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Julie Chopin – M2 Institut McLuhan Comment développer une culture d’entreprise commune lors de la fusion de deux sociétés ? Le cas de la fusion Le Toit Angevin – Le Val de Loire. Mémoire professionnel de fin de Master communication. Option Accompagnement du changement. Sous la direction de M. Laurent Péron - 2012 / 2013 -

Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

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Julie Chopin – M2 Institut McLuhan

Comment développer une culture d’entreprise commune lors de la fusion de deux sociétés ?

Le cas de la fusion Le Toit Angevin – Le Val de Loire.

Mémoire professionnel de fin de Master communication. Option Accompagnement du changement.

Sous la direction de M. Laurent Péron - 2012 / 2013 -

Page 2: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

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Charte de non plagiat

Je soussigné(e) Julie CHOPIN étudiant(e) à l’Ircom-Institut Mac Luhan en 2ème année

de Master, certifie que le texte présenté comme dossier (validé officiellement dans le

cadre d’un diplôme européen), est strictement le fruit de mon travail personnel. Toute

citation (sources Internet incluses) doit être formellement notée comme telle, tout crédit

(photos, illustrations diverses) doit également figurer sur le document remis. Tout

manquement à cette charte entraînera la non prise en compte du dossier.

Fait à Angers, le 09 septembre 2013,

Page 3: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

3

SOMMAIRE

INTRODUCTION.............................................................................................................4 I- La culture d'entreprise..................................................................................................8

a) Eléments de définition ...........................................................................................8 b) Un enjeu de cohésion sociale ............................................................................9 c) Un outil managérial..............................................................................................10

II- La perspective d'une fusion, un changement à maîtriser ..........................................11

a) L’accompagnement au changement....................................................................11 b) Le rôle de la communication interne.................................................................13

III- A l’approche d’une fusion, l’état des lieux des cultures d’entreprises......................16

a) Des valeurs communes… ...................................................................................16 b) …Mais des pratiques différentes. .....................................................................17 c) Deux focus groupe, une manière de mieux comprendre le ressenti des salariés 18

1- Focus groupe Le Toit Angevin .........................................................................19 2- Focus groupe Le Val de Loire .........................................................................24

IV - La culture d'entreprise comme moteur en période de changement ........................29

a) Similitudes ...........................................................................................................29 1- Des points forts semblables .............................................................................29 2- Une stratégie commune claire..........................................................................30 3- Une fonction trop administrative des services Ressources Humaines .............30 4- Une inégalité dans la transmission de l’information en interne.........................31

b) Contraste..........................................................................................................31 1- Le contraste entre collectif et individuel............................................................31 2- Une appropriation différente de la mission sociale………………………………32 3- Des inquiétudes différentes pour les deux entreprises.....................................32

V- Bilan et préconisations..............................................................................................34

a) Etat des lieux des supports de communication interne communs .......................34 b) Une typologie salariale ancrée.............................................................................35 c) Préconisations .....................................................................................................36

CONCLUSION ..............................................................................................................41 Bibliographie..................................................................................................................43 Sitographie ....................................................................................................................43 Annexe 1 : Livret Podeliha 2018....................................................................................44 Annexe 2 : Les Flash info..............................................................................................52 Annexe 3 : Questionnaire diffusé aux salariés ..............................................................52 Annexe 4 : Enquête de satisfaction diffusée aux salariés .............................................60

Page 4: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

4

INTRODUCTION

Pour des raisons sociales et économiques évidentes, le quotidien de beaucoup

d'entreprises va être marqué par de nouvelles étapes de réorganisations internes. Par

conséquent, le climat social sera étroitement lié à la conduite de ces chantiers : « plus

que jamais la capacité à conduire les changements d'organisation est un enjeu majeur

pour le management » estime Bruno Lefebvre, psychologue clinicien et fondateur

d'AlterAlliance.

C'est en janvier 2012 que M. Francis Stéphan, Directeur Général du Val de Loire,

est nommé au poste de Directeur Général du Toit Angevin. Dans ce contexte, le Toit

Angevin intègre le Groupe Podeliha, créé en 2010 suite au rapprochement du Val de

Loire et des Castors Angevins.

L'objectif de cette collaboration est de réunir les savoir-faire de chaque entité et de

conforter les moyens financiers en vue de développer l'activité du Groupe Podeliha en

région Pays de la Loire. La constitution du Groupe Podeliha s'est faite en concertation

avec le « CIL mieux se Loger1 », actionnaire de référence de chacune des entités. Le

Groupe Podeliha, avec un parc de 18 000 logements locatifs et 10 000 logements

réalisés en accession à la propriété, répond à la volonté des actionnaires de créer un

pôle HLM de taille significative en Anjou qui rayonnerait sur les Pays de la Loire et qui

serait une référence dans l'Ouest de la France.

Dans ce contexte de rapprochement, M.Francis Stéphan, en tant que Président du

Comité exécutif du Groupe Podeliha, a présenté le projet stratégique "Podeliha 2018"

aux 330 salariés le 11 février dernier. C'est grâce à un travail collaboratif avec les

salariés, les administrateurs et les actionnaires, que le projet stratégique a vu le jour.

"Podeliha 2018"2, c'est aussi une nouvelle organisation qui verra le jour début 2015,

composée de 3 entités appuyées par un GIE3 de moyens :

• Une nouvelle ESH (Entreprise Sociale pour l'Habitat) issue de la fusion du Toit

Angevin et Le Val de Loire

1 Le CIL accompagne les entreprises dans leur politique sociale pour proposer des solutions de logements adaptés aux attentes des salariés et faciliter leur parcours logement. 2 Voir annexe 3 Groupement d’Intérêt Economique

Page 5: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

• La Coopérative des Trois Roches : activité de syndic de copropriété et vente

HLM

• Les Castors Angevins : accession sociale à la propriété, développement de

l'offre de maisons individuelles et aménagement

Future ESH issue de la fusion Le Toit

Angevin et Le Val de Loire

5

Page 6: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

6

Accompagnés par différents cabinets dans différents domaines, et notamment par

Habitat & Territoires Conseil (HTC) sur le volet « définir l’organisation de la future ESH

et faire converger les pratiques sociales », Le Toit Angevin et Le Val de Loire prépare la

fusion des deux sociétés. Le rôle d’Habitat & Territoire Conseil est d’accompagner dans

l’organisation de la future ESH, de piloter le changement et de travailler sur la

convergence des pratiques sociales. Trois missions indispensables au bon déroulement

de la fusion. Concernant l’accompagnement au changement, il s’agit pour HTC de

planifier et coordonner les différents chantiers (juridique, informatique, organisationnel)

ainsi que d’aider dans l’élaboration d’un plan de communication commun aux

différentes entités.

La fusion des deux sociétés, Le Toit Angevin4 et Le Val de Loire, pour former une

nouvelle Entreprise Sociale pour l’Habitat pose des questions en termes de

communication, d’accompagnement au changement, et de culture d’entreprise.

L’impact d’une fusion, et des changements qu’elle occasionne, auprès des salariés

n’est pas à négliger. Chaque société possède son propre mode de fonctionnement, et

les salariés au sein des entreprises possèdent leurs propres habitudes. La fusion va

bousculer ces acquis, il est donc important de faire un état des lieux de la culture de

chaque entreprise afin de répondre au mieux aux attentes de tous les salariés

concernés mais également de prendre connaissance et conscience des leurs craintes.

Nous allons d’abord tenter de définir ce qu’est la culture d’entreprise, puis nous

verrons l’importance d’une bonne maîtrise du changement. Nous étudierons ensuite le

cas de la fusion du Toit Angevin et du Val de Loire à travers deux focus groupes et leur

analyse. Pour finir, nous tenterons d’apporter des préconisations aux problématiques

soulevées par les focus groupe.

4 NB : Je réalise mon alternance uniquement au Toit Angevin, je n’ai donc pas d’expérience terrain dans les locaux du Val de Loire. Ce qui sera dit sur Le Val de Loire provient des Focus Groupe ou de conversations que j’ai pu avoir avec des salariés du Toit Angevin et du Val de Loire.

Page 7: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

7

Agenda de la fusion Janvier 2012

Nomination de M. Stéphan à la direction du Toit Angevin

Juin 2012

Lancement du projet stratégique Enquête réalisée auprès des salariés du groupe (annexe 3)

Septembre 2012

Ateliers thématiques Comité de pilotage Séminaire cadres

Février 2013

Présentation du projet stratégique auprès des salariés

Avril 2013

Diffusion de l’organigramme du Comité de direction de la nouvelle ESH Comité de pilotage

Mai 2013

Début des ateliers d’organisation avec HTC Engagement de la mission du Cabinet Gide5

Lancement du projet Kurt Salmon6

Juin 2013

Début des ateliers accompagnement schéma informatique

Octobre 2013

Séminaire cadres

Fin 2013

Diffusion de l’organigramme cible

Juin 2014

Vote de la fusion en Assemblée Générale extraordinaire avec effet rétroactif au 1er janvier 2014

2015

Mise en œuvre de la nouvelle structure et de son organisation Bascule informatique

5 Cabinet d’accompagnement sur le plan juridique et fiscale 6 Cabinet d’accompagnement sur le plan informatique

Page 8: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

8

I- La culture d'entreprise

a) Eléments de définition

« La culture d’entreprise est ce qui explique tout ce que l’on ne sait expliquer

autrement dans les organisations », M.Thévenet (La Culture d’entreprise, 1993). La

culture d’entreprise pourrait être définie comme l’ensemble des éléments partagés par

les salariés qui fait la particularité de l’entreprise dans son fonctionnement, son

organisation, ou encore ses valeurs. M. Thévenet ajoute que « la culture caractérise

l'entreprise et la distingue des autres, dans son apparence et, surtout, dans ses façons

de réagir aux situations courantes de la vie de l'entreprise comme traiter avec un

marché, définir son standard d'efficacité ou traiter des problèmes de personnel. »

Etudier la culture d’entreprise, c’est faire appel à des concepts qui lient à la fois des

théories issues de l’anthropologie, c’est-à-dire de la culture à proprement parler des

hommes et des sociétés, et des théories issues du management, c’est-à-dire de

l’environnement au sein d’une entreprise.

