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MUSÉES ET TÉLÉVISION, UNE EXPÉRIENCE DE LA BBC par PAUL JOHNSTONE ANS un récent article,l Allon Schoener, décrivant les expériences réalisées par le D San Francisco Museum of Art en matière de télévision, rappelait les paroles de Theodore L. Low : (( C‘est dans la télévision que les musées devront trouver l’inter- médiaire logique pour assurer la diffusion la plus large des œuvres qu’ils ont à faire connaître. )) En octobre 1952, les services de télévision de la BBC ont inauguré une série d‘émissions qui s’inspirent du même objectif. Depuis I 9j 2, les émissions télévi- sées sont resues dans une région vivent 80 O/o des cinquante millions d‘habitants que compte la Grande-Bretagne; 2.400.000 licences ont été délivrées, ce qui signifie qu’en théorie huit millions de personnes peuvent suivre d’ores et déjà ces émissions. D’autre part, les musées britanniques sont très riches par rapport à la superficie du pays. En dehors des musées célèbres qu’on trouve dans les grandes villes, il existe de nombreux musées locaux sur tout le territoire. Presque toutes les villes de quelque importance en possèdent un, et leurs collections sont abondantes et variées. Le problème consistait à tirer parti de ces deux facteurs. En fin de compte, on a mis au point un programme de rencontres bimensuelles comportant l’identification d‘objets de musée par une équipe d’experts, avec chaque fois, le concours d’un musée différent. Ce programme s’inspirait d’une émission télévisée alors très populaire et consistant en un concours de questions relevant d‘un domaine tout à fait différent. I1 visait aussi à susciter l‘intérêt en faisant appel aux ressources des diverses collections locales. Après des essais effectués avec le concours de deux musées londoniens, ce programme fut inauguré sous la forme qu’il a conservée jusqu’à ce jour pour l’essentiel sous le titre : Animal, zlégéfd o~i minéral ? L’émission s’ouvre par une brève introduction concernant le musée en cause et illustrée de photographies. Les experts sont présentés et le jeu commence. Les objets à identifier sont présentés l’un après l’autre aux téléspectateurs qui sont mis au courant de leur nature. Les experts essaient ensuite de les identifier. S’ils y parviennent, ils marquent un point, sinon c’est le musée, et le match se décide dans un sens ou dans l’autre. Nous avons pu rapidement aboutir à certaines conclusions. Tout d‘abord, il faut que les objets en cause relèvent de la compétence des experts. On a souvent proposé de faire participer à l’émission un représentant du grand public, mais on s’est vite aperip que des réponses ainsi lancées au hasard sont beaucoup moins intéressantes que le raisonnement méthodique du spécialiste qui s’efforce de découvrir ce que le public sait déjà. D’ailleurs, les experts représentent rarement tous la même spécialité et ils se trouvent donc exactement dans la même situation que le profane lorsque certains objets ne sont pas de leur domaine. Pour des raisons d‘ordre technique, le nombre des experts participant à chaque émission est limité à trois. Les grands musées sont donc invités à présenter des objets appartenant à trois catégories au maximum : archéologie, ethnologie et art, par exemple. Mais les musées limités à une discipline et les petits musées peuvent aussi bien ne présenter que des objets d‘une seule catégorie. Le mode de présentation des objets est très important. Pour assurer l’animation si nécessaire en matière de télévision, on place ces derniers sur un socle tournant à vitesse réglable, mû électriquement et commandé à distance (fig. it). Grâce à ce mouvement et à la mobilité de la caméra, ils peuvent être présentés aux téléspecta- teurs sous tous les angles. Pour les objets dont la présentation exige un support (bijoux, appliques, instruments, etc.) un spécialiste du British Museum a construit I un dispositif ajustable en perspex, qui assure une exposition parfaite (fig. 19). Sur un côté du socle tournant est fixée une règle de bois graduée en pouces, ce qui donne une idée de la grandeur relative de l’objet. Lorsque les téléspectateurs se sont rendu I. Voir : MUSEUM, (( La télévision dans les mustes d‘art )), vol. V (~gjz), p. 235. 268 compte de cette grandeur, la règle disparaît du champ de la caméra, pour que l’attention se concentre sur l’objet.

Museums and Television, an Account of a BBC Experiment

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MUSÉES ET TÉLÉVISION,

UNE EXPÉRIENCE DE LA B B C

par PAUL J O H N S T O N E ANS un récent article,l Allon Schoener, décrivant les expériences réalisées par le D San Francisco Museum of Art en matière de télévision, rappelait les paroles de Theodore L. Low : (( C‘est dans la télévision que les musées devront trouver l’inter- médiaire logique pour assurer la diffusion la plus large des œuvres qu’ils ont à faire connaître. ))

En octobre 1952, les services de télévision de la BBC ont inauguré une série d‘émissions qui s’inspirent du même objectif. Depuis I 9 j 2, les émissions télévi- sées sont resues dans une région où vivent 80 O/o des cinquante millions d‘habitants que compte la Grande-Bretagne; 2.400.000 licences ont été délivrées, ce qui signifie qu’en théorie huit millions de personnes peuvent suivre d’ores et déjà ces émissions. D’autre part, les musées britanniques sont très riches par rapport à la superficie du pays. En dehors des musées célèbres qu’on trouve dans les grandes villes, il existe de nombreux musées locaux sur tout le territoire. Presque toutes les villes de quelque importance en possèdent un, et leurs collections sont abondantes et variées. Le problème consistait à tirer parti de ces deux facteurs.

En fin de compte, on a mis au point un programme de rencontres bimensuelles comportant l’identification d‘objets de musée par une équipe d’experts, avec chaque fois, le concours d’un musée différent. Ce programme s’inspirait d’une émission télévisée alors très populaire et consistant en un concours de questions relevant d‘un domaine tout à fait différent. I1 visait aussi à susciter l‘intérêt en faisant appel aux ressources des diverses collections locales.

Après des essais effectués avec le concours de deux musées londoniens, ce programme fut inauguré sous la forme qu’il a conservée jusqu’à ce jour pour l’essentiel sous le titre : Animal, zlégéfd o ~ i minéral ?

L’émission s’ouvre par une brève introduction concernant le musée en cause et illustrée de photographies. Les experts sont présentés et le jeu commence. Les objets à identifier sont présentés l’un après l’autre aux téléspectateurs qui sont mis au courant de leur nature. Les experts essaient ensuite de les identifier. S’ils y parviennent, ils marquent un point, sinon c’est le musée, et le match se décide dans un sens ou dans l’autre.

Nous avons pu rapidement aboutir à certaines conclusions. Tout d‘abord, il faut que les objets en cause relèvent de la compétence des experts. On a souvent proposé de faire participer à l’émission un représentant du grand public, mais on s’est vite aperip que des réponses ainsi lancées au hasard sont beaucoup moins intéressantes que le raisonnement méthodique du spécialiste qui s’efforce de découvrir ce que le public sait déjà. D’ailleurs, les experts représentent rarement tous la même spécialité et ils se trouvent donc exactement dans la même situation que le profane lorsque certains objets ne sont pas de leur domaine.

Pour des raisons d‘ordre technique, le nombre des experts participant à chaque émission est limité à trois. Les grands musées sont donc invités à présenter des objets appartenant à trois catégories au maximum : archéologie, ethnologie et art, par exemple. Mais les musées limités à une discipline et les petits musées peuvent aussi bien ne présenter que des objets d‘une seule catégorie.

Le mode de présentation des objets est très important. Pour assurer l’animation si nécessaire en matière de télévision, on place ces derniers sur un socle tournant à vitesse réglable, mû électriquement et commandé à distance (fig. i t ) . Grâce à ce mouvement et à la mobilité de la caméra, ils peuvent être présentés aux téléspecta- teurs sous tous les angles. Pour les objets dont la présentation exige un support (bijoux, appliques, instruments, etc.) un spécialiste du British Museum a construit

I

un dispositif ajustable en perspex, qui assure une exposition parfaite (fig. 19). Sur un côté du socle tournant est fixée une règle de bois graduée en pouces, ce qui donne une idée de la grandeur relative de l’objet. Lorsque les téléspectateurs se sont rendu

I. Voir : MUSEUM, (( La télévision dans les mustes d‘art )), vol. V (~gjz) , p. 235.

268 compte de cette grandeur, la règle disparaît du champ de la caméra, pour que l’attention se concentre sur l’objet.

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En général, nous choisissons des objets dont le volume facilite le maniement; mais il nous est arrivé aussi de présenter des costumes sur mannequins ou des objets plus grands, tels que des meubles et un ou deux spécimens d‘histoire naturelle (kq. 60). En principe, et grâce aux agrandissements photographiques, on peut présenter même les objets les plus petits; mais, en pratique, des objets qu’on peut voir pendant que les experts les manient donnent les meilleurs résultats. Les agran- dissements photographiques sont cependant toujours utilisés pour montrer des dttails intéressants.

Se fondant sur les observations qu’il a faites en Amérique, Allon SchÔener affirme que la télévision offre <( pour les arts plastiques les mêmes possibilités que la radio pour la musique symphonique D. Je n’irai pas aussi loin que lui : tant que la télévi- sion en couleurs n’aura pas été mise au point, les peintures perdent trop de valeurs au cours de la transmission pour donner des résultats entièrement satisfaisants. Mais cet inconvénient n’existe pas en ce qui concerne les arts appliqués. Nous avons pu constater que les sculptures, la verrerie, les objets en or ou en argent gravé ou repoussé, les figurines en porcelaine ou autres - pour ne citer que ces quelques exemples - sont admirablement reproduits sur l’écran. On peut même dire que, bien kclairés et mis en mouvement, ils gagnent à être télévisés : les téléspectateurs persoivent grâce aux gros plans des détails qui d’habitude échappent à l’œil.

Le choix des objets s’effectue d’un commun accord entre mon assistant et moi- même, d’une part, et le personnel du musée, d’autre part. Leur nombre, polir une émission, est de dix en moyenne, mais nous avons toujburs deux objets en réserve pour le cas oh l’émission se déroulerait plus vite que d’habitude, et deux autres pour les répétitions. Normalement, nous demandons au musée de nous présenter une vingtaine d‘objets, parmi lesquels nous opérons un choix. Celui-ci est dicté par diverses considérations : grandeur des objets (comme indiqué plus haut), intérêt de la forme ou des détails, analogie avec des objets déjà présentés par d’autres musées, possibilité de placer une remarque familière ou humoristique, etc. Du point de vue du programme, l’idéal est que le jeu soit le plus serré possible. I1 serait ennuyeux de voir les experts échouer ou réussir à chaque coup. Dans ces conditions, le musée peut faire figurer parmi les objets présentés une ou deux pièces très connues, et par conséquent faciles à identifier, mais particulièrement belles ou inté- ressantes.

Dans une émission de ce genre, le président de l’émission joue un rôle essentiel, c’est de lui que dépend, dans une large mesure, le succès ou l’échec du programme. I1 doit à la fois connaître parfaitement son métier de présentateur d‘une émission télévisée, savoir se faire l’interprète des experts auprès du public lorsque la discussion devient trop technique, être en mesure d’imposer son autorité aux experts. Ce n’est pas sans mal que nous avons réussi à trower une personne remplissant toutes ces conditions.

Nous n’avons aussi qu’à nous louer de nos experts. Pourtant, les milieux scienti- fiques auxquels ils appartiennent presque tous sont peut-être ceux que la télévision intéresse et influence le moins. Mais nos programmes présentent pour eux un grand avantage. Normalement, les émissions auxquelles ils peuvent être appelés à parti- ciper leur imposent une préparation considérable, des répétitions souvent assez pénibles, et une longue mise ab point technique. Rien de tel dans notre cas. Les experts se rencontrent d’abord pour lier connaissance, au cours d‘un dîner, répètent pendant cinq minutes pour se mettre au courant du déroulement trks simple de l’émission et le programme commence. Les experts sont des gens très occupés et ils apprécient notre constant souci de leur faire perdre le minimum de temps. En outre, la plupart d‘entre eux ont à cœur l’illustration du musée et sont convaincus, tout comme nous, que le programme sert l’intérêt des musées en général. De notre côté,

’ nous avons trouvé en eux des collaborateurs doués de ces qualités personnelles sans lesquelles il n’est pas de bon programme télévisé et de telles qualités ne sont pas si fréquentes à la télévision qu’on puisse se permettre de les passer sous silence.

Les musées ont tgalement répondu avec empressement à notre appel. Après les deux premières émissions, la réponse à notre programme a été suffisante pour lui assurer une longue existence. La seule difficulté a consisté à assurer une répartition géographique équitable pour l’ensemble du pays.

Au début, on craignait un peu pour la sécurité des objets pendant qu’ils étaient

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J 8. BRITISH BROADCASTING CORPORATION, London. Émission : Atiimal, rvgétal ON mitiiral? Seau anglo- saxon en bois et bronze du I I I ~ siecle, pos6 sur un socle tournant, qui est mû electriquement et permet de presenter les objets sous tous les angles aux téli- spectateurs. Une rkgle de bois graduée en pouces donne la grandeur relative de l'objet. J 8. Telecast: A u h a / , I.--egefabk, &fitiei.al? Anglo- Saxon wooden bucket bound in bronze, mrd cen- tury. The electric turn-table makes possible a very detailed view of the object. To one side of the turn- table is a painted wooden inch-scale to give the relative size of the object.

au studio; mais nous avons réussi à dissiper ces inquiétudes. Une voiture spéciale- ment affectée à ce transport prend les objets et les rapporte sous la surveillance constante d'un assistant du musée. Celui-ci est seul chargé au studio de les déballer et de les emballer; au cours de l'émission, la présentation des objets est assurée par deux étudiantes des beaux-arts, qui ont l'habitude de manier des pièces fragiles et précieuses et qui, à la différence du personnel du plateau, ne risquent pas d'être appelées ailleurs à tout moment.

Le conservateur du musée, accompagné le cas échéant d'un assistant choisi par lui, se rend'aussi au studio pour donner au président de l'émission toutes indications utiles concernant le musée et les objets présentés. Cet arrangement présente des avantages pour les deux parties. Le conservateur peut observer directement le fonc- tionnement d'une émission télévisée et nous savons qu'à l'avenir nous pourrons disposer dans cette partie du pays d'un collaborateur au courant des possibilités et des limitations de cette technique.

Ce programme présente pour les musées un avantage évident. La BBC prenant à sa charge les frais de transport et d'assurance des objets et la rémunération de l'assistant sous la surveillance duquel ils sont placés, l'émission ne coûte rien au musée. Si, dans le mois, s'y ajoute une exposition spéciale des objets vus au cours de l'émission, l'effet publicitaire local est considkrable et l'on enregistre le plus souvent un nombre de visiteurs de 20 à 3 0 o/o supérieur à celui de la même période de l'année précédente. Enfin, nombre de musées qui ne comptent que sur quelques milliers de visiteurs par an voient les chefs-d'euvre de leur collection portés à la connaissance de quelque cinq millions de téléspectateurs avec un commentaire des plus éminents experts du pays. I1 est bon de rappeler que parmi ces cinq millions de spectateurs, nombreuses sont les personnes qui ne se rendraient pas au musée en temps habituel.

Financièrement, le programme est non moins satisfaisant pour la BBC. I1 est en effet beaucoup moins coûteux que la plupart des autres émissions télévisées.

Les programmes peuvent être et ont été parfois réalisés depuis le musée même, avec le concours d'un camion de reportage. Ce procédé permet de donner au public une idée plus précise du musée; et la présence de visiteurs accroît encore l'effet publicitaire local de l'émission. I1 n'est pas besoin de décors, de personnel ou d'effets et les difficultés techniques sont minimes. Toutefois l'installation de câbles ou de relais hertziens entraîne des frais supplémentaires considérables. Nous espérons, cependant, pouvoir réaliser encore quelques-unes de ces émissions à l'avenir. Plus tard, lorsqu'un relai permanent permettra à la télévision de franchir la Manche, nous espérons même pouvoir réserver une place à certains des plus célèbres musées du continent dans nos programmes.

Reste à examiner l'attitude du public. Au lendemain de notre première émission, la presse était d'avis que les téléspectateurs ne goûteraient pas ce programme moins récréatif et moins séduisant que ceux auxquels ils étaient habitués. Nous n'en avons pas moins persévéré et amélioré la qualité de la présentation. Les experts ont peu à peu cessé d'être des inconnus pour le public, et celui-ci s'est rendu compte que G les musées et les professeurs )) pouvaient les divertir. Parmi les journalistes qui nous avaient critiqués au début, beaucoup ont maintenant changé d'avis et les recherches concernant les réactions des auditeurs indiquent qu'en neuf mois notre programme n'a cessé d'étendre son audience et sa popularité. I1 en est ainsi parce que nos émis- sions remplissent les conditions essentielles d'un bon programme télévisé : le public est tenu en haleine, la transmission est instantanée, l'intérêt visuel est très poussé,

19. BRITISH BROADCASTING CORPOR.4TION, London. la personnalité des acteurs est Emission : Atiiizal, dgital ou mitiiral? Les experts Ctudient un carreau de ciramique du XI);e sikcle, mont6 sur un dispositif ajustable en perspex. ~ 9 . Telecast: Aiiimal, I/-egefabh, Afitwal? The experts studv a xIsth-century earthenware tile, mounted on an adaptable Perspex stand.

Nous ne prétendons nullement avoir épuisé toutes les possibilités qui s'offrent dans ce domaine; ni même avoir réalisé l'idéal en ce qui concerne ce type particulier d'émission. Mais au moins nous espérons avoir fait une expérience valable et donné l'exemple pratique de ce que pourrait être, pour leur mutuel avantage, la coopéra- tion des musées et de la télévision.

(Traduit de Panglais.)

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MUSEUMS A N D TELEVISION, A N ACCOUNT OF A B B C EXPERIMENT

N a recent article,l Allon Schoener, describing the San Francisco Museum of I Art’s experiment in television, quoted Theodore L. Low as saying: “It is to television that museums must turn as the logical medium for the dissemination of their material on a grand scale.”

In October 1952 the BBC Television Service started a series of programmes which have some relevance to this theory. Since 1952 the BBC‘s Television Service has been available for an area covering 8 0 per cent of the 5 o million inhabitants of Great Britain; in fact, with some 2,400,000 television licences issued, there is already a potential audience of eight million for any one programme. Great Britain is extremely rich in museum material, though much of it is concentrated within a comparatively small geographical area. Apart from the widely known museums in the large cities, there are many local ones scattered throughout the country. Almost every considerable town has one and the material available is abundant and varied. The problem was: Could these two factors be combined to their mutual advan- tage?

Eventually a scheme was put forward for a programme televising a challenge match between a team of experts and a different museum each fortnight. The match was based on the identification of various objects from the museum’s collection. This scheme took into consideration the fact that the most popular television programme at that time was a quiz of somewhat similar form, though of course entirely different content. Such a programme would also draw on local material and arouse local interest.

