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MARS 2015 /// VOL 6 - NO 6 // Spécial médiation culturelle Coopérer par l’opéra 05 Marie-Hélène Gouin, prof et passeur culturel 10 Conte et théâtre pour aînés avec La Loutre 09 Graffiti de tricot urbain 12 Un album pour les jeunes musiciens de Kitcisakik 12 le Festival Art’danse met le feu aux planches HUMAINE CRÉATIVE AUDACIEUSE uqat.ca ÉTUDIER AUX CYCLES SUPÉRIEURS À L'UQAT : SE DÉPASSER, S'ACCOMPLIR! Admission dès maintenant! uqat.ca/ admission Plus de 40 programmes de 2 e et 3 e cycles Biologie / Environnement / Forêts / Mines / Génie / Éducation / Gestion / Art-thérapie / Psychoéducation / Travail social / Sciences cliniques / Sciences infirmières / et plus encore!

MARS 2015 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 06 - NO. 06

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Journal culturel de l'Abitibi-Témiscamingue

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MARS 2015 /// VOL 6 - NO 6

// Spécial médiation culturelleCoopérer par l’opéra 05

Marie-Hélène Gouin, prof et passeur culturel 10

Conte et théâtre pour aînés avec La Loutre 09

Graffiti de tricot urbain 12

Un album pour les jeunes musiciens de Kitcisakik 12

le Festival Art’danse met le feu aux planches

HUMAINECRÉATIVE

AUDACIEUSE

uqat.ca

ÉTUDIER AUX CYCLESSUPÉRIEURS À L'UQAT : SE DÉPASSER, S'ACCOMPLIR!

Admission dès maintenant! uqat.ca/admission

Plus de 40 programmes de 2e et 3e cyclesBiologie / Environnement / Forêts / Mines / Génie /

Éducation / Gestion / Art-thérapie / Psychoéducation / Travail social / Sciences cliniques / Sciences infirmières /

et plus encore!

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2 L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2015

L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la

tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région.

.................................................................

JOURNALISTES-COLLABORATEURS Fednel Alexandre -

Marie-France BeaudryRym Bellouti - Martin Blais

Anne-Laure Bourdaleix-ManinPascale Charlebois - Jean-Charles Coutu

Gabrielle Demers - Lise DeschaînesDaniel Dumont - Claudia Fortin

Staifany Gonthier - Pierre LabrècheLouise Lambert - Christian LeducMargot Lemire - Jessica Lesage

Émilise Lessard-TherrienLouiselle Luneau - Johannie Marleau-Houle

Philippe Marquis - Béatriz MediavillaDanaë Ouellet - Michèle PaquetteRoger Pelerin - Geneviève Pelletier

Kim Morin PerronVirginia Pésémapéo Bordeleau

Yves Prévost - Ulysse Rivard-Desharnais etDominique Roy

.................................................................

COLLABORATRICES DE SECTEURVéronic Beaulé (Témiscamingue),

Geneviève Béland (Val-d’Or), Suzie Éthier (Rouyn-Noranda),

Sophie Ouellet (Abitibi-Ouest) et Sylvie Tremblay (Abitibi)

.................................................................

CORRECTEURSJonathan Barrette, Josée Larivière,

Geneviève Luneau, Suzanne Ménard, Evelyne Papillon, Tommy Pilon, Yves

Prévost, Chantale Roy, Marta Saenz de la Calzada et

Josée Villeneuve. .................................................................

CORRECTRICE D’ÉPREUVEKarine Murphy

..................................................................

RÉDACTION ET COMMUNICATIONSAriane Ouellet

[email protected] 277-8738

..................................................................

GRAPHISMEStaifany Gonthier

[email protected].................................................................

DIRECTION ET VENTES PUBLICITAIRES Jérôme Gauthier

[email protected]@indicebohemien.org

.................................................................

L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an et distribué gratui tement par

La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi- Témiscamingue

fondée en novembre 2006..................................................................

CONSEIL D’ADMINISTRATIONAstrid Barrette-Tessier, Marie-France Beaudry, Josée Béliveau, Guillaume

Beaulieu, Marie-José Denis, Geneviève Gariépy, Gaétan Petit et

Martin Villemure..................................................................

L’INDICE BOHÉMIEN150, avenue du Lac

Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375

indicebohemien.org.................................................................

ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien

// À RETENIR

Avril Mai Juin

Date limite pour soumettre des idées de sujets d’articles 12 mars 2015 9 avril 2015 Date limite pour réserver votre espace publicitaire 6 Mars 2015 3 avril 2015 1er mai 2015

Date de sortie 31 mars 2015 28 avril 2015 26 mai 2015

// SOMMAIRE

// EN COUVERTURE

// DATES IMPORTANTES

Mot de la rédaction

PHOTO : CHRISTIAN LEDUC

SYLVIE RICHARD EST BIEN

PLUS QU’UN INSTRUCTEUR DE ZUMBA. FEMME D’AFFAIRE ET

ARTISTE, C’EST AVANT TOUT UNE DANSEUSE ENVOÛTANTE QUI

CÉLÈBRE LE CORPS HUMAIN ET LA JOIE DE VIVRE. IL FAUT LA VOIR SUR SCÈNE POUR COMPRENDRE

QUE LA MOINDRE FIBRE DE SON ÊTRE VIBRE AU SON DE LA

MUSIQUE, QU’ELLE TRADUIT DANS UN LANGAGE SINGULIER QUI EST

CELUI DU CORPS.

CHRISTIAN LEDUC A SU CAPTER LA POÉSIE DU GESTE, LA GRÂCE

DU MOUVEMENT, LE CORPS DEVENU TABLEAU.

De la lumière S.V.P.

//ARIANE OUELLET

Dans son Petit cours d’autodéfense intel-lectuelle, Normand Baillargeon cite Joseph Goebbels, ministre nazi de l’Information et de la Propagande, qui disait ceci  : «  À force de répétition et à l’aide d’une bonne connaissance du psychisme des personnes concernées, il devrait être tout à fait possible de prouver qu’un carré est en fait un cercle. Car après tout, que sont « cercle » et « carré »? De simples mots. Et les mots peuvent être façonnés jusqu’à rendre méconnaissables les idées qu’ils véhiculent. »

On pense (ou on espère) souvent des jour-nalistes qu’ils conservent une certaine neutralité. En réalité, ce n’est presque jamais possible. Dans un monde où la plupart des médias appartiennent à des consortiums puissants, il est sain, et surtout nécessaire, de questionner quels sont les intérêts des actionnaires et des émetteurs d’information. Cela devrait alarmer notre esprit critique sur le contenu qu’on y retrouve, d’autant plus que ce contenu est en partie alimenté par des sources qui cherchent à contrôler le message. C’est bien connu, la politique sert de plus en plus à des groupes privés, qui possèdent, entre autres, les médias qui construisent leur image.

Si le média est « responsable » de la façon dont il traite l’information, le lecteur, de son côté, est aussi responsable de garder l’esprit critique face au message proposé et au choix des mots qui le véhiculent. Il apparaît évident que les enjeux les plus cruciaux qui concernent notre société, à l’échelle locale comme nationale, ne sont peu ou pas discutés dans les médias de masse, qui préfèrent, comme bien des lecteurs, le divertissement à l’information. On veut du sport! C’est tellement moins compromettant… Malheureusement, la qualité et l’intégrité de l’information qui circule sur les sujets cruciaux comme la dette publique ou les motivations politiques sont choses rares.

Il est important de garder en tête que les gouvernements actuels utilisent à profusion des stratégies de communication qui détournent souvent le sens de la réalité. Certes, ils n’ont pas inventé le concept, mais ils le perfectionnent de jour en jour. Au Québec, sous les Libéraux, l’austérité devient la rigueur, puis la relance écono-mique, à quelques mois d’intervalle, juste avec la magie des mots! On se croirait tout

droit sortis du célèbre roman 1984 de Georges Orwell où le novlangue devient le langage officiel du parti. « La guerre, c’est la paix. La liberté, c’est l’esclavage. L’ignorance, c’est la force. »

Voici un autre bel exemple d’une fabrication du discours visant à leurrer le lecteur, dans un extrait de communiqué de presse émis le 9 février dernier par l’attachée de presse de Luc Blanchette, ministre délégué aux Mines et ministre responsable de la région Abitibi-Témiscamingue, annonçant glorieusement des rénovations (ventilation, toiture, portes et fenêtres, etc.) dans quelques écoles de Rouyn-Noranda : « Par cet investissement dans le patrimoine scolaire, notre gouvernement démontre qu’il a à cœur d’offrir aux élèves un cadre d’apprentissage adéquat, sain et sécuritaire. Voilà un geste responsable, qui favorise la réussite  », a déclaré le ministre Blanchette. Vraiment? Un geste d’une telle banalité peut-il être perçu comme un projet de société?

Voilà surtout une façon spectaculaire de tenter de faire oublier les coupures de services aux élèves, l’abolition des programmes d’aide à la réussite et l’augmentation de la tâche des professeurs. À de simples mots, on peut vraiment faire dire n’importe quoi. Je me demande ce qu’en pensent les parents d’enfants en difficulté, ou les professeurs, à qui on demande de faire plus avec moins. Est-ce que les nouvelles gouttières vont favoriser la réussite scolaire quand les élèves seront plus nombreux par classe et sans soutien pédagogique? Permettez-moi d’en douter.

Voici ce que disait Georges Orwell au sujet du discours  : « Dans une large mesure, le discours et l’écriture politiques consistent, à notre époque, à défendre l’indéfendable. […] C’est pourquoi le langage politique doit pour l’essentiel être constitué d’euphé-mismes, de pseudo-banalités et de vapo-reuses ambiguïtés.  » C’est de cette façon qu’on nous parle de « relance économique » et « d’efficacité » alors qu’on sabre aveuglé-ment dans tous les programmes et tous les secteurs, en tentant de faire croire, à force de campagnes de communication magistra-lement orchestrées, qu’il s’agit d’une saine gestion des finances publiques ou que le Québec est trop endetté, alors qu’il s’agit d’une offensive idéologique qui n’a rien à voir avec l’état des finances. Aucune autre option n’a été proposée aux citoyens que celle des coupures, alors que tant d’alternatives existent.

L’information et l’éducation sont la base même de la liberté. On ne peut être libre que lorsqu’on comprend de façon éclairée les enjeux qui nous concernent. \\

04-12 MÉDIATION CULTURELLE 13 SOCIÉTÉ 15-17 ARTS VISUELS 18 HISTOIRE ET PATRIMOINE 18-19 LITTÉRATURE 21-22 MUSIQUE 23 CALENDRIER

CHRONIQUES

03 À LA UNE 05 BÉDÉ 07 HUMEUR 11 ART ET TECHNOLOGIE 13 VUES SUR LE NORD 14 MA RÉGION J’EN MANGE 18 HISTOIRE ET PATRIMOINE 19 LITTÉRATURE 22 POSTE D’ÉCOUTE

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L’INDICE BOHÉMIEN // MARS 2015 3

Festival Art’Dansede l’Abitibi-Témiscamingue

PROPAGER LA PASSION

DE LA DANSE//JESSICA LESAGE

À la une

Le Festival Art’Danse de l’Abitibi-Témiscamingue a été imaginé par Catherine Lessard et Marie-Laure Aubin, enseignantes au Centre de musique et de danse de Val-d’Or, pour faire connaître la culture de la danse aux gens de la région.

Au départ, les fondatrices désiraient faire un projet les sortant de leur contexte régulier d’enseignement. Elles voulaient faire des créations chorégraphiques avec les élèves pour les éveiller aux bienfaits de la danse. Mais pour former, diffuser et créer, il faut de l’argent.

Elles ont décidé de mettre sur pied un spectacle bénéfice, Angle Mort, pour amasser des sous et permettre aux élèves de se rendre au Festival international Danse Encore de Trois-Rivières. La soirée de levée de fonds s’est alors transformée en festival. Depuis 2007, le Festival Art’Danse vise à démocratiser la danse en soulignant le travail des artistes en plus d’offrir une vitrine aux jeunes professionnels grâce au concours Création Danse. « Notre mission est de convaincre le public de se déplacer pour assister à ces spectacles au lieu d’aller au cinéma pour le même prix. Le plus gros défi est de trouver le créneau qui répondra à la population d’ici », confient les organisatrices.

Et pour tenter une fois de plus de séduire le public abitibien, l’édition 2015 va offrir du 12 au 15 mars une programmation diversifiée. Grâce à un soutien financier de la Ville de Val-d’Or, deux spectacles de haut calibre seront présentés lors du festival : les Ballets Jazz de Montréal et la production régionale de la danseuse rouynorandienne Sylvie Richard, Plus près des étoiles. « Sylvie est une personne allumée, une passionnée qui est un exemple pour les jeunes. Elle prouve qu’il est possible de faire de la danse en région », raconte Marie-Laure Aubin.

La grande nouveauté cette année est la résidence de création avec la Valdorienne d’origine Marie-Josée Larouche. Elle viendra deux fins de semaine à Val-d’Or pour créer un spectacle qui sera présenté le vendredi soir lors de la soirée Angle mort, mettant de l’avant le talent régional. Grâce à ces ateliers, enfants et adultes auront la chance d’explorer la recherche chorégraphique.

Toujours aussi populaire, le concours Création Danse est de retour. Les danseurs devront s’inspirer d’une photo pour créer une chorégraphie. Le concours se divise en trois catégories, soit 8 à 12 ans, 12 à 16 ans et 16 ans et plus. Le coup de cœur du concours  pourra performer en première partie des Ballets Jazz de Montréal lors de leur prestation à Val-d’Or!

