6

Click here to load reader

Maurice Scève et la pensée chrétienne, (Travaux d'Humanisme et Renaissance, CCLXIV)by Cynthia Skenazi

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Maurice Scève et la pensée chrétienne, (Travaux d'Humanisme et Renaissance, CCLXIV)by Cynthia Skenazi

Maurice Scève et la pensée chrétienne, (Travaux d'Humanisme et Renaissance, CCLXIV) byCynthia SkenaziReview by: Simone de ReyffBibliothèque d'Humanisme et Renaissance, T. 56, No. 1 (1994), pp. 248-252Published by: Librairie DrozStable URL: http://www.jstor.org/stable/20679603 .

Accessed: 28/06/2014 12:13

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

.JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range ofcontent in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new formsof scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected].

.

Librairie Droz is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Bibliothèqued'Humanisme et Renaissance.

http://www.jstor.org

This content downloaded from 91.213.220.103 on Sat, 28 Jun 2014 12:13:07 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 2: Maurice Scève et la pensée chrétienne, (Travaux d'Humanisme et Renaissance, CCLXIV)by Cynthia Skenazi

248 COMPTES RENDUS

le grand aumonier i la m6moire, aux lieux, au contenu des (promptuaires (p. 69) qu'il invite le roi a faire 6tablir, et plus g6ndralement au savoir: ?le

premier et principal point de l'dloquence git i ne parler d'aucune chose dont on n'ait bonne intelligence (p. 71).

Si, comme l'indique son titre (a Le monarque orateur ), la preface privi 16gie le destinataire du traite, elle reste muette - et c'est la la seule critique que l'on pourrait adresser A cette belle edition - sur son auteur; or la collec tion au sein de laquelle elle parait pretend cs6duire... un public plus large que celui des specialistes ; est-on assure que ce public connaisse l'importance lit tdraire et politique du traducteur de Plutarque? Dans cette perspective, est-il bien raisonnable de n'exploiter, de ne signaler meme (en note ou par une breve bibliographie) aucun des travaux capitaux que R. Sturel, A. Ciora nescu et R. Aulotte lui ont consacr6s? On peut dgalement regretter que les Actes du Colloque Fortunes de J. Amyot (Paris, Nizet, 1986) n'aient pas 6t6

mentionn6s, d'autant plus qu'on y lit (pp. 191-205) une contribution de G.P. Norton: entierement consacree a l'analyse du Projet, elle inventorie les sour ces thdoriques d'Amyot, malheureusement non signalbes ici, puisque le texte meme du traite est d6pourvu de toute annotation.

Cette reserve faite, il faut saluer cette entreprise editoriale, sans n6gliger de louer l'6l6gance de sa rdalisation, tres flatteuse pour l'oeil et tres soignde (on ne releve guere de coquilles: absence de point apres aigreur, p. 59; harange, p. 75), qui lui attirera - en plus de l'interet intrinseque du trait6 -, le large public qu'elle convoite et mdrite.

Paris. Michel MAGNIEN.

Cynthia SKENAZI, Maurice Sceve et la pensee chr6tienne, Geneve, Droz, 1992 (Travaux d'Humanisme et Renaissance, CCLXIV), 156 p.

Au-dela des analyses eclairantes dont elle a fait l'objet au cours de ces dernieres d6cennies, la D6lie reste une ouvre suffisamment 6nigmatique pour qu'on accueille avec une curiosit6 bienveillante toute tentative d'en per cer le mystere. En ddpit de l'intituld global de son etude, c'est en effet au can zionere sc6vien que Cynthia Skenazi consacre l'essentiel de ses recherches, ne reservant au Microcosme que quelques paragraphes compl6mentaires, tandis que la Saulsaye ne fait pas l'objet du moindre commentaire.

