114
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Medievales - Num 1 - Janvier 1982.pdf

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UNIVERSITE

PARIS VIII

^

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MEDIEVALES

Revuesemestrielle

ubliée

avec le concoursdu Centre e Recherche e

l'Université

e

Paris

VIII.

COMITE

DE REDACTION

^

| ^

François-Jérôme

EAUSSART

JVi

H

I :

a¿-_

-

£

Bernard

ERQUIGLINI

ŽĒšNļt ¡I

Q

itāļi

Orlandode RUDDER ļļgjV jļ JIm^Ë

F

rançois

J

AQUESSON

mot*

M

|n^ļļļ^^^^g

DIRECTEUR

DE PUBLICATION

Orlando

de RUDDER

Le ontenuesrticlesubliésara evue'engageueeursuteurs.

Le uméro

particuliers

30,00Biblio.,

nstituts

40,00

.

Abonnements2numéros

particuliers

50,00,

ibl.nstituts70.00

Les

èglements

ibellés'ordre

e

'agent

omptable

e 'Université

e

Paris

III

Publication

ed..CP

13745

Parisontadresser

MEDIEVALES

Centre

e echerche

niversité

arisID

2,

medeiaiberté

3S26aint-Denis

edex2.

Lesmanuscrits,actylographiésux ormesabituelles,oiventtre

envoyés

Orlandoe UDDER

13.

assage

atbois

75012aris

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SOMMAIRE

Page

EDITORIAL

i

BELE

AIGL ENTINE

:

narration

t

déologie

ans

es

chansonsde toile

François-

érôme eaussart

.

.

.

LE

DESORDRE

ET LA

STRUCTURE

:

Syllabation

médiévale

François

Jacquesson

<s

MASS MEDIA ET MOYEN AGE :

à

propos

du

film

«Excalibur»

François-Jérôme

eaussart

U

La version

de

LA VIE

DE

SAINTE

MARIE

L'EGYPTIENNE

Mise en

prose

et catéchèse

Orlandode

Rudder

W

L'ARCHITECTE,

L'EQUERRE

ET LA

GEOMETRIE

INSTRUMENTALE AU MOYEN AGE :

Analyse

u

plan

de la

Cathédrale

e Reims

Léonard

Legendre

t

Jean-Michel Veillerot

4K

UNITES

DE

COMPTE

ET

ESPECES

MONNAYEES AU MOYEN AGE

Lucien G llard

K

LES NOTATIONS

MUSICALES

AU MOYEN

AGE

Annie

Dennery

Edition e texte

DE L'ENFANT

QUI

FU REMIS AU SOLEIL

Orlando

de

Rudder

MM

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EDITORIAL

1faut avouerqu'il se passe quelque chose ďétrange. Nous

assistons

'une

part

à un

renouveau

des études

médiévales

des

travaux

nouveaux,

plus compréhensifs,

es éditions

plus

abordables,

une

popularité,

emble-t-il

roissante.D'autre

part,

ne curieuse

tagnation,

ommeun obstacle

ntre

es initiatives e

la recherche

t ce

qui

demeure

a

vérité

ratique

du savoir

ce

que

«

es

gens» pensent,

ce

que

la connaissance

ordinaire

retient,

ou en

l'occurencene retient

as

;

enfin,

'irritant

ontraste ntre

es idées

reçues,

es

préjugés,

es

projectionsdéologiques

dont e

moyen ge

est

encore

fréquemment

'objet,

et

tout

'effort

emarquable

dont

l

est le

seul

sujet,

notre

apport

modulé

lui,

'enjeu

épistémologique.

Que

se

passe-t-il

Le

Moyen

Age

est-il

i

lointain,

i

différent,

i

distant,

qu'il

soit finalement

naccessible?

Autant dire

oui,

d'une

certaine

açon.

Une

multitude

e

ruptures

dont

'organisation

même

est

passionnante

nous

séparent

de lui.

Plus nous

l'observons,

lus

nous devons

onstater

'ampleur

de la

différence,

oins

d'ailleurs

dans

le détaildescoutumes ui sont uelquefois, neparune,venuesusqu'à

nous,

que

dans

l'ordination

omplexe

de l'ensemble.

Et de nouveau

ci

la

question

rebondit cette distance radicale

nous

impose-t-elle

e

percevoir

e

Moyen Age

comme

un

système,

un

monde

clos,

3

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recomposable,

eut-être,

mais au

fond nintéressant bien défini n

effet,

aisfini

Ce seraitcroire

ue

rien

n'intervient

e

nous dans ce

que

nous

pensons,

inon

l'objet

de nos

pensées

: la

vérité

du

Moyen

Age,

ne

fut-elle

bordable

que par

une

systématique

tructurale,

'élaboration

de

schémas,

e

pourrait

tre

ue

le

déroulement

n ui de

notre érité n

train

de

se faire.

Si une

définition

u

Moyen Age

comme de

notre

rapport

lui est

impossible

priori,

lors,

'écartement

ù

on

le

tient,

cette

distance

il

se

place

devient

n

sujet

essentiel

de la réflexion

contemporaine.

Le

MoyenAge

estainsidevenu, omme e montrent'ailleursde

belles

publications

récentes,

n

horizon

paradoxal.

Il

est

en

même

temps

nabordable

et

nous-mêmes,

la

fois

'Europe

et

la Nouvelle

Guinée.

Ce

détour

n

lui

de

nous-même

rend

toute

sa

force

i

nous

avouons

que

l'édifice

conceptuel

rêvé

par

la

Renaissance

est

devenu

chancelant

le

latin

n'est

plus

qu'une

langue

rare,

e

grec

ancien,

un

exotisme,

'hébreu

presque

un

défi

partisan.

Complémentairement,

l'entreprise

olonialiste

morcée

au

XVe

siècle

change

de

forme,

e

dialogue entre les continentscherche aujourd'hui une nouvelle

souplesse.

Aussi,

cet

«

Age

Moyen

devient-il

e

lieu

exemplaire

une

reflexion

ur

nos

sociétés

t

eur

diversité.

Les

revues

raditionnellement

évolues

à

l'étude

du

Moyen

Age

semblent

avoir

suivi

le

curieux

parcours

du

terme

«philologie».

Caractérisant,

l

y

a

un

siècle,

a

curiosité

cientifique

l'intérieur

u

monde ittéraire,e mot,peu à peu, n'a plus désignéque l'étudedes

faits

de

langue.

Aussi,

e

champ

reste-t-il

ibre,

ujourd'hui,

our

une

perspective

élargie.

Déplorant

que

les

etudes

non

strictement

linguistiques

e

soient

vu

renvoyées

ers

d'autres

lieux

d'expression,

MEDIEVALES

se

propose

de

rassembler

es

interrogations

iverses

que

suscite

e

Moyen

Age.

Le

public

ne

s'en

trouverait-il

as

élargi,

ui

aussi?

MEDIEVALES

ne

vient

pas

maintenant

roposer

une

nouvelle

vérité

une

vision

moderne»

u

Moyen

Age

ne

peut

être

que

plurielle

et

nous

pensons

u'une

revue

st,

par

sa

spécificité,

n

moyen

rivilégié

de

rassembler

es

études

rop

ouvent

ispersées,

'échanger

es

points

4

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de

vue,

d'offrir

ne

tribune

oujours

lus

vaste

des

questions

dont

on

perçoit

e mieux n

mieux

la fois a

singularité

t a

présence.

Nos

pages

serontdonc ouvertes ux travaux es

plus

variéset la

tonalité

doptée

dès

ce

premier

uméro

ente

e refléter

ettediversité.

Nous

désirons

ue

la

notionde

pluridisciplinarité

omniprésente

dans bien

des

discours,

mais si

peu

pratiquée

-

prenne

ci tout son

sens. Nous

avons,

en

conséquence,

délibérément

hoisi a

publication

d'articles

rovenant

'horizons

rès

différents

t dont a

technicité

u la

forme

ourront

eut-être

urprendre.

ne

meilleure

ppréhension

e

l'époque

médiévale

asse,

pensons-nous,

ar

cette

luralité.

Qu'on necherche oncpas dans lespagesqui suivent neunitéde

ton

autre

que

celle

qui

peut

placer,

côte

à

côte,

des chercheurs

interrogeant,

partir

du

champ

qui

leur

est

propre,

une

période

capitale

de

notre

istoire.

Cette

volonté

pluridisciplinaire

'aurait

pas

de sens

sans

une

ouverture

en

direction

de

collaborateurs

qui

ne seront

pas

obligatoirement

es

chercheurs

onfirmés.

'originalité

de

MEDIE-

VALES

réside

ussi

dans

ce

fait.Les

jeunes

chercheurs,

ui

voient eurs

travauxscrupuleusementubliés dans les archivesdes Universités,

savent

bien

l'intérêt

'une

revue

qui

leur

donnerait

ne

voix,

t

à leur

recherche

n sens.

La diversité

des

horizons

fait

la

richesse

des

rencontres.

MEDIEVALES

se

veut

le

lieu de

cette

convergence.

on

Comité

de

Rédaction

ait

ppel

aux

compétences

es

plus

variées

La

Rédaction

5

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François-Jérôme

Beaussart

BELE

AIGLENTINE

narration et idéologie

dans

les

chansons

de

toile

a

pièce

intitulée

ele

Aiglentine

ait

partie

d'un ensemble e

textes

ppartenant

la

catégorie

es

«

chansons

de toile ou

«chansons de femmes».Ces

petits

morceaux,

omposés

en

vers

écasyllabiques,

nt té

retrouvés

ans

des manuscrits u

XlIIe siècle. Bele

Aiglentine

par

exemple,

e trouve

nsérée

dans le

Guillaumede Dole

de

Jean

Renart.Leur

point

commun st de mettre

en

scène des

eunes

femmes

u

jeunes

filles

la

place

des mâles héros

«au vis

cler»

traditionnellement

mniprésents

ans les

pièces

épiques.

Ces

textes,

arfois urprenants,

nt

été

pendant ongtemps

ne

pomme

de discorde

parmi

es

médiévistes.

es

uns

les

considérant

omme a

trace d'une formepoétique médiévaleoriginale, ssue de la poésie

épique

les autres efusant

y

voir

utre

hose

que

de

simples astiches

tardifs,

ontemporains

es

romans

ourtois,

t donc sans

ntérêt

1

.

Bien

que

la datation

précise

de

ces

chansons ne

soit

pas

sans

importance

dans

la mesure

où la

coïncidence

de

celles-ci

vec la

poésie lyrique

eur ôterait

toute

originalité

ar

rapport

ux thèmes

traités

,

l'étude

ici

proposée

ne se

situe en

aucun

cas dans

cette

perspective

istoriciste.

'est

au contraire

n

parti

pris

volontairement

(1)

-

On

peut

ire 'écho e

ces

querelles

u début 'un rticle e

Raymond

JOLY

Les

Chansons 'histoireansRomanistisches

ahrbuch.

2,

1961,

p.

51-56.

6

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synchroniqueui gouvernera

a lecture

e Bele

Aiglentine.

Ce

texte

narratif

onstitue,

e

fait,

une

unité

signifiante u'il

est

possible

de

considérer n tant

que

telle,

n

laissant

de

côté,

pour

une

fois,

es

problèmes

elatifs son

établissement,

son authenticitét à sa

datation. e

qui

retiendra vanttoutnotre ttention

'est

Y

histoire

ue

raconte

ettechanson. Histoire

ui

n'est

pas

insignifiante

t dont la

mise

n œuvre

mérite

u'on

s'y

attache utrement

ue

de

façon

llusive.

La version

etenue,

t sur

aquelle

porte

'analyse,

st celle

établie

par

Paul

Zumthor

ans son article a

Chanson

de Bele

Aiglentine

2).

I

Bele

Aiglentine

n roial chamberine

devant a dame cousoitunechemise,

aine n'en sot mot

quant

bone

amor

l'atise.

or

orrez

a

conment

a

Bele

Aiglentine

sploita.

II

Devant sa dame cousoit

et si

tailloit;

mes ne

coust mie

si

com

coudre

soloit:

et

s'entroublie i se

point

en son

doit,

la soe mere mout

tost 'en

aperçoit.

or

orrez

a

conment

a

Bele

Aiglentine

sploita.

III

«

Bele

Aiglentine,

effublez

o

sorcot,

je

voil

veoir

desoz

vostre

ent

cors.

»

«

non

ferai,dame,

la

froidure st

a morz.

or

orrez

a

conment a

Bele

Aiglentine

sploita.

IV

«

Bele

Aiglentine,

'avez

a

empirier

que

si

vos voi

pâlir

et

engroissier?

«

ma douce

dame,

ne

le

os

puis

noier:

je

ai ame

un

cortois

oudoier,

le preuHenri,qui tantfet proisier.

s'onques

m

amastes,

aiez

de moi

pitie.

or

orrez

a

conment

a

Bele

Aiglentine

sploita.

V

«

Bele

Aiglentine,

os

prendra

l

Henris?

»

«

ne

sai

voir,

dame,

car

onques

ne

li

quis;»

«

Bele

Aiglentine,

r

vos

tornezde ci.

tot

e

li

dites

que

ge

li

mant

Henri,

s'il

vos

prendra

ou

vos

era einsi.

»

«

volentiers,

ame,

»

la

bela

respondi.

(2)

-

Travauxe

Linguistique

tde

Littérature

8, 1,

1970,

p.

25-337.

7

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or

orrez

a

conment a Bele

Aiglentine sploita.

VI BeleAiglentine 'esttorneede ciet est venue droit TostelHenri.

Ii

quens

Henris

se

gisoit

n son

lit.

or

orrez

a

que

la

bele

li

dit

or

orrez

a

conment

a

Bele

Aiglentine

sploita.

VII

«

Sire

Henri,

velliez

vos

ou dormez?

ja

vos

requiert

Aiglentine

u vis

clerc

se

la

prendrez

moullier t a

per,

«

oil

»

dit Henris

«

one

oie

n'oi

m s

tel.»

ororrez a

conment a

Bele

Aiglentine

sploita.

VIII Oit

le

Henris,

molt

oianz

en devint:

il

fet

monter

hevaliers

rusqu'a

vint;

si

enporta

a bele en

son

païs

et

'espousa,

riche

ontesse n fist,

grant

oie

en a

li

quens

Henris

quant

Bele

Aiglentine

.

Le

thème

récurrant

e

ces

textes

onsiste n

la

description

'une

jeune

femme

ccupée

des

ouvrages

omestiques

travaux

e

couture

en

général,

'où

le nom

donnéau

genre

en

train

de

penser

son

ami

absent

3).

La

chansonde

Belç

Aiglentine

ntre

donc

tout

à,

fait

dans

cette

atégorie

i

on

en

uge

par

les

trois

premiers

ers

de

la

première

strophe

ui

introduisente

récit

une

fille

qui

coud

devant

a

mère t

aime en

secret.

ette

trophe

élimite

'ailleurs

parfaitement

e

que

les

sémioticiens

éfinissent

omme

situation

nitiale :

en

général

une

situation

onflictuelle

u

de

déséquilibre

ui permet

la

narration

e se

mettrenplaceet de progresser.n effet,outtexte stainsienvisagé

comme la

résultanted'un

certain

nombre

de

transformations e

contenus

émantiques,

e la

situation

nitialeà

une

situation

inale.

Bele

Aiglentine

onstitue

cet

égard

un

ensemble

discursif

ohérent

ce

qui

n'est

pas

forcément

e cas

de

toutes es

chansons

de

toile

-

qui

déploie,

dans

ses

huit

trophes,

ne

histoire

e

posant

aucun

problème

(3)

-

Il va

de soi

que

a

délimitation

e

cette lasse

st

elle

ussi

'objet

e

discussionsiverses ous

envoyons

ce

propos

l'étude

e

Paul

ZUMTHOR

{Essaidepoétique édiévale,euil, 972, p. 64-167)ui voqueapossibilitée

définir

e

façon

igoureuse

a

classe

es

hansonse

toile

partir

'une

lassifica-

tion

e eurs

trophes

nitialest

des

hèmes

arratifs

u'elles

éveloppent

t

celle

deM.

ZINK

Les

Chansonse

toile,

hampion,

977,

aris).

8

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de

lisibilité

quant

au sens.

Histoire

parfaitement

nterprétable

n

elle-même t ne nécessitant

u'un

minimumde recours un

savoir

extra-textuel.isons une connaissance lémentaire

u vocabulaire t de

la

syntaxe

de l'ancien

français.

Nous

nous

placerons

donc

volontairementans

la

position

u lecteur

moyen

t

non

dans celle du

médiéviste

yant

derrière ui

tout un

appareil

critique.

Position

qui

permet

envisager

e texte ous un

angle

nhabituel.

Nous avons

procédé

à un

découpage

de la chanson en

trois

séquencesprincipales

-

première

équence, trophes

à 4

;

-

deuxième

équence,

trophes

et 6

;

- troisièmeéquence, trophes et 8 (4).

Première

équence

La

faute

C'est

parce

qu'elle

coud

maladroitement t

qu'elle

finit

par

se

piquer

e

doigt

qu'Aiglentine

ttire 'attention

e sa

mère. Celle-ci

ui

ordonne

mmédiatemente se

dénuder.

Aiglentine

efuse,

rétextant

e

froid,

mais ne

peut romper

a

perspicacité

e sa

mère

ui,

constatant a

pâleur,

en déduitaussitôt

qu'elle

est enceinte.

Aiglentine

init

par

avouer

u'elle

aime un

chevalier

omméHenri.

A

priori

les

différents oments e

cette

équence

sonttout à

fait

surprenants,our

utant

u'on

les

interprète

ans l'ordrede la

logique

courante.

'enchaînement es actions

paraît

tout

à fait nvraisembla-

ble. Et la

couture,

ctivité éminine

our

e moins

riviale,

rend

ci,

du

fait e son

traitement

arratif,

n

relief

ien

particulier.

L'ordre

hronologique

es actionsdécrites

st bel et bien celui-ci

Io

Couture

Distraction

Piqûre

au

doigt

*

Injonction

nattendue e

la

mère.

(4)

-

Notre

nalyse

oit

videmment

eaucoup

ux

ravauxe

a

sémiotique

t

particulièrement

ux

recherches

'A.J.

REIMAS,

otamment

n

ce

qui

oncerne

le

exique

e

certains

ermes

onctionnels.

'ouvrage

e

référence

tilisést

Du

Sens

Seuil,

t

plus

récisément

'article

ntitulé

Eléments

our

ne

héoriee

l'interprétation

u

écit

mythique

pp.

185-229.

éanmoins,

l

n'est

as

question

e

tester

ci

a

validité

e

ces

méthodes

ur

ele

Aiglentine

ais

lutôt'utiliseranscelles-cin ertainombreeprocéduresestinéeséclairernenterprétationu

texte

t,

n

quelque

orte,

visualiser

ette

ernière

ar

e

biais e

représentations

formalisées.

eci

pour

ire

ue

nous

ne

prétendons

n

aucun

as

à la

rigueur

théorique

pas oujours

vidente

dont

e

réclament

ertains

émioticiens.

9

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Evidemment,

a

réaction e la

mère

st totalement

ncompréhensi-

ble dans la mesure où elle n'est

pas

la

conséquence logiquement

attendue e

l'événement

ui

l'a

précédée

la

maladresse

d'Aiglentine.

Faudrait-ildonc en conclure

ue

la

pièce

est

incomplète

t

que,

par

exemple,

e

copiste

a omis

de transcrire

n

certain

nombrede vers

Rien n'est

moins sûr. Cette

séquence

est facilement

nterprétable

ès

que

l'on

accorde à l'actionde coudreune valeur

pécifique.

l

s'agit

ci,

très

robablement,

'un

signe

de conformité

la norme ociale. Activité

proprement

éminine ans 'universmédiéval et

dans le nôtre ncore

d'ailleurs.Le faitde mal coudre est

perçu

non

pas

commeune

simple

maladresse,

mais comme e

signe

d'autre chose.

A

proprement

arler,

dans Bele Aiglentine,l s'agitde la marqued'une déviance.Comment

d'ailleurs éviter

d'entrapercevoir

es lourdes

significations

ont se

charge

a

piqûre.

Au

demeurant,

elles-ci

n'échappentpas

au

regard

soupçonneux

de la

mère

qui

interprète

ussitôt la

métaphore.

L'incapacité

dans

aquelle

se trouve a

eune

femme

'accomplir

n

acte

aussi

marqué

socialement

émoigne

de

sa mise à

l'écart.

Le

trouble

d'Aiglentine

st

directementraduit ans

ce sens

par

la

mère

qui

situe

parfaitement

'origine

de la

maladresse.La

transgression

e

la

jeune

femme st donc d'abord manifestée,ur le plan symbolique, vant

d'être nsuite

onfirmée,

ais

seulement ans un second

emps, ar

es

symptômes

hysiques

e la

grossesse.

a couture

emplit

inalementa

fonction

d'une

épreuve.

De

même

que

le mauvais

chevalier sera

forcément

ncapable

de se

battre

correctementt sera

vaincu

dans le

jugement

e

Dieu,

la

mauvaisefemme e

sait

plus

coudre t se

pique

le

doigt.

Marque signifiant

a

félonie t

reconnue omme elle

par

a

mère,

véritable

représentante

e l'ordre et

gardienne

de

la

loi

qui,

logiquement,

va

ordonner à sa fille de se

déshabiller.

Simple

confirmation

e l'évidence

destinée révéler e

façon

ncontestablee

traître

l'ordre ocial

qu'est

devenue

Aiglentine.

Ce

qui

vient 'êtredit

peut

être

eprésenté

e la

façon

uivante

I.

Fonction

déceptive

Epreuve

=

Couture

i

Défaite

=

Mal

coudre

1

Conséquence

=

Se

piquer

le

doigt

(

Marque

)

10

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II. Révélation

Reconnaissance

de la

marque

=

Intervention

e

la

mère

i

Déshabillageordonné

i

(5)

Déshabillage

refusé

i

Conséquence

=

Révélation

du traître

Rupture

de l'ordre

social

Manque

posé

Aiglentine

emplit

onc,

à Tissue de cette

séquence

initiale,

a

fonction

e traître

ar rapport

l'univers

déologique ue

meten

place

la narration et dont la mère paraît bien être la représentante.

Parallèlement

la

transgression

e

l'ordre

ocial

s'instaure

e

manque,

si

l'on

veut

bien considérer

ue

rien,

ce moment

u

récit,

n'indique

qu'Aiglentine

oit imée

du

preu

Henri.

Deuxième

équence

La

messagère

e la loi

A la

question

e sa mère

ui

s'inquiète

de savoir

i le

comte

Henri

va l'abandonner ans cetétat,Aiglentine épondqu'elle n'en sait rien

car elle

ne

le

lui a

pas

demandé.

Sa mère

ui

ordonned'aller sur-le-

champ

rouver

on amant

find'obtenir

e sa

part

une

réponse récise.

Aiglentine

e rend ussitôt

la demeure

'Henri.

Cette

séquence

amène

donc une série d'éléments

nouveaux

par

rapport

la

première.

'information a

plus importante

éside,

bien

sûr,

dans e

discours

ue

tient

a mère sa

fille.

Celle-ci

eçoit,

n

effet,

l'ordre

d'aller trouver

on amant

afin

de lui transmettren

message

C'est donc a mère ui parlera Henriparl'intermédiaire'Aiglentine.

Il

s'agit

en

quelque

sorte

de

l'établissement

'un contrat ntre

es deux

personnages

t

l'acquiescement

e la

fille,

lairement

ignifié

u vers

30: «

Volontiers

dame»,

va faire

subir à cette dernière

une

transformation

ondamentale ur le

plan

narratif. lle va

devenir,

elle-même,

orte-parole

e l'ordre

qu'elle

a

transgressé,

erdant

insi

très

vraisemblablement

a

qualification

e

«traître»,

our

en

acquérir

une

autre,

proche

de celle

du

«héros»

u,

plus

précisément,

u

«héros-

victime». lle se trouve ès cet instantnvestie 'une mission se faire

(5)

-

Ces

sous-fonctions

orrespondent

robablement

ce

qu'on

ppelle

ne

«

preuve

lorifiante

nversée

GREIMAS

op.

it.,

.

200

.

11

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reconnaître

ar

Henri,

e

qui

revient

réintégrer

'univers

déologique

d'où sa faute 'avait exclue.

Le

message

de la

mère fait donc

figure

d'adjuvant

et

c'est

nantie de celui-ci

qu'Aiglentine

a s'en

aller. La

chansonnous faitdonc assister ci à un

spectaculaire

processus

de

réintégration

u

personnage

t à un

transfert

e

la

notion e

culpabilité

qui

passe implicitement Aiglentine

son séducteur. a

jeune

femme,

en

acceptant

e mandement

e sa

mère,

refuse,

n

réalité,

d'assumer

plus longtemps

a

responsabilité

e la faute

elle

n'est

plus

que

la

malheureuse ictime 'un mauvais

chevalier ublieux

de

son devoir

t

c'est

pour

e

lui

rappeler u'elle

va aller e retrouverhez

ui.