Le Festival Art’Danse ajoutera à sa programmation des prestations de l’école de danse d’Abitibi-Ouest et du collectif Rubberband Dance ainsi qu’un après-midi country.

PLUS PRÈS DES ÉTOILES

Le Festival Art’Danse a mis au programme le spectacle Plus près des étoiles de la danseuse et chorégraphe Sylvie Richard, présenté une fois seulement en 2013 au Théâtre du cuivre de Rouyn-Noranda.

Ce ballet de Jacques Marchand a été écrit dans les années 1980 pour Fernand Naud, un grand chorégraphe canadien à qui l’on doit le ballet Casse-Noisette. La musique a été donnée à la chorégraphe Martine Riopel qui en a fait cadeau à Sylvie Richard il y a quinze ans. Grâce à une subvention de Rouyn-Noranda Capitale Culturelle en 2012, elle a pu mettre le projet sur pied. « Cela représentait une grande richesse qui dormait. Le plus grand défi est d’adapter le spectacle à une plus petite salle. Nous devons modifier la scénographie puisque la mise en scène requiert des tissus et projections vidéos », explique Sylvie Richard.

Le spectacle a été présenté une seule fois, malgré tout le travail que cela nécessite. « Je suis très heureuse d’avoir l’occasion de présenter ce spectacle pour une seconde fois, en version améliorée. Être artiste en région demande beaucoup de modestie. C’est devoir accepter d’être productrice, réalisatrice, chorégraphe, interprète et de parfois devoir monter sur scène sachant qu’on n’a pas toujours les meilleures conditions réunies. »

Plus près des étoiles est un spectacle de danse contemporaine bouleversant avec ses ambiances enveloppantes vous plongeant au cœur de l’émotion. On y trouve Jacques Marchand au piano, Isabelle Fortin au violon et Sylvie Richard comme unique danseuse. Alternant entre la chorégraphie et l’improvisation, elle exprime toute la complexité des émotions d’un être humain. De la mort à la renaissance, de l’amour à la colère. Un rendez-vous à ne pas manquer au cœur d’un festival audacieux. \\

> artdanse.ca

Artdec.ca, une entreprise régionale et la référence pour la finition du bois au Québec,

est fière de partager cette chronique avec les lecteurs de

L’Indice bohémien.

Bonne lecture!

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CÉLINE CASSONE ET CHRISTIAN DENICE

SYLVIE RICHARD EN RÉPÉTITION

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4 L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2015

À la une

La médiation culturelle, c’est la culture pour tous!

//ARIANE OUELLET

On entend l’expression de plus en plus souvent, mais peu d’entre nous savent claire-ment ce que veut dire « médiation culturelle ». L’organisme québécois Culture pour tous, qui chapeaute entre autres les Journées de la Culture, a élaboré un guide per-mettant de mieux comprendre les enjeux et les acteurs de la médiation. Voici leur définition : « L’art est en constante interaction avec la société, là où se tissent les liens entre politiques, culture et espace public. Ce processus de mise en relation entre les sphères de la culture et du social est aussi connu sous le nom de médiation cultu-relle. »

Un portail web a d’ailleurs été créé afin de mettre plusieurs outils au service des artistes, des organismes culturels et des milieux concernés par la médiation. On y parle des origines de ce concept, des formes que la médiation peut prendre, des médiateurs, des objectifs poursuivis et des méthodes d’évaluation des impacts. On y trouve aussi une foule d’outils intéressants et des réalisations inspirantes dans plusieurs régions du Québec.

Pour en savoir plus sur la médiation culturelle, consultez le portail web : > mediationculturelle.culturepourtous.ca

Depuis quelques mois, l’équipe de l’Indice bohémien prépare un numéro spécial mettant à l’honneur les différentes initiatives de médiation qui se développent aux cinq coins de la région. Des passionnés de la culture s’évertuent à rendre l’art, la création et le loisir culturel accessibles à toutes les clientèles. Découvrez-les!

En 1970, à Rouyn-Noranda, à la demande des parents des élèves de l’école Immaculée-Conception où elle enseigne, Lynn Vaillancourt fonde l’école de danse PRELV. Filles et garçons présenteront un spectacle de fin d’année au sous-sol de l’église Immaculée-Conception. Depuis 45 ans, après de constants perfectionne-ments, elle enseigne la danse et le chant aux enfants de 4 à 20 ans.

Ceux qui connaissent Lynn Vaillancourt depuis longtemps savent qu’elle a tou-jours été une leader positive et créative. En effet, d’aussi loin qu’elle s’en souvienne, elle a joué dehors avec la « gang de la rue Vanasse », partant en vadrouille les week-ends ou les jours de grand froid, pour inventer de formidables aventures en forêt. Cet amour pour la nature et cette soif de vivre l’habitent encore. C’est ce qui inspire son travail d’artiste. Si vous lui deman-dez l’âge qu’elle a, elle répondra sans hési-ter : 18 ans! Et c’est vrai. Elle a la fougue et l’énergie d’une femme de 18 ans. Elle porte ses valeurs avec la même conviction que l’on a à cet âge. Si elle a tenu si longtemps contre vents et marées et à travers les aléas que la vie apporte, c’est qu’elle croit fonda-mentalement en sa mission  : éduquer les jeunes et les ouvrir à la beauté de la danse et du monde.

Un parcours varié et sans cesse renouvelé

Bien que tout artiste visite régulièrement ses mêmes préoccupations, la nature et les enfants dans son cas, Mme  Vaillancourt renouvelle son travail au fil des ans. En effet, elle chorégraphie sur tous les styles musicaux, dans différentes disciplines (jazz, contemporain, rap, danse africaine, flamenco, music-hall, etc.), avec ou sans musique, à travers des projections mul-timédia, dans l’eau, avec des chaises, des escabeaux, des cordes, des ballons, des voilages et autres accessoires de tout aca-bit  : une exploration chorégraphique sans limites.

Travaillant avec des jeunes dans un contexte de loisir, ce qu’elle réalise est à plusieurs reprises reconnu par ses pairs et par les différents chorégraphes qu’elle a reçus pour des formations, Benjamin Hat-field et Lina Cruz entres autres. Plusieurs ont qualifié son école de véritable maison de la danse.

Une approche pédagogique totale

Chaque année, elle organise l’intégrale de sa création en lien avec un thème. L’histoire de l’Abitibi-Témiscamingue, du Québec, la forêt, la mythologie gréco-romaine ou celle des fées, les peuples du monde, les

oiseaux… Ainsi, les costumes, les décors et les chorégraphies qu’elle invente sont structurés pour former un tout cohérent. Toute l’année, elle transmet sa passion pour l’instruction et son engagement se fait à travers ses connaissances.

2015, L’Histoire des Femmes

Il ne faut donc pas se surprendre si après avoir fait l’éloge de la nature, des enfants et de l’éducation, elle s’attaque aujourd’hui à raconter l’Histoire des Femmes. Elle-même, battante et convaincue, donne l’exemple par le geste bien plus que par la parole. Elle organise des conférences avec différents spécialistes invités, pour que ses élèves apprennent mieux l’évolution des femmes dans la société québécoise, ce que signifie le régime patriarcal dans lequel nous vivons, etc. Ces connaissances seront reprises dans son travail chorégraphique. Que ce soit les métiers non traditionnels, des luttes que les femmes ont menées, l’équité et l’égalité des sexes, les numé-ros visiteront les différents aspects qui entourent ce grand thème.

Dans le contexte actuel, elle œuvre à stimu-ler notre mémoire collective à travers ses

Lynn Vaillancourt : une femme debout

Avoir 18 ans depuis 45 ans

//BEATRIZ MEDIAVILLA

chorégraphies et cela force la réflexion des danseuses, mais aussi des spectateurs.

Par exemple, elle observe qu’encore aujourd’hui, au Québec et en 2015, après tant d’années de combat pour l’égalité des sexes, les jeunes filles ressentent toujours une énorme pression pour plaire au genre masculin. Les vitrines des boutiques de lingerie n’offrent en effet pas souvent une image positive et souveraine de la femme. Ses élèves, grandes ou petites, partagent et se résignent trop souvent au fait que leurs frères sont traités différemment à la maison et à l’école. Pernicieusement, mais de façon presque permanente, on dit aux jeunes filles qu’elles valent moins. Notre conditionnement patriarcal, bien qu’in-conscient, demeure très fort. Son travail, l’aboutissement de 45 ans d’expérience, sera présenté en mai au Théâtre du cuivre. À ne pas manquer. \\

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Médiation culturelle

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L’INDICE BOHÉMIEN // MARS 2015 5

Opéra à l’école Notre-Dame-de-Grâce

Coopérer pour créer, créer pour valoriser les enfants

//LOUISE LAMBERT

Les 48 élèves de 5e année de l’école Notre-Dame-de-Grâce de Rouyn-Noranda ne sont pas près d’oublier la présente année scolaire. Un matin de novembre, avec leurs accompagnateurs, ils montent à bord d’un autobus qui prend la direction de Montréal. Le but du voyage est peu banal puisqu’ils assisteront à la générale publique du Barbier de Séville à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts et qu’ils visiteront les coulisses de l’Opéra de Montréal. Cette sortie culturelle est le prélude à un projet scolaire audacieux qui les amènera à découvrir un univers qu’ils fréquentent très peu, celui de l’opéra.

À l’origine du projet CoOpéra tel que mis de l’avant par cette école, il y a Isabelle Trottier, une artiste venue s’installer à Rouyn-Noranda il y a quelques années, forte de sa formation en chant classique acquise au Conservatoire de Montréal et de sa participation à une vingtaine de productions lyriques comme choriste à l’Opéra de Montréal. Il y a aussi une directrice d’école, Nathalie Cossette, qui croit aux vertus de ce maillage culture-éducation et qui a le désir d’engager son équipe dans cette grande aventure, dont l’enseignante en musique, Céline Bilodeau, et les titulaires des deux classes, Sophie Rivard et Suzanne Bernier.

Ce qu’il faut aussi savoir, c’est que CoOpéra puise dans un projet mené avec succès par l’Opéra de Montréal avec des écoles montréalaises situées en milieu défavorisé. Bien au fait de cette initiative, Isabelle Trottier, avec l’assentiment de l’organisme, en a fait une proposition d’atelier qui a été retenue dans le cadre du programme La culture à l’école, dans une version mettant l’emphase sur le volet création. Il en résulte un projet où les élèves sont impliqués dans l’écriture et l’interprétation de leur propre version de l’opéra Hansel et Gretel, un processus qui culminera par la mise en production d’un grand spectacle au mois de mai. Ainsi, tout au long de l’année scolaire, ils auront intégré différents apprentissages en lien, notamment, avec le français, la musique et l’entreprenariat.

L’enseignante en musique, Céline Bilodeau, commente : « Au départ, ce qui nous a attirés dans ce projet, c’est de pouvoir démystifier ce qu’est l’opéra, une forme d’art que les enfants connaissent très peu. Notre sortie culturelle à l’Opéra de Montréal a été un très bon élément déclencheur. Avec Isabelle, nous avons bien préparé les élèves à cette activité, ils ont apprécié le spectacle et ils ont aussi été très impressionnés par tout ce qu’ils ont observé en coulisse.  » Nathalie Cossette, la directrice de l’école, renchérit  : «  De plus, le projet développé initialement par l’Opéra de Montréal, et dont nous nous inspirons, visait spécifiquement les écoles des milieux défavorisés et les classes de 5e année, ce à quoi notre projet répond, c’est ce qui lui donne encore plus de sens. »

La coopération au cœur des apprentissages

Le travail en équipe est fondamental dans la dynamique qui s’est installée autour de ce projet, comme le fait valoir Isabelle Trottier  : « Avec les élèves, tout se passe dans un climat d’entraide et de coopération : partager les idées, les évaluer, faire des compromis, accepter qu’on ne choisit pas nécessairement son idée mais qu’on retient celle qui va faire avancer le projet pour qu’il soit à son meilleur. Les enfants y trouvent un formidable terrain d’expression et beaucoup de valorisation.  » Ceux-ci doivent aussi identifier un emploi qui les attire dans la mise en œuvre du spectacle. Isabelle Trottier poursuit : « Ce ne sont pas tous les enfants qui ont envie d’aller sur la scène, mais ils auront tous l’occasion de chanter, seuls ou en groupe. Et tous auront un talent ou une habileté à faire valoir, que ce soit à la régie, à la préparation des décors et des costumes ou à la promotion du spectacle. Ce que nous voulons surtout, c’est que ces jeunes sentent qu’ils ont une place, qu’ils ont une valeur, selon leur élan, leurs compétences, leurs talents. Il y a aussi l’importance de s’engager et d’aller au bout du travail entrepris. Ils rencontrent des écueils mais nous sommes là pour les aider à les traverser. Nous comptons tous les uns sur les autres, chaque maillon de la chaîne est important. »

Quant au rôle de l’artiste au sein de l’équipe-école, tous y voient des retombées très positives. Céline Bilodeau l’exprime ainsi : « La présence d’une artiste professionnelle est très stimulante pour les enfants parce qu’ils ont affaire à du concret. Isabelle est une vraie cantatrice, elle a fait de la scène, elle a joué différents rôles et porté différents costumes, elle est la mieux placée pour parler de cet art qu’elle pratique. La mise en commun de nos compétences respectives, artiste et enseignants, permet d’aller plus loin, ça donne un résultat final plus professionnel, plus achevé. Il faut voir aussi tout ce que cela apporte à l’ambiance de l’école et tout ce que ça suscite dans les familles, les parents sont aussi très emballés par ce projet. »

De quatre à six représentations de Hansel et Gretel seront proposées dans la grande salle de l’école les 13 et 14 mai 2015, elles viseront différents publics. \\

Note  : Au moment d’écrire cet article, l’école a appris qu’elle était admise au nouveau programme Une école accueille un artiste, du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS). De ce fait, Isabelle Trottier s’installera en résidence à l’école pendant 12 semaines, de la mi-février à la mi-mai, ce qui donne une valeur ajoutée au travail en cours. L’Indice bohémien rendra compte de cette expérience unique dans une prochaine édition.

