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Le miel et ses propriétés thérapeutiques Utilisation dans les plaies cutanées Delphine Irlande Novembre 2010 "Qui souvent miel prendras, bien mieux se portera et plus vite guérira."

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Le miel et ses propriétésthérapeutiques

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  • Le miel et ses proprits thrapeutiques

    Utilisation dans les plaies cutanes

    Delphine IrlandeNovembre 2010

    "Qui souvent miel prendras, bien mieux se portera et plus vite gurira."

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    TABLE DES MATIERES

    TABLEDESMATIERES....................................................................................................................................2 INTRODUCTION.............................................................................................................................................3

    I GENERALITES...................................................................................................................................................4 A. Productiondumiel................................................................................................................................4 B. Compositionii,.......................................................................................................................................6

    II LESPROPRIETESTHERAPEUTIQUES......................................................................................................................9 A. Propritsgnrales..............................................................................................................................9 B. Propritsspcifiqueschaquemiel..................................................................................................10

    III PROPRIETESANTIMICROBIENNESDUMIEL.........................................................................................................11 A. Effetsdumielinvitro...........................................................................................................................11 B. Effetsdumielsurdiffrentesinfectionsinvivo...................................................................................13

    a. Infectionsdelocalisationsdiverses..................................................................................................................13 b. Plaiescutanes.................................................................................................................................................14

    C. Mcanismesdaction..........................................................................................................................16 a. Luttecontrelinfection.....................................................................................................................................16 b. Processusdecicatrisation................................................................................................................................17

    D. Aspectspratiques................................................................................................................................18 a. Effetsindsirablespotentiels...........................................................................................................................18 b. Conditionsdutilisation....................................................................................................................................19

    TABLEDESILLUSTRATIONS..........................................................................................................................23 BIBLIOGRAPHIE...........................................................................................................................................24

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    INTRODUCTION

    Le miel, substance sucre totalement naturelle est lun des produits issus de la ruche employ depuis des millnaires par de nombreuses civilisations, pour ses qualits nutritionnelles et ses utilisations thrapeutiques.

    Au cours de lAntiquit le miel a eu une valeur religieuse importante. Il tait employ sous forme dhydromel, boisson alcoolise base de miel connue comme tant la boisson des dieux. Il tait offert aux divinits lors de sacrifices ou construction de temples ou bien faisait partie des rituels de naissance ou de mort. Il est aussi symbole de prosprit ou dabondance comme lvoquait la Bible qui dcrit la Terre promise comme le pays o coulent le lait et le miel . Des usages mdicinaux sont galement voqus dans diverses pharmacopes, notamment pour le soin des plaies infectes ou pour donner du tonus.

    De nos jours, devant lessor des mdecines naturelles et face certaines pathologies rsistantes aux traitements conventionnels, le miel peut tre un atout grce ses activits thrapeutiques.

    Cest pourquoi, aprs avoir rappel le processus de fabrication du miel nous analyserons la composition qualitative et quantitative du miel, importante pour expliquer certaines activits. Ensuite nous ferons une synthse des connaissances actuelles sur les proprits gnrales et spcifiques du miel et notamment sur son pouvoir anti-microbien rvl in vivo et in vitro. Enfin nous citerons les mcanismes daction potentiels expliquant ces proprits et quelles applications pratiques elles peuvent aboutir.

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    I- Gnralits

    A. Production du miel

    Comme nous le savons, la fabrication du miel rsulte du travail des abeilles. Appartenant aux Hymnoptres, toutes les abeilles ont besoin pour se nourrir du nectar et du pollen quelles pompent sur les fleurs, assurant par la mme occasion la pollinisation des plantes. Les abeilles mellifres, par exemple Apis mellifera, sont celles qui permettent une production maximale de miel et seront donc largement exploites cette fin.

    Au sein de la ruche, chaque abeille a un rle bien dfini qui volue au cours de sa vie. Les butineuses sont responsables de la rcolte du nectar ou du miellat. Le nectar est un liquide sucr, secrt par les glandes nectarifres, souvent prsentes au fond de la corolle des fleurs alors que le miellat est une scrtion issue de la plante (comme pour le sapin par exemple) ou une scrtion se trouvant sur celle-ci et provenant des excrtions de certains insectes suceurs de sve comme les pucerons. Les abeilles effectuent 20 50 voyages par jour, depuis la ruche jusqu la plante dans un rayon de 500m 2 km depuis la ruche. Le nectar aspir est alors accumul dans le jabot de la butineuse o il commence sa transformation. Puis dans le tube digestif, des enzymes appeles les gluco-invertases, transforment le saccharose en glucose et fructose. Arrives la ruche, les butineuses transmettent le nectar aux ouvrires, qui le rgurgitent encore dautres abeilles. La teneur en eau du liquide sucr sabaisse et senrichit en mme temps de sucs gastriques et de substances salivaires. Il est ensuite dpos dans une alvole qui sera opercule par une couche de cire afin dassurer sa conservation. La concentration en eau est encore de 50% et va diminuer progressivement par vaporation grce la chaleur rgnant dans la ruche et la ventilation assure par les abeilles ventileuses. On obtient ainsi une substance concentre en sucres simples (80%) et pauvre en eau (18%) qui constitue pour la ruche une rserve alimentaire nergtique ne saltrant pas dans le temps. Les abeilles btisseuses vont galement sen servir pour former la cire ncessaire la construction des cellules de la ruche. La quantit de miel emmagasine dans la ruche tant largement suprieure aux besoins des abeilles, la quantit de miel rcolte par lHomme ne porte pas prjudice la vie de la ruche.

    La rcolte se pratique gnralement partir de mi-avril jusqu novembre selon les rgions, en rcuprant les cadres garnis de miel. Les alvoles sont ensuite dsopercules manuellement avec un couteau ou plus souvent mcaniquement et le miel est extrait des cellules par force centrifuge. Il doit ensuite tre pur par filtration, centrifugation ou dcantation sans toutefois liminer totalement les grains de pollens.

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    Illustration 1 : Dsoperculation des alvoles et rcupration du miel aprs centrifugation

    Ensuite le miel va cristalliser naturellement car la solution est sature en sucres qui

    auront tendance sagglutiner. Malgr tout, cela dpend de la fleur butine car certains miels resteront plus liquides que dautres comme lacacia. Sil est plus riche en glucose quen fructose, il aura tendance cristalliser alors quil restera plus liquide si le fructose est majoritaire.

    Vient ensuite une phase de maturation qui se droule dans de grands conteneurs cylindriques maintenus 25C, appels maturateurs. Les bulles dair et les impurets cireuses remontent alors la surface ce qui permet de les liminer.

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    Illustration 2 : Dpt du miel dans les maturateurs

    Dans certains cas, une opration de pasteurisation compltera la transformation du

    miel, notamment pour les miels qui auront tendance fermenter. Sans altrer le miel, cette technique a lavantage de dtruire les levures et les micro-organismes et de refondre les microcristaux de glucose, ce qui permet dobtenir un miel liquide. On rcolte ainsi entre 15 et 20 kg de miel par ruche et par an.i, ii

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    B. Composition ii, iii

    Malgr sa complexit, la composition qualitative est aujourdhui bien connue. Les proportions peuvent par contre varier. En effet, la composition quantitative de ce produit d'origine vgtale est soumise de nombreux facteurs qu'il est impossible de matriser, tels que la nature de la flore butine et celle du sol sur lequel pousse ces plantes, les conditions mtorologiques lors de la mielle, la race des abeilles, l'tat physiologique de la colonie, ... En gnral, le miel contient :

    - de l'eau avec un pourcentage optimum de 17 18%. Une teneur en eau plus importante affecterait la conservation du miel avec un risque de fermentation. Elle dpend des conditions mtorologiques lors de la production et de lhumidit dans la ruche, mais aussi des conditions de rcolte.

    - des glucides ou sucres, prsents en grande quantit : 78 80%. La majorit sont des sucres simples (environ 90% des sucres totaux) avec une prdominance pour le fructose, davantage que le glucose. Une petite quantit de dissacharides (sucrose, maltose, isomaltose), trisaccharides et oligosaccharides sont galement prsents et caractristiques de leur origine botanique. La composition en glucides du miel est un vritable avantage compar au sucre de canne. Par exemple, le miel a un pouvoir sucrant plus important que le sucre de canne. Donc pour obtenir le mme got sucr, il faudra moins de miel que de sucre ce qui implique un apport calorique moindre. Dautre part, grce sa composition en sucres simples et non en sucres complexes comme le saccharose, le miel est plus facilement digr.

    - des lipides ou corps gras en infime quantit sous forme de glycrides et d'acides gras (acide palmitique, olique et linolique).

    - des protides galement en petite quantit (moins de 1%), mais contenant un trs grand nombre d'acides amins libres (acide aspartique, acide glutamique, alanine, arginine, asparagine, cystine, glycine, histidine, isoleucine, leucine, lysine, mthionine, phnylalanine, proline, srine, tryptophane, tyrosine et valine).

    - des acides organiques libres ou combins sous forme de lactones (0,3%), le principal d'entre eux tant l'acide gluconique, issu de la digestion enzymatique du glucose. Ils sont responsables de lacidit du miel et de son got caractristique.

    - des lments minraux, de 0,2% pour les miels de nectar et jusqu' 1% pour les miels de miellat, avec plus d'une trentaine d'lments inventoris : aluminium, argent, arsenic, baryum, bryllium, brome, calcium, csium, chlore, chrome, cobalt, cuivre, fer, lithium, magnsium, manganse, mercure, molybdne, nickel, or, palladium, phosphore, potassium, rubidium, scandium, silicium, sodium, soufre, strontium, titane, vanadium, zinc, zirconium. Ces lments minraux ne sont pas toujours tous prsents dans un miel dtermin. Par contre, certains le sont systmatiquement dans tous les miels et souvent alors en grande quantit, notamment le potassium, premier cation intracellulaire indispensable la vie. Dune manire gnrale les miels foncs sont globalement plus riches quantitativement en matires minrales que les miels clairs.

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    - un grand nombre de vitamines dont les vitamines B1, B2, B3 ou vitamine PP, B5, B6, C, et accessoirement les vitamines A, B8 ou vitamine H, B9, D et K. Les quantits sont infimes et, bien quelles ne couvrent pas la totalit des besoins journaliers, elles y contribuent en bonne partie.

    - des enzymes dont les principales sont les amylases alpha et bta, la gluco-invertase et

    la gluco-oxydase. Ces enzymes, qui facilitent la digestion des aliments et sont l'origine de certaines vertus du miel, sont dtruites par un chauffage exagr du miel.

    - Plusieurs facteurs antibiotiques naturels, regroups sous le nom gnrique d'inhibine, qui sont en fait de puissants bactriostatiques, c'est--dire qu'ils empchent le dveloppement des bactries mais ne les tuent pas.

    - De nombreuses autres substances diverses, et plus particulirement un principe cholinergique proche de l'actylcholine, une substance oestrognique , des flavonodes dots de multiples et intressantes proprits physiologiques, des alcools et des esters, des substances aromatiques qui non seulement donnent l'arme et le got spcifique d'un miel donn, mais qui ont aussi des vertus thrapeutiques, des matires pigmentaires spcifiques chaque miel qui lui donnent sa couleur propre, et enfin des grains de pollen qui en signent l'origine botanique ainsi que dautres substances identifies mais encore mal connues. Carbohydrates

    (75-80 %) Acides (0,1-0,5%) Protines et

    acides amins (0,2-2 %)

    Minraux (0,1-1,5%)

    Vitamines Autres constituants

    Monosaccharides (70-75%) Fructose Glucose Disaccharides Maltose Isomaltose Saccharose Nigerose Kojibiose Autres saccharides

    Acide glucuronique Acide actique Acide butyrique Acide citrique Acide formique Acide lactique Acide malonique Acide malique Acide oxalique Acide pyroglutamique Acide succinique Acide fumarique Acide tartarique Acide ktoglutarique Probablement prsents : Acide glycolique ou glycerophosphate Acide 2 ou 3-phosphoglycerique glucose 6-phosphate Acide pyruvique

    Diffrents types de protines dabeilles et de la plante dorigine Acides amins libres : Proline Lysine Histidine Arginine Acide aspartique Thronine Serine Acide glutamique Glycine Alanine Cystine Valine Mthionine Isoleucine Leucine Tyrosine Phnylalanine Tryptophane

    Potassium Sodium Calcium Magnsium Fer Cuivre Manganse Chlore Phosphore Sulfure Aluminium Iode Bore Titane Molybdne Cobalt Zinc Plomb Etain Antimoine Chrome Nickel

    Acide ascorbique Riboflavine Acide pantothnique Niacine Thiamine Pyridoxine Biotine Acide folique

    Esters Aldhydes Ctones Alcools

    Enzymes

    et amylase Glucoinvertase Fructoinvertytase Glucose oxydase Catalase Acide phosphatase

    Illustration 3 : Liste, non exhaustive de tous les composants dj rencontrs dans le miel

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    Plus surprenant, un certain nombre de micro-organismes ont t rpertoris dans le miel. Cette prsence sexplique par une contamination via les pollens, le contenu digestif des abeilles, la poussire, lair, les fleurs On va donc trouver dans les ruches, sur les abeilles adultes, des bactries et des levures Bacillus, Micrococcus, Saccharomyces, Streptomyces, Enterobacteriaceae qui se retrouveront ensuite dans le miel comme le montre lillustration 4. En effet, les intestins des abeilles contiennent 1% de levures, 27% de bactries Gram+ et 70% de bactries diverses dont les Gram-. Lautre source de contamination du miel est constitue par lHomme, les quipements, les rcipients, latmosphre lors de la rcolte et du conditionnement. Bactries Levures Champignons Alcaligens Achromobacter Bacillus Bacteridium Brevibacterium Citrobacter Clostridium Enterobacter Escherichia coli Erwinia Flavobacterium Klebsiella Micrococcus Neisseria Pseudomonas Xanthomonas

    Ascophaera Debaromyces Hansenula Lipomyces Nematospora Oosporidium Pichia Saccharomyces Scizosaccharomyces Trichosporium Torula Torulopsis Zygasaccharomyces

    Asperhillus Alihia Bettsia alvei Cephalosporium Chaetomium Coniothecium Hormiscium Peronsporaceae Peyronelia Tripoosporium Uredianceae Ustilaginaceae

    Illustration 4 : Micro-organismes rpertoris dans le miel

    Heureusement la plupart de ces bactries et autres micro-organismes ne peuvent pas se dvelopper ou se reproduire dans le miel, car celui-ci possde une activit antibactrienne. En effet, lorsque lon inocule diffrentes bactries dans un miel strilis 20C, les bactries ne rsistent pas plus dune quinzaine de jours. Seules les spores produites par les micro-organismes peuvent survivrent jusqu 4 mois aprs. Cependant si le miel est mis en prsence deau, alors la croissance bactrienne est possible. Elle est toutefois minime lorsque lon sait quen associant du miel et de leau hauteur de 50% chacun, la prsence bactrienne nexcde pas 40 jours. Donc la probabilit dune contamination de lhomme est trs faible.iv

    Le miel est donc un produit naturel extrmement complexe, riche de prs de 200 substances participant lquilibre de notre organisme. Impossible galer artificiellement, il a donc une place non ngligeable dans notre alimentation mais galement dans la mdecine comme le laisse supposer sa facult empcher la prolifration des bactries quil peut contenir.

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    II- Les proprits thrapeutiques

    A. Proprits gnrales

    Le miel a t utilis pendant des centaines dannes comme la seule source de sucre : son originalit, sa raret et sa dsirabilit lont associ trs tt des significations symboliques, magiques, divines et thrapeutiques. Certains de ces effets thrapeutiques ont depuis, t confirms, la majorit tant lis la grande quantit de sucres quil contient. Il peut tre qualifi danti-anmique, antiseptique, apritif, bchique1, digestif, diurtique, dynamognique, mollient, fbrifuge, laxatif, sdatif et vicariant.2 Dautre part, ses qualits nutritionnelles le rendent bnfique aussi bien pour les personnes en bonne sant que pour les sujets malades.

    En effet, il amliore les performances physiques en augmentant lendurance, en favorisant la rcupration et en facilitant les efforts prolongs, notamment pour le sportif. Cest notamment parce que le miel contient des sucres simples (fructose) qui sont directement assimilables par l'organisme et qui ne passent pas par un processus complexe de digestion, quil peut librer des calories transformables immdiatement en nergie. Ce bnfice est obtenu grce la prdigestion par les abeilles aboutissant la formation de sucres simples. Cependant cette facilit dabsorption immdiate peut avoir des consquences sur le mtabolisme des sucres, comme favoriser un diabte ou de lobsit.

    Il augmente galement la rsistance la fatigue physique et intellectuelle. La qualit de sa composition en vitamines et oligo-lments permet de recharger lorganisme lorsque le besoin se fait sentir. Chez les jeunes enfants, la consommation de miel, amliore la fixation du calcium sur les os et prvient lanmie. Riche en sels minraux, phosphore, calcium, fer..., le miel favorise la croissance, fortifie le squelette, vitalise l'hmoglobine. Les affections circulatoires, le cur et le foie seraient amliors par labsorption de miel en cours de convalescence et notamment de miels foncs qui ont la caractristique dtre bnfiques dans les anmies et de faciliter le travail du cur en augmentant sa puissance. Malgr tout le miel seul ne pourra combler des carences importantes mais contribuera les minimiser. Il est un bon complment pour des sujets en bonne sant dont lalimentation est insuffisante pour rpondre aux apports recommands journaliers.

    Il est conseill de manger un peu de miel pour ses apports nutritionnels mais galement pour son effet stimulant en cas de baisse de lapptit et en plus il facilite la digestion et lassimilation des autres aliments. Grce sa haute concentration en sucres, sa richesse en diastases et en essences aromatiques, le miel possde un certain pouvoir antiseptique : il s'oppose notamment toute fermentation intestinale dmesure. Les invertases et amylases, deux enzymes du miel, expliquent ses proprits laxatives. Ses acides organiques sont fbrifuges, diurtiques et l'acide formique, spcialement, stimulateur du pristaltisme intestinal.

    Donc de manire gnrale, le miel est un bon complment pour la fatigue quelquen soit son origine : physique, intellectuelle, post-opratoire, convalescence, lie des carences ainsi que dans les troubles digestifs et les amaigrissements. 1 qui calme la toux 2 qui suppl aux carences

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    Le miel est aussi bnfique dans certaines pathologies, notamment au niveau du

    systme respiratoire. Dans nos pays o les variations de tempratures sont frquentes, les rhinites, coryzas, irritations de la gorge, infections bronchiques sont courantes. Le miel apporte ses proprits antibactriennes mais aussi un effet apaisant et dcontractant. On le recommandera notamment en gargarisme dans les cas denrouement.

    Dans certaines affections oculaires, le miel est traditionnellement employ pour rduire et traiter des cataractes, conjonctivites et autres atteintes de la corne. Il est alors directement appliqu dans lil, notamment en Inde et en Amrique centrale avec les miels de certaines espces dabeilles (melipona et trigona). Certains cas relatent mme le traitement de certaines kratites et ulcres de la corne par lapplication de miel pur ou dune pommade 3% de sulfapyridine, un antibactrien, dans laquelle la vaseline aura t remplace par du miel.v

    Paradoxalement, dans le diabte, le miel nest pas bannir, malgr sa teneur en sucres. En effet, des tudes ont rvl que les taux dinsuline taient moins levs lors de la consommation de miel que pour un produit quivalent au niveau calorique. Dautre part le taux de sucre dans le sang serait plus bas quaprs absorption de la mme quantit de sucre.vi

    Dans une autre tude publie en avril 2010vii il est mentionn que le miel Tualang induit un effet hypoglycmiant sur des rats prsentant un diabte provoqu par la streptozotocine. Aprs 28 jours, les rats diabtiques traits par 1g/kg de miel/j avaient une glycmie significativement plus basse que celle des rats diabtiques tmoins, recevant de leau distille (0.5ml/j). Des variations ont t observes au niveau de diffrentes enzymes intervenant dans le mcanisme anti-oxydant. Par exemple, le pancras des tmoins contenait des taux significativement plus levs de malondialdhyde (MDA), de lactivit de la superoxyde dismutase (SOD) et de la glutathion peroxydase. Lactivit Catalase (CAT) tait significativement rduite tandis que la glutathion-S-transfrase (GST) et la glutathion rductase (GR) taient inchanges dans le pancras des rats diabtiques. Le miel Tualang rduisait significativement les niveaux levs de MDA (p

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    Il existe donc des miels spcifiques prconiss dans certaines pathologies comme le montre lillustration 5. Les quantits que l'on conseille d'absorber sont, en gnral, de 1 2g de miel par kilogramme de poids (pour une personne pesant 60 kg : 60 120 g de miel).

    Origine du miel Proprits Miel de bruyre : riche en sels minraux Anmie, asthnies, convalescences

    Affections de larbre urinaire Facilite la dissolution des calculs, idal en cas de lithiase biliaire

    Miels de colza, de moutarde, de bruyre et de tilleul

    Maladies de coeur et appareil circulatoire

    Miel d'aubpine Antispasmodique, cardiopathie Crampe, crispations (des paupires par exemple), contractures. Insomnies

    Miel de mlilot Gingivite, sinusite, rhinite, pharyngite, laryngite, amydalite, angine, stomatite aphteuse

    Miel toutes fleurs ou de lavande prpar en grogs, idal contre la grippe Miel de lavande Rhumatismes chroniques Miels de sapins des Vosges et d'eucalyptus Bronchites ou maladies pulmonaires Miels de lavande, de thym, de serpolet, de sarriette et d'origan

    Toux convulsives et l'asthme

    Miels de romarin et de lavande Ulcres Miels de chtaignier Dysenterie, anmie, dminralisation Miels d'acacia et de nerprun bourdaine Constipation (dans un verre d'eau froide, le

    matin ou dans du lait chaud), rgulateur intestinal, notamment en cas de paresse intestinale chez le jeune enfant

    Miel de romarin Stimulant hpatique, insuffisances digestives Miel doranger Sdatif, antispasmodique Miel de tilleul Sdatif, idal pour insomnie Miel de lierre Nvralgies, maux de tte Miel de sarrasin Anmie, dminralisation, convalescence Miel de tournesol Hypercholestrolmie, artriosclrose Miel de trfle Asthnie, efforts physiques, fatigue sexuelle

    Illustration 5 : Varits de miel et leurs proprits spcifiques

    III- Proprits antimicrobiennes du miel

    A. Effets du miel in vitro

    Plusieurs tudes ont t ralises in vitro pour mettre en vidence les proprits thrapeutiques du miel.

    Notamment une tude malaysienne utilise le miel Manuka qui a dj fait ses preuves comme antimicrobien pour comparer les rsultats dactivit antimicrobienne ceux du miel

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    Tualang. Le miel malaysien Tualang est collect dans les ruches des abeilles asiatiques Apis dorsata, places dans les arbres Tualang (Koompassia excelsa).

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    Illustration 6 : valeurs des concentrations minimales inhibitrices (MIC en %), dtermines visuellement et par mesure spectrophotomtrique

    Lanalyse des inhibitions de croissance bactrienne causes par les miels des concentrations variables rvle la fois des similitudes et des divergences. Lillustration 6 montre un taux dinhibition allant de 8,75 25% pour le miel Tualang alors quil nest que de 8,75 20% pour le miel Manuka.

    Les diffrences observes refltent comment chaque bactrie ragit face aux

    traitements par les diffrents miels. Par exemple le Miel Tualang et le miel Manuka montrent une trs bonne activit antibactrienne contre S. maltophilia, bactrie Gram-, arobique responsable de rares infections mais trs difficiles traiter comme des pneumonies ou infections urinaires. De plus cette bactrie est difficile radiquer compte tenu de sa rsistance naturelle un large spectre dantibiotiques. Les deux varits de miel ont donc srement des proprits exploiter pour combattre ce type dinfections.

    Face au bacille A. baumannii, un pathogne opportuniste qui prolifre chez des sujets immunodprims par lintermdiaire des plaies ouvertes, cathters et autres tubes respiratoires, le miel Tualang montre une meilleure activit antimicrobienne. Cette bactrie, frquente cause dinfections nosocomiales montre par ailleurs des rsistances face aux antibiotiques de 1re ligne. Le miel Tualang strilis a donc un bon potentiel exploiter. Les rsultats sont matrialiss par les courbes de lillustration 7 rvlant linhibition bactrienne en fonction de la nature du miel.

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    Illustration 7 : Inhibition de la croissance de S. maltophilia (STMA) et A. baumannii

    (ACBA) cause par les miels Tualang et Manuka diffrentes concentrations

    Concernant les Staphylocoques souvent responsables dinfections cutanes, le miel Tualang a un plus fort pouvoir inhibiteur de la croissance des Staphylocoques coagulase ngalive (CoNS), alors que le miel Manuka prdomine face au Staphylocoque dor rsistant la mthicilline (MRSA), comme lillustre la figure 8.

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    Illustration 8 : Inhibition de la croissance de S. pyrogenes (GAS), de CoNS et

    de MRSA

    En conclusion le miel Tualang montre des activits variables selon les diffrents micro-organismes. Dans certains cas, lactivit est quivalente ou suprieure celle du miel Manuka, notamment face S. maltophilia et A. baumannii. Ce miel peut donc tre une alternative thrapeutique dans certaines conditions mdicales. viii

    B. Effets du miel sur diffrentes infections in vivo

    a. Infections de localisations diverses

    Une tude clinique sest penche sur le risque dinfections lies lutilisation des cathters dans les hmodialyses. Souvent des infections locales au niveau du site dentre voire mme des bactrimies compromettent les hmodialyses chez des patients fragiliss. Actuellement pour limiter ces risques, lantibiotique base de mupirocine est employ localement. Seulement linconvnient majeur de cet antibiotique est lapparition de rsistance de certaines souches bactriennes comme les staphylocoques, principaux responsables de ces

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    infections. Il savre donc ncessaire de trouver une alternative. Lide a t dutiliser le miel, sous la forme mdicalement commercialise de Medihoney et de le comparer la mupirocine, raison de 3 applications par semaine au niveau du site de pntration du cathter. Au final, les taux dinfections lies au cathter se sont rvls semblables entre les deux groupes (Medihoney = 6,12% contre mupirocine = 5,10%). Les bactries en cause taient les suivantes : S. aureus (17% contre 20%), Staphylocoque coagulase ngative (33% contre 20/), Micrococcus (17% contre 0%), Serratia marcescens (33% contre 0%), Klebsiella pneumoniae (0% contre 20%) et Stenotrophomonas maltophilia (0% contre 40%). Aucun staphylocoque retrouv dans cette tude ne sest avr rsistant la mupirocine. Face aux nombreuses rsistances et alors que la mupirocine est principalement active contre les bactries Gram +, certains miels ont lavantage de disposer dun spectre daction plus large que certains antibiotiques, incluant des champignons (Aspergillus sp, Penicillium citrinum, Trichophyton sp ou Candida albicans), des bactries Gram et Gram +. Malheureusement cette tude ne suffit pas dmontrer lquivalence thrapeutique entre la mupirocine et Medihoney, mais elle ouvre toutefois dautres perspectives, en suggrant lutilisation du miel avec dautres matriels implantables.ix

    Un autre exemple demploi du miel a des fins antimicrobiennes est le suivant : utiliser le miel en prvention des mycoses et gingivites chez des patients cancreux. Les bnfices du miel ont t valus par Biswal et al. sur 40 patients adultes atteints de cancers localiss la tte ou au cou, ncessitant une irradiation de la muqueuse oro-pharynge. Un groupe de patients reut 20ml de miel 15min avant, 15min aprs et 6h aprs lirradiation. On a observ une diminution significative des mycoses par rapport au groupe tmoin (20% contre 75%). Dautre part la compliance au traitement pour les patients aids par le miel fut meilleure que celle du groupe tmoin.x Certaines publications mentionnent galement lutilisation du miel pour traiter les herps buccaux et gnitaux.

    Dans le domaine ophtalmique, une tude rcente a publi les effets de Medihoney sur la flore oculaire chez des patients atteins du syndrome des yeux secs, suite une dficience en larmes ou une pathologie de la glande de Meibomian. Les bactries isoles sur les paupires et la conjonctive ont t quantifies avant puis 1 et 3 mois aprs linitiation du traitement consistant en une application locale, 3 fois par jour avec du miel. Avant le traitement, les bactries taient plus nombreuses chez les patients aux yeux secs que chez les patients du groupe contrle. Au bout de 3 mois de traitement, la diffrence nest alors plus significative.xi

    b. Plaies cutanes

    Depuis les temps anciens, le miel est utilis pour traiter diffrents types daffections, en particulier les plaies cutanes.

    Grce sa scurit demploi, Medihoney peut tre utilis pour les soins des

    nouveaux-ns. Plusieurs exemples cliniques montrent des plaies chez de trs jeunes enfants, notamment suite des chirurgies lourdes, qui ne gurissent pas malgr des traitements locaux avec lantiseptique chlorhexidine, de la pommade antibiotique base dacide fusidique ou par antibiothrapie systmique. Selon les rsultats publis, aprs 5 jours de traitement avec 5 10ml de miel non trait, une amlioration a pu tre observe et au bout de 21 jours les plaies

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    taient fermes et striles. Malgr tout, il manque dtudes fiables pour justifier une utilisation plus frquente du miel chez les jeunes enfants.

    Dans un rapport rcentxii, le professeur P.C. Molan, directeur de lunit de recherche

    sur le miel en Nouvelle-Zlande, recense les diffrentes tudes publies sur le miel et donne dans des tableaux comparatifs les principaux rsultats obtenus. Celui dmontrant lavantage du miel face aux traitements conventionnels des plaies est prsent ici :

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    Illustration 9 : Etudes comparant les effets du miel et les traitements traditionnels

    3 Alcazar A, Kelly J. Treatment of an infected venous leg ulcer with honey dressings. Br J Nurs 2002 ; 11(13) : 859-60, 862, 864-6 4 Harris S. Honey for the treatment of superficial wounds : a case report and review. Primary Intention 1994 ; 2(4) : 18-23 5 Dany-Mazeau MPG. Honig aut die Wunde. Krankenpfelege 1992 ; 46(1) : 6-10 6 Taks JM. Eusol managmennt of burns. Trop Doct 2000 ; 30 ; 54

  • 16

    Ensuite, une tude publie en 2009 par une quipe irlandaise a dmontr lefficacit

    dun traitement base de miel dans la gurison des ulcres veineux de la jambe. Le principe repose sur lapplication soit dun pansement base de miel Manuka, soit lapplication dun pansement base dhydrogel (Intrasite gel) sur des patients atteints dulcres veineux et ne prenant ni antibiotiques ni immunosuppresseurs. Le traitement a t hebdomadaire pendant 4 semaines et les rsultats ont t suivis pendant 12 semaines. Au bout de 4 semaines, la diminution de lulcre tait de 67 % avec le miel contre 52.9% avec lhydrogel. A 12 semaines, 44% taient guris avec le miel contre 33% avec lhydrogel. En effet ltape dpithlisation est apparue plus prcocement dans le groupe trait avec le miel que dans celui avec le gel. Enfin les staphylocoques dors rsistant la mthicilline ont t radiqus dans 70% des plaies avec le miel contre 16% avec le gel.xiii

    Les expriences sur les animaux sont concluantes : les essais en laboratoire montrent

    quil est possible dradiquer une large varit de pathognes, y compris des bactries rsistantes la mthicilline comme le staphylocoque dor ou Pseudomonas. Les exemples de succs chez lHomme sont nombreux, bien que malheureusement les tudes de qualit, contrles et randomises soient peu nombreuses.

    C. Mcanismes daction

    a. Lutte contre linfection

    Lactivit antibactrienne du miel est principalement due sa forte teneur en sucres. Plusieurs hypothses concernant le mcanisme daction peuvent tre envisages. Tout dabord, comme nous lavons vu prcdemment, le miel, quelque soit son origine, contient de fortes quantits de sucres mais trs peu deau. Ce dernier facteur empche la prolifration bactrienne. De plus, lhyperosmolarit du miel contribue extraire leau contenue dans les oedmes mais galement dans les bactries ce qui a pour consquence leur dshydratation et leur liminationxiv.

    Cependant, mme dilus les miels restent actifs face aux bactries. Ceci est d la

    production de peroxyde dhydrogne en prsence deau grce lactivation dune glucose-oxydase. Cette enzyme a pour rle doxyder le glucose en acide gluconique et peroxyde dhydrogne. Ce dernier est alors le composant principal responsable de lactivit antiseptique et antibactrienne du miel.

    En fait, au sein de la ruche, cette transformation biochimique est un moyen de protger le miel immature. Le peroxyde dhydrogne empche les bactries de se dvelopper au sein du miel riche en eau, en attendant que celui-ci natteigne son taux en sucres optimalxv. La glucose-oxydase, scrte par la glande hypopharynge de labeille, participe galement la transformation du nectar en miel.

    Dans beaucoup de cas, lactivit du peroxyde dhydrogne du miel peut tre inhibe facilement par la chaleur ou par la prsence dune catalase. Pourtant on a pu constater que le miel conserve son activit antimicrobienne malgr la prsence de cette catalase. Lhypothse est que dautres constituants tels que le mthyl syringate ou le methylglyoxal, interviendraient pour expliquer la persistance de cette activit.

  • 17

    Comme, lactivit antibactrienne est multi factorielle, le miel peut donc inhiber la croissance dun large spectre de bactries, champignons, protozoaires et virus sans que ces derniers ne puissent dvelopper de rsistance. Cest notamment le cas des plaies infectes comme les brlures o les expriences cliniques ont montr lefficacit du miel dans le processus anti-infectieux et dans la gurison. Or nous savons que dans le cas de brlures, les bactries Gram + sont les premires coloniser la plaie, issues de la flore cutane endogne ou de lenvironnement externe. Elles sont ensuite suivies par les bactries Gram provenant de la flore gastro-intestinale dans les jours qui suivent. Donc, que ce soit Staphylococcus aureus, Pseudomonas aeruginosa ou Escherichia coli ou dautres germes, le miel lutte contre toutes sortes de micro-organismes.

    En plus de ses proprits antimicrobiennes, le miel peut endiguer linfection de

    plusieurs manires : en stimulant le systme immunitaire ou par une action anti-inflammatoire et anti-oxydante.

    La prolifration des lymphocytes B et T dans le sang ainsi que lactivation des phagocytes est stimule par le miel des concentrations de 0,1%. A une concentration de 1%, le miel peut stimuler les monocytes scrter des cytokines, du TNF, de lIL-1 et de lIL-6 qui activent la rponse immunitaire contre linfection.

    La plupart des plaies exsudatives sont lies au dclenchement dun processus inflammatoire local, en particulier dans les plaies infectes. Donc, par son effet anti-inflammatoire, le miel rduit les dmes et diminue lexsudation. Par consquent, il rduit galement la douleur qui provient de lexcitation des terminaisons nerveuses par les prostaglandines libres lors du processus inflammatoire et de ldme qui exerce une pression sur le nerf. De plus, la haute teneur en sucre permet dattirer les liquides dmateux en surface et dhumidifier la plaie ce qui attnue la douleur lors des changements de pansements.

    b. Processus de cicatrisation Les modles animaux ont dmontr que le miel acclrait la cicatrisation en agissant

    sur langiognse, la granulation et lpithlialisationxvi. Lhypothse serait que le miel agit en dclenchant la cascade cellulaire de linflammation qui aboutit la production de facteurs de croissance. Ces derniers contrlent alors langiognse, et la prolifration des fibroblastes et des cellules pithliales. Dailleurs, des tudes rcentes ont montr que le miel stimulait la production des cytokines de linflammation (ex TNF, IL6, IL1) par les macrophages, via le Toll-like rcepteur 4.xvii

    Un autre mcanisme daction peut sexpliquer par le faible pH du miel (entre 3,4 et 5,5). Trs souvent les colonisations bactriennes et infections se traduisent par des exsudats dont le pH est suprieur 7,3. Il semblerait que lacidification de la plaie acclrerait la gurison en amliorant son oxygnation et en inhibant lactivit dune protase dont le pH optimum se trouve autour de 7. Or une activit trop excessive de cette protase ralentit la gurison en dtruisant des facteurs de croissance ou des fibres protiques ncessaires lactivation des fibroblastes dans la matrice de rparation et la migration de ces fibroblastes et des cellules pithliales.xviii

    De plus, le miel permet une meilleure cicatrisation : il viterait les cicatrices. Trois mcanismes potentiels sont envisags : les saccharides la surface de la plaie encourageraient la production dacide hyaluronique ce qui empcherait simultanment la formation anarchique de fibres de collagne. Puis le glucose prsent sur la plaie crerait un environnement

  • 18

    favorable pour que les protoglycanes rparateurs agissent sans produire des quantits excessives de collagne. Enfin, le mcanisme par lequel le sucre se fixe au collagne pourrait modifier sa structure tridimensionnelle.xix Pour exemple, une tude mene entre 2004 et 2007 a compar le traitement avec Medihoney contre un traitement standard. Les rsultats montrent que le temps de cicatrisation a t denviron 100 jours avec Medihoney contre 140 jours avec le traitement de base. A 12 semaines le taux de gurison tait de 46,2 % avec Medihoney contre 34 %. Mme en tenant compte dun facteur de variation li lge, au sexe la cicatrisation est plus rapide avec le miel.xx

    Enfin un autre avantage du miel est quil russit attnuer les mauvaises odeurs qui peuvent provenir dune plaie infecte et provoquer linconfort et lisolement du patient. Deux semaines de traitement mdical avec du miel permettent de palier ce dsagrment. Ce phnomne peut sexpliquer par linhibition des bactries anarobiques (Bacteroides sp., Peptostreptococcus sp.) lorigine de ces mauvaises odeurs. De plus, le miel apporte du glucose, une alternative aux acides amins issus du srum et du mtabolisme des cellules mortes. En effet de lacide lactique est produit en substitut des composs drivs de lammoniaque et du soufre qui sont malodorants et qui proviennent de la dcomposition des protines.xxi

    D. Aspects pratiques

    a. Effets indsirables potentiels

    Le risque le plus frquent est une sensation de brlure ou de picotement lors de lapplication, du fait du faible pH. Cet effet indsirable nest pas forcment gnant dans les ulcres des pieds des diabtiques puisque chez ces derniers on observe le plus souvent une perte de sensibilit cutane. On peut observer chez 5% des patients, une douleur qui persiste aprs lapplication du miel. Il est possible de limiter ce dsagrment en administrant une crme anesthsique quelques minutes avant le miel. Cependant, lanesthsique entrane une diminution de la vascularisation de la plaie par un effet de vasoconstriction dfavorable. Dans ce cas, il est conseill de stopper ou de reporter le traitement base de miel. Trs rarement, des ractions cutanes atopiques peuvent tre observes avec le pansement Medihoney.

    Le risque le plus dangereux est sans doute le risque de contamination de la plaie par des spores prsentes dans le miel telles que celles de Clostridium ou Bacillus. Ces spores ne peuvent pas germer dans le miel, mais elles le pourraient dans la plaie, si elles se trouvaient en milieu trs humide, notamment lorsque la plaie est trs exsudative. Cependant le risque est faible puisque le miel conserve ses proprits antibactriennes sur de nombreux organismes, mme aprs 10 dilutions.xxii Toutefois, si les spores prolifraient il pourrait y avoir la production de toxines botuliques dont les effets nfastes se traduisent notamment par une paralysie et une arythmie cardiaque. Cest dailleurs pour cette raison que certains pdiatres recommandent de ne pas nourrir les enfants avec du miel et que des messages dalerte sont inscrits sur les paquets de miel au Royaume-Uni. Bien quun traitement du miel par la chaleur, au moins 120C, dtruirait les spores, il altrerait les proprits thrapeutiques du miel. La solution est donc dutiliser lirradiation par

  • 19

    les rayons gamma. Il sagit l seulement dune mesure de prcaution car jusqu prsent aucun cas de plaies infectes par Clostridium botulinum na t mentionn aprs utilisation de miel non irradi.

    b. Conditions dutilisation

    Parmi les miels recommands, le miel Manuka ou le Jambhul miel dInde, possdent les meilleures activits antibactriennes. Cependant, tous les miels ne se valent pas en terme defficacit antibactrienne, comme a pu le dmontrer une tude de 2008 comparant les activits de quatre miels purs : lun produit partir de fleurs de Leucospermim cordifolium, un arbuste dAfrique du Sud, un autre produit principalement partir de varits dErica issues dAfrique du Sud galement, le troisime provenant dEucalyptus cladocalyx, et le dernier produit localement en Afrique du Sud partir de Leptospermum scoparium (Manuka). Cette tude a clairement montr que les miels produits partir des arbustes africains navaient pas dactivit antibactrienne particulire. De plus, lactivit du miel Manuka produit localement ne sest pas rvle spectaculaire non plus. Ce rsultat suggre que tous les miels Manuka ne sont pas aussi actifs les uns que les autres et que les principaux effets sont attribus celui issu du nord de la Nouvelle-Zlande.xxiii

    Dans la pratique mdicale, rcemment, deux types de pansements contenant du miel ont t approuvs par la FDA. Dans ce cas, le miel est filtr et peut subir des rayonnements pour inactiver les spores.

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    Illustration 10 : Les diffrentes prsentations de produits Medihoney

    Medihoney a t l premier miel mdicalement certifi et enregistr comme un produit mdical par les professionnels des soins des plaies en Europe et en Australie. Il sagit la base dun miel australien, qui contient du miel de plusieurs espces de Leptospermum. Il se caractrise par son pouvoir dinhibition bactrienne qui est standardis et confirm par des

  • 20

    tests in vitro. Les espces de Leptospermum sont connues sous un grand nombre de noms en Australie et en Nouvelle Zlande, comme par exemple le Tea Tree, Manuka, Goo Bush ou Jelly Bush. Au moins 79 espces ont dj t dcritesxxiv.

    Illustration 11 : Leptospermum spp. originaires dAustralie

    Selon les expriences cliniques rapportes, les pansements base de miel peuvent tre

    indiqus pour les plaies suivantes : les plaies chroniques telles que les ulcres, les plaies ne cicatrisant pas, les plaies vif comme les brlures ainsi que les plaies en prparation dune greffe. Lutilisation du miel peut galement tre une bonne alternative dans les plaies qui rsistent aux diffrents traitements conventionnels.

    Les effets bnfiques du miel sont conditionns par une bonne application. Lutilisation de pansement est la meilleure solution, mais ceux-ci doivent tre bien faits pour viter que le miel ne coule avec les exsudats. Il est recommand dimprgner le miel sur des pansements base dalginate de calcium ou des pansements hydrofibres qui permettront dabsorber les exsudats.

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    Illustration 12 : Exemple dutilisation de la pte Medihoney

  • 21

    La frquence de changement des pansements dpend de la quantit de lexsudat. Dans les premiers temps, quand une plaie est rcemment infecte par exemple suite une opration chirurgicale, il est ncessaire de renouveler le pansement 2 fois par jour. Quand la situation est stable, le pansement Medihoney peut rester en place jusqu 7 jours. Sil est sous un pansement occlusif cela permet, en plus, le maintien dun certain niveau dhumidit favorable la cicatrisation Dans la pratique le miel perd son efficacit sil est conserv trop longtemps la lumire ou la chaleur (Dustmann, 1979).

    Une crme du laboratoire Aguettant est galement commercialise sous le nom dActrys. Elle est compose dargile, de cire, dhuiles riches en acides gras essentiels (omga 3, 6 et 9) et de miel. Actrys est indiqu pour les plaies chroniques de type escarres, mal perforant plantaire Sa composition lui permet dagir sur toutes les phases de la cicatrisation. La cire permet de combler et de protger la plaie et ses zones pri lsionnelles. Largile absorbe les exsudats, adsorbe les toxines et maintient un milieu humide favorable la cicatrisation. Le miel a pour rle de produire une raction inflammatoire qui va relancer le processus de cicatrisation, favoriser la phase de dtersion et de bourgeonnement. La colonisation cellulaire favorisant la phase dpidermisation est attribue aux acides gras essentiels. Son utilisation est simple : aprs nettoyage de la plaie, il faut lappliquer en couche paisse et recouvrir dun pansement sec.xxv

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    Illustration 13 : Prsentation de la pte Actrys

    Les avantages du miel sont quil est peu coteux, non dangereux et quil acclre et favorise la cicatrisation de plaies infectes. Afin de faciliter lutilisation clinique du miel, les laboratoires dveloppent des produits base de miel, sous forme de pte ou de pansements, pratiques et srs pour le traitement des plaies cutanes.

  • 22

    CONCLUSION

    Aujourdhui nous pouvons dire que le miel est actif sur de nombreux organismes

    pathognes. Les expriences animales et cliniques donnent des rsultats encourageants. Cependant les tudes scientifiques srieuses, rigoureuses et compltes ne sont pas suffisamment nombreuses pour affirmer et confirmer les proprits antibactriennes et promouvoir lusage du miel plus grande chelle. Lenjeu est donc den apporter les preuves.

    Toutefois, comme nous lavons vu, il reste une alternative intressante et efficace dans des cas dinfections rsistant aux antibiotiques traditionnels et permet en mme temps une cicatrisation plus rapide et de meilleure qualit.

    Cest pourquoi, devant le potentiel thrapeutique du miel, des laboratoires dveloppent des mdicaments autour de ce produit naturel et peu coteux et mnent les tudes ncessaires pour en dmontrer les bnfices.

    Toutefois, si le miel doit un jour faire partie de notre arsenal thrapeutique, il devra pouvoir tre disponible en quantit suffisante et constante. Sa production dpendant de la flore et du travail des abeilles, ne serait-il pas temps de protger ces deux acteurs sans lesquels le miel nexisterait pas ?

  • 23

    TABLE DES ILLUSTRATIONS

    Illustration 1 : Dsoperculation des alvoles et rcupration du miel aprs centrifugation ..... 5 Illustration 2 : Dpt du miel dans les maturateurs .................................................................. 5

    d'aprs ABEILLE PAT - Passion apiculture - Miel d'acacia, l'extraction - juin 2008, [en ligne le 07/10/10], http://passion-apiculture.over-blog.com/article-20695429.html

    Illustration 3 : Liste, non exhaustive de tous les composants dj rencontrs dans le miel ..... 7 d'aprs GONNET, VACHE - 1985, modifi en 1990 partir des donnes Withe Illustration 4 : Micro-organismes rpertoris dans le miel ...................................................... 8 d'aprs PIEPER B. - Honey-Based Dressings and Wound Care: An Option for Care in the United States - Journal of Wound, Ostomy and Continence Nursing, fvrier 2009, 36 (1), p. 60-66 Illustration 5 : Varits de miel et leurs proprits spcifiques ............................................. 11 d'aprs DONADIEU Y. Quelles sont les vertus du miel ? 2001-2008 [en ligne le 21.10.10], http://www.01sante.com/xoops/modules/icontent/index.php?page=924 Illustration 6 : valeurs des MIC (%), dtermines visuellement et par mesure

    spectrophotomtrique ....................................................................................................... 12 Illustration 7 : Inhibition de la croissance de S. maltophilia (STMA) et A. baumannii

    (ACBA) cause par les miels Tualang et Manuka diffrentes concentrations .............. 13 Illustration 8 : Inhibition de la croissance de S. pyrogenes (GAS), de CoNS et de MRSA .. 13 d'aprs TAN H.T., RAHMAN R.A., GAN S.H. - The antibacterial properties of Malaysian tualang honey against wound and enteric microorganisms in comparison to manuka honey - BMC Complementary and Alternative Medicine, septembre 2009, 9, p.34 Illustration 9 : Etudes comparant les effets du miel et les traitements traditionnels .............. 15 d'aprs MOLAN P.C. - The evidence supporting the use of honey as a wound dressing - International Journal of Lower Extremity Wounds, mars 2006, 5 (1), p.40-54 Illustration 10 : Les diffrentes prsentations de produits Medihoney ................................ 19 Illustration 11 : Leptospermum spp. originaires dAustralie .................................................. 20 Illustration 12 : Exemple dutilisation de la pte Medihoney .............................................. 20 Illustration 13 : Prsentation de la pte Actrys ...................................................................... 21

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    BIBLIOGRAPHIE

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