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10/2/2015 www.pianiste.fr/perso1.php http://www.pianiste.fr/perso1.php 1/4 Imprimer Envoyer par email Partager Voter (0) 0 commentaire IMPRIMER Fermer cette fenêtre DOSSIER MARIE JAELL, MUSICIENNE DE CORPS ET D'ESPRIT PAR MARC BOSMANS / LUNDI 14 JANVIER 2013 © Bibliothèque nationale universitaire de Strasbourg Exceptionnel destin que celui de Marie Jaëll, qui fut tout à la fois concertiste, compositrice et théoricienne de l’interprétation. Romantique de la deuxième génération, amie de Liszt , Fauré et SaintSaëns, elle est à l’origine de la pédagogie moderne du piano. Le XIX e siècle français fut incontestablement misogyne mais laissa cependant la voie libre à quelques talents féminins. Sans cette très relative ouverture d’esprit, comment expliquer qu’une jeune femme de 25 ans, Louise Bertin, se soit vu commander un opéra par l’Académie Royale (mais il ne fut pas représenté), que Louise Farrenc ait pu enseigner le piano au Conservatoire à salaire égal avec ses confrères, et plus tard qu’Augusta Holmès ou Cécile Chaminade aient mené leur brillante carrière, aujourd’hui un peu oubliée mais à l’époque glorieuse. C’est dans ce contexte à la fois limité mais déjà quelque peu propice qu’il faut situer et comprendre la vie et l’œuvre de Marie Jaëll, une femme brillante traversée par son siècle. Née en 1846, elle appartient à la deuxième génération romantique, non plus celle des fondateurs, Berlioz, Chopin, Liszt, Schumann mais celle, pourraiton dire, d’un romantisme « stabilisé », dont l’essentiel est déjà parfaitement admis et constitue le paysage sonore de l’époque. C’est la génération de Fauré, de Massenet et, à l’étranger, de Grieg, de Dvorák et de RimskiKorsakov. Morte en 1925, elle aura assisté aux grands bouleversements esthétiques de la fin du xixe et du début du xxe, pas seulement dans le domaine musical mais aussi dans celui de la pensée et du savoir. Pianiste romantique, comme il en existe de nombreux, et brillant en son temps, elle sera aussi une psychologue et une théoricienne de l’interprétation et du jeu pianistique, ce qui est beaucoup plus rare. Marie, née Trautmann, était alsacienne, issue d’une famille d’agriculteurs de Steinseltz (BasRhin), à proximité immédiate de Wissembourg et de la frontière allemande. Cette paysannerie aisée – Monsieur Trautmann était maire du village – ne manque pas de culture. Madame était très capable de guider les premiers pas musicaux de sa fille et de lui organiser de petits concerts. Elle se mit en relation avec un certain Hamma, professeur et compositeur français fixé à Stuttgart. Marie se produisit ainsi pour un premier vrai concert quelques semaines avant son dixième anniversaire. En soi, la chose n’était pas extraordinaire en cette époque qui adorait les enfants prodiges. L’année suivante, Marie fit la connaissance d’Henri Herz. Cet Autrichien exerçait à Paris où il enseignait au Conservatoire et surtout avait créé une fabrique de pianos qui portait son nom, et ouvert une salle devenue l’un des temples de Pianopolis, comme l’on surnommait Paris à cette époque. Elle poursuivra sa formation en privé avec Herz avant d’entrer au Conservatoire de Paris en 1862 – dans la classe de Herz. Apparemment, il ne s’agissait que de régulariser une situation administrative puisqu’au bout de quatre mois, elle en sortit avec son Premier Prix. Le recueil des Concours publics du Conservatoire note la qualité de « son mécanisme supérieur,

MARIE JAELL, MUSICIENNE DE CORPS ET D'ESPRIT

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MARIE JAELL MUSICIENNE DE CORPSET DESPRITPAR MARC BOSMANS LUNDI 14 JANVIER 2013

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Exceptionnel destin que celui de Marie Jaeumlll qui fut tout agrave la fois concertiste compositrice ettheacuteoricienne de lrsquointerpreacutetation Romantique de la deuxiegraveme geacuteneacuteration amie de Liszt Faureacute et SaintshySaeumlns elle est agrave lrsquoorigine de la peacutedagogie moderne du piano