LES ÉLÈVES À LA PLACE DES ARTS COURTOISIE DE L’ÉCOLE

Médiation culturelleMédiation culturelle

Page 6: MARS 2015 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 06 - NO. 06

6 L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2015

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Ateliers d’art pour Jeunes en action

// DOMINIQUE ROY

Le Carrefour Jeunesse-Emploi du Témiscamingue a toujours offert une programmation colorée, unique et variée pour le groupe de Jeunes en action. Cette fois-ci, c’est par l’expérimentation de la création artistique que le CJET remplit son mandat, qui est de faire vivre le maximum d’expériences, de nouveautés et d’activités aux jeunes, pour qu’ils apprennent à mieux se connaître et à définir qui ils sont et ce dont ils ont envie.

D’octobre à décembre 2014, les jeunes ont participé à différents ateliers avec Émilie B. Côté, une artiste en arts visuels, récipiendaire de plusieurs prix, dont une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec. C’est avec professionnalisme et dynamisme qu’elle a permis au groupe de découvrir le domaine des arts, tout en développant un certain potentiel créatif.

« À travers ces ateliers de création, les participants explorent différentes techniques et formes d’arts visuels, passant de la peinture à la création d’œuvres en plâtre. Divers éléments et thèmes sont abordés, dont la persévérance, le travail d’équipe, le dépasse-ment de soi, l’ouverture, l’écoute… » spécifie Joany Vachon Beaulieu, intervenante Jeunes en action au CJET.

Depuis la fin du mois de janvier 2015, une nouvelle responsable a pris la relève. Il s’agit de Christine Brezina, animatrice culturelle à la Galerie du Rift. Mme Brezina guide maintenant les jeunes dans cette seconde série d’ateliers, qui mènera à un deuxième vernissage au mois de mars, un premier vernissage ayant eu lieu à la galerie en décembre dernier.

Le but de Jeunes en action est l’intégration socioprofessionnelle. C’est en leur permettant de vivre des expériences de travail et d’implication positives, comme ce défi artistique, que ces jeunes s’y rapprochent. Mme Vachon Beaulieu constate que cette activité donne de bons résultats jusqu’à maintenant. «  Les jeunes sont très réceptifs au contenu des ateliers et le projet d’art a davantage soudé le groupe et permis à certains participants de créer des liens entre eux. » \\

Jeunes en action en mode musical

// DOMINIQUE ROY

Sans contredit, les participants au programme Jeunes en action du Carrefour Jeunesse Emploi du Témiscamingue (CJET) ne se tournent pas les pouces. Un autre projet vient de se concrétiser pour eux, soit l’écriture d’une chanson et le tournage d’un vidéoclip.

Mme Joany Vachon-Beaulieu, intervenante Jeunes en action, explique le processus  : « L’idée de réaliser un projet d’écriture de chanson et de vidéoclip est venue d’une dis-cussion entre une intervenante du CJET, Ariane Roy, et l’artiste témiscamien D-Ric. La chanson raconte différentes situations de vie que les jeunes ont soulevées lors de dis-cussions en table ronde. Les jeunes se livraient et nommaient les thèmes qu’ils avaient envie de partager. Ceux-ci faisaient souvent référence à ce qu’ils avaient vécu dans le passé. Ces discussions touchantes ont permis de développer des liens entre les partici-pants et de mieux souder le groupe. Cédric Paquin-Bellehumeur (D-Ric) est ensuite parti avec leurs idées et a composé ce qui est devenu Porte-Parole, une chanson qui traite des épreuves de la vie, mais qui donne de l’espoir et qui regarde vers l’avant. »

Dans le but de leur inculquer l’importance de la persévérance, du travail d’équipe, du positi-visme, de l’entraide et de l’écoute, le groupe de huit jeunes s’est investi dans toutes les étapes du projet. Ils ont participé au remue-méninges des thèmes à aborder dans l’écriture de la chanson, à l’enregistrement en studio, à la mise en image des thèmes dans le vidéoclip, au tournage, à la promotion et à la publicité de celui-ci. Un beau message de solidarité et d’espoir ressort à travers toute cette démarche.

Pour le tournage, qui a duré deux journées complètes, les jeunes ont pu être encadrés par une équipe professionnelle. Le tout fut réalisé par Jonathan Levert de Image Nomade Production.

Il est possible de visionner le produit final sur Youtube en cherchant : D-RIC \\\ PORTE-PAROLE (CJET). \\

Médiation culturelle Médiation culturelle

FORUM COOPÉRATIF RÉGIONAL, 19 MARS, SALLE TÉMABEX DE ROUYNNORANDACOOPÉRONS AU MOUVEMENT, DÉVELOPPONS NOS AFFAIRES

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Humeur

Tempête! //PHILIPPE MARQUIS

La neige neigeait doucement le 29 janvier dernier. Cinq mille personnes, du Témiscamingue et de l’Abitibi, donnèrent alors un avertissement au gouvernement québécois.

Il y a des limites à nous dire qu’on n’a pas compris! C’est ce que le ministre Barrette raconte pour défendre sa réforme de notre système de santé. Pierre Moreau, ministre des Affaires municipales et des Régions, affirme : « Le groupe Touche pas à mes régions comprend mal les objectifs de décentralisation.1 » Et le premier ministre en rajoute : « Un gouvernement, c’est élu pour prendre des décisions.2 » Il y a des limites à être bâillonné…

Pourtant, nous comprenons qu’en campagne électorale, l’an dernier, Philippe Couillard affirmait  : «  Les régions sont au cœur de mes préoccupations.3  » Nous comprenons que les changements de structures s’opèrent sans consulter. Nous comprenons que nos systèmes publics de santé et d’éducation déclinent. Nous comprenons que d’autres chemins, plus favorables au partage de la richesse, peuvent être pris4. Nous comprenons que les ténors néolibéraux, Coiteux5 et Leitäo6, écrivent  la partition orchestrée par le premier ministre. C’est toute leur œuvre qui nous fait déchanter. Nous comprenons qu’austérité rime avec plus de pauvreté et d’inégalités. Nous comprenons surtout qu’ « On n’a jamais voté pour ça! »

« C’est comme un bulldozer, me confit un étudiant inquiet, j’ai peur qu’on ne soit pas capable de les arrêter… »

Cinq mille personnes ont manifesté doucement le 29 janvier. Jamais je n’ai assisté à une telle mobilisation dans nos régions. Un peuple aussi peut prendre des décisions. Si le gouvernement Couillard poursuit sa croisade, un immense vent d’indignation nous soulèvera. La suite s’écrira dans le ciel : comme des flocons, nous ferons tempête! Et une tempête est capable d’arrêter un bulldozer. Parce qu’en ce pays, des tempêtes ont déjà stoppé des trains.

Bien sûr on nous objectera : « Oui, mais la majorité silencieuse… » N’importe qui peut parler à la place de cette « majorité ». On pourrait jurer qu’elle croit qu’il a plu tout le mois de janvier 2015. Personne ne pourrait la contredire puisqu’elle est silencieuse...

De mon côté, j’évalue la température au nombre de flocons avec qui je prends la rue… \\

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1 m.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2015/01/15/004-pierre-moreau-reaction-touche-pas-a-mes-regions.shtml 2 lechoabitibien.ca/2015/02/05/les-decisions-qui-doivent-etre-prises-ont-ete-prises 3 plq.org/fr/article/ensemble-pour-toutes-les-regions-du-quebec 4 nonauxhausses.org/wp-content/uploads/DocmentCampagne-10-milliards_WEBseptembre2014.pdf 5 Député de Nelligan, ministre Responsable de l’Administration gouvernementale et de la Révision permanente des programmes et président du conseil du trésor. 6 Député de Robert-Baldwin et Ministre des Finances

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Strict minimum de Vicky Côté au Tandem

Un théâtre sans parole où le corps parle

//PASCALE CHARLEBOIS

Après avoir joué son spectacle en France, en Colombie et en Chine, entre autres, l’artiste Vicky Côté viendra jouer Strict minimum en Abitibi-Témiscamingue. En effet, afin d’initier un public cible à de nouvelles formes théâtrales, le Théâtre du Tandem organisera des rencontres-spectacles avec celle qui est aussi la directrice générale et artistique du Théâtre à Bout Portant.

Seule en scène, l’actrice et marionnettiste saguenéenne propose une pièce sans parole, un théâtre minimaliste où le corps de l’actrice devient lui-même le décor. Privilégiant un théâtre de création qui intègre le théâtre d’objets et le théâtre de marion-nettes, Vicky Côté sent parfois le désir d’expliquer ses créations. Voilà bien ce que cette collaboration avec le Tandem lui permettra de faire, puisque chacune des trois présentations sera précédée d’une conférence et suivie d’une discussion avec le public. 

Cette initiative est née d’un souhait du Théâtre du Tandem de ne pas être uniquement dans un enjeu de diffusion. La compagnie se propose maintenant de développer des rencontres avec les artistes créateurs, à la fois dans l’objectif de développer de nouveaux publics et de susciter des discussions sur des enjeux sociaux importants, par le biais de la création.  « Je considère que le Tandem peut amener une plus-value en offrant un espace de rencontre entre la population et les créateurs, affirme la directrice, Hélène Bacquet. Ça nous amène forcément sur le terrain de la médiation culturelle. Mais au-delà de la médiation, c’est aussi de proposer au public de l’Abitibi-Témiscamingue un autre accès à l’art, pas uniquement sur le mode j’achète des billets, mais sur le mode de la rencontre avec les artistes qui leur expliquent pas seulement le produit fini, mais aussi le processus. » C’est aussi une manière d’initier un dialogue entre les créateurs de deux régions du Québec, à une époque où on sent bien l’éloignement.

Ces rencontres-spectacles se tiendront à la fin mars, une belle façon de souligner la journée mondiale du théâtre! \\

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VICKY CÔTÉ

Médiation culturelle

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8 L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2015

TRANSPORT

Initier les tout-petits à l’art et la culture

Petits bonheurs et grandes expériences //MICHÈLE PAQUETTE

La Ville de Val-d’Or se lance actuellement dans une démarche visant à rendre l’art et la culture accessibles au plus grand nombre. Mais que se cache derrière cette démarche?

Suite à une formation sur la médiation culturelle tenue le 27 février, les artistes sont invités à répondre à un appel de projets touchant la clientèle des 0 à 5 ans. Parce que les enfants sont à un âge de grande réceptivité, le projet les Petits Haut-Parleurs a été mis en place grâce à une subvention d’Avenir d’Enfants. Ce projet est divisé en deux volets. Le premier est celui des ateliers de médiation culturelle auquel répond l’appel de projets. Les artistes et organismes peuvent présenter des projets portant directement sur les enfants ou, indirectement, qui touchent les parents, la communauté mais dont les effets rejail-lissent sur les enfants. « Le but est notam-ment de développer le public en bas âge et les initier aux arts très tôt », dit Geneviève Béland, animatrice culturelle.

Le deuxième volet en est un évènementiel. Une équipe de la Ville ira visiter le festival des Petits Bonheurs à Montréal au mois de mai pour apprendre de leur expertise de diffusion de spectacles pour les 0 à 5 ans. Ultimement, Geneviève Béland et son collègue au communautaire, Paul-Antoine Martel, souhaiteraient mettre sur pied un festival pour la petite enfance où pourraient participer des artistes locaux, nationaux et même internationaux, et ce, dès 2016.

« La médiation culturelle est la rencontre entre le milieu de la culture et le social. Elle vise à créer des rencontres entre l’art et les gens », explique Mme Béland. Elle mentionne qu’à Val-d’Or, de façon générale, on est en train de préparer le terrain à cette approche.

Ce printemps, certains projets seront documentés sur support vidéo pour illustrer ce qu’est la médiation culturelle et ses effets sur les participants. Ces vidéos seront présen-tées en septembre à toutes les organisations qui pourraient utiliser ce concept. \\

Fresque sur les casiers de l’école

L’art pour enrichir l’expérience scolaire

//ARIANE OUELLET

Le Centre de formation générale Le Retour de La Sarre, qui permet aux étudiants de 16 ans et plus de terminer leur formation secondaire, a choisi d’ajouter des cours d’arts plastiques à son cursus régulier. Les étudiants qui ont choisi cette option ont pris d’assaut les casiers de leur école afin de les transformer en œuvres d’art. L’artiste Carmen Branconnier assiste les apprentis artistes dans leur travail.

Le projet de fresque, qui représente les quatre saisons, a débuté en décembre 2014 et s’est terminé dans la 2e semaine de février 2015. Plus d’une dizaine d’étudiants y ont collaboré. « Les étudiants ont travaillé à la fresque sur les heures régulières car il s’agit d’un cours qui leur donne des crédits en vue d’obtenir leur diplôme. C’est vraiment par intérêt pour les arts qu’ils s’inscrivent à ce cours et ça les motive beaucoup à poursuivre leurs études », explique Mme Fontaine, responsable du projet.

En début d’année scolaire, les élèves répondent à un sondage concernant d’éventuels cours complémentaires qui viennent ajouter un peu de diversité aux habituels cours de mathématique et de français. « Selon ce que les gens préfèrent, nous adaptons notre offre de cours. Parfois, il y a de l’équitation, de la course ou encore des arts. Depuis qu’on offre ça, les jeunes quittent moins l’école », confie Mme Fontaine.