La culture est constituée par un système de valeurs et de modes de comportements

communs à un groupe, qui s’interpénètrent et se perpétuent sur une durée plus ou

moins longue. Pris en ce sens, la culture ne doit pas être confondue avec la stratégie

de l’entreprise. E. Delavalée explique, dans son ouvrage La culture d'entreprise pour

manager autrement, que « deux entreprises peuvent suivre la même stratégie, avoir les

mêmes structures, recourir aux mêmes techniques de gestion, elles ont néanmoins leur

propre culture. » Ces deux notions peuvent néanmoins être complémentaires. L’une

peut être établie en fonction de l’autre, mais la différence réside dans le fait que la

stratégie se construit alors que la culture tient plus de l’essence même de l’entreprise et

des salariés qui la constituent.

La culture d’entreprise constitue un véritable enjeu pour les entreprises. A l’heure de

la crise économique, et avec l’émergence de la Responsabilité Sociale des Entreprises

(RSE) ou encore du management participatif (ou au mois « délégatif »), les entreprises

tentent d’unir, de rassembler et de fédérer leurs salariés autour de valeurs communes

et/ou de projets d’entreprise.

Page 9: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

9

b) Un enjeu de cohésion sociale

Comme définie précédemment, la culture d’entreprise relève d’une cohésion

collective des salariés qui peut être un levier décisif pour la performance globale de

l’entreprise à long terme. Cette cohésion collective est elle-même la somme de

comportements individuels dans une action collective portée par un projet d’entreprise

ou des valeurs communes. La culture d’entreprise est en fait une « personnalité

collective » (M. Thévenet, La culture d’entreprise) qui participe à la cohésion sociale de

l’entreprise.

D’après M. Lebailly et A. Simon7, contrairement à ce que pensent de nombreux

dirigeants, « la cohésion sociale ne consiste pas à regrouper des individus autour de

slogans qu’il faut perpétuellement renouveler pour assurer un semblant de lien social. A

l’opposé ce n’est pas non plus un autre nom pour la fraternité ou l’aspiration à un vivre

ensemble lénifiant. »

Pour les auteurs, c’est le directeur de l’entreprise qui apporte, à son niveau, une

nouvelle vision de l’entreprise. Il la partage avec ses salariés et l’inscrit au service du

développement de la valeur économique de l’entreprise. Jean Claude Grosjean, sur son

blog spécialisé en coaching d’organisation, LEAN management et coaching Agile,

précise que « la vision est fondatrice, structurante, elle donne du sens au Travail de

chacun. En revanche, la façon dont elle est communiquée, partagée, véhiculée au

quotidien est de l’ordre du symbolique.» C’est l’équilibre entre la vision du directeur, sa

transmission auprès des salariés et l’appropriation de celle-ci par les salariés qui

déterminent la qualité des échanges interpersonnels au sein de l’entreprise. Le

sentiment d’appartenance et de légitimité qui procède de la cohésion sociale apporte

aux acteurs de l’entreprise une sécurité de leur être social au sein de l’entreprise. Plus

ce sentiment est fort, plus les conflits interpersonnels sont rares et plus l’entreprise est

économiquement efficace. C’est la puissance de la cohésion sociale qui détermine sa

capacité d’adaptation et d’intégration. La cohésion sociale permet de surmonter les

crises et de les transformer en moments d’innovation. Lorsque la cohésion sociale est

faible, les résistances au changement augmentent.

7 Dans Anthropologie de l’entreprise

Page 10: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

10

Catalyseur et moyen de facilitation, la culture d'entreprise donne du sens : au-delà

de son rôle de cohésion, elle fait écho aux aspirations profondes des hommes qui

composent une entreprise.

c) Un outil managérial

Partant du constat de M. Thévenet, dans son ouvrage La culture d’entreprise, que :

« Les bonnes idées des autres ne marchent pas toujours chez soi », on comprend que

l’accompagnement au changement doit s’adapter aux salariés qu’il concerne. Il est

nécessaire de faire un état des lieux de l’existant afin de pouvoir adapter l’outil

managérial à la situation. La culture d’entreprise, si elle est profondément ancrée, peut

être un obstacle au bon déroulement d’une fusion. Les inquiétudes et les craintes des

salariés de voir leurs habitudes, les valeurs et les modes de fonctionnement de

l’entreprise changés sont un risque réel de frein au changement. C’est à l’équipe

managériale de prendre le relais entre l’équipe dirigeante et les salariés afin que les

étapes de la fusion soient claires et bien comprises. La culture d’entreprise peut alors

devenir une véritable force. De l’échange au support papier, en passant par des

enquêtes, des audits ou encore des focus groupes, chaque entreprise doit trouver l’outil

qui s’adaptera le mieux à ses salariés pour un meilleur accompagnement du

changement. Le Toit Angevin et Le Val de Loire ont fait le choix de l’implication

immédiate des salariés par des enquêtes, puis par un séminaire et enfin par une

réunion. Les salariés ont fait preuve de leur désir d’être accompagnés par le service

Ressources Humaines. C’est une demande que le service Ressources Humaines,

appuyé par l’équipe managériale se doit de prendre en considération.

Page 11: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

11

II- La perspective d'une fusion, un changement à maîtriser

a) L’accompagnement au changement

La conduite du changement consiste à anticiper les risques, définir et mettre en

oeuvre une démarche permettant la mise en place d'une solution dans des conditions

optimales. Les démarches de conduite du changement sont généralement basées sur

le triptyque suivant :

- participation : associer les utilisateurs dès le début du projet, afin, notamment, de

prendre en compte leurs avis et faire en sorte que le projet final corresponde à

leurs attentes ;

- communication8 : mettre en place un dispositif de communication permettant tout

au long du projet de permettre aux acteurs de l'entreprise de comprendre et

d'accepter les changements à venir, ainsi que d'être informé sur l'avancement du

projet ;

- formation : s'assurer que les utilisateurs aient acquis les connaissances

théoriques et pratiques nécessaires.

Pour J.P Kotter et J.L Heskett, dans leur ouvrage Culture et performances, une

culture d’entreprise est forte si elle est évolutive c’est-à-dire si sa capacité d’adaptation

est importante. Une période de changement, comme la préparation d’une fusion, est un

moyen d’évaluer la capacité des salariés à s’adapter au changement par le biais de

l’accompagnement à celui-ci.

Dans une interview accordée à La Tribune9, Bruno Lefebvre, psychologue clinicien

et fondateur d'AlterAlliance, explique que « Plus les dirigeants seront impliqués dans

l'accompagnement du changement, plus les collaborateurs auront le sentiment que

leurs contraintes sont prises en compte et qu'ils sont reconnus. Plus les collaborateurs

seront impliqués dans la définition même des changements et dans leurs modalités de

mise en œuvre, moins l'entreprise aura à gérer d'effets délétères en aval. Plus une

8 Flash Info 9 http://www.latribune.fr/blogs/mieux-dans-mon-job/20121025trib000727083/comment-transformer-l-entreprise-sans-casser-les-salaries-.html

Page 12: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

12

décision de changement est prise collectivement, plus l'accompagnement de sa mise

en œuvre sera aisé. »

En juin 2012, suite au rapprochement des sociétés du Groupe Podeliha avec la

nomination de M. Stéphan à la direction du Toit Angevin et, de ce fait, de l’intégration

du Toit Angevin au sein du Groupe Podeliha, un questionnaire a été diffusé à

l’ensemble des salariés du Groupe. L’objectif était de recueillir l’opinion des salariés sur

les performances et valeurs au sein de leurs entreprises respectives, ainsi que

d’évaluer leurs attentes vis-à-vis du Groupe Podeliha. Il n’était alors pas question de

fusion mais d’un premier état des lieux qui devait permettre « de mieux nous connaître

entre sociétés, de mettre en avant nos atouts, nos savoir-faire et nos points de

progrès. »10 Ce questionnaire était facultatif, anonyme, et les résultats ont été traités

par un cabinet de conseil qui accompagne le Groupe Podeliha dans son projet

stratégique.

La synthèse de ce questionnaire montre qu’en juin 2012 les valeurs exprimées par

les salariés au sein de leurs entreprises respectives s’articulaient autour du

professionnalisme et de la relation client. En revanche, l’innovation n’est pas une valeur

mise en avant, ce qui sera pourtant le cas dans les Focus groupes que nous

aborderons par la suite. Les valeurs « humaines » telles que la solidarité ou la

valorisation des personnes sont aussi relativement faibles. Concernant l’activité propre

aux entreprises, la mission sociale apparaît comme un atout alors que l’entretien du

patrimoine et la qualité de la construction divisent Le Toit Angevin et Le Val de Loire.

Lorsque l’une des activités est forte chez l’un, elle est faible chez l’autre. Les résultats

du questionnaire révèlent une bonne, voire une très bonne, ambiance de travail auprès

de l’ensemble des salariés au sein de leurs entreprises ou services respectifs. De plus,

la grande majorité des salariés perçoivent la constitution du Groupe Podeliha comme

positive pour la pérennisation et le développement des sociétés. Cependant, il y a une

crainte de voir l’ambiance en interne quelque peu altérée par la constitution du Groupe

Podeliha.

Le questionnaire s’est également penché sur les attentes des salariés quant au

Groupe Podeliha. Ces dernières semblent être fondamentales : mutualisation et

échange des savoirs, cohérence des pratiques, communication et transparence, et

enfin connaissance mutuelle des entreprises. Pour finir, le questionnaire abordait aussi

10 Questionnaire en annexe

Page 13: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

13

les interrogations face au projet du Groupe Podeliha. La principale interrogation des

salariés était de savoir s’il allait y avoir fusion des sociétés.

Ce questionnaire a permis de faire un état des lieux de l’opinion et du ressenti des

salariés face au rapprochement des sociétés et au projet du Groupe Podeliha. La

communication interne et les ressources humaines ont pu s’appuyer sur ces résultats

afin de prendre le relais sur certains points et mettre en place une stratégie et des outils

d’accompagnement adaptés.

b) Le rôle de la communication interne

La communication interne étant l’ensemble des actions de communication et

d’information à destination des salariés de l’entreprise, il semble évident qu’elle ait un

rôle primordial dans la vie de l’entreprise. Cet aspect de la communication d’entreprise

peut être rattaché à la direction de la communication ou à la direction des ressources

humaines. Dans le second cas, les entreprises considèrent la communication interne

non seulement comme un outil d’information auprès des salariés mais aussi comme un

élément de la gestion du personnel. C’est en considérant ce dernier point qu’il est

possible de faire le lien entre communication interne et culture d’entreprise. Informer les

salariés, les fédérer autour du projet d’entreprise, et les faire adhérer aux valeurs de

l’entreprise sont les trois principales missions de la communication interne. Ainsi, la

communication interne, par ses actions concrètes, vient compléter le rôle très abstrait

que joue la culture d’entreprise.

Des techniques telles que le story-telling peuvent aider ces deux notions à se mêler

afin d’optimiser la performance de l’entreprise à travers le levier que représente la

motivation et l’investissement des salariés.

D’après N. Kaciaf et J.B Legrave, dans leur ouvrage Communication interne et

changement, « en période de fusion, le communicant interne endosse une dimension

plus stratégique : l’écoute du corps social de l’entreprise et en particulier l’identification

des cultures en présence. » Ce qu’expliquent ces auteurs, c’est que les discours de

communication interne cherchent à s’appuyer sur des valeurs qui ont pour vocation à

créer une « communauté humaine »11 partageant une même culture. Or, dans un projet

de fusion, les deux entreprises ont des cultures différentes, il faut donc les rallier autour

11 Expression employée par les auteurs p.129

Page 14: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

14

de mêmes valeurs. C’est ce qui a été effectué entre Le Toit Angevin et Le Val de Loire

lors du séminaire cadre sur lequel nous nous pencherons plus tard.

Concernant la communication interne du Toit Angevin et du Val de Loire à

l’approche de leur fusion, deux supports de communication interne ont été créés : le

journal interne « Passerelle » ainsi que le « Flash Info ». Nous nous concentrerons sur

ce dernier, puisqu’il a pour objectif d’informer sur l’avancement du projet de fusion. Il a

été créé sous l’impulsion de M. Stéphan, directeur général des deux sociétés, afin

d’informer les salariés de manière cohérente par le biais d’un même support. Il est

conçu par un prestataire externe : l’agence de communication avec laquelle travaille Le

Toit Angevin. Il reprend la charte graphique du Groupe Podeliha auquel appartiennent

les deux entreprises afin de fédérer au maximum tous les salariés autour du projet de

fusion Podeliha, et de ne pas favoriser une identité visuelle plus que l’autre. Le premier

numéro du « Flash Info » est paru en juin 2012, et expliquait l’intérêt et le processus de

la mise en place d’un projet stratégique pour le Groupe Podeliha. Trois autres Flash

Infos sont parus depuis le premier : en septembre, octobre et mai, toujours avec

l’objectif d’informer sur les étapes du projet de fusion.

Outre les supports écrits, la communication interne se traduit aussi à l’oral. Les

réunions de services permettent de faire un point entre la parution des Flash Infos, et

d’apporter des éléments d’explication supplémentaires. L’évènement de communication

interne important et marquant dans ce projet de fusion, car le premier à réunir

l’ensemble des salariés des deux entreprises, a été la présentation du projet stratégique

« Podeliha 2018 » qui a eu lieu le 11 février 2013. Ce fût l’occasion pour M. Stéphan,

Directeur général des deux sociétés et Président du Comité exécutif du Groupe

Podeliha, de dévoiler la nouvelle organisation qui verra le jour début 2015. Un temps

d’échange a été consacré aux questions des salariés. Le bilan de ce rendez-vous entre

pilotes du projet, représentants des actionnaires et salariés a été favorable quant à la

compréhension et l’implication des salariés dans le projet de changement. Les

« feedback » des salariés ont été positifs à l’image de celui d’un chargé de l’action

sociale : « On a senti qu'il n'y avait pas d'opposition entre les salariés et l'équipe de

direction. Au contraire, cette dernière s'implique pour que les salariés soient acteurs du

changement, et qu'ils ne le subissent pas », explique un chargé de l'action sociale ».

Page 15: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

15

L’importance de la communication interne sera décuplée face à une période de

changement au sein de l’entreprise : changement d’organisation, changement d’activité,

changement de direction… En plus des missions majeures décrites ci-dessus, elle se

verra confier un rôle déterminant, celui d’accompagner les salariés dans le

changement.

Page 16: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

16

III- A l’approche d’une fusion, l’état des lieux des cultures d’entreprises

a) Des valeurs communes…

Dans l’ouvrage Culture et Performances de J.P. Kotter et J.L Heskett, on découvre

que les valeurs jouent un rôle déterminant dans la réussite des entreprises car elles

rassemblent les individus, inspirent des stratégies et des politiques adaptées au

contexte. Toujours dans son interview accordée à La Tribune12, Bruno Lefebvre déclare

que : « Accompagner les managers, c'est d'abord les associer le plus en amont

possible au processus de prise de décision. »

Un premier travail autour des valeurs a été réalisé dans le questionnaire proposé

aux salariés en juin 2012. Afin d’aller plus loin, Le Val de Loire et Le Toit Angevin,

toujours accompagnés par le cabinet de conseil, ont saisi l’opportunité du séminaire

cadre d’octobre 2012, ayant lieu tous les 5 ans, pour mettre en place des groupes de

travail composés de cadres et managers des deux sociétés afin de définir les

hypothèses de rapprochement et les axes stratégiques que devra développer le Groupe

Podeliha13. La retranscription de ces axes dans un support de communication14

commun destiné aux salariés (et distribué lors de la présentation du projet stratégique

le 11 février 2013) a permis de dégager les valeurs du Groupe Podeliha, et donc celle

de la future Entreprise Sociale pour l’Habitat. Celles-ci sont similaires aux valeurs

définies par le Toit Angevin et Le Val de Loire au sein de leur propre organisation, et se

déclinent ainsi :

- L’exigence, la rigueur et l’engagement professionnels

- L’accompagnement et la gestion sociale de proximité

- La qualité de service

- L’engagement dans la responsabilité sociétale et environnementale

- Des réponses innovantes et adaptées

12 http://www.latribune.fr/blogs/mieux-dans-mon-job/20121025trib000727083/comment-transformer-l-entreprise-sans-casser-les-salaries-.html 13 Voir Flash Info n°3 14 Cf annexes : Podeliha 2018

Page 17: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

17

b) …Mais des pratiques différentes.

D’après M.Thévenet, dans son ouvrage La culture d’entreprise, « la culture est à

l’entreprise ce qu’elle est à n’importe quel autre système social : un ensemble de

croyances, de pratiques et de mythes communs à un groupe de personnes, au point

qu’elles se sentent investies les unes par rapport aux autres, avec un sentiment

d’appartenance ». Ce que M. Thévenet explique dans cette définition, c’est que chaque

entreprise a ses propres habitudes et pratiques. Bien que, comme nous l’avons vu

précédemment, Le Toit Angevin et Le Val de Loire aient définies des valeurs

communes pour la fusion de leurs sociétés, il n’en reste pas moins que leurs habitudes

de vie d’entreprise diffèrent.

Au Toit Angevin, la grande majorité des portes des bureaux sont ouvertes, au Val de

Loire toutes les portes des bureaux sont généralement fermées. C’est une différence

qui a été remarqué par plusieurs salariés du Toit Angevin qui ont été amenés à se

déplacer dans les locaux du Val de Loire.

D’un point de vue plus logistique, au Toit Angevin, tous les agendas Gmail des

salariés sont consultables par les salariés eux-mêmes. C’est-à-dire qu’un salarié

lambda a accès aux agendas de tous ses collègues, à l’exception de celui du directeur

général M. Stéphan. Cela permet de proposer des rendez-vous, de regarder si la

personne est dans son bureau ou non, d’informer d’éventuelles personnes au téléphone

sur les tranches horaires disponibles, etc… Au Val de Loire, la pratique est différente.

Chaque salarié rend visible son agenda aux personnes de son choix, le plus souvent

aux personnes de son service. Pour organiser des réunions en interne ils s’envoient

des Doodle15 qui proposent la fonction de planification sans la visibilité des activités que

propose l’agenda Gmail.

Les salariés du Val de Loire font des pauses café, hors au Toit Angevin la salle de

pause est très peu occupée. Les bouilloires étant tolérées dans les bureaux du Toit

Angevin, les salariés font leurs pauses dans leurs bureaux respectifs. Il arrive que

lorsqu’un salarié se rend dans le bureau d’un collègue ils en profitent pour échanger

quelques nouvelles mais il n’y a pas de temps dédié à cela.

15 Site web de planification

Page 18: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

18

La description de ces différences de pratiques au sein des entreprises est

subjective, elle dépend de réflexions entendues au cours de l’année. On constate

cependant que les manières de faire sont différentes d’une entreprise à une autre et

cela contribue à la construction de la culture d’entreprise. A l’approche d’une fusion de

sociétés, il est important de prendre en considération ces notions sous-jacentes qui font

des salariés et de l’entreprise ce qu’ils sont au quotidien. L’intérêt n’est pas de copier un

modèle sur un autre, mais d’avoir conscience des différences et d’accompagner les

salariés afin que le plus grand nombre possible d’entre eux se retrouve dans la culture

de la future entreprise.

c) Deux focus groupe, une manière de mieux comprendre le ressenti des salariés

D’après Maurice Thévenet, dans son ouvrage La culture d’entreprise, « l’entreprise

est une culture comme n’importe quelle société humaine et il faut l’étudier

en anthropologue » (p.38). C’est dans cette optique qu’une approche humaine

s’imposait pour répondre à notre problématique. Le focus groupe paraît être un choix

approprié car c’est une méthode qualitative qui permet une dimension humaine non

négligeable. Deux focus groupes étaient nécessaires, un dans chaque entreprise, afin

d’avoir une vue d’ensemble et de pouvoir établir une analyse comparative des cultures

d’entreprise. La composition des groupes s’est faite selon différents critères. Afin que

les groupes se rapprochent le plus possible d’une représentation objective de chaque

entreprise, il fallait un panel de métiers représentatifs, différents niveaux d’ancienneté,

et le respect de la parité.

Ainsi le focus groupe du Toit Angevin était composé de :

Un responsable de secteur (service proximité)

Un chargé de clientèle (service gestion locative)

Un chargé d'opérations (service maîtrise d'ouvrage)

Un responsable système et réseaux (service informatique)

Un délégué aux charges locatives (service gestion locative ?)

Un responsable service social et contentieux

Un chargé de qualité (direction générale)

Un assistant (service entretien et amélioration du patrimoine)

Page 19: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

19

Et le focus groupe du Val de Loire était composé de :

Un employé service ressources financières

Un agent de maîtrise (service social et solidarité)

Un employé (service loyers, charges et contentieux)

Un cadre responsable du service construction et amélioration du patrimoine

Un agent de maîtrise (service systèmes d'information)

Il a été rappelé avant de commencer les focus groupe qu’il n’y avait ni de bonnes ni

de mauvaises réponses, que l’objectif était de s’exprimer librement, et enfin que

l’anonymat serait préservé.

1- Focus groupe Le Toit Angevin Question 1 : Si vous deviez caractériser votre entreprise, que diriez-vous ?

De manière générale, Le Toit Angevin a été défini comme une entreprise innovante,

dynamique, ouverte et à l'écoute. Il a aussi été évoqué le sérieux dans le savoir faire et

du savoir être, ce qui a amené le qualificatif « professionnalisme ».

Les membres du focus groupe s’accordent à dire que, de l’extérieur, Le Toit Angevin

est considéré comme proche de ses locataires, ce qui est confirmé par les membres de

la réunion.

Question 2 : Quelle est, selon vous, la finalité votre entreprise ? La première est de loger des personnes : défendre la politique du droit au logement.

La deuxième, c'est de participer au lien social dans les quartiers, créer un tissu social.

Question 3 : Selon vous, sur quoi on ne transige pas au Toit Angevin, et sur quoi vous ne transigerez pas dans la future ESH ?

D'avis général, la sincérité, la transparence et le respect.

NB : La personne représentant le service « Maîtrise d’ouvrage » dans le focus groupe

avait un discours relativement serein et positif quant à la fusion. Il est intéressant de

Page 20: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

20

noter qu'elle appartient à un service qui a une culture de changement, puisque

plusieurs réorganisations ont été réalisées ces dernières années.

Question 4 : Est-ce que vous retrouvez les valeurs définies pour la future ESH au sein de votre entreprise ?

Rappel des valeurs :

- Exigence, rigueur et engagement professionnels

La question de l'exigence et de l'engagement professionnels a été évoquée dans

la question 1. Les salariés se définissent comme étant sérieux et professionnels.

- L’accompagnement et la gestion sociale de proximité

C'est le quotidien du service des actions de proximité.

La question de l'implication de l'entreprise dans la gestion sociale a été évoquée dans

la question 2. Pour les salariés c'est une véritable finalité de l'entreprise.

- La qualité de service

C'est une démarche qui concerne différents services (gestion locative, service

actions de proximité, service qualité...). La maîtrise d'ouvrage va au delà de la "base"

lorsqu'elle livre un bâtiment dans l'idée de bien faire et de mieux faire. La qualité est

vécue au Toit Angevin comme un intérêt commun.

- L'engagement dans la responsabilité sociétale et environnementale

Cette partie n'a pas été évoquée.

- Des réponses innovantes et adaptées

La question de l'innovation a été évoquée dans la partie qualité avec l'idée de

"mieux faire" ainsi que dans la première question. C'est la première caractéristique qui a

été donnée d'une même voix.

Question 5 : De quoi êtes vous le/la plus fière dans votre entreprise ? « De nous » est la réponse donnée unanimement. D’après les membres du focus

groupe, l'entreprise ne serait rien sans ses salariés. La mobilisation des équipes et le

professionnalisme ont construit l'entreprise au cours des années. Il a été évoqué que,

Page 21: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

21

lors d'une livraison, à tous les niveaux on se préoccupe du bon déroulement de

l'opération : est-ce qu’il y a eu des problèmes techniques ? Les logements sont-ils tous

loués ? Les délais ont-ils été tenus ? D’avis général, il y a une vraie cohésion d'équipe et une communication

transversale au sein des salariés.

Question 6 : Que pensez-vous de la stratégie de l'entreprise ? En quoi vous concerne-t-elle ?

La stratégie est liée à l'histoire de l'entreprise. Selon les dirigeants, la stratégie a

changé, a évolué. Les objectifs sont transversaux avec des intérêts communs. Cette

idée se retrouve dans la question 4, la qualité de service est vécue par les salariés

comme un intérêt commun.

L'image d'une stratégie offensive liée à la livraison de beaucoup de logements sur

l'année 2012 est retombée sur les équipes du Val de Loire. Les salariés du Toit Angevin

ont eu le sentiment d'être perçue comme des "requins" au niveau de la maîtrise

d'ouvrage. Ils ont ressenti comme une certaine méfiance de la part du Val de Loire.

Une crainte a été évoquée : pour l'instant l'entreprise est à taille humaine, la

communication transversale est donc possible mais qu'en sera-t-il avec la fusion ?

Question 7 : Comment décririez-vous la communication interne de l'entreprise ? Qu'elle soit écrite (supports) ou orale (réunions).

Il y a du progrès depuis la création d'un service communication (en 2006).

Un chef de service a défini la communication interne comme étant aussi une façon

d'être ou de manager. Pour cette personne, le rôle du manager est de transmettre

l'information aux équipes, à l'écrit ou à l'oral en fonction du contenu ou du temps

nécessaire.

D’autres membres ont réagi à ce propos et ont expliqué que les services ne sont

pas tous égaux quant à la transmission de l'information. Certains services font des

points plus réguliers que d'autres. Depuis l'arrivée de M. Stéphan il n'y a plus de

compte rendu écrit des CODIR16, les informations sont alors relatées en réunion

mensuelle mais certains services ne bénéficiant pas de ces retours se sentent lésés.

Cela créée des écarts entre les différents services.

16 Comité de Direction

Page 22: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

22

Il a ensuite été évoqué la communication concernant la fusion, les membres du

focus groupe remarquent qu’il y a une communication à deux vitesses : celle

concernant l'avenir de l'entreprise, et celle concernant l'avenir de chaque salarié. La

communication formelle stagne puisque la fusion est freinée par des contraintes

extérieures ce qui a pour conséquence une communication informelle qui prend de

l'ampleur puisque que beaucoup de questions restent en suspens (conversation « entre

deux portes », bruits de couloirs…). C'est une période d'incertitude. Il est important de

préciser que les salariés sont conscients que s'ils ont le sentiment de ne pas tout savoir

c'est parce que la hiérarchie elle même n'a pas les réponses, ils n'ont pas le sentiment

que quelque chose leur est caché.

Un membre du focus groupe évoque qu’il a entendu dire que s’il n’y avait pas fusion,

il y aurait alors fusion absorption. L’inquiétude est donc d’être absorbé par Le Val de

Loire, et qu’il n’y ait donc plus le projet commun Podeliha. M. Stéphan a évoqué le 11

février dernier, lors de la présentation du projet stratégique de la nouvelle entreprise,

qu'il ne s'agissait pas de copier coller une entreprise sur l'autre mais qu'au contraire une

nouvelle organisation allait être créée. S'il y a fusion-absorption, ce sera plus difficile à

accepter par les salariés qui se feront "absorber".

D'avis général tout le monde a hâte de savoir ce qu'il va devenir mais certains sont

plus pressés de voir la fusion se faire que d'autres qui paraissent plus réticents. La

période d'observation est un cap difficile à dépasser. Certains souhaiteraient pouvoir

passer une journée avec leur homologue pour mieux apprendre à le connaître ainsi que

sa manière de travailler.

Il a été évoqué l'annonce du Comité de direction.

D’avis général, les membres du focus groupe sont surpris qu'il n'y ait pas de n°2. Il y

a un sentiment que l'organigramme se rapproche donc plus de celui du Val de Loire. Au

Toit Angevin il y a un directeur adjoint, ce n'est pas le cas au Val de Loire. Certains ont

évoqué la position de M.Rozé, actuellement Directeur général adjoint (DGA) du Toit

Angevin, dans le nouvel organigramme de tête de la future entreprise. Il sera directeur

de la proximité et des travaux dans la future ESH17, mais il a été placé en "dernier" sur

la page de présentation de l'organigramme de tête distribuée aux salariés. Cela a

surpris car il est le n°2 au Toit Angevin.

17 Entreprise Sociale pour l’Habitat

Page 23: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

23

Un membre du focus groupe a constaté que les trois personnes composant le

CODIR du Val de Loire se retrouvent à la direction d'un service. Il y a à nouveau un

sentiment de déséquilibre puisque le CODIR du Toit Angevin est composé de six

personnes (sans compter le DG) donc il n'y a que trois d’entre elles qui occuperont un

poste à la direction d'un service. La nouvelles ESH étant composée de six services.

Certains trouvent précipité de donner l'organigramme alors que la fusion stagne

pour le moment. Il ne faudrait pas une communication à deux vitesses entre

l'organisation de la fusion et l'état actuel de la fusion.

Question 8 : Selon vous, quel rôle doit jouer le service Ressources humaines dans l'accompagnement au changement ?

D’avis général, il y a une inquiétude quant à l'accompagnement. Les membres du

focus groupe font le constat qu'il a toujours manqué quelque chose au sein du service

Ressources humaines du Toit Angevin. Le rôle n'est pas entièrement joué car il n'y pas

suffisamment l’aspect relationnel. Le service est présent s’il est fait appel à lui, mais il

lui est reproché un manque d’initiative.

Pour les membres du focus groupe, il est évident qu'il y aura des mécontents, ils se

demandent donc quel sera l'accompagnement pour les déçus ? C'est important que ces

personnes aient des explications et un accompagnement pour ne pas manquer de

motivation et d’investissement dans leur nouveau poste.

D’après les membres du focus groupe, s'il y a un souhait d'évolution au sein de la

future ESH, il faut le dire en Entretien Individuel Annuel sinon rien ne sera proposé

puisque le service RH n'est pas suffisamment au fait des postes ni des personnes qui

les occupent. Il a tout de même été évoqué qu’il y a des cabinets qui ont été recrutés

pour accompagner le Toit Angevin dans la réorganisation de ses salariés au sein de la

nouvelle ESH mais d'avis général c'est le côté humain qui manque.

Les membres du focus groupe constatent que dans l’entreprise il y a actuellement

beaucoup de questions concernant l’avenir personnel de chacun : les salariés savent

qu'ils ne perdront pas leur travail (il n'y a pas de plan de licenciement), mais ils savent

aussi qu'ils ne feront plus leur métier de la même façon. Par exemple, aujourd'hui

certains sont seuls à leur poste et jouissent donc d'une certaine autonomie. Qu'en sera-

t-il une fois la fusion opérée ? La valeur humaine liée à cette autonomie sera-t-elle

toujours présente ?

Page 24: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

24

Il y aura plus de strates hiérarchiques donc moins d'autonomie des salariés. Il y a

une crainte générale de revenir à des spécialisations dans des fonctions qui seront plus

cloisonnées.

L’opinion des membres du focus groupe est unanime, c'est le service RH qui doit

rassurer les salariés et leur expliquer ce qu'il va se passer. Le manque de relationnel

déjà ressenti depuis quelques années va être encore plus grand en période de

changement.

2- Focus groupe Le Val de Loire

Question 1 : Si vous deviez caractériser votre entreprise, que diriez-vous ? D’avis général il est évoqué d’abord que c'est une entreprise forte par son

innovation. En termes de construction le Val de Loire tente toujours de nouvelles

choses. L’entreprise réalise de la veille sur ce qui se fait et cherche de nouvelles

solutions plus respectueuses de l’environnement et plus adaptées aux différentes

locataires.

C’est une entreprise qui se veut dynamique, qui se donne les moyens de le faire

mais qui en réalité reste assez individualiste. Auparavant, c'était une entreprise familiale

mais quelque chose a été perdu suite à l'évolution de la société. Un membre du focus

groupe explique que l’évolution évoquée est une réorganisation de certains services en

interne en 2008 qui a donné lieu à un transfert de certains métiers dans un autre

bâtiment. Le service social et solidarité a été particulièrement touché. Cela a créé une

scission entre les salariés. Des tensions liées au fait que les salariés n'ont pas été

suffisamment préparés à leurs nouveaux métiers sont apparues. La volonté de

transversalité n’a pas été effective.

Il y a désormais deux bâtiments au Val de Loire :

- l'espace Aubance dans lequel se retrouvent les métiers d'encadrement,

administratifs et le CODIR

- l'espace Authion dans lequel se retrouvent la plateforme d'appel ainsi que les

métiers du service social et solidarité.

Page 25: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

25

Les personnes présentes au focus groupe s'accordent à dire qu'il y a une différence

d'ambiance et d'atmosphère entre les deux bâtiments. Elles définissent le bâtiment

Aubance comme calme, silencieux, et serein. Il est évoqué que cela est peut-être lié à

la présence du CODIR. A contrario, elles définissent le bâtiment l'Authion comme un

lieu d’agitation, d’effervescence, dans lequel il règne un effet "ruche" presque

"brouillon". L’explication viendrait du fait des métiers : plateforme téléphonique,

nécessité de se déplacer d’un bureau à l’autre, etc...). D’une même voix, les membres

du focus groupe expriment une conséquence négative à tout cela : la perte d'un esprit

collectif liée à la séparation des salariés.

Le Val de Loire a aussi été décrit comme une entreprise moderne par les outils de

travail proposés : équipement technique moderne, SAV performant et plan de formation

adapté.

Pour finir, c’est aussi une entreprise rigoureuse par sa conscience professionnelle et

il se dégage un fort sentiment d'appartenance.

Question 2 : non évoquée18

Question 3 : non évoquée Question 4 : Est-ce que vous retrouvez les valeurs définies pour la future ESH au sein de votre entreprise ?

Rappel des valeurs :

- Exigence, rigueur et engagement professionnels

La question de la rigueur a été évoquée dans la première question. Les salariés

sont rigoureux car impliqués et engagés (sentiment d'appartenance).

D'avis général, les salariés bénéficient d'une bonne reconnaissance de leur travail.

- L’accompagnement et la gestion sociale de proximité

Les salariés du service social et solidarité ont un véritable contact avec la clientèle.

La personne représentant le service « Social et solidarité » explique qu’elle et ses

collègues essaient de répondre au mieux aux différentes situations qui se présentent à

eux (dans la limite du possible). Il est évoqué l’engagement du Val de Loire dans des

actions de proximité innovantes comme l'insertion par le logement. Le Val de Loire et

18 Questions non évoquées par manque de temps. Beaucoup de temps a été passé sur l’explication du premier changement auquel le Val de Loire a été confronté en 2008 (réogranisation interne des bureaux)

Page 26: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

26

les Jardins de cocagne angevins travaillent sur un projet d'insertion par l'économie et le

logement, une première en Pays de la Loire.

- La qualité de service

La qualité fait partie intégrante de l'entreprise. Entre les labels et les certifications,

c'est un gage de qualité pour l'entreprise de travailler ce domaine.

- L'engagement dans la responsabilité sociétale et environnementale

D’après les personnes présentes au focus groupe, c'est un engagement important

depuis que M. Stéphan est à la direction du Val de Loire. Certains précisent que c’est

tellement important que beaucoup de choses sont mises en place en même temps.

Cela à tel point que les salariés peuvent se sentir "noyés" au milieu de toutes les

démarches. RSE, risques psychosociologiques, reconnaissance au travail, le Val de

Loire se lance dans beaucoup de dossiers mais peu se terminent vraiment ou se

concrétisent. D’avis général il y a un sentiment de dispersion.

- Des réponses innovantes et adaptées

La question de l’innovation a déjà été évoquée dans la question 1.

La personne représentant le service Maîtrise d’ouvrage explique que, malgré le

respect des budgets qui peut s'avérer bloquant pour un projet de construction, la

direction laisse une certaine autonomie dans les démarches. Elle précise qu’il est

toujours possible de présenter une nouvelle idée, un nouveau concept ou un nouveau

projet. Quand c'est financièrement possible, il n'y pas de problèmes pour mettre en

place des projets innovants. Il est ajouté que l'entreprise est reconnue à l'extérieur pour

ses démarches innovantes. Des entreprises demandent à travailler avec le Val de Loire

parce qu'elles savent ce que l'entreprise est capable de faire.

Question 5 : De quoi êtes vous le/la plus fière dans votre entreprise ? Il a surtout été évoqué l’image de l’entreprise à l'extérieur qui est celle d’une société

moderne et innovante. De plus, dans cette même idée, il a été question de

l'engagement vis à vis des locataires : l'entreprise répond à sa mission. Les salariés du

service social et solidarité ont su, malgré des changements internes difficiles à vivre,

répondre à leur mission.

Le côté humain du Directeur Général est apprécié par une partie des salariés, ceux

du bâtiment Aubance, les autres se sentent plus délaissés.

Page 27: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

27

D'avis général le rôle Comité d’entreprise est apprécié. Il est même précisé que la

secrétaire « n’hésite pas à aller au charbon ».

Au service informatique, le passage sur un nouveau logiciel (Ulis NG installé en

prévision de la fusion) est un vrai challenge, la fierté sera donc de réussir ce

changement.

Question 6 : Que pensez-vous de la stratégie de l'entreprise ? En quoi vous concerne-t-elle ?

Les membres du focus groupe s’accordent à dire que la stratégie de l’entreprise

peut paraître compliquée et difficile à comprendre pour le personnel terrain (employés

d’immeuble ou gardiens). Les salariés de la régie ou le personnel d'immeuble ne sont

pas souvent dans les locaux, la notion de stratégie leur échappe peut-être un peu.

Depuis l'arrivée de M. Stéphan, il a été constaté une stratégie plus offensive et plus

claire avec des objectifs bien définis tels que la RSE, la construction de plus de

logements.

Le Val de Loire est passé d’une quarantaine de logements livrés par an, à environ trois

à quatre cents.

Un membre du focus groupe explique que la stratégie est annoncée aux salariés par

le biais d'un plan d'actions annuel joint à la fiche de paie en début d'année. Ce

document répertorie les objectifs à poursuivre et fait le bilan de l'année précédente.

C'est chaque chef de service qui réalise son plan d'actions, un document commun est

ensuite réalisé. Chaque salarié est donc au courant des objectifs de son service ainsi

que de ceux des autres services avec lesquels il peut être amené à travailler. D’avis

général, cette manière de faire est appréciée. D’après les membres du focus groupe,

c’est une stratégie de cohésion : les salariés prennent conscience que leur propre

travail et leurs résultats peuvent impacter ceux des autres salariés. L’entreprise tente de

décloisonner les services et de rendre les salariés moins individualistes.

Question 7 : Comment décririez-vous la communication interne de l'entreprise ? Qu'elle soit écrite (supports) ou orale (réunions). (Rapport avec le service RH "peu communicant").

D’une même voix les membres du focus groupe parlent d’un déséquilibre dans la

transmission de l'information car certains services font des points ou des réunions de

services régulièrement alors que d'autres beaucoup moins ou pas du tout. Cela dépend

Page 28: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

28

des chefs de services. Pour ceux qui bénéficient d'une information régulière, ils ont

globalement le sentiment d'une information transparente. Une personne précise que

l'information liée à la communication interne dépend beaucoup de la strate

managériale. Ce sont les managers qui ont les cartes en mains.

Il est quand même dit que la direction générale est assez accessible, ce qui permet

une information ascendante en plus d'un système descendant.

Question 8 : Selon vous, quel rôle doit jouer le service RH dans l'accompagnement au changement ?

Les personnes présentes au focus groupe s’accordent à dire que les salariés du

Val de Loire ont peur de voir le schéma se répéter avec le projet de fusion. L'échec de

200819 est toujours présent dans les esprits. Les salariés ont eu le sentiment de subir le

changement, les décisions ont été prises sans impliquer les collaborateurs "terrain". Il y

a eu trop de théorie par rapport à la pratique. Des schémas et des fiches ont été

réalisés mais il aurait fallu que les salariés bénéficient de formations pratiques.

Dans le cadre de la fusion, il faudrait que le service Ressources humaines soit plus

présent. C'est un service qui donne l'impression de ne faire que le minimum et qui ne

va pas au devant des salariés. Le service qui fait essentiellement de la gestion

administrative, il n'est pas très communicant. Un exemple est donné : il ne vient pas

prendre la température au sujet de la fusion. Le service RH devrait jouer un rôle plus

important dans la communication interne et dans le projet de fusion. Pour les membres

du focus groupe, le service ne remplit pas sa fonction dans son intégralité. Il est précisé

que, si les salariés ont besoin de quelque chose, les personnes du service sont toujours

disponibles mais il n’y a pas d’initiative de leur part. Un membre du focus groupe tente

d’apporter une explication à ce constat : le service ne dispose que de trois personnes et

la direction ne donne pas le sentiment de leur demander de s’investir dans le

relationnel.

19 Voir question 1

Page 29: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

29

IV - La culture d'entreprise comme moteur en période de changement Dans leur ouvrage, Communication interne et changement, N. Kaciaf et J.B

Legaure expliquent qu’il est essentiel, en période de fusion, d’« appréhender la notion

de culture telle qu’elle est vécue par les acteurs » d’où la logique de focus groupe que

nous avons développé précédemment. Ils expliquent aussi que la mission principale de

la communication interne est « l’écoute du corps social » de l’entreprise et en particulier

l’identification des cultures en présence.

Dans la même logique que la réflexion menée autour des valeurs par les

différents groupes de travail en amont du projet de fusion, nous allons analyser dans

cette partie les principales similitudes et les différences qui ressortent de ces deux

focus groupe.

a) Similitudes

1- Des points forts semblables

La première similitude que nous pouvons noter concerne les caractéristiques de

l’entreprise. Les salariés des deux entreprises les décrivent comme innovantes et

professionnelles. Ces termes sont employés dans la question 1 mais aussi dans la

question sur les valeurs. Les salariés du Toit Angevin se sentent sérieux et

professionnels. Les salariés du Val de Loire ont insisté sur l’innovation, plus

particulièrement l’innovation dans les projets de construction. Ils ont expliqué se sentir

autonome dans les démarches et libres de proposer de nouvelles idées et de nouveaux

concepts à la direction.

Les deux entreprises se rejoignent aussi sur la qualité de service. Pour le Val

de Loire la qualité « fait partie intégrante de l’entreprise ». Les salariés évoquent plutôt

les labels et certifications, c’est-à-dire les gages de qualité de l’entreprise. Pour Le Toit

Angevin, la qualité est une démarche transversale qui a intérêt commun. Les salariés

insistent sur l’idée de « bien faire et mieux faire ». Il y a donc une différence

d’appropriation de la notion de qualité dans les deux entreprises. Pour l’une c’est une

preuve du bon travail de l’entreprise à travers les certifications décernées, donc une

garantie pour l’image de l’entreprise. Pour l’autre, la qualité paraît être une volonté et un

engagement en interne avant tout. L’importance de cette notion est forte dans les deux

Page 30: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

30

entreprises mais vécue différemment. L’essentiel est que l’engagement soit présent

dans les deux entreprises, c’est une force qui les rassemble.

2- Une stratégie commune claire

Nous avons pu constater que la définition de la stratégie des entreprises est la

même pour les deux focus groupe, ce qui n’est pas négligeable à l’approche d’une

fusion. Les deux entreprises ont exactement le même corps de métier, mais des

situations économiques ou organisationnelles différentes auraient pu entraîner des

stratégies différentes. Or, M. Stéphan a travaillé à élaborer des objectifs communs dans

les stratégies de chacune des entreprises. C’est donc le qualificatif « offensive » qui a

été employé pour définir la stratégie de leur propre entreprise dans chacun des focus

groupes. Cela est principalement lié au fait que les deux entreprises aient beaucoup

construits de logements ces dernières années, et en ont encore beaucoup en projet

jusqu’à 2015. L’objectif « construire plus » est clair dans les deux entreprises, et les

deux stratégies s’axent autour de celui-ci.

3- Une fonction trop administrative des services Ressources Humaines

Après avoir évoqué les éléments positifs sur lesquels se rejoignent les deux

entreprises, nous allons évoquer les problèmes auxquels elles sont confrontées.

Le plus important problème rencontré par Le Toit Angevin et Le Val de Loire

concerne leurs services Ressources Humaines. Dans les deux entreprises, il est

déploré un manque de relationnel essentiel, d’autant plus à l’approche d’une fusion. Le

constat est le même, les services Ressources Humaines ne jouent pas suffisamment

leur rôle auprès des salariés. Leur activité se concentre sur l’administratif, mais le

contact avec les salariés et les initiatives sont quasi inexistants. Une inquiétude

palpable s’est fait sentir dans les deux focus groupe à l’approche de la fusion. Pour les

salariés, il est impératif que les services Ressources Humaines des deux entreprises

accompagnent les salariés dans ce projet afin que la motivation et l’implication des

salariés ne soient pas entamées par le changement.

Page 31: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

31

4- Une inégalité dans la transmission de l’information en interne

Le second problème qui a été constaté dans les deux entreprises se situe au niveau

de la communication interne. Certains salariés des deux sociétés souffrent d’un

déséquilibre de l’information, et ce pour les mêmes raisons. Du souhait de M. Stéphan,

il n’y a pas (ou plus) de compte rendu écrit des CODIR, les informations sont donc

relatées oralement lors des réunions de services. Or, certains services font des points

plus réguliers que d’autres, certains salariés se sentent donc lésés. De plus, dans le

contexte de fusion, l’inégalité se fait encore plus sentir. Les salariés sont dans l’attente

de certaines informations, qu’ils apprennent parfois d’un collègue avant de les

apprendre par leur responsable. Les circuits d’information sont donc biaisés.

b) Contraste

L’analyse des focus groupe a aussi révélé des contrastes entre les deux

entreprises. Ce sont des points essentiels qu’il ne faudra pas oublier lors de la fusion, il

est impératif de les identifier et d’évaluer leur « criticité » afin de mieux préparer une

culture d’entreprise commune.

1- Le contraste entre collectif et individuel

Le Toit Angevin est porté par un esprit collectif fédérateur. Cela transparaît dans

différentes réponses du focus groupe. Notamment dans celle portant sur la qualité, qui

est décrite par son intérêt commun à différents services, et dans celle portant sur la

fierté dans laquelle l’esprit d’équipe est flagrant. A contrario, Le Val de Loire a perdu cet

esprit collectif suite à des changements organisationnels mal vécus en 2008 qui ont

créé une scission entre les salariés. En effet, ils ont été répartis par fonctions,

administrative et opérationnelle, entre deux bâtiments au sein desquels les ambiances

sont très différentes. Les salariés du Val de Loire ont donc le sentiment que l’esprit

collectif a disparu, laissant place peu à peu à l’individualisme. Le sentiment

d’appartenance à l’entreprise est toujours présent mais celui d’appartenir à une équipe

s’efface.

Page 32: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

32

2- Une appropriation différente de la mission sociale

Un deuxième aspect diffère entre les deux entreprises, celui de la mission

sociale. Les bailleurs sociaux ont pour cœur de métier la construction de logements

mais aussi l’accompagnement social des populations logées. La réponse à la question

portant sur les valeurs dégagées pour la nouvelle ESH a permis de faire le constat

d’une légère différence dans l’appropriation de ce rôle. Le travail auprès des

populations hébergées est vécu au Toit Angevin comme un réel « engagement », alors

que pour le Val de Loire c’est plutôt de l’ordre de la « mission ». Les salariés du Toit

Angevin ont évoqué cet engagement dans plusieurs réponses, notamment dans la

finalité de l’entreprise qu’ils définissent par la défense du droit au logement et la

participation au tissu social. La nuance entre l’engagement du Toit Angevin et celui du

Val de Loire est faible, mais il apparaît que la vocation sociale est plus ancrée au sein

du Toit Angevin.

3- Des inquiétudes différentes pour les deux entreprises

Enfin, la perspective de fusion provoque des inquiétudes et des questionnements

chez les salariés des deux entreprises. Cependant, il est constaté qu’ils ne portent pas

sur les mêmes éléments. Au Val de Loire, il y a une véritable crainte de voir l’histoire se

répéter. De nombreux salariés ont mal vécu le changement organisationnel subi en

2008. Le souvenir amer d’un mauvais accompagnement est toujours présent dans

l’esprit des salariés. Compte tenu du discours porté sur le service Ressources

humaines lors du focus groupe, on comprend aisément que l’inquiétude de ne pas être

mieux accompagnés dans le projet de fusion pèse sur les salariés. Au Toit Angevin en

revanche, les salariés sont moins inquiets dans le déroulement de la fusion mais plus

dans les conséquences qu’elle va avoir sur leur travail au quotidien. En effet, il a été

évoqué la crainte de voir l’autonomie des salariés considérablement réduite. Il est

ressorti du focus groupe que c’est une notion présente dans quasiment tous les corps

de métiers, et à tout niveau hiérarchique. Les salariés du Toit Angevin appréhendent un

retour à des services cloisonnés, et à des métiers spécialisés pour lesquels la marge de

manœuvre est faible. La seconde crainte évoquée lors du focus groupe du Toit Angevin

est celle de se voir « absorbé » par le Val de Loire. En effet, la fusion (comprenant la

Page 33: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

33

création d’une nouvelle Entreprise Sociale pour l’Habitat) est ralentie par des

négociations à l’échelle nationale. S’il n’y a pas de nouvelle société, il est possible qu’il

y ait une fusion-absorption. Le Toit Angevin, comptant moins de salariés que Le Val de

Loire, craint de disparaître au profit de cette dernière. Pour les salariés, il ne serait donc

plus question de construire un nouveau projet, mais d’intégrer une société déjà

existante. L’enjeu n’est plus le même, et l’adhésion au projet non plus.

Page 34: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

34

V- Bilan et préconisations

a) Etat des lieux des supports de communication interne communs Lors de la nomination de M. Stéphan à la direction du Toit Angevin, et de ce fait,

de l’intégration du Toit Angevin au Groupe Podeliha, les supports de communication se

sont homogénéisés au sein du groupe. Ainsi, une plaquette institutionnelle Groupe

Podeliha, un journal interne commun Passerelle, un Flash Info (pour informer de

l’évolution du projet de fusion) et une lettre aux partenaires Perspective ont vu le jour.

Ces supports de communication, communs aux deux entreprises Le Toit Angevin et le

Val de Loire, ont été mis en place en 2012. Le journal interne Passerelle et le Flash Info

sont des supports de communication interne destinés aux salariés.

Dans le journal interne Passerelle, il s’agit d’informer les salariés sur l’activité des

entreprises du Groupe Podeliha. D’une part, sur la construction de programmes, les

projets phares en cours et les résultats des entreprises. D’une autre part, sur les actions

sociales ou de proximités réalisées, ainsi que sur les métiers des salariés eux-mêmes

(par le biais d’interview). En plus de son rôle fédérateur, le journal interne Passerelle a

aussi pour vocation d’informer les salariés de chaque société sur l’activité et le

fonctionnement des autres sociétés du Groupe, dans l’objectif d’une fusion réussie.

L’intérêt et l’enjeu sont donc particulièrement importants pour cet outil de

communication interne.

Le Flash Info, quant à lui, est un outil de communication créé spécialement pour

le projet de fusion. Son objectif est de tenir informer les salariés des étapes et de

l’évolution de la fusion. Un édito explique l’avancée du projet et indique les sujets qui

vont être traités. Le dernier en date, par exemple, explique que les entreprises Le Toit

Angevin et le Val de Loire vont être accompagnées dans le projet par des cabinets

spécialisés. Ensuite, le Flash Info décrit les trois cabinets, celui pour le volet financier et

comptable, celui pour le volet communication et ressources humaines, et enfin celui

pour le volet informatique. L’enjeu est de taille puisqu’il s’agit d’expliquer les différentes

étapes du projet aux salariés afin qu’ils y adhèrent.

Page 35: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

35

b) Une typologie salariale ancrée

Le Toit Angevin et le Val de Loire sont des entreprises qui possèdent une

typologie salariale semblable.

Il est possible de noter deux types de salariés : les employés travaillant dans les

bureaux, et ceux travaillant sur le terrain. Il est important de préciser que les

employés d’immeuble (ou gardien) sont très peu dans les locaux de leur entreprise,

ils sont essentiellement sur leurs secteurs. Ils sont intégrés à la communication

interne au même titre que l’ensemble des salariés puisqu’ils reçoivent aussi le journal

interne et le flash info. En revanche, n’étant pas présents dans les locaux de

l’entreprise, ils développent une culture d’entreprise différente de celle des employés

de bureaux. En effet, ils sont impliqués différemment dans la « vie de l’entreprise ».

Pause entre collègues, conversation informelle entre deux bureaux, déjeuners entre

collègues ne font pas partis de leur quotidien au même titre que leurs collègues

travaillant dans les bureaux. Au Toit Angevin, le service proximité dans lequel sont

rattachés les gardiens semble bien fonctionné mais il peut être parfois perçu que le

service marche indépendamment du reste de l’entreprise. Par exemple, il est difficile

pour un nouveau salarié de mémoriser chacun des gardiens car ils sont souvent que

de passage dans les bureaux.

Les gardiens sont les salariés qui sont au plus près des locataires du Toit

Angevin ou du Val de Loire. Certains habitent l’immeuble dans lequel ils travaillent.

Ils ont un contact privilégié avec les locataires. Ils sont les représentants de

l’entreprise auprès des locataires, avec qui ils sont amenés à échanger. Il est donc

important qu’ils soient impliqués et intégrés au même titre que les autres salariés à la

vie de l’entreprise.

Actuellement, les gardiens du Toit Angevin sont équipés de Smartphone, cela

leur permet d’échanger par mail avec leurs collègues et d’être tenus informer au

même titre que les autres salariés. Il faut aller en ce sens et leur donner les moyens

d’être proactifs au sein de la future Entreprise Sociale pour l’Habitat (ESH).

Page 36: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

36

c) Préconisations

Suite à la réalisation des focus groupe, et surtout à leur analyse, il apparaît quelques

points d’amélioration pour que le projet de fusion se déroule bien, et que salariés se

retrouvent autour d’une culture d’entreprise commune et cohérente au sein de la

nouvelle ESH. Il est essentiel que le processus du projet de fusion respecte les 3

étapes stratégiques du changement : la compréhension, l’adhésion et l’implication. Les

préconisations proposées dans cette partie vont dans ce sens.

Le premier point d’amélioration, commun aux deux entreprises, se situe au niveau

des services Ressources humaines de chaque entreprise. Il semble que ces services

ne remplissent pas entièrement leur rôle aux yeux des salariés. Il peut être intéressant

d’impliquer d’avantage les services Ressources humaines dans la communication

interne. Une coordination du service Ressources humaines et du pôle communication

de la future ESH sur les questions de la communication interne, orale ou écrite,

permettrait un travail commun certainement plus complet.

Un deuxième point d’amélioration, aussi commun aux deux entreprises, concerne la

transmission de l’information du CODIR. Au Toit Angevin, comme au Val de Loire, il a

été constaté une inégalité de la transmission de l’information selon les services. Certes

il y a un travail à réaliser auprès des managers et chefs de service afin qu’ils informent

correctement et régulièrement les salariés sous leurs responsabilités, mais si un

compte-rendu du CODIR était envoyé par mail cela permettrait déjà à tous les salariés

de se sentir égaux face à l’information. De plus, ce compte-rendu permettrait aussi aux

employés d’immeuble (ou gardiens) d’être informés au même titre que les autres

salariés. C’est un point essentiel qui établirait un sentiment d’équité et d’égalité auprès

des employés. Il est primordial de respecter le « chemin de l’information » : le CODIR

transmet l’information aux managers en premier, puis aux salariés. Ainsi, si les salariés

ont des questions à poser, les managers auront eu l’information en amont et seront

préparés à répondre à d’éventuelles questions.

Suite à la description de la typologie des salariés du Toit Angevin et du Val de Loire,

on remarque qu’il est important d’impliquer d’avantage les employés de terrain. Le choix

du Toit Angevin d’équiper les employés d’immeuble d’un Smartphone afin qu’ils

Page 37: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

37

puissent être en contact permanent avec leurs collègues et qu’ils puissent consulter leur

boîte mail est un premier grand pas en ce sens. Maintenue dans la future ESH, l’idée

permettrait à l’ensemble des employés d’immeuble de bénéficier de cet atout. En effet,

au Val de Loire, les employés d’immeuble n’ont pas d’adresse mail, ni de téléphone

professionnel. Comme dit précédemment, ce sont des salariés qui sont rarement dans

les bureaux, il est donc difficile de retenir leurs noms, même entre eux dès lors que la

fusion sera effective. Il pourrait donc être intéressant d’organiser une à deux fois par an

un rendez-vous qui permettrait à tous les employés d’immeuble du Toit Angevin et du

Val de Loire de se rencontrer. Un premier rendez-vous peut être organisé de manière

officielle avec un point réalisé par le responsable du service. Un autre, moins formel

cette fois, peut être organisé par le service communication. Par exemple, un petit

déjeuner réunissant tous les employés d’immeuble pourrait être organisé une fois par

an avec café et viennoiseries. Cela permettrait à ces salariés d’avoir un temps

d’échange convivial.

Il ressort du focus groupe du Val de Loire un manque d’esprit collectif au sein des

salariés. Pour y remédier, une journée pourrait être organisée durant laquelle les

salariés se déplaceraient à la rencontre des locataires sur différents programmes20 afin

d’échanger avec eux mais aussi avec des salariés de différents services dans une

ambiance conviviale. En mélangeant les différents services, cela permettrait aux

salariés qui se croisent peu de se rencontrer véritablement, d’échanger ensemble mais

aussi avec les locataires. C’est aussi l’opportunité d’aller au près des locataires et de

renforcer la proximité et le lien social qui font partie des valeurs de la prochaine ESH.

Cette démarche peut être instaurée dans un premier temps au Val de Loire puis

poursuivit dans un second temps au sein de la future ESH.

La future ESH comptera pas moins de 350 collaborateurs, il va falloir du temps pour

que chaque personne réussisse à situer l’ensemble de ses collègues au sein de

l’entreprise (nom, service, métier…). Un trombinoscope réalisé en amont de la fusion

permettrait aux salariés de mémoriser petit à petit les salariés de « l’autre » entreprise.

Certains salariés sont d’ores et déjà en contact téléphonique avec leurs homologues ou

20 Un programme collectif est un immeuble, un programme individuel est une maison. Ce terme est employé pour définir les habitations construites par l’entreprise.

Page 38: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

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d’autres salariés, cela leur permettrait de mettre un visage sur un nom. Plus le projet va

avancer, plus les salariés seront amenés à se rencontrer, cela facilitera les échanges.

Les préconisations ainsi que quelques autres propositions sont décrites dans le tableau ci-dessous :

Page 39: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

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Objectifs Cibles Actions Service RH - Enquête de satisfaction pour le journal

interne Passerelle qui existe depuis 1 an.

Coordination de la communication interne et du service RH Pôle communication

- Trombinoscope de l’ensemble des

salariés de la future ESH Managers, salariés - « Push/pull » : Transmettre les

comptes rendus de CODIR par voie orale (via les managers) ainsi que par voie écrite directement aux salariés.

Egalité dans la transmission de l’information

- Pour les annonces particulièrement importantes, une courte vidéo de M. Stéphan peut être réalisée et diffusée sur l’intranet et/ou sur le site Internet.

Optimisation de l’ambiance de travail Salariés Portes des bureaux ouvertes pour un semi open-space et un meilleur contact entre les collègues. Des pauses café formelles proposées régulièrement aux salariés.

Employés d’immeuble Communication spécifique : Meilleure gestion des employés terrain - Smartphones pour tous les employés

d’immeuble (actuellement uniquement les salariés du TA en possèdent)

- Rencontre de tous les employés de terrain (TA + VDL) autour d’un petit déjeuner convivial

- Réunion annuelle pour un point ou un bilan de l’année précédente

Renforcer l’esprit collectif des salariés Salariés VDL Journée commune salariés/locataires. Se déplacer sur les immeubles.

Informer les salariés Salariés Réaliser un FAQ21 sur l’intranet salarié des entreprises afin de répondre aux questions qui reviennent souvent concernant le projet

Page 40: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

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de fusion (cela permettrait également de relancer l’utilisation et l’intérêt des salariés pour l’intranet)

Accompagnement du changement RH, salariés Formations et accompagnement des salariés dans leur appropriation de leur nouveau poste ou métier :

- Formation avec la personne occupant le poste auparavant

- Prise de connaissance terrain en passant quelques heures par semaine avec la future nouvelle équipe

Homogénéisation des supports de communication

Pôles communication VDL / TA Faire le choix entre la lettre de la com’ (TA) et la newsletter (VDL). Réaliser un doc commun qui reprend l’activité du pôle communication de la nouvelle ESH ainsi qu’un point info sur l’activité de l’entreprise.

Page 41: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

Conclusion Tout entreprise possède sa propre identité, du nom de l’entreprise jusqu’aux

habitudes des salariés en passant par la charte graphique ou encore le fonctionnement

interne. Ce sont tous ces éléments assemblés qui fondent la particularité d’une entreprise,

sa culture. Il est difficile de décrire la culture d’une entreprise puisqu’elle se compose

justement de tout ce qui ne s’explique pas au sein de l’entreprise. Des facteurs tels que le

directeur s’il est emblématique, ou l’équipe si elle se connaît bien, ou encore la réputation si

elle est bonne, peuvent contribuer à rendre la culture de l’entreprise forte. Depuis quelques

années maintenant, la culture d’entreprise possède une nouvelle alliée : la communication

interne. Cette dernière, par son rôle informatif et social auprès des salariés, peut renforcer

le sentiment d’appartenance au sein de l’entreprise.

Dans le cas d’une fusion, la communication interne devient un atout majeur de la

culture d’entreprise. Il est essentiel d’établir un état des lieux de ce qui existe dans chacune

des entreprises amenées à fusionner. Non seulement c’est important pour envisager

l’organisation de la future société, mais cela l’est d’autant plus pour comprendre le

fonctionnement des salariés ainsi que leurs attentes et leurs craintes. Pour qu’une fusion

s’opère dans de bonnes conditions, il ne faut pas seulement posséder les « ingrédients »

technique, il faut que la recette complète soit harmonieuse. Pour cela, l’ensemble des

salariés des entreprises concernées doivent recevoir les mêmes informations au même

moment. Celles-ci se doivent d’être claires, régulières et cohérentes.

La communication interne doit être épaulée dans sa tâche par les Ressources

humaines. Le projet doit être fédérateur. L’objectif est de rassembler les salariés autour de

valeurs communes afin qu’ils adhèrent au projet proposé. Il est important que la

communication interne et les Ressources humaines travaillent ensemble et s’expriment

d’une même voix. Les actions de communication interne seront renforcées et pourront

même être multipliées grâce à une démarche collaborative.

Dans cette démarche, il est nécessaire que les managers soient également

impliqués dans le processus d’information. Ils doivent être aptes à répondre aux questions

posées par les salariés de leur service. Pour cela il est nécessaire qu’ils soient informés en

amont, mais aussi qu’ils soient briefés en cas de questions.

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Page 42: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

Une fusion réussie est une fusion qui fédère les salariés autour d’un projet commun,

de valeurs communes, ce qui est déjà signe d’une culture d’entreprise qui se met en

marche.

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Page 43: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

Bibliographie Thévenet, M. La Culture d’entreprise. Kotter, J. Heskett, James. Cultures et performances. Kaciaf, N. Legaure, J. Communication interne et changement. Editions Pepper. L’Harmattan, 2011. Lebailly, M. Simon, A. Anthropologie de l’entreprise. Edition Village mondial, 2004.

Sitographie Jean Claude Grosjean, blog : http://www.qualitystreet.fr/ http://www.latribune.fr/blogs/mieux-dans-mon-job/20121025trib000727083/comment-transformer-l-entreprise-sans-casser-les-salaries-.html

http://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/09/10/19012-fusion-dentreprises-epreuve-psychique-pour-salaries http://www.duperrin.com/2013/06/20/culture-d-entreprise-changement-systeme/

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Annexe 1 : Livret Podeliha 2018 Ce document, initialement un dépliant 4 volets, a été réalisé lors de la présentation du projet stratégique le 11 février 2013 à l’ensemble des salariés du Groupe Podeliha.

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Annexe 2 : Les Flash info Le Flash info, comme dit précédemment, est un outil de communication interne spécialement conçu pour informer les salariés de l’évolution du projet de fusion. A ce jour, 4 Flash info ont été diffusé auprès de l’ensemble des salariés du Groupe Podeliha.

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Annexe 3 : Questionnaire diffusé aux salariés Ce document avait pour objectif de faire un premier état des lieux du ressenti des salariés au sein de leur entreprise (ambiance de travail, valeurs) ainsi que de leurs craintes et attentes face au projet stratégique de rapprochement.

Elaboration du projet d’entreprise 

Questionnaire auprès des salariés  Préambule Comme vous le savez, nos sociétés sont engagées dans la constitution et le développement du Groupe PODELIHA. Ce groupe, dans le respect des particularités de chacune de nos sociétés, vise à mieux répondre ensemble aux nombreux défis que connait depuis plusieurs années notre secteur professionnel. Pour avancer dans cette démarche, nous avons lancé l’élaboration d’un projet stratégique pour le Groupe. Il vise à affirmer nos valeurs, définir nos orientations de développement et préciser les moyens pour y parvenir. Pour conduire ce projet, nous sommes accompagnés par le cabinet Habitat & Territoires Conseil (HTC). Une première phase d’état des lieux est en cours de réalisation. Elle doit conduire à mieux nous connaître entre sociétés, à mettre en avant nos atouts, nos savoir-faire et nos points de progrès. Pour cela, nous avons souhaité associer le plus largement possible les collaborateurs des trois entités à travers ce questionnaire. Il est strictement confidentiel et sera exploité par le cabinet HTC qui nous en proposera une synthèse. Pour la réussite de ce projet, nous avons besoin de la mobilisation et de l’expression du plus grand nombre d'entre vous. Nous comptons sur votre participation, ainsi que sur votre expression libre et constructive. Vous remerciant par avance de votre participation à ce projet, Bien cordialement Le Comité de Pilotage du projet stratégique

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Page 55: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

1. Votre situation

1.1 Vous êtes rattaché(e) à l’organisme suivant :

Le Val de Loire

Le Groupe des Castors

Le Toit Angevin

1.2 Etes-vous rattaché(e) ? :

Au siège

A une agence, un pôle de gestion territoriale

A une régie d’entretien

Autre, à préciser : ................................................................................................................................

1.3 Votre domaine d’intervention :

Gestion locative et sociale

Gestion de proximité / Régie

Gestion technique et patrimoniale

Prospection et développement

Services fonctionnels (gestion financière, gestion des ressources humaines, informatique, qualité, communication…)

Autre, précisez : ..................................................................................................................................

1.4 Nombre de collaborateurs encadrés :

Aucun

Moins de 5

De 5 à 10

De 10 à 20

Plus de 20

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Page 56: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

2. Les valeurs et performances des entreprises du groupe

2.1 Aujourd’hui, quelles sont selon-vous les valeurs qui caractérisent le plus votre organisme ? (4 choix maximum parmi celles proposées, cochez les cases correspondantes)

Le respect des clients

La réactivité

La solidarité

L’engagement

La confiance

La convivialité et l’esprit d’équipe

La valorisation des personnes

La satisfaction client

La proximité

La performance

La responsabilité sociale

Le professionnalisme

Le respect de l’environnement

L’innovation

Autre, lesquelles : ...............................................................................................................................

2.2 Quelles appréciations portez-vous sur ces valeurs ?

Entourez une note de 1 – mauvaise appréciation, à 10 – très bonne appréciation Appréciations Note de 1 à 10

Le respect des clients 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

La réactivité 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

La solidarité 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

L’engagement 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

La confiance 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

La convivialité et l’esprit d’équipe 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

La valorisation des personnes 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

La satisfaction client 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

La proximité 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

La performance 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

La Responsabilité Sociale 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Le professionnalisme 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Le respect de l’environnement 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

L’innovation 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

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2.3 Quelle appréciation portez-vous sur les points suivants ? Entourez une note de 1 – mauvaise appréciation, à 10 – très bonne appréciation

Appréciations Note de 1 à 10 La qualité des constructions en locatif 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

La qualité des constructions en accession 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

La qualité d’entretien du patrimoine 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Le traitement des réclamations techniques 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Le traitement des réclamations locatives (troubles de voisinage…) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

La qualité de gestion des résidences (espaces extérieurs, parties communes…) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

La qualité de relation avec les prestataires (respect des délais, qualité de la mission, rapport de confiance…) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

La qualité de relation avec les locataires et les accédants 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

La qualité de relation avec les partenaires locaux et services associés (CCAS, service de santé, associations…) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

La prise en compte du développement durable 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Les réponses aux demandes de logements différenciées (différence de revenus, de composition des ménages…) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

La prise en compte des nouveaux enjeux liés aux populations (vieillissement, décohabitation, paupérisation…) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

La gestion des services supports (gestion financière, gestion du système informatique, gestion des RH) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

La performance de notre mission sociale 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

2.4 L’ambiance de travail au sein de votre service / entité de travail est (3 réponses

maximum) :

Solidaire

Conviviale

Dynamique

Sereine

Passive

Individualiste

Tendue

Conflictuelle

2.5 L’ambiance de travail au sein de votre organisme est-elle :

Très bonne

Bonne

Indifférente

Mauvaise

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Page 58: Mémoire M2 Culture d'entreprise et communication en péridoe de fusion

3. Appréciation et attentes vis-à-vis du groupe

3.1 Avez-vous connaissance de l’appartenance de votre société au Groupe PODELIHA ?

Oui

Non

3.2 Parmi les formulations suivantes êtes-vous tout à fait d’accord, plutôt d’accord, plutôt

pas d’accord, pas du tout d’accord ?

Selon-vous la constitution du groupe PODELIHA : Tout à fait d’accord

Plutôt d’accord

Plutôt pas d’accord

Pas du tout d’accord

- permettra d’assurer la pérennité des entreprises

- permettra aux sociétés (Le Val de Loire, Le Toit Angevin, Le Groupe Castors) de mieux assurer leur développement

- permettra d’améliorer la qualité du service aux habitants

- permettra de mieux répondre aux besoins des collectivités locales

- offrira des possibilités de parcours professionnels enrichis

- permettra de développer de nouveaux métiers

- permettra de développer l’activité sur de nouveaux territoires

- permettra de développer les compétences

- fera perdre les valeurs de la société à laquelle j’appartiens

- va nuire à la qualité de l’ambiance interne

- va entrainer une réduction des effectifs

- va nuire à la qualité des relations au travail

- ne changera rien pour moi

- va m’apporter quelque chose

- m’inquiète

3.3 Dans le cadre de l’élaboration du projet stratégique du Groupe quelles-sont selon vous, les valeurs à privilégier ?

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3.4 Quelles sont les attentes prioritaires que vous avez dans le cadre du projet groupe ?

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3.5 Quelles sont vos principales interrogations par rapport au projet du Groupe ?

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Annexe 4 : Enquête de satisfaction diffusée aux salariés Ce document a été réalisé sur Google Drive afin d’obtenir l’opinion des salariés sur le nouveau journal interne Passerelle qui existe depuis un an et est commun à l’ensemble des salariés du groupe Podeliha. Il sera diffusé début 2014.

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