Le XIXe siegravecle franccedilais fut incontestablement misogyne mais laissa cependant la voie libre agravequelques talents feacuteminins Sans cette tregraves relative ouverture drsquoesprit comment expliquer qursquounejeune femme de 25 ans Louise Bertin se soit vu commander un opeacutera par lrsquoAcadeacutemie Royale(mais il ne fut pas repreacutesenteacute) que Louise Farrenc ait pu enseigner le piano au Conservatoire agravesalaire eacutegal avec ses confregraveres et plus tard qursquoAugusta Holmegraves ou Ceacutecile Chaminade aient meneacuteleur brillante carriegravere aujourdrsquohui un peu oublieacutee mais agrave lrsquoeacutepoque glorieuse Crsquoest dans ce contexteagrave la fois limiteacute mais deacutejagrave quelque peu propice qursquoil faut situer et comprendre la vie et lrsquoœuvre deMarie Jaeumlll une femme brillante traverseacutee par son siegravecle

Neacutee en 1846 elle appartient agrave la deuxiegraveme geacuteneacuteration romantique non plus celle des fondateursBerlioz Chopin Liszt Schumann mais celle pourraitshyon dire drsquoun romantisme laquo stabiliseacute raquo dontlrsquoessentiel est deacutejagrave parfaitement admis et constitue le paysage sonore de lrsquoeacutepoque Crsquoest lageacuteneacuteration de Faureacute de Massenet et agrave lrsquoeacutetranger de Grieg de Dvoraacutek et de RimskishyKorsakovMorte en 1925 elle aura assisteacute aux grands bouleversements estheacutetiques de la fin du xixe et dudeacutebut du xxe pas seulement dans le domaine musical mais aussi dans celui de la penseacutee et dusavoir Pianiste romantique comme il en existe de nombreux et brillant en son temps elle seraaussi une psychologue et une theacuteoricienne de lrsquointerpreacutetation et du jeu pianistique ce qui estbeaucoup plus rare

Marie neacutee Trautmann eacutetait alsacienne issue drsquoune famille drsquoagriculteurs de Steinseltz (BasshyRhin)agrave proximiteacute immeacutediate de Wissembourg et de la frontiegravere allemande Cette paysannerie aiseacutee ndashMonsieur Trautmann eacutetait maire du village ndash ne manque pas de culture Madame eacutetait tregraves capablede guider les premiers pas musicaux de sa fille et de lui organiser de petits concerts Elle se mit enrelation avec un certain Hamma professeur et compositeur franccedilais fixeacute agrave Stuttgart Marie seproduisit ainsi pour un premier vrai concert quelques semaines avant son dixiegraveme anniversaire Ensoi la chose nrsquoeacutetait pas extraordinaire en cette eacutepoque qui adorait les enfants prodiges Lrsquoanneacuteesuivante Marie fit la connaissance drsquoHenri Herz Cet Autrichien exerccedilait agrave Paris ougrave il enseignait auConservatoire et surtout avait creacuteeacute une fabrique de pianos qui portait son nom et ouvert une salledevenue lrsquoun des temples de Pianopolis comme lrsquoon surnommait Paris agrave cette eacutepoque Ellepoursuivra sa formation en priveacute avec Herz avant drsquoentrer au Conservatoire de Paris en 1862 ndashdans la classe de Herz Apparemment il ne srsquoagissait que de reacutegulariser une situation administrativepuisqursquoau bout de quatre mois elle en sortit avec son Premier Prix Le recueil des Concours publics du Conservatoire note la qualiteacute de laquo son meacutecanisme supeacuterieur

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son beau style son jeu deacutelicieusement nuanceacute drsquoune pureteacute drsquoun goucirct exquis raquo Il est vrai qursquoagravecette date elle avait deacutejagrave des dizaines de concerts sur son CV Au contraire de la regravegle commune ceprix sanctionnait une belle carriegravere plus qursquoil ne la lanccedilait Elle poursuivit donc sa vie de concertisterencontrant le pianiste autrichien Alfred Jaeumlll son aicircneacute de quatorze ans qursquoelle eacutepousa en 1866 Lacarriegravere drsquoAlfred avait deacutejagrave acquis une envergure europeacuteenne Dans son adolescence il avait connuChopin avait travailleacute avec Czerny freacutequentait Liszt Le couple srsquoinstalla agrave Paris donnant partouten Europe des concerts agrave deux pianos

laquo Ars Gallica raquo

La Guerre de 1870 constitue une rupture dans la vie professionnelle du couple Alsacienne Mariene peut que ressentir douloureusement lrsquoannexion de sa province Elle refuse degraves lors de jouer enAllemagne apparemment soutenue par son mari qui renonce agrave son projet de succeacuteder agrave Moschelegravesau Conservatoire de Leipzig Juste apregraves la guerre elle se place dans le sillage de la toute nouvelleSocieacuteteacute nationale de musique dont la devise laquo Ars Gallica raquo constituait un manifeste pour ladeacutefense de la musique franccedilaise Animeacutee par les meilleurs compositeurs du temps dont CeacutesarFranck et Camille SaintshySaeumlns cette institution favorisa le deacuteveloppement drsquoune musiqueinstrumentale de qualiteacute Marie Jaeumlll se lie drsquoamitieacute avec SaintshySaeumlns qui lui donne quelques coursde composition et ne tarit pas drsquoeacuteloges sur elle Avec Faureacute il parraine sa candidature agrave la Socieacuteteacutedes Compositeurs de Musique

La mort drsquoAlfred Jaeumlll en 1882 lrsquoaffecta beaucoup mais lui permit peutshyecirctre de se reacutealiser Crsquoest eneffet agrave partir de ce moment qursquoelle seacutejourne agrave Weimar aupregraves de Liszt Ils se connaissaient depuislongtemps mais dans les quatre derniegraveres anneacutees de la vie du compositeur qui mourra en 1886une veacuteritable coopeacuteration srsquoeacutetablit entre eux au cours de trois seacutejours successifs Liszt influenccedila sonstyle drsquointerpreacutetation et il nrsquoest pas exageacutereacute de penser que les reacuteflexions ulteacuterieures de Marie Jaeumlllsur la peacutedagogie du piano le toucher lrsquointerpreacutetation procegravedent directement des observationsqursquoelle put faire agrave cette eacutepoque Elle ne se contenta pas drsquoobserver puisshyqursquoelle acheva la TroisiegravemeMephistoshyWaltz (1883) que Liszt lui deacutediera et elle lrsquoaida agrave eacutetablir lrsquoeacutedition de la FaustshySymphoniePeu avant sa mort lorsque Liszt passa par Paris pour assister agrave la creacuteation franccedilaise de la Messesolennelle de Gran ils se reverront une derniegravere fois Le maicirctre disparu elle restera une laquo lisztienneraquo En 1891 et 1892 elle donnera ainsi pour la premiegravere fois en France des seacuteries de six concerts aucours desquels elle interpregravete les œuvres essentielles du maicirctre Lrsquoeacutepoque est deacutejagrave aux inteacutegralesComme ses contemporains Edouard Risler et Louis Dieacutemer elle preacutesente eacutegalement une inteacutegraledes sonates de Beethoven et une anthologie Schumann en six soireacutees

Lrsquoinfluence lisztienne

Pendant toute la premiegravere partie de sa carriegravere elle a eacutegalement beaucoup composeacute On connaicirct peude choses de cet important catalogue ougrave les interpregravetes ne se sont presque jamais risqueacutes (agrave lanotable exception drsquoAlexandre Sorel voir encadreacute) En quoi consisteshytshyil Surtout des piegravecesbregraveves souvent groupeacutees en recueil aux titres romantiques Les plus anciennes ont eacuteteacute publieacutees en1871 au moment ougrave la jeune femme srsquoengageait dans la vie musicale nationale Parmi cettepremiegravere floraison quelques piegraveces de genre (Impromptu Meacuteditation Feuillet drsquoalbum) mais aussiune Sonate ndash deacutedieacutee agrave Liszt Par la suite elle se speacutecialisera dans les piegraveces de genre comme dansles Six Esquisses romantiques de 1883 Promenade matinale (1889) Les Beaux jours (1894) et LesJours pluvieux (1894) des recueils comportant jusqursquoagrave douze morceaux et la mecircme anneacutee unrecueil de piegraveces groupeacutees en trois sections Ce qursquoon entend dans lrsquoEnfer Ce qursquoon entend dans lePurgatoire Ce qursquoon entend dans le Paradis

Cette production relativement abondante traduit la persistance aujourdrsquohui bien meacuteconnue duromantisme jusqursquoagrave la fin du xixe siegravecle et mecircme aushydelagrave Certes les compositeurs qui portegraverentcette estheacutetique ne sont plus tregraves connus aujourdrsquohui Outre Marie Jaeumlll les plus laquo ceacutelegravebres raquoseraient Benjamin Godard Ceacutecile Chaminade ou Mel Bonis et lrsquoon peut leur adjoindre Massenetconnu pour drsquoautres raisons Le style est influenceacute par Mendelssohn Schumann et dans le cas deMarie Jaeumlll par la virtuositeacute lisztienne et par lrsquoeacutecriture claire et bien construite de son ami SaintshySaeumlns qui admirait sa jeune consœur mais se deacutefiait du romantisme Agrave ces piegraveces srsquoen ajoutentdrsquoautres pour piano agrave quatre mains les Valses et les Voix du printemps ou agrave deux pianos Sacorrespondance avec Liszt eacutevoque une Fantaisie sur Don Juan de Mozart dont on a perdu la traceElle arrangea eacutegalement pour deux pianos les Valses de Benjamin Godard Viennent enfin deuximportants concertos le Premier en reacute mineur (1877) deacutedieacute agrave SaintshySaeumlns le Second en ut mineur(1884) agrave Eugen drsquoAlbert

Psychophysiologie du piano

Vers 1894 elle cessa de composer et de se produire en public pour orienter son activiteacute versdrsquoautres domaines la peacutedagogie raisonneacutee sur des bases psychologiques et une sorte depheacutenomeacutenologie de la perception musicale Depuis lrsquoinvention du piano la peacutedagogie delrsquoinstrument apregraves srsquoecirctre calqueacutee sur la peacutedagogie du clavecin avait deacuteveloppeacute un attrait particulierpour les exercices meacutecaniques La neacutecessiteacute de reacutepondre aux exigences toujours accrues descompositeurs dans le domaine de la virtuositeacute rendait neacutecessaire cette eacutecole de la veacutelociteacute Le grandmaicirctre europeacuteen de cette peacutedagogie qui consideacuterait la main et le corps comme une meacutecanique futincontestablement Carl Czerny suivi par de tregraves nombreux petits maicirctres Lrsquoeacutepoque de cettereconversion de Marie Jaeumlll nrsquoest pas indiffeacuterente Cette fin de siegravecle est marqueacutee par ledeacuteveloppement de la psychologie de la psychanalyse et de la psychiatrie moderne Les relations ducorps et lrsquoesprit ne sont plus conccedilus de maniegravere uniquement rationnelle laquo Tant que lrsquoon consideacuteraitlrsquoesprit comme isoleacute du corps la penseacutee musicale eacutetait comme isoleacutee du mouvement du doigt il eacutetaitadmissible que lrsquoon dise le style ne srsquoenseigne pas Mais pour lrsquoeacutetude du piano du moins on peutaffirmer aujourdrsquohui que les mouvements qui produisent le style peuvent ecirctre enseigneacutes raquo (LaMusique et la Psychophysiologie 1896)

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Marie Jaeumlll exercices digitaux

Marie Jaeumlll faisant une deacutemonstration drsquoexercices digitaux pour la main gauche Photos Bibliothegraveque nationale universitaire de StrasbourgMarie Kiener

Dissociation des doigtsEn fait les conceptions de Marie Jaeumlll se situent agrave lrsquoimprobable confluent du subjectivismeromantique et du scientisme Lrsquoinspiration la beauteacute du timbre le goucirct ne sont plus affaire drsquounmysteacuterieux geacutenie spirituel mais possegravedent une existence objective qui peut se deacutecrire mateacuteriellementet se travailler gracircce agrave une prise de conscience de chaque moment du geste instrumental et par desexercices approprieacutes Par exemple elle demandait agrave lrsquoeacutelegraveve drsquoenduire ses doigts drsquoencre et collaitsur les touches de petits rectangles en carton Si lrsquoeacutelegraveve se raidissait les empreintes eacutetaientdeacutesordonneacutees srsquoil jouait correctement en deacutetendant ses muscles bien conscient de ce que faisaientses doigts les taches eacutetaient reacuteguliegraveres

Dans le toucher deacutecomposeacute en trois phases (abaissement du doigt contact avec la touche etrelegravevement) chaque moment doit se reacutealiser en pleine conscience dans la fluiditeacute drsquoun effortmusculaire continu Le principe majeur de la peacutedagogie jaeumlllienne est cependant la dissociation desdoigts Plus question de jouer avec les doigts serreacutes Chaque doigt doit eacuteviter le contact avec sesvoisins et vivre de sa propre vie individuelle Curieusement elle eacutevoque ces expeacuteriences dactyliquesdans un esprit encore marqueacute par le spiritualisme romantique laquo Liszt posseacutedait dans chacun de sesdoigts un eacutetat de conscience distincthellip Depuis je suis arriveacutee agrave eacutepurer tant soit peu mes sensationstactiles il me paraicirct inadmissible que le deacuteveloppement de cette musique muette qui se reacutepand dansmes doigts (car mes sensations tactiles semblent posseacuteder une harmonie et se relier entre ellescomme des sensations auditives) ne soit pas consideacutereacute comme une mesure drsquohygiegravene manuelle etintellectuelle qui srsquoimpose agrave un ecirctre civiliseacute (hellip) raquo (Les Rythmes du regard et la dissociation desdoigts 1906)