Par le passé, les élèves allaient déjà à l’ate-lier de Carmen Branconnier pour y expéri-menter différentes formes d’art. Cette fois, c’est l’artiste qui se rend à l’école pour la mettre en beauté avec l’aide des étudiants. Selon Mme Fontaine, « tout le monde aime la présence de Carmen dans l’école, elle s’intègre bien et rencontre les élèves, c’est stimulant pour le milieu. Certains élèves qui ont terminé leurs études continuent de venir aux cours d’art quand même parce qu’ils veulent terminer le projet! »

Fort du succès de cette édition, le Centre de formation Le Retour souhaite répéter l’expérience l’an prochain. C’est grâce à une subvention aux projets culturels de la Ville de La Sarre que cette initiative de médiation culturelle est rendue possible. \\

Médiation culturelle

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Réal Couture et Gérald Morin, du Théâtre de la Loutre, ALlument des feux de joie avec et pour les aînés du Témiscamingue

//MARGOT LEMIRE

Forts de l’expérience du travail en atelier d’abord avec les jeunes, puis avec les handicapés intellectuels, et du succès résultant de ces projets novateurs, les deux complices Réal Couture et Gérald Morin s’appuient sur la mission du Théâtre de la Loutre qui s’implique socialement dans son milieu. Ils carburent à l’idée de structurer un projet d’ateliers de théâtre visant à améliorer la condition de vie des personnes âgées en perte d’autonomie au Témiscamingue.

Réal Couture est sensible à nos pertes de mémoire collective. Il s’intéresse de près au patrimoine immatériel, comme il l’appelle : les histoires des rassemblements d’autrefois, l’avant et l’après-guerre, contées par les gens qui y étaient. Poussé par ce désir de se rapprocher des aînés, le raccourci est facile pour convaincre Gérald de le suivre dans cette aventure proposée d’abord au Centre de jour Duhamel, qui accepte d’emblée. On divise les participants en trois groupes. Gérald développe les légendes et la poésie tandis que Réal travaille les personnages et une lecture vivante des Belles-Soeurs de Michel Tremblay. La moyenne d’âge des participants étant de 85 ans (le doyen a 97 ans), le projet est tout à propos, soit d’améliorer les conditions de vie des personnes âgées en perte d’autonomie.

L’un des buts premiers est de créer des ateliers sans ajouter de stress aux personnes participantes. Le processus des ateliers de création et l’aboutissement des petites présentations a permis de grandes réalisations personnelles pour les aînés. Quelques commentaires recueillis après l’expérience auprès des participants en disent long : « C’est drôle de voir des gens faire des lectures de même, ça ne leur ressemble pas. » Ou encore : «  Ça a été bon pour travailler et cultiver la mémoire.  » Certains y ont découvert des talents insoupçonnés chez leurs compagnons. D’autres ont revécu des moments magiques de leur jeunesse. Certains ont découvert un plaisir nouveau : « C’était le fun d’être un personnage, d’être dans une autre atmosphère. C’est la première fois à 95 ans que je fais une lecture devant des gens. »

Il semble y avoir consensus sur le fait que les ateliers ont passé vite et que plusieurs des participants auraient souhaité poursuivre l’aventure. Réal et Gérald, du Théâtre de la Loutre, ont découvert un coffre aux trésors qui n’est pas près d’être cambriolé : le plaisir de vivre!

Le Théâtre de la Loutre a offert une paire de billets pour l’une de ses représentations dans le groupe des participants. Les gagnants avouent avoir une perception nouvelle du théâtre. Ils apprécient mieux le jeu des acteurs et le travail des personnages. La connaissance ajoute au plaisir. \\

Le Centre musical En sol mineur, une école à vocation sociale

//ARIANE OUELLET

Depuis quelques années, le Centre musical En sol mineur de Rouyn-Noranda a pris une orientation à caractère social, développant par de multiples initiatives les services offerts par l’organisme. Voici quelques-unes des initiatives qui font la fierté de Suzanne Blais, directrice de l’école.

« Pour les familles à faible revenu, il est parfois difficile d’envisager de payer pour des cours de musique aux enfants », explique Suzanne Blais. Afin de donner une chance aux enfants financièrement défavorisés qui souhaitent apprendre la musique, l’école a développé le Fonds des bourses. Cette année, ce sont 25 enfants qui bénéficient de cours et du prêt d’instrument. D’autres volets d’intervention s’ajoutent, comme des bourses pour assister à des camps musicaux et des bourses de reconnaissance.

Dans le même esprit, une quarantaine d’enfants de l’école Notre-Dame-de-Protection, située dans le quartier, se rendent au Centre musical deux fois par semaine après la classe pour y apprendre gratuitement le violon, la guitare ou le chant choral. Seule une petite contribution volontaire de 10 $ est demandée aux familles.

Musique et santé mentale

L’équipe du Centre en Sol mineur offre aussi des cours de musique aux personnes vivant avec des problèmes reliés à la santé mentale. Planifiée pour une période de deux ans, cette initiative est rendue possible grâce au soutien financier de la Fondation Martin Bradley. La formule s’étend sur 12 semaines pen-dant lesquelles les participants peuvent apprendre à jouer d’un instrument (piano, guitare classique, saxophone) ou chanter en groupe. Un des participants témoigne : «  Grâce au cours de piano, j’ai appris des chefs-d’œuvre. J’ai corrigé des erreurs et maintenant, lorsque je joue un morceau à la perfection, la dernière note me donne l’impression d’ouvrir un trésor. »

Vieux pianos – passez au suivant!

Par une association avec le Club Rotary, le Centre musical En sol mineur récupère de vieux pianos et leur trouve pour ainsi dire une famille d’accueil. Le Club Rotary se charge du transport et du premier accordage tandis que l’école de musique cible les familles et les organismes qui bénéficieront du prêt d’un piano. Une dizaine d’instruments sont ainsi placés à Rouyn-Noranda, dont certains sont accompagnés d’une aide provenant du Fonds des bourses. D’autres pianos logent actuellement à la résidence les Jardins du patrimoine, au Bel âge, au Petit Théâtre du Vieux Noranda ou encore à la polyvalente d’Iberville.

Bien entendu, pour financer toutes ces activités, le Centre musical organise à l’occasion des soirées-bénéfice de grande qualité, où la bouffe et la musique cohabitent. C’est le moment idéal pour y entendre de jeunes musiciens prometteurs pour qui ces soirées sont souvent un tremplin les propulsant vers une carrière professionnelle. La prochaine au programme aura lieu le 13 mars prochain à 18  h et sera animée par Alexandre Castonguay et Stéphanie Lavoie, avec une sélection d’invités qui laisse présager de grands moments. \\

Médiation culturelle

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10 L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2015

Bout ique

c e r n . c a

Andréane Boulanger DÈS LE 20 FÉVRIER

Marta saenz de la Calzada et KArine hébertDÈS LE 13 FÉVRIER

Carole-Yvonne R i chard DÈS LE 20 FÉVRIER

Samedi et dimanche : 13h à 17hMardi au vendredi : 11h à 17hEn soirée : mercredi et jeudi, 17h à 20h

Une étude publiée en 2012 par la firme de recherche canadienne Hill Strategies, spécialisée dans les arts et la culture, démontre que l’éducation aux arts chez les jeunes améliore non seulement les résultats scolaires des élèves plus défa-vorisés, mais augmente leurs chances de réussite professionnelle une fois adultes et en fait des citoyens plus engagés dans leur communauté. Dans plusieurs cas, la chance d’avoir été initiés tôt à la culture éliminait l’écart de réussite normale-ment observé entre les élèves démunis et ceux plus favorisés.

Marie-Hélène Gouin est professeure d’arts plastiques depuis 2003 à la polyvalente le Carrefour. En juin dernier, elle a travaillé avec ses élèves du Programme d’Éducation International à l’élaboration d’un projet pour les unités d’obstétrique, de pédiatrie et d’oncologie de l’hôpital de Val-d’Or. L’idée de murale peinte a germé lorsque l’enseignante a dû se rendre à l’hôpital avec sa fille. Elle s’est dit qu’il serait intéressant d’ajouter de la couleur à ce lieu qui accueille les enfants. Marie-Hélène Gouin a donc convaincu l’hôpital et mobilisé ses élèves, et un petit comité de conception s’est mis en place afin de dégager trois thématiques

pour le projet : la jungle, une courtepointe de cœurs et de mots, ainsi que les oiseaux.

Comme elle a le désir de sortir ses élèves de leur zone de confort afinde leur permettre de vivre une expérience de création unique, ce n’était pas la première fois qu’elle soumettait un défi à ses étudiants. En 2013, on a pu voir à la salle du conseil de la MRC de la Vallée-de-l’Or et de l’hôtel de ville une série d’autoportraits sur planche de bois recyclées réalisés par ses élèves et ceux de Marie-Dominique Boutin dans le cadre du FestiVERT.

Ces projets et son implication lui ont valu de recevoir, le 22 janvier dernier, le prix Coup de cœur lors de la remise des Prix culturels de la Ville de Val-d’Or.

Celle qui a toujours eu le désir de devenir une artiste-enseignante est vivement impliquée auprès de ses élèves mais également à l’extérieur de sa classe.

Marie-Hélène Gouin siège sur le conseil d’administration du Centre d’exposition de Val-d’Or depuis 2009, elle offre des formations au primaire pour les enseignants, elle a été représentante

régionale pour l’Association des Éducatrices et Éducateurs Spécialisés en Arts Plastiques de 2003 à 2009 et elle participe activement à la table CULTURAT – Val-d’Or.

« Je pense que l’éducation aux arts est non seulement importante pour les milieux artistiques et les comportements culturels futurs des jeunes, mais cela est important pour leur succès dans la vie en général. Être initié à l’art jeune veut dire plus qu’en apprendre sur les arts. Cela développe toutes sortes d’aptitudes fondamentales à d’autres types d’apprentissages. » (K. Hill) Marie-Hélène Gouin croit en cette capa-cité des arts visuels et de leurs pratiques à émanciper et épanouir les élèves, à les relier enfin davantage à leur culture et leur communauté en exposant notamment leurs œuvres en-dehors des salles de classe. \\

L’enseignante Marie-Hélène Gouin honorée

L’art pour la communauté : enseigner plus que les arts plastiques

//ANNE-LAURE BOURDALEIX-MANIN

L’art et la santé mentale, les cafés causeries du RAIDDAT

Le RAIDDAT est un groupe communautaire dont la mission est la protection et la défense des droits de toute personne qui, en raison de problèmes de santé mentale, se trouve dans une période vulnérable de sa vie. L’équipe organise à l’occasion des cafés-causeries où des artistes sont invités à partager et discuter avec la clientèle au sujet de leur création et de leur vie. Le 4 février dernier, c’était au tour de l’auteure et peintre Virginia Pésémapéo Bordeleau de vivre l’expérience. Nous lui avons demandé de nous livrer ses impressions.

La rencontre

//VIRGINIA PÉSÉMAPÉO BORDELEAU

Bien que cette réunion était la troisième de cette journée, j’arrivai à temps pour le café chaud, corsé et bon, que m’offrit l’organisateur de cette rencontre avant même que mon manteau soit sur le crochet de la patère. Le soleil entrait par flots généreux des fenêtres situées côté sud, éclaboussant les lieux d’une lumière chaude et accueillante.

Je rencontrais les membres du RAIDDAT, un organisme pour la défense des droits en santé mentale. Au départ, en vertu d’une entente avec le pair aidant, Jean-François Delisle, j’allais parler de ma démarche d’artiste peintre et d’écrivaine, en montrant des photos de mes œuvres et en lisant des passages de mes romans. Cependant, je pris conscience que la majorité des personnes présentes étaient fragiles. L’une dit en entrant que ça n’allait pas du tout, l’autre souffrait d’un mal de dos intense qui le força à quitter bien avant la fin du processus, et un troisième souffrait d’un déficit d’attention. Il dit bien honnêtement, en riant : « Je ne sais pas si je vais retenir vos lectures. »

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Alors je pris l’initiative de partager mon expérience personnelle sur les problèmes de santé mentale. Mon grand-père qui termina sa vie dans une institution psychiatrique dans la région de Québec, les cas de déficit d’attention et de tendance schizophrène parmi les membres de ma famille qui ont souffert également d’abus de consommation d’alcool et d’autres subs-tances. Je parlai aussi de la mort de mon fils en lien avec cette hérédité aux allures de malédiction.

J’ai senti que l’attention du groupe tournait autour du fait que je n’avais pas de signes manifestes de ces expériences doulou-reuses. Nul ne posait de question directe, les regards interrogateurs disaient l’essentiel. \\

Médiation culturelle Médiation culturelle

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L’INDICE BOHÉMIEN // MARS 2015 11

Art et technologie

Les technologies numériques, outils de culture participative

// MARIE-FRANCE BEAUDRY

À l’arrivée de l’Internet, je me souviens d’avoir été fascinée devant la possibilité de visiter le Louvre sans avoir à voler vers Paris. C’était une prémisse de l’apport des technologies numériques pour la promotion et pour l’accessibilité à l’art.

Depuis, les choses ont évolué, mais un des avantages demeure la disponibilité de l’offre culturelle à une plus grande population, je pense ici à la population dans son ensemble, mais également aux plus démunis, aux personnes malades ou à mobilité réduite et aux populations éloignées.

Selon la Ville de Montréal, et plus spécifiquement son site portant sur la médiation culturelle, «  l’intégration des technologies numériques dans plusieurs types de pratiques artistiques contribue significativement à la mutation des pratiques et au développement d’une culture participative1  ». C’est dans cet esprit que plusieurs projets ont tiré profit de l’utilisation de l’Internet, des réseaux sociaux et des fonctions de mobilité.

La mobilité permet de renouveler le rapport entre la culture et l’espace. Ainsi, amalgamant technologies numériques, patrimoine et tourisme, L’Indice du bonheur, un audio-circuit pour découvrir l’histoire de la ville de Rouyn-Noranda, est un bel exemple abitibien. Les capsules, disponibles en téléchargement, peuvent être écoutées tout au long des différents parcours. De manière plus générale, il existe des applications qui se prêtent bien à la diffusion des différentes formes d’art; c’est le cas de Pinterest, qui regorge de représentations d’art pictural, sculptural et de design sous plusieurs formes.

Et ce ne sont là que quelques exemples de médiation culturelle, une manière virtuelle de faire interagir l’art et la société. \\

> audiocircuitrn.com/index.asp > pinterest.com ____________________

1 La médiation culturelle – l’artiste, l’œuvre, le citoyen: la rencontre, Ville de Montréal montreal.mediationculturelle.org/culture-numerique-participative

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Initier les petits à l’art des grands

Les Fouin’arts de la Galerie du Rift //ÉMILISE LESSARD-THERRIEN

Depuis quelques années, la Galerie du Rift offre des ateliers créatifs pour les enfants. Ces ateliers, appelés les Fouin’arts, sont une initiative de l’artiste témiscamienne pluridisciplinaire Francine Marcotte. Aujourd’hui, ces ateliers sont aussi donnés par une autre artiste de la région, Émilie B. Côté.

Pour les besoins de la cause, une visite dans la salle d’animation à l’heure des cours s’est imposée d’elle-même. Soir de pleine lune à -30 oC, ce n’est pas l’envie de rester bien au chaud à la maison qui manque; pourtant, à l’intérieur de la Galerie du Rift, il y a quelque chose de bien chaleureux qui s’est installé. À la même table sont assis Terence (6 ans), Loucas (10 ans), Dimitri (8 ans) et Alia (6 ans), complètement absorbés par leur travail. Au programme : un portrait cubiste façon Picasso.

Le dessin et le portrait sont les fils conducteurs pour les ateliers de cette saison. Mais pas n’importe comment! On invite les enfants à faire un portrait à la manière de. « Nous explorerons différentes techniques à travers de grands artistes de l’histoire de l’art. Cette semaine c’est Picasso, la semaine prochaine ce sera peut-être Van Gogh », explique Émilie B. Côté.

Pour la plupart des enfants, c’est leur deuxième saison et déjà le goût de créer semble s’être emparé d’eux. « Pour Noël, j’ai eu des toiles, des pinceaux et des couleurs. Je fais maintenant beaucoup d’abstrait, ça ne veut rien dire et j’aime ça!  » raconte Dimitri. Pour leur professeur, la formule des Fouin’arts permet d’approfondir davantage les arts plastiques. « Ce n’est pas comme à l’école car sept élèves, c’est bien différent de 27! J’ai le temps de les pousser individuellement dans leurs apprentissages », confie l’animatrice.

La fin des cours coïncide avec un vernissage à la Galerie du Rift. Ce n’est pas un hasard. Ainsi, les Fouin’arts font partie de la fête au même titre que l’artiste invité. Quand Loucas cherche ses mots pour exprimer le sentiment qu’il a eu lors de son premier vernissage l’automne dernier, c’est son petit frère qui les lui met en bouche : « Fiers! On s’est sentis vraiment fiers! »

Prochain vernissage des Fouin’arts, 10 avril 2015 à 17 h. \\

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Médiation culturelle

La Mosaïque récompense des employeurs d’Amos!Dans le cadre de son vingtième anniversaire en 2011, la Mosaïque, une association d’accueil et d’intégration des immigrants en Abitibi-Témiscamingue, implantait un programme pour valoriser l’apport des immigrants dans la région et encourager les entreprises qui embauchent ces travailleurs, la Certification-Ethno.

Le 20 février dernier, l’organisme tenait à récompenser deux entreprises amossoises qui se démarquent en ce sens, soit Produits forestiers Résolu et Eau Vive Water (Eska), qui comptent toutes les deux 3 % d’immigrants au sein de leur personnel, et un programme d’intégration équitable envers tous les employés. Bravo à ces employeurs! \\

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12 L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2015

Un album pour les Jeunes musiciens du monde de Kitcisakik

Ka wasabidak, capteur de rêve pour faire vibrer les jeunes

//ARIANE OUELLET

L’automne 2014 marquait le 5e anniver-saire de Jeunes musiciens du monde dans la communauté autochtone de Kitcisakik. Pour souligner l’évènement, un album a été produit, réunissant autour des jeunes de la communauté des artistes et des professeurs passionnés. L’album a pour titre Ka wasabidak, qui signifie « capteur de rêve ». Un titre bien significatif pour cette aventure musicale.

Bien que chacune des chansons de l’album soit réalisée en collaboration avec un artiste, on pense à Chantal Archambault, Dylan Perron, Charlie Penosway, Karen Busque et j’en passe, le processus de création et d’écri-ture se fait d’abord en brainstorm, auquel tous les jeunes sont invités à participer. Les thèmes retenus sont d’ailleurs très près de la réalité des jeunes de la communauté, ce qui se reflète dans la langue. En effet, plus de la moitié des chansons est en langue algonquine.

C’est Marie-Ève Leblanc qui a assuré la direction artistique du projet, réunissant des jeunes du primaire de la 2e à la 6e année, et quelques étudiants du secondaire. « Le projet donne un plus grand sentiment d’apparte-nance aux jeunes, c’est valorisant pour eux, pour leur culture. En plus, tous les petits ont maintenant une base musicale, c’est précieux!  » confie le nouveau directeur de Jeunes musiciens du monde, Christian Bourdages. \\

Nous désirons souhaiterune bonne journée

internationale des femmesà toutes les femmes

de la région.

DiDifférentes festivitésse réaliseront en région

pour souligner cette journée le 8 mars prochain.

Bienvenue à toutes!

Solidarité - Égalité - DémocratieAutonomie - Justice sociale

Graffiti de tricot

Val-d’Or enfilera ses plus beaux habits

// GENEVIÈVE PELLETIER

Plusieurs dizaines de personnes travaillent en ce moment à l’élaboration d’une œuvre collective que l’on pourra admirer dès le mois d’avril, et ce, pour tout l’été. Le « Graf-fiti de tricot », initié dans le cadre de la démarche CULTURAT et sous la coordination du Centre culturel de Val-d’Or, sera une étoffe unique, composée de plus d’une cen-taine de pièces tricotées par des gens de tous âges et de tous les milieux.

Geneviève Béland, Winä Jacob et Frédérique Cornellier sont les coordonnatrices de ce projet qui saura sans aucun doute apporter couleurs et sourires au cœur de la ville. Une pièce urbaine sera alors enveloppée de l’œuvre, mais la cible en question demeure toujours secrète. « Nous voulons garder un effet de surprise pour les gens! » sourit Mme Béland.

Pour participer

Tous et toutes sont d’ailleurs invités à prendre part à ce projet d’art urbain qui enjolivera la ville à l’arrivée du printemps. Les règles sont simples : les participants doivent fabri-quer une pièce de tricot d’au minimum 75 cm par 75 cm en utilisant une laine acrylique de leur choix. Les couleurs et motifs peuvent varier, c’est le caractère unique de chaque confection qui rendra toute sa beauté à l’œuvre finale! Une fois le morceau terminé, il est possible d’aller le déposer dans une boîte réservée à cet effet à la bibliothèque de Val-d’Or en y joignant vos coordonnées, et ce, avant le 1er avril. Quatre Cercles de Fermières travaillent déjà à la production de pièces, en plus de résidents du Jardin du Patrimoine, d’élèves de certaines écoles et de plusieurs citoyens et citoyennes. Joignez-vous au groupe!

Une heureuse coïncidence

L’enthousiasme fut au rendez-vous lorsque Geneviève Béland contacta les responsables du Cercle des Fermières de Val-d’Or afin de solliciter leur participation au projet. En effet, puisque 2015 marque le 100e anniversaire des Cercles de Fermières du Québec, il leur avait déjà été suggéré par le regroupement provincial de confectionner et exposer une pièce de tricot urbain dans leur secteur. Il va sans dire que la coïncidence était parfaite et que la motivation envers le projet s’en est trouvée décuplée.

Mystère…

Une seule question demeure maintenant… Quelle icône de Val-d’Or aura la fabuleuse chance d’être vêtue en avril prochain? Les paris sont ouverts, gardez l’œil bien ouvert et soyez au rendez-vous en avril pour le découvrir!

Pour de plus amples informations sur les modalités de participation, contactez Geneviève Béland au 819 825-3060 #4232 \\

Médiation culturelle

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L’INDICE BOHÉMIEN // MARS 2015 13

Même si l’hiver est beau

//MARTIN BLAIS

En ces temps de prospérité minérale, la question de l’après se fait moins populaire. On oublie que la valeur boursière est chose qui fluctue hasardeusement et que l’on y est tous accrochés malgré nous. On évite candidement de se poser la question : d’un coup que ça retombe?

Chapais, située en Jamésie dans le Nord-du-Québec, n’est pas très loin de l’Abitibi. Physiquement parlant, elle est à six heures de voiture, et économiquement parlant, elle vivait des mines. Celles-ci l’ont quittée dans le milieu des années 1990, comme bien des habitants d’ailleurs. Par l’entremise de la réalisatrice Marie-Geneviève Chabot et de son documentaire En attendant le printemps (2013), on est à même de voir ce qui se produit quand le cœur d’une économie arrête de battre. Alors que le réflexe de plusieurs est de plier bagages, quelques irréductibles ne veulent se résoudre à partir.

En attendant le printemps (gagnant du Jutra du meilleur documentaire en 2014) est le récit de quelques hommes face au dilemme nordique. Le film s’ouvre sur un extrait d’un poème de Jacques Brault : « Nous gèlerons sur place comme pères et mères / nous craquerons de froid de folie / nous ne partirons pas.  » L’austérité contenue dans ces strophes et attribuée au rude climat hivernal nous prépare à la réalité des personnages du long-métrage. Ex-mineurs, Berny, Pico et Jean-Yves vivent à l’écart, dans un silence monastique brisé seulement par le bruit d’une motoneige de temps à autre. Depuis la fermeture de la mine, ils ont longtemps songé à quitter la place, à lever les feutres. Mais ils ont pris dans la glace, à force de souvenirs amassés, ils ne voient plus leur pertinence ailleurs.

La réalisatrice se veut leur confidente, écoutant et relançant la conversation avec une curiosité toujours respectueuse, nous faisant témoins de leurs vieilles histoires parfois douces et souvent amères. Comme celle du feu du nouvel an, la fois où les flammes avaient pris dans le sapinage et avaient emporté cinquante vies, cinquante amis, ruinant au passage le fragile tissage entre les Chapaisiens. Ou encore celle de Pete, qui ressentait, deux jours avant sa mort, la funeste impression qu’il finirait enseveli sous beaucoup trop de tonnes de roches.

Entre deux contes pour adultes comme ceux-ci, il y a la neige qui est là pour remettre les choses en perspective, pour recouvrir les pierres tombales et pour vous tenir occupés. Berny dégage ses abris Tempo, Pico fait des trous pour continuer à pêcher et Jean-Yves se prépare pour le Rallye en motoneige. Et il y a dans cette attente quasi-perpétuelle dans laquelle il faut rester actif, un espoir nourri par la promesse du printemps qui arrivera certainement. Puis, une rumeur ravive le regard des anciens mineurs, celle d’une mine qui créerait 400 nouveaux emplois à Chapais. Le printemps aura le dessus sur l’hiver, le temps de quelques réjouissances, et le cycle des mines se fera aussi réel que celui des saisons.

En attendant le printemps est disponible en location numérique sur cinemaexcentris.com. \\

Vues sur le nordSociété

2015 : année d’égalité, de liberté, de solidarité, de justice et de paix!//LOUISELLE LUNEAU, REPRÉSENTANTE RÉGIONALE DE LA MMF //JOHANNIE MARLEAU-HOULE, REGROUPEMENT DE FEMMES DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

Mondialisation, désengagement de l’État, montée de la droite, des fondamentalismes et de l’antiféminisme; c’est dans ce contexte mondial, dont les échos résonnaient jusqu’au Québec, qu’est née la Marche mondiale des femmes (MMF). Dans une telle conjoncture, la nécessité de poursuivre nos luttes avec les femmes du monde s’est avérée un enjeu fondamental. À la mondialisation des marchés, nous allions opposer la mondialisation de nos solidarités.

La MMF est un mouvement international composé de groupes et d’organisations féministes dont les actions visent à éli-miner les causes qui sont à l’origine de la pauvreté et de la violence envers les femmes. Nous luttons contre toutes les formes d’inégalités et de discrimination vécues par les femmes.

Ce mouvement est né de la célèbre marche « Du Pain et des Roses », instaurée par la Fédération des femmes du Québec (FFQ) en 1995. Il s’est poursuivi avec la MMF en 2000, où des femmes de 150 pays ont porté leurs revendications auprès d’organismes internationaux tels que le Fonds monétaire international (FMI) et l’Organisation mon-diale du commerce (OMC) et, plus tard, par la constitution d’une Charte mondiale des femmes pour l’humanité en 2005.

Depuis, des millions de femmes à travers le monde ont marché contre la pauvreté et la violence lors de la première et de la deuxième édition d’actions internationales, en 2000 et 2005. En 2010, la Marche mondiale des femmes a rallié quelques 4500 groupes provenant de 150 pays et territoires différents.

Nos valeurs et nos actions visent un changement politique, économique et social. Elles s’articulent autour de la mondialisation des solidarités, l’égalité entre les femmes et les hommes, entre les femmes elles-mêmes et entre les peuples, le respect et la reconnais-sance de la diversité entre les femmes, la multiplicité de nos stratégies, la valorisation du leadership des femmes et la force des alliances entre les femmes et avec les autres mouvements sociaux progressistes.

Le thème choisi par les déléguées de plus de 50 pays pour la MMF de 2015 est : « Libérons nos corps, notre Terre et nos territoires ».

En route vers la Marche mondiale des femmes 2015!

Au Québec, les actions visent à démontrer les façons dont le patriarcat, le capitalisme, le colonialisme et le racisme exercent un contrôle sur le corps des femmes en lien avec l’appropriation des territoires et des ressources naturelles, et à mettre de l’avant les formes de résistances et les alternatives développées par les femmes partout dans le monde.

La période des actions s’échelonnera du 8 mars au 17 octobre 2015 et le grand rassemble-ment de la Marche mondiale des femmes du Québec se déroulera à Trois-Rivières le 17 octobre 2015.

D’ici ce grand jour, plusieurs actions seront organisées en Abitibi-Témiscamingue pour informer et mobiliser la population quant aux revendications de la MMF. Si vous êtes intéressés à vous impliquer dans l’organisation de ces actions ou y participer, veuillez signaler votre intérêt auprès du Regroupement de femmes de l’Abitibi-Témiscamingue.

Nous resterons en marche jusqu’à ce que nos corps, Terre et territoires soient libres! \\

> mmfqc.org > rfat.qc.ca

Les Productions Balbuzard sont fiers de

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Bonne lecture!

Page 14: MARS 2015 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 06 - NO. 06

14 L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2015

Ma région j’en mange

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Tarte au sirop d’érable et pacanes

Pâte à tarte sablée

3 tasses de farine 1 ml de sel 1 tasse de beurre 1 jaune d’œuf et eau glacée (battre le jaune et l’eau pour obtenir 160 ml)

Mélanger la farine, le sel et le beurre avec un coupe-pâte, ce qu’on appelle « sabler ».

Ajouter le mélange œuf/eau.

Mélanger pour former une boule.

Diviser en 3 boules, emballer et mettre au frigo 30 minutes.

Abaisser et congeler 30 minutes pour donner de la fermeté à la pâte.

Garniture au sirop d’érable

2 tasses de sirop d’érable Érablière Lapierre 1/3 tasse de crème 35 % La Vache à Maillotte ¼ tasse de farine 3 œufs Richard ½ tasse de pacanes coupées en morceaux

Bien mélanger au fouet les quatre premiers ingrédients, ajouter les pacanes et mélanger.

Verser le mélange liquide dans une abaisse, en prenant soin de déposer le moule à tarte sur une tôle (pour éviter le débordement).

Cuire à 375 ˚F pendant environ 35 minutes ou jusqu’à ce que la croûte soit dorée et que la garniture soit prise. \\

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L’INDICE BOHÉMIEN // MARS 2015 15

Arts visuels

Nostalgie à coup de presse

Exposition d’Édith Laperrière à L’ÉcartÉdith Laperrière, native du Témiscamingue, nous offre du 29 janvier au 1er mars son exposition intitulée Rester. C’est à L’Écart.. . lieu d’art actuel à Rouyn-Noranda que ses œuvres seront présentées.

Dès son jeune âge, Édith montrait déjà une passion prononcée pour la création. Durant ses études à Trois-Rivières, elle était nostalgique de sa région native et elle le faisait voir à travers son travail. Encore aujourd’hui, son art reflète son amour de la région et des paysages.

Dans cette exposition, elle nous dévoile une autre facette de son travail en nous présentant trois sérigraphies grand format représentant une seule et unique maison de l’est témiscamien. L’artiste exprime l’éphémère de ce qui nous entoure. Chaque sérigraphie montre certains segments de la demeure. Le vide entourant celle-ci est la porte d’entrée qui laisse place aux souvenirs. Malgré tout, ce qui a existé laisse des empreintes dans la mémoire des gens. Les maisons ne sont pas que matériaux, elles font partie intégrante de ce que nous sommes aujourd’hui.

Dans le passé, Édith a réalisé différents projets avec la communauté, notamment avec certains organismes et lors des journées de la culture. Elle souhaite prochainement pousser l’expérience communautaire plus loin en exposant une œuvre ici et là en région, dans des endroits fréquentés quotidiennement par les citoyens, afin de favoriser l’accessibilité aux arts. Mme Laperrière croit que l’artiste doit donner l’illusion que son travail est facile même si cela n’en est pas le cas. L’artiste en arts visuels désire faire naître une étincelle artistique dans le quotidien des gens, en offrant des ateliers de création pour tous. Membre de l’atelier les Mille Feuilles, Édith espère faire connaître le processus de la sérigraphie au public, car peu d’artistes la pratiquent en Abitibi-Témiscamingue. \\

> edithlaperriere.blogspot.com > lesmillefeuille.qc.ca

Réalisation d’une œuvre pour le Fossilarium

Rendre le musée vivant, dehors comme dedans

//STAIFANY GONTHIER

Le Fossilarium de Notre-Dame-du-Nord se dotera d’une œuvre d’art qui sera fixée au musée ce printemps. Dans le cadre de CULTURAT, démarche régionale de mobilisation culturelle sur notre territoire, le Fossilarium a fait appel aux artistes afin de faire sortir leur interprétation à l’extérieur des murs du musée. C’est finalement le projet de Carol Kruger et de Francine Plante qui a été sélectionné.

Francine et Carol, toutes deux artistes en arts visuels, partagent la même passion pour la sculpture et sont très proches depuis qu’elles ont gradué ensemble en 1993 du certificat en arts plastiques. « On réfléchit ensemble, on travaille bien ensemble », rigolent-elles. Francine Plante est très intéressée par la politique et les femmes autochtones tandis que Carol Kruger se questionne sur les notions d’identité et d’art public. Elles sont d’ailleurs copropriétaires depuis dix ans de l’Atelier Cent-Pression de Ville-Marie, qui abrite pas moins de six artistes sous son toit.

Commande versus création

Le projet vient d’une commande d’Andrée Nault, directrice générale du Fossilarium  : «  On veut que les gens voient toujours quelque chose du musée et non juste des murs. On propose d’utiliser un animal qui existait il y a 400 et quelque millions d’an-nées, ici au Témiscamingue, dans une mer, et puis donner ces barèmes-là à des artistes afin qu’ils en fassent leur propre interpréta-tion. » Francine Plante et Carol Kruger sont très à l’aise du fait que leur œuvre découle d’une commande car selon elles, même si la commande était très précise, il restait beau-coup de facteurs à gérer. « Même si c’est un contrat, il faut utiliser notre créativité pour arriver à livrer la commande, il faut songer à tout et gérer la couleur et l’accrochage », raconte Madame Plante.

L’œuvre, qui représente un coquillage plus haut que grandeur d’homme, est faite de pierres, de plâtre et de ciment. Les artistes ont dû élaborer un système d’accrochage pour fixer le poids lourd sur les parois extérieures du musée. Le bas-relief sera accroché au printemps 2015 sur le musée, qui a pour vocation la mise en valeur d’une immense collection de fossiles. \\

1 Participe au décor : fais le ménage de ta cour, plante des fleurs, etc.

3 Fais une sortie culturelle : consulte le calendrier culturel via CULTURAT.ORG

5 Valorise la cuisine et les produits régionaux de l’Abitibi-Témiscamingue

7 Marque fièrement ton adhésion à CULTURAT

9 Fais connaître CULTURAT par les réseaux sociaux

2 Invite un ami ou un membre de ta famille à visiter l’Abitibi-Témiscamingue

4 Procure-toi une création d’un artiste de la région

6 Intéresse-toi aux communautés autochtones de la région

8 Donne de ton temps

10 Laisse aller ton imagination!

CULTURAT.ORG

10 GESTES POUR PARTICIPER À

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16 L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2015

Mythologie ou humanité et Fini la fête au CERN

L’aventure humaine de l’intime au social

//YVES PRÉVOST

Le Centre d’exposition de Rouyn-Noranda nous convie à une réflexion sur la nature humaine à travers le travail de deux artistes multimédia de la région, Andréane Boulanger et Carole-Yvonne Richard, dans deux expo-sitions simultanées se poursuivant jusqu’au 19 avril.

Andréane Boulanger

Sous le titre de Fini la fête, l’exposition d’Andréane Boulanger nous invite à nous questionner sur nos rapports sociaux avec les évènements festifs. « Les fêtes nous sont nécessaires, elles ont un rôle social important dans la société, explique l’artiste. Elles sont parfois l’occasion de débordements apparents, mais sont pourtant régies par des règles très précises qui sont rarement défiées. Cette exposition questionnera les gens sur ces règles et les rôles que nous y jouons. »

L’œuvre de Mme Boulanger parle à deux niveaux. D’abord esthétique, l’œuvre se

dévoile à l’observateur attentif par son côté ambigu, réflexif, questionneur. « La culture est de plus en plus considérée comme un divertissement, un produit de consomma-tion, précise l’artiste. Nous vivons dans une société de loisir. Pourtant, l’art doit aller plus loin et mener à la réflexion. Les deux objectifs ne sont heureusement pas incom-patibles. »

Carole-Yvonne Richard

C’est dans la continuité de l’aventure humaine que se situe l’exposition Mytholo-gie ou humanité de Carole-Yvonne Richard. En unifiant ses 30 années d’étude et de pratique de styles et de tendances variés, mélangeant peinture, collage et mosaïques, l’œuvre de l’artiste s’intéresse au récit. « Le récit de notre vie, c’est aussi l’histoire de la vie de nos amis, notre famille éten-due, nos ancêtres, explique Mme Richard.

C’est un récit que nous nous approprions, que nous modifions et, un jour, il devient mythologique. Il est alors imaginaire, mais reste porteur de sens. Nous venons tous de quelque part et allons tous quelque part. À l’intérieur de cette exposition, je cherche à comprendre mon imaginaire et mon huma-nité, et à rejoindre celle des autres. »

Fidèle à son thème, l’artiste fait d’ailleurs entrer ses propres parents dans son œuvre. «  Mon père était photographe, et j’utilise certaines de ses photos. Cela me permet de lui rendre hommage à travers mon tra-vail. Ma mère y est également présente, par l’utilisation de certains tissus qui lui appar-tenaient, ainsi que des bijoux. »

Ce sont donc deux expositions complé-mentaires qui sont présentées au Centre d’exposition de Rouyn-Noranda. Toutes deux nous questionnent sur notre place dans la société, l’une dans l’espace actuel et l’autre dans le temps. \\

Arts visuels

Samedi 14 mars, 20 h Spectacle bénéfice pour le RiftAnimé par Martin Héroux et Odette Caron

Samedi 28 mars, 20 hZébulon

Deux jours, une nuitVendredi 13 mars et mercredi 18 mars19 h 30

Page 17: MARS 2015 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 06 - NO. 06

L’INDICE BOHÉMIEN // MARS 2015 17

Heures d’ouverture Mardi au vendredi : 13 h à 16 h 30 et 19 h à 21h

Samedi et dimanche : 13 h à 17 h

Le Centre d’art Rotary bénéficie de l’appui financier de Culture et Communications Québec et de la Ville de La Sarre

Centre d’art Rotary de La Sarre

195, rue PrincipaleLa Sarre (Québec) J9Z 1Y3

819 333-2294

1er MARS AU 5 AVRIL 2015

Ouverture de l’exposition scienti�que : Dimanche 1er mars

Prince Joyau raconte les aventures d’un jeune homme en quête de connaissances sur les minéraux qui se retrouvent

dans les mines du Canada. Il parcourt le pays avec son amie Céleste à la recherche de cristaux exceptionnels. Tout au

long du voyage, il découvrira le monde fantastique des minéraux et leurs différentes propriétés. Plus de 200 spécimens

et artéfacts présentés. Une exposition réalisée par le Musée minéralogique et minier de Thetford Mines. La production et la tournée

de cette exposition ont été rendues possibles en partie grâce à une contribution du Programme d’aide au musée du ministère du

Patrimoine canadien.

Bleu d’I@i, arts visuels et performance

Claire Marie Gosselin au Palais des Arts Harricana //PIERRE LABRÈCHE

L’artiste de la région montréalaise Claire Marie Gosselin présentera une performance le 15 mars à 13 h 13, dans le cadre de son exposition Bleu d’I@i, au Palais des Arts Harricana d’Amos.

Cette performance viendra clore l’exposition, qui est en place depuis le 14 décembre dernier. Inspirée de l’œuvre Bleu de bleues, la performance qu’offrira Mme Gosselin pique la curiosité des spectateurs. De fait, nombreux sont ceux et celles qui cherchent déjà à en savoir plus long.

Au cœur de la démarche de cette artiste, il y a le corps et le sacré. Ainsi, autour de l’idée que « la vie ce n’est pas survivre, mais vivre », Claire Marie Gosselin voudra faire rejaillir son corps et sa voix d’une empreinte d’elle-même, présente au sol de son expo et sur laquelle elle a soufflé des parcelles de lumières. Par ailleurs, pour ajouter à la dimen-sion de l’art toujours en action, l’artiste devra composer avec une récente blessure, qui lui impose certes de nouvelles contraintes, mais aussi de nouvelles métaphores à explorer.

