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Rev Mal Respir 2008 ; 25 : 903-8 © 2008 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 903 Société de Pneumologie de l’Ouest Brest, 28 et 29 mars 2008 Résumés des communications Métastases oculaires des cancers bronchopulmonaires M. Naief, O. Molinier, F. Goupil, A. Foulet, M. Banchereau, E. Goura, F.-X. Lebas Centre Hospitalier Le Mans, France. [email protected] Introduction : Les métastases oculaires sont des tumeurs mali- gnes rares des structures oculaires notamment la choroïde, obser- vées au cours des cancers viscéraux surtout le cancer de sein et le cancer bronchopulmonaire. Leur fréquence représenterait de 4 à 8 % des patients porteurs d’un cancer viscéral. Elles peuvent être révélatrices de la maladie mais le plus souvent elles s’inscrivent dans le cadre d’un cancer généralisé. Leur diagnostic est difficile et repose sur des examens cliniques ophtalmologiques, l’angiographie réti- nienne et des examens d’imagerie, comme l’échographie oculaire et l’IRM. Le traitement principal est la radiothérapie oculaire. Le pro- nostic est globalement mauvais. Cas clinique : Nous rapportons 2 cas de métastases oculaires inaugurales de cancer bronchopulmonaire (Adénocarcinome). Deux patientes ont consulté pour une baisse brutale de l’acuité visuelle : les examens ophtalmologiques ont apporté le diagnostic de métastases. Le bilan effectué à la recherche d’une tumeur primitive a permis de diagnostiquer un cancer bronchopulmonaire dans ces 2 cas. Un traitement local par radiothérapie oculaire externe a été effectué avec une légère amélioration de l’acuité visuelle. Conclusion : Les métastases oculaires peuvent être inaugurales d’un cancer bronchique. L’intérêt de la recherche d’un primitif bronchique en cas de découverte de métastase oculaire. L’intérêt de faire un bilan pneumologique notamment une fibroscopie et biopsie bronchique à la recherche d’une tumeur primitive. Références Zografos L : Métastases Intraculaires. In : tumeurs intraoculaires. Chapi- tre 10. Masson, 2002 ; 381-412.

Métastases oculaires des cancers bronchopulmonaires

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Page 1: Métastases oculaires des cancers bronchopulmonaires

Rev Mal Respir 2008 ; 25 : 903-8 © 2008 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

903

Doi : 10.1019/200720020

Société de Pneumologie de l’OuestBrest, 28 et 29 mars 2008

Résumés des communications

Métastases oculaires des cancers bronchopulmonaires

M. Naief, O. Molinier, F. Goupil, A. Foulet, M. Banchereau, E. Goura, F.-X. Lebas

Centre Hospitalier Le Mans, France.

[email protected]

Introduction :

Les métastases oculaires sont des tumeurs mali-gnes rares des structures oculaires notamment la choroïde, obser-vées au cours des cancers viscéraux surtout le cancer de sein et lecancer bronchopulmonaire. Leur fréquence représenterait de 4 à8 % des patients porteurs d’un cancer viscéral. Elles peuvent êtrerévélatrices de la maladie mais le plus souvent elles s’inscrivent dansle cadre d’un cancer généralisé. Leur diagnostic est difficile et reposesur des examens cliniques ophtalmologiques, l’angiographie réti-nienne et des examens d’imagerie, comme l’échographie oculaire etl’IRM. Le traitement principal est la radiothérapie oculaire. Le pro-nostic est globalement mauvais.

Cas clinique :

Nous rapportons 2 cas de métastases oculairesinaugurales de cancer bronchopulmonaire (Adénocarcinome).Deux patientes ont consulté pour une baisse brutale de l’acuitévisuelle : les examens ophtalmologiques ont apporté le diagnostic demétastases. Le bilan effectué à la recherche d’une tumeur primitivea permis de diagnostiquer un cancer bronchopulmonaire dans ces2 cas. Un traitement local par radiothérapie oculaire externe a étéeffectué avec une légère amélioration de l’acuité visuelle.

Conclusion :

Les métastases oculaires peuvent être inauguralesd’un cancer bronchique. L’intérêt de la recherche d’un primitifbronchique en cas de découverte de métastase oculaire. L’intérêt defaire un bilan pneumologique notamment une fibroscopie et biopsiebronchique à la recherche d’une tumeur primitive.

Références

Zografos L : Métastases Intraculaires.

In

: tumeurs intraoculaires. Chapi-tre 10. Masson, 2002 ; 381-412.

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Brest, 28 et 29 mars 2008

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Une maladie orpheline pulmonaire : la lymphangioléiomyomatose (LAM)

M. Valette

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, J.P. Mallet

1

, C. Marty

1

, L. Du Couedic

1

, P. Guerzider

2

, P. Delaval

3

, D. Sandron

1

1

Pneumologie, Centre Hospitalier de Saint-Nazaire, France.

2

Anatomie Pathologique, Centre Hospitalier de Saint-Nazaire, France.

3

Consultation des maladies orphelines, Pneumologie, CHRU Pontchaillou, Rennes, France.

[email protected]

La LAM est une maladie rare de la femme jeune pouvant toucherles poumons, les reins, les vaisseaux et les ganglions. Elle se définitpar la prolifération de cellules musculaires lisses atypiques et hété-rogènes, au sein du tissu interstitiel alvéolaire, des gaines péribron-chiolaires, périlymphatiques et périvasculaires. Ces cellules ont lapropriété de fixer l’anticorps monoclonal HMB45. Le supportgénétique de cette maladie serait une mutation somatique du gèneTSC 2, interface génétique avec la très proche STB (sclérose tubé-reuse de Bourneville). La maladie touche uniquement la femme,dans la majorité des cas en âge de procréer, et peut se manifesterpar des pneumothorax, une dyspnée d’effort avec lésions pulmonai-res bulleuses extensives, un chylothorax, voire des hémoptysies oudes chyloptysies. Les atteintes extrathoraciques sont l’angiomyoli-pome rénal (25 à 50 % des cas), les léiomyomes utérins, les proli-férations musculaires intralymphatiques, les adénopathies et lesméningiomes. L’évolution de la maladie est très variable, allant dela stabilité des lésions à une évolution rapide vers l’insuffisance res-piratoire chronique. L’atteinte exclusivement féminine a suggéréune hormono-dépendance jamais démontrée et a entraîné unrecours massif à l’hormonothérapie sans que ce traitement ait fait lapreuve de son efficacité. La compréhension des mécanismes physio-pathologiques à l’échelle moléculaire, impliquant notamment lecomplexe TOR a ouvert la voie à de nouvelles recherches portantsur la Rapamycine.La transplantation pulmonaire reste le seul traitement en casd’insuffisance respiratoire terminale.Nous rapportons ici le cas d’une patiente née en 1976, non tabagi-que, hospitalisée pour la première fois en décembre 1995 pour unpneumothorax droit complet, 6 mois après un pneumothorax gau-che traité en ambulatoire. Le seul antécédent de la patiente était unangiomyolipome (AML) rénal droit découvert en 1993 (sur un exa-men tomodensitométrique réalisé devant des douleurs lombaires).La patiente a bénéficié d’une symphyse pleurale droite chirurgicale(avec biopsie : micro-emphysème sans spécificité), compliquée d’unpneumothorax gauche sur intubation sélective, nécessitant unesymphyse pleurale gauche elle-même compliquée de redécollementpleural droit drainé sur symphyse récente. L’examen tomodensito-métrique réalisé en juillet 1996 ne retrouvait que des lésions apica-les bulleuses bilatérales. Les années suivantes ont été marquées pardes décollements pulmonaires à répétition (5 à gauche et 4 à droiteen 3 ans). L’AML a été opéré en 1997 en raison d’une augmenta-tion de taille. Du fait d’un éloignement géographique, la patienten’a pas été revue entre 1999 et 2004 et la fréquence des pneumo-thorax a nettement diminué. En 2004, il est découvert des nodulesmammaires hypoéchogènes bilatéraux correspondant à des adénofi-bromes sur mastose fibro kystique. En 2006, un nouveau bilanpneumologique est réalisé à l’occasion de la reprise de contact de lapatiente avec le service. L’examen tomodensitométrique retrouvedes images aériques de type kystiques disséminées dans les deuxchamps pulmonaires, de taille inégale jusqu’à 3 cm de diamètre et