Des les premieres pages, l'auteur indique les orientations majeures de sa d6marche: une prise en compte attentive du contexte dvangdlique qui a pro fond6ment marqu6 la generation de Maurice Sceve, doubl6e d'une analyse du recueil soucieuse d'y repdrer, par le biais de l'intertextualit6, les indices d'un univers podtique tres accueillant a la spiritualite paulinienne. La ou ses

pr6d6cesseurs ont signald les reminiscences conjugudes du petrarquisme et du n6o-platonisme ficinien, Mme Skenazi, tout en faisant prudemment la part des tendances syncr6tistes de son poete, voit d'abord l'expression de ce christianisme renouveld dont Erasme, Budd et Marguerite de Navarre furent les principaux temoins. Aussi bien la clef ultime de l'oeuvre scevienne est-elle a rechercher du cot6 de saint Paul, leur inspirateur commun, et cela en

This content downloaded from 91.213.220.103 on Sat, 28 Jun 2014 12:13:07 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 3: Maurice Scève et la pensée chrétienne, (Travaux d'Humanisme et Renaissance, CCLXIV)by Cynthia Skenazi

COMPTES RENDUS 249

particulier a partir de 1'6pitre aux Romains, si amplement comment6e a cette epoque. Il reste a voir comment une telle hypothese, assez plausible aussi longtemps qu'on demeure dans les gdneralitds, rdsiste a l'examen du texte.

La filiation implicite qui associe la Delie aux grands axes de la theologie paulinienne sera rdv616e au fil d'une approche a la fois structurelle et thema

tique du recueil. Dans un premier chapitre, ?La Conversion , dont

l'ampleur signale la fonction determinante pour la suite de l'ouvrage, l'auteur releve la signification capitale du motif de la mort qui, du huitain initial a la derniere 6pigramme, realise la coherence de l'oeuvre. Les <(morts renouvelees invoquees au seuil de l'aventure amoureuse sont a comprendre comme le lieu d'une regeneration qui, maintes fois r6p6tee, conduit a l'immortalit6 sugg6r6e par le ?genevre du dizain final. L'aboutissement du recueil suppose l'intdgration de son point de depart, en meme temps qu'il suscite le retour sur soi propre a tout acte de conversion. De l'Enchiridion

Militis christiani au Miroir de l'Ame pecheresse, cette experience de la mort v6cue comme ?mort a soi-meme , et par consequent comme principe de

perfectionnement spirituel, se voit exploit6e, a des titres divers, par tous les

adeptes de la pens6e paulinienne. Est-ce une raison pour situer l'auteur de la Delie de plain-pied avec l'enseignement d'Erasme ou les meditations p6ni tentielles de Marguerite? Laissons pour l'instant cette question ouverte.

L' dvertuement , terme dans lequel V.L. Saulnier reunissait A la fois les tensions du d6sir amoureux et l'effort d'un langage constamment inqui6t6 par la conscience de son indigence, confirme l'auteur dans sa lecture 6vang6 lique de la Delie. Ce combat toujours recommence contre les obstacles de son parcours et les limites de sa condition ne tend-il pas a assimiler l'amant au soldat chrdtien qu'Erasme souhaite irreductible dans l'6preuve? Par ailleurs, les affres d'un travail podtique incessamment confront6 a l'impuissance du verbe n'invitent-elles pas a deviner, dans l'oeuvre de Sceve, une apologie du silence qui, de saint Augustin A Marguerite de Navarre, domine les 6crits de nombreux auteurs spirituels? L'6vertuement, enfin, correspond a une per ception dynamique de la destin6e humaine, qui situe Sceve aux c6t6s d'Erasme contre Luther dans la fameuse querelle du libre-arbitre.

Un troisieme chapitre tente d'insdrer dans ce contexte evangelique la coincidence des contraires qui, chez Maurice Sceve, trancherait avec les anti nomies coutumieres de la tradition petrarquisante. Mme Skenazi voit d'abord dans le refus scevien d'opposer passion et raison - la seconde

n'ayant pas de reelle prise sur la premiere - une application des legons de

la Folie erasmienne. De meme, le fameux antagonisme du corps et de l'esprit est r6solu dans le sens d'une compldmentaritd: la belle dame sans merci est condamn6e dans la mesure o6 elle n'applique pas la recommandation de saint Paul: ?Nemo enim unquam carnem suam odio habuit (Eph. 5, 29). Un troisieme parallele examine l'attitude de Sceve par contraste avec le Debat de Folie et d'Amour de Louise Lab6: tandis que la podtesse conjugue l'un et l'autre termes dans une simple juxtaposition, l'auteur de la Ddlie les designe comme integres l'un A l'autre. Avouons ne pas tres bien comprendre ce que ce dernier exemple, qui n'a vraiment rien A voir avec le christianisme evang6 lique, apporte A la demonstration.