Pour le Palais des Arts Harricana, cette performance de l’artiste ajoute une riche dimen-sion à cette exposition qui a connu un bel achalandage et qui a suscité des commentaires nombreux et enthousiastes. Inspirées de la nature, d’un œil posé sur une pierre ou une feuille, reflets du territoire et de ses reliefs, de ses textures et couleurs, les toiles et les photos de Mme Gosselin proposent un regard nouveau et une perspective bleutée qui ont séduit les spectateurs.

L’idée de cette sortie d’exposition en performance s’inscrit aussi en corrélation avec la démarche CULTURAT, autant sur le plan thématique que pour son apport à la démocrati-sation de l’art, en créant des évènements artistiques partout sur le territoire de l’Abitibi-Témiscamingue. \\

Arts visuels

Page 18: MARS 2015 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 06 - NO. 06

18 L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2015

Histoire et patrimoineExposition sur l’histoire de l’industrie forestière à Amos

De la scierie Napoléon Paquette à l’usine de papier journal Donohue Normick

//DANAË OUELLET

Jusqu’au 22 mars prochain, la Société d’histoire d’Amos présente un tour d’hori-zon de l’industrie forestière d’Amos. Historiquement associée aux activités ter-tiaires telles l’éducation et la santé, Amos est une localité fortement marquée par l’exploitation forestière, et ce, dès sa fondation. Depuis la toute première entreprise

de bois de sciage construite sur les rives de l’Harricana en 1912 jusqu’à l’usine Donohue Normick, les photos d’archives montrent l’évolution de cette industrie, fleurons du développement économique d’Amos.

Des scieries de Napoléon Paquette, de Massicotte et Marchand, d’Émery Sicard, de Frank Blais, de Beauchemin en passant par celles plus récentes de Carrière, d’Ayotte, de Therrien et de Blanchet, les visiteurs pourront se faire une idée de l’importance de cette activité économique dans l’histoire et le dévelop-pement amossois. Les adeptes d’histoire y apprendront notamment le contexte et les circonstances qui ont conduit à la construction de l’usine de papier journal Donohue Nor-mick, projet mis en route par la famille Perron de La Sarre.

On pourra aussi constater toute l’évolution qu’a connue l’industrie forestière en 60 ans. Dans les années 1910-1930, les petits entrepreneurs locaux étaient approvisionnés par les colons qui défrichaient leurs lots à coups de hache et box saw. Aujourd’hui, ce sont des « monstres mécaniques » qui coupent et entassent les arbres. Des « teams de chevaux » aux énormes camions qui transportent le bois, c’est toute une époque qui défile sous nos yeux.

L’exposition De la scierie de Napoléon Paquette à l’usine de papier journal Donohue Normick de la Société d’histoire d’Amos est présentée en complément de l’exposition Générations - Quand le papier est une histoire de famille du Centre d’exposition d’Amos. Une fois sur place, aussi bien en profiter pour voir les deux! \\

OUVRIERS DE LA SCIERIE J.-E. THERRIEN DURANT LES ANNÉES 60 SHA - FONDS J.-E. THERRIEN

Page 19: MARS 2015 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 06 - NO. 06

L’INDICE BOHÉMIEN // MARS 2015 19

Achat de billetsÀ LA BILLETTERIE de l’Agora des Arts37, 7e Rue, bureau 100 à Rouyn-Noranda. Du mardi au vendredi de 12 h 30 à 17 h

www.agora.ticketacces.net | 819 797-0800À LA PORTE au 170 avenue Murdoch (Ouvert 30 minutes avant la représentation)(Ouvert 30 minutes avant la représentation)

www.agoradesarts.com

Love is in the Birds : une soirée francophone sans boule discoThéâtre du Trillium, en collaboration avec les Productions Hôtel-Motel

Jeudi 12 mars 2015, 20 h

Un « hUn « happening » multidisciplinaire où la musique et les mots se choquent et s’entrechoquent... pour notre plus grand plaisir!

32 $ régulier / 28 $ aîné18 $ étudiant / 25 $ abonné

est heureux de s’associerà cette présentation

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En octobre 2014, Marta Saenz de la Calzada présentait Moi, ma mère me racontait, son livre de contes d’immigrants illustré par Karine Hébert. Le 20 février 2015, le Centre d’exposition de Rouyn-Noranda présentera le vernissage d’une exposition qui retracera cette expérience de création et de collaboration. Cette exposition s’étendra jusqu’à la fin du mois de mars 2015. À cette occasion, Fednel Alexandre a rencontré les deux artistes pour l’Indice Bohémien.

Indice Bohémien : Parlez-moi de la naissance du projet.

Marta Saenz de la Calzada : Lors du Festival international du cinéma en 2011, je crois, Denis Cloutier m’a demandé si j’avais des contes sur l’Abitibi, pour un recueil qu’il était en train d’écrire. Ce à quoi j’ai répondu « oui ». Et à ce moment, en regardant du haut de l’escalier le public, composé entre autres de gens venus d’ailleurs, j’ai eu l’idée d’un recueil d’histoires recueillies auprès d’immigrants de la région. La Mosaïque m’a beaucoup aidée, elle m’a procuré beaucoup d’adresses d’immigrants que j’ai interrogés.

Karine Hébert  : Je travaillais avec les mots de Marta. J’ai fait aussi quelques recherches pour m’imprégner des ambiances. Je proposais des esquisses à Marta, mais j’ai vraiment travaillé à partir des mots de Marta.

IB. Justement, pourquoi avoir choisi des contes pour ce projet? Le conte étant un genre de tradition orale, il y a une double fixation : l’écriture et l’illustration.

MSC : C’est vrai qu’après on est encarcanné par l’écrit, quand on veut conter orale-ment. Mais je t’ai raconté comment a surgi le projet, je suis restée avec cette idée en tête. Et puis, c’est plus facile qu’un roman. Je viens de la scène, pas de l’écrit. Et puis, un livre, ça reste. C’est comme un hommage à ces gens qui sont venus d’ail-leurs et qui ont aidé à bâtir cette région.

Quand j’ai conté dans les écoles, il y avait un conte qui revenait immanquablement comme le favori de tous, c’était L’homme de la maison, un conte qui se passe à Rouyn-Noranda dans les années 1929. Je pense qu’il touche davantage les jeunes parce qu’il parle de nous, de nos racines. Ça leur fait réaliser tout le chemin qui a été fait depuis 1929 jusqu’à maintenant, et ça les émeut profondément. Pour des élèves qui viennent d’ailleurs, ils sont contents de voir qu’on parle aussi d’eux et d’autres pays.

IB : Tu as parlé de La Mosaïque tout à l’heure. Quel était l’intérêt pour La Mosaïque de participer à ce projet ?

MSC : Une des missions de La Mosaïque est de bâtir un pont entre les différentes communautés. Ce projet avait un potentiel qui permettait de rejoindre les gens d’ail-leurs et de mettre en lumière ce qui nous unit au-delà de nos différences.

Il y a l’exposition, qui va être comme un « making of ». Il y aura mon matériel, mes brouillons, toutes les illustrations et les esquisses de Karine, celles qu’on a prises et celles qu’on n’a pas retenues. On verra tout le travail qui est derrière l’édition du livre, jusqu’au produit final. Je pense aussi présenter le livre au Salon du livre de Québec ainsi qu’à celui de l’Abitibi-Témiscamingue. \\

Pour lire la version intégrale de cette entrevue, rendez-vous au :

> indicebohemien.org/chroniques/litterature

LittératureMoi, ma mère ma racontait

DU brouillon à l’exposition, le processus de création d’un livre

La Coopérative funéraire de l’Abitibi-

Témiscamingue fait vivre l’intercoopération!

Page 20: MARS 2015 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 06 - NO. 06

20 L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2015

Prix du Public TVA Abitibi-Témiscamingue

Courez la chance de gagner une création en cuir de Noc Design, de la MRC Abitibi.Visitez le WWW.CULTURAT.ORG pour visionner les capsules vidéo et pour voter.

SOCIÉTÉ DES ARTS HARRICANAMRC Abitibi

CENTRE D’ART ROTARY

MRC Abitibi-Ouest

L’ÉCART... LIEU D’ART ACTUEL

MRC Rouyn-Noranda

BIENNALE D’ART MINIATURE

MRC Témiscamingue

CENTRE D’EXPOSITIONDE VAL-D’OR

MRC Vallée-de-l’Or

Votez pour l’organisme de votre choix parmi

Prix d’excellence enARTSetCULTURE 2015

MERCI À NOS PARTENAIRES : François Gendron, député d’Abitibi-Ouest • Guy Bourgeois, député d’Abitibi-Est • TVA Abitibi-Témiscamingue • Fédération des Caisses Desjardins de l’Abitibi-Témiscamingue • L’Indice bohémien • Conseil des arts et des lettres du Québec • Ministère de la culture et des communications • Ville de La Sarre

Présentés par

Page 21: MARS 2015 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 06 - NO. 06

L’INDICE BOHÉMIEN // MARS 2015 21

Musique

Le retour d’Yves Marchand

Musique en deux temps //RYM BELLOUTI

Après la sortie de son album solo Si l’homme est fait de kilomètres à l’automne 2014, l’auteur-compositeur-interprète Yves Marchand revient dans sa région natale avec deux spectacles qui représentent bien son parcours artistique. Il présentera Pays d’abondance, en duo avec Isabelle Cyr, le 26 mars au Théâtre du cuivre de Rouyn-Noranda. Le 28 mars, il sera avec son célèbre groupe Zébulon, pour un concert intitulé Les Zigs acoustiques, au Théâtre du Rift de Ville-Marie.

Le premier spectacle, Pays d’abondance, comporte des chansons originales, des chansons de grands poètes québécois et des pièces traditionnelles. Il est né de la rencontre entre Yves Marchand et la talentueuse musicienne et comédienne acadienne Isabelle Cyr. Le fils du lac et la dame de l’océan ont mêlé en 2010 les essences de leurs terres, pour créer l’œuvre qu’ils diffusent depuis un an, à travers le Québec, l’Acadie et les États-Unis. « Nous sommes particulièrement heureux de jouer au Théâtre du cuivre, dit Yves Marchand. C’est sur cette scène que j’ai présenté mon premier spectacle suivant la sortie de mon premier album Belvédère ». « C’est ici que j’ai présenté mon court-métrage Une journée comme les autres dans le cadre du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue, poursuit Isabelle Cyr. Comme c’est moi qui avais aussi composé la trame sonore de mon film, je suis très touchée de pouvoir revenir sur cette scène tout en musique! »

Le second spectacle est la version acoustique des compositions des quatre zigs de Zébulon. Les musiciens, qui avaient marqué leur génération il y a 20 ans, sont en tournée à travers le Québec. Ils rejouent au Témiscamingue après avoir eu bien du succès à la Foire gourmande l’été passé. « On a très hâte de revenir au Témiscamingue, un château fort pour Zébulon! En version acoustique, on est beaucoup plus près du public… Je suis très fier de présenter Les Zigs acoustiques dans mon coin pays qui m’a toujours soutenu dans tous mes projets! » raconte Yves Marchand. \\

Quand l’amour de la musique fait voyager

Rencontre à 6227 kilomètres

//JEAN-CHARLES COUTU

Bien qu’ayant vécu à Rouyn-Noranda pendant leur tendre jeunesse, deux de ses plus brillants artistes classiques, Rémi Boucher et Luc Robert, qui mènent chacun de leur côté une carrière internationale à partir de l’Europe, se sont rencontrés pour la première fois en personne, dans la superbe ville de Tallin, capitale de l’Estonie, en juillet 2014.

C’est devant l’édifice de l’Opéra national d’Estonie que nos deux compères s’étaient donné rendez-vous. Cette rencontre a d’ailleurs été rendue possible grâce à deux passionnés de musique, Raymond Bradley et moi-même, qui avons fait le voyage en Finlande pour aller entendre Luc Robert chanter au Festival d’opéra de Savonlinna.

La ville de Savonlinna, située à quatre heures de route au nord de la capitale, Helsinki, présente un festival d’opéras depuis plus d’une centaine d’années. Durant un mois, on y offre cinq à six opéras et plusieurs concerts. Les opéras sont présentés dans un château construit en 1475. C’est un festival très réputé en Europe qui existe depuis 1912 et qui se déroule dans un lieu extraordinaire et inoubliable.

Luc Robert, ténor de Rouyn-Noranda, se produisait cette année à ce festival et y interprétait le premier rôle masculin de l’opéra Carmen de Bizet, soit le rôle de Don José. Entre deux prestations, il s’est rendu à Tallin, capitale de l’Estonie, pour y donner un concert le 15 juillet, d’où cette rencontre entre nos deux artistes.

Lors de cette rencontre, on y apprenait que Rémi Boucher donnait un concert à Vilnius, capitale de la Lituanie, et profitait de l’été pour enregistrer un disque solo des Quatre Éléments, composition de Jacques Marchand, qu’il avait interprétée con brio avec l’Orchestre symphonique régional lors du Festival des guitares du monde, ce printemps 2014.

