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COMMENT RENDRE COMPTE DE LA MOBILITÉ SOCIALE? 1. COMMENT MESURER LA MOBILITÉ SOCIALE? A. LES TABLES DE DESTINÉES ET DE RECRUTEMENT 2003 B. DIFFÉRENTES MOBILITÉS, FLUIDITÉ SOCIALE ET DÉCLASSEMENT SOCIAL C. LES LIMITES DES TABLES DE MOBILITÉ FRANÇAISES 2. LES DETERMINANTS DE LA MOBILITÉ SOCIALE A. ETUDE DE BOURDIEU B. ANALYSE DE BOUDON C. LES AUTRES EXPLICATIONS INDICATIONS COMPLÉMENTAIRES : Après avoir distingué la mobilité sociale intergénérationnelle d’autres formes de mobilité (géographique, professionnelle), on se posera le problème de sa mesure à partir de l’étude des tables de mobilité sociale dont on soulignera à la fois l’intérêt et les limites. On distinguera la mobilité observée et la mobilité relative (fluidité sociale) et on mettra en évidence l’existence de flux de mobilité verticale (ascendante et descendante) et horizontale . On étudiera différents déterminants de la mobilité et de la reproduction sociale : l’évolution de la structure socioprofessionnelle, le rôle de l’école et de la famille. Acquis de première : groupe d’appartenance, groupe de référence, socialisation anticipatrice, capital social NOTIONS: Mobilité intergénérationnelle / intragénérationnelle, mobilité observée, fluidité sociale, déclassement, capital culturel, paradoxe d’Anderson

Mobilite Sociale Fiche Capes

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Fiche Capes pour le Concours de SES sur la mobilité sociale

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Page 1: Mobilite Sociale Fiche Capes

COMMENT RENDRE COMPTE DE LA MOBILITÉ SOCIALE?

1. COMMENT MESURER LA MOBILITÉ SOCIALE?

A. LES TABLES DE DESTINÉES ET DE RECRUTEMENT 2003B. DIFFÉRENTES MOBILITÉS, FLUIDITÉ SOCIALE ET DÉCLASSEMENT SOCIALC. LES LIMITES DES TABLES DE MOBILITÉ FRANÇAISES

2. LES DETERMINANTS DE LA MOBILITÉ SOCIALE

A. ETUDE DE BOURDIEUB. ANALYSE DE BOUDONC. LES AUTRES EXPLICATIONS

INDICATIONS COMPLÉMENTAIRES : Après avoir distingué la mobilité sociale intergénérationnelle d’autres formes de mobilité (géographique, professionnelle), on se posera le problème de sa mesure à partir de l’étude des tables de mobilité sociale dont on soulignera à la fois l’intérêt et les limites. On distinguera la mobilité observée et la mobilité relative (fluidité sociale) et on mettra en évidence l’existence de flux de mobilité verticale (ascendante et descendante) et horizontale. On étudiera différents déterminants de la mobilité et de la reproduction sociale : l’évolution de la structure socioprofessionnelle, le rôle de l’école et de la famille.

Acquis de première : groupe d’appartenance, groupe de référence, socialisation anticipatrice, capital social

NOTIONS: Mobilité intergénérationnelle / intragénérationnelle, mobilité observée, fluidité sociale, déclassement, capital culturel, paradoxe d’Anderson

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3° VIDEOEXPLICATION DU MANQUE DE

FLUIDITÉ

2° VIDEOLECTURE DES TABLES DE MOBILITÉ

1° VIDEODÉFINITIONS DES MOBILITÉS

ET FLUIDITÉ SOCIALESVIDEOS DU COURS

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Dans nos sociétés démocrat iques, quel le que soi t l ’or igine socia le des individus, les postes devraient être également access ibles à tous en fonct ion du mérite de chacun. C’est cette «méritocrat ie» que prône l ’école républ icaine, pourtant on observe une certaine reproduct ion socia le («te l père, te l f i l s) .

L’emploi étant une dimension structurante du statut social , on peut caractér iser le s tatut d ’une personne par sa profess ion actuel le , appelée posit ion sociale , e t par cel le de ses (ou son) parent(s) , appelée origine sociale. Lorsque la posi t ion et l ’or igine socia le sont ident iques, on parle de reproduction sociale ; s inon, l ’ individu est en mobi l i té socia le . I l existe plusieurs sortes de mobi l i tés

- La mobi l i té intragénérationnelle   : changement de PCS au cours de la vie de l ’ individu: c ’est la mobi l i té profess ionnel le .

- La mobi l i té intergénérationnelle   : changement de catégorie socia le entre enfants et parents . C’est cel le qui nous intéresse. Ce peut être :

- Mobi l i té ascendante en cas de progress ion dans l ’espace socia l (par exemple, un f i ls d ’employé devient cadre) . C’est une amél iorat ion du statut socia l .

- Mobi l i té descendante quand on observe une régress ion socia le d ’une générat ion à la suivante (par exemple, un f i ls de cadre est employé); On parle a lors de «démotion» socia le ou de déclassement.

- La mobi l i té horizontale   : changement de secteur profess ionnel sans changement de place dans la hiérarchie socia le . (Ex: un f i ls de paysan devient ouvrier)  

Les quest ions qu’ i l est nécessaire de se poser sont : Comment mesure-t-on la mobi l i té socia le? Y a-t- i l des inconvénients à la méthode de l ’ INSEE? Quels sont les déterminants de la mobi l i té ou de la reproduct ion socia le? L’ascenseur socia l est- i l actuel lement en panne en panne? Quel est le rôle de la famil le? L’école «républ icaine» rempli t -e l le son rôle?

LA MOBILITÉ SOCIALE dés igne les changements de statuts que connaissent l e s i n d i v i d u s d a n s u n e société donnée.

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1. COMMENT MESURER LA MOBILITÉ SOCIALE?

A. LES TABLES DE DESTINÉES ET DE RECRUTEMENT 2003 (Regardez la vidéo explicative)

LECTURE EN COLONNES

- Sur 100 f i ls d’agriculteurs, 22 sont eux-mêmes agriculteurs et 37 sont ouvriers. C’est de la mobil ité horizontale car, s ’ i l y a changement de PCS, la place dans la hiérarchie sociale reste la même.

- Sur 100 f i ls de cadres, 52 sont cadres supérieurs. I l s ’agit de reproduction sociale; de même pour les ouvriers car 46% des f i ls d’ouvriers sont eux-mêmes ouvriers

- Sur 100 f i ls d’employés, 28 sont de profession intermédiaire. I l y a mobil ité ascendante. De même pour les 23% de f i ls d’ouvriers qui sont de profession intermédiaire.

- Sur 100 f i ls de cadres supérieurs 9 sont employés. C’est une mobil ité descendante. On dit aussi une démotion.

La reproduction sociale est forte chez les ouvriers et les cades supérieurs, elle est plus faible dans les positions centrales de la hiérarchie sociale.

La mobilité sociale ascendante ou descendante se fait dans les catégories proches de celle du père. La très forte mobilité est rare.

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LECTURE EN LIGNE

- Sur 100 agriculteurs , 88 avaient un père agriculteur, et 7 un père ouvrier en 2003- Sur 100 cadres , 24 avaient un père cadre-Sur 100 ouvriers , 58 avaient un père ouvrier

REPRODUCTION SOCIALE- Agriculteur ( le f i l s

reprend l ’exploi tat ion du père)

- Ouvrier = manque de mobi l i té car sur 100 ouvriers , seulement 2 avaient un père cadre supérieur!

MOBILITÉ SOCIALE ASCENDANTE

- Sur 100 f i ls de profess ion intermédiaire , 41 avaient un père ouvrier.

- STRUCTURE DE LA POPULATION ACTIVE A l ’époque des pères , les agriculteurs représentaient 16% des act i fs de 40 à 59 ans.

Voyons maintenant une table qui regroupe toutes les

données. . .

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1° CHIFFRE : Total de la populat ion concernée (ex 252 000 agriculteurs)

2° CHIFFRE: Recrutement (ex 88% d e s a g r i c u l t e u r s a v a i e n t u n p è r e agriculteur)

3° CHIFFRE: Dest inée (ex sur 100 f i ls d ’agriculteurs , 22 sont agriculteurs)

Le chif fre 4 dans la dernière l igne r e p r é s e n t e l e % d ’ a g r i c u l t e u r s a u n i v e a u d e s f i l s d a n s l a p o p u l a t i o n act ive.Le chif fre 16 au bout de la 1° colonne représente 16% d’agriculteur au temps des pères)

7 045 000 = les act i fs de 40 à 59 ans en 2003

La 1° l igne = effect i f de la catégorieLa 2° l igne = table de recrutementLa 3° l igne = table de dest inéeLe 3° chif fre de la dernière colonne, n o u s d o n n e l a s t r u c t u r e d e l a populat ion act ive au temps des f i l s .La 2° chif fre de la dernière l igne nous présente la structure de la populat ion act ive de 40 à 59 ans à l ’époque des pères .

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B. DIFFÉRENTES MOBILITÉS, FLUIDITÉ SOCIALE et DÉCLASSEMENT

a) Les différentes mobil ités➡ Mobilité brute ou mobil ité observée =cel le qui est obtenue à part ir des tables de mobi l i té➡ Mobilité structurelle = part de la mobi l i té qui résulte de la transformation de la populat ion act ive. Par exemple: le

n o m b r e d ’ a g r i c u l t e u r s d i m i n u e . I l p a s s e d e 1 6 % d e l a populat ion act ive du temps de père à 4% à l ’époque du f i ls car la mécanisat ion de l ’agriculture permet une moindre ut i l i sat ion de main d’oeuvre. Une part ie importante des f i l s d ’agriculteurs sont donc obl igés de fa ire un autre mét ier. A contrario, l ’of fre d ’emplois pour les cadres et d ’employés a fortement augmenté donc des enfants de toutes les catégories vont se dir iger vers ces profess ions. L e n o m b r e d ’ o u v r i e r s e s t a u s s i e n d é c l i n , c e r t a i n s f i l s d ’ouvriers feront un autre mét ier.Donc une part ie de la mobi l i té est contrainte . El le est dictée par les transformations des structures économiques.2003, 40 % de la mobilité est ainsi due aux changements structurels de l’économie.

➡ Mobilité nette = mobil i té brute - mobi l i té s tructurel le . El le re lève des seuls parcours individuels

b) La fluidité sociale

Une société fluide est une société ou la posit ion sociale des individus n’est pas déterminée par leur origine sociale. I l s ’agit d’une société ouverte où les chances de devenir cadre sont les mêmes pour tous en fonction de leurs mérites. La progression de la fluidité est mesurée par les « odds ratios» C'est un rapport des chances relatives d'accès aux différentes positions sociales.i l s ’agi t de calculer les avantages comparat i fs d ’une catégorie é levée ( les cadres) par rapport à une catégorie qui l ’est moins (ouvriers) d ’ accéder aux mei l leures posi t ions socia les plutôt qu’aux moins bonnes.

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Explication: « Un enfant de cadre né entre 1920 et 1925 avait 53,5 % de chances de devenir cadre et 6,6 % de devenir ouvrier. Son petit camarade f i ls d’‛ouvrier avait 5,6 % de chances de devenir cadre et 53,0 % de devenir ouvrier. Pour différentes raisons, la mesure la plus appropriée dans une perspective de comparaison historique est le « odds ratio », c ’est-à-dire le rapport des rapports des chances des deux catégories d’accéder aux « bonnes » situations plutôt qu’aux « mauvaises » : ce odds ratio vaut (53,5/6,6)/(5,6/53,0) = 76,5 et signif ie que les enfants de cadres ont 76 fois plus de chances que ceux d’ouvriers d’accéder aux bonnes places plutôt qu’aux mauvaises. I l faudrait que ce rapport soit égal à 1 pour être dans une société totalement f luide.» (Louis Chauvel, « Le retour des c lasses sociales »)

Pendant les 30 glorieuses, la fluidité s ’était améliorée ; mais une étude de l 'INSEE portant sur les hommes âgés de 40 à 59 ans montre cependant que cette tendance ne s'est pas poursuivie entre 1993 et 2003. Les inégalités d'accès aux statuts supérieurs se sont accrues en dix ans : en 2003, la probabil ité qu'un fi ls de cadre occupe une posit ion sociale supérieure à cel le d'un f i ls d'ouvrier est de 78 %, contre seulement 74 % en 1977 et 73 % en 1993. (graphique). On peut voir sur le document qu’en 1977, la probabil ité que le f i ls de cadre occupe une posit ion supérieure à cel le d’un f i ls d’employé est de 68% elle monte à 71% en 2003. Donc les inégalités de chance augmentent! La société actuelle est moins f luide que cel le de 1993.

b) Le déclassement: quelle réalité?Les analyses récentes de la mobi l i té socia le mettent en évidence un ralent issement de la mobi l i té ascendante et une augmentat ion de la mobi l i té descendante. D’où l ’ idée de déclassement. Le déclassement et la peur du déclassement, qu’ i l soi t réel ou non, serai t une des caractér ist iques aujourd’hui de la c lasse moyenne selon Louis Chauvel ( ce qui est discuté. . . ) Dans Les c lasses moyennes à la dér ive, i l met en évidence la crainte d ’un déclassement et d ’un sent iment de fragi l isat ion de leur posi t ion, surtout pour les enfants issus de cette c lasse. En effet , L’obtent ion d’un mei l leur diplôme que ses parents ne garant i t pas une promotion socia le : c ’est le paradoxe d’Anderson. Ce constat s tat is t ique s ignif ie qu’on peut avoir un niveau de diplôme supérieur à ses parents mais un statut socia l infér ieur. L’expl icat ion t ient au fa i t que le nombre de diplômés dans la populat ion act ive augmente plus vi te que le nombre d’emplois dans les profess ions supérieures .

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C. LES LIMITES DES TABLES DE MOBILITÉ FRANÇAISES

- Comme seule la France ut i l i se les P.C.S, les comparaisons internat ionales sont impossibles via les tables françaises- Les tables ne permettent pas de repérer la mobi l i té intra-P.C.S. , par exemple un f i ls de professeur de col lège qui devient médecin

(P.C.S. 3)- Le choix de l 'âge : en ne retenant que les individus âgés de 40 à 59 ans, on é l imine la mobi l i té intragénérat ionnel le et on ne

dispose pas a lors d 'une indicat ion de la mobi l i té intergénérat ionnel le pour les générat ions les plus récentes- Les tables ne permettent pas bien de dist inguer la mobi l i té socia le ascendante et descendante   : un f i ls d ’agriculteur ou

d’employés qui devient ouvrier est- i l en ascension ou en démotion socia le  ?- La nomenclature des P.C.S. ne permet pas bien de repérer le déclassement (démotion socia le) dû à la précarisat ion des contrats

de travai l   : par exemple un f i ls de Cadres en C.D.I . qui est lui -même Cadre en CDD connaît un déclassement que les tables ass imi lent à de l ’ immobi l i té socia le .

- Les tables de mobi l i té françaises ne permettent pas de tenir compte de la dévalorisat ion de certaines profess ions   : a ins i un f i ls d ’Ouvrier ouvrier lui même est comptabi l isé comme immobile a lors qu’on pourrai t considérer qu’ i l est en déclassement car être Ouvrier en 2012 est moins prest ig ieux ou enviable que dans les années 1970.

- Les tables ne prennent pas en compte ou mal les jeunes act i fs et surtout les femmes.

2. LES DETERMINANTS DE LA MOBILITÉ SOCIALE

Dans les sociétés démocrat iques la mobi l i té socia le est valor isée; chaque individu doit pouvoir espérer une promotion socia le s ʼ i l en a les méri tes . C ʼest la méri tocrat ie . Une forte mobi l i té socia le impl ique une société f luide capable de récompenser les ef forts ou les qual i tés des individus. Or, nous avons vu que s i la mobi l i té existe , c ʼest surtout une mobi l i té structurel le ou une mobi l i té de proximité : peu d ʼenfants d ʼouvriers deviennent cadres supérieurs ; Nous avons vu qu'en 2003 un f i ls de cadre avait une probabi l i té de de 78% d ʼavoir une posi t ion socia le supérieure à cel le d ʼun f i ls d ʼouvrier. Comment expl iquer ce phénomène?Deux instances de socia l isat ion : l ’école et la famil le peuvent être responsables de cette s i tuat ion.

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A. L’EXPLICATION DE PIERRE BOURDIEU: rôle du capital culturel

Pour Pierre Bourdieu, l 'école républ icaine, qui veut l 'égal i té des chances et qui déclare favoriser la méri tocrat ie , génère en fa i t la reproduct ion socia le . Rappelons que pour les hol is tes , c 'est la société qui inf luence les individus en édictant des valeurs , des normes, “des manières de penser, de sent ir et d 'agir” . Les individus sont donc des « agents sociaux » qui en fonct ion de leur posi t ion dans la société , peuvent ou non mobi l iser certaines ressources .

Ces ressources sont : le « capita l culturel » , le capita l socia l » et le capita l économique (dans l 'ordre d ' importance)

➡ Le capita l culturel est de lo in le plus important . I l s 'agi t : du capita l culturel intér ior isé lors de la socia l isat ion . Par exemple les performances l inguist iques (très appréciées par les enseignants) , le « savoir-être » ( un enfant « bien é levé »)du capita l culturel scolaire : connaissances et diplômes des parents , bibl iothèques, v is i te de musées, act iv i tés culturel les de la famil le . La lecture est pr ivi légiée ce qui favorise la réussi te à l 'écr i t . . Les inst i tuteurs , puis les professeurs apprécient ce qu' i ls considèrent comme de la culture générale . . . I l est évident que ce capita l est essent ie l lement le fa i t des catégories « cadres » . IL n'est donc pas étonnant que la reproduct ion socia le soi t très forte dans cette catégorie . Par contre ceux qui possèdent le moins de capita l culturel : les ouvriers sont pénal isés par le fa i t que l 'école exige de leurs enfants des performances scolaires qui nécess i tent ce type de capita l . Et comme l 'école qui se veut égal i ta ire donne le même type d'enseignement à tous, e l le pr ivi légie , sans le vouloir, les pr ivi légiés .

➡ Le capita l socia l : regroupe les re lat ions socia les mobi l isables , par exemple pour trouver un emploi . Les re lat ions famil ia les remplissent une fonct ion fondamentale dans la reproduct ion socia le . En effet avec le même diplôme un f i ls d 'un cadre avec de bonnes re lat ions, décrochera un emploi plus intéressant socia lement qu'un enfant d 'ouvrier qui devra se débroui l ler par lui même.

➡ Le capita l économique rassemble les ressources monétaires des famil les ; I l peut sembler important puisque, par exemple, i l permet de payer une bonne école privée ou des cours part icul iers . Pour Bourdieu i l est peu important s ' i l ne s 'accompagne pas du capita l culturel . Par ex, un enfant de r iches commerçants non diplômés aura moins de chances de réussir qu'un enfant de cadre peu payé. D'une part le second possède le capita l culturel qui lui permet de bri l ler en c lasse et d 'autre part , les parents cadres connaissent mieux le système scolaire et ses f i l ières .Pour Pierre Bourdieu, l 'école est un apparei l de « violence symbol ique » . I l déf ini t cette dernière comme un processus de dominat ion qui ne serai t pas remarqué par ceux là même qui le subissent . Or l 'école impose comme seules valables le langage et les prat iques culturel les des groupes dominants . El le provoque donc la reproduct ion socia le tout en prônant la méri tocrat ie .

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B. L’EXPLICATION DE RAYMOND BOUDON: la stratégie des «acteurs»

Raymond BOUDON analyse la société se lon la méthode de l ʼ individualisme méthodologique qui attr ibue aux individus, appelés “acteurs” des stratégies conscientes . C'est à part ir de la théorie des “coûts/avantages” et de la stratégie des acteurs que Boudon analyse le rôle de la famil le et du système scolaire dans la reproduct ion socia le . Pourquoi le f i l s d 'un ouvrier r isque-t- i l de le devenir lui-même, a lors que le f i l s de cadre a nettement plus de chances de devenir cadre? A cause de di f férentes stratégies famil ia les basées sur le rapport coûts/avantages répond Boudon.Le père ouvrier verra le coût important des études supérieures . Par contre, la poss ibi l i té de rentabi l iser ce diplôme n'est pas certaine. . . Si son f i ls est un é lève moyen, i l lu i consei l lera de fa ire des études techniques “BAC pro” qui pourront lui permettre d 'entrer plus faci lement sur le marché du travai l . Comme les diplômes se dévalorisent , ce f i l s r isque fort de se retrouver ouvrier. . .Le père cadre connaît les avantages des diplômes, et i l en minimisera le coût . Si son f i ls est moyen i l fera tout son possible pour qu' i l obt ienne quand même un diplôme supérieur à BAC +4 ou +!

Et a insi le reproduct ion socia le sera le fa i t des individus eux-mêmes et non de la société comme le pense Bourdieu.

C. Les AUTRES EXPLICATIONSLe « paradoxe d'Anderson ». La démocrat isat ion de l 'enseignement conduit à l 'augmentat ion des diplômés. Le marché du travai l exige a lors , pour un même poste , des diplômes de + en + é levés => pour avoir le même statut profess ionnel , un f i ls doit avoir un diplôme plus é levé que celui de son père. . I l y a donc une dévalorisat ion des diplômes (que peut on fa ire maintenant avec le BAC???).

L ʼhomogamie sociale est forte : on épouse quelqu ʼun de son propre mil ieu ce qui va renforcer la présence ou l ʼabsence de capita l culturel et les types de stratégies .

EN CONCLUSION: La dynamique sociale des 30 glorieuses est rompue. l ʼascenseur social est toujours en service mais il marche moins bien. La mobilité aujourd ʼhui est faite de montées mais aussi de descentes de plus en plus fréquentes ce qui alimente le ressentiment social.