ils sont coupts largement de la classe ouvrihe de Monterrey. Politique, car les tendances ‘ligne de masse’ qui y prtdominent ne semblent pas encore avoir un poids sufisant ni sur le plan local, ni sur le plan national. Le mouvement est pleine- merit conscient de ces dangers et ses dirigeants refusent de se replier sur l’i16t communautaire des ‘colonias’. Ainsi, ils ont dtveloppt la tactique des ‘appuis de masse aux causes justes’, aussi bien individuelles que collectives : dtts qu’il Y a une grkve ou d t s qu’un ouvrier est mis a pied, ou dks qu’il y a un abus de I’autoritk ou d’un bourgeois contre un ‘prolttaire’, des centaines (parfois des milliers) de ‘posesionarios’ occupent I’usine, occupent la maison du bour- geois ou les bureaux des autorites. Au point que maintenant il suffit qu’il y ait un petit groupe qui se prksente quelque part pour que les ‘exploiteurs’ ckdent. Surtout, parce quc toute rtpression individuelle suscite immtdiate- ment la descente massive des ‘colonias’ pour libtrer leurs camarades. Le mouvement s’est ainsi transform; en mouvement politique appelt Front Popu- laire ‘Tierra y Libertad’, du nom de la ‘colonia’ la plus combative et la plus nombreuse (40 ooo squatters).

Mais en politisant directement leur action sur la seule base des ‘pose- sionarios’, iIs encourent deux risques majeurs : I’un, l’intensification de la re- pression: cette fois, c’est I’armte qui commence a rtprirner tnergiquement les dernieres invasions; l’autre, la surpolitisation d’un mouvement de masse, en yintroduisant desdebats partisans. C’est ainsi que ces derniers mois, une petite minoritt du mouvement s’est constitute en ‘ligne prolttarienne’ et accuse les dirigeants de soutenir la ‘ligne bourgeoise’ car ils accordent trop d’importance aux ntgociations avec I’ttat. A quoi les dirigeants, appuyts par la plupart des ‘posesionarios’, rttorquent qu’il faut prottger le mouvement pour eviter sa destruction au moyen d’une rtpression ardemment souhaitte par la bour- geoisie de Monterrey. Le dtbat s’envenime et il y a dkja eu des affrontements entre ‘posesionarios’ qui ont fait un mort et plusieurs blesses graves. Les cadres du mouvement savent que ce n’est qu’en depassant le localisme etroit d’un mouvement de masse, chauffe a blanc, et en le reliant, politiquement et

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organiquement, a d’autres experiences de lutte revolutionnaire en cours au Mexique, qu’ils pourront, a la fois, preserver l’acquis revendicatif et le transformer en combat politique. 11s s’y emploient.

Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris