Naissance de La Living Camera, R. Leacock

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  • 5/15/2018 Naissance de La Living Camera, R. Leacock

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    Distribution limitee PARIS, le 30 juin 1965Original fran~a1s

    ORGAN ISAT ION DES NATIONS UN IE SPOUR L'EDUCATION#A . SCIENCE ET IA CULTURE

    NAISSANC E D E IA "j-J:v"IN G C AMERAIIpar Richard Leacock

    et

    BIBLIOGRAPHIEANALYTIQUEU"ClNEMA.VERtTE"par Pierre Cottrell

    Le present rapport, red ige a--la der-..a...~e de .1'iJnesco. est unecontributio!l at:X trava1.:..1{_e la Table ronde de_Moscou (13-15juil1p.t. 1965) organisee pa,r-l 'Unesco# -la Commission nationalesovietique POtU' 1 'Unesco ct le .IVe Festival international dufilm de Moscou. .. - . . .

    Les opinions expr1mees dans le p.~sent rapportet les reconmandations qui Y ' SOJ.l.t formuleesn t ehgagent .que leurs auteurs

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    - 2 ...NAISSANCEE IA "LIVINGCAMERA"

    p~ Richard LeacockListe des films :

    e

    1954 - TOBYBERNSTEIN IN ISRAEL1959 - OPENINGN MOSCOWPeIU,ebaker ~,d Al Maysles)1959 - BULLFIGHTPremier film pour Drew-Time, Inc.)1960 - BALLOON1960 - PRIMARY1960 - ONTHE POlE (ou EDD IE SACH S)1960 - YANKEENO. 1960 - CHILDREN W ERE WATClUNG1961 ... X - P I L O T - X - I S )1961 - A DVEN TURES ON T 8E N EW FRON TIE R(version abl"sgee : JF K IN TH E W lU TE HOUSE)1961 - KENYA (2 parties) AFRICA ONE..AFRICA!W O1961 - DAVID1961 - PETEYAND J OH NNY1961 - EDDIE(autre version de ONT H E P O L E )1961- MO ONEY vs. FOWLE1962 - BI. .ACKIE.1962 - SU~ STARR1962 ...ROADO BUTTON BAY1962 - PAULC R U M P (ou T H E C HA I r . )1962 "I' AKA liliA N1962 - JANE1962 - NEHRU1963 - CHI::>IS1964 - QUINT CITY USA

    furent montz-es a La television: PRIMARY,EDDIEBACH[) .. YANKEEO , AFRICAONEand AFRICA '1.'W Os THE CHILDREN ARE W ATCHINGeProjet : mett.re en scene JE.'\IDJED'ARC, d' apres le tex"t,e du proces sous formelid' opera-film II

    M~premlere formation cinematographique est celle d'un optrateur de prisesde vues sur ce que jIappellerai des films "contre1es". Des :fHms "dlriges" quietaient une recreation de l'idee d'un reallsateur sur une situation donnea.Ces recreations m'ennuient de plus en plus. M@mei elies arrivent a sur-pr endr-e, el1.::s ne sont que Le prodult de l'imagination d'un real1sateur. Elles

    n 'ont r-Len a . voir avec ce qui se passe reellement.Or, i1 mtest ar'rive de faire des films sur des s1tuations que je ne cO~ltra~Laf.s absol\.li',ent pas, et dtY trou,ver des ehoses dont je pense qu' eiles sontextraordin;:l.iY'cmant interessa.ntes. Non pas qu'eIIes soient astucieuses, oueh~gantes. Elies aont, 'y1~S!,.

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    - 3 -Les films traditionnels nous presenta1ent des schemas, et le spectateurdevait essayer de savoirce qui peut bien se'passer. Ce que nous nous sommesengages a faire, ctest de revenir a un pur regard sur ce qui se passe.1e dernier film traditionnel sur leque1 j'ai eul'occasion de travai11erc'est. " B a b Y Do11f1'de Elia Kazan. J'avais duplaisir a travailler avec cethonmeIlK:I'veilleux, qui cherche toujours a avoir un point de vue critique surceq-I1'1l fait. tJI.a1s,au fond, jen'etaisqufun ingenieur de 1'eclairage. 11y

    a de tres riombr-euxineastes' qui .'orrt 1t impression que 1e but du realisateurdoit etre la recherche d'un contro~e complet de larea1ite. Mais alors laconception de ce qui arrive deva~t 1a camera est I1mitee a 1a conception durealisateur. Je.crois qu'.iIs ne font_qu'lmposer une limite a . La: vie. .Le probleme du journalisme fUme a pris de 1'importance pour moi il y adeja longtemps. J' ai. eu~, chance de travai11er .avec'Flaherty .. Je 1e cons1derecommamonmattre. Je lui dais beaucoup. Alors que nous travaillions sur"LouisIana Story", je me suis aper-cuque,.lorsque nousemploylons de petites .'cameras,nous aviona una mobilite except1onnelle, nouspouvions!.aire tout ceque nous voulians, et nous obtenions un merveilleux'~ens d u cinema.Mais des que nous devions filmer du dialogue, en son synchrone, toute 1anature d\:.fllm etai t modifiee. C:etai t oonme.s.i -Le f'i1m.: "eta!t .at'rete. NO\.lSavions de tres Lour-dsenregistreT~S a disquee.. at La camera.deve:nait une especede monstre quipesai.tcent kilos. Fla..'1ertypreferaitcela a la postsynchronisatlonqui ne don..e qutune fausse .spor.tan

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    - 4 -ans zeulement que nous avons pu mettrc au point une camera silenciause~ tout afait portable, avec du son separe, et egalement portable.

    Nous aommes des observateurs. O n ne peut pa s avoir de metteur en scenepour cette sorte de films. Nous devons aussi monter Ie film tel que l'evenements'est produit. Je dois decider: je veux regarder ceci, et non cela. On ne peutpas rester les bras ballants a se demander: "Qu'est-ce Que le metteur en scenevoudr-af.t que je fasse ?". On doit decider par soi-m~me .. et on ne peut rienchanger apres coup. II n'y a pas de deuxieme prise.Je me considere comme un s~ciologue. Ma p ropre vision du mon de dev ientmoins importanteque l'inter~t propre au sujet lui-m~e. Ce qui compte c'estl ' i nt er et .. o u Le manque d t inter~t q~J'ffre mon approche du sujet., 11 n ' e st paspossible demontrer la totalite du suJet. On est seul a savoir vraiment ce quis'est pa.sse. Pas question de passer tout le materiel filme a un monteur : ilarrive tres souventque Ie moment important d'une scene ne soit qu'un tout petitfragment perdu dans la masse enorme de film. Le monteur sera impressionne parla masse .. et, a coup sar ..ratera ce petit fragment. 11 faut monter soi-mame.Ce genre d e film est tres loin d e la mise en s oe ne t ra d it io nn el le !En 1954, j'ai fait-un film dont J'etais tras content; mon premier filmpour la television. c'etait TOBY~ film de reportage sur un evenement reel : lavie d'un theatre de toile americainqui se deplace d'une petite ville du mlddle-west a l'au-t.re.Presque personne ne sty interessait .. et on m'avait dit : "Allez-y,faites 0e q!13 vous voulez". Je m'y suis mis ce tout mon ooeur. J'ai essaye d'en-registrer ce qui se passait : comment reagit ce petit groupe theatral. et commentreagissent les spectateurs. -Nous etions une equ:i.pede quatre personnes, avec de l' equipement tradition-n el . .U n e Mit.::hallet un enorme magnebophone 35 mm. Comme ce qui se passai t serepetai t cbaque soir, nous arri vions a prendre un petit morceau chaque soir. _Puis-nous deplacions lelendema1n tout cet equipement tras lourd, pour avoir

    quelque chose de plus. De cette maniere .. J'obtins plus ou moins le resultatdesire.Je mis tous mes espoirs dans le film. J I avais fa! tle montage moi-m&J e. Lefilm arri _va a la television. C test une expth'ience horrible. Vous travaillez,

    VOllS arrivez a avoirune petite mervei1le, du moins quelque chose que vous tenezpour une petite mervei1le. et puis ga part pour Le petit ecran. Et trente minutesa .p res , c Iest fini. Veus r-encorrtr-ez voa arnis, et vous leur demandez : "Eh bien,vous l'avez vu ? " , et ils ont 1'air embarrasse; et i1s vous repondent :" C' e ta i t ce d.tmanche-ci? Oh, quel donmage, on prenai t 1 t apari tif, on croya! tc ;ue c t etaj.t dimanche prochain... Ou dfmanche dernier, etc. IIEmc tionnellement, 1a televisio n, pour le realisateur, c'est une catastrophetotale. Personne de vos amis n ' a vu le film. ~a m' a pris au moins deux ans pouraccepter ce fait : peut-~tre six ou dix millions de gens ont vu v otre t ravail,et ce sorrt les gens dont on s ' y attend le moins qui en parleront u . 1 1 . all plus t.ard.Bob Drew me telephona quelques semaines apres 1e passaee de TOBY . 11 avaitune formation de journaliste photographique. a Life Magazine. Cela exige que

    VOllS soyez constamrnent present avec votre appareil de_photo a l'endroit et aumoment exacts ou se produi.t l'evenement. 11 en etait venu a con oevoir l'ideed'un Journalisme cinematographique avec prise de son simultanee. Life lui avaitCS/0665.19 - CUA/23 (WS)

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    - 5 -accorde un conge d'un an p o u r etudier a Harvard, avec l'aide d'une bourse, ceprobleme :' commentLe Journalisine et. La t~levi$ion pouvaient ..lls se recond.lier ?Apres avoir passe ~~ an a faire des recherches et a se gratter la tate, 11 avaitvu Ie film pa r hasard, .entra en '90p.tact ~vec mof.. virit a New'York. .

    C'est une chose merveiIIeuse que de rencontrer queIqu'un dont vous n'avezjam.."l.isntendu par-Ler .. e1;.qui a tout compris dans votre film. BobDrewavaitplus que compris, 11 aVait tire les consequences de montravail.Ctest alors que Time Inc., proprietaire de Life Magazine, a bien voulunous permettre de faire construire un equi.pffilentspecial, de Le mettre au point,et de Le metrcr -e au service de ce que nous voul.rcns faj.re. Ils voulaient bienavancer 1t argent, etceci sans nons imposer aucune consigneeDrew, au moi-rn&te,.au quelqu'un de notre grOUpe, avait une idee, et nousy travaillions ensemble. Prew etait z-esponsabf,een dernier ressort, mais neprenai t Ja.me.isaucune decis.ion defini tj~ve .eens me demandermonaccord. Parfois,11 arri vai t que nous croyions tenir un sujet., pour s' apercevoirau bout dequelques JOurs que rien ne va se prcduire. Nous changions de sujet. Nous nousefforcions d'aller au-devarrt de l' e:"enement~Dans ce genre de groupe, 11 ne peut y aVoir d~ repartition. du travail entreproducteur, scenariste,et metteur en scene commedans le cinema normal. Onne

    demande pas aux gens d'agir, 'on ~eleur'ditpas ce q"ll'ils doivent faire, on neleur pose pas dequestions. Ains;i, au !JIOtriehtu tournage.,t.outes les declsi.:msdolvent-ell.es @t:-einsta.."1tanees. Per-sonna nepeut vous dire quelie chose filmer.VallS pouvezl certesl avoir une discussion prealable pour preciseI' ce quiIcroyez-vous. se p~oduira. Mais une fois que l'action s'engag~, vous ne formezplus qu'uneseule equ::!.pe:.l'un s'occupe d1:-1on, l'autre des lmages. Vells VOUSfaites des sign?..lJX, a . titrf. ..ind1catif. L'oeil colie a la camer-a, vous @tes commeun cheval avec des oe11leres. Vous vous concerrtr-ezsur un point, au risqued'ignorer que qual.que chose d t autre est en train de seproduire. Cf es'tcpourquoiil est tres iinportant que monpattenaire pui;::se me signaler ce quel.que chosea' autre. Nonpour. me dire de la filmer I rr.ais pour - que Je JUge inatantanement deson importance.Ne,ms voUdrions supprimer les metteurs e n scene s . les equipes techniques.habituelles. les eclairages, et tout ce qui risque d'obliterer la rea!ite quenous voulons filmer

    . ToUta fait au deht\t de r n a collaboration avec Robert Drew, nous avons faitun filnl sur Leonard Bernabefn .en IsrafiU. avec de l' equipement normal. CIeta:L t.impossIble. Vous partez tournaI' un documenuafr-ea un endroit donne, avec lesmell1eures intentions du monde, voua allez "cud.1ll);' 1revenement". Vous deballezvos proJeoteurs, vas trepieds, vas c~bles . et vous dites anx gens de restercalmes. Commentvoutez-vous qu' ils restent calmes, une fois que vousavezInstalle cette magnifique chambre de tortures !

    Le f'i.1m n' et.ait pas si mal que va, considere que... Mals pour-quodconsi-derer quev , , ? Pourquoi faire des excuses? La SO n eta!t at:;."oce,notre rayC"_,nd'action limite~ nous manqufons "La chose a prendre" continuellement .. C!esta' l .or-s que lIar fait le voeu de. developp~r de l' equ.1pernentqui nous permette defiirl1er avec une mobili te infinie quelque chose dIa11ssi difficile qutun orchestreC S / 0 6 6 5 . 1 9 - c U A / 2 3 ( w S )

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    -6 -symphonique, aYec son chef d'orchestre et les musiciens. D'obtenir un son parfaIet une bonne image. Sans trucs, sans entourloupette .. sans arrangement!

    Drew r~~slt a trouver de petites som~es, peu a peu, et erriva a nous con-vaincre. Nous ftmes alors plusieurs films avortes. Tout all.a1t de travers,l'equ1pement n'etait pas au point, et pourtant .. tant bien que mal ..nous nousso mmes a rr ang es P O u r faire des films raisonnablement honnetes. L'idee etaitbonne 4 C'etait une idee valable que d'essayer de filmer sans diriger, d'etreaussi peu visibles que possible, de raJoindre une situation ou quelque chose dedynamique et d Iexcitant arri va! t. Nous fUmes capables d' obtenir au moins desfragments de ce que nous recherchions, et d'en faire des films.Notre premier succes reel fut P R I M A R Y . Ce film fut tourne en 1 9 5 9 , avecAlbert rtUZY 31es, D.A. Pennebaker, et Terry- Filgate. La camera employee etaitune Aur ic on p er fec tio nnee, Le magnetophone tID Nagr'a, synchronise grce aus ys tem a Acc utr on. Le suJet en etait la bata1l1e aux elections primaires entrele senateur JsF. Kennedy et le senateur H Uillphrey, dans l'Etat de Wisconsin.Robert Drew avait eu l'idee du film. Nous sommes alles a Detroit rencontrerle senateur Kennedy qui venai t tout Juste d' entamer sa campagne electorale.Nous l'avons suivi dans son avion, et le Jour suivant, nous avons passe uneheure avec lui dans son salon, essayant de le persuader de se preter a cet~e

    technique nouvelle et de nous permettre d'aller part out avec lui au cours de sacampagneelectoraIe. Nous nous ftmes persuasifs. J'essayai de 1e convaincre denotre honnecet.e. Ilresta songeur un bon moment, et nous repondit : "Draccord".J 'ai ete extremement impressionne par le fait qu'il ne demanda consei1 a per-sonne , 11 reflechi t plusieurs minutes, et nous dit que si nous n' e ntendions. plusparler de rien, d t ici le tournage, nous pouvions considerer l' affaire commeconclua.May-sles etai t charge de sui v re Kennedy, moi Humphrey. Pour la premierefois, nous arrivions a entrer et a sortir des batiments, a monter et a descendred es m ar ches , a filmer dans des taxis, et d Iobtenir partout un son synchrone. Unefois, j'ai filme le senateur Humphrey dans sa voiture : il n'y ava!t pas de

    place pour que quelqu'un d'autre assure la prise de son. J'ai fixe le microderriere son siege, et je me suis servi d'une minuscule camera 16 d'amateur.Je ne pense pas que ce jour la M. Humphrey m'ait r-econnu, 11 a dil croire quej' etais un ami de son entourage gouvernemental !La m er ne c ho se 5est prowi teav ec K en ner ly a . la fin, dans le bur-eau, Pour reduire notre presence a n ear rc , j erestai seul avec lui, sans lumieres, sans cables, sans trepied. Rien. Je suissar qulil avai t completement oublie rna presence. Le microphone eta! t cache danscendrier. J ' avais r'emar-que q u' il Sf as sey ai t t ouj our s a la merne pl.ace, D eux microslui offraierit une double perspective sonore. Un petit magnetophone etait placesur la table, relie au micro du cendr-Ler , et, a La camera etait fixe un secondsysterne aonor-e, egalement tres legeI'. A - cette epoque, nous etions cependantobliges d'utiliser un fil pour reiler la camera au systeme sonore, ce qui posaitde terribles problemes quand vous deviez travailler au milieu d'une foule, parmides gens qlu. bougent de taus cates.

    Notre ideal, notre r@ve, etaH. d' avoir x cameras, peu importe le nombre .. etautant de systemes sonores, sans fil pour les relier, et Ie tout parfaitementsynehr-one, Il y a plusieurs moyens de parven:f.ra la synchronisation. Voiei notremethode: on a invent~ en Amerique, une nouvelle montre d'une extr@me precision.11 s'agit d'une montre electronique. Tr.ut ce dont vous avez besoin pour obtenirla synchronisation, c 'est d 1une bonne morrtr-e, Le Jour au jI ai vu cette montre,j'ai su que nous avions trouve la solution. Maisil y a beaucoup-d' autresc s / 0 6 6 5 . 1 9 - C U A / 2 3 ( W S )

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    -7..solutions. Au lieu de faire tic-tac, el1e ernet un bourdonnement continuo On i'incpore, dans chaque systeme sonore et dans cnaquecamera, et on peut ainsi contralerexactement La vi tesse de 1 t enr-egistrement du son et celle des camer-aa , NO".lS avonspu, ainsi.arrlver a. une liberte totale.

    Nous fQmesparmi les premiers a. utiliser le grand ar~~laire en Amerique. Il~ouvre un champimmense, ce qui a'permisa. Albert Maysles de marcher derriereKennedyen tenant sa camera au-des sus de sa ~.te.C' etai t un spectacle prodigieu.xKennedy fendait la foule, suivl de l'objectif au-des sus des t@tes. Ils se sontfrayes un passage a travers 165 centaines de personnes qui peuplaient cette~alle, epaule oorrtne epaUle. Kennedy ava.nce ; des jeunes filles, des Jeunesgensde toutes sortes s'accrochent a ses basques et poussent des cris d'extase. Et lacamera Itaccompagne. grimpe l'escalier . tourne'vers la gauche. s1avance sur lascene.jusqu Iau podfum, Comme

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    - 8 -Nous pouvons travailler sur des situations intensesl mais nous avons degrandes difflcultes avec des situations moins crucla1es. Quand nous serons plussUrs de nous, et que notre equlpement aura fait des progres, nous serons capablede trava.iller sur des situations beaucoupmoins intenses. Je crois fermementquechaque aspect de la. vle contlent un drame qui lui est pr-opr-e,Lea evenements qui nous interessent ont toujours en eux..m~mesune certaineprogression naturelle, une certaine s~ructllre. Ce qu'11 y a d'etrange, c'est

    qu'en les filn:ant .. nous voyons quIll y a deux aventures. Il y a. une sorted'exploration : vous allez filmer .. et tous vos actes sont definitifs. O n nepeut pas revenir en arriere, dire "Encore une foia, s ' i1 vous platt". Si vousavez rate lTelltree de quelqu'un, eh bien .. clest rate. Vous faites vos propresjugements.. et chaque jugement est definitif. Ensuite .. on fait commesl l'onsavait parfa1tement ce qu1 srest passe .. et 11 ne sragit plus que de mettre Ietout ensemble comme

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    .. 9 - notre liberte. Je,crois que des lors que vous prenez-la responsabilite de "fourndu drama" vous @tes perdus. 11 vous faut dramatiser,' tOutdoit devenir du d r a .meJe crois que nous devens essayez de vendre aun niveau tres modeste, par nous-m~mes.Nousne pouvons pas traiter avec les grosses chatnes de television ameri

    camea, Nous devo~ concentrer notre effort sur'la ~t~levisiop mondiale : les pparlant ang1ais d abord; puis les autres. 11 nous faut construire notre proprereseau d e distribution. DeJa.la chame educat:1.veallemande s Jest engagee a.montl'er tout ce que nous ferQns, at a . nOU$aider Oans.la mesur-e du possible .Les Canadiens ont .offert de .pa,rtic:l,per .par .dea avaneee, sur certains projets ..-

    En ne v~ndant que 1es droits individue+s de passage a. la television. nous-arrlverons a rester proprietaires de nos films, que nous presenterons dans 1essalles en version reduite. Nous pensons que.la vale1..l!'cominerc1.alede nos filmsaugmentera avec les annees, a . mesure que notre public se developpera.Personne ne sait ce qui sepasse A 1'autre b9ut,. sur.le petit ecran detelevision. Nous supposons que le passage dIUn film a. la television est equiva-lent a . sa proJection en salle. Cela n'est pas stlr. Personne ue regardeun filiAa la tel.evision commeen projection. Quand je suis chez moi le soil' et que Jeregarde 1:a tele. Je ne Juge pas. Je suis encha\':rtesl_ c'est 'tout justa :Intereasan

    Je tombe .de surprise si Qal' est vraiment.' - o n demande tres peu'a latelevision.. . : ..' . . .,Noussemmes . 1a recherche d'un nouveau publiC,' de lam&1e maniere que-lesecrivains du XIXesleele. Je suis persuade que ce publlc arlste, beaucoup plusimportant qu' on ne Le croi t.Ce public- 18. ne regarde pas la television aujour--d'hld~ ilna va pas au cinema. 11 est prepare a s'interesl?er serieUSE'lllentaugenre de film que je lu1,offre. En mSmeemps que-ce publiaviendra Vel'S nous , lforme de ce que nous faisons changer-a, Pourreusslr, nous devons ~tre abs.olumenhor.n~tes.Les possib11ites d'application de nos reche~ahesdans 1e grand film r o m a -nesque sont immenses. 11 sera enf'in possible~ comme1e voulait Jean Ren,,1r, de.

    salsir un m~e perzonnage sous taus ses angles~ dm1S sa conttnulte dramatique.Je veux etablir une distinction entre ce que J' a'ppe1lerai "le theitre", ce quiinclut presque tous les films tournes sous corrtr8ie, et nos f1:lms1 qui son~,uneperception de la real! te en train de se produire. Quandun 'film se pretend "reelje me fache. .Pour Le moment. nous trava!llons dans une Il";irgetresetroit.e' du Cinema. None pretendcns pas non plus que noua tenons 1a seule rnamere de faire, mais jepense que les techr.1ques que nous avons developpees, les de'coUvertes que nousavons dQfaire pour nous pernettre de vivre dans la discipline que nous av~onsCholsis .. transportees dans d'autr.es domainesdu Cinema. r~vo~utionner~nt toutel'industrie. Faire des films deviendra si facile, et si simple techniquement.que cela ne sera plus qufune question de creativite et de talent.

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    - 10 -BIBLIOGRAPHIENALYTIgpEDUCINEMA-VERITE

    par Pierre Cottrell1. GRANDE-BRETAGNELe Free Cinema".

    Ce mouvement. ne pendant les annees S O . est une reaction contre l'apathiedu cinema anglnis. Il s'e~t organise grace aux deux revues auxquelles collabo-raient ses auteurs: SEQUENCET SIGHTAND SOUND.Son existence fut effectiveIe jour aU les nouveaux auteurs anglais decouvrirent qulils avaient une attitudeccnmane , enoncee en 1956 par Lindsay Anderson (presentation des programmes duNational Film Theater) : "Une croyance a . la liberte. a . 1importance des individuset a . la'signification du quotidien".

    Les auteurs les plus lmportants. taus passes au long metrage sont L:1.n.dsayAnderson. Karel Reisz. Tony Richardson et Lorenza Mazetti.LINDSAYANDmsON:

    CAHIERSDU CmEMA..nO 89 (nov.' 58). "Cette. Angleterre " - Louis MarcorellesFILMSANDFILMING,vol. 9. n 5 (fev.'63)"Sport, Life and Art" - Lindsay Anderson

    ParisLondres

    KAREL P.EISZ :FRA...l.1CEBSERVATEUR 578 (Juin 1961)"Po:..~tra1 dtun revol tet! - Louis MarcorellesCAHIER3 DU CINI!MA n 122 (aoilt 1962)"Les pi-em1ers pas" - Andre S. LabarthePOSITIF' n 43 (Jan. '62)"Le t lugubre' 'oinema angle.is" .. Jea."l~Pati1Torok

    Paris

    Paris

    TONY RICHARDSON:FRANCEOBS3RVATEUR 544 (ocb," 60) - Louis MarcorollesPOSITIF. n 37 (Jan. '61)"Le monde des nons" - Jean-Paul TOl"ok

    LES LETl'RESFRANCAISES.n 963 (111a.rs'63)''Vel's un cinema neo-elisabethain" - Georges Sadoul Paris

    LORENZA MAZETTI :CAHIERSDUCINEMAn" 107 (mai '60)"Une oertaine solitudell - Louis ll'farcorelies.Articles ge~eraux :Cine Cuba.nonO 4"EI ft>ee cinema y La obJecti vidad". Thomas Gutierrez AleaCahiers du cinema n 105 (mars 60)"Londres 1960" - Louis MarcorellesCinema 61 n 54 (mars 61) .ItL'Angleterre sans cliches" - Louis MarcorellesLes textes d2 Louis Marcorelles sont essentiels a . la comprehension profondede ce nouveau cinema. II replace Le "Free Cinema" dans son contexte politique

    CubaParisParis

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    et litteraire. fait apparattre sen originalite par rapport aux autres"cinemas-verite". Ce texte porte. surt..out surle film de Reisz "Saturdq Night andSUnday morning". .

    Si~~t and Sound vol. 31. 'n 3"The short film situat'.on" -' Derek .HillLes problemes esthetiques et economiques du Free .Cinemadansl'industrie anglaise de 1.apr.es...guerre.Positlf n" 49 (dec. '62) n~'specialCinetnA-verite" .

    "Qu t est-ce que le Free Cinema ?" - Jean-Paul Tor~kAr1;Sel1t n" 2 (avril-juin 63) n " : ' special: I.e ciiiema et 1a verite"Voir 1 tAngleterre" - Alan Lovell .Image et S~n n 183 (avril '65) "Un cinema, de la r6Alit~'~"L' Ecole documerrtafz-e bri tann ique " .'.;.Philippe Haudfquet: .Artsept n 2"Le .Free. C~em:3.est mort". traduction du, manifeste de "c18tu;re," .du mouvement par Lindsay Anderson, John Fl~tcher. Walter LassaUyet Karel ReiszHistoire du cinema, par Georges Sadoul (Flammarion~Paris)FILMQ,UARTERLY" 2 (hiver '59)"Going cut to the subject" .

    Londres

    Paris

    2. FHANCE:L'hommele p;Lusilnportant en France, pour nous, est jean Rouch. Les 'besof.nade l1berte tecfu"11quede Sun HoveydaLESIETTfiF'cSRANCAISES27 ecc, '61) Paris'"Les chevaux de Muyoridge" '... G~rges SadoulCON'IRECHAMP 3 (mai '62)' . ParisEntretien av~c Jean RouchOBJECTIF62 vol. 2 n 55-56 (aoftt '62) Montreal"L' equipe francsaise (du canada) souffre-t-ellede Roucheole ?"-J~,~F.Lefebvre et J ..;C. Pilon

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    ~ 12 -C I N E I . " V J A 63. n 72 (Jan.' 63)"Aux sources du cinema-verite. avec Jean ROuch"entretien avec R~ond Bellour et Maurice FrydlandDOMAINElNE."1A 1 Pari.s"Chr-onf.que d'un ete" (texte du film de Jean Rouch et Edgar Horin)LESLETTRESFRANCAISES 893 (21 sept. t 61)"Cinema africain" - Jean Rouch ."Voyage au pays de La famine cinematographique " - Georges SadoulVIE AFRICAINEn special juin '61. "Le cinema et 1 tAfrique"ARTSEPTn 2 : n special : "Le cinema et 1a verite""Vessies et Lanbernes " - Jean-Louis Bory"Eux les Noirs" - Paul LeutratliLa pun:'tlon" (extra1t du dialogue du film)"Clncma et sociologie'" - Lucien Goldmann (re : Chronique d'un ete)D'origine itali~Lne. Marie Ruspoli est un cineaste fran~a1s. Ses films. apartir de 1956, sent ie fruit d'une etude tres precise des problemes duocinema moderne :

    THE L IGHT -WE IGr IT SYNCHRONISEDINEMATOGRAPHICNIT(Unesco)CINEMA2 n 66 (mai '62)"Derriere lemiroir de La verite avec Mario Ruspoli ". interview parRaymondBellour et Jean MichaudCINEJ.I.'IA3.. n" 72 (Jan.' 63)"Les incoIUlUs de la terre" et "Regard sur la folie" (extra! ts)CINEI.JIA3.. n 74 (mars '63)"Rernarqu:3sur 1e cinema direct. dit cinema-verite'" - Mario RuspoliESPRIT. n 1~(avril r 62)"Uol cinea,.

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    - 13 ...MOVIE" "8 , avril '63 "numero special cinema-verite"Entretien avec Jean Rouch""Entretien avec Jacques Rozier!'"Entretien avec William Klein"

    Londres

    3. L ' AM ERIQ UE DO NORD(a) Canada: "Candid Eye"Avec le "Candid Eye", la camera se libere des'trepieds qui 1a tena1entprisonniere, court dans la rue, se m~le a la foule. 11est ne de 1Iinfluencede Cartier-Bresson, ses methodes photograph1ques adaptees au cinema. C' est unregard "candide" jet6, sur. larealite .. Du c1nemapris sur le vi!. mais quicherche "a aller plus loin que les actual! tes filmees".L'Office national du fUm (omo) fut cree. en 1939 par John Grierson, ledocumentar1s~e anglais. 11 faut noter le caractere bilingue au Canada, que l'on

    retrouve a . l' interieur de cet organisme cinema.tographique ~d'Etat,.ARTSEPT 2 (avrl1-juin '63)"Commentse porte le micro-cravate a . Montreal" -_Andre Martin.SEQUENCES 34 (oct. '63) MontJ;'eal.Interview avec Pierre PerraultOBJECTIF 62 (aoilt '62) Montreal'Interviews et notes. Article de Wolf Koenig sur'.1imprtance d .u montage. _,.'OBJECTIF61 (oct. '61) n? special"nix-sept artisans du cinelJl8.Q$!ladien"OBJECTIF64 (aoQt-sept.)"Petit eloge des miseres et des grandeurs. de la coloniefran~aisede 1'O~" .~ Jean-Pierre LefebvreCet article est un bilan de l' organisation du c1n~ eu Canada. Pour 1tauteUr,11 s'ag1t d'un systeme de production cOndamnable. qui ne'laisse pas assez deliberte au realisateur. Le cinema. canadien serait arrive a une impasse. Le"Candid Eye" ne serai t plus qurune recherche de l' insoli te, ,.du curieux, duspectaculaire, car le cineaste ne ferait que se superposer a la realite sanss 'y integrer.

    CAInERS DU CINEM A n 165 (avril '65) .' ."L'action parlee" : "Entretien avec Pi~rre Perrault" par Michel Delahayeet Louis Marcorelles - "post-scriptum" - Michel Brault 'IMAGET SON n 173 (mal ' 64)"L'Office national d .u film canadien" - Guy Gauthier"One production orlg1nale" - Mario RuspoliIMAGE'l' SONn 183 (avril '65)"Le cinema direct nord-americain" - Louis Marcorelles''Entretlens avec Pierre Perrault" - Guy Gauthier

    (b) Etats-Unis d' AmeriqueImportance de Richard Leacock et d e son equipe. Operateur de RobertFlaherty~ s'est assocle avec Robert Drew. La. firme Drew ASSOCiates, financee

    par TimeMagazine, a pu produ1re~ sous 1 t autorite de Leacock, et grace a . descS/0665.19 - CUA/23(WS)

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    .. 14 ..collaborateurs de grande qualite (Terry Filgate~ Alpert Maysles~ D.A. Pennebaker,Gregory Shuker)~ plusieurs des oeuvres les plus accomplies du cinema direct.CAHIERSDUCINEMA" 94 (avril '59)article sur Morris Engel, et la camera portable ut.ilisee dans ''Wedding andBabies"CAHIERSU CINEMA" 140 (fev. '63)"L ' experience Leacock" - Louis Marcorelles"Interview avec Robert Drew et Richard Leacock" .. Andre S. Labarthe etLouis Marcorelles.

    ARTSEPT 2 (avril-juin '63)"Drew, Leacock and Co." .. Paul-Louis Thirard"Unhormnedans 1a foule" .. Claude JulienFIIM QUARTERLYete '64) Univ. de Berkeley, USA"Les problemes et les pos'sibilltes du cinema. de Drew et Leacock" ..enry Brei trose.SIGHTAND SOUND ( Hiver '63) Londres"American Diary" .. LaW:sMarcorellesCON'lRASTAutomne 164) . LondresInterview avec Richard LeacockLES LETmES FRANCAISES16 mars 62)"Avec la camera~oeil ", interview avec Drew et Leacock .. Georges SadoulFRANCE-OBSERVATEUR 620 (22-3-62)"Trois reportages" - Bernard DorlCINEMA2 n 65 (avril '62)"Cinema-veri te americain" .. Marcel Martin .FII.MCULTURE n" 24 (printemps 62) NewYork"Notes on the New American Cinema" - Jonas Mekas

    IMAGE ET SONn 183 (avril '65)"Le Cfinemadirect nord-americain" - Louis MarcorellesCINEMA2 n 70 (nov.)"Le cinema-verite new-yorkais" - Gideon BachmanMOVIEn 8 (avril 63) .Londres'"Entretlen avec Richard Leacock""Entretlen avec Albert et David Maysles"On lira aussi avec inter@t :CUBA :FIUJIQUAR'mRLYol. 15 n 2 (hiver 61)"Cinema of Revolution" .. Elisabeth SutherlandCINEMA2 n 63 (fev.'62)"Visi te a . l' Inst! tut du cinema" .. Anaia Francoscnm CUBANO n" 6"El movlm1ento documental en Cuba" - M.R. Alemen(ces trois articles concernant Le mouvementdu cinema direct cree autour del'ICAIC, avec la Revolution)

    LES LE'1'TRES FRANCAISES" 970 (21 mars '63)"ALyon, les cameras vi vantes ont rencontre Le cinema-verite" .. Georges SadoulCet article rend compte des rencontres de Lyon, ou fut montree la premierecamera Coutant-Eclair, de m@meue Ie texte capital de Louis Marcorelles :

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    - 15 -r: CAHIERS DU CINElY IA .n" 143 (mai f 63)

    liLa foire aux veritesila1nsi 'que le texte de Luc de Heush : Cinema. et sciences socaakes, Panoramaau fil m ethnographique et sociologique, U nesco nD 16 ( 1962) .

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