This content downloaded from 91.213.220.103 on Sat, 28 Jun 2014 12:13:07 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 4: Maurice Scève et la pensée chrétienne, (Travaux d'Humanisme et Renaissance, CCLXIV)by Cynthia Skenazi

250 COMPTES RENDUS

L'examen des allusions politiques qui ponctuent le recueil de reperes chronologiques 6pars ne parait pas non plus tres determinant quant aux ten dances evangdliques du poete. L'auteur tente d'6tablir un lien entre l'exp6 rience atomisee de l'6chec amoureux et la dissolution d'un monde regi par des passions incontroldes. En ce sens, les vues politiques de Sceve seraient a rapprocher des pr6ceptes d'Erasme ou de Bud6, hostiles a toute forme de guerre et prompts a ddnoncer l'avarice des puissants. Le cas de Frangois ler, vainqueur b6ndfique de la Savoie, dchapperait partiellement a la regle, encore que les vertus du souverain soient c6l6brees avant tout sous l'angle de

l'utopie (dizain 255). Enfin, le Lyonnais Sceve a l'instar d'Erasme de Rotter

dam, apparait comme un champion du nationalisme culturel, precurseur des

injonctions de la Deffence et Illustration de la langue frangoyse. Ces remar

ques, ainsi que toutes celles qui ont trait au lien entre la subjectivite de l'expd rience amoureuse et la perception de l'histoire, situent l'ensemble du chapitre dans un rapport assez marginal avec l'objectif avou6 de l'ouvrage.

On s'en rapproche davantage avec le dernier relais de l'enquete, inscrit sous le signe des vertus theologales, Foi, Esperance et Charit6. En face des

6pigrammes c616brant la foi de l'amant inconditionnellement fix6e sur l'< objet de plus haute vertu , r6capitulant les sursauts d'une esperance invincible, ou exaltant les vertus sacrificielles de l'amour, Cynthia Skenazi

aligne A l'envi les paraphrases pauliniennes de Marguerite de Navarre, d'Erasme, de Brigonnet consacrdes a l'une des trois vertus. Une fois encore, la question se pose: une simple mise en parallele de deux textes, fut-elle fon d6e sur un vocabulaire commun, voire 6tayde par des considerations histori ques plausibles, suffit-elle a determiner leur connivence profonde?

On aura dejA saisi, au fil de ce r6sume, les faiblesses mdthodologiques qui hypothequent les r6sultats de cet ouvrage, au demeurant bien document6 et

agreablement 6crit. La fdconditd, ou du moins l'opportunit6 d'une demarche

critique depend dans une large mesure, on le sait, de la nature des questions pos6es a un texte. Or il semble manifeste, par exemple, que la projection des vertus theologales n'eclaire en rien les alternances de la confiance et du dou ble, de l'esperance et du d6senchantement qui rythment le parcours scevien. Ces avatars de la psychologie amoureuse relevent clairement de l'hdritage pdtrarquiste. Qu'il y ait quelques analogies de surface entre l'attitude de l'amant et la demarche du croyant n'entame en rien l'dvidence de leur dispa rite fondamentale. Point n'est besoin d'une longue experience en la matiere pour sentir qu'il s'agit en l'occurrence de registres tres differents.

