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S86 Colloque Adelf-Emois / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 62S (2014) S71–S92 – l’effet niveau de sévérité lié à l’évolution de la liste et niveau des comorbidités, de l’effet de l’âge, et de la liste d’exclusions ; – l’effet racine lié à l’évolution des règles d’affectation des diagnostics princi- paux ou des actes dans les racines. Résultats.– La baisse de valorisation entre les deux classifications de 328 millions (1,02 %) d’euros, se décompose en un effet tarif (400 millions d’euros, 122,1 %), un effet niveau (+74, +22,6 %) et un effet racine (0,5 %). Un effet niveau positif indique que la nouvelle classification privilégie l’augmentation du niveau de sévérité au sein d’une racine. Ici, ce dernier ne compense pas l’effet tarif 5,4 fois plus élevé. La baisse de valorisation dans toutes les catégories, est plus marquée en établissement public (1,16 % en CHU, 1,24 % en CH), avec un effet tarif négatif prépondérant. En privé, on observe une baisse de valorisation plus faible (0,34 %), des effets tarif et racine positifs et un effet niveau négatif quatre fois plus élevé que l’effet tarif. En CLCC la baisse est de 0,61 %, avec un effet tarif négatif 1,6 fois plus élevé que l’effet niveau positif. Discussion/Conclusion.– La méthode présentée permet aux établissements d’estimer l’impact des nouvelles classifications chaque année, et de préciser les sources d’écart de valorisation. Elle peut être étendue à la comparaison de valo- risations entre deux périodes données ou entre établissements, en envisageant ou non d’autres emboîtements tels que les classifications OAP. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.01.047 E2-4 Évolution entre 2005 et 2012 du taux de réadmission à 30 jours après un séjour chirurgical : bases PMSI nationales E. Yilmaz, A. Vuagnat Direction de la recherche, de l’évaluation et des études statistiques (Drees), ministère des Affaires Sociales et de la Santé, Paris, France Introduction.– En 2004, les établissements de santé ont vu leur mode de finance- ment profondément modifié suite à l’instauration de la tarification à l’activité. La mise en place de cette réforme a surtout intégré jusqu’ici l’impératif économique comme première préoccupation. Toutefois, pour le régulateur, il est important de suivre les effets de cette réforme sous l’angle de la qualité des soins. Le taux de réhospitalisation est un des marqueurs permettant d’appréhender la qualité des prises en charge. Méthodes.– Les séjours chirurgicaux de 2005 à 2012 issus des bases PMSI natio- nales MCO ont été sélectionnés, soit 39,8 millions de séjours. Pour chacun de ces séjours, la réadmission en MCO dans les 30 jours qui suivent la sortie est déterminée au moyen du chaînage PMSI, sous réserve que ces réadmissions ne soient ni des séances ni de la néonatalogie. La probabilité de réadmission est modélisée à l’aide d’une régression logistique multiple comprenant les cofac- teurs suivants : année, âge, sexe, mode d’entrée, durée de séjour, morbidité, statut juridique de l’établissement ainsi que des termes d’interactions. Résultats.– Le taux de réadmissions pour ces séjours était de 7,9 % en 2005 et de 9,2 % en 2012. Cette augmentation est essentiellement due à une modification progressive des pratiques en ophtalmologie (ambulatoire notamment). Après ajustement et exclusion faite des séjours d’ophtalmologie, l’augmentation n’est pas significative. La probabilité de réadmission est fonction linéaire de l’âge, quadratique de la durée de séjour, et de l’interaction entre statut juridique et année. Pour ce dernier terme, la probabilité de réadmission augmente davantage pour le secteur public entre 2005 et 2008, alors qu’après 2008 ce risque devient plus faible par rapport aux établissements privés. Discussion/Conclusion.– Les résultats n’indiquent donc pas d’augmentation du taux de réadmission sur la période 2005–2012. Il conviendrait d’explorer la qualité des soins via d’autres indicateurs comme le taux de mortalité à 30 jours. D’autres pistes seraient de caractériser les motifs de réhospitalisation : program- mées, pathologies intercurrentes, complications. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.01.048 E2-5 Morbidité maternelle grave : analyse de coût en Languedoc-Roussillon en 2011 F. Letois a , G. Mercier a , E. Moreau b a Département d’information médicale, CHRU de Montpellier, Montpellier, France b Département d’anesthésie et réanimation, CHRU de Montpellier, Montpellier, France Introduction.– La morbidité maternelle grave (MMG) est un bon indicateur de santé maternelle défini par la survenue d’événement indésirable qui atteint l’état de santé maternel sans que cela puisse être attendu pour un accouchement normal. Or il n’existe pas de données économiques sur cette pathologie dont la prise en charge est hospitalière. L’objectif de l’étude était de déterminer les facteurs associés à : – un coût élevé des séjours hospitaliers pour MMG du point de vue de l’assurance maladie ; – un écart coût-recette négatif pour les établissements, en Languedoc-Roussillon en 2011. Méthodes.– Nous avons conduit une étude économique ancillaire dans le cadre de l’étude épidémiologique MOMAT, ayant inclus 438épisodes consécutifs de MMG survenus entre la 24 e semaine d’aménorrhée et le 42 e jour post-partum, de janvier à décembre 2011, dans toutes les maternités du Languedoc-Roussillon. Le coût pour l’assurance maladie a été estimé à partir du PMSI des établis- sements concernés et l’écart-coût-recette à partir de données de comptabilité analytique. Une régression logistique multivariée a permis de modéliser la pro- babilité de séjours très coûteux pour l’Assurance maladie et la probabilité de séjours déficitaires pour les établissements. Résultats.– Pour l’assurance maladie, le coût total régional de la MMG était de 2 041 613 euros. La probabilité de séjours très coûteux était augmentée en cas d’antécédent de césarienne, d’association de plusieurs causes de MMG, de durée de séjour supérieure à 7 jours. Du point de vue des établissements, 68 % des séjours présentaient un écart coût-recette négatif, dont la probabilité était augmentée en cas de multiparité, de survenue au cours du post-partum et d’hémorragie sévère. Discussion/Conclusion.– Cette étude montre un coût élevé de la MMG pour l’assurance maladie. Le risque d’écart-coût-recette négatif est augmenté par des facteurs non contrôlables par les établissements, ce qui pose la question de l’adéquation des modèles de calcul des coûts et de financement de ce type d’activité. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.01.049 E2-6 Évaluation médico-économique des endoprothèses fenêtrées dans le traitement des anévrismes complexes de l’aorte abdominale utilisant le PMSI pour le groupe non-exposé M. Michel a , M.-C. Clément a , C. Quélen a , J. Marzelle b , J.-P. Becquemin b , I. Durand-Zaleski a a Unité de recherche en économie de la santé, Hôtel Dieu, Paris, France b Service de chirurgie vasculaire, CHU Henri-Mondor, Créteil, France Introduction.– Les anévrismes complexes de l’aorte peuvent être traités par chirurgie ouverte (référence) ou endoprothèse fenêtrée (stratégie inno- vante). Cette étude compare le coût et l’efficacité des deux stratégies à 30 jours. Méthodes.– Un essai multicentrique non-comparatif a été réalisé pour évaluer la stratégie innovante. Les données correspondantes ont été extraites des cahiers d’observation (CRF) et du PMSI local des centres investigateurs. Le groupe non-exposé a été constitué à partir du PMSI-MCO national. Le séjour pendant lequel a eu lieu la chirurgie ouverte a été identifié par le diagnostic principal et les actes réalisés. Les comorbidités et les complications ont été déterminées à partir des diagnostics associés et des actes codés, le décès par les modes de sortie. Les ré-hospitalisations dans les 30 jours ont été repérées par chaînage à partir du numéro anonyme. Le coût de l’acte innovant a été estimé par microcosting et celui du séjour hospitalier par valorisation du GHM avec l’ENCC 2011. Le critère d’efficacité principal était la survie à 30 jours. Des tests de Chi 2 et de Student ont été utilisés pour l’analyse descriptive. La survie a été étudiée par

Morbidité maternelle grave : analyse de coût en Languedoc-Roussillon en 2011

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Page 1: Morbidité maternelle grave : analyse de coût en Languedoc-Roussillon en 2011

S86 Colloque Adelf-Emois / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 62S (2014) S71–S92

– l’effet niveau de sévérité lié à l’évolution de la liste et niveau des comorbidités,de l’effet de l’âge, et de la liste d’exclusions ;– l’effet racine lié à l’évolution des règles d’affectation des diagnostics princi-paux ou des actes dans les racines.Résultats.– La baisse de valorisation entre les deux classifications de−328 millions (−1,02 %) d’euros, se décompose en un effet tarif (−400 millionsd’euros, −122,1 %), un effet niveau (+74, +22,6 %) et un effet racine (−0,5 %).Un effet niveau positif indique que la nouvelle classification privilégiel’augmentation du niveau de sévérité au sein d’une racine. Ici, ce dernier necompense pas l’effet tarif 5,4 fois plus élevé. La baisse de valorisation danstoutes les catégories, est plus marquée en établissement public (−1,16 % enCHU, −1,24 % en CH), avec un effet tarif négatif prépondérant. En privé, onobserve une baisse de valorisation plus faible (−0,34 %), des effets tarif et racinepositifs et un effet niveau négatif quatre fois plus élevé que l’effet tarif. En CLCCla baisse est de −0,61 %, avec un effet tarif négatif 1,6 fois plus élevé que l’effetniveau positif.Discussion/Conclusion.– La méthode présentée permet aux établissementsd’estimer l’impact des nouvelles classifications chaque année, et de préciser lessources d’écart de valorisation. Elle peut être étendue à la comparaison de valo-risations entre deux périodes données ou entre établissements, en envisageantou non d’autres emboîtements tels que les classifications OAP.

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Évolution entre 2005 et 2012 du taux deréadmission à 30 jours après un séjourchirurgical : bases PMSI nationalesE. Yilmaz , A. VuagnatDirection de la recherche, de l’évaluation et des études statistiques (Drees),ministère des Affaires Sociales et de la Santé, Paris, France

Introduction.– En 2004, les établissements de santé ont vu leur mode de finance-ment profondément modifié suite à l’instauration de la tarification à l’activité. Lamise en place de cette réforme a surtout intégré jusqu’ici l’impératif économiquecomme première préoccupation. Toutefois, pour le régulateur, il est importantde suivre les effets de cette réforme sous l’angle de la qualité des soins. Le tauxde réhospitalisation est un des marqueurs permettant d’appréhender la qualitédes prises en charge.Méthodes.– Les séjours chirurgicaux de 2005 à 2012 issus des bases PMSI natio-nales MCO ont été sélectionnés, soit 39,8 millions de séjours. Pour chacun deces séjours, la réadmission en MCO dans les 30 jours qui suivent la sortie estdéterminée au moyen du chaînage PMSI, sous réserve que ces réadmissions nesoient ni des séances ni de la néonatalogie. La probabilité de réadmission estmodélisée à l’aide d’une régression logistique multiple comprenant les cofac-teurs suivants : année, âge, sexe, mode d’entrée, durée de séjour, morbidité, statutjuridique de l’établissement ainsi que des termes d’interactions.Résultats.– Le taux de réadmissions pour ces séjours était de 7,9 % en 2005 et de9,2 % en 2012. Cette augmentation est essentiellement due à une modificationprogressive des pratiques en ophtalmologie (ambulatoire notamment). Aprèsajustement et exclusion faite des séjours d’ophtalmologie, l’augmentation n’estpas significative. La probabilité de réadmission est fonction linéaire de l’âge,quadratique de la durée de séjour, et de l’interaction entre statut juridique etannée. Pour ce dernier terme, la probabilité de réadmission augmente davantagepour le secteur public entre 2005 et 2008, alors qu’après 2008 ce risque devientplus faible par rapport aux établissements privés.Discussion/Conclusion.– Les résultats n’indiquent donc pas d’augmentation dutaux de réadmission sur la période 2005–2012. Il conviendrait d’explorer laqualité des soins via d’autres indicateurs comme le taux de mortalité à 30 jours.D’autres pistes seraient de caractériser les motifs de réhospitalisation : program-mées, pathologies intercurrentes, complications.

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Morbidité maternelle grave : analyse de coûten Languedoc-Roussillon en 2011

F. Letois a, G. Mercier a, E. Moreau b

a Département d’information médicale, CHRU de Montpellier, Montpellier,Franceb Département d’anesthésie et réanimation, CHRU de Montpellier,Montpellier, France

Introduction.– La morbidité maternelle grave (MMG) est un bon indicateurde santé maternelle défini par la survenue d’événement indésirable qui atteintl’état de santé maternel sans que cela puisse être attendu pour un accouchementnormal. Or il n’existe pas de données économiques sur cette pathologie dontla prise en charge est hospitalière. L’objectif de l’étude était de déterminer lesfacteurs associés à :– un coût élevé des séjours hospitaliers pour MMG du point de vue de l’assurancemaladie ;– un écart coût-recette négatif pour les établissements, en Languedoc-Roussillonen 2011.Méthodes.– Nous avons conduit une étude économique ancillaire dans le cadrede l’étude épidémiologique MOMAT, ayant inclus 438 épisodes consécutifs deMMG survenus entre la 24e semaine d’aménorrhée et le 42e jour post-partum, dejanvier à décembre 2011, dans toutes les maternités du Languedoc-Roussillon.Le coût pour l’assurance maladie a été estimé à partir du PMSI des établis-sements concernés et l’écart-coût-recette à partir de données de comptabilitéanalytique. Une régression logistique multivariée a permis de modéliser la pro-babilité de séjours très coûteux pour l’Assurance maladie et la probabilité deséjours déficitaires pour les établissements.Résultats.– Pour l’assurance maladie, le coût total régional de la MMG étaitde 2 041 613 euros. La probabilité de séjours très coûteux était augmentée encas d’antécédent de césarienne, d’association de plusieurs causes de MMG,de durée de séjour supérieure à 7 jours. Du point de vue des établissements,68 % des séjours présentaient un écart coût-recette négatif, dont la probabilitéétait augmentée en cas de multiparité, de survenue au cours du post-partum etd’hémorragie sévère.Discussion/Conclusion.– Cette étude montre un coût élevé de la MMG pourl’assurance maladie. Le risque d’écart-coût-recette négatif est augmenté pardes facteurs non contrôlables par les établissements, ce qui pose la questionde l’adéquation des modèles de calcul des coûts et de financement de ce typed’activité.

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Évaluation médico-économique desendoprothèses fenêtrées dans le traitementdes anévrismes complexes de l’aorteabdominale utilisant le PMSI pour le groupenon-exposéM. Michel a, M.-C. Clément a, C. Quélen a, J. Marzelle b,J.-P. Becquemin b, I. Durand-Zaleski a

a Unité de recherche en économie de la santé, Hôtel Dieu, Paris, Franceb Service de chirurgie vasculaire, CHU Henri-Mondor, Créteil, France

Introduction.– Les anévrismes complexes de l’aorte peuvent être traitéspar chirurgie ouverte (référence) ou endoprothèse fenêtrée (stratégie inno-vante). Cette étude compare le coût et l’efficacité des deux stratégiesà 30 jours.Méthodes.– Un essai multicentrique non-comparatif a été réalisé pour évaluerla stratégie innovante. Les données correspondantes ont été extraites des cahiersd’observation (CRF) et du PMSI local des centres investigateurs. Le groupenon-exposé a été constitué à partir du PMSI-MCO national. Le séjour pendantlequel a eu lieu la chirurgie ouverte a été identifié par le diagnostic principal etles actes réalisés. Les comorbidités et les complications ont été déterminées àpartir des diagnostics associés et des actes codés, le décès par les modes de sortie.Les ré-hospitalisations dans les 30 jours ont été repérées par chaînage à partirdu numéro anonyme. Le coût de l’acte innovant a été estimé par microcostinget celui du séjour hospitalier par valorisation du GHM avec l’ENCC 2011. Lecritère d’efficacité principal était la survie à 30 jours. Des tests de Chi2 et deStudent ont été utilisés pour l’analyse descriptive. La survie a été étudiée par