Elle sera suivie dans ses travaux par des sommiteacutes meacutedicales comme Charles Feacutereacute le directeur delrsquohocircpital psychiatrique de Bicecirctre Jusqursquoagrave sa mort en 1925 elle publiera ainsi outre une meacutethodeintituleacutee Le Toucher une dizaine drsquoouvrages portant sur la psychologie de la main et la penseacuteemusicale Toutes ces recherches sont agrave la base de la peacutedagogie moderne du piano Certainspianistesshypeacutedagogues eacutemeacuterites comme Eduardo del Pueyo lui ont accordeacute une grande importanceOn espegravere en effet qursquoil nrsquoy a plus guegravere aujourdrsquohui de professeurs qui reacuteduisent la pratique drsquouninstrument agrave une pure meacutecanique digitale dissocieacutee de la sensation de la penseacutee et de lrsquointelligence

MARIE JAEumlLL EN QUELQUES DATES

1846 (17 aoucirct) naissance agrave Steinseltz (BasshyRhin) pregraves de la frontiegravere allemande1862 Entre au Conservatoire de Paris dans la classe de Henri Herz1866 Eacutepouse le grand pianiste Alfred Jaeumlll ami intime de Brahms et de Liszt1868 Entend Liszt agrave Rome Degraves lors elle va tenter de comprendre le jeu du Maicirctre et de laquo 

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Abonnezshyvousagrave Pianiste

transmettre aux geacuteneacuterations futures lesprit lisztien raquo1871 Leccedilons de composition avec Camille SaintshySaeumlns et Ceacutesar Franck1882 Mort drsquoAlfred Jaeumlll1891shy92 Joue lœuvre inteacutegrale de Liszt en deux seacuteances agrave la Salle Pleyel agrave Paris1895 Joue agrave Paris linteacutegrale des Sonates de Beethoven1896 Deacutebut de sa collaboration avec le docteur Charles Feacutereacute meacutedecin agrave lhocircpital Bicecirctre et recherches sur la physiologie de la main Nombreuses publications dont laquo La Musique et la psychophysiologie raquo1925 (4 feacutevrier) deacutecegraves agrave Paris

Pour en savoir plus httpwwwmariejaellshyalsacenet

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son beau style son jeu deacutelicieusement nuanceacute drsquoune pureteacute drsquoun goucirct exquis raquo Il est vrai qursquoagravecette date elle avait deacutejagrave des dizaines de concerts sur son CV Au contraire de la regravegle commune ceprix sanctionnait une belle carriegravere plus qursquoil ne la lanccedilait Elle poursuivit donc sa vie de concertisterencontrant le pianiste autrichien Alfred Jaeumlll son aicircneacute de quatorze ans qursquoelle eacutepousa en 1866 Lacarriegravere drsquoAlfred avait deacutejagrave acquis une envergure europeacuteenne Dans son adolescence il avait connuChopin avait travailleacute avec Czerny freacutequentait Liszt Le couple srsquoinstalla agrave Paris donnant partouten Europe des concerts agrave deux pianos

laquo Ars Gallica raquo

La Guerre de 1870 constitue une rupture dans la vie professionnelle du couple Alsacienne Mariene peut que ressentir douloureusement lrsquoannexion de sa province Elle refuse degraves lors de jouer enAllemagne apparemment soutenue par son mari qui renonce agrave son projet de succeacuteder agrave Moschelegravesau Conservatoire de Leipzig Juste apregraves la guerre elle se place dans le sillage de la toute nouvelleSocieacuteteacute nationale de musique dont la devise laquo Ars Gallica raquo constituait un manifeste pour ladeacutefense de la musique franccedilaise Animeacutee par les meilleurs compositeurs du temps dont CeacutesarFranck et Camille SaintshySaeumlns cette institution favorisa le deacuteveloppement drsquoune musiqueinstrumentale de qualiteacute Marie Jaeumlll se lie drsquoamitieacute avec SaintshySaeumlns qui lui donne quelques coursde composition et ne tarit pas drsquoeacuteloges sur elle Avec Faureacute il parraine sa candidature agrave la Socieacuteteacutedes Compositeurs de Musique

La mort drsquoAlfred Jaeumlll en 1882 lrsquoaffecta beaucoup mais lui permit peutshyecirctre de se reacutealiser Crsquoest eneffet agrave partir de ce moment qursquoelle seacutejourne agrave Weimar aupregraves de Liszt Ils se connaissaient depuislongtemps mais dans les quatre derniegraveres anneacutees de la vie du compositeur qui mourra en 1886une veacuteritable coopeacuteration srsquoeacutetablit entre eux au cours de trois seacutejours successifs Liszt influenccedila sonstyle drsquointerpreacutetation et il nrsquoest pas exageacutereacute de penser que les reacuteflexions ulteacuterieures de Marie Jaeumlllsur la peacutedagogie du piano le toucher lrsquointerpreacutetation procegravedent directement des observationsqursquoelle put faire agrave cette eacutepoque Elle ne se contenta pas drsquoobserver puisshyqursquoelle acheva la TroisiegravemeMephistoshyWaltz (1883) que Liszt lui deacutediera et elle lrsquoaida agrave eacutetablir lrsquoeacutedition de la FaustshySymphoniePeu avant sa mort lorsque Liszt passa par Paris pour assister agrave la creacuteation franccedilaise de la Messesolennelle de Gran ils se reverront une derniegravere fois Le maicirctre disparu elle restera une laquo lisztienneraquo En 1891 et 1892 elle donnera ainsi pour la premiegravere fois en France des seacuteries de six concerts aucours desquels elle interpregravete les œuvres essentielles du maicirctre Lrsquoeacutepoque est deacutejagrave aux inteacutegralesComme ses contemporains Edouard Risler et Louis Dieacutemer elle preacutesente eacutegalement une inteacutegraledes sonates de Beethoven et une anthologie Schumann en six soireacutees

Lrsquoinfluence lisztienne

Pendant toute la premiegravere partie de sa carriegravere elle a eacutegalement beaucoup composeacute On connaicirct peude choses de cet important catalogue ougrave les interpregravetes ne se sont presque jamais risqueacutes (agrave lanotable exception drsquoAlexandre Sorel voir encadreacute) En quoi consisteshytshyil Surtout des piegravecesbregraveves souvent groupeacutees en recueil aux titres romantiques Les plus anciennes ont eacuteteacute publieacutees en1871 au moment ougrave la jeune femme srsquoengageait dans la vie musicale nationale Parmi cettepremiegravere floraison quelques piegraveces de genre (Impromptu Meacuteditation Feuillet drsquoalbum) mais aussiune Sonate ndash deacutedieacutee agrave Liszt Par la suite elle se speacutecialisera dans les piegraveces de genre comme dansles Six Esquisses romantiques de 1883 Promenade matinale (1889) Les Beaux jours (1894) et LesJours pluvieux (1894) des recueils comportant jusqursquoagrave douze morceaux et la mecircme anneacutee unrecueil de piegraveces groupeacutees en trois sections Ce qursquoon entend dans lrsquoEnfer Ce qursquoon entend dans lePurgatoire Ce qursquoon entend dans le Paradis

Cette production relativement abondante traduit la persistance aujourdrsquohui bien meacuteconnue duromantisme jusqursquoagrave la fin du xixe siegravecle et mecircme aushydelagrave Certes les compositeurs qui portegraverentcette estheacutetique ne sont plus tregraves connus aujourdrsquohui Outre Marie Jaeumlll les plus laquo ceacutelegravebres raquoseraient Benjamin Godard Ceacutecile Chaminade ou Mel Bonis et lrsquoon peut leur adjoindre Massenetconnu pour drsquoautres raisons Le style est influenceacute par Mendelssohn Schumann et dans le cas deMarie Jaeumlll par la virtuositeacute lisztienne et par lrsquoeacutecriture claire et bien construite de son ami SaintshySaeumlns qui admirait sa jeune consœur mais se deacutefiait du romantisme Agrave ces piegraveces srsquoen ajoutentdrsquoautres pour piano agrave quatre mains les Valses et les Voix du printemps ou agrave deux pianos Sacorrespondance avec Liszt eacutevoque une Fantaisie sur Don Juan de Mozart dont on a perdu la traceElle arrangea eacutegalement pour deux pianos les Valses de Benjamin Godard Viennent enfin deuximportants concertos le Premier en reacute mineur (1877) deacutedieacute agrave SaintshySaeumlns le Second en ut mineur(1884) agrave Eugen drsquoAlbert

Psychophysiologie du piano

Vers 1894 elle cessa de composer et de se produire en public pour orienter son activiteacute versdrsquoautres domaines la peacutedagogie raisonneacutee sur des bases psychologiques et une sorte depheacutenomeacutenologie de la perception musicale Depuis lrsquoinvention du piano la peacutedagogie delrsquoinstrument apregraves srsquoecirctre calqueacutee sur la peacutedagogie du clavecin avait deacuteveloppeacute un attrait particulierpour les exercices meacutecaniques La neacutecessiteacute de reacutepondre aux exigences toujours accrues descompositeurs dans le domaine de la virtuositeacute rendait neacutecessaire cette eacutecole de la veacutelociteacute Le grandmaicirctre europeacuteen de cette peacutedagogie qui consideacuterait la main et le corps comme une meacutecanique futincontestablement Carl Czerny suivi par de tregraves nombreux petits maicirctres Lrsquoeacutepoque de cettereconversion de Marie Jaeumlll nrsquoest pas indiffeacuterente Cette fin de siegravecle est marqueacutee par ledeacuteveloppement de la psychologie de la psychanalyse et de la psychiatrie moderne Les relations ducorps et lrsquoesprit ne sont plus conccedilus de maniegravere uniquement rationnelle laquo Tant que lrsquoon consideacuteraitlrsquoesprit comme isoleacute du corps la penseacutee musicale eacutetait comme isoleacutee du mouvement du doigt il eacutetaitadmissible que lrsquoon dise le style ne srsquoenseigne pas Mais pour lrsquoeacutetude du piano du moins on peutaffirmer aujourdrsquohui que les mouvements qui produisent le style peuvent ecirctre enseigneacutes raquo (LaMusique et la Psychophysiologie 1896)

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Marie Jaeumlll faisant une deacutemonstration drsquoexercices digitaux pour la main gauche Photos Bibliothegraveque nationale universitaire de StrasbourgMarie Kiener

Dissociation des doigtsEn fait les conceptions de Marie Jaeumlll se situent agrave lrsquoimprobable confluent du subjectivismeromantique et du scientisme Lrsquoinspiration la beauteacute du timbre le goucirct ne sont plus affaire drsquounmysteacuterieux geacutenie spirituel mais possegravedent une existence objective qui peut se deacutecrire mateacuteriellementet se travailler gracircce agrave une prise de conscience de chaque moment du geste instrumental et par desexercices approprieacutes Par exemple elle demandait agrave lrsquoeacutelegraveve drsquoenduire ses doigts drsquoencre et collaitsur les touches de petits rectangles en carton Si lrsquoeacutelegraveve se raidissait les empreintes eacutetaientdeacutesordonneacutees srsquoil jouait correctement en deacutetendant ses muscles bien conscient de ce que faisaientses doigts les taches eacutetaient reacuteguliegraveres

Dans le toucher deacutecomposeacute en trois phases (abaissement du doigt contact avec la touche etrelegravevement) chaque moment doit se reacutealiser en pleine conscience dans la fluiditeacute drsquoun effortmusculaire continu Le principe majeur de la peacutedagogie jaeumlllienne est cependant la dissociation desdoigts Plus question de jouer avec les doigts serreacutes Chaque doigt doit eacuteviter le contact avec sesvoisins et vivre de sa propre vie individuelle Curieusement elle eacutevoque ces expeacuteriences dactyliquesdans un esprit encore marqueacute par le spiritualisme romantique laquo Liszt posseacutedait dans chacun de sesdoigts un eacutetat de conscience distincthellip Depuis je suis arriveacutee agrave eacutepurer tant soit peu mes sensationstactiles il me paraicirct inadmissible que le deacuteveloppement de cette musique muette qui se reacutepand dansmes doigts (car mes sensations tactiles semblent posseacuteder une harmonie et se relier entre ellescomme des sensations auditives) ne soit pas consideacutereacute comme une mesure drsquohygiegravene manuelle etintellectuelle qui srsquoimpose agrave un ecirctre civiliseacute (hellip) raquo (Les Rythmes du regard et la dissociation desdoigts 1906)

Elle sera suivie dans ses travaux par des sommiteacutes meacutedicales comme Charles Feacutereacute le directeur delrsquohocircpital psychiatrique de Bicecirctre Jusqursquoagrave sa mort en 1925 elle publiera ainsi outre une meacutethodeintituleacutee Le Toucher une dizaine drsquoouvrages portant sur la psychologie de la main et la penseacuteemusicale Toutes ces recherches sont agrave la base de la peacutedagogie moderne du piano Certainspianistesshypeacutedagogues eacutemeacuterites comme Eduardo del Pueyo lui ont accordeacute une grande importanceOn espegravere en effet qursquoil nrsquoy a plus guegravere aujourdrsquohui de professeurs qui reacuteduisent la pratique drsquouninstrument agrave une pure meacutecanique digitale dissocieacutee de la sensation de la penseacutee et de lrsquointelligence

MARIE JAEumlLL EN QUELQUES DATES

1846 (17 aoucirct) naissance agrave Steinseltz (BasshyRhin) pregraves de la frontiegravere allemande1862 Entre au Conservatoire de Paris dans la classe de Henri Herz1866 Eacutepouse le grand pianiste Alfred Jaeumlll ami intime de Brahms et de Liszt1868 Entend Liszt agrave Rome Degraves lors elle va tenter de comprendre le jeu du Maicirctre et de laquo 

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Marie Jaeumlll exercices digitaux

Marie Jaeumlll faisant une deacutemonstration drsquoexercices digitaux pour la main gauche Photos Bibliothegraveque nationale universitaire de StrasbourgMarie Kiener

Dissociation des doigtsEn fait les conceptions de Marie Jaeumlll se situent agrave lrsquoimprobable confluent du subjectivismeromantique et du scientisme Lrsquoinspiration la beauteacute du timbre le goucirct ne sont plus affaire drsquounmysteacuterieux geacutenie spirituel mais possegravedent une existence objective qui peut se deacutecrire mateacuteriellementet se travailler gracircce agrave une prise de conscience de chaque moment du geste instrumental et par desexercices approprieacutes Par exemple elle demandait agrave lrsquoeacutelegraveve drsquoenduire ses doigts drsquoencre et collaitsur les touches de petits rectangles en carton Si lrsquoeacutelegraveve se raidissait les empreintes eacutetaientdeacutesordonneacutees srsquoil jouait correctement en deacutetendant ses muscles bien conscient de ce que faisaientses doigts les taches eacutetaient reacuteguliegraveres

Dans le toucher deacutecomposeacute en trois phases (abaissement du doigt contact avec la touche etrelegravevement) chaque moment doit se reacutealiser en pleine conscience dans la fluiditeacute drsquoun effortmusculaire continu Le principe majeur de la peacutedagogie jaeumlllienne est cependant la dissociation desdoigts Plus question de jouer avec les doigts serreacutes Chaque doigt doit eacuteviter le contact avec sesvoisins et vivre de sa propre vie individuelle Curieusement elle eacutevoque ces expeacuteriences dactyliquesdans un esprit encore marqueacute par le spiritualisme romantique laquo Liszt posseacutedait dans chacun de sesdoigts un eacutetat de conscience distincthellip Depuis je suis arriveacutee agrave eacutepurer tant soit peu mes sensationstactiles il me paraicirct inadmissible que le deacuteveloppement de cette musique muette qui se reacutepand dansmes doigts (car mes sensations tactiles semblent posseacuteder une harmonie et se relier entre ellescomme des sensations auditives) ne soit pas consideacutereacute comme une mesure drsquohygiegravene manuelle etintellectuelle qui srsquoimpose agrave un ecirctre civiliseacute (hellip) raquo (Les Rythmes du regard et la dissociation desdoigts 1906)

Elle sera suivie dans ses travaux par des sommiteacutes meacutedicales comme Charles Feacutereacute le directeur delrsquohocircpital psychiatrique de Bicecirctre Jusqursquoagrave sa mort en 1925 elle publiera ainsi outre une meacutethodeintituleacutee Le Toucher une dizaine drsquoouvrages portant sur la psychologie de la main et la penseacuteemusicale Toutes ces recherches sont agrave la base de la peacutedagogie moderne du piano Certainspianistesshypeacutedagogues eacutemeacuterites comme Eduardo del Pueyo lui ont accordeacute une grande importanceOn espegravere en effet qursquoil nrsquoy a plus guegravere aujourdrsquohui de professeurs qui reacuteduisent la pratique drsquouninstrument agrave une pure meacutecanique digitale dissocieacutee de la sensation de la penseacutee et de lrsquointelligence

MARIE JAEumlLL EN QUELQUES DATES

1846 (17 aoucirct) naissance agrave Steinseltz (BasshyRhin) pregraves de la frontiegravere allemande1862 Entre au Conservatoire de Paris dans la classe de Henri Herz1866 Eacutepouse le grand pianiste Alfred Jaeumlll ami intime de Brahms et de Liszt1868 Entend Liszt agrave Rome Degraves lors elle va tenter de comprendre le jeu du Maicirctre et de laquo 

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Abonnezshyvousagrave Pianiste

transmettre aux geacuteneacuterations futures lesprit lisztien raquo1871 Leccedilons de composition avec Camille SaintshySaeumlns et Ceacutesar Franck1882 Mort drsquoAlfred Jaeumlll1891shy92 Joue lœuvre inteacutegrale de Liszt en deux seacuteances agrave la Salle Pleyel agrave Paris1895 Joue agrave Paris linteacutegrale des Sonates de Beethoven1896 Deacutebut de sa collaboration avec le docteur Charles Feacutereacute meacutedecin agrave lhocircpital Bicecirctre et recherches sur la physiologie de la main Nombreuses publications dont laquo La Musique et la psychophysiologie raquo1925 (4 feacutevrier) deacutecegraves agrave Paris

Pour en savoir plus httpwwwmariejaellshyalsacenet

Page 4: MARIE JAELL, MUSICIENNE DE CORPS ET D'ESPRIT

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