A cette premiere reaction de critique <dmpressionniste , Cynthia Skenazi

objectera avec raison (p. 10) que les auteurs du XVIe siecle ont coutume de superposer des discours qui nous paraissent incompatibles. On la suivra de bon grd sur ce point, tout en attendant d'elle une preuve vraiment convain cante de la presence du discours paulinien

- ou chrdtien - dans la dense texture du canzoniere lyonnais. Qu'a-t-elle a nous proposer? La maigre glane de quelques coincidences verbales assortie d'une sdrie d'attitudes intellectuel les ou morales qui relevent du lieu commun bien avant de suggerer l'adhesion A une ligne thdologique precise. Est-il vraiment besoin de m6diter saint Paul pour s'opposer A la guerre, c616brer les bienfaits de la retraite ou revendiquer la comp16mentarit6 du corps et de l'esprit? Pour ce qui est des approches

This content downloaded from 91.213.220.103 on Sat, 28 Jun 2014 12:13:07 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 5: Maurice Scève et la pensée chrétienne, (Travaux d'Humanisme et Renaissance, CCLXIV)by Cynthia Skenazi

COMPTES RENDUS 251

textuelles plus precises, leur valeur de preuve repose sur les modalites de la comparaison entre les textes.

A cet dgard, la spontandit6 tres intuitive de l'auteur aurait parfois gagn6 a se soumettre a la necessite prosaique de quelques verifications d'usage. Par

exemple, l'interpretation des cmortz renouvelees sur laquelle Mme Skenazi fonde sa lecture de la Delie comme poeme de la conversion pourrait bien ne

reposer en definitive que sur une inadvertance. Meme si, conform6ment aux

quatre valeurs de renouveler mentionnes par Huguet, ce verbe-clef traduit une id6e de renaissance, il est, au vers 3 du huitain initial, explicitement asso cid au substantif mortz: a Mais bien les mortz, qu'en moy tu renouvelles. Cette metaphore des <mortz renouvelees , ou successives, pour designer les tourments de l'amour suppliant est un topos largement atteste de la lyrique petrarquisante. Rien ne permet en revanche d'y greffer l'idee d'une r6g6nd rescence du sujet par la mort, et cela parce que la syntaxe pour une fois lim

pide de ce vers veut que le complement d'objet de renouvelles soit les mortz, et non le je po6tique. Ce seul constat dbranle singulierement l'hypothese d'une D6lie a la fois r6demptrice et tentatrice, dont l'action salvifique passe par les effets mortiferes des obstacles qu'elle oppose a son amant.

Si elle se reclame a plusieurs reprises d'une approche intertextuelle, Cynthia Skenazi manque parfois de rigueur dans l'examen des indices. Il lui arrive trop souvent de s'attacher a un terme isold auquel elle associe, par une sorte de reaction en chaine, toute une serie de textes au terme desquels on ne renoue que malais6ment avec l'objet initial de la demonstration. Le cas du genevre de la derniere epigramme illustre bien ce proc6d6: l'arbre

symbole de l'immortalit6 associd a la flamme renverrait, selon l'auteur, a

l'episode du buisson ardent, ce qui lui permet d'interpr6ter ?le cheminement douloureux de l'amant vers la redemption (p. 42) comme une marche vers la Terre promise, en meme temps qu'elle explique la teneur du dizain conclu sif a l'aide du c6lebre c Mort, ou est ta victoire? de la premiere 6pitre aux Corinthiens. Mais ce n'est pas tout: ce meme ?genevre revient au chapitre suivant ou il d6signe le viatique divin dans lequel l'amant puisera les ressour ces de sa perseverance: l'intertexte biblique est cette fois-ci le r6cit du livre des Rois (3, 19) dans lequel le prophete Elie, assis sous un genet, est recon forte par un ange. Les incertitudes de la botanique auront au moins eu le

mdrite de favoriser en cet endroit le principe de la lecture plurielle! Au-dela de cette b6vue mineure, c'est l'arbitraire des associations qui nous parait ici discutable.