On y apprenait également que Luc Robert avait, avec l’Orchestre symphonique national d’Estonie, un sérieux projet d’enregistrement d’un disque d’extraits d’opéras de Verdi. De plus, entre le 11 et le 26 septembre dernier, il se produisait à huit reprises à l’Opéra de Lyon dans le Vaisseau Fantôme de Wagner, jouant le rôle du Timonier. Et en langue allemande s’il-vous-plaît! De plus, au début de l’année 2015 jusqu’à la mi-avril, il sera au Metropolitan Opera de New York comme substitut pour deux opéras, soit Carmen dans le rôle de Don José, et dans le rôle d’Ernani de l’opéra de Verdi du même nom. C’est d’ailleurs dans cet opéra qu’il débutera officiellement devant public mercredi le 8 avril 2015 et vivra son baptême new-yorkais. Notons que Placido Domingo chante aussi dans cet opéra. Ça donne un peu le vertige, n’est-ce pas? \\

Rendez-vous sur la Principale à La Sarre

Disco silencieuse et DJ à la carte //ULYSSE RIVARD-DESHARNAIS

Danser, danser, danser… La musique et la danse sont gravées au plus profond de notre psyché, mais pour en profiter pleinement, un certain niveau sonore est requis, ce qui peut parfois déranger ceux qui sont dans le confort de leur foyer.

C’est dans cette optique qu’est venue l’idée d’organiser une disco silencieuse dans le cadre de Rendez-vous sur la Principale à La Sarre. L’événement, orga-nisé par le Centre Axé sur les Compétences et l’Innovation par la Mobilisation (CACIM), se tiendra en deux temps, soit le vendredi 27 mars en soirée et le dimanche 29 mars en plein air.

Rendez-vous sur la principale se décrit comme « une mobilisation de partenaires réunis autour des saines habitudes de vie », principalement l’activité physique. Or, selon Raphaël Leclerc, président du CACIM, «  la danse est une activité physique qui cadre

tout à fait avec la mission de cette fête ».

Le premier volet aura lieu le vendredi 27 mars de minuit à trois heures à la salle St-André, et mettra en vedette deux DJ locaux qui mixeront simultanément deux programmations différentes. Chaque par-ticipant disposera d’un casque d’écoute lui permettant de syntoniser la musique de son choix et un voyant lumineux indique-ra quel DJ il écoute, ce qui permettra aux gens de se regrouper et de danser au même rythme. Par ailleurs, le concept permet aussi de danser en déambulant, puisqu’avec une portée d’environ 600 pieds, nul besoin de rester près des haut-parleurs pour

apprécier une bonne qualité sonore.

La seconde partie de l’événement se tiendra en plein air, le dimanche 29 mars, au cœur de Rendez-vous sur la Principale, en version simplifiée au son d’un seul DJ. C’est une première tentative qui, si elle gagne la faveur du public, pourrait donner lieu à d’autres manifestations similaires dans des endroits plus inusités, selon Raphaël Leclerc. Les possibilités sont innombrables et il est agréable de spéculer sur les lieux que l’on voudrait envahir de danseurs silencieux. \\

> cacim.qc.ca

DE GAUCHE À DROITE : RAYMOND BRADLEY, RÉMI BOUCHER, LUC ROBERT ET JEAN-CHARLES COUTU

Page 22: MARS 2015 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 06 - NO. 06

22 L’INDICE BOHÉMIEn // FÉVRIER 2014

Poste d’écoute

Le groupe métal Entheos, formé à Rouyn-Noranda en 2010, vient de lancer un album intitulé Ototeman. L’album a été enregistré en mai 2014 à l’église orthodoxe russe de Rouyn-Noranda et produit par Annatar. « Je crois que notre album contribue à la variété de la scène émergente régionale et ne s’inscrit dans aucun chemin déjà emprunté par un groupe abitibien », raconte David Caron-Proulx. La formation, anciennement connue sous le nom de Givre, planifie une tournée au printemps et devrait s’arrêter dans sa ville natale.

Le groupe est composé de Simon Fortier St-Pierre à la guitare, Jessy Normand aux percussions, Daniel-André Bélanger à la basse, et de David Caron-Proulx et Jean-Lou David à la voix et aux textes. \\

Site officiel : entheosqc.comFacebook : facebook.com/entheosqcBandcamp : entheosqc.bandcamp.com

À toi pour toujours mon Agora! L’Agora des Arts est actuellement en campagne de financement. L’organisme compte amasser dans le public et les entreprises locales la somme de 800 000 $, lui permettant d’entamer d’importantes rénovations, un projet évalué à près de 7 M$. La campagne a actuellement permis de récolter 350 000 $, soit 45 % de son objectif. Il est nécessaire pour l’Agora des Arts d’atteindre le montant visé pour l’été 2015, afin de confirmer l’implication de la communauté dans le projet, une étape obligatoire pour confirmer la part de 90 % des différents paliers de gouvernements.

Plusieurs mesures fiscales existent afin d’encourager la philanthropie culturelle, dont le crédit pour dons, mais ce n’est pas tout. « Afin d’accroître les dons importants dans le domaine culturel, le gouvernement du Québec accorde un crédit d’impôt additionnel, pouvant atteindre 6 250 $ (lors d’un premier don dans le domaine culturel, maximum de 25 000 $ dans une année), accordé uniquement aux particuliers qui feront, avant le 1er janvier 2018, un premier don en culture d’au moins 5 000 $. Ce don doit être en argent et le crédit ne peut être demandé qu’une seule fois. » À titre d’exemple, avec ces mesures, un don de 5 000 $ ne vous coûte que 1 300 $, à condition bien entendu d’avoir suffisamment d’impôts à payer, car il s’agit d’un crédit non remboursable. \\

Pour plus d’information sur la campagne> agoradesarts.com

Björk // VULNICURA One Little Indian Records

// GABRIELLE DEMERS

Björk nous offre son nouvel opus, Vulnicura, dans lequel elle renoue avec d’an-ciennes sonorités (on entend parfois un mariage entre l’acoustique Vespertine et le techno Volta, par exemple). On se sent en terrain «  connu  », mais sans maladresse ni redite. Le propos, lui, raconte la douloureuse séparation d’avec Matthew Barney. Björk utilise un langage candide et parfois presque adolescent. Cette prose peut déplaire à certains, qui y verront un pathos un peu superficiel : c’est que, dans Vulnicura, on quitte l’universalité de Biophilia pour une intimité plus « restreinte ». Bien qu’on ne se sente pas confronté à autant de nouveauté qu’en écoutant Medùlla ou Biophilia, on retrouve tout de même avec grand plaisir la Björk « d’avant ». Les chansons de cette Islandaise mythique deviennent vite envoûtantes, et la tristesse des textes ne nous empêche pas d’écouter en boucle ce nouvel univers qui sonne pourtant familier. Les grands fans adoreront; sinon, l’album plaît bien.\\ 3.75/5

Arthur Comeau // ¾

P572 //Claudia Fortin

C’est depuis maintenant presque un an qu’Arthur Comeau, ancien membre du groupe Radio Radio, fait cavalier seul. Son premier opus, intitulé 3/4, dépeint un monde et un univers bien à lui. On peut miser sur une exploration musicale très éclectique et c’est ce qui fait toute la différence. Au lieu de vouloir plaire, il s’amuse. Il brasse un genre d’électro-dance, folk, hip-hop teinté de rimes mâchées pas toujours faciles à comprendre. Il transpose ses verses en « franglais », ce qui n’est pas mauvais du tout, seulement parfois on peine à bien cerner le sens. Coup de cœur pour la chanson Allergic à la Jinxx, sur laquelle figure Karim Ouellet. C’est bien facile, je l’aime d’amour!

Pour toi qui est fan des sonorités dissemblables et du hors-norme, tu aimeras Comeau, comme on aime la poutine du Morasse à 3 h du mat. \\ 4/5

Page 23: MARS 2015 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 06 - NO. 06

L’INDICE BOHÉMIEN // MARS 2015 23

Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Web du CCAT, au ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription.

TYPO : Bebas Neue BLEU : Pantone 306 U GRIS : Pantone 423 U

.ORG

CALENDRIER CULTURELMARS 2015Gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue

CINÉMA

Wild Samedi 21 et mercredi 25 février Le Rift (Ville-Marie)

Félix et Meira Vendredi 20 et jeudi 26 février Le Rift (Ville-Marie)

Hippocrate de Thomas Lilti Dimanche 1er mars Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

Force majeure de Ruben Östlund Dimanche 8 et lundi 9 mars Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

Deux jours, une nuit Vendredi 13 et mercredi 18 mars Le Rift (Ville-Marie)

Norvège, terre d’émotions Les Grands Explorateurs Mardi 17 mars Théâtre Télébec (Val-d’Or) Mercredi 18 mars Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Jeudi 19 mars 2015 Le Rift (Ville-Marie) Vendredi 20 mars Commission des loisirs de La Sarre

DANSE

Erreur 404 – Danse urbaine 360 Mouvements par minute Vendredi 6 mars Théâtre Télébec (Val-d’Or) Samedi 7 mars Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Dimanche 8 mars, Le Rift (Ville-Marie)

Quotient Empirique Groupe RUBBERBANDance Jeudi 12 mars 2015 Théâtre Télébec et Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or)

La cigale et la fourmi Compagnie de danse Sursaut Dimanche 29 mars 2015 Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

EXPOSITION

Reflets - Marjolaine Villeneuve 5 février au vendredi 6 mars Salle du conseil municipal (La Sarre)

Tout est une question de perception! Diane Lemieux 16 janvier au dimanche 8 mars Centre d’exposition de Val-d’Or

Le tournoi - André Lemire 16 janvier au 8 mars 2015 Centre d’exposition de Val-d’Or

Tour de cirque - Jorge Aguilar 16 janvier au 8 mars Centre d’exposition de Val-d’Or

Moi, ma mère me racontait Marta Saenz de la Calzada et Karine Hébert 13 février au lundi 13 avril Centre d’exposition de Rouyn-Noranda

Mythologie et Humanité Carole-Yvonne Richard 20 février au 19 avril Centre d’exposition de Rouyn-Noranda

Fini la fête - Andréane Boulanger 20 février au 19 avril Centre d’exposition de Rouyn-Noranda

Prince joyau - Exposition scientifique 1er mars au 5 avril Centre d’art Rotary (La Sarre)

Je t’aime - 8e édition 11 mars au 17 avril Salle du conseil municipal (La Sarre)

Micro paysages - Günes-Helene Isitan 13 mars au 26 avril Centre d’exposition de Val-d’Or

Révélations anticipées Janie Julien-Fort 13 mars au 26 avril Centre d’exposition de Val-d’Or

Parce que l’urbanité est aussi Anicinabe Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or 27 sept. 2014 au 25 sept. 2016 Centre d’exposition de Val-d’Or

HUMOUR

Plus gros que nature P-A Méthot (en rappel) Mercredi 25 et jeudi 26 février, Théâtre Télébec (Val-d’Or) Vendredi 27 et Samedi 28 février, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

En français SVP! Sugar Sammy (en rappel) Mercredi 4 mars, Commission des loisirs de La Sarre Jeudi 5 mars, Théâtre Télébec (Val-d’Or) Vendredi 6 mars, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

En humour et en couleurs! Valérie Blais Mercredi 18 mars, Théâtre Télébec (Val-d’Or) Jeudi 19 mars, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

IMPROVISATION

Combat régional d’improvisation de l’Abitibi-Témiscamingue (CRI-AT) Les ligues d’improvisation d’Amos, La Sarre, Val-d’Or et Rouyn-Noranda. Samedi 14 mars et Mercredi 18 mars Selon la ville hôtesse

Ligue d’impro de Val-d’Or (LIV) Jeudis 5 mars et 19 mars Conservatoire de musique de Val-d’Or

MUSIQUE

Esquisses modernes Les Jeunesses Musicales du Canada Mardi 24 février, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

Kevin Parent Jeudi 26 février, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Vendredi 27 février, Théâtre Télébec (Val-d’Or)

Fanny Bloom Vendredi 27 février, à l’Eden rouge

The Merry Widow Lehar - En rediffusion Lundi 2 mars, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

Olivier Dion / La tournée Jeudi 12 mars, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Vendredi 13 mars, Commission des loisirs de La Sarre

La donna del lago Rossini - En direct Samedi 14 mars, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

Kristine Dandavino en concert Le Centre des JMC de Rouyn-Noranda Mardi 17 mars 2015 Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

Alexandre Poulin Jeudi 19 mars 2015 Présenté à l’agora de la Polyvalente La Forêt (Amos)

Shirley Théroux Samedi 21 mars, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Dimanche 22 mars, Théâtre Télébec (Val-d’Or)

Pays d’abondance Isabelle Cyr et Yves Marchand Jeudi 26 mars, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

Les Zigs acoustiques Zébulon Samedi 28 mars, Le Rift (Ville-Marie)

THÉÂTRE

Une vie pour deux Production de l’Espace Go Mardi 24 février, Le Rift (Ville-Marie)Mardi 3 mars, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

La déprime / Tandem.mu Jeudi 5 mars, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Vendredi 6 mars, Commission des loisirs de La Sarre Samedi 7 mars, Théâtre Télébec (Val-d’Or)

Love is in the Birds Théâtre du Trillium Jeudi 12 mars Agora des Arts (Rouyn-Noranda)

La grande sortie Le Petit Théâtre du Nord Jeudi 19 mars, Théâtre Télébec (Val-d’Or) Vendredi 20 mars, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Samedi 21 mars, Commission des loisirs de La Sarre

AUTRE

Spectacle bénéfice du Rift Samedi 14 mars Le Rift (Ville-Marie)

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24 L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2015

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DOCUMENTEUR.COMPROGRAMMATION COMPLÈTE À VENIR LE 10 MARS 2015

ARTISTES INVITÉS ET PLUSIEURS AUTRES ACTIVITÉS...

SUPER AMÈNE TA CASSETTE

CONFÉRENCES ET ACTIVITÉS DE PERFECTIONNEMENT

LES TRÈS CHICS 17 À 19

PRÉSENTATION DU MEILLEUR DES FAUX DOCUMENTAIRES DE LA GALAXIE

PROJECTIONS DE FILMS

CONCOURS DE CRÉATION