After an experimental session in which two London museums co-operated, the programme went on the air in the form which, in essentials, it has retained since and with the title: A91it~al: Vegetable, rlJiízeml?

The programme begins with a short introduction to the challenging museum, illustrated by photographs. Then the experts are introduced and the match begins. The objects are first shown one at a time to viewers, who are told what they are, and then the experts identify them or not, with the score being given after each

Very early on we established certain canclusions. One was that the experts’ field ~ object, until in the closing minutes the match is decided one way or the other.

by P a u ~ JOHNSTONE

of knowledge had to be related to the objects shown. It was frequently suggested that a member of the general public should be included in the panel, but it quickly became clear that wild guessing was not as entertaining to watch as the gradual

60. BKITISH BROADCASTING CORPORATION, London. É~~~~~~~ : Airlimul, fflj,il~,.alz Les experts &tudient le crine d u n rhinocbros laineux, vieux de

approach of a trained mind to knowledge already held by the audience, further, the experts rarely all come from the same field of study, and are therefore in the same sort of position as a member of the public when the object falls outside their parti- cular scope.

For technical reasons the panel is limited to three persons. The larger museums are therefore asked to limit their choice of objects to three departments, say archae- ology, ethnology, and art, though there is no reason why a more specialized or smaller museum should not choose objects of one type only.

Displaying the objects is an important part of the programme. To give the movement which is such an advantage in television, a remotely controlled variable speed electric turn-table is used (At. ~8 , ) . In conjunction with camera movement this makes possible a very detailed view of the object. For the display of objects that will not stand on their own, such as jewellery, hanging ornaments, or instru- ments, an expert from the British Museum constructed an adaptable perspex stand which shows such objects to the maximum advantage (jg. ~ 9 ) . To one sjde of the turn-table is a wooden scale painted in inches to give the relative size of the object. After viewers have taken in its size, the scale is cut out by camera movement so that attention can be concentrated on the object.

Normally we limit objects in size to those that can be handled, but costumes worn by models and larger pieces, such as furniture and one or two natural history

37.000 ans.

&J. Telecast: A/zirtlal, b-cgefuhle, Mimzf? The

~ ~ ~ ~ ~ r ~ ~ d y 3S>000-sear-01d OfTa wOO’lY

sra.. ~ ~ u s a u h c . M ~ ~ ~ ~ ~ ’ ~ Experiment in ‘relevision,”Vol. V (19521, p. 235 .

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objects have been used (fis. La). Theoretically, by using photographic enlarge- ments, there is no limit to the smallness of objects, but in practice we found a more satisfactory result came from objects that could be seen while being handled by the experts. Photographic enlargements are, however, always included when inter- esting detail is to be shown.

Speaking from his experience in America, Allon Schoener maintained that tele- vision offers: “The same opportunities for art that radio offered to symphonic music”. I would disagree to the extent that, until the advent of colour television, painting loses too much in transmission for altogether satisfactory results. The same is not, however, true in the case of applied arts. We have found that sculpture, glass, engraved and repousse silver and gold ware, porcelain and other figurines, to name only a few categories, come over magnificently on the screen. When well lit and given movement, they might almost be said to gain from transmission, when attention is more sharply focused on them in close-up than in most normal circum- stances.

Choosing the objects is a joint operation between my assistant andmyself and the museum staff. Ten is the average number used in any one programme. In addition we like to have two in hand, in case the expert gets through them more quickly than usual, and two for rehearsal. Our normal practice is to ask the museum to choose some twenty objects from which we make the final selection, bearing in mind the question of size as previously mentioned, visual interest in the way of shape or detail, what may have appeared before from a similar type of museum, and the occasional domestic or humorous touch. From the programme point of view, the ideal is for every contest to be as close as possible. It would be as dull if the experts were completely beaten every time as if they were never defeated. This has the advantage from the museum’s point of view of making possible the inclusion of one or two special show pieces that may be well known and unlikely to defeat the experts but are of great intrinsic beauty or interest. In such a programme much depends on the chairman, who is largely responsible

for its smooth running. He must at once understand the complexities of television presentation, interpret the experts to the viewing public should they become too technical, and gain the respect of the experts for his authority. It was not without a considerable search that we found anyone with such a combination of qualities.

We have been fortunate, too, in our experts. The academic circles from which, for the most part, they come are the section of the community least interested in and affected by television. But we can offer them one great advantage. Normally - the type of television programme in which such experts might appear involves a good deal of preparatory work, rehearsal in somewhat tiring circumstances, and considerable concentration on the technical aspects of television presentation. None of this applies to our programme. The experts meet for dinner beforehand to make each other’s acquaintance, they have five minutes rehearsal to learn the very simple routine of the programme, and they go on the air. The experts are busy people and they appreciate this minimum interference with their time. Furthermore the majority have the interests of museums at heart, and they believe,as we do, that this programme is helping those interests. On our side we have found a fresh supply of individuals able to supply that personal element so essential to good television. Television personality is not so easy to find that such a rich source can be happily ignored.

The museums have been equally co-operative. After the first two programmes we have had a sufficient flow of challenges to keep us going for a very long time. The only problem has been to keep a fair geographical distribution throughout the country.

There was some fear at first about the safety of the objects while in the studio, but this we have managed to allay. The objects are collected and returned by special car, accompanied by an attendant from the museum. They are unpacked and packed in the studio, at our request, by the museum attendant alone and they are displayed during the programme by two women art students who are accustomed to handling delicate and valuable objects and are not liable to be distracted by other calls, as stage-hands might be.

The curator of the challenging museum and such assistant as he may decide also

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come, so that the chairman can be fully briefed about the museum and the objects. This benefits both sides. The curator receives an inside view of television at work, while in the future we can call on someone in that neighbourhood aware of its technicalities and limitations.

The immediate benefit to the museum is clear. As the BBC transports and insures the objects and pays the attendant, the programme costs the museum nothing. Aided by a special display afterwards of the objects that have appeared on the programme, the local publicity is considerable, and in most cases attendance in the month following has increased from 20 per cent to 3 0 per cent over a comparable period in the previous year. Finally, museums whose annual attendance may in quite a number of cases be reckoned in thousands find the show pieces of their collection being made available to an audience of some five million, combined with a brief lecture on them by some of the best known experts. It is also worth remembering that many of these five million would never go near a museum in the normal course of events.

The cost is equally satisfactory from the BBC point of view, being considerably less than that of the majority of programmes.

The programme can and has on occasion been done from the actual challenging museum by means of an outside broadcast unit. This enables a better idea of the challenging museum to be given, and with an audience present increases local publicity. As no special scenery, staff, or effects are required, the technical diffi- culties are slight. The trouble here is the heavy additional cost for lines or microwave links. However we hope to include a few in future schedules; and perhaps in time, when the cross-Channel television link is permanent, we may even be able to add some of the famous museums of Europe to the series.

There remains the viewing public. The press appeared confident after the first programme that they would not enjoy anything so devoid of the usual trappings of entertainment and glamour. However, we persevered, and as we improved the technique of presentation, and the personalities on the programme became known, viewers began to realize that there was something entertaining in “museums and professors”. A good proportion of our original press critics have now recanted and Audience Research shows that the programme, in the nine months of its existence, has gained steadily in audience size and popularity, a tribute to the presence of those essentials of good television, suspense and immediacy, visual interest, and personality.

Far from believing that this represents an ultimate achievement, we do not even think we have yet reached the ideal in this particular form. But at least we hope it has been a valuable experiment and a practical example of the benefit museums and television can be to each other.

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