Qui dit intertextualite suggere par ailleurs une familiarit6 avec un corpus textuel en principe illimite. Il est tout a fait normal qu'une selection s'impose en fonction de l'orientation particuliere d'une recherche. Il n'en reste pas moins que, meme s'ils figurent parmi les ouvres les plus diffuses, les textes

evoquds par Cynthia Skenazi comme cr6pondants de la Delie n'6puisent de loin pas toutes les nuances de l'dvangdlisme. Il y a sans doute autant d'arti fice que de commodit6 A r6duire Erasme A l'Enchiridion ou A l'Encomium

Moriae, Bud6 au De Transitu et Marguerite au Miroir de l'Ame pecheresse. Dans quelle mesure est-il justifid, en outre, de repertorier ces auteurs sous une meme rubrique? Occasionnelle ou fondatrice, leur commune r6fdrence A saint Paul reussirait-elle A nier tout ce qui par ailleurs les s6pare? L'autre

This content downloaded from 91.213.220.103 on Sat, 28 Jun 2014 12:13:07 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 6: Maurice Scève et la pensée chrétienne, (Travaux d'Humanisme et Renaissance, CCLXIV)by Cynthia Skenazi

252 COMPTES RENDUS

question qui se pose est naturellement celle des relations effectives du poete de la Ddlie avec ces auteurs. Que les figures de proue de l'humanisme aient 6t6 amplement publi6s a Lyon, en meme temps qu'y florissaient les editions de 1'Ecriture et des commentaires pauliniens, n'est plus a demontrer. En

revanche, a-t-on d6cel6, dans la production scevienne, outre le fugitif indice du dizain 305 mentionnant la disparition d'Erasme et peut-etre de Bud6, le

t6moignage formel d'un quelconque interet pour le courant 6vangelique? C'est peut-etre par ce genre qu'il aurait fallu commencer.

Fribourg/Suisse. Simone de REYFF.

Paul ARDOUIN, Pernette du Guillet, l'Heureuse Renaissante. Miracle de l'Amour, de la Lumiere et de la Podsie, Paris, Nizet, 1991, 79 p.

Reflet d'une meditation libre sur les destins conjuguds de Maurice Sceve et de Pernette du Guillet, cette monographie agr6ablement illustr6e n'a pas les pretentions d'une recherche erudite. On ne saurait par consequent consi derer d'un cil trop sourcilleux certains partis-pris de l'auteur, a commencer

par sa tendance A combler les vastes lacunes de la biographie de la po6tesse au moyen d'616ments thematiques emprunt6s a son oeuvre. Assimilde sans l'ombre d'une reserve A l'inspiratrice de la Delie, Pernette apparait dans ces

pages a la fois comme l'amante fascinde par la stature intellectuelle de Sceve et comme la pretresse platonicienne soucieuse de transcender les dlans de la chair pour entrainer le poete au seuil de l'immortalit6. Paul Ardouin convie son lecteur a une approche essentiellement thematique des textes. Tout en

replagant les deux poetes dans le climat de la Renaissance lyonnaise, il ne

signale guere qu'en passant les modeles littdraires qui president a leur cr6a tion. Sa lecture traduit surtout les resonances qu'dvoquent, dans son propre imaginaire, des images ou des motifs dont il ne se preoccupe pas trop de

d6gager la valeur topique. Cette immediatete du regard tranche un peu avec la maniere actuelle, plus circonspecte et plus distante, d'envisager les memes textes. Malgr6 ces reserves, cet opuscule, dont la vocation est avant tout d'introduire le grand public A un pan de la tradition littdraire trop exclusive ment r6serv6e aux sp6cialistes, garde sa raison d'etre. Un choix de textes tires de l'6dition Graham des Rymes de Pernette du Guillet complete heureuse ment cette initiation. On aurait pu cependant attendre une reproduction plus correcte des poemes: ajoutdes aux irregularit6s du texte principal, les nom breuses coquilles qui d6parent cette anthologie tranchent curieusement avec le souci esthdtique

- papier glace, lettrines - qui distingue la facture de

l'ouvrage.

Fribourg/Suisse. Simone de REYFF.

Barbara MARCZUK-SZWED, L'Inspiration biblique dans l'euvre de Margue rite de Navarre (poesie-thdatre), Cracovie, Towarzystwo Autordw i

Wydawc6w Prac Naukowych <UNIVERSITAS , 1991, 183 p.

This content downloaded from 91.213.220.103 on Sat, 28 Jun 2014 12:13:07 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions