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Méningites : une menace persistante

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Page 1: Méningites : une menace persistante

Premier genotypage bacterien par puce a ADN La collaboration entre bioM#rieux et Affymetrix (Santa Clara, Californie) dans le domaine du g~notypa- ge bact~rien vient de concr~tiser la possibilit# de r~aliser I'identification d'esp~ce et le profil de r#sis- tance ~ la rifampicine des mycobacteries, y compris Mycobacterium tuberculosis et les mycobacteries atypiques. La firme frangaise a dej& expose ses projets en matiere de surveillance des contaminants bacteriens de I'eau de consommation & partir de la ........................................................................................................................... -~-L'CSE'~-5~EqSR~-iS'~-d~ - technologie de puce & ADN (GeneChip) developpee par Affymetrix. PUCE A ADN ADN cible simple brin L'application de cette technologie originale de diagnostic en biologie mamu~pa~,uo,escence- moleculaire est illustree par une publication des equipes bioMerieux Sonde oligonucl~otidlque - -

d'Alain Troesch et d'Affymetrix [1]. En utilisant une GeneChip, ~es experimentateurs fran£ais et americains ont repondu & deux des interrogations-cles du diagnostic microbioIo-

L;naque cellUle con|lent gique : 8. quelle esp~ce de mycobacterie est-on confronte, et quel est des millions de copms son profil de resistance & I'antibiotique de reference de la tritherapie anti- ~ ~s sonde ~.~u~ tuberculeuse. La possibilite de repondre positivement et rapidement aces deux ques- tions presente naturellement un interet epidemiologique et clinique

- - Plus de 60.000 sondes considerable dans le contexte actuel de reemergence de la tuberculose sontgr~s et de I'emergence croissante de souches multiresistantes (resistance & plusieurs antibiotiques). EMPREINTE D'HYBRIDATION Le genotypage par ,, biopuce - est realise a partir de la region 16S de Le princ~pe de la puce ~ ADN (Dec. bioM#rieux/Affymetrix). I'ARN ribosomal, consideree comme la ,, signature ,, des mycobacteries. De la meme faoon, il a ete possible de reperer la resistance & la rifampi- cine par identification des mutations situees darts la region du gene baeterien rpoB codant une ARN-potymerase. Apres amplification des deux regions puis marquage fluorescent, I'hybridation & des sondes oligonucleotidiques specifiques "greffees" sur la biopu- ce permet leur identification selon la position des points de fluorescence sur la puce. Celle-ci se presente comme une surface de verre d'environ 1 cm 2, susceptible de fixer jusqu'& 400 000 sondes. Dans la publication franco-americaine, une fiabilite de 100 % est rapportee pour chacune des reponses (identification d'espece, identification de la resistance).

Une (~ues~ion de ter.q~s Par rapport au diagnostic traditionnel, la detection de la ,, signature ,, genetique offre un moyen rapide (4 & 5 heures) d'identification, appreciable sur- tout par le fait qu'il reduit d'autant le delai de mise en route du traitement antibiotique adequat, Le travail des equipes frangaise et americaine souligne un autre avantage de la biopuce : elle peut identifier plusieurs especes differentes de mycobacteries, notamment des mycobacteries atypiques, non encore identifiables par les moyens classiques. Par ailleurs, des marqueurs genetiques de resistance a d'autres antibiotiques (isoniazide, pyrazinamide) utilises dans le traitement anti-tuberculeux seront integres sur les puces futures. En vertu des accords de cooperation passes avec Affymetrix en 1996, bioMerieux developpera egalement le genotypage du VIH par puce & ADN. L'extension de la technologie & d'autres diagnostics (speciation, resistance aux traitements) en microbiologie est dej& envisagee.

J.-M. M. [1] A. Troesch, H. Nguyen, C.G. Miyada, S. Desvarenne, TR. Gingeras, P.M. Kaplan, P. Cros, C. Mabilat : Mycobacterium species identification and rifampicine testing with high-density DNA probes arrays. J. Clin. Microbiol. 37 (1) (1999), 49-55.

Meningites S elon les donnees epidemiologiques dif-

fusees par I'OMS & I'attention de ses Etats-membres les ptus riches, en-dehors des periodes epidemiques au moins 1,2 mil- lion de cas de meningite bacterienne se pro- duit chaque annee dans le monde, avec un bilan de 135 000 de- ces, dont 500 000

: une menace persistante Presente dans le monde entier, sporadiques sous les climats temperes avec des pics sai- sonniers (hiver, pfintemps), ette presente un caractere endemique essentiellement en Afrique sub-saharienne, principalement due au meningocoque A.

cas et 50 000 deces dus aux seuls menin- gocoques. Sur six agents micro- biens responsables de meningites, la meningite & menin- gocoque est la seule adoptant episodi- quement une al- lure epidemique.

Mais ces dernieres annees, des epidemies & meningocoque C et B se sont declarees en Amerique du Nord, en Espagne et en Nouvelle-Zelande.

La meningite & meningocoque presente sou- vent la particularite de devenir epidemique dans I'annee qui suit une flambee locale,

Pour chaque raison, ont souligne les experts reunis & Geneve & la

Nouveau-n6 Nourrisson Enfant Adulte ig l de (0-1mois) Petit enfant Adolescent plus de 30 ans fin de 1998, chaque flambee

(jusqu'~ 5 ans) Adultejeune devrait idealement susciter une ........................................................................................................................................................................ vaccination preventive de masse

14. influenzae b X et par ailleurs chaque pays dolt N. meningitidis S. pneumoniae S. agalactiae X L. monocytogenes X E. coil K t X M. tuberculosis X

X X X X X X

X X X

Principaux germes rencontres au cours des m~ningites bact~riennes (Expertise collective INSERM : M#ningites bact~riennes, strategies de traitement et de prevention, novembre 1996).

prevoir la constitution d'un stock suffisant de vaccin. Depuis 1996, plus de 300 000 cas ont ete notifies (ii y aurait sous-declaration) en Affique et le stock vaccinal mobil isable au niveau mondial est de 6 millions

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de doses, le niveau souhaitable etant de 7 millions... C'est precisement dans les zones non (enco- re) touchees que la vigilance internationale dolt s'exercer, avec le concours des pays industrialises, seuls correctement equipes en moyens de diagnostic, de soins et de pro- phylaxie.

Le menmgocoque Bacterie & Gram negatif, Neisseria meningiti- dis comporte plusieurs serogroupes : A, B, C, Y. Le serogreupe B e s t majoritairement implique (60 & 70 % des cas d'infections ou de septicemies) par rapport au serogroupe C (environ 30 % des cas), dont I'incidence est en baisse depuis cinq ans (effet de la vaccination A+C ?). Le serogroupe Y (5 a. 6 %) sevit surtout chez les sujets immuno- deprimes alors que le s@rogroupe A, mined-

taire en France (0, 5 %) est pratiquement toujours dO & une pathologie d'importation. Le diagnostic d'une meningite est pose sur I'analyse du LCR pour les bacteries franchissant la ,, barriere hemato-encepha- lique -, telles N. meningitidis, Haemophilus influenzae et Streptococcus pneumoniae (pneumocoque). La ponction Iombaire est le seul examen permettant un diagnostic de certitude devant une symptomatologie aty- pique. La strategie antibiotique dolt etre entamee immediatement des le rendu du diagnostic par le LABM. Une antibioprophylaxie est generalement prescrite & I'entourage du patient, selen la contagiosite reconnue de I'agent microbien.

Une maladie grave Maladie grave, rapidement mortelle ou res- ponsable de sequelles neurologiques et sen-

sorielles importantes, la meningite a. meningo- coque possede une incidence (donnees 1994) estimee a 0,49/100 000, seconde en importance apres la meningite & S. pneumo- niae (0,86/100 000) et avant la meningite & H. influenzae (0,30/100 000), qui touche I'enfant en bas &ge mais pour laquelle existe et est recommandee la vaccination precoce. Une expertise collective INSERM (1996) a constate une incidence de la meningite & meningocoque de plus de 1 000 cas avec un taux de mortalite de 10 % et un taux de sequelles neurologiques plus ou moins graves de 15 %, la plus forte proportion de cas touchant des enfants de moins de 5 ans. Probleme de sante publique, la meningite & meningocoque est une urgence medicale.

J.-M. M.

cJ t ~ " ' ~ ' < " / / p i d s q u e s , , O u a n d /es bi/at?s t sJ,c glqd~:;o d~!~bouchet~t su r /e p i l o t age des g~nes

L ~qu ipe de m~decins et biologistes du Pr Jean-Charles Fruchart ~ Lille (1) est sp~cialisee dans 1'etude des liens entre lipoprot~ines et atheroscl#rose et la d#finition des th#rapeutiques optimales en fonction

du bilan lipidique. Bilan qui va au-del~ de la cholest~rol~mie, puisqu'il conceme ~gatement I'identification et I'~tude des g~nes de predisposition aux diverses formes d'hyperlipoprot#in#mies (HLP).

Pour J.-Ch. Fruchart, ,, il existe une inegalite de I'homme face a la maladie cardiovasculaire, et 80 % des accidents cardiovasculaires sont expli- ques par la genetique >,. Mais ici, point de therapie genique.., car elle existe deja : ,, tousles jours nous traitons les hyperlipoproteinemies a tra- vers la genetique en modifiant I'expression des genes res- ponsables, avec deux medicaments : les fibrates et les sta- tines, qui sont en fait des regulateurs de genes ,,... Des genes defectueux, qui regulent vers le haut le taux de (mauvais) cholesterol des LDL et vers le basle taux de (bon) cholesterol des HDL, les hypolipidemiants etant destines & inverser ces deux consequences.

Genetique et action des medicaments Les fibrates, a montre I'equipe lilloise recemment, maitrisent la synthese cellulaire hepatique des lipoproteines par I'inter- mediaire d'un facteur de transcription dont ils sont le ligand : le PPARcz. Apres activation par les fibrates, il reconnait un element de reponse (PPRE) au niveau des genes codant les apolipoproteines A 1, A 2, C 3, la LPL (lipoproteine lipase), les enzymes d'oxydation des LDL.. Les statines interferent avec la synthese cellulaire du cho- lesterol par inhibition de son enzyme HMG-CoA-reductase. Elles font aussi exprimer les recepteurs membranaires du LDL-cholesterol circulant, en induisant la fonction d'un gene codant cette expression.

Une eff icacite ciblee On ne peut plus ,, opposer , statines et fibrates (les plus anciens). Face aux dysregulations du metabolisme fipopro- teique, ces deux ,, medicaments genomiques ,, (J.-Ch. Fruchart) ont chacun une place definie dans le traitement des HLP. L'efficacite des hypolipidemiants ne permet plus de mettre en doute I'utilite de la ,, prevention therapeutique ,, - pres- cription & des sujets encore asymptomatiques mais entres dans la spirale du risque cardiovasculaire sur la foi du bilan lipidique de depistage : cholesterol total et/ou triglycerides superieur & 2 g/L, HDL inferieur a. 0, 35 g/L, LDL egal ou superieur & 1 ,30 g/L. Ce bilan d'alerte justifie d'autant plus une prescription,

,, 5 i rnp l i f iEZ-voue encore plue la vie ,,

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o REACTIFS LIQUIDES

O Pas de pr~traitement de I'~hantillon

O Bi-r@aclifs

~) Adaptation sur aulomales disponible

S I G M A D I A G N O S T I C S ®

L'Isle d 'Abeau Chesnes - B.P. 701 38297 SAINT QUENTIN FALLAVIER Cedex

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Revue Frangaise des Laboratoires, rnai 1999, N ° 313 1 5