La

revendication

e libertéet

d'indépendancepar

rapport

ux

normesmorales dmises ue semblait nduire edébutde la chanson, t

dont

'extraordinaire

éponse

ď

Aiglentine

u

vers

26 :

t

Ne sai voir

dame car

onques

ne li

quis

*

était

peut-être

ne

manifestation,

araît

n

fin

de

compte

totalement nexistante u

tout

au moins difficilement

tenabledans l'univers

déologique

mis

en

place par

la

narration. n se

trouve

rès itedevant ne situation ormale si

l'on

peut

dire

I.

Contrat

ļ

Mandement

de la

mère/Acceptation

e la fille

II. Epreuvequalifiante

Epreuve

consultative

dialogue

mère/fille)

^1

Conséquence

=

Réception

de

l'adjuvant

(discours

de

la

mère);

>'

Qualification

du héros

III.

Disjonction

(Départ d'Aiglentine)

On

remarque 'après

ce

schéma

e

parallélisme

es

fonctions

et I

par rapport

celles de

la

première

équence.

A

la fonction

fauteet

marque corresponda fonction contrat . A la fonctionrévélation u

traître»

orrespond

ellede

«

qualification

u

héros».La

transformation

de ces fonctions

'opère

au

moyen

'une

ellipse

narrative

emarquable,

renvoyant

rès

probablement

un

implicite

xtra-textuel

ui,

comme

n

l'a

soulignéplus

haut,

ne rend

possible

a

poursuite

du

récit

qu'à

ce

prix.

Nous

nous bornerons

cette onstatation

'évidence

ui

met,

bien

sûr,

en cause les conditionsde

production

de

ce

type

de récit et

notamment'auditoire

qui

il

était

destiné

our

utant

qu'on

considère

commenégligeable'origine ociale- bienstéréotypéel estvrai- des

personnages

e

la chanson.

12

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Séquence inale

La

réintégration.

Aiglentine

veille

Henri

et lui

transmet e

message

de sa

mère.

L'amant

répond

ffirmativement,

nlève a

belle,

'épouse

et en faitune

riche

omtesse.

Dans ces deux

strophes

ontdonc se résoudre es

questionsposées

dans

es

précédentes.

a structure

arrative st tout à fait

classique

et

l'effet e

suspense

est maintenu

usqu'au

vers 41.

L'entrevueentre

Aiglentine

t

Henri

boutit,

d'une

part,

la

liquidation

du

manque

:

l'amour d'Henri

est

évoqué

de

façon

brève

mais

explicite

u vers42 :

f

Oil

dit

Henris one

oie

n o/

mes

tel

# d'autre

part,

la

récompense

u

héros aSi emportaa bele ensonpaïs/etVespousa riche ontesse n

fist.

Néanmoins,

our

n arriver ce

résultat,

l

a fallu

que

la

narration

transforme

ncore ne fois es

contenus

émantiques

ntérieurs. e bref

dialogue

ntre

Aiglentine

t son ami est

e lieu où

se focalise e

récit t

dont

dépend

e

sortde la

jeune

fille.

Qu'Henri

ne la

reconnaisse

as,

et

elle

demeurera e

héros-victimee la

séquence précédente.

Henri est

donc

encore

à

cet instant

du récit un

opposant-traître.

a

réponse

affirmativestseuleapteà luipermettre sontourde réintéger'ordre

social. Bien

plus,

cette

réponse ignifie

videmment

our

Aiglentine

e

passage

d'un

statut

pour

e moins

ambigu

-

elle est

victimemais

sa

faute

emeure à une

position

on

équivoque

amour

partagé

t

donc

liquidation

du

manque posé

au

début. Ce

dialogue peut

en

fin

de

compte

tre

nterprété

omme

un

combat

imilaire

ceux

auxquels

on

assiste

la

fin

de certains

ontes.

l

s'en

différencieeulement

ar

le fait

qu'il s'agit

d'un

combat

ymbolique

uisque

verbal.

Au

demeurant,

elui-ci

ne suffit

pas

car le

problème

de

la

transgression

ontinue

'exister.

C'est là

que

la

strophe

inale 'inscrit

parfaitement

ans la

logique qui

préside

à ce

texte. Henri

emmène

Aiglentine,

épouse

et en

fait

une

comtesse

Le

mariage,

t lui

seul,

est

en effet

pte

à

permettre

a

réintégration

omplète

de la

jeune

femme

dans

'ordre ocial.

Cettedernière

trophe

'est donc en

aucun cas une

redondance e la

précédente.

l

faut

que

la

réintégration

'opère

à deux

niveaux e

signification

niveau

ndividuel

t

niveau

ocial.

Le

premier

n'étant

as

envisageable

ans e second.

La

séquence

finale

peut

donc

se

présenter

omme uit

13

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I.

Epreuveprincipale

Dialogue

Henri-

Aiglentine

combat

simulé

1

Conséquence

=

Liquidation du manque (amour

v

explicité)

II.

Récompense

du

héros

Mariage

Henri-Aiglentine

ļ

Conséquence

=

Ordre

social

rétabli

Ce schéma

meten évidence 'ambivalence

u

personnage

'Henri,

traître

t

opposant

dans la fonction. Son

acquiescement,

omme elui

ď

Aiglentine

ans

a

séquenceprécédente,

st

une sorte

de

défaite

ace à

Tordre ocialsymboliséci

par

a eunefemme, orte-parolee sa mère.

Il

n'en

reste

pas

moins

que

son

refus aurait laissé

ces dernières

totalement

mpuissantes.

l

ne

s'agit

pas

d'éliminer

e

traître,

omme

dans

certains

ontes

opulaires,

mais de convaincre elui-ci.

Conclusion Amour ibre u amour

ocialisé

La chansonde BeleAiglentine,nne considérantue sa structure

profonde,

e

réduit,

n

fin

de

compte,

une

description

es

moyens

narratifsmis en

œuvre

pour

passer

d'un

amour caché et considéré

comme

llégitime

un

amour

reconnu et

légitime.

Ce

passage, qui

constitue e

récit

proprement

it,

ne se fait

pas

directement au

contraire,

l

n'est rendu

possible

que par

un

processus

d'établissement

de

rapports

amoureux

socialisés,

sanctionnés

officiellement

ar

la

cérémonie

u

mariage

t

par

'établissement e la

jeune

femme

6).

Ce qui peut ereprésenterous a formeuivante

Amour

caché

ļ

non-matrimoniaux

Rapports

moureux

ļ

*

et/ou

matrimoniaux

Amourrévélé

(6)

-

Cette

emarque,

alable

our

e

texte

tudié,

st

oin

e

pouvoir'appliqueràtouteses hansonsetoile. u ontraire,n ssiste rèsouventans elles-ci

une

dévalorisation

es

iens

matrimoniauxu

profit

es

rapports

moureuxon

socialisés

els

u'amour

ibre

u

dultère.n e

sens ele

Aiglentine

émoigne

'un

grand

onformisme

ar

apport

des

pièces

omme elle

Yzabel u

Bele

Yolanz.

14

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Le

rapport

moureux

non

matrimonial

voqué

dans la

première

séquence

st

rapidement

nvesti e

significations

égatives ymbolisées

par

la

grossesse

Aiglentine témoignage

isible

de

sa

transgression.

Ce

thème,

eu

fréquent,

e retrouve ans une autreversion

roche, ar

certains

points,

de Bele

Aiglentine

il

s'agit

de

Belle

Beatris

pièce

beaucoup plus

longue

puisque,

dans la

version dite

d'Audefroy

e

Bâtard,

lle

ne fait

pas

moins

de

116

vers.

Différence

ssentielle

our-

tant dans

la

mesure où la

belle Beatris

est

mariée,

mais se

trouve

enceinte 'un

autre. La

transgression

ubsistedonc à

la

fin

du

texte

puisque

son

amant

'enlève t

refuse e la

rendre

son

époux

légitime

malgré

es

protestations.

e

texte,

ui

mériterait ne

analyse

détaillée,

est en quelque sorte un anti Bele Aiglentinedans la mesure où les

personnages

ssument

arfaitement

eur

transgression

t font

asser

a

recherche 'un

bonheur

ndividuel vant

la

soumission ux

normes

sociales. La

caractéristique

e

notre

exte

réside dans

une

volonté

de

concilier

es

deux,

e

qui

est

rendu

possible

n

ne

faisant

as

de la

jeune

femme ne

«

mal

mariée».

Il

n'en

reste

pas

moins

que

l'amour

libre

est ici

rejeté

sans

ambiguïté

cela

expliquant

a

qualification

e la

jeune

femme

omme

opposant-traîtreantqu'elle n'a pas accepté e mandement e sa mère

et donc

reconnu

implicitement

ue

son

acte

est

une

faute.

Ce

mandement

era,

par

exemple,

catégoriquement

efusé

par

la

belle

Yolanz à

qui

sa

mère

reproche

vec

véhémence

e

tromper

on

mari

avec

un

eune

chevalier

es

environs,

e

comte

Matthieu

«

Se mes

mariz l'avoit

uré

Et

il

et toz

ses

parentez,

Mais

que

bien

ui

doie

peser

Ne lairai

e

oan

l'amer

7).

»

Bele

Aiglentine

est

donc,

dans

une

certaine

mesure,

un

texte

marginal

ar rapport

ux

autres

puisqu'il

semble

bien

que

le

trajet

uivi

par l'objet-valeur

l'amour

-

doive

passer

par

une

dénégation

de

l'amour

ibre,

u

profit

'une

glorification

e

l'amour

reconnu,

égalisé

par

e

mariage

t seul

apte

à

satisfaire

Aiglentine

?)

et sa

mère.

l

y

a

donc un

accord

complet

ntre

es

aspirations

ndividuelles

u

héroset

(7)

-

Chanson

ele

Yolanz

portant

e

numéro

ix

ans

e

recueil

e

BARTSCH,

à

ne

pas

confondre

vec

une

autre e

même

itre

mais

dont

e

contenu

st

sensiblement

ifférent.

15

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Tordre

ocial.

La formalisatione

ce

qui précède

donne e schéma

uivant

8)

:

Amourcaché

^

^

Amourrévélé

Rapports

¡ Rapports

amoureux

>¡^f_

amoureux

non-matrimoniaux

matrimoniaux

(individu)

(société)

^

>

Relations

d'opposition

=>

Relationsde contradiction

Relationsd'implicationtrajetde l'objet-valeur)

La

mise en

avant

du

personnage

féminin ne

s'accompagne

finalement

tout au

moins

dans ce

texte

-

ni

d'une

quelconque

tentative

de

transgression

ni

d'un

renversement

des

valeurs

communément

dmises à

l'époque.

Aiglentine

e

fait

que

reprendre

son

compte

les

valeurs

chevaleresques

ssumées

d'habitude

par

le

personnage

masculin.

L'évocation

de sa

faute

n'est

qu'un moyen

de

valoriser

'ordre ocial

reconnu

ar

a

collectivité.e

désir t a

sexualité

individuels e sontévoquésque pourêtrerapidement ejetés u profit

d'une soumission

otale ux

règles

tablies.

Sans

vouloir

ntervenir

ans

es

polémiques

uscitées

ar

ces

textes,

il

apparaît

bien

que

ce

qui

précède

est

une

sortede

confirmation

e

ceraines

hèses

oulignant

'archaïsme es

thèmes

éveloppés

ans

Bele

Aiglentine

t

situant

n

conséquence

ette hanson

dans une

antériorité

par

rapport

ux

autres,

aractérisées,

otamment

ar

l'émergence

e la

figure

e

la

mal mariée

voquéeplus

haut.

BeleAiglentine se rattacherait onc plus spécifiquement la

poésie

épique

(9)

alors

que

les

autres

chansons

véhiculeraient

es

valeurs

proches

de la

poésie

lyrique.

Le

syntagme

au

vis cler»

de la

strophe

rappelle

d'ailleurs

out

à

fait a

chanson

de

geste

et le

poète

s'est

visiblement

ontenté

de

1&

transposer

ci

sur un

personnage

féminin.

'évolution

des

thèmes

traités dans

les

chansons de

toile

pourrait

donc

être

considérée

omme le

reflet

d'une

transformation

complète

e

l'esthétique

u

genre,

assant

de

l'épopée

à l'art

courtois,

(8) - A.JGREIMAS,p. it.pp. 76-178tpp. 35-154.

(9)

Avec

autres

ièces

elles

ue

Bele

Doette,

ele

Erembor

t

Gaieté t

Oriour.

16

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et

comme un

signe

de

l'importante

ransformation

es

idéologies

dominantes

e

l'époque,

dans

lesquelles

a

prouesse

chevaleresque

par

définition

pécifiquement

asculine

tend

à

perdre

on

statutde

valeur

uprême.

Toutefois,

es

remarques

générales,

u

demeurant

ort

onnues,

ont

déjà

été

'objet

d'études

de

la

part

de médiévistes

t sortent

onc du

cadre nécessairement

imité

que

sous-entendait

'analyse

d'une

seule

des

chansons

du

corpus

et

dont

a

prétention

e

réduit

une

simple

mise en

évidence

de

la manière

dont

les

idéologies

d'une

période

historique

onnée

gissent

ur

'organisation

'une

structure

arrative.

17

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François

Jacquesson

LE

DESORDRE

ET

LA

STRUCTURE

:

Syllabation

médiévale

I)

Le

gel.

ue la linguistique istorique it été discréditée ar les hypo-

thèses aussuriennesmontre

a

force vec

quoi

une série

d'hy-

pothèse

fructueuses assemble autour d'elle l'attention.

e

pari tactique

de Saussure sur le

signe

(son

arbitraire)

permettait

ertes

d

exclurede

la

linguistique

oute ortede soucis

qui

avaient

d'ailleurs,

en

fait,

leur terrain d'élection. Aussi

Vendryes

avait-il raison de commencer on livre en disant

que

le fameux

problème

e

l'Origine

es

angue

n'était

pas linguistique.

L'hypothèsede Saussure,cependant,n'était pas seulementun

nouveau

oup

du

«rasoir

d'Occam»

cher

à

Rüssel

pas

simplement

n

assainissementationaliste

'une

question

ncore nfectée e

mystique.

Désolidarisant e

signifié

u

signifiant,

aussure

n'agissait

pas

différemment

es mathématiciens

qui,

à la même

époque, engagèrent

les

descriptions

u constructions e

systèmes

dont

seule

comptait

épistémologiquement

a cohérence

nterne,

'économie.

Son

hypothèse

du chva

ressortite

la

même

prudence

u de la même udace. Le

profil

quasi gnostiquede cette inventionle signe caché qui explique le

visible)

annonce ses

cogitations

ur les

Anagrammes

ce

que

l'on

regarde

omme

une fâcheusemanie de la finde

la

vie

du

Maître

est

en

18

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ou

rétablissement

fficiel e

certains Futurismes tout

cet effort

général

montrebien

que

c'est Benveniste

ui

poursuit

'œuvre de

Saussure,

n même

emps ue

Meillet.

On

aperçoit

ainsi

pourquoi

cette extraordinaire onstruction

démonstrative

u'est

le

petit

ivrede 1935

:

Origines

de la Formation

des

Noms

en

Indo-européen

n'a

pas

eu la destinée

u'on

pourrait

ui

prêter

qu'il

est resté

ngoncé

dans

le corset

des

études

académiques

des

langues

classiques

au lieu de

stimulerdes recherches

u des

critiques

ans des

domaines onnexes

qu'il

semble

voir

ombré ans

la faillite

es rationalismes

ulturels

e 1933

à 1945. Comment

e

pas

s'étonner

que

la

vigueur exemplaire que

déployait

ce

livre dans

l'analyse, u plutôt a synthèse e 1'« ndo-européen», roduitultime,

aujourd'hui

hypothétique

u

artificiel,

e

l'organicisme

eibnizien,

ue

cette

igueur

'ait

pas

rejailli

ur

'étude

comparée

es

langues

romanes

qui,

comme

on

sait,

fut la source des

métaphores

e filiation u de

parenté,

la source de ce

projet

de

synthèse

ue

fut

l'hypothèse

indo-européenne

Si

Meillet

pouvait

ire

que

la

syntaxe

e

l'anglais

était

plus proche

de celle

du

chinois

que

de celle

du

latin

Les

langues

dans

V

urope

nouvelle1928,p, 96' etconsacrait arlà à l'avance a pertinencee la

quête

chomskyenne,

'y

avait-il

pas

là aussi

l'occasion d'observer

es

mutations

ingulières

ui

montrassent

ans

la

morphologie

es

ruptu-

res corollaires

e celles

de

la

syntaxe?

Ne

pouvait-on

y

trouver,

n

observant

es

métamorphoses

e

la

syllabe,

dans

des

contextes

ouvent

très

documentés,

e

moyen

'ouvrir

e

systématisme

e

Benveniste

ur

des

théories

lus

arges,

e ramener

e

dogmatisme

aussurien

ans

une

optique

plus

souple,

plus

constructive

et

qui

puisse

nous

sortir

e

la

décisiondogmatiquecomplémentaire,'innéismechomskyen, ette

autre

mpasse

pistémologique.

Parmi

es

nombreuses

acettes

u

phénomène,

pparemment

n,

de

dissipation

du

latin

(le

terme

entend

évoquer

les recherches

e

Prigogine

ur

des

conceptions

lus

fines

de

la

«métamorphose»),

e

problème

e

l'accent

tient

ordinairement

ne

place

privilégiée.

t ce

malgré

deux

obstacles.

L'un

est

qu'on

n'atteint

'accent

atin

que

par

observation

ndirecte

témoignages

e

grammairiens

nciens

dont

les

référencesmusicales peuventêtre pour nous assez trompeuses)

diphtongaisons

omanes

éjà

diversifiées

enfin éactions

'apophonies

ou

d'ellipse

ur es

syllabes

roches.

20

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langue

Meillet

joute,

vec un

mépris

out olonial

«la

langue

le

turc)

a

duré,

n

peut

à

peine

dire

qu'elle

ait

vécu»),

ou celle de

benveniste

en restituer

es

institutions,

u celle des

premiers

uvrages

e Dumézil

pour

en établir a théologie ociale,si toutce courant st biensuspect,

bien

compromis

ans

les

mythomanies

ui prennent

n 1933

forme

officielle u

pays

d'élection des

philologues,

n

a

l'impression

u'à

l'égal

du

mutisme

ui

pèse

sur

l'Europe

fasciste

u

nazi,

le

gel

s'est

emparé

de la

discussion. Gel aussi

trompeur

ue

les autres

: les

universités

'Europe

continuent ouvent

d'enseigner

'existence

de

l'indo-européen

voire

Indo-germanisch),

ne

sorte de

jdanovisme

linguistique.

t c'est aussi

par

ce

gel que

s'explique

le succès

des

innéismesontemporains.

n. LE DESORDRE

A L'ŒUVRE.

E

que

l'examen

des

thèses

lassiques

révèle

'abord,

c'est

'ar-

ticulation

u'elles

théorisent

«le

retour

de

l'accent»

aurait

défait

ne

angue

atine

plutôt

omogène

t

cultivée,

e

même

que le retourdu barbare psychosenée en faitdes guerres

civiles

plutôt

que

des

incursions

travers

e

limes)

aurait

défait

a

civilisation

omaine,

a

paix

romaine.

La

décolonisation

n

Europe,

à

travers

e

XXe

siècle

claire

utrement

ette

aix

romaine,

t

a

fameuse

tragique

Décadence

:

qui

parle

tant

de

décadence

ferait

ien

de

mieux

sonder

es

notions

e

croissance

u de

prestige.

Complémentairement,

'imagerie

rdinaire

e la

constitution

es

états

barbares

dans

le

tissuromain

dilacéré,

omme

vautours

évorant

unegrande êtemourante, oitêtreune bonnefoisrejetée, anstoutes

ses

conséquences.

Une

appréhension

orrecte

du

«Moyen- ge»

ne

saurait

e faire

u'en

comprenant

uel

rôle de

transfert

joué l'image

d'une

antiquité

cohérente

t

homogène,

cet

Ancien

Monde,

cette

Atlantide,

ux

yeux

de

la Renaissance

qui

cherchait

se

définir,

n

Europe

utant

u'ailleurs,

omme

Nouveau

Monde.

Le

fameux

phénomène

d'apophonie,

a

«faiblesse»

des

voyelles

contre-accentuées,

u

de

près,

e révèlen'être

pas

seulement

n

faitde

rupture

du

latin,

constitutif

es

parlers

romans,

ni d'autre

part

seulement

aléo-latin,

mais bien un phénomèneatin domnuspour

dominus

chez

Plaute,

virdis

pour

viridischez

Caton,

valde devant

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validus

chez

les

poètes

periclum

pour

pericülum

etc.

(Bourciez,

Linguistique

omane

45).

Les

apophonies

u effacementsomans

nt

également

une tradition

non-écrite

atine,

comme en

témoigne

par

exemple

e

passage

souvent itéde QuintillienXI, 3, 33) : Delucida

vero erit

pronuntiatio

rimum,

i

verba

tota

exierint,

uorum

pars

devoradi

pars

destitui

solet

plerisque

extremas

syllabas

non

perferentibus,

um

priorům

ono

ndulgent

1).

Le

problème

e

ces

-i-

contre-toniques

st

exemplaire.

ésar

disait

calidum

Auguste

ugeait

cette

prononciation

ffectée

t

disait

caldum

Mais

justement

le

débat

n'existait

guère

que

chez

les

grands

personnages,

oucieux

de

correction

u

ďélégance,

ou

simplement

snobs.D'autre part e bilinguisme e ces Romainsa dû jouer un rôle

essentiel

ans eur

ttention

our

ces variantes.

a

prononciation

leine

vient

souvent

quand

elle se

veut

sur-signifiante,

locution

en

représentation.

n

aperçoit

par

qu'elle

n'est

pas

historiquement

contradictoire

vec

la

prononciation

brève»

ce

peut

être

aussi bien

fait

de

comportement,

u

sens étroit

du terme.

Aussi

en

français

comportement

era

en

général

prononcé

plein

parce

que

ce

mot se

produit

ans

des

conversations

urveillées,

on

banalisées,

tandis

que

appartementeravolontiersbrégé naparťmentou même ronqué n

apparť

Ces variantes

e trahissent

n fait

ucune

«dégénérescence»

u

français,

omme

n

e

croit

uelquefois,

mais

au

contraire,

ant

qu'elles

sont

comportementales,

'est-à-dire

usceptibles

de

variations,

a vie

même

de la

langue.

Techniquement,

n

en

vient

scruter

e

qu'est

ce

-i-

ou

ce

-w-,

contretonique

atin,

lequel

semble

donc être

moins un

phonème

passif,

victime

n

première

igne

d'une défaite

de la

langue, qu'une

réalisation

ariable

ans

'équilibre lobal

du

mot,

t en ce

sens actif

u

vivant. ès lors

'analyse 'engage

dans

plusieurs

imensionsonnexes

la

syncope

otentielle

e

-i- dans

validus

ou -u-

dans

periculum

st

liée

au

fait

ue

-i-

et

-

u

sont

d'une

part

es

voyelles

'avant

et

d'autre

part

les

moments

minimaux

des sonantes

j]

et

[w]

;

en

tant

que

voyelle

binaire

d'avant,

/u

est

le résultat

des

apophonies

classiques

latines

(sedeo/obsideo),

en

distinction

contextuelle

familia/famulus)

1

(1)

La

prononciation

era

claire,

out

'abord,

i les mots ont

misdans eur

intégralitéu lieud'être omme 'habitudenpartieoifavalés,ar aplupartes

orateursarrivent

as

en

généralprononcer

a

syllabe

inale,arce

u

ils e

plaisent

Afaire

onneres

remières.

Tràd.

Jean

ousin)

23

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indistinctesevant

abiale,

de sorte

ue

la

syncope

pparaît

comme

un

prolongement

e

l'apophonie

;

d'autre

part,

en tant

que

sonantes

minimales,

lles

trouvent

de

l'autre

côté du

miroir,

ans les

langues

romanes)un rôle centraldans les

diphtongaisons

ous accent.Dans

cette

perspective,

e rôle

de ce binôme

de sonantes

n'est

pas

sans

rapport

vec les réalisations

différenciées es

sonantes-diphtongues

analysées

par

les

grammairiens

u sanskrit

u,

au,

o, av, âv,

non

linéairement.

a distinction

e

timbre

/o

paraît

«perpendiculaire»

cette

gradation yllabique,

mais est

en fait du

même

ordre

puisque

l'apophonie

atine

sélectionne e

timbre elon

le

contexte

honétique

comme lle

spécialise

e

grade

selon

e

contexte

'intensité.

n

somme,

au termede cettebrèvereconnaissance u rôled'équilibration e ces

variantes,

n

aperçoit

ussi

que

le

- -

sanskrit

'est

sans

doute

pas plus

une

forme

econdaire,

éfaite,

e

au,

ou u

secondairedevant v. La

syntaxe

eu

à

peu

s'y

retrouve ans a

morphologie.

D'où la

constatation

ue

ce

«retour

de

l'accent»

n'est

pas,

à

l'image

des

orgies

néroniennes

ggravées

ar

la

propagande

hrétienne,

le

scandale

qu'on

dit,

ce

phénomène

évastateur

ui

se

serait

diffusé

avec a

même

violence

oudaine

que

les

incendies

des

invasions.

On ne

sauraitréduire 'histoire des conflits. es changements es langues

donnent ort u

romantisme

égélien

ou à

cette

dée

qui

assimile

eur

développement

un

héroïsme

agarreur.

Il

n'y

a

pas

eu de

Moyen-Age.

Nul

âge

frappé

d'une

obscurité

particulière

ui

fût

spécialement,

olkloriquement,

e

lieu des

grands

coups d'épées

et e domainefavori u

parcellaire

u

du confus.Nul

âge

pour

subir «défmitoirement»es invasions u les

migrations.

l

se

fait

bien

plus

de

migrations

u XXe

siècle

qu'en

aucun

autre,

t aussi

plus

de massacres. Mais cela n'est

pas

parce

qu'on

«retourne au

Moyen-

ge»,

c'est

parce qu'on

a sans doute

trop

cru à une cohérence

planifiante,

poursuivie

en codes

systématiques,

omme

l'avaient

mythifié

a

«Renaissance»

puis l'«Age Classique»,

surcodant une

rupture

ymbolique,

otémique,

d'avec un

âge

noir,

un

enfer,

andis

qu'on

faisait

'hypothèse

bligée

t

surréelle

'un non-lieu e

l'Histoire,

me Somme

nhistorique l'Antiquité.

Que

la Renaissance it tentéde

iixer la

prononciation

ans un

code,

l'orthographe,

t

que l'Age

Classique

ait

inventé

'Académie

décrétante,

ien

d'illogique

;

mais

outre u'il faut npeser esconséquences, u'on suiveMichel Foucault

ou

George

teiner,

l

faut ussi reexaminer ans la

langue

même e

qui

a

été

occulté,

e

qui

a

été

découpé

en succès

et

en défaites.

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Ces

parois

que

le Classicisme

dressait andis

que

le

Baroque

en

ritualisait a

vérité

t la

terreur,

'examen de la

langue

permet

d'en

observer

arfaitement

'épaisseur,

a

position,

a

tenue.La

syllabe

vait

été définie

par

les

grammairiens réco-romains

ans le cadre de

controversesutourde

la

quantité

t de la

métrique

on

en

retrouvaite

problème

ans

a codification e la

langue

et de

la

métrique

lassiques.

Et

en

effet,

orsqu'on

rend à des

phonèmes

omme

i]

et

[u]

leur

rôle

pluriel,

'est

a

syllabe

lle-même,

et

atome,

ui

se

trouve n

question.

La

théorie u

«

retour

e l'accent avait e

mérite e

coordonner n

certain

nombre e faits utour

de la

notion

de

syllabe

ccentuée

les

syncopes ocaliqueséliminaient es syllabescontretoniques.Mais on

pourrait

aussi

bien dire

qu'il

s'agissait

de la

constitution

de

mots-syllabes.

n constate

n effet

ue

ce

ne

sont

pas

seulement

es

syllabes

naccentuées

ui disparaissent,

mais

complémentairement

n

nouveau

type

de

syllabe

accentuée

qui

se constitue

facit

ou

calidu

formantes

syllabes

ermées

[faxt]

u

[cald]

On

pense

ordinairement

ue

ces

nouvelles

syllabes

sont la

conséquence

mécanique,par

écrasement,

e l'effacement

es

voyelles

atones.C'estoublier ue la syllabationmédiévale n françaisn'estpas

seulement e

résultat d'une

désagrégation,'

mais tout

autant

d'une

construction

les

diphtongaisons

e

fe]

et

[o]

sous

accent

participent,

positivement,

e la

même

élaboration

de

syllabes

fermées,

ar

des

diphtongues

ettefois

[pied]

ou

[feid]

pedem,

idem pied,

foi)

et

[buefļ

ou

[leur]

bovem illorum

bœuf,

eur)

créent es

diphtongues

fermées omme

[faxt]

[faitj

et

[cald]

:

[6aud]

Puisque

le

résultat,

à ce

point

du

raisonnement,

end

au

monosyllabisme,

'est

plutôt

ur le

concept

de

syllabe

qu'il

faut faire

porteres

expériences,

u'accuser

l'accent de destructionsrbitraires.

Cette

syllabation

contracte,

interviennent es

diphtongues,

évoquerait

d'ailleurs

les

syllabations

germaniques

si

les

langues

germaniques

telles

qu'on

peut

les

percevoir

à la

même

époque

n'évoquaient

n

retour,

ans

leur

parcours

historiqueusqu'à

nous,

des

résorptions

imilaires,

un

regroupement

emblable autour

d'une

syllabe.

D'autre

part,

l

serait

videmment aux

de

croire

ue

tous es

mots

antérieursuraient té réduits u monosyllabisme. on seulement es

polysyllabes

iennentdu

domaine

latin,

mais

l

s'en

crée

d'autres.

Cependant,

e fait

ne

saurait

tre outà fait

ontradictoire

vec ce

que

25

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nousavons

observé

usqu'ici.

Ce

qu'il

fautdonc observer

maintenant,

'est ce

qui

a

lieu

dans es

occlusions,

intersyllabiques

ouvent,

qui

rendent les

polysyllabes

compatibles vec cette résorption yllabiqueoù se développent es

diphtongaisons

dont

le second

élément

peut

être aussi

bien une

occlusionréduite

omme

dans

[faxt

fait]

ou

[caïd

:

caud]).

Nous

avonsvu

aussi

que

cet

épaississement

omportait

ussi bien

des

[ie]

ou

[uoļ

en

cas de

[e]

ou

[o]

toniques

uverts.

Il

y

a un

autre

cas

où se

produisent

es sonantes

épenthétiques,

c'est le

[ie]

issu de

[a]

après

palatale.

Ainsi

carum

[tŠjer]

cher),

alors

que

les

cas de

«

diffraction

[ts

, tí,

dž]

ordinaires

n

contexte

e

yod ne présententustementpas cetteépenthèse.Ce contraste st

certainement

n

rapport

vec

la différence

e date

de

la

palatalisation

devant

a]

,

plus

tardive,

t

en fait

restreinte

u

cas

français.

l faut

donc,

suivant

notre

hypothèse,

considérer

que

les

diffractions

d'occlusion

ont

un

fait

général

n

roman,

mais

que

la diffraction

i]

devant

[a]

est

pour

nous

spécialement

ntéressante.

Dès

lors,

tout

s'enchaîne

: la

diffraction

énérale

est

le

complémentaire'un affaiblissementénéraldes parois intervocali-

ques

: devant

i]

voyelle,

e

[i]

pouvant

e manifester

omme onsonne

de

début

de

syllabe,

a

consonne

riginelle

éfait

on

articulation

n

la

reportant

ur 'éventuelle

yllabeprécédente.

Ainsi

obtient-on

age

de

[sab'iu]

devant avie

et saive

[b]

a

été

«traité»

ntervocalique

ou

monge

devantmonie

t moine

La bifurcation

e

voit ussi

dans

piove

et

lluvia

pluie)

: en italien e

[l]

après

consonne

e déstabilise

t

«fait

diphtongue»

en

espagnol

e

[l]

demeure

t

reporte

on articulation.

C'est exactement e

qui

arrive u

yod

dans

saggio

et sabio

en

italien t

espagnol,

fr.

age

et

avie,

celui-ci

ans

Alexis,375).

Quand

[l]

reporte

son

articulation

ans luvià

on

«obtient»

n

[ï]

palatal

fj

toutcomme

-gg-

est

palatal

en italien.

C'est

ce

qui

a lieu

dans les diffractions

romanes,

t

aussi bien en vieux

rançais

2).

(2)

On

peut

bserver

ue

e

comportement

e

simium

[sim'juj

[sindzeļ

est

arallèle

celui

e

cumulum (cum'liiļ [combleļ

ou

camer

m

(čam'rāļ

[?ambrēļ

ou

añeros

ļān'rosj

androsn

grec,

tc.

26

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Si

[k]

diffracte e même devant

[e]

et

[i],

généralement,

ela

n'est

pas

sans

rappeler

e millénaire

roblème

entum/satem

que

nous1

connaissons

divers

egré

n

français,

t

spécialement

ar l'usage

de

[w]

(complémentaire

e

fj]

comme

[u]

de

[ij

)

pour

'occlusionde

[q]

ou

[g]

devant

voyelle

ďavant

(graphies

gue,

gui que qui),

ce

qui

évoque

aussi

'opposition

e

kaph

et

qoph puis

k

et

q

(latin

c et

q).

Ce

qui

est en

question

ci,

en

somme,

c'est la réactionvélaire

au

point

d'articulation,

roblème

tout

proche

de celui de

la

spécialisation

vocalique

en

[ej

ou

[o]

dans certaines conditions de sensibilité

phonétique.

n voit

que

cettefameuse

question

des

palatalisations

st

exactement

complémentaire

de celle des

non

moins fameuses

«labio-vélaires».Pour fixer les idées sur ce point, en forme de

manifeste,

n

pourrait

ire

que

le latin

quem par

exemple,

u lieu de

s'analyser

consonne

péciale

abio-vélaire sonante

réalisation

ej,

est

e lieu d'une

diphtongue

ue]

à

rapprocher

'autres raitements

e

perceptibles

ans es

[t]

grecshomologues

es

[q]

latins,

homologie

u

même

type

(comme

le

suggèrent

les

intervocaliques grecques

c'est

dire

ue

la lecture

atine e

simium

endait,

ans a

langue

lassique,

sim

um

donte i

devant

od

subi

ne

yncope

omme

ou

e

de

cumulumu

cameram.

On

peut

uggérer

ne

énéralisation.

e

qui

vient

'être it

uppose

ue

a

lecture

classique

e

am

it

été^jam],

t

ue

ce[i]

disparaissant,

n

boutissait

gia

ou

a

en

vieux

rançais,

[dža],

puis

za]).

De

sorte

ue

'invention

es

caractères

et v

par

Pierre

a

Ramée,

mortn

1572,

'est

as

i

rbitraire

u'on

edit

ouvent.

Complémentairement,

n

peut

aire

'hypothèse

'un

omportement

imilairee

r

ou

1

à

l'initiale

evant

oyelle

à

latin

ana,

éclamant

ne

ecture

lassiquef3

aná]

(I.E.

un

[r]

ui

oit

ffectivementne

onante,

'où

des

bizarreries

pparentes

omme

it.

agna/ir.

raigne

etde à

une

nterprétation

ossible

e

ruber

erythros

cf.

plus

loins

,

doit

ouvoir

orrespondre

une

variante

occlusion

onore

nitiale

c'est

e

qui se passedans 'énigmatiquerenouilledatée1215 le prov. ranolhast

«antérieur

'environ

inquante

ns» selon

Bloch

t

Wartburg).

f.

ussi

raméen

gleqtiqaAatm

ectica

u

glusqa

evant

esbiaca.

27

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spécialisées

dialectalement

t

ou -ss-

2) )

que

celle

qui

relie

e

[k]

latin à «sa» diffraction

[tsj.

Pour résumer e

point,

disons

que

d'une

part

es

ruptures

honétiques

omanesne sont

pas séparables

d'autres

variations,es uneset les autres

pouvant

réciproquement

'éclairer, t

que

d'autre

part,

l

est vain

d'isoler rbitrairementn

«phonème»

[k]

ou

autre)

hors

de son

contexte ar

cela

ne mène

qu'à

une

généalogie

aléatoire e

ce

phonème,

ne collection

e

transformations

rbitraires.

Ce

problème-là

st

trop

vaste

pour

êtretraité

ci

dans

toutes es

implications,

ais e livrer

ci à la

reflecion u lecteur

ermet

ourtant

de situer la

diffraction

rançaise

de vélaire devant a avec

plus

d'exactitude.

Malgré

es

apparences,

es vélaires

éagissent

onc à tout

timbrevocalique, puisque la tenue devantvoyelled'arrière st une

sensibilité

articulière

ussi bien. De sorte

ue

le

«contact»

k+a]

est

lui-même u confluent e deux

questions

la difraction

ui

est

'aspect

que prend

n roman a

vélaire

d'avant,

t la

diphtongaison

n

yod

à la

façon

des

syllabes

oniques

ibres

n

[e/oj

ouvert.

Quant

à l'instabilité

u

yod

d'origine

atine,

bloquant

ou

non

la

syllabe

récédente,

l

faut

remarquer u'elle

existait

éjà

en latin

que

Lavinjaque

au

deuxième vers

de

l'Enéide,

soit

pris par

les

grammairiensommeuneexception, 'en st pas

moins ne

preuve.

En

avançant

dans

la

description

e cette

syllabation

médiévale,

nous

constatons

ue

les

«

réductions

phonétiques

aractéristiques

es

langues

romanes

ne donnent

e l'évolution

u'une

vue

tronquée

elles

existent,

mais s'articulent

vec

des

«constructions»

ans une

nouvelle

équilibration

yllabique.

l

serait ntéressant

e

sonder xactement

es

raisons

ui

privilégient

'aspect

réducteur

usqu'à

théoriser

uelquefois

une sorte

d'entropie

e

1'«

usure»

phonétique

on

entend

ouramment

dire ue lesmots,es languesmême, '« usentnaturellement»).ne des

raisons

majeures

est la

tendance

à

isoler

la

description

e

chaque

phonème,

ous

prétexte

ue

c'est «un

phonème»

ustement,

ne entité

phonétique,

ans

se

préoccuper

e' ses conditions ctuelles

d'existence,

le contexte ù

il

se

produit

contexte

ui

rend acunaire oute entative

de

généalogie honématique.

Il

faut

considérer ne

unité

plus

compréhensive,

u moins la

syllabe.

ela

permet

'ailleursde

se

défaire 'un

préjugé

enace

l'idée

de l'identité u phonème ient la croyancemplicite ue si chaque

(3)

Comme

our

halatta/thalassa.

28

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phonème

persiste,

'est

qu'il

a une sorte de

sens

;

or

les

syllabes,

observées

ux limites e l'écrit

dans «le monde

médiéval»

ou

souvent

aussi bien dans

notre

langue

orale»),

sont

variantes,

t ces

variances-là

ne semblent

as s'organiser priori

elondessens moine survécu

ar

ici et

non

pas

monge

mais

sage

et

non

pas

saive

;

tengo

s'oppose

à

tienes

u cheval chevaux mais

on

dit

e

tiens t e hasard

d'une erreur

sur une abréviation

produit

ces

pluriels

en

-x.

Si

l'on

cherchedes

exemples

illeurs

u'en

fin

de

mot,

es

pluriels

nternes

roposent

eurs

singularités

en

anglais

bien

sûr,

mais aussi dans une

opposition

omme

doit/doivent

qui

reproduit

u

parodie

une

opposition

ussi

sanctifiée

que

est/sunt),

u bien les

pluriels

dits «brisés» de l'arabe

ou

de

l'éthiopien,dont le problème est fort analogue des «voyelles

prothétiques» apricieuses

n

romans,

grec,

ou

arménien.

Ce

caprice

nous emble

tred'une

certaine

açon

au centre

u

débat

cette

voyelle

prothétique,

i

l'on

analyse

'équilibrage

du mot

il

y

a

beaucoup

à

apprendre

ci

des

grammairiens

du

sémitique),

est

certainement

explicable

ans

chaque

cas,

mais 'aléatoire

du cas

justement

emeure

les bifurcations

roductives

u

nonL

Les

médiévistes

onnaissent

ien

ce

problème,

ous

la

formé es

«mots

à

graphiemultiple».

On

trouve

par exemple

en vieux

français

plusieurs

variantes

ur

le

mot

goupil

:

golpil,

gorpil,

horpil,

holpil,

gropil

gopil.

On

peut

voir

'impression

'une

variété

'indifférence

la

«paresse

du

scribe»),

mais

cette

impression

st

due

au fait

que

la

Renaissance

imposée

une

lecture

nique,

qui

en

fait,

t

c'est

un

point

important,

e débarrassait

de

la variance

en se débarrassant

de

la

sonante.

De même en

latin,

a variance

n'est-elle

ignificative

ue

a

posteriori,

éléologiquement,

orsque

ulp-

variant

avec

lup-

aboutis-

saient

à

uulpes

et

lupus

spécialisés

comme

deux

mots différents

le

renard t le loup). C'est exactemente problèmedes biologistes ui

cherchent,

travers

'examen

de la fixité elative

des

espèces,

à cerner

plusprécisément

es «méthodes»

e l'évolution.

Les variances

ont

été souvent

spécialisées

par

les

«traditions»,

quelquefois

u

long

de

critères

ialectaux,

uitte

ce

que

les

dialectes

échangent

nsuite eurs

vocables

pour

multiplier

eur

exique

ainsi de

chouette

chevêche

choucas ou

chat-huant La

métathèsede

[r],

r,

souvent

ssocié

à

1,

ommedans

e

cas

golpil

est un

des

aspects

de

cette

question legrec , parmi uantités e cas, thrasos ttharsoskirkos t

krikos et le

spectaculaire

rokodilos

u

korkodilos de

même

que

le

latin

crocodilus,

crocodrillus

cocodrillus

corcodillus,

corcodrillus

29

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variance

ue

les enfants

etrouventvec aisance.

Certains e nos

élèves

(13-14

ans),

peu

familiers du mot rar

goupil,

ont

«re

-trouvé

spontanément,

l'occasion

d'un

contrôle e connaissance

près

'étude

d'un

passage

du Roman deRenart,a variante

olpil

De

ce

fait,

n

peut

se

demander

i la

célèbre

t

fascinante

hèse

de

Jakobson

ur

la

formation

u

langage

chez

l'enfant

d'abord

une

production

de

sons

aléatoires

sans

distinctivité,

uis

«censure»

et

difficile

établissement

e

phonèmes

pécifiques,

ignifiants)

e

serait

pas

assouplie

i

'on

pouvait

aire

précisément

es

observations

ans

un

milieu

ifférent

e

nos

sociétés

'écriture.

Les

variances,

omanes ont

peu

connues

parce que

les éditions

e

textes électionnentrdinairementneforme, e la mêmefaçonque,

dans

l'établissement

es versions

'un

texte,

lles choisissent

n

texte

modèle,

u tentent

'en

présenter

n,

considérant

ue

les variantes e

l'intrigue

ont

des

ratés,

de fausses

pistes

ou,

plus

honnêtement,

e

¡moindre aleur.

l

est

vrai

que

la considération

e

toutes es variations

iépisodiques

e

prête

rès

mal à

l'édition,

ussi

peu que

la formulation

variante 'un

terme

donné»

-

à

tel

point

donc

qu'on

choisit

n terme

reçu

c'est-à-dire

n terme hoisi

par

d'autres),

comme

on

adopte

un

itexteeçu.DepuisAlexandrie, epuis es Massorètes.

Mais si la

«

perte

d'information»n

procédant

insi

peut

sembler

négligeable,

c'est

oublier

que

cette variance

orale

produisit

notre

vocabulaire,

de

mandragore

à

mandeglore

en

passant

par

fnain-

e-gloire,

e brebis à brouette.

i

Nonius

Marcellus

seulement,

íď

près

Varron,

ite a forme

ristinum

devant

e

classique

pistrinum

on

dit

ujourd'hui

égulièrement

restino

boulangerie)

n Lombardie.

De même

pour

'italien

nterpetre,

onnuen latin

par

la seule mention

iquefait,pour e blâmer,Consentius e interpetrorevant e classique

interpreter.

otre

oudrier vieux

français

oudre

repose

ur

une

forme

colurus vraisemblablement

opulaire,

double

métathèse

u

classique

corulus

lequel

vocabulaire

lassique

a

cependant

a forme

djective

colurnus et

pas

autrechose.

La

dimension

ociologique

de la

question

est

évidente,

mais mérite ncore

nsistance

ce

n'est

pas que

la

plèbe,

de

quelque

époque qu'elle

soit

la

plèbe

ou

l'enfant,

plus

vieux

que

tous

les

adultes»

selon

Baldwin

cité

par Piaget

in

Théorie

du

langage

théories de l'apprentissage Seuil, p. 96), prononce «n'importe

comment»,

u mal. C'est

qu'elle

conserve

ne variance

yllabique ui

sembleêtre

centrale,

t nécessaire

ux

spécialisations

ltérieures,

e

30

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même

peut-être u'un

code

génétique

est

ďabord le

codage

ďune

variabilité

développée

ou

réalisée

par l'acquis,

même s'il est

en

apparence

aveugle.

Nous

commençons

savoir

que

si les

graphies

formellesnt

permis

e

promouvoir

es

langues

de civilisationsu delà

des

langues d'usage,

cet au-delà s'est

révélé

quelquefois

vide ou

meurtrier.

m LE DEGEL

:

VARIANCE,

SYNTAXE

ET

HISTOIRE.

uittant e seul examen

des

phonèmes

la

grammaire

vait

ramené,

près que

l'invention e

l'alphabetgrec

eu

polarisé

l'attentionur a lettre)pour gagnercelui des syllabes,nous

pouvons

repérer

a

cohérence

globale

des

disparitions

t

constructions

cohérence

«vibratoire», (ce

que

n'avait

pas

prévu

Benveniste),

ù les

variations

omportementales

prononciations

pleines

et

vides,

abréviations

amilières,

argons

et

javanais,

etc.)

ne

sont

u'un

cas

particulier;

'émergence

ocialisée

de

l'iceberg,

uisque

cette

ariance

emble

ravailler

e

langage

au

plus

profond,

ournir

ne

*

approche

plausible

de la

créativité

inguistique,

e

la

constitution

es

langueset leur différenciationproposant insi un ļpremiertat de

réponse

u

questionnement

teinerien

e

la

prolifération

es

langues,

non sans vérifier

ertaines

ormulations

u

même

auteur,

comme

tle

langage

est

a

création

ncessante

e

mondes

parallèles»

ou

«on veut

interminablement

lus

dire

u'on

ne dit

Après

Babel,

p.

222

et

263).

En

même

emps,

n constatant

ue

l'observation es cohérences ù

voir

ette ariance

l'œuvre éclamedes

perspectives

lus

vastes

ue

la

lettre,

ous retrouvonses

implications

yntaxiques.

a

«fin

du

Moyen

Age ne tient as à l'invention e l'imprimeriele suividudiscoursqui

allaitfaire

disparaître

es

consonnes

inales,

près

avoir

«simplifié»

es

diffractionscclusives t de

nombreuses

iphtongues

u momentmême

se

développait

a

prose),

corollaire e la

nouvelle ecture

de

tête»,

effaçant

a

physionomie

solantede la

syllabe

t du

mot,

réouvraites

syllabes

b

stabilisant es variances

soit

en

bloquant

les réalisations

sonantiques,

oit en

garantissant

es

voyelles

naccentuées)

de sorte

que

l'imprimeriepparaîtplutôt

omme

e

prolongementechnologique

d'un

phénomène

ont a

description

remière

st

inguistique.

La

langue,

dans sa texture

a

plus

fine,

st historienne

si

l'on

ne

peut pas,

pour

des

raisons ur

quoi

nous

allons

revenir,

airede

grilles

31

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idéologiques

des

comportements

inguistiques

lisant

par exemple

a

palatisation

comme

«médiévale»,

a

tendance

à

la

syllabe

ouverte

comme

«classique»,

etc.)

il

reste

que

la

technique

de

syllabation,

a

physionomie,u sens

étymologique

u mot,de la langue, ont des

implications

yntaxiques.

Le mot

polysyllabe

du

latin

classique,

avec

l'intervention

continuelle

e

préfixes

t suffixes

dentifiables

lisibles),

ne

peut

se

constituer

ue

dans un

double mouvement e

vacuité

sémantique

croissante

e ces suffixest

eur variabilité

écroissante

n

composition

(un

samdhi

minimal),

d'où

par

exemple

le succès

progressif

es

suffixationsitesthématiques, 'est-à-dire n syllabes uvertes.l est

probable

ue

la

lecture

ilencieuse,

ntérieure,

ont

émoigne

Augustin

repose

ur

ce ductus continu

de la

lecture omme ce

que

nous

avons

évoqué

pour

a

Renaissance.

Par

contre,

a

production

e

mots

brefs,

nettements

ifférenciés,

sans

cadre

suffixal

uissant,

sorte

de

sur-syntaxe),

our

homogénéiser

le discours

par

dessus les

syllabes

différenciées,

a variance

qui

autonomise

haque

production,

t

même a

personnalise,

ournissantu

lecteurdes variantesmmédiatesdont le succès ultérieur épendde

critères

out

différents)

usqu'à

intérioriser

u

mot

certains

apports

syntaxiques,

ous

phénomènes

orollaires

de

la dialectalisation

es

régions ue

le latin

mpérial

vait

voulu unifier

voilà un

contraste

idéologique,

inon

politique.

Encore faut-il tre

bien

clair

:

il

ne

s'agit pas

d'une

symétrie.

a

syllabation

classique»,

écrite,

'atteint

u'un

certain

ype

e

latin,

pas

les

graffiti

e

Pompei

;

Auguste

t son

petit

fils,

épétons-le,

'étaient

pas eux-même oujoursd'accord. De ce «côté-ci» du Moyen Age

maintenant,

es

enfants

isent

irloir

t

tout

e monde

berlue

(depuis

Cotgrave,

uparavant

bellue).

La

syllabation lassique

ne

défait

as

la

défait

pas

la

syllabation

opulaire

elle

n'en

est

pas

non

plus

une

variante

articulière.

lle est

une

langue

stabilisée

qui,

si

elle

s'isole,

devient

angue

morte

comme

seules

peuvent

e

devenir

es

langues

cultivées.

n ce

sens,

l

n'y

a en effet

ue

les

civilisations

ui

soient

mortelles,

ais

c'est

un

risque

où elles

se

précipitent

ans

cesse.

Sous

le silence

du lecteur

cultivé,

l

y

a

toujours

e

bruit,

et

l'aléatoire

des sons

où se fait

a

parole.

En

somme,

e

français

ne vient

32

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pas plus

strictement

u latin

que

l'homme

du

singe

ce

qu'on peut

percevoir

u

fonctionnement

génétique»

du

langage

montre

ue

ce

que

nous

isolons comme

latin,

si nous

pouvons

ainsi

l'isoler,

est

précisément

e que le «françaisnné» ne serapas. Que la phénocopie

existe

inguistiquement,

'est-à-dire

i un

caractère ulturel

u

langage

(par

ex. ce

que

le

français

emprunté

ciemment u

latin)

peut

devenir

fonctionnel

u sens

que

nous

avons

donnéau

mot

«populaire»

-

voilà

une

question

ont a

possibilité

même st

passionnante.

S'il

n'y

a

pas

de

grille

déologique

applicable

sur

la

phonétique,

c'est

donc

parce

que

les

situations

inguistiques

ffrent es

contrastes

qui

ne

sont

pas

orientables

n

symétries,

t

que

d'autre

part,

a

question

phénocopique este uverte. a variété essurgitu cœur de l'écriture

en

ce

sens

qu'il

n'y

pas

une

ecture

eule

d'une

«

décision

honétique

tout e

que

le

langage

ontient

e

parodique,

y compris

ans

ce

registre

spécial

de

la

parodie

qu'est

l'onomatopée

(fort

maltraitée

par

Saussure),

montrerait

lutôt

u'un

mime

st à l'œuvre

hez

e locuteur.

Cette

perspective

ussi,

et

a

façon

dont ces

asymétries

ces

déviances,

sont exactement

a

méthode

qu'a

le

locuteur

d'aller

jusqu'au

terme

d'une

phrase

qu'il

avait

pourtant

ommencé

vantd'en

«savoir

a

fin»,

celadépassenotre résent ropos.

Mais ce

que

nous

pouvons

oncentrer

inalement,

travers

e

que

nous

avons

ppris

des

rapports

e

la

morphologie

t

de

la

syntaxe,

'est

la

façon

dont

un

désordre

rès

fin,

ouvent

issimulé

ar

es

sociétés

u

micro-sociétés

'écriture,

pparaît

comme

ressource

es

structurations,

quel

qu'en

soit

e

degré

de

«conscience».

Cette

variabilité

es

formes

semble

tre

e

milieu

ssentiel

es

réalisations

erminales,

elle

du

mot

actuellement

rouvé,

elle

de

la

phrase

finalement

boutie.

On

peut,

pour

finir,

tracer deux

perspectives

pratiques

et

complémentaires

d'une

part

la

pédagogie

des

langues

vivantes

certainement

apprendre

de

ces

variations

rrégulières

elles

qu'en

montrent

xemplairement

es

textes

médiévaux

d'autre

part

'étude

de

ces textes

evrait

e concentrer

on

tant

sur

'édition

élective

qui

est

une

traduction),

i

tant

ur

e détail

ponctuel

e

chaque

forme,

ue

sur

la

galaxie

mouvante

ue

ces

points

orment.

En faitde

petit

étail,

appelons

nfin

es deux

versions

nciennes,

babeletbalbel le moderne abiole,cousind'un bibelot onore)qui, à

mille

ogorrhées

e

distance,

ont cho

au

lapsus

fondateur

iblique.

33

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Il

n'en

va

pas

de même

pour

une récente

roduction,

Excalibur

,

de John

oorman,

ont

l

nous

paraît

ntéressant

e

dire

uelques

mots.

Ce

film,

ui

se réfère

xplicitement

u

Moyen

Age

en mettant n

images

les vieilles

égendes

rthuriennes e la tradition retonne connu ors

de sa sortie

un

important

uccès.

Salué

par

une

grande partie

de la

critique

comme

un

événement

inématographique

majeur,

il

obtint

mêmeune

récompense

u dernier estival

de Cannes.

Il

a fait

'objet

d'une

gigantesque

romotion

ublicitaire

urant

plusieurs

emaines

t

a

été

programmé

imultanémentans

plusieurs

izainesde

salles de la

région arisienne

insi

qu'en

province.

onstatation

ui

n'est

pas

sans

importance

ans la

mesureoù

il

signifie

ue plusieurs

entaines

de

milliers e spectateurs nt,de ce faitmême,eu accès à une œuvre

importante

transposée

au

cinéma,

certes

-

de la

littérature

médiévale.

Evénement

ntéressant

puisque

pour

l'immense

majorité

des

spectateurs

par

définition

on

spécialistes

la vision

du

MoyenAge

véhiculée

ar

ce

film era eur

eule source

d'information.

Il va de

soi

que

nous

n'aurons

pas

la

pédanterie

e

reprocher

ce

film e n'êtrepas undocumentur 'époquemédiévale t à son auteur

d'ignorer

uperbement

a

réalité

de celle-ci.

Tel

n'a

jamais

été

son

propos,

nous

e savons

bien

sa

volonté

tant,

emble-t-il,

e situer

on

histoire

ans

une sorte

de

passé

mythique,

ntemporel,

e

qui

est

assez

satisfaisant

n

finde

compte.

Le

cycle

rthurien

tant

insi

renvoyé

u

plus

profond

es

origines

e

la civilisation

eltique,

par

conséquent

e

la

nôtre

pour

l'auteur.

Nous

considérerons

toutefois

que

cela

n'autorisait

as

pour

autant

faire

n'importe

uoi.

C'est néanmoins

e

cas,

il faut

bien

le

dire.

Coťhment

n

effet,

arder

son sérieux

devant

certaines

cènes

absurdes,

dignes

d'un

mauvais

Cecil

B. de

Mille

illustrant

'Egypte

pharaonique?

Scènes

qui

n'ont

même

pas

l'excuse

d'être

ignifiantes

ans

'économie

nterne

u récit.

a reconstitution

e

danses

médiévales

est

particulièrement

nénarrable

qui présente

d'énormes

hevaliers

aisant

passer

par-dessus

eurs

arges

épaules

de

frêles amoiselles

u

coursd'une

sorte e

«be-bop»

endiablé.

Evoquons

aussi

pour

mémoire a

ridicule

prestation

horégraphi-

que

la

pauvre

Igerne,

contrainte

d'éxécuter

une

danse

provocante

et lascive sous le regard ubrique de chevaliers vinés. Numérode

music-hall

ue

n'auraient

pas

désavoué es Salomé

des studios de la

MetroGoldwin

Que

dire

de

ces

guerriers

ardés

de fer

ui

ne

quittent

35

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jamais

leurs armures

armures

rès

peu

médiévalesd'ailleurs

-

ni

pour

manger,

i

pour

dormir,

i

même

pour

faire 'amour L'auteur

veut

insi

probablementuggérer

a

violence

ui,

selon

ui,

dominentes

rapports

umains

l'époque.

Il n'en reste

pas

moins

que

ses

procédés

sont

primaires

t n'ont

rien à envier

ces

gros

symboles

l'emporte

pièce

qu'affectionne

ne certaine

psychologie»

méricaine

orsqu'elle

sévit u cinéma.

l

serait

acilede

multiplier

es

exemples.

On

baigne

à

chaque plan

dans

1'«

Hénaurme

Tout ceci serait

videmment isible t ne

mériterait

as

qu'on

s'y

attache 'il

s'agissait

d'un

film

d'aventure

seudo-historique

e

«

série

B», sans prétentions,omme en ont produitHollywood t Cinecittà

dans

es années

50.

Or,

l

n'en est rien.Tout

un

discours

ritique,

nduit

d'ailleurs

par

les

propos

de

l'auteur

ui-même,

end

à

présenter

ette

œuvrecomme une très sérieuse

daptation

de la

«Morte Arthur»

de

Thomas

Mallory,

uteur

nglais

du XVe siècle. Affirmations

our

le

moins

éméraires

ui

nous

autorisent

porter

ur

e

film

un

ugement

tout utre

ue

s'il

s'agissait

d'un

simple

divertissement.

our le metteur

en

scène,

J.

Boorman,

l

ne

s'agit

rien

moins

que

de

transmettren

message mportantur a fondamentalitées mythes eltiques n tant

que

fondement e

notre

maginaire

ccidental. our un

peu

celui-ci e

réclamerait e

Marcel Mauss

ou de

Georges

Dumézil.

Or,

de

quoi

s'agit-il

n

réalité?

Le nécessaire

etour

ces

mythes

ppelés

par

Boorman

st,

l faut

bien le

dire,

d'une

inquiétante

évidence

si,

dans

son

esprit,

ils

ressemblent

ce

qu'il

nous en

donne

à

voir.

Disons-le

tout

net,

l'idéologiequi

paraît

sous-tendre

ette

vision

de

la

chevalerie,

belle

époquequi

ne sera

amais

oubliée

(Boorman

dixit),

st

-

malgré

es

dénégations

de

l'auteur

-

une

idéologie

fascisante.

Nous

pensons

d'ailleurs

qu'il

ne

peut

en

être

autrement

ès

lors

qu'on

considère

volontairement

ette

chevalerie

pour

elle-même

t

hors

du

contexte

historique

qui

l'explique.

Cette

procédure

est

trop marquée.

Nous

prendrons our

exemple

cette série

de

plans

époustouflants

'une

troupe

de chevaliers

érissés

'acier

faisantreverdir

a nature ous

les

sabots

de leurs

chevaux,

e

tout

accompagné

comme

par

hasard

-

de

la

tonitruante

usique

de

Cari Orff.

équence

lisible

uniquement

partird'une connaissancedu thème médiévalde la chevauchée du

«chevalier

u

Printemps»

mais

qui,

hors

contexte,

e

fonctionne

lus

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qu'en

faisant

ppel

à une fascination

mbigüe

de

la violence n

tant

que

phénomène

esthétique.

Propos qui

renvoie

forcément

u

côté

de

réseaux

discursifs

ont

on

sait

parfaitement

u'ils

ont

servi

justifier

Thystérieuerrière

e certains rdres e «chevaleriemodernes.

Cette

violence

evient

rès

ite,

d'ailleurs,

e thème

nique

du

film.

On

s'étripe,

n

se

découpe

en

rondelles,

n

se

transperce

longueur

e

temps.

ourquoi

cette

iolence

xtrême

asse-t-elle

ans

problème

ans

les

textes,

ar

exemple

ans

a Chanson

de

Roland

Ton nous

parle

de chevaliers

ranchés

n

deux

avec

leur

cheval,

alors

qu'elle

paraît

ridicule

dans

Excalibur

?

C'est

qu'on

se

trouve

n

fait

au

sein

d'un

discours

totalement

ncohérent,

ans

la

plus

pure

tradition

de

la

super-productionhollywoodiennequi privilégie uniquement le

spectaculaire

aux

dépends

de

la

production

d'un

sens.

Il

faut

«accrocher»

e

plus

de

monde

possible.

La

Morte

Arthur

se

voit

réduite

à

une

succession

de

combats

et

de

scènes

violentes.

La

«

psychologie

des

personnages

st,

du

coup,

complètement

acrifiée

t

réduite

sa

plus

simple

expression.

ertes

l

n'y

en

avait

guère

dans

l'épopée

médiévale.

ourtant

st-ce

une

raison

pour

faire

du

roi Arthur

un

eune

benêt

dépassé

par

es

événements

ui

se

transforme

eu

à

peu,

grâceà Excalibur, n superman lay-boyrônant ur un siègeà faire

frémir

iollet-le-Duc

ui-même

n

compagnie

de

ses

chevaliers

e

la

Table

Ronde

ripaillant

ans

une

débauche

de

nourriture

l'idée

est

plaisante

l'époque

-

tel

un

PDG

parmi

on

conseil

d'administration.

Il

ne reste

plus

à Guenièvre

u'à

distribuer

es

etons

de

présence

out

en

lorgnant

ancelot

Tout ceci

n'est vraiment

as

sérieux.

Merlin

st

dépeint

omme

un

gaffeur

figure

ymbolique

u

metteur

n

scène

lui-même,

araît-il

emberlificoté

ans ses

formules

magiques

et

accumulant

bêtise

sur bêtise.

Personnage shakespeariend'après

certains

critiques.

On

se

demande

bien

pourquoi.

Au

demeurant,

personnage

arbitrairement

omique

dont rien

ne

peut

justifier

e

caractère

t

dont

a

place

aurait

plutôt

dans

le

film

Sacré Graal

qui

lui,

du

moins,

ne

se

prenait

as

au

sérieux.

Précisons

ue

le

film

ne

saurait s'achever

sans

que

nous

ayons

eu droit

à

quelques

plans

de

Stonehedge

ur

fond

de coucher

de soleil

-

celtitude

blige

-

ainsi

bien ûr

qu'à

la

musique

de

Parsifal

dont

on

sait

qu'elle

est

a seule

à

pouvoir

ccompagner

'évocation

es

mythes

ermano-celtiques.

Finalement

e film

n'est

qu'une

accumulations

de

poncifs

t

de

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stéréotypes

aciles

malgré

e discours

prétentieux ui

raccompagne.

l

donnede l'universmédiéval ne vision

out

fait nexacte

t

contestable

et

n'apporte

strictement

ien à la connaissance de

celui-ci.

C'est

l'exemple

ype

de l'œuvre

prétexte ui

réduit, n

prétendant

e faire

connaître

n texte

ittéraire

mportant,

ar

appartenant

ffectivement

au

fonds

culturel

de

notre

civilisation,

une banale

succession

d'aventures

iolentes

ouvant

e

passer

n'importe uand

et

n'importe

où.

Il

est

triste

e

penser

que

les

nombreux

pectateurs

ui

le

verront

sortirontn

pensant

ue

le

Moyen

Age

c

était

a

.

38

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Orlando

de

Rudder

La

Version

X

de

LA VIE

DE

SAINTE

MARIE

L'EGYPTIENNE

Mise

en

prose

et catéchèse

.

n

texte,

ttribué

un

patriarche

e

Jérusalem,

u

Vile ou

du

Ville

siècle,

nommé

ophronios

erait

l'origine

e

tous

les

récits onnusde la viede Marie

l'Egyptienne.

ettevie,cette

légende

ut

un

grand

uccès,

nspirant,

e

Jacques

de Varraze

à

Rutebeuf,

maint

poète,

jusqu

a,

de

nos

jours,

Andre

Pieyre

de

Mandiargues.

Sainte

Marie,

dont 'histoire tait

usceptible

e toucher

es

âmes,

fut

'objet

d'un

culte

mportant.

lle eut son

église

Paris,

dans

la

rue

de la

Jussienne,

nom

dans

lequel

on

reconnaîtra

aisément

une

corruption

u

mot

égyptienne

Des versions e sa vie circulèrent ans l'Europe entière, utant

qu'en

Orient.

On

en

connaît

des versions

néerlandaises,

norroises,

portugaises,

taliennes,

d'autres en

vieil

anglais

et

en allemand

moyen.

ans

oublier

es

textes

rméniens,

thiopiens,

éorgiens,

laves,

syriaques,

urcs,

relatant

on

histoire...

Une

traduction

e la version

dont nous allons traiter

ut même

l'heur d'être

le

premierpoème

castillan

composé

en

versi

nnéasyllabiques

Vida

de

Santa

Maria

Egipcaccia,

dont il n'existe

qu'un

manuscrit,

la

bibliothèque

de

l'Escurial). Cettetraductionn versd'un texte en prose,suppose en

plus

des

problèmes ropres

u

passage

d'une

langue

dans

une

autre,

certaine

réécrijure

. C'est d'un

phénomène

nalogue,quoique

moins

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complexe,

ontnous

allons

traiter.

Car,

les versions

rançaises,

lles-mêmes,

ont

fort

nombreuses

t

diffèrent

es

unes

par

rapport

ux

autres,

de

façon

sensible.

Certains

élémentsdu récitfurentugés moins pertinents ue ďautres par

certains

cribes.

La forme

hoisie,

elle

même,

pose

la

question

du

«

statut

du texte

la

prose,

e

toute

vidence,

e

peut

diretout

fait a

même

chose

que

le

vers

;

dire

autrement,

omme

dire à

nouveau,

modifie

a teneur

u récit.

Ainsi,

a version

X n'a-t-elle

as

tout

fait a

même

onction

ue

ďautres

rédactions,

elles

es versions

ou

W.

Un

grand

nombrede

manuscrits

es versions

X et

T de la

Vie de

SainteMarie l'Egyptienneontà notredisposition. ans le groupeX,

certaines

versions

sont

attribuées

à

Jean

Belet

et cotoient

des

traductions

e la

Legende

Dorée tandis

que

ďautres

proviennent

e

légendiers

divers.

D'autres, enfin,

font

précéder

e récit

qui

nous

intéresse

ci d'une vie

de Sainte

Marie

Madeleine,

e

qui

fournit

n bel

ensemble

e vies de

pécheresses,

outesdeux

nommées

Marie,

et

ayant

des

rapports

vidents

'une

avec

l'autre,,

out en étant

toutes

deux

placées

ous e

signe

de

la

Vierge.

Les manuscritse la version ,

s'ils

présentent

ne

certaine

nité,

varient

ur

des

points

de

détail.

Toutefois,

Peter

Dembowski

nous

précise,

ans

son

étude,

que

les

parties

théologiquement»

mportantes

sont

uniformes

1

.

Ces

manuscrits

ont

ous

des XlIIe et

XlVe

siècles.

L'éditeur

en

a

choisi

deux

: le

récit

tiré

du

manuscrit

7275

de

l'Aditionnal

de

la

bibliothèque

u

British

Museum,

qui

date

du

milieu

du

XI

Ve

siècle

pour

X

;

et

e

manuscrit

3112

de

la

bibliothèque

Nationale

fourni

a

base

de l'édition

e

la

version

(XlIIe

siècle).

Cette dernière st foisonnante. e texteversifié st remplide

descriptions

t

débute

par

un

long

prologue

moralisant

ans

lequel,

semble-

-il,

e

vers

suit

son

cours,

dirigé

par

un

certain

plaisir

de

récriture.

a

version

X

va

droit

u

but

et

nous

présente

Marie

tout

de

suite.

On

n'invente

as,

ex

nihilo

la

vie

d'une

sainte.

Tout

au

plus

peut-on

résenter

e

façon

différente

ertains

pisodes,

ertains

étails.

Le

merveilleux

hrétien

'exprime,

dans

la

version

T

par

la

lyrique

courtoise.

X

l'affirme

par

un

plus

grand

nombre

de

références

(

1

La

Vie eSainte

Marie

'Egyptienne.

d.

Dembowski,

roz,

Genève

977.

40

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On

peut

tout

de même e

rendre

ompte

de

l'importance

es

lieux

qui s'opposent

la

ville,

a

forêt u

le

désert,

'Egypte,

Alexandrie,

Jerusalem,

a

mer,

e

fleuve,

e

monastère,

ont

autant

d'étapes

d'un

itinéraire.

Marie

est

décrite,

ans

la

version

X,

chez

elle,

puis

en

Alexandrie

ensuite

ans

e désert.

a version

la

décrit

e

même

n

ces

trois

ieux.

L'ordonnance

des

épisodes,

leur

progression,

a

succession

des

séquences

narratives

ont,

peu

de

chose

près,

dentiques

ans

les

deux

récits.

La

plus

grande

différence

éside

dans

l'importance

des

descriptions,

esquelles

ont

plus

détaillées,

lus

«

poétiques

dans

T. Ce

qui

sépare

es

deux

versions,

n

dehors

de

la

forme

prose

pour

X,

vers

pourT - estailleurs.

Deux

réthoriques

'opposent

orsqu'on

compare

a

version

T à

la

version

X

de

la

vie

de

sainte

Marie

l'Egyptienne.

Cette

opposition,

disions-nous,

e

manifeste

ès

l'incipit

celui

de

la

version

X

nous

fait

tout

de

suite

onnaître

e

sujet

de

la

narration

n

opposant

a

Dame

et

a

pécheresse

«Ci

commence

a

vie ma

Dame

sainte

Marie

l

égyptienne

ui

fu

pech r sse .

L'histoire

st

en

quelque

sorte

racontée

les

mots

dame

sainte

pécheresse

expliquent

déjà

ce

dont

il

s'agit.

Ce

n'est

point

le

cas

de

l'incipit

de

la

version

T.

Cette

rubrique

n'informe

as

sur le

contenu

du

texte

t

le

sépare

simplement

e

ce

qui

précède

dans

le

codex

t Chi

commence

e

viede

Marie

égyptienne*

Cette

première

pposition

ntre

es

deux

versions

nous

semble

indiquer ne sortede différence

statutaire»

ntre

es

deux

narrations.

La

version

X est

moins

une

histoire

acontée

u'une

sorte

de réflexion

au

sujet

de

Marie.

Le

fait

de

réécrire

en

prose

un

texte

versifié

suppose

un

remaniement

ui

ne

peut

pas

se

manifester

niquement

ans

a

forme,

si

l'on

admet

que

l'écriture

elle-même

modèle

son

contenu.

La

différence

ormelle

uppose

elle-même

ne

modification

e

statut

la

prose

«dit

la

vérité»

et

le

texte

de

la

version

X

nous

semble

plus

favorable

son

utilisation

eligieuse,

voire

monastique.

Sa

relative

concision,

a

façon

decommentera viede Marie

peut

mieuxpermettre

la lecture

mi-voix,

a

lecture

méditative,

a

lecture

ente

et

réfléchie,

42

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contemplative

i bien décrite

par

P.

Leclercq

dans son Initiation ux

auteurs

monastiques

u

moyen

ge

(2).

Cette

ecture,

rônéepar

saint

Benoît,

ien

que supposant

une

prononciation,

n

murmure

u

texte,

étaitnécessairement

lus

intime,

plus personnelle, ue

la lectureà

hauteet

ntelligible

oix. Nous ne

saurions

videmment

ssurer

ue

la

version ne devait

point

tre ue

à haute

voix,

ni

que

la

version

n'ait

jamais

été lue de

façon

solitaire

des finsméditatives.

ependant,

a

distinction

ue

nous tentons

d'établir

peut

illustrer a différence

profonde

ntre

es deux

textes.

Les

charmes

littéraires»

e

la

version

nous

font

généralement

négligeres autresversions.C'est souvent e cas lorsqu'onétudie

des

textes

médiévaux

nous

observons

ttentivement

a

«bonne»

version,

choisie

par

1'édkeíir,

t

regardons

plus

distraitement

es

versions

annexes.

Mais

dans

e

cas

d'une

mise

n

prose,

l

semble

u'il

faille

'in-

terroger

ur la

«fonction»

même

du

texte.

Nous

allons

ici

tenter

de

définir

es

différentes

onctions.

outefois,

ans

un

domaine

aussi

peu

sûr,

nous

ne

pouvons

qu'émettre

des

suppositions

et

employer

précautionneusement

ne

démarche

hypothético-déductive

ans

réellement

ouvoir

onfronter

os

conclusions

ux faits.

Nous

dirons,

our

a commodité e la

chose,

que

la version nous

raconte

une

histoire

pour

elle-même,

utilisant es

ressources

de

la

poétique,

ouant

de

tous es

effets

e l'art en

posant

une

réthorique

u

déplacement

un

effet

sthétique

ertain st

obtenu

par

la

première

description

e

Marie,

prostituée

épeinte

u

moyen

e la

terminologie

courtoise

ui

sert

généralement

décrire ne

Dame.

Cette

description

courtoise

ait

ens

et

nous

permet

de

voir

Marie

l'Egyptienne

ans le

temps quelque

chose de cette

prostituée

st

déjà

différent

e ce

qu'est

uneprostituée.

Au

rebours,

e

versionX ne

s'occupe pas

autant

de

disposition,

e

l'art

du récit.

a

réthorique

st celle

de

l'adéquation

de ce

qui

est,

en

tant

que

cela

doit être.X

«christianise»

a

vie de

Marie,

l'instaure

n

tant

qu'enseignement

ses

péchés

n'y

sont

pas

des

épisodes

d'une

aventure,

des

«accidents

de

parcours»

ou

encore

des

curiosités

esthétiques.

es

péchés

en

question

ne sont

d'ailleurs

pas

décrits,

mais

simplement ommés, épertoriésn une sortede listecommeautant

(2)

Editions

u

Cerf,

957.

43

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parents

ce

qui,

assurément

'est

pas

bien.

Puis,

elle les

quitte.

Ensuite,

elle

se

prostitue.

'est

déjà beaucoup,

mais,

le

scripteur

e X

insiste,

montrant,

u

passage,

'un des clichésde la

fantasmatique

masculine

noncontente e se

prostituer,

arie

y

prend plaisir.

D'ailleurs,

pour

bien

aggraver

on

cas,

Marie

ne

néglige as

de

bien

manger

t de bien

boire,

ce

qui

ne

l'empêche

pas

de

se

prostituer

ous les

jours.

L'accumulation e tous ces détails

produits

our

nous

un

certain

ffet

humoristique

ui

n'était

eut-être as

voulu

par

e scribe.

Jusqu'ici,

es

péchés

de

Marie

s'ils

mettaient

'autres

personnes

n

cause,

puisque

a

prostituée

ait

pécher

on

usager,

taient

uand

même

«internes» t

concernaient

lus

la

personne

de

Marie

que

les autres.

Puis,Marie devient esponsablede la mortde ceux qui s'entretuent

pour

elle.

Même,

elle

rit

de ces

morts.En

fait,

lle

contamine e

pays

dans

equel

elle exerce a

coupable

ndustrie.

A

ce

moment,

lle

décide

de

s'embarquer

vec

es

pèlerins.

lle

dit

à

ces

derniers

u'elle

n'a

pas

de

Parents.

Ce

reniement

joute

une

faute

à

la

liste

des

péchés

de

l'égyptienne.

lle se

moque

alors

des

pèlerins

(X)

avantde

faire

écher

eux

qui

étaient

ur a

voie

du

salut.

Un

énoncé

tonnant

rend

lors

place

:

iMais le deableVavoit i sorprise ue ellefu toutenuiten sa

chemise t

gisoit

toute

eule en

un

lit

pour

faire

son

délit

en

habandon

#.

Marie,

durant a

tempête,

e

masturbe

Enfin,

our

clore

ette

iste

de

péchés,

Marie

se

mêle à

une

procession,

mais

pas

i

par

bonne

entendons.

Il

semble

ue

Marie

doive

gravir

ous es

échelons

peccatifs,

es uns

après

es

autres,

uisqu'il

est

nécessaire

u'elle

se

conduise

omme

une

espèce

de «fonctionnaireu

péché»

qui

doit,

pour

finirainte, ccumu-

lerdes

étapes.

Ayant

eaucoup

péché,

l

lui

sera

beaucoup

pardonné.

ans

doute,

l'accumulation,

a

consécution

e

noirceurs

ermettent-elles

e

montrer

au

lecteur

que,

quelle

que

soit

la

gravité

des

fautes

commise,

a

rédemption eut

avoir

ieu. Il

y

a

dans

l'accumulation

des

fautes de

Marie,

omme

un

rituel,

ne

liturgie

ui

aura

pour

parallèle

e

repentir

et a mortification,esquelssuivrontussiun itinérairerogressifêtre

en

Egypte,

asser

a

mer,

ller en

Terre

ainte

puis

au

Jourdain.

ce

déplacement

éographique

épondront

es

différents

utrages

e

la

vie

45

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sauvage

dans

e désert

les

vêtements e la

sainte e

déchirent,

'abord,

puis

son

corps

era

abimé

par

e

soleil vant d'être

blessé

par

les

ronces.

Ces

trois

tapes

de

la

mortification

'inscriventur le

corps

même

de

Marie, ur e

moyen

mêmedu

péché

d'abord

par

le

dépouillement

e

l'enveloppe

u

corps,

e

vêtement,

igne

ocial

dont

'absence

ouligne

a

solitude du

désert,

puis par

le

noircissement

e la

peau, première

atteinte

u

corps

ui-même,

uis par

pénétration

e

ce

corps

au

moyen

des

épines qui

le meurtrissent.a

blessure,

'est-à-dire a

rupture

u

tissu

pithélial ar

les

épines

est aussi un

ritede

purification

le

sang

qui

doit s'en écouler

nstaure

une certaine

ymbolique,

ont

le

sang

d'une

femme,

ortementié à

l'impureté

ans les textes

religieux

cf

Marc V ; 25 : la guérison e l'hémoroïse st 'undesmiracleses plus

«forts» u Christ

ustement

cause de

l'impureté

iée

au

sang

dans la

tradition

ébraïque)

st 'un des

signes

majeurs.

X canonise

'histoire e Marie. N'oublions

pas que

le XlIIe* iècle

futune

époque

de

polémiquesreligieuses. 'importance

e

l'image

de

la

Vierge,

utre e souci de

promouvoir

e culte

mariai nous montre e

vieux thème

de la

contemplation

'une

image

sainte assurant

la

rédemption. n grandnombre e textes e ce sièclerelatent es mira-

clesfaits

u

moyen

e

la

contemplation

e

l'image

de

la

Vierge

u dans

lesquels

sa

représentation

pparaît

: c'est

l'époque

de Gautier

de

Coinci,

'est e moment

ù le culte

mariai,

malgré 'opposition,

urant

le siècle

précédeñt,

de Bernard de

Clairvaux,

prend

une

grande

importance.

La

profession

e

foi

de

Marie,

qui

est un

mélange

de

citations,

e

paraphrases

t

d'applications

du Credo

illustre

'aspect catéchétique

et

a

fonction octrinale

e

la versionX.

Il

s'agit pour

elle de

préciser

e

sens

de

l'histoire

acontée. es

moyens

our

ce

faire,

nous

l'avons

vu,

sontdivers

t,

nous

pouvons

eur

ajouter

une

listede

signes

usuels

de la

chrétienté

les

épines,

a vie

sauvage

près

du

Jourdain,

a

nourriture

frugale, ui

évoque

saint

Jean-Baptiste,

mais aussi le

lion,

le

lion

marcien,

lément

e cetensemble

ui place

Marie

dans une

thématique

du «retour

u

sources» du christianisme.

ozyme

lui-même,

ssu du

«

moustier aint-Jehan

peutévoquer

un

sage

essénien,

mage

baptiste

s'il en

fut.

La version peutnousapparaître ommeunmétatextexplicitant

plus

précisément

e

sens

profond

u récit.On

peut

y

voir,

u

point

de

vue

littéraire,

ar rien

ne

peut

l'affirmer

istoriquement,

ne

étape

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entre

T et les versions

e

type

W.

En

effet,

i nous

simplifions our

mieux

llustrer

otre

ropos,

e

qui importe

ans

T,

c'est e récit

ue

X

place

dans un

plan légèrement

econd,

tandis

que

W

ne fait

que

résumer 'histoire

pour

en mieux donner a

signification

eligieuse,

morale t

métaphysique.

W

suppose,par

ailleurs,

ue

l'histoire

oit

déjà

connue.

La mise en

prose peut

être considérée

omme

un

remaniement,

non

eulement

e

la

forme,

mais aussi

du sens

d'un

récit.

e

rejet

d'une

formulation

ittéraire

t

poétique pour

une

langue précise permet

d'affirmerette

fonction. a

comparaison

des

styles

montre a même

différenceu'il peuty avoirentredes textescomme es Miraclesde

Votre ame de Gautier

de

Coici

et ceux de

saint

Louis

par

Guillaume

de

Saint-Pathus

dans les

premiers,

ne

réthorique,

ne

poétique,

une

esthétique

onstruisente

texte,

ans les

second,

l

s'agit quasiment

es

minutes u

procès

de canonisation t

nous avons affaire un

langage

juridique.

Sans

marquer

une

opposition

ussi

nette,

par rapport

la

version

,

la version se souciemoinsdu

style,

mais tend

plutôt peser

ses

mots,

coordonner es

phrases

dans une

logique syntaxique ui

est

cellede l'enseignement.

47

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ébauche de

classification

e

ces

édifices n fonction

e leurscaractères

communs.

Sans revenir ur le contenude ce

travail,

l

est

cependant

intéressant de

signaler qu'une correspondance frappante

pour

l'ensemble et pour les détails de la composition ntre plusieurs

exemples

nous a conduits

à

la

recherche

d'éventuels

principes

ou

procédés

de tracés

géométriques égissant

'établissement es

plans

(coupes

et élévations tantvolontairement

cartées).

Connaissant

ertainsbâtisseurs

grâce

à

des

parchemins

t

à

des

inscriptions

ur les cathédrales

elles-mêmes,

l

faut cerner

plus

précisément

e rôle des architectes ans

la

construction,

eur

manière

de

projeter

t

la

façon

dont

leurs

tracés ont été

exécutés au sol

grandeur ature.Plusieurs lans,même 'ils ne comportenti échelle,

ni

cotes,

même s'ils ne sont

souvent

ue

des

reproductions

'édifices

existantsou

au

contraire des

améliorationsde

ceux-ci,

prouvent

l'existence e

projets

de la

part

des

architectes.

es

épures

tracées au

sol ou sur

certainsmursmontrent

ue

le

tracé des

plans

ou celui des

voûtes se faisaient sur

place,

sans

aucun doute

par

des

procédés

géométriques ui

ont

dû êtrerelativement

imples.

Les documentsdes carnets

de Villard

de Honnecourt

1)

pro-

posentde telsplans et de telsprocédés,mettant n évidence a notion

de modèle. Certains

plans «type»,

isputés

entre Villard et

Pierre de

Corbie

ncitent

penserque

certains

difices taient onsidérés e la

part

des maîtresd'oeuvre omme des

exemplesparfaits.

'historique

de

plusieurs

cathédrales,

même

lorsqu'il

y

a un certainnombre de

lacunes,

nous

prouve qu'il

y

a eu

une continuité ertainedans

la

projetation

t dans la mise en

œuvre,

ontinuité

ui

s'est

faite l'aide

de

documents,

u

par

transmission

rale de certains

rincipes.

Plusieursdocuments

tablissent

'extrêmemobilité es architectes

commedes ouvriers travers

'Europe,

ainsi

que

la communication e

certains ocuments.On

peut

affirmer

ue

les idées

ont

été

transmises

d'un architecte un

autre,

que

certains

principes

ommuns nt

été

utilisés,

opiés, adaptés

ou

améliorés

à

travers e

temps

et

à

travers

l'espace.

L'existence

des

tracés nous a

conduits

étudier

lus

précisément

les

instruments

éométriques

utilisés

par

les

architectes

parmi

lesquels,

nous

semble-t-il,

'équerre

eu

une

place prépondérante.

(1)

Las u

,

L

Album e

Villard

e

Honnecourt,

aris,

858.

49

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1.

L'architecte

médiéval

Les comptesrendusdes chantiers u XlIIe parlentd'architectes,

de

divers

corps

de

métiers,

rès

spécialisés,

et d'une

multitude

de

manœuvres

t de

saisonniers,

ans

qualification, ayés

à

la tâche. Le

travail st très

organisé,

ivisé t

fortement

iérarchisé.

Un

petit

groupe

de

spécialistes

les architectes

ngénieurs,

e

trouvait

on

seulement

u sommetde

V

chelledes salaires

en

vigueur

dans

Vindustrie

médiévaledu bâtiment mais

encore avait

la

possi-

bilité

d'exiger

et

ď obtenirune série de

privilèges

attachés

à

cette

profession.

1)

1.1. Les

divers itres

e l'architecte

médiéval

Le

terme architecte»

'apparaissantpas

au

Moyen Age,

il nous

semble

mportant

e

nous référer ux

expressions

ui

désignaient

es

chefs e

chantier

l'époque.

Elles

nous

renseignent

n effet

lus préci-

sément

ur e

statut ocial

particulier

ont bénéficiaient

es architectes

et

sur e

rôle

qui

leur

était

ttaché.

Il n'existait

pas

de terme

unique pour

qualifier

ces

«maîtres

d'oeuvre».De nombreusesinscriptions eurs confèrentdes titres

différents,

ttachés

pourtant

une

même

profession.

On

peut

ainsi

ire es

épitaphes

uivantes

Ci

gît

Pierrede

Montreuil,

leurparfaite

des

bonnes mœurs

en

son

vivant,

octeur

s

pierres

que

le

roi des deux

le

conduise aux

hauteurs

des

pôles.

Epitaphe

de Pierre

de

Montreuil,

rchitecte

e

Saint

Louis,

à

la

Sainte

Chapelle.

Ci

gît

Maître

Hue

Libergier,

ui

commença

cette

église

en

Van

1229et trespassaVan 1267 pierre ombalede Hue Libergier, rchi-

tecte

de

l'église

St-Nicaise

Reims

détruite).

Ci

gît

Guillaume

trèsélevé dans

Fart

des

pierres

qui

acheva

ce

nouvel

uvrage.

Architecte

e St-Etienne

e

Caen.

Ces

épitaphes,

n associant

a

plupart

du

temps

'architecte

son

œuvre,

nous

ndiquent

ue

les architectes es

cathédrales

'étaient

as

des

anonymes

t

bénéficiaient

e

surcroît

'une

grande

renommée

leur

époque,

s'ils sont

tombés

maintenant ans

l'oubli.

Parfois

même,

(1)

Gimpel,

evolution

ndustrielle

u

Moyen

ge,

p.

113)

50

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leurs

ffigies

ont restées

ravées

ur es

édifices

labyrinthe

e

Reims,

tombe de

Libergier,)

u sur des

manuscrits

carnets

de

Villard de

Honnecourt).

es

portraits

eprésentant

ouvent 'architecte u milieu

de ses outils de travail nous seronttrès

précieux pour

la suite de

l'étude.

L'architecte

pparaît

ainsi

sous

plusieurs

titres

u traversde

diversmonuments

Machinator,machoun,

ngeniator

Magister

pens Apparator

Maistre

maçon

Magister

ernent

rius.

magister

athomus

Doctor

athomorum,

octor

eyrier,

octeur

s

pierres

Expressions uxquellesnous nousréféreronsouvent u filde ce

chapitre.

1.2.

L'hommede

chantier.

L'architecte

médiéval

est

d'abord un

homme

de

chantier.

Certaines

expressions

'associent

au

travail

manuel)

de la

pierre

:

Magister

cementarius

maître

maçon),

Magister

athomorum

maître

des

tailleurs e

pierres).

Nous

avons

la

chance

de

pouvoir

suivre e

récitdétaillé de la

reconstruction

e

l'église

de

Cantorbery,

partir

de

1174.

Le

moine

Gervais

nous

renseigne

ur

les

qualités

qui

avaient

provoqué

e choix

de

l'Architecte

uillaumede

Sens,

ors

d'une

sortede

concours

Parmi

d'autres vint

un

architecte

e

Sens,

nommé

Guillaume

un

homme

nergique

t

ouvrier

ngénieux

n

pierre

t en

bois.

En

raison

de son

esprit

t

de

sa

renommée

on

lui

confia

oeuvre

lutôt

qu

aux

autres.

1)

L'architecte

evait

tre

insi

un

spécialiste

e la

pierre,

mais

aussi

du bois. En fait, l patronnaitMagister) ous les corpsde métier t

chaque

opération

evait

ui

être

familière.

Gervais

montre,

ar

la

suite,

Guillaume de

Sens

mettrea

main

à

l'ouvrage,

u

milieu

des

ouvriers,

t

être

malencontreusement

ictime

d'un

accident

du

travail

Comme il

préparait

es

machines

propres

à

établir

es

grandes

voûtes

les

poutres

e

rompirent

ous

ses

pieds

et l

tomba

ur e

sol,

de

la

hauteur

de

la

voûte

upérieure,

est

à

dire

50

pieds

les

pierres

t

(1)

Gimpel,

âtisseurs

e

cathédrales,

p.

145).

51

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les

échafaudages

accompagnant

ans sa

chute.

Blessé,

l

continuera

diriger

es

travaux

de

son

lit,

en

choisissant

un

eune

moine

«ingénieux

t

intelligent»our

transmettrees ordres

sur le chantier. Le malheureuxGuillaume de Sens

marque

ici,

pourrait-on

ire,

une

étape

dans

la

division

du

travail,

de

plus

en

plus

poussée

dans

l'industrie u

bâtiment,

ès la fin

du Xlle siècle. En

effet,

es architectes

ssisteront e

moins

n

moins u

déroulement

es

travaux t se

feront

ouvent

eprésenter

ar

des

intermédiaires

ur le

chantier les

parliers.

1.3.

Architecte

t/ou

ngénieur

L'architecte st ensuiteun Techniciendes artsmécaniques nté-

ressé

la

recherche

e

nouveaux

procédés

Machinator

mécanicien,

nventeur u

fabricant 'une

machine

architecte

ngénieur,

u

figuré

machinateur.

Machoun,

ngeniator

Tel Guillaume

de

Ses,

par

exemple

Il

construisit

'ingénieuses

machines

pour

charger

et

décharger

es

navires

et

pour

lever

les

pierres

t

e

mortier.

De

même

Villard

de

Honnecourt

1.4.

Le

conceptear.

Le

titre

Magister

signifie

ussi

maître

de

l'œuvre,

maître

d'une

œuvre

précise,

c'est

à

dire

concepteur

et

c'est

cette

fonction

ui

primera

ès la fin

du

Xlle

siècle.

L'architecte

tablit

es

plans

de

l'édifice,

es

propose

et

il

reste

pour

surveiller

a

réalisation

étant

payé

à

l'année

ou

pensionné.

Par

contre,

our

es

petits

hantiers,

on

rôle

se

limite la

projetation,

t

il

s'en va les plans admis, car conscientde sa valeur, l demande des

salaires

très élevés.

Dans

cette

situation,

n

pourrait

dire

qu'il

s'en

tient u

«permis

e

construire».

Ainsi,

dès

le

XlIIe

siècle

l'architecte

erd

en

partie

sa

vocation

manuelle

pour

s'intellectualiser..

L'architecte

oncevait a

forme

de

l'édifice

sans en

manipuler

a

matière

St

Thomas,

cité dans

Panofsky

Archi.

oth.f .

89.

A ce sujet, on peut noter 'indignation 'un Nicolas de Biard,

contemporain

e

Villard

Dans ces

grands

édifices

l

a

accoutumé

d'y

avoir

un

maître

52

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Carnetse

illard

e

onnecourt.

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1.6. La

tradition

ntique.

La

tradition

ntique

a en

effet

transmise

out

u

long

du

Haut

Moyen

Age, par

la

transcription

éticuleuse es

textes

grecs

et latins

que Ton pouvaittrouver. es nouvellesécoles laïques urbainesont

profité

e

ce

travail

de

«Bénédictin»

t

on

pouvait

ainsi se

procurer

dans

les

bibliothèques

des

extraits

de

Platon, Aristote,Archimède,

Varron,

Virgile,

Cicerónou

Vitruve.

On

note aussi la

traduction es

Eléments

'Euclide

de

l'arabe)

par

Adélardde Bath au

Xlle,

et 'étude

des

connaissances

rabes

par

Leonard

Fibonacci de

Pise dans Liber

Abacci

étude

des

nombres).

Contrairement

la

Renaissance,

le

Moyen

Age envisage

cette

culture omme un moyen, n outilet noncomme un but en soi. En

effet,

e

«respect»

our

les

Anciens ne se

traduit

pas par

la

simple

imitation

'un

archétype,

modèle considérécomme

œuvre

parfaite,

mais

par

l'utilisation,

'adaptation

ou

l'amélioration,

ransgression

d'un modèle

non

plus «parfait»

mais

«pour

faire»,

our

reprendre

es

termes

e

Nicolas Soulier.

Les siècles

classiques, prônant

au

contraire a

loi

d'imitation,

tentative

de se

rapprocher

de la

«Beauté»

parfaite

atteinte

par

l'Antiquité recqueet latine, oumettraa création à une série de

règles

t

de carcans

respecter.

Fort

de

l'héritage

ntique,

un Bernard de

Chartres,

ncore

tout

jeune

écolâtre

n

1117,

pouvait

'écrier

Nous sommesdes

Nains

uchés

sur des

épaules

de

géants

Nous

voyons

insi

davantage

t

plus

loin

qu

eux

;

non

pas parce

que

notre

vue

est

plus aiguë

ou notre

taille

plus

haute mais

parce

qu'ils

nous

portent

n Vair t

nous

élèvent

e

toute

eur hauteur

igantesque.

Vitruve,dans son Traité d'Architecture onne la définition e

l'architectedéal

:

Qu

ils soient

nstruits,

apables

de manier

e

crayon, ompétents

en

géométrie

t

en

histoire,

ntéressés

ar

les

théories

hilosophiques,

la

musique

et

quelque

peu

la

médecine,

qu

ils

aient

aussi des

connaissances

uridiques

et

quelques

notions

'Astronomie t d'Astro-

logie

(1)

L'architecte médiéval

possède

cette même

aspiration

à

une

(1)

Vitruve,

raité 'Architecture,

,

1.

55

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culture

ncyclopédique

il

est

le

témoignage

ivant u

rapprochement

des

«Arts

Mécaniques»

et

des

«ArtsLibéraux». Ainsi

l'architecte es

cathédrales

t l'intellectuel

colastique

sont en relationcar

produits

d'un même phénomène l'essor urbain, qui s'accompagne de la

création es

grandes

athédrales

t

des

universités,

réant

une

nouvelle

culture

La

transformation

es

méthodes colaires

t

intellectuelles

st la

technique

d'un métier

nouveau d'une nouvelle

corporation

Vuniversitas es

maîtres

et

des

étudiants

Elle devient

'affaire

de

professionnels ui pour

leur

travail vont demander salaire.

Elle

consommede

plus

en

plus

de

livres

devenus nstrument e

travail

entre es mains d'une nouvelle atégorie ociale ; celledes travailleurs

intellectuels

(

1

L'architecte du

XHIe

issu

des Arts

Mécaniques

de

par

sa

formation

ur le

chantier,

end

à

se

rapprocher

des méthodes de

l'enseignement

colastique.

voir

a

discutatio ntre

Villardde Honne-

court t Pierrede

Corbie).

l

participe

ussi des

Arts

Libéraux,

prati-

quant»

surtout 'Art

de la

Géométrie,

éométrie

ui

au

Moyen

Age

est

réappréhendée travers neinstrumentationratique.

2.

La

géométrie

nstrumentale

Un

texte

de Bernard

Palissy,

tiré

de son Dessein

du

jardin

délectable

évoque

d'une

manière

ttrayante

es

divers

utils

«par

les-

quels

on

conduit a

Géométrie

t

l'Architecture»t nous

renseigne

ainsi sur

eurs

qualités

et

usages

respectifs

Nous avons e Compas

La

Reigle

L

Escarre

Le

Plomb

Le

niveau

La

sauterelle

Et

l

Astrolabe

Voilà

les

outils,

par

lesquels

on

conduit

la

Géométrie

et

(l)

J.

Le

Goff,

a civilisatione

l'occident

édiéval,

rthaud,

963.

56

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PL X

it

PtpàíC

4jrcteWm <mf

W

w*

^ Bul

«,«

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4el

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W

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V

Architecture.

uisque

nous sommes ur

le

propos

de la Géométrie

il

advint,

a

semaine

passée

qu'estant

en

mon

repos

sur l'heure

de

minuict,

l

m estoit

vis

que

mes outilsde Géométrie

estoient slevez

l'un contre 'autreet qu'ils se debatoyent qui appartenoit'honneur

d'aller

le

premier.

Et estant en ce débat

le

Compas

disoit

: ill

m'appartient

'honneurcar

c'est

moy qui

conduis

et

mesure

toutes

choses

aussi

quand

on

veut

réprouver

n homme

de sa

despense

superflue

on

l'admoneste

de

vivre

ar

compas

La

Reigle

disoit

au

compas

i Tu

ne

sais

pas

ce

que

tu dis

tu

ne saurois rien

aire

qu'un

rond

seulement

ui

est

le

trou

du cul

;

mais

moy

e

conduis

toutes

choses

directement

et

du

long

et

de

travers et

en

quelque

sorte

que

ce soit e fais mon cherdroitdevantmoi Ainsi quand un hommeest

mal vivant

on

dit

qu

il

vit

desreiglement,

ui

est

autant

à

dire

que

sans moi

il ne

peut

vivre

roitement.

oilà

pourquoy

'honneur

m

ap-

partient

d'aller devant

1

Lors

l'Escarre

dit :

C'est

à

moy

à

qui

l'honneur

ppartient

car,

pour

un

besoin,

on

trouvera

eux

reigles

n

moy

aussi

c

est

moi

qui

conduis es

pierres ngulaires

t

principales

du coin sans

lesquelles

nul bâtiment

e

pourroit

enir.»

Trois des instrumentse géométrie e Palissynous intéressent

particulièrement

ceux

dont

'architecte

e

sert

pour

tracer

es

plans,

dans la

chambre aux

traits.

Ce

sont

La

Reigle,

le

Compas

et

l'Esquarre.»Le

Plomb,

le

Niveau,

a

Sauterelle

sont

des

instruments

géométriques

u

chantier.

On

peut

dès

maintenant

emarquer ue

la

corde

peut

facilement

e

substituerux

trois

nstruments

e dessin

sur

le

chantier.

n

étudiant

lus précisément

a

géométrie

médiévalenous

verrons

u'elle

est essentiellementnstrumentale.

2.1. Les instruments.

La

Règle

sert

tracer

droit

à

tirer

ne droite ntre

deux

points.

Elle

n'est

pas

graduée

car ce

n'est

pas

un

instrument

e

mesure

la

géométrie

u

Moyen

Age

ne

passe

pas

par

la mesure directe

des

choses,

pour

mesurer lle

passe

par

la

comparaison

n

fois e

segment

A

=

p

fois

e

segment

B

;

ou

par

la

proportion

A

est

à

B

ce

que

B

est

C.

Le compas «fait es ronds» t par là même l «conduit t mesure

les choses».

Il

permet

n

effet e matérialiser

es

segments ue

l'on

veut

reporter

u

multiplier,

ans

pour

autant

passer

par

la mesure

58

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Lo

p

V.*

eu

iff

s.Manuscrit

ers250

i. M'siriut

ii

e

'Eglise

aint

ban

i. Britishuseum.

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abstraite

es nombres.

On

peut

remarquer u'une

certaine

position

de Taxe de

rotation

de ses branches

peut

en faireun

instrument

articulier

un

compas

de

proportion,

ermettant,

partir

d'un

segment

donné,d'avoir direc-

tement

es

2

segments ui

lui

sont

associés

par

une

certaine

propor-

tion.Nous

reviendronsur

'hypothèse

e son

existence

u

MoyenAge.

La chansondes

tailleurs

e

pierre,

elevée

par

Moessel

dans

:

Die

Proportion

n

Antike und

Mittelalter

1926,

met

en

garde

contre

a

règle

t

ne

mentionne

as

le

compas

L'équerrea unart uffisantuand onV mploiebien la règle un

art divers

C'est

donc

à

l'équerre que

reviendrait

l'honneur»,

ar

c'est elle

qui

donne

la

solution

des

problèmes

à

condition, videmment,

e

savoir

'utiliser,

t

en

premier

ieu de savoir

a

construire.

a

chanson

des

tailleurs

e

pierre

ivre

d'ailleurs

une charade

mystérieuse,

ermet-

tant

aux initiésde

construire

'équerre.

Le

mystère

e

cette

charade,

rapprochée

de

l'anecdote

de

l'évêque

assassiné

pour

être

entrédans

la chambre aux traits,met bien en relief a protection ontla pro-

fession

ntourait es

secrets.

T'

'importance

de

l'équerre,

en

tant

qu'instrument

e

tracé

et

mêmede

conception,

été mise en

évidence e

façon

remarquable ar

Alain

Séné

(1).

Ce dernier

recherché

t

classé les

outils

représentés

sur des

portrais

d'architectes u sur

des

documents

qui

nous les

montrent

u

travail

Dans la

plupart

des cas le

ou les

instruments

e

travail ne

semblent

as

seulement

our

blasonner e

personnage.

ls ont été

soigneusementbservés t sont représentésvec soin. Rares sont les

schématisations

tylistes

u dues

à

la

négligence.

l

semble

que

faute

de

l'instrument

éel

du moins

une

copie

en

plan

d'une

exactitude

aussi

parfaite ue possible

ait

accompagné

'architecte ans son ultime

voyage

dans

le

cas des

pierres

tombales

;

mieux

dans le rendu

(1)

Un

nstrument

e

précision

u service

es

rchitectes

u

Moyen

ge

l'équerre

in

«Cahiers

eCivilisation

édiévale»

°

4,

oct-déc.

970,

niversité

e

Poitiers.

Les équerresu Moyei' ge remarquesur aformenattendueunoutil

simple

n

«Bulletin

rchéologique»,

eims,

970.

60

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symbolique

du

métier

quand

l

anonymat

st

de

rigueur

les

mêmes

scrupules

pparaissent

ans

la

représentation

e

V

util

Séné étudieainsi des documents, ourune période llant du Xle

au

XVe siècle. Leurs

origines

ont

pour

la

plupart

monumentales

sculptures, peintures

murales,

tombes

;

d'autres sont

tirées

de

manuscrits ont

es

Carnets

de

Villardde

Honnecourt. a

période

qui

nous

intéresse

particulièrement

le XHIe

-

est

la

plus

riche en

témoignages

ur

es

maîtres

d'oeuvre

t leurs

nstruments.

'éventaire

(non

exhaustif

ien

sûr)

présenté

par

Séné,

semble

cependant

assez

représentatif,

ar,

malgré

l'étendue de

l'époque

envisagée

et

la

diversité

es

endroits 'où

ils

proviennent,

es

documents

résentent

descaractéristiquesommunesndéniables.

Sur

es

23 documents u Xle

au

XHIe,

l'équerre

t

e

compas

sont

les

instruments

es

plus

représentés

on

note

aussi

une

canne,

des

gabarits

de

profils

de

nervures,

es

niveaux

à

équerres

et

à

fil

à

plomb).

L'équerreapparaît

20

fois,

ontre

pour

e

compas,qui, pour

sa

part,

n'apparaît qu'à partir

du

XlIIe.

L'équerre

apparaît

5

fois

seule,

ce

qui

tendrait

prouver

ue

certains

rchitectes

n

faisaient

leurunique nstrumente tracé.

Des

sondages,

portant

ur 20

œuvres

postérieures,

montrent

ue

peu

à

peu

le

compas

tendra

à

prendre

a

place

de

l'équerre, qui

conserve éanmoins

es

fidèles

xclusifs

usqu'au

XVe.

Jusqu'au

XlIIe

on

note donc

la

suprématie

e

l'usage

de

l'équer-

re. l

peut paraître

tonnant

e

rapprocher

es deux

instruments,

ais

on

constate

que

nous

utiliserions e

préférence

e

compas,

l'architectemédiéval e

sert

plutôt

de

l'équerre.

Villardde

Honnecourt

traceun pentagone vec l'équerre Dürer le tracera avec une seule

ouverture e

compas.

Les

compas représentés

ressemblent

à

ceux

que

l'on

peut

connaître

ujourd'hui.

Séné ne

se

prononce

pas

sur la

nature

du

seul

compas

de forme

péciale,

sur

a

tombe

de

Hue

Libergier

Reims. Il

s'en

remet

l'opinion

de

Otto

Van

Simpson,

ui

en

faitun

compas

de

proportion

asé sur a

section

'or.

La

mesure de

l'écartement es

branches

nous a

prouvé

que

ce

n'étaitpas une proportion orée.Les bouts arrondisdes 2 branches

61

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La iee aintlhanII.Manuscritaprès250)Fondatione

'abbaye

e aintlban

ar

e oi ffa

Dublin,

rinity

ollège.

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supérieures

emblent

même,

comme e

dit Pierre du Colombier

1),

écarter

'hypothèse

'un

compas

de

quelque

autre

proportion.

Comme

nous l'avions

pensé

précédemment,

e

compas

médiéval

ne sembleutiliséque pourtracer es cercles et surtout our

reporter

des mesures.

2.2.

L'équerre

L'aspect

des

équerres

représentées

ans

ces

œuvres

médiévale

st

bien

plus

surprenant.

omme

a

plupart

d'entre lies

ont

cettemême

apparence

pour

le

moins

inattendue,

n

ne

peut

admettre

ue

le

hasard,

le

manque

de

connaissances

ou de

savoir-faire

es

miniatu-

ristes oientdeshypothèses envisager.

il

s'agit

donc,

dans la

plupart

des

cas,

d'une

représentation

fidèle 'un

objet

concret,

yant

réellement

u

cet

aspect

En

gros

les

équerres

romanes

et du

premier

rt

gothique

se

présentent

omme de

fausses

équerres

c

est

à

dire

qu

il

leur

manque

le

côté de

l'hypothénuse,

e

qui

est

parfaitement

lassique

mais

les

plus

anciennes

d

entre

lles

possèdent

une

particularité

emarquable

leurs

bras sont de

largeurs

négales

et,

fait

plus

étrange

ncore

les

bords

n

en

sont

pas parallèles

deux

à

deux

ils

convergent

t

divergentcréantun

angle

droit nternesitué sur un axe

différent

e l extern

:

ainsi

sous

l'apparence

dun

seul

instrument

ixe

il

y

a

deux

équerres

A

notre

vis

d'ailleurs

Séné

ne

tirera

pas

assez

partie

de

cette

dernière

constatation,

ji

nous

paraît

des

plus

importantes.

Séné nous

propose

lors un

premier

lassement

2)

-

Equerres

branches

e

largeur

differente

t

à

bords

parallèles

deux

à deux

Ce

sont es

plus

anciens

nstruments.

Exemples - équerrede la construction e la Tour de Babel,

dans

le

manuscrit Hortus

delicorum

d'Herrade

de

Lansberg

1175-1185)

-

Equerre

du

cloître e la

cathédrale e

Gerone.

2ème

moitié

u

Xlle

siècle.

-

Equerres

bords

divergents

à

2

:

Ce

sont es

plus

intéressantes

ar les

plus

inattendues

ar

leurs

formes.

lles

sont

nombreuses

t leur

représentation

été

faite avec

(1)Pierrea ColombierLe compas esmaîtres'oeuvre,ull. oc.

nftt es

Antiquaires

e

France,

966.

(2)

Voir

es

chémas

'équerres

u

chapitre

.

63

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soin. Elles s'étendent

de la fin du Xlle au

premier uart

du XlVe

siècle.

Exemples

pour

esmanuscrits

-

Carnets

de Villardde

Honnecourt, 220-1235,

.N.

-

La

vie

des deux

offas

,

de Mathieu

Paris

(daté

avant

1250)

miniature u

XlVe,

BritishMuseum.

-

La viede Saint

Alban

,

daté des environs

de

1250?

Dublin

Trinity ollege.

pour

es œuvres

lastiques

- MaîtreHumbert' - Colmar,collégialeSt Martin vers 1235)

-

Tombe

de

Hue

Libergier

Reims

après

1263)

-

L

'Architecte

Poitiers,

athédrale

t

Pierre

vers

1370).

Séné,

pour

affiner

on

classement,

tudie

ensuite

es

propriétés

angulaires

des

équerres.

l

s'appuie, pour

ce

faire,

ur

les thèses

de

B.G.

Morgan.

Il étudie

insi deux

équerresparticulières

-

Equerre

de la

pierre

ombalede

Libergier

Reims. 1263)

Les

bords

ne sont

pas

tout

à fait

parallèles

deux à deux.

Le

décalage

ainsi

créé

permet

eux nstruments

ifférents.

Angles

xternes e

l'équerre

30°

et 60°

Angles

nternes 31° 30*10 et 58° 29' 50

D'après Morgan

Il

s'agit

d'une

équerre anonique,

'est

à

dire servant

e base aux

mesures,

u

pita

exactement la miseen

symétrie

u commodulation.

f

équerre

de

Libergierpossède

des

angles identiques,

à

ceux du

64

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triangle

d'or,

dans

lequel

la

grande

cathète est

égale

à

1,618,

en

prenant

comme

base

unitaire

a

petite

cathète

Ce

type

ď

équerre

permet

de

multiples

mises en

place

des éléments

n

composition,

e

tellesortequ'ils soient itués es unspar rapport ux autres sur des

points

harmonieusement

hoisis.

Nous

sommes

donc

en

présence

ďune

équerre

dont

es

qualités

dépassent

de

très

oin

la

simple

construction

'un

angle

droit.

Elle

permet

n

effet

eux

systèmes

e mise en

proportion

-

triangle

0

.

60

-

triangle

'or

- Equerrede «l'Architecte»,coinçon entraldes stallesméridionales

de la

cathédrale

e

Poitiers

1270).

Bords

non

parallèles.

D'après

Séné

les

angles

ntérieurs

t

extérieurs

ont

droits

en

fait

l'extérieur

e l'est

pas).

Si

nous

menons

la

perpendiculaire

au

grand

côté

extérieur

jusqu

a son

intersection

vec

le

prolongement

u

grand

côté ntérieur

au

delà

du

plan

coupé,

a

seconde

équerre

insi

reconstituée

rend

es

dimensionsuivantes 0,13mpour la grandecathète t 0,096pour la

petite

;

ses

angles

obtenus

par

la

méthode

des

Tangentes

sont

respectivement

e

53°

33'

22 et

de

36°

26'

38 .

Ces

résultats

correspondent

vec une

marge

d'erreur

e

1%

aux

données

ngulaires

du

triangle

es

coordonnées

écagonales,

oient

et

54°.

Séné

considère

insi

que

le

sculpteur

n'a

pas

représenté

'équerre

entière,

ne

partie

de celle-ci

tant

oupée

par

une

voussure.

Ayantretrouvé ette équerre décagonale par ailleursde notre

côté,

nous

pouvons

dès

maintenant,

'une

manière

générale,

décrire

65

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les

possibilités

u'elle

offre.

lle

permet

de diviserune circonférence

en

5

arcs

égaux

et en

multiples

e ce

nombre

5

X

36

=

180°)

C'est

précisément

vec

cette

équerre

que

Villard de Honnecourt

peut

construireentagones tdécagones.

Elle

permet, our

a même

raison,

d'assurer e

retournement

es

collatéraux,

n

5

absides et même

parfois

n

7.

L'étude sur

a

géométrie

es

pentagones

t

des

décagones,

mettra

en évidence les

qualités

fondamentales

de ces

figures, qui

sont

formées,

u

point

de vue des

angles,par

des

triangles

36°

-

2

X

36°

-

2

X

36°)

ou

(36°

:

36°

-

3

X

36°)

Séné donne alors d'autresde ses résultats.

La

plupart

des

équerres,

u XlIIe sont

apparentées

irectement

la section

'or

angles

90°,

58°

16'

57 ,

31° 43*

03 ).

D'autres instruments

lus allongés que

les

autres

seraient des

équerres

du double carré

;

(hypothénuse

'¡5)

;

double carré

qui

permet

'obtenir

a

proportion

orée.

r

EqMRM

a

rable

ané

Eqawti-

u

ombre

or

Eqnen-

écag

-Im

(26*

3*

4**)

63*

6*

4**)

(31*

3**

3**)

(58*

6*

7**) 36**54«

.

Saintavin

Vienne),

resque

***-

de aNefLa

our

e

Babel»

(finle)

.

Gerone

Espagne)

Clôîtree

la

cathédrale,

alerie

cciden-

tale

fin

lle)

Chapiteau

ux eux

culpteurs

XWmt

.

Strasbourg

Bibl.

Mun.,

manuscritdétruit)Hortusdeliciarum,'Herradee ans-

bergd

75-1185)

tLa

oure abel

______________________

Colm

Collegiale

t

Martin

Cathédralee aint

Dublin

Trinity

ollege.

.Mahre

umbert,

Pierre.

talk,

¿camçon

,

r-

Manuscrit:

a

ie

e

aint

lban

Paris

ibl.at.225-1235

hitecte*,

près

270.

///>,

onction

e

'abbaye

e t

Carnetse

Villarde

Honnç-

Alban

ar

e oi

ffa.

court.

2

cènes

après

250)

Londres.

ritish

useum.

La ie

es

eux

ffas

av.

250).

Construction

e

'église

t lban

.

Reims.

athédrale

otrek.

Tombee ue

bergier

1263)

.

Hanovre

Stalle.eculpteururois.s.

-

.

Niederhaslach

-

XIVèaM

Cimetièredallee

ombe.

66

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3

De

l'instrument

l'édifice

Reims

Nous avons effectué, la suite d'Alain Séné, des recherches

personnelles

ur es instruments

e tracé des architectes

médiévaux,

t

ce

parallèlement

l'étude des tracés de la

cathédralede

Reims. De

précédentes

tudes avaient en effet

dissocié ces deux

aspects

de

la

question quelques

architectes vaient étudié es tracés

régulateurs,

sans

essayer

de retrouvera

trace des instruments

ar

lesquels

ceux-ci

passaient,

un historien vait étudié

les

équerres

de

façon

remar-

quable)

mais sans

appliquer

ses

constatations des

plans

d'édifices

précis.La

géométrie

du

Moyen

Age

étant,

rappelons

le,

purement

instrumentale,

l

était

primordial,

ous

semble-t-il,

e ne

pas

séparer

ces deux

aspects

d'une même

recherche.

Notre

tude de la

cathédrale e

Reims,

u

chapitre

uivant,

écèle

deux

systèmes

e mise en

proportion, omplémentaires

l'un

passant

par

la

«manipulation»

e

triangles

6-54

(coordonnées

décagonales),

l'autre

par

la

manipulation

e

triangles

'or

(31°

43' 03

et

58° 16'

57 etgrandcôtésurpetit ôté=<f = 1,618).

3.1

Equerres

décagonales

t

équerres

dorées.

Séné avait

mis

en évidence

'existence de différentes

querres

correspondant

ces deux

triangles.

'architectede Reims aurait

pu

utiliser

équerres

différentes.

Or une

étude

plus approfondie

es

équerres

dessinées dans

les

Carnets

de Villardde Honnecourt ous a montré

ue

quelques

uns de

ces instrumentsermettaientux-mêmes es deuxpossibilités e mise

en

proportion.

Ainsi sous

l'apparence

d'une seule

équerre

s'en

cachaient n

fait

deux

:

l'équerredécagonale

et

l'équerre

dorée.

Nous

rapprocherons

ette

constatationdè la

phrase

de «L'Escarre» de

Bernard

Palissy

C'est

à

moy

que

revient

'honneur

car

pour

un

besoin

on

trouvera

eux

reigles

n

moy

que

nous

pourrions

raduire

pour

les

tracés

on

trouvera en

moi

deux

systèmes

de mise en

proportions.

Certains

nt

voulu

voir

dans

les Carnets

de

Villardde

Honnecourt

des dessins faits

en vitesse u de

façon

malhabile.

l

est vrai

que

ce

67

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sont

ouvent es

schémas

qui

n'ont

pas

besoin ďune

grande

précision

car

ils

servent donnerdes

méthodes t des

recettes

our

un intérêt

pratique.

ls se

veulent

moyens

lutôt

ue

résultats chevés.On

notera

cependant

a constancede la forme

énérale

des

équerres.

En fait si

elles

diffèrent

ans le

détail,

en

particulier

ux deux

extrémités e

leurs

branches,

'est

que

certainsde

leurs

points

seulement

nt

une

signification

rès

utile.

Ce sont

es

points

ui,

reliés

ntre

ux,

donnent

des

proportions,

ue

l'on

retrouve

our

chacune des

équerres

et

les

proportions

btenues

ont,

ui

plus

est,

out fait

remarquables.

Exemple

type

une

équerre

de Villardde

Honnecourt

-

Equerre

à

bords

non

parallèles

deux

à

deux.

Le

décallage

des

axes

des

angles

droits

permet

ainsi

deux

systèmes

e mise

en

proportion.

-

Seuls les

6

points

dessinés

«comptent»

raiment.

Ainsi la

découpe

entre es

points

aux

extrémités es deux

branches

peut

être

d'une forme

uelconque.

Elle varie selon les

équerres,

a formene

découle sans doute

que

d'un souci

de solidité.En

effet,

es

équerres

étant en

bois,

des

extrémités n

angle

aigu

seraient

particulièrement

fragiles.

Etude des

propriétés

ngulaires

es

équerres

e Villard

de Honnecourt

Méthode

trigonométrique.

e

reporter

ux illustrations

our

le

vrai

dessindes

équerres.

Bordsdes branches

non

parallèles

à 2.

angle

ntérieur

peu près

droit

angle

extérieur roit

équerre

ntérieure

36

décagonale

53° 45'

équerre xtérieure31° 30'

dorée

58°

30

Equerre

1_

68

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Equerre

2

Cette

querre

st différentees autres.

En

effet,

ne des branches

possède

des côtés

parallèles

à 2

;

et l'autre

non.

L'angle

extérieur,

ui pouvaitparaître

roit,

e l'est

donc

pas.

Nous

pensons

que

cette

équerre

est

uniquement

écagonale.

Sa

manipulation

st

plus

compliquée

;

bien

qu'elle comporte

façons

d'avoir

e 36°

54°.

Bordsdesbranches on

parallèles.

Les

angles

extérieurs

t

intérieursont

droits.

Equerre

ntérieure

36

décagonale

54

Equerre

xtérieure

31°

40'

dorée

58°

20

Equerre

3

Bords

des

branches

on

parallèles.

Les

angles

ntérieurs

t extérieursont

droits.

Equerre

ntérieure 32°

dorée

58°

Equerre

extérieure

30°

60°

Equerre

4

69

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Deux

autres

documentsmontrent

es

équerres

emarquables

Tombedu maître

maçon

William e

Wermingtonreprésentée

dans

l'ouvrage

de Pierre

du

Colombier

Les

chantiers es

cathédrales.

Manuscrit La Viede SaintAlban III , Dublin,cité

par

Séné,

qui

n'en

remarquepas

toutes es

caractéristiques.

Equerre

de

Williamde

Wermington

Les bords de

l'équerre

ont

peu près

parallèles

à 2

-

2

angles

droits.

36° 31° 30'

54°

58° 30'

La vie

de SaintAlban

II

Cette

équerre

donne la

proportion

dorée

de 2

manières

diffé-

rentes

31° 30'

58° 30'

Equerre

5

Equerre

6

70

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Les

équerres

1

et 3 de Villard de

Honnecourt ous

paraissent

es

plus remarquables

ar

1

seul

instrament onne es

deux

systèmes

e

proportion

rouvés

Reims

et ce

par

une

manipulation

acile.

Proportion écagonale

Equerre

d'or

3*2Le

plan

de la

cathédrale e

Reims

Plutôt

ue

de

faire

omme

dans

les

études

antérieures

ne

simple

analyse

sur

un

relevé,

ne

donnant

ainsi

que

des

lignes

majeures,

l

nous a

semblé

plus

clair de

présenter

ette

étude

par

un

système

e

séquences.

Ainsi

on

obtient

es

principaux

racés

du

plan.

Les

tracés

présentés

âchent

de

montrer

ne

façon

de

«reconsti-

tuer» e

plan

de la cathédralede

Reims.

Précisons

'entrée

ue

l'ordre

des

opérations

st

purement

rbitraire

e

notre

part

et

que

la

logique

que

nous

utilisons

e

saurait

être

forcément

a

même

que

celle

utilisée

au

Moyen

Age.

Il

ne

s'agit

que

d'une

façon

de

procéder,

'un

essai

de

démonstration

'une

méthode.

Notons

que

les

tracés

sont

souvent

ne

façon

de

procéder

armi

plusieurs.

Nous

nous

permettons

e

donner

de

temps

autre

plusieurs

constructions

our

un

même

point.

Plutôt ue de surchargern relevédéjà complexe,nouspréférons

présenter

tracés,

'un

pour

es

rapports

de

proportion

décagonale»,

l'autre

pour

les

rapports

dorés.

D'autres

tracés

que

ceux

indiqués

existent

ans

cependant

être

ndiqués,

ceci

pour

une

compréhension

plus

grande.

Nous

reconnaissons

tiliser

our

notre

nalyse

des

équerres

omme

toute

assez

différentes

e

celles

que

nous

avons

pu

relever

dans

les

documents

ités.

Le

problème

réside

en

effet

ans

l'absence

d'hypo-

thénuse

ur ces

équerres.

Nous

avouons

donc

nous

servir

d'instruments

yant

une

hypo-

thénuse,

n'ayant

pu

trouver

une

manière

pratique

d'utiliser

les

71

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équerres

dans

la forme

ue

leur

donnent es

représentations

ont nous

avons

disposé.

On

peut

d'autre

part supposer ue

les instrumentses

architectes

médiévauxne

permettaient

ue

de

reporter

es

rapports

de

propor-

tion

dans

ce cas

effectivement

'hypothénuse

e serait

pas

utile).

Il

nous a été

mpossible our

'instant e confirmer

ette

hypothèse.

Notre

analyse

se fait

en

prenant

es

axes des

piliers

et

l'aplomb

des

murs ou des

contreforts.

ous

n'avons

pas

de

décalage

entre a

trame t

a réalité

onstruite.

Notre trame

ne vientdonc

pas

s'adapter

plus

ou

moins bien à

l'édifice,

comme c'était

le cas

dans

l'étude de M.

Paquet.

Nous

sommes oindu «tâtonnementivant», u «tremblement»ontparlait

Ghyka

pour ustifier

e

décalage

entre a méthode t le

plan.

Pas de

supposition

ur des erreurs

ors

de la mise en

œuvre ou

sur une

incapacité

des

ouvriers

rovoquant,

oi-disant,

e

charmedes

édifices

médiévaux.

Les

décalages

existants

ans le

plan

de la cathédrale

ont

ustifiés

par

notre

analyse

fin

de la nef

peu

avant le

transept,

aissant

une

légère

bande

fig.

10,

deuxième

ollatéral u chœur

fig.

20).

Chaque «hiatus» st ustifié ar la conceptionmêmede l'édifice t

s'explique par

sa

géométrie

ropre.

Ceci

est souvent

n

correspon-

dance

avec

l'alternance ans

l'utilisation es deux

équerres.

Cettefaible

différence

ntre

es deux

proportions

st

utiliséedans

le

projet

par

exemple

a

largeur

de la

nef

par

rapport

celle

de la

façade

d'entrée

ig.

3 et

5).

Plusieurs

oints

'obtiennent

ndifféremmentvec

'une ou

l'autre

des

deux

équerres,

eci

à

cause

de leur

affinité.

On

constate

ue

les

angles

des

porches

d'entrée ont

de 54°

par

rapport l'horizontale.

72

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7

La

nefst

ivisée

n rec-

tangles

2

rectangles

èca-

gonaux

dentiques

t

ce

qui

reste

e

a nef.

8

La

découpe

n

aisseau

en-

tral

2 collatéraux

e

fait

l'équerre

'or ur

e

plus

petit

es

ectangles.

9

On

rriveu même

ésultat

avec a même

querre

n

partant

usommet

u

pre-

mier

ectangle.

10

La

nef st

iviséen

8

tra-

vées

l'aide

de

l'équerre

d'or.

On

remarque

u'il

reste

lors

ne

bande rès

étroitenhaut urectanglede a nef.

11

Remarquonsue

3 travées

sont

oujours

nscrites

ans

un

ectangleécagonal.

12

La

largeur

u

transept

st

donnée

ar 'équerre

'or

partir

u

centree

gravité

du

ectangle

upérieur.

74

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13

Le

transept

st nscrit

ans

un

rectangle

'or

partir

des imites

ixées

récédem-

ment.

14

La

largeur

e

la

nef

st

poursuivie

travers

e

tran-

sept.

es

points

insi

bte-

nus,

n

trace

l'équerre

décagonale

es

deux

ollaté-

raux.

15

La

découpe

orizontaleu

transept

e

fait

vec

'é-

querre

'or

our

a

1ère

ra-

vée,

partir

u

centre

e

gravité

u

rectangle

ou

encore

l'équerre

éca-

gonale).

16

La

deuxième

ravée

'obtient

de

même

l'aide

e

'une

u

l'autre

es

eux

querres.

17

La

largeur

u

chœur

'ob-

tient

vec

'équerre

éca-

gonale

partir

u

entre

e

gravité

u

plan

pris

en

entier.

18

Le

chœur

st

lui-même

formé

e'

deux

rectangles

dorés.

75

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19

La

division erticaleu

chœur

efaitn

rolongeant

celle

u

transept.

orizon-

talement,

a divisione fait

en

prenant

'axe e

ymétrie

horizontal

u

grand

ec-

tangle.

20

Le deuxième

ollatéral

u

chœur'arrête

n

eu

vant

la

limite

e la nef.

ette

différence

st

tracée

l'équerre

'or

u avec

'é-

querre

écagonale.

21

Le retournement

u colla-

téral

efait

ris

implement

à

l'équerreécagonale

di-

vision

n

fois

6°)

22

La

limiteu

retournement

du

ollatéral

st onnée

ar

l'équerre

écagonale.

out

le

reste

e trace vec

a

même

querre

en ffet

ous

les

ngles

ont

multiples

e

36

ude

4°.

76

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33. Conclusion.

Il

convientde

rappeler

a

grande

division

du travail dans

les

chantiers

es cathédrales.

oin

d'êtredes bénévoles

uidés par

la

Foi,

comme n l'a trop ongtempsaissécroire,esbâtisseurs taient n fait

rémunérés

t

plus

ou

moins

pécialisés

dans leurs

âches.

Sans revenir

ur

e rôle

de

l'architecte

ui

a été

déjà longuement

exposé,

rappelons

toutefois

ue

son activité

ne se

limitait

pas

à

la

simple

onception

e l'édificemais

qu'il

était

aussi,

et ce

presque

tou-

jours,

e maître

'ouvrage.

L'architecte,

our

nous

s'il nous est

permis

d'emprunter

es

vers

à

un trèsmauvais

oète

du XVIème

siècle

Le Fèvre

de la

Boderie,

est

celui iqui a conçu au fond de sa cervelle l'idée et le dessein d'une

fabrique

telle*,

ref,

'auteurdu

projet

est secondairement

'exécutant

s'il

ne se

confond

as

avec

e

premier.

P.

du

Colombier)

Entre

'architecte

t 'abondantemain

d'oeuvre,

ans a hiérarchie

des métiers

u

bâtiment,

e trouvaient

e nombreux

ntermédiaires,

dont

'appareilleur.

Voici ce

qu'en

dit

Deneux

:

Chef

du

chantier

de

taille,

pour

lequel

il

fournit

es

épures,

es

relevés e

gabarit

et les

panneaux,

ce

qui exige

des

connaissances

n

dessin t en stéréotomie.

l

distribue

e travail ux tailleurs

e

pierre.

Pierredu Colombier

récise

tC'est encore ui

qui

prépare

'aire

ou l'enduit

ur

lequel

il

trace en

grandeur

d'exécution

a

face

d'une

voûte ou

d'une

autre

pièce d'appareil

avec tous

les

développements

dontelle est

susceptible.

l

fait

ensuite

outes

es

projections.)

Ces

appareilleurs,

hargés

de la mise en

place

des

différentes

parties

de

l'édifice,

evaient

econder es

arpenteurs

ou traceurs)

ans

l'implantation

u

plan

dans

son

ensemble. Reste

à

savoir comment

pouvait

'opérer

e

passage

du

plan

conçu

par

l'architecte la mise

en

place au sol.

Le

problème,

our

ces

arpenteurs,

tait d'avoir

à

leur

disposition

des

méthodes

imples

pour reproduire

n

grandeur

d'exécution

es

proportions

ntroduites

ans la

conception

e

l'ouvrage.

Le

plus simple

de ces

moyens

st

bien sûr

la chaîne

d'arpenteur,

la

ficelle nœuds dont

parle Paquet.

Pour la mise en

place

de

l'angle

droit,

ous

savons

que

le

triangle

e

Pythagore

-

4

-

5,

dont

es côtés

ont

des valeurs

entières,

tait une

solution

fort

simple

et

rapide.

Signalonsaussi un autre trianglede Pythagore ont les côtés sont

entiers

5

-

12

-

13).

77

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Cette

«ficelle»

ermet

e construire n

«carré»

1)

et de

diviser n

segments

gaux

une

longueur

onnée.

Outre cet outil

on

peut

aussi

signaler

a

possibilité

'une

autre

«chaîne»,découlantde la suite de Fibonnacci,dans

laquelle

chaque

nombre st a sommedes

deux

qui

le

précèdent

1, 1,

2, 3, 5,

5, 8, 13,

21...

Encore faut-il

préciser

u'il

n'est

pas possible

de tracer

d'angle

droit vec

cetteméthode.

On

peut supposer

lors e

traçage

au sol d'un

triangle

'or de la

manière uivante

angle

droit

obtenu

à

l'aide

du

triangle

-4-5 dont

es deux côtés

de l'angle droit sont augmentés cf. le triangle «égyptien» e

Viollet e

Duc).

(1) Eneffet,est acile econstateransesrelevésescathédralesu'iln'y pour

ainsi

ire

as

de

carré. 'est

vec ne

rande

apidité

e

ugement

ue

certains

nt

u

décomposer

ne

ravéen

un

ollatéral

1carré

la nef

=

2 carrés

le

2e

collatéral

1 carré

En

fait,

'après

osmesures

ersonnelles

ffectuéesReims,

es «carrés»

es

çnllatfraii»

ont

es

rectangles

e côté

X

1,08.

es

mesures

ur

e nombreux

lans

nous nt

redonné

ette

roportion,

etrouvée

'ailleurs

n

retraçant

e

plan

de la

cathédrale

vec

es nstruments

e

'époque.

Certainsuteurs,onstatantes«petitscarts»,nattribuenta cause une

certaine aladresse

u à

un

manque

e

savoir-faire

es

uvriers

e

'époque

ce

qui

nous

araît

nacceptable.

78

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t

E

r-

O)

oc

a>

-oa>

as

-a

'Q)

_c

-M

«J

O

OJ

-o

c

<o

Q.

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Schématisation

du

plan

de la

cathédrale de

Reiis

(intérieur)

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Tracés obtenus avec

l'équerre

décagonale

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Tracés

obtenus

avec

l'équerre

dorée

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Lucien

Gillard

UNITES

DE

COMPTE

ET

ESPECES

MONNAYEES

AU MOYEN AGE

:

quelques

définitions.

a

préparation

des

édits

et

ordonnances

royales

fixant

es

conditions

égales

de

circulation

es

métaux

précieux,

mon-

nayés

u

non,

e

fait

dans

entourage

es

rois

entre

xperts

e

la cour

des

monnaies les

Généraux

maîtres)

des

monnaies.

rour

etre

publies,

es

textes

Chctels oivent

tre

nregistres

ar

la

Cour

des

divers

arlements

égionaux,

t

c est

celle de

Paris

qui

donne

généralement

e ton.

La

publication

effectue

lors

par

cri

du roi

sur

toutes

es

places

publiques,

foires t

marchés

l instigation

es

juges

ordinaires

es

provinces

baillis,

énéchaux

t

ieutenants.

n

parle

de

décri

quand

il

s agit

d effectuer,

elon

les

même

procédures,

ne

démonétisation

e

certaines

espèces,

qui

ne

doivent

plus

avoir

désormais nicours nimise .

11

fallu

plusieurs

iècles

pour

que

les

uristes

e

dégagent

d une

conception

médiévalede la

monnaie,

considérée

omme

a chose

du

prince

son

portrait

st

d ailleurs

gravé

dessus),

qui

fait

partie

de son

domaine,

et dont il

fait

ce

qu il

veut

Le

caractère

régalier

de la

monnaie

xplique

ue

les

droits

erçus

ur a

fabrication

seigneuriage)

seront

ongtemps

a

préoccupation

ssentielle

es

édits ur

es

monnaies

Ussontd ailleurs une desprincipales essources esprinces u moyen

âge.

Les

réquisitions

e

métal

fin,

les

interdictions

es

monnaies

85

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étrangères,

t

les refontes

e monnaies

décriées

participent

e cette

préoccupation.

Quand

s instaure

progressivement armi

les

généraux

des

monnaies

une

conception

e la

monnaie comme

moyen

d échange

de

toute la

communauté,

es

préoccupations changent

(

1

;

elles

deviennent

ssentiellement archandes.

D abord,

c est

a

légitimité

êmedu

seigneuriage

ui

est

remise n

cause

par

de nombreux

uristes

pour qui

le

prix

du

métal

monnayé

e

devraitdifférer u

prix

du

métal en

lingot que

du seul coût

de

fabrication

de

plus

en

plus

faible)

de

cette

marchandise

2).

De

façon

plusgénérale, e sont espréoccupationsur a valeurdela monnaie ui

vont

ésormais

uider

outes

es

politiques.

L opération

spécifique qu il

revient alors

aux

généraux

des

monnaies

accomplir

onsiste

déterminer,

u nom

du

roi,

e

pied

des

monnaies

nationales,

c est-à-dire a

mesure de leur

valeur

en

fonction

es

différents

léments

ui

la

composent.

a

formule u

pied

d une

espèce

métallique

onnée

pied=taille

X

cours/titre)

3)

permet

alorsde calculer a valeur ictiveumétalfin u poids,sur a base de la

valeur

égale

des

espèces monnayées

compte

tenu

des fraisde

frappe).

Elle

permet

ussi,

bien

sûr,

a

conversion

nverse u nombre ictif

e

fois

u on peut

avoirun sou

de cette

spèce

à

partir

du marc de

métal

fin

sans

tenir

ompte

es frais e

frappe).

Les

composantes

de la

détermination

égale

d une monnaie

nationale sont donc au

nombrede trois elles

définissent

n même

temps

les

divers

arbitrages

ou

modalités

possibles

à

l usage

des

politiques ui

visent

modifier

a

valeurde la monnaie:

-

la

taille

au

marc,

c est à dire le nombre de

pièces qui

sont

frappées

dans un

poids

de

métal

équivalent

une demi-livre

e huit

onces

?n

s tuf

énéralement

e

tournant

octrinal

vec

e De

Monete

e

Nicolas

resme

l emportent

attendre

uelques

énérations

our

ue

ses

idées

(2)

Le

seigneuriage

st n

héritage

u

droit

omain

à

Rome

es

prélèvement

taient

e

1/3

our

e

uivre

t

de

1/4

our

argent.

(3) La formulexacteu

pied

accompagne

ux

14e

t

15e

iècles

un

oefficient

correcteur

u

dénominateur

5)

qui

pour

ut

e

rapporter

a

valeur

ictivee

a

pièce

considérée

celle

u

gros

nitial

e

1329

qui

tait

e

5).

A

partir

e

1467,

ette

éférence

est

bandonnée.

86

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-

le

titre,

n denier u en

carat ďaloi

(ou

de

loi),

c est-à-dire

a

pureté

de métal

fin

frappé,

valué

par rapport

12

deniers

quand

il

s agitd argent

ur

4),

et à 24 carats

quand

il

s agit

d or

pur

5)

;

- le cours

égal

de

l espèce

considérée,

xprimé

our

a France en

termede deniers

ournois,

est-à-dire e

nombre de fois

qu elle

est

contenue dans l unité de numéraire ervant à

compter

toutes les

monnaies

ationales. es

espèces

n effet e

portent

ur elles

qu effigies

et autres itres e

reconnaissance,

mais

aucune ndication

e valeur.

Une monnaiede

compte

ou

unité

numéraire)

st le

système

e

mesure

particulier

ui

sertde

référence

nique

pour

évaluer a

valeur

des différentes onnaies n circulation.Du pointde vue historique,

l unité

de

compte

ossède

deux

caractéristiques

1)

-

elle n est

pas

d emblée

maginaire,

mais

possède

toujours

ne

base réelle

2)

-

elle ne

résulte

pas

d une

volonté

délibérée,

mais

apparaît

plutôt

omme e

produit

es

circonstances.

Confondue

l origine

vec un

système

e mesure

es

poids,

unité

monétaire tendu s endétacher èsque les piècesfrappées ontplus

correspondu

irectement,

n

terme e

métal

in,

des fractions

xistant

dans

échelle

des

poids.

La

diversification

es

espèces

frappées

partir

du

13e

siècle,

eurdoublebase

métallique,

uis

eur

ltération

réquente

rendirent autant

plus

nécessaire

existence

d un

réfèrenttable

et

général.

Quelques temps

ncore,

e

réfèrent

ontinuera e

reposer

ur

une

pièce

effectivement

xistante

avant

de s en

autonomiser

complètement

u

15e

siècle

6).

Sans

qu ils

n existent

ulle

part

en tant

que pièces,

e

sol

(ou sou)

prend

donc valeur

d une

expression

numérique

ervant

désigner

2

(4)

En

fait,

a

définition

e

argent

e

fait ur

a

base

margent

e

roi»,

itré

23/24°

e

fin,

est-à-dire

ontenant

éjà

1/24°

soit

n

rain*)

e

cuivre..

n

titre

lld

18

g

argent

e

roi,

ar

xemple,

est

onc

la

vérité

u un

itre1

d

12g

efin.

(5)

La

précision

e

mesureu

aux

e

fin

st

our

argent

e

1/96

enier

essayage

la

coupelle,

partir

u

14e

iècle)

t

pour

or

e

1/32

arat

essayage

l eau

orte,partir

du

16e

iècle).

(6)

Dans

a

France

u

14e

iècle,

ar

xemple,

t

usqu à

436,

a

pièce

éelle

ui

matérialise

unitée

ompte

st

e

denier

argent

à

très as

itre).

u

13e

iècle,

lle

e

matérialisait

ar

ontre

anse

gros

ui

valait

u

début

xactement

n

ol.

87

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deniers,

t a livre ne autre

xpression our

désigner

0

sols.

A la

seule

exception

de

l Espagne

(Séville)

et

du

Portugal, qui

adoptèrent

d emblée

un

système

écimal,

etteéchelle

divisionnaire

e

généralisa

sous desnomsdivers ans toute

Europe

de la chrétienté.n sorte

ue

dans

n importe quel

pays, chaque espèce

circulante

représentait

toujours

ne fraction

u un

multiple

ans le

système

nique

de

compte

par

douzième

et

vingtième

et

quart

et

moitié,

pour

les

plus petites

subdivisions)7).

Pendant

longtemps,

n double réfèrent

ubsistera même

en

France,

comme résidu

historique

une

période

de constitutiont

de

consolidation u royaume 12e siècle) : la livre tournois t la livre

parisis.

Un

temps

es rois

purent ouer

ainsi d un

système

e

compte

contre

autre,

mais es

rapports

e stabilisèrent

u

13e siècle

à

4

parisis

pour

5

tournois,

t

confirmèrentunicité

du

réfèrent

omptable

dans

chaque

pays.

(7)

Les subdivisions

xistantn

deçà

du denieront

îd

=

2 oboles

1 obole

ou

maille

=2

pites

1

pite

ou

page)

2

semipites.

88

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Annie

Dennery

LES NOTATIONS

MUSICALES

AU MOYEN AGE

es

musiciens,

u'ils

soient

hanteurs

u instrumentistes

'ont

pas

toujours

eu

la

chance

d'avoir

à leur

disposition

une

notationmusicale.Le solfege ctuel,qui donnetantde soucis

aux futurs

rtistes

t

dont

'origine,

emonte

u Xe

siècle,

est

en

effet,

e

résultat

d'une

longue

et

constante

évolution,

faite

de

recherches

t de

tâtonnements.

ar

avantcette

poque

on ne savait

pas

noter

a

musique.

Les

grecs

de

l'antiquité

connaissaient

bien

une

notation,

mais

sa

signification

'était

perdue

au

cours des

âges.

Aussi,

durant

de

nombreux

siècles,

la

musique

européenne

s'était-elle

transmise

ralement.

Cest dans la musique religieuse u'il faut chercher'originedes

premiers

ignes

musicaux.

Ils

apparaissent

au cours de

la seconde

moitié

u IXe

siècle,

dans

des

manuscrits

iturgiques

provenant

'une

région

ituéeentre

eine et

Rhin,

et

plus spécialement

es

abbayes

de

Saint- mand t de

Corbie.

Une mélodie

notée

à cette

époque

ne ressemblait n rien

aux

partitions

musicales

ue

nous

sommeshabitués lire

aujourd'hui.

Les

signes

utilisésn'étaient

pas

des

notes,

elles

que

nous les

connaissons,

représentantes sons de hauteuret de duréedéterminées,mais des

signes appelés

neuntes,

ui

visaient urtout matérialiser

ne

ligne

mélodique,

ans se

préoccuper

n

aucune

sorte de hauteur

absolue,

89

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notion

nconnue cette

poque.

La

notation

eumatique

e

comporte

n

effet,

i

portée,

i

clef.On

dit

qu'elle

est

a

campo

aperto.

On

récrivait

implement

u dessus

des

textes

ui

devaient tre hantés. voir llustrations.

Dans

cet

article,

nous

rappellerons

'origine

des

neumes et

nous

montrerons

eur

volution

usqu'à

la notation

arrée

plus

connue

ous e

nom

de

notation

régorienne.

ORIGINE

DES

NEUMES

Nisi

enim

ab homine

memoria

teneantur,

oni

perenni quia

scribi

nonpossunt etsi,eneffet,ls ne sontpas retenus arl'Hommedans

sa

mémoire,

es sons

périssent

ar

ils ne

peuvent

tre écrits.

,

écrivait

Isidorede

Séville,

u Vile

siècle,

dans ses

Etymologiae

chap.

III).

On

peut

déduire

de cette

phrase,

et les

faits viennent

onfirmer

ette

assertion,

ue

la notation

musicale tait

nconnue cette

poque.

Comment

ransmettait-on

lors

un

répertoire

musical? Par

la

tradition

rale.

Mais

ce n'était

qu'un

inconvénient

minime, ar,

aux

Vile et

Ville

siècles,

les chants

liturgiques

étaient

encore

peu

nombreux. n fait,nous ne savonspas où, ni quand, le premier hant

fut

noté.

Les

manuscritses

plus

anciens,

contenant

es

chantsnotés

avec des

neumes

d'origine

1),

sont

généralement

atés du

Xe

siècle.

Ce

sont le

Graduel

de

Laon{ Laon,

Ms.

239),

un

Graduel

Sacramentaire,

peut-être

crit

à

Angers Angers,

Ms.

91),

le Graduel

de

Chartres

(Chartres,Ms.47)

et e Cantatorium

e Saint-Gall

Saint-Gall,

Ms.

59).

Même,

si

l'on voulait démontrer

ue

les

livresde chants

ont été

neumésdès

le IXe

siècle,

l

ne faudrait

pas

oublier

que

des livresde

chants

ans neumes

ont été écrits

usqu'au

Xe siècle.

l

y

a

donc

eu,

à

unecertaine

poque,

deuxtraditions n

présence

celle,

répandue

dans

l'Empire

franc,

des livres

de chants

non

neumés,

qui

contenaient e

répertoire

allican

car

l'étude

des

plus

anciens

manuscrits

nous

apprend

ue

les

premiers

eumes

nt été e fait

du chant

grégorien

3).

(

1

-

Lorsque

'usage

esneumes

efut

épandu,

n

prit

'habitudee es

rajouter

au-dessuses

pièces

e

chant,

ans esmanuscrits

on

eumés

l'origine.

(2)

-

Il

convient,

n

effet

e

distinguer

e chant

allican

des

Gaules),

u chant

grégorien.ous euxppartiennentdeux ouchesifférentes.

(3)

-

Le chant

régorien,

enante

Rome,

été

ntroduit

ar

Charlemagne,

ans

son

mpire,

ans

nbut

'unification.

90

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Par la

suite,

a

tradition

es livres

non

notés

a

fait

place

aux livres

neumés,

t

à la

findu Xe

siècle,

ette

ernière

tape

étaitdéfinitivement

installée.

Mais,

qu'est-ce

u'un

neume?Nousne déciderons

as,

ci, 'il vaut

mieux

employer

e

mot nota

ou

bien le

mot

neuma

Il

suffit

simplement

e

préciser

ue

le

motde

neume,

dans son sens

de notation

musicale

ans

ligne,

date du

XIXe siècle.

Au

Moyen

Age,

on

utilisait

plus

volontier e

mot de

nota ou

figura

notae.

Mais,

puisque

l'expression

e

notation

eumatique

st universellement

dmise,

nous

la

garderons

fin

de

nousfaire

omprendre

e tous.

Les neumestirent rèsprobablementeuroriginedes signesdes

grammairiens

accent

aigu,

accent

grave,

point

d'interrogation,

tc...

Mais,

avantd'aller

plus

oin,

l

paraît

nécessaire

e

rappeler

rièvement

les

grandes ignes

de

l'accentuation atine

et de son

évolution,

ont

on

distingue,pproximativement,

uatres

périodes.

1. La

période

rchaïque

Jusqu'au

le siècle

avant

J.-C,

a

langue

est

caractérisée

ar

deux

accents

l'un,

spécialement

ntensif,

'applique

à la

première

yllabe

l'autre,

plus

mélodique,

porte

sur une

autre

syllabe

on

ne sait

pas

biendéfinir

aquelle).

2.

La

période

lassique

Elle

va

du Ile siècle

avant

J.-C.

usqu'au

IVe siècle

après

J.-C.

L'accent

d'intensité

isparaît,

andis

que

l'accent musical

subsiste n

acquérant progressivementne légère intensité,sa place étant

déterminée

ar

a

quantité

es

syllabes

naturelle

ans le

langage

parlé,

plus

artificielle

ans

a

langue

écrite).

3.

La

période ost-classique

Elle s'étenddurant es

Ve

et Ve siècles t

au delà.

L'accent,

encore

mélodique,

est

maintenant

doté d'une intensité

plus marquée.

La

quantité disparaît, les syllabes s'égalisent. La syllabe accentuée

conserve

a

place

ancienne

ue

la

quantité

ui avait ttribuée.

91

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4.

L'époque

romane

C'est le

triomphe

de l'accent d'intensité.

La

syllabe

accentuée

s'allonge,

ans

que

l'anciencaractèremusical

disparaisse our

utant.

C'est

au coursde cette

ériode ue

s'estformé e chant

grégorien.

ELABORATION

DES

NEUMES

Pour la récitation

es Préfacesde

la

messe,

t

dans les lectures

évangiles,

pîtres,

t,

plus particulièrement,

es lectures

e

la

Passion,

les syllabes ur esquelles a voixdevaitmoduler taient ndiquéespar

des

signes,

es

notae L'accent

tonique

tait

marquépar

un accent

igu

')

Lorsque

a voixdevait

baisser,

a

syllabe

tait

urmontée

ar

un accent

grave

).

C'est

donc toutnaturellement

ue

l'on

a

emprunté

es

signes

aux

grammairiens

orsqu'on

a voulu noter es

inflexions

montantes

u

descendantes

e

la

voix.

A

l'époque

où le chant

grégorien

'est

constitué,

'accent

tonique

e

faisait n

montant a voix

adjutorium

nostrum

òmini

(ex.

1).

Il

a

donné e signe , ou virga.L'accent graves'est couché :

*

, puis

racourci

-

,

pour

donner

e

punctum

.

La

virga

t le

punctum

ont

es neumes

es

plus

simples,

e sont

deux

signes

ui

représentent

hacun

une seule note

voir

tableau

des neumes

élémentaires).

Nous avons

vu

qu'à

côté

de l'accent

d'intensité

l

existait

ncore

l'accent

de

quantité.

renons,

n

guise

d'exemple,

e

motRoma

(ex.

2).

On

sait

qu'une longue équivaut,

dans la scansion

classique,

à deux

brèves.

On

peut

accentuer

e mot

Romae

de

la

façon

suivante

Romae

(ex. 3).

Sur

a

syllabe

Ro,

on

a

posé

'accent

circonflexe

es

grecs

A. Par

évolution e

l'écriture,

l

a

donné e

signe

,

encore

ppelé

clivis

plié),

devenu e

signe

*

n

notation

arrée.

C'est un neume

de deux notes

descendantes omm

Ré-Do,

ou bien

La-Sol

(voir

tableau des

neumes).

Reprenons 'exemple

du mot Romae

Au

génitif,

a formeest

Rômãè.

Pour

les mêmes

raisons,

on

peut

l'accentuer

de la

façon

U

suivante

Rômãè.

Mais

il

est une

règle

absolue

: l'accent

aigu

doit

tomber

ur la

syllabe

antépénultième.

l faut donc accentuer

e

mot

Romaede la façon uivante Rdmâë.Sur a premièreyllabe umot, n

a alors l'accent

anticirconflexe es Grecs

:

v

.Dans la

notation

neumatique,

et accent 'est

égèrement

odifié

uant

à la

forme

il

est

92

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Pl.

B.N.at.7305,ot.aléoťranque,c.

Pl.

I

Vat.,at.86,ot.retonne,le.

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devenu

^

,

puis^

et//.

Au

stade

ultimede la

transformation,

l

est

devenu

¿'

3

.

(Voir

tableau des

neumes).

C'est un neume de deux

notes scendantes

ommeDo-Ré

ou

Fa-Sol

Nous venonsdonc

d'exposer 'origine

des neumes élémentaires

punctum

accent

grave),virga

accent

aigu),

clivis

accent

circonflexe)

et

pes

(accent

anticirconflexe).

ar la

combinaison

e

ces

accents,

n

a

obtenu es autres

neumes lémentaires

a/

Aigu-Grave-

igu

Porrectus

La-Sol-Si

voir

ableau)

;

«vss

Grave-Aigu-Grave

Torculus

Sol-La-Fa

,

voir

ableau).

Puis à l'aide de

ces

neumes,

n

en

a

composé

de

plus

complexes

/

ģ

Scandicus

Mi-Fa-Sol

voir

ableau)

;

' Climacus Do-Si-La,voir ableau).

Remarquons,

ependant,

ue

l'on

ne connaît

pas

de manuscrit

comportant

ne

notation

eumatique

udimentaireu

qui présenterait

des caractères

'archaïsme.

e

plus

ancien

manuscrit eumé

nous offre

une

notation

neumatique complète,

tant dans l'éventail

des

signes

utilisés

ue

dans a

manière otalement laborée

de s'en servir.

n

peut

s'en

étonner

u

premier

bord,

mais

on

peut penser

que

la notation

neumatiquene futportée ur es textes iturgiques ue lorsqu'ellefut

parfaitement

tilisable.

DIFFUSION

DES

NEUMES

La

plus

ancienne

notation,

appelée

notation

paléofranque,

apparaît,

omme

nous

l'avons

vu,

vers

a

seconde moitié

du Xe

siècle,

dans la

région

de Corbie-Saint-Amand

voir

Pl.

I).

Son

système, ui

montrait n souci évident

e

diastématie

4),

était fort

ifférent,

ans

sa

conception,

e

ce

que

seront es futures otations. ar

exemple,

e

signe

/,

qui représentait

ans

cette

première

notationun

neume de

deux

notes

une

pour

e

point

de

départ

du

bas,

et une seconde

pour

e

point

'arrêt

u

trait).

Toutefois,

ans

que

l'on

sache bien

pourquoi,

ettenotation ut une

vieassez brève t

disparut

non

sans avoir essaimé

après d'importantes

transformations.

(4)

-

Diastématie

système

uipermet

e noter

es

ntervalles

ans ne

notation

musicale,

définition

e

Y

ncyclopédie

e

a

musique

Paris,

asquelle,

958).

94

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PI.II

Laon.

s.

39.

c

..

Not. essine

Pl.

V

B.N.,

at

61.

ot.

e

ours,

le

.

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Pl.

Evreux,

s.

0,

ot.

ormande,

le.

PI. I

Saint-Gall,

hapitre,

76,

le.

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LES

DIFFERENTES

GRAPHIES

DES

NOTATIONS

NEUMATIQUES

Pendant la périodeallant du Xe au Xlle siècle, les notations

musicales

se

sont

diversifiées,

t leur

graphisme,

out comme les

écritures,

ifféra

elon es

régions.

eux

notations,

robablement

ssues

de l'ancienne

notation

paléofranque,

essaimèrent

pour

donner la

notation retonne

Pl. II)

et a notation

quitaine

répandue

dans tout e

sud-ouest

e la

France,

et

plus

particulièrement

ans le Limousin.Une

autre

forme,

ui

peut

lui

être

apparentée,

st remontée e

long

de

la

Meuse et

de

l'Escaut,

pour

donner es notations

messines,

ue

Ton

trouve ans es manuscrits e l'est etdunordde la France Pl. III).

Ces trois notations ont

désagrégées

c'est à

dire

qu'elles

sont

essentiellement onstituées

de

points

plus

ou

moins

déformés,

t

montrentrès

ôt,

dès

la findu Xe

siècle,

une recherche e diastématie.

C'est

d'ailleurs e

la

notation

quitaineque

viendra

a

première

igne

la

pointe

èche servant

e

repère

de

hauteur. On

appelle

ce

système

notation

oint.

Dans

ce

qu'il

est

convenu

d'appeler

le centre de la

France,

entendons

ar

à hors

du

domaine

des

notations

xposéesplushaut,

n

Suisse,

apparaissent

des

notations u

graphisme

bien

plus

lié,

dans

lesquelles

les

ancients accents des

grammairiens

ont encore

très

reconnaissables. e

sont es notations

ites

françaises

Pl.

IV

et

V),

et

sangalliennes

Pl.

VI).

Elles

révèlent

un

souci

de

diastématie rès

relatif.Par

contre,

lles

s'attachent,

urtout n

ce

qui

concerne a

notation e

Saint-Gall,

fixer t

à

préciser

es

moindres

nuances de

l'interprétation

usicale l'aide de

toutun

eu

d'épisèmes,

e

lettres t

de

neumes ux formes

rès

diversifiées.

n

appelle

ce

système

otation

accent.

Avec e

temps,

outes

es

notations

ont

'épaissir.

La

têtedu

Pes

ainsi

que

le Punctumvont

grossir

t,

d'une

manière

générale,

ous les

appuis

de

plume prennent

e

l'importance

comparer

à

cet

égard

les

planches

VI

et

V).

Au

Xlle

siècle,

un

événement

mportant

du

point

de vue

paléogéographique

e

produit.

a

manièrede

tailler a

plume

change

de

très

in

u'il

était,

on

bec devient

lus arge,

t

il

est

taillé

en

biseau.

L'écriture 'apaissit t se brisepourévoluerpetit petitvers 'écriture

gothique

u XVIe

siècle

Pl. VII).

Parallèlement

cette

évolution,

ne

inovation

a

bouleverser a

97

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Pl. u

ProcessionalmpriméuMans,518,r.éminaire.

Pl. III

B.N.,

at.

0508,

eumes

ur

ignes.

le.

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Pl.

X

Rouen.

s.,

ot.

etitsoints,

lle.

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conception

même de notation

neumatique.

C'est la

portée

à

quatre

lignes,

ortant

es lettres

lefs t inventée

ar

Gui

d'Arezzo

5).

Nous

ne

traiterons

as

ici

en détail

ce

chapitre

de

l'histoire e la

musique

(l'undes

plus mportants)

ar bien des chosesrestentncore

préciser.

Mais

il

faut

ouligner'importance

e l'invention u

moine

de

l'abbaye

de

Pompose.

L'utilisation e

la

clef t l'idée de

logerpar

interligne

ne

note

à

la

fois

mit

en évidence

'emplacement

u

demi-ton

t fixa

la

hauteur

elative es notes es

unes

par

rapport

ux

autres.La

musique

pouvait

ésormais

tre ue et

apprise

rès

acilement

6).

Cette

nvention

qui

date de 1035

nviron

ut,

après

es

quelques

oppositions

abituelles

à

toute

nnovation,

e

succès

que

l'on

sait,

puisque

notre

musique

n'est

autre ue la continuation,prèstoutefoisuelques simplifications,u

système

uidonien.

Dès le

Xlle

siècle,

tous

les

manuscrits

musicaux

sont

notés sur

lignes.

On

assiste

alors à

l'évolution es

neumes

qui

vont

s'étirer,

e

déformer

our

se

soumettre

ux

règles

de la

diastématie

uis

s'épaissir

pour

voluer

nfin ers

a

notation

arrée,

u notation

régorienne

voir

Pl.

VIII,

IX,

X

et

tableau

des

neumes).

Au

XHIe

siècle,

a

notation

arrée ur

quatre

ou

cinq

lignes

était

définitivementdoptée, esgraphies égionales 'étantuniformiséesu

point

de se

fondre

dans

une notation

unique.

Les

neumes

avaient

définitivement

écu.

(5)

-

Onnepeut ttribuerGui 'inventione aportée. ais 'est luique 'on

doit

a

portée

e

quatre

ignes,

t

'idée

e

rendre

isible

'emplacement

u

demi-ton

grâce,

'une

art,

l'emploi

e

ignes

e

couleur,

ouge

our

e

Fa

et

aune

our

'Ut,

et

l'utilisation

e

ettres-clef

voir

l.

VIII).

(6)

-

Une

mélodie

st

n

effet

éfinie

ar

es

rapports

es

tons

t

demi-tons

a

composant.

ransposer

ne

pièce

musicale

onsiste

la

ouer

u

a

chanter

lus

aut

ou

plus

bas

qu'elle

n'est

crite

riginellement,

out

n

conservant

e

rapport

es

intervalles

ntre

ux.

(7)

La

notation

ur

uatre

ignes

tait

éservée

la

musiqueiturgique,

t

a

notationur inqignes lamusiquerofane,

sage

ncoreonservéenos

ours

cf.

Graduale

acrosanctae

omanae

cclesiae

e

tempore

t

de

sanctis,

bbatia

ancti

Petri

e

Solemnis,

974).

101

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La

paléographie

musicale

du

Moyen

Age

LES

NEUMES

Exemples

Ex.

1

Adjutórium

nostrum Domini.

Ex. 2

:

Romã

;

Rõomã.

v

N

«/

- ZJZ

*_V

/

Ex.

3 : Roma

Romae

;

Roomae

Roomae.

tableau

des neumes lémentaires

Aigu

^

Virga

//111

^

Tractulus

^

^

^rave

Punctum

Circonflexe

A

Clivis

^ n

A

'

ffc

Anticirconflexe

v

Pes

v

4

J 3

Combinaisons

Porrectus

*✓

«/

NJ

p

d'accents

v'

Torculus

v' 4/

'

A

/

Scandicus

s'

J

'

s

ť

N

Climacus

n

1

'

'

'

«

*

102

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BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

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(

Jacques

: Histoire musicale du

Moyen

Age

Paris.

P.U.F.,

1969.

NORBERG

(Dag)

:

Introduction l'étude

de la

versification

atine

médiévale.

Stockolm,

Alinqvist

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Wicksel,

1958.

(

Studia

latina

stockolmiensia.W

)

POTHIER

(Dom

Joseph)

:

Les mélodies

grégoriennes.

réface

de

Jacques

Chailley,

Nouvelle dition, aris,Stock,1980.

SM1TS

VAN

WAESBERGHE

(Le

père

Joseph)

:

De musico

paedagogico

et

theorico

Guidone

Aretino

eiusque

vita

et motģibus

uctore

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1953.

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The

musical

notation

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Disciplina

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103

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Orlando

de Rudder

Edition

de

Texte :

DE L'ENFANT

QUI

FU REMIS

AU SOLEIL

,

hacune de

nos

livraison

ontiendra n

texte court

dans sa

version

riginale.

Nous

pensons,

n

effet,

u'une

revue onsa-

crée à

l'époque

médiévale

t à sa

littérature

e doit

pas

seule-

ment e contenter 'une description e cettedernière,mais

doit ussi a

présenter,

a

promouvoir.

Nous

éditerons

onc

des

textes

ue

nous avons

choisis n

signalant

simplement

ue

toute édition

de

texte est

un

compromis.

l

est,

par

exemple,

écessaire fin

de

rendre e

texte

ntelligible,

e le

ponctuer

ce

qui

constitue out

de

mêmeune

modification sans

le trahir.Nos

seuls

préalables,

quant

à la

pratique

éditoriale

eront

d'aller au

plus

simple,

au

plus

clair,

en

évitant,

dans la

mesure du

possible,

de

surchargere texte de signesde ponctuation.Aprèstout, es textes

médiévaux

n'avaient

point,

en leur

temps,

besoin

d'être

ponctués,

puisqu'ils

ne l'étaient

as

: nous

devonsdonc

tâcherde

garder,

e

plus

possible

e

caractère

riginel,

u

supposé

tel de

ce

que

nous

éditons. e

meilleur

moyen

e lire t

de

comprendre

n texte u

moyen

ge

est de le

lire hautevoix

notre

onctuation

ervira

aider

cette ecture

lutôt

que

d'avoir une fonction

purement

syntaxique

de

séparation

des

propositions,

tc.

Le

problème

de la

ponctuation

es textes

nciens

n'estpas résolu.Peut-être audrait-ilnventer es signesparticuliers,

fondés

sur

la

respiration,

e

rythme

du

vers,

un

peu

comme la

ponctuation

espiratoire

u'on

trouve dans

les

manuscrits e Jean

104

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Racine.

Une telle

ponctuation,

notre

ens,

devrait ésoudre e conflit

permanent

ntre

'aspect logique

et

l'aspect

pausai

de la

ponctuation

des textes

médiévaux.De

plus,

elle

garderait

u texte

une certaine

«oralité

qui

serait,

eut-on enser, lus

proche

de la naturemême de

ce

qu'on

édite.

Le

texte

ue

nous

présentons

ette

ois-ci

st un texte

yant

xisté

au

Moyen

Age.

Nous

éviterons,

énéralement

'éditer autre chose

qu'une

version

yant

éellement irculé cette

poque.

Nous

préférons

cette olution

lutôt

ue

la

compilation

e

plusieurs

eçons

aboutissant

à

une version

ptimale

ui, parfois,

nous

satisfait

moins

que

l'un

des

manuscrits,ui-même. etteposition,par ailleurs,nous permettra e

présenter

es

versions

ejetées

de certains

extes,

esquelles

versions,

croyons-nous,

ffrentn

ntérêt ertain.

Nous avons

peu

modifié

e texte

des trémas

')

permettront

e

distinguer

diérèses et

synérèses.

Bien

sûr,

nous avons

résolu les

abréviations

Dieus

pour

Diex)

ce

qui,

à notre

sens,

favorise

a

compréhension.

Les notes exicales nt

té établies

de la

façon

uivante

nous

avons

demandéà un lecteurpeu habitué aux termesmédiévauxde nous

signaler

es mots

posant

problème.

Cette attitude onduit

peut-être

une

pléthore

de

notes,

mais

il

vaut

tout

de même

mieux

avoir

trop

d'informations

ue

d'en

manquer.

Il n'est

pas

toujours

possible

de

donner

un

équivalent

actuel

à

chaque

mot

d'ancien

français.

Une

langue

n'est

pas

une

collection

e

mots t

la

phrase,

e

contexte,

joutentfréquemment

u

«sens»

à un

terme

donné.

De

plus,

un

bon

nombre

d'« auteurs»

médiévaux

oue

justement,

vec

les

mots,profitant

e leur

polysémie réquente.

our

illustrer

e

problème,

oici

comment

e Dictionnaire

ancien

Français

d'A.-J.

Greimas

éfinit

'un des

mots

mportant

e

notre exte

iRemetre

Io

repousser,

°

Assigner

omme

délai

Fondre,

...)

se

fondre,

'évanouir».

Les divers

ens de ce

verbe

ouent

certainement ans le texte

ue

nous

proposons.

l

ne faut

pas

s'étonnerde trouver eux

explications

différentes

our

e mot

inçois

c'est,

d'une

part

un

adverbe

ignifiant

avant,

auparavant

pouvant

devenir

conjonction

avant

que,

ou

préposition.

C'est

aussi,

dans

une

proposition,

une

marque

de

105

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préférence

our

fun des

deux

termes,

exprimé

ou

non,

voire une

dénégation

e cette

référence

Nouscontinueronstenter e

proposer

es éditionses

plus

claires

possibles.

Notre

équipe

souhaite continuer

de réfléchir

ur les

problèmes

e l'édition

peut-être

rriverons-nous

n

jour,

avec

l'aide

des

suggestions

e

nos lecteurs mettre

u

point

certaines

normes

nécessaires

pour

faciliter

a

compréhension

es

textes

c'est notre

souhait

principal.

DE L'ENFANT QUI FU REMIS AU SOLEIL.

B.N.

ms.fr.

37f°241

Jadis e fu

uns

marchéanz

Qui

n'estoit

mie

recréanz*

recreanz lâche

Ne de

gaaignier

sbahis.

Ainz

chercha

oventmaintpais

5

Por ses denrées

mploier

De son avoir

mouteploier

Ne

fu

pas

sovent

sejor.

De sa

fame e

part.

.

or

Et

va

en

sa marchéandise.

10

Ainsi,

om cis

contedevise

Bien demora

ii. anz entiers.

La

marchéande,

ndementiers*,

endementiers

pendant

e

Fu

ençainte

'unbacheler temps

Amors

ui

ne se

pot

celer

15

Mist

'un et

'autre n

tel désir

Que

ensamble

es

fist

ésir.

Mes

lo

œvre

ne fu

pas

fainte

Car

a dame

en remest

nçainte

.1.fil

n

ot

ainsi

advint.

20

Et

quant

marchéanz

evint,

A fuer* e sageseprova. afuerdesage à lafaçon

De

l'enfançon

ue

il

trova

d un

sage

A sa fame éson

demande.

106

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«

Ah

sire,

et a

merchéande,

25

Une

foiz

m'estoie

poie

Là,

sus a vo haute

poie,

Moultdolente tmoult

splorée

Tout

por

a vostre emorée*

demoree

déverbal

e

Dont

g'ère

en moult

rant

esconfort.

demorer tarder

30

Yvert

rt,

i

négeoit

moult

ort,

s attarder

Amont

ers e ciel

esgardoie,

Et

e,

qui point

ne me

doutoie,

Par meschief*

eçui

n ma bouche

meschief:

mesaventure,

.1.

poi

de

noif*,

ui,

tantfu

douce,

noif neige.

35 Que cebel enfant nconçui

D'un seul

petit ue

'en

reçui.

Ainsim'avint

om

e

vousdi».

Et

li

prudom

i

respondi

«

Dame,

ce soit bon

eür

40

Desormès

ui

e

tout eür

Que

Dieus

m'aime,

eue

merci,

Quant

cest

bel

oir*

que

e

voi

ci

oir héritier.

Nous consent insià avoir

Ausi

n'avions

nous nul

oir

45

Et,

cist rt

preudom,

e Dieu

plest».

ainçois

e

test

préfé-

Ne

plus

ne

dist,

inçois

e

test*,

rant e

taire.

Ne de

son

euer

point

ne

gehi*.

gehir

avouer.

Et

li

enfes rut t

tehi*

tehir

croître

grandir.

et

prist

moult

one

norreçon.

50

Mès toz

ors

fu

en

soupeçon

Li

preudom

t en

porveance

Qu'il

en voiesa

délivrance.

Quant

'enfes

t

xv. nz

passez,

Cil,

qui

n'est

mie

fespassez*

respassez

guéri.

55

De son

mal,

qui

moult

st

rais,

A

sa

fame 'est

un

or

trais

Et

dist

«Dame

ne

vous

griet*

as

ne

vous

griet

as

:

Que demainvueil, ans nul

trespas,

(

que

cela nevous

En

marchéandise

aler

;

peine

pas

107

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60

F

etes ostmes

dra enmaler

Moi

auques

matin

sveillier,

Et

vostre

il

ppareillier,

Q'o

moi e vueilmener emain.

Savez vous

porqoi

e

Ti

main

65

Jel ousdirai ans demander

Por

aprendre

marchéander,

Entruesqu'il*

st de

one

aage.

entruesque

pendant

tandis.

Jane verrez ome

fin,

age,

De nul

mestier,

achiez anz

doute,

70

Se il

n'i

met on senset boute

Ainçois* u'il aitusésontans. ainçois avant auparavant.

-

Sire,

bien

m'i

suis

assentans

Mais

encore,

'il

vous

pleiist

Mon

fils ncor

ne s'en

meüst.

75

Et,

puisque

voz

plesir

est,

Au

contredit

'a

point

ďaquest,

Ne desfendre

e m'en

porroie

Demin

vous

metrez la

voie,

EtDieus,qui là susestetmaint,

80

Vous

conduie t mon

fils

amaint,

Et

doinst a

bone

destinée

.

A

tant u a

reson

inée,

Et

i

preudom

matin

e

liève

Cui

ses

afères

oint

ne

griève,

85

Quar

sa

chose

i

vient

point.

Mais

la

dame

n'

belist*

point

abelir

plaire

à.

Ce

qu'ele

en voit

on fil

ler,

Que

de

li

part,

anz

retorner.

Et

li

preudon

lui 'en

guie

90

Tout

e chemin

ez

Lombardie.

Ne

conterai

as

lor

ornées,

Que

tantes

erres nt

passées,

Qu'à

Gênes

droit

'en

sont

venu,

A

.i.

ostel

ont

descendu.

95

Li

preudom

changiéAgraine

A .i.marchéantui l'enmaine

En

Alixandre

or

revendre.

108

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Et

cil, antost,

ans

plus

attendre

Qui

le

fil

a fame

vendi

100

A son autre fère ntendi.

Lors

repera

nsa contrée

Et tante erre

trespassée

Qu'à

son ostel

vint t descent.

Mes

ne e vous

diroient

ent

105

Le

duel

que

la dame

demaine

De

son

fil,

ue pas

ne

ramaine.

Savent

e

pasme,

insi

avint,

Et

quant

de

pâmoison

evint,

Enplorant,irequierttprie

110

Por amor

Dieu

que

il li

die

De son

fil

u'il

estdevenuz.

De

respondre

e s'est

tenuz

Cil

qui

moult

iau

parler

avoit

«Dame,

selonc

e

que

l'en

voit

115

Doit

chascuns

e siècle

mener

Quar,

en

trop

rand

duel demener

Nepuet-il voirnulconquest.

Savez

vous

que

avenu

m'est

Enz el

país

'ai

esté

120

Par un chaut

or

el tens

d'esté,

Ja

stoit

miedis

passez,

Et

i

chauz ert

moult

repassez,

Lors erroie

e

et vo

fieus,

Lez

moi

*

passage

manquant

125

Deseure

un

mont

ui

tant u

hauz,

dans e

manuscrit

Li,

solaus,clercs,

rdanzet

chauz,

Sor nous

ardanzraiz

descendi,

Que

sa clarté

hiernous

vendi,

Que

vos fil emetre

ovint

130

De l'ardeur

ui

du soleil

vint.

A

ce sai bien

et

aperçoif

Que

vostre

ilz

ufezde

noif

Et

por

ce,

pas

ne m'en

merveil

S'il est remis l chaut oleil ».

135

La dame s'est

aperceiie

109

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Que

son

mari 'a desceüe

Qui

dist

que

son filz st remis.

Or

i

est

bienen ieu remis

Ses

engiens,

ttornez

perte,

140

Dont

folementstoit

ouverte

Bel

s'en est

es sires

engiez,

Qui

laidement

u

engingniez

Et

par paroles

t

par

dis.

Mes,

ames

n'en sera

aidis

145 Por ce

qu'ele

se sent

meffette

Ses

meffez

ceste

pais

fete

BienTen advint u'avenir ut

Qu'ele

brassa

ce

qu'ele

but.

Explicit

e l'enfant

ui

furemis u soleil.

110

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Depot

légal

1er

trimestre

1982

Imprimé

u

Centre de

Recherche

de l Université

de

Paris

VIII

Composition

ARIES/BRAINE

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