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Cirillo HK3 Morgane Fonds de pension, piège à cons ? -‐ Mirage de la démocratie actionnariale, Paris, Liber / Raisons d'agir, 2000 certain
dans les années 1980 Chapitre 1 : La gauche et la finance : retour sur une histoire paradoxale : des actes qui consentent, acceptent et approuvent la financiarisation. Chapitre 2 : Le pouvoir de la finance en action : 15ans après la financiarisation des marchés
expérience américaine. De cette présence des fonds de pension naissent des divergences. Chapitre 3 : Le salariat exposé à tous les risques : ces différents ont un impact, certes sur les
Chapitre 4 : Une macroéconomie en déséquilibre : en plus de toucher les agents économiques, les fonds de pension ont affectés la macroéconomie, leurs conséquences peuvent être doubles et majeurs. Chapitre 5 : Les fonds de pension comme projet politique et utopie sociale. Chapitre 1 : La gauche et la finance : retour sur une histoire paradoxale. La déréglementation financière internationale des années 1980 est certes due à des forces
« mondialisation nouvelle économie » ne doit être considérée comme un phénomène au caractère mystique.
A-‐ La déréglementation financière : autant voulue que subie montre son
: le
marchés financiers plus adaptés doivent alors se mettre en place dont la principale perspective
a été amorcé par les Etats-‐Unis
perspective se transforme en une réelle déréglementation voulue, intentionnelle sur le plan marchéisation de son
système financier Allemagne de résister à la crise financière de 1990 qui a très largement menacé les Etats-‐Unis et la France. De plus, en France la déréglementation financière est liée à la désinflation de 1983 et de la politique économique
rché financier correspond à cette instance permettant le contrôle de la politique économique apparait. Depuis 1980, les gouvernements font cependant face à un déséquilibre des finances publiques régulier. La réforme des marchés financiers met alors en avant une stratégie « de création des structures de la liquidité ». La gauche serait donc
coupable de « rachat ».
B-‐ Imprévus, déconvenues, paradoxes he de paradoxes, en effet celle-‐ci affichant un
comme le montre Braudel grâce à de nombreux exemples historiques. La déréglementation
met alors en leur dotation importantes en capital culturel et économique. La réforme de
une hausse intense de la concurrence débouchant sur une baisse des prix.
ant selon les années. A cette époque, cette réforme ne semblait prendre en compte les « aberrations collectives » et les risques financiers majeurs. A la fin des années 1980, la principale préoccupation est la création du « produit net bancaire », les banques prêtent
Cependant, la bulle alimentée par les crédits précipite le krach, le défaut des emprunteurs et par conséquent les créances douteuses. Paradoxalement, la déréglementation correspondant à une concurrence censé faire baisser les prix aurait donc conduit le crédit à
financières et aux récessions. La déréglementation substitue à la précédente organisation une palette de bons du Trésor négociables (BTN) accessibles à tous les investisseurs correspondant au financement non-‐mais aussi du financement monétaire lorentre financement monétaire et non monétaire est brouillée par les agents détenteurs. Le brouillage est donc du aux échanges des titres. Chapitre 2 : Le pouvoir de la finance en action
A-‐ Genèse du pouvoir actionnarial
investisseurs activistes » des années 50 correspond à la genèse du pouvoir actionnarial. Par les voies
-‐Unis.
s 1970, les plans de retraite entreprise mis en place aux Etats-‐Unis subissent la crise. Ces plans servant initialement à la fidélisation
de la protection sociale et à de nombreux licenciements. Les plans à prestations définies au service des indemnités retraite sont alors remplacés par des plans à cotisations définies. La
-‐retraités
transformations des structures du contrôle capitalistique en Europe sont le résultat des
américain fait disparaitre la structure bipolaire du capitalisme pression de la mise aux normes anglo-‐saxonnes mais aussi par le décroisement des participations. A défaut des fonds de pension français ce sont donc les fonds de pension anglo-‐saxons qui font leur apparition. Les salariés sont frappés par ces modifications financières mais aussi les entreprises. Les actionnaires sont en position dominante, les
ajustements. B-‐ Les entreprises sous la pression de la « création de la valeur »
Une tension entre capital industriel et capital financier est constatée. Après les années fordiennes, une baisse du capital industriel laisse place à la hausse importante du capital financier. Les entreprises affich
progressivement en place. Les entreprises exigent une norme de rentabilité. Le premier de
es et relever
le rachat par les entreprises de leurs propres actions etitres en circulation. Ainsi, dans cette même logique, aux Etats-‐
fonds de pensions pèsent sur les stratégies industrielles des entreprises. C-‐ Les indéterminations de la création de la valeur
t difficile de satisfaire cette recherche. Confrontées aux exigences de rentabilité, les entreprises
norme de gouvernance » du domaine de la croyance. La première de ces normes est le downsizing qui correspond à une réduction généralisée des coûts. Par la suite, dans les années 1996, celui-‐ci fut remplacé par son opposé, la création de la valeur est désormais le propre des entreprises. Stephen Roach, maitre à penser du downsizing critique lui-‐même les excès de
pratique des fusions-‐acquisitions semble régner en maitre aboutissant à une sous performance en termes de création de valeur pour les actionn
-‐ci se lancent dans des opérations de plus en plus destructrices. Chapitre 3 : Le salariat exposé à tous les risques Le salariat est considéré comme la
modification de la répartition des revenus et du partage du risque. On constate alors une redéfinition des places au sein de la structure sociale du capitalisme. Pendant les années 1980, la compétitivité est la justification première des toutes les décisions entrepreneuriales entre autres dans le domaine des licenciements et des modérations salariales, elle est désormais remplacée par la valeur. Mais ce concept est mal défini, pour certains il est le
sophistiqués » sont ravaux date de
1980 par Marshall. A-‐ La valeur actionnariale, revenu minimum garanti du capital
une sorte de profit économique généralisé », le terme généralisé provenant du fait que les charges habituelles entrent dans le calcul du profit auquel on ajouté désormais les charges associées à la rémunération des apporteurs de capital. Il y a création de la « valeur révolution conceptuelle néanmoins il convient de lui attribuer celui de révolution sociale et
définition de la valeur comme EVA laisse apparaître la montée du pouvoir actionnarial sur la répartition du revenu et la situation des salariés. Ainsi, le coût des fonds propres évince les
ajoutée. Le risque est donc reporté sur le salariat. B-‐ Quand le capital se défausse du risque
le risque financier. Les salariés sont exposés au risque lié à la volatilité des marchet leurs revenus subissent les fluctuations. Les entreprises se déchargent alors de la
financiarisation » où la liquidité est omniprésente. La recherche de la réversibilité joue sur la flexibilité
titres sur le marché financier. Les salariés portent donc la majeure partie de la contrainte evraient assumer.
Chapitre 4 : Une macroéconomie en déséquilibre De plus, les fonds de pension produisent des effets dans le plan même de la macroéconomie, celle-‐ci se réorganisant autour de la finance de la déréglementée et modifiant considérablement la demande. De cette constatation résulte de multiples enjeux.
A-‐
s vertueux et constitué de nombreux déséquilibres. -‐ -‐richesse contribuent à soutenir la
-‐ -‐revenu convergent pour affecter le revenu disponible des ménages. Les chocs financiers
argne collective se situant entre les deux sphères. Les ménages sont
considérablement modifiée. B-‐ Les banques centrales face à la bulle
qui mérite une attention particulière de la part de la politique économique, celle-‐ci devant
réelle. Auj
valeur des portefeuilles mais aussi le secours des agents menacés. La Banque Centrale e a pu le faire la Réserve Fédérale
problème ». La politique monétaire fait face à de nouveaux dilemmes entre stabilité financière et stabilité nominale. La question de la flexibilité de la Banque Centrale se pose alors afin de déterminer si celle-‐
valorisation financière exigée et valorisation économique possible. C-‐
des comportements financiers au cours des situations de crise. Ainsi, les petits krachs ce de
« petites crises », de tensions débouchant sur une plus « grande crise » synonyme de la fin grand krach » est difficile à
re sont étroitement liées à » sont alors favorables à un krach qui
détruirait la « nouvelle économie » tant critiquée. Un krach majeur emporterait avec lui la foule de petits épargnants participant à la finance. De plus, un effondrement massif des
les convulsions » la politique monétaire étant incapable de saisir le problème. Chapitre 5 : Les fonds de pension comme projet politique et comme utopie sociale
politique économique et sociale actuelle. Parmi ces projets politiques, le rêve de dissoudre
démocratie actionnariale sont omniprésents. A-‐ La fantasmagorie du « socialisme des fonds de pension »
La menace des fonds de pension semble mériter une attention particulière au sein des sociétés actuelles et elle constitue un véritable projet de société. Ce type de projet nourrit
réflexion mène à une réflexion de gauche qui entretient une forme de fascination pour la
tout
finance est
B-‐ « « actionnariat salarié » est un sous produit de ce projet général de restauration du contrôle du travail sur le capital. »p.97. Ainsi, protection particulière de la propriété du capital, font de cet instrument un outil de négociation face aux dirigeants qui bénéficient des avantages maximum. Néanmoins, ce pouvoir est, dans les faits, limités. Les salariés sont en rapport permanent avec la création de
possibilité de relation actionnariale « intègre » avec les salariés apparait. De plus, les actions à destination des salariés sont vulnérables face aux risques financiers de première ampleur.
part, les salariés faisant face à la précarité.
C-‐ La « démocratie des actionnaires », nouvelle utopie sociale
Ainsi, la
Cette démocratie actionnariale est en fait extrêmement censitaire oubliant particulièrement
D-‐ éthique ? La société actionnariale semble utodésirant une accommodation politique la finance patrimoniale : la cogestion sociale de
« investissement éthique ». Ces fonds éthiques sont la réponse ultime à la justification non financière de la finance mais ceux-‐ci sont remise en cause par leur statut de « minimum moral » ou encore « minimum syndical ». Les fonds éthiques peuvent certes, être satisfaisant en termes de rentabilité mais il convient tout de même de
rroger sur la stabilité de la corrélation entre moralité et rentabilité c'est-‐à-‐dire intérêt. Certes, un haut niveau de rémunération et de protection sociale peut être un des leviers de
soit convaincue de ses mérites. La reconnaissance par le marché des comportements « socialement responsables » est la condition première et nécessaire à la rentabilité
ues en matière environnementale ou politique semblent, cependant, constituer une illusion, la moralité ne pouvant être liée à la rentabilité.
E-‐ En revenir à la démocratie économique in de mettre en
place un système politique articulé. En effet, la situation actuelle a un impact sur la société
Ainsi, il semble inutile de récuse la « société de marché une « société actionnariale
sociaux. Le salariat qui est actuellement dans une position défensive doit remettre en place
propriété privée. Elle serait en fait la suggestion de retrouver « une utopie endormie »p.118.