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Communications affichées : néphrologie / Néphrologie & Thérapeutique 9 (2013) 320–360 349 Patients et méthodes.– Notre étude est rétrospective sur une période de 3 ans (janvier 2004–décembre 2006). Nous avons revu pour chaque patient les données clinico-biologiques et évolutives (dou- blement de créatinine et/ou survenue d’une insuffisance rénale chronique [IRT]). L’analyse des facteurs de survenue de doublement de créatinine et/ou d’IRTa été réalisée par comparaison des courbes de survie par le test de log rank. Résultats.– Nous avons colligé 33 cas d’IRA associée aux BSRA d’âge moyen de 69 + 10 ans. Les antécédents de diabète, d’HTA d’insuffisance cardiaque (IC) et de néphropathie ont été observés dans respectivement 39 ; 88 ; 15 et 36 %. À l’admission la créati- nine moyenne était de 545 + 314 mol/L, le DFG moyen était de 12 mL/min. Le stade de RIFLE (déterminé dans 23 cas) était de stade risk, injury and failure dans respectivement : 12 ; 18 et 39 %. Le BSRA était le seul médicament incriminé dans 36 % et associé à au moins un autre médicament dans (64 %). Les associations les plus fré- quentes étaient par ordre de fréquence décroissante diurétique 54 %, AINS : 9 % et PCI 6 %. La durée moyenne de suivie était de 28 + 25 mois. Le doublement de créat et/ou IRCT a été observé dans 10 cas après un délai moyen de 25 ± 26 mois. L’analyse des courbes de survie rénale ont montré que ni l’âge ni le sexe ni le stade deRIFLE n’ont été des facteurs pronostics de la survie rénale. La présence d’une néphropathie pré-existante, d’IC et la non amélioration de la fonction rénale après arrêt du BSRA étaient les seuls facteurs pré- dictifs de survenue de doublement de créatinine et/ou d’IRT avec des p respectivement de 0,007 0,002 et 0,001. Discussion et conclusion.– La survenue d’une IRA sous BSRA peut être émaillée de complications graves/IRT notamment chez les patients à risque ex : patients ayant une néphropathie ou IC d’où la nécessité d’une utilisation prudente et d’une surveillance régulière chez ces patients. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2013.07.087 AN084 Dermatose aiguë fébrile neutrophilique de type erythema elevated diudinum iatrogène à l’azathioprine : cas clinique et revue de la littérature A. Duveau a , G. Seret a , C. Bara b , B. Prophette c , J.F. Subra d , J.P. Coindre a a Néphrologie - dialyse, centre hospitalier du Mans, Le Mans, France b Dermatologie, centre hospitalier du Mans, Le Mans, France c Anatomopathologie et de cytologie, centre hospitalier du Mans, Le Mans, France d Néphrologie - dialyse - transplantation, CHU d’Angers, Angers, France Introduction.– L’erythema elevated diudinum (EED) appartient au spectre des dermatoses neutrophiliques (DN), au même titre que le pyoderma gangrenosum, la pustulose sous-cutanée et le syn- drome de Sweet. Le tableau clinique associe une altération de l’état général fébrile, une éruption papulo-nodulaire érythémateuse, une polynucléose et parfois des atteintes neutrophiliques aseptiques systémiques (arthrite, ostéite, ostéomyélite, ménigo-encéphalite, pleurésie, abcès profonds...). Les étiologies des dermatoses neu- trophiliques sont nombreuses : néoplasies (cancers, hémopathies malignes), entéropathies inflammatoires, maladies autoimmunes, voire médicamenteuses. Patients et méthodes.– Nous rapportons l’observation d’un patient de 82 ans suivi pour une vascularite à p-ANCA anti-MPO avec atteinte systémique sino-respiratoire, myocardique et rénale. Le traitement d’attaque a associé une corticothérapie, du cyclophos- phamide et des échanges plasmatiques puis de l’azathioprine (AZA) en traitement d’entretien. Dix jours après l’introduction de l’AZA le patient est hospitalisé pour une éruption fébrile nodulaire des 2 mains et des membres inférieurs. Il n’y a pas d’argument pour une rechute vascularitique, un DRESS, l’enquête infectieuse est négative. La biopsie cutanée montre un infiltrat neutrophilique du derme compatible avec un EED. L’évolution est favorable avec l’arrêt de l’AZA et un traitement par colchicine. Le traitement d’entretien de la vascularite a été modifié au profit du rituximab. Discussion et conclusion.– Les DN forment un groupe nosologique particulier ayant en commun un infiltrat neutrophilique du derme, des causes variées et de possibles manifestations neutrophiliques extra-cutanées. Pour toutes ces raisons les DN méritent d’être connues par le néphrologue. À notre connaissance il s’agit du qua- trième cas de DN induit par l’AZA. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2013.07.088 AN085 Néphropathie oxalique aiguë irréversible après chirurgie bariatrique type bypass : cas clinique et facteurs de risques spécifiques S. Sidibe a , G. Seret a , A. Duveau a , A. Dorange b , A. Croue c , J.F. Subra d , J.P. Coindre a a Néphrologie - dialyse, centre hospitalier du Mans, Le Mans, France b Endocrinologie-diabétologie, centre hospitalier du Mans, Le Mans, France c Anatomopathologie et de cytologie, CHU d’Angers, Angers, France d Néphrologie - dialyse - transplantation, CHU d’Angers, Angers, France Introduction.– La chirurgie bariatrique est une thérapeutique vali- dée pour le patient obèse morbide. Le b-pass gastrique est une technique restrictive et malabsorptive. La longueur de l’anse alimentaire module le degré de malabsorption responsable du syndrome carentiel et de l’hyperoxalurie. La prévention optimale des facteurs de risques de néphrolithiase et/ou de néphropathie oxalique entérique post-chirurgicale passe par une coopération pluridisciplinaire. Patients et méthodes.– Une patiente de 66 ans nous est adres- sée pour l’exploration d’une IR aiguë. Ses antécédents associent une obésité morbide, une HTA, une dyslipidémie, un DNID et un by-pass gastrique réalisé il y a 6 mois. L’IR est non obstructive, de profil tubulaire, s’y associent une hypocalcémie, une hypo- magnésémie, une hyperoxalurie et une hypocitraturie. La PBR met en évidence une tubulopathie aiguë avec de très nombreux cristaux d’oxalate et inflammation interstitielle réactionnelle. L’anamnèse élimine une intoxication à l’éthylène glycol et la prise de fortes doses de naftidrofuryl ou d’acide ascorbique. La recherche de mutations du gène de l’alanine-glyoxylate-aminotransferase (AGXT) est négative. Malgré les mesures médicales (alcalinisation, citrate de potassium, supplémentation en calcium, magnésium, vitamine B6) et diététiques (régime enrichi en triglycérides à chaînes moyennes) l’IR est irréversible nécessitant le recours à la dialyse. Discussion et conclusion.– La prévalence de la néphropathie oxa- lique entérique post-chirurgicale est d’environ 5 % par an. Le délai moyen de survenu est de l’ordre de 3 à 4 ans. Les fac- teurs aggravant l’hyperoxalurie sont un régime pauvre en calcium, riche en acides faibles, un déficit en vitamine B6, en thiamine, une antibiothérapie prolongée (modifiant la flore anaérobie) et des troubles digestifs (diarrhée, stéatorrhé). Les facteurs favo- risant la NOA sont l’oligurie, la diminution des inhibiteurs de cristallisation (hypocitraturie, hypomagnésurie), l’existence d’une néphropathie, des facteurs constitutionnels. La prévention de la NOA post-chirurgie bariatrique par l’identification de ses fac- teurs de risques implique une surveillance pluridisciplinaire à vie. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2013.07.089

Néphropathie oxalique aiguë irréversible après chirurgie bariatrique type bypass : cas clinique et facteurs de risques spécifiques

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Page 1: Néphropathie oxalique aiguë irréversible après chirurgie bariatrique type bypass : cas clinique et facteurs de risques spécifiques

Communications affichées : néphrologie / Néphrologie & Thérapeutique 9 (2013) 320–360 349

Patients et méthodes.– Notre étude est rétrospective sur une périodede 3 ans (janvier 2004–décembre 2006). Nous avons revu pourchaque patient les données clinico-biologiques et évolutives (dou-blement de créatinine et/ou survenue d’une insuffisance rénalechronique [IRT]). L’analyse des facteurs de survenue de doublementde créatinine et/ou d’IRTa été réalisée par comparaison des courbesde survie par le test de log rank.Résultats.– Nous avons colligé 33 cas d’IRA associée aux BSRAd’âge moyen de 69 + 10 ans. Les antécédents de diabète, d’HTAd’insuffisance cardiaque (IC) et de néphropathie ont été observésdans respectivement 39 ; 88 ; 15 et 36 %. À l’admission la créati-nine moyenne était de 545 + 314 �mol/L, le DFG moyen était de12 mL/min. Le stade de RIFLE (déterminé dans 23 cas) était de staderisk, injury and failure dans respectivement : 12 ; 18 et 39 %. Le BSRAétait le seul médicament incriminé dans 36 % et associé à au moinsun autre médicament dans (64 %). Les associations les plus fré-quentes étaient par ordre de fréquence décroissante diurétique54 %, AINS : 9 % et PCI 6 %. La durée moyenne de suivie était de28 + 25 mois. Le doublement de créat et/ou IRCT a été observé dans10 cas après un délai moyen de 25 ± 26 mois. L’analyse des courbesde survie rénale ont montré que ni l’âge ni le sexe ni le stade deRIFLEn’ont été des facteurs pronostics de la survie rénale. La présenced’une néphropathie pré-existante, d’IC et la non amélioration de lafonction rénale après arrêt du BSRA étaient les seuls facteurs pré-dictifs de survenue de doublement de créatinine et/ou d’IRT avecdes p respectivement de 0,007 −0,002 et 0,001.Discussion et conclusion.– La survenue d’une IRA sous BSRA peut êtreémaillée de complications graves/IRT notamment chez les patientsà risque ex : patients ayant une néphropathie ou IC d’où la nécessitéd’une utilisation prudente et d’une surveillance régulière chez cespatients.

http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2013.07.087

AN084Dermatose aiguë fébrileneutrophilique de type erythemaelevated diudinum iatrogène àl’azathioprine : cas clinique et revuede la littératureA. Duveau a, G. Seret a, C. Bara b, B. Prophette c,J.F. Subra d, J.P. Coindre a

a Néphrologie - dialyse, centre hospitalier du Mans, Le Mans, Franceb Dermatologie, centre hospitalier du Mans, Le Mans, Francec Anatomopathologie et de cytologie, centre hospitalier du Mans, LeMans, Franced Néphrologie - dialyse - transplantation, CHU d’Angers, Angers,France

Introduction.– L’erythema elevated diudinum (EED) appartient auspectre des dermatoses neutrophiliques (DN), au même titre quele pyoderma gangrenosum, la pustulose sous-cutanée et le syn-drome de Sweet. Le tableau clinique associe une altération de l’étatgénéral fébrile, une éruption papulo-nodulaire érythémateuse, unepolynucléose et parfois des atteintes neutrophiliques aseptiquessystémiques (arthrite, ostéite, ostéomyélite, ménigo-encéphalite,pleurésie, abcès profonds. . .). Les étiologies des dermatoses neu-trophiliques sont nombreuses : néoplasies (cancers, hémopathiesmalignes), entéropathies inflammatoires, maladies autoimmunes,voire médicamenteuses.Patients et méthodes.– Nous rapportons l’observation d’un patientde 82 ans suivi pour une vascularite à p-ANCA anti-MPO avecatteinte systémique sino-respiratoire, myocardique et rénale. Letraitement d’attaque a associé une corticothérapie, du cyclophos-phamide et des échanges plasmatiques puis de l’azathioprine (AZA)en traitement d’entretien. Dix jours après l’introduction de l’AZAle patient est hospitalisé pour une éruption fébrile nodulaire des2 mains et des membres inférieurs. Il n’y a pas d’argument pour

une rechute vascularitique, un DRESS, l’enquête infectieuse estnégative. La biopsie cutanée montre un infiltrat neutrophiliquedu derme compatible avec un EED. L’évolution est favorable avecl’arrêt de l’AZA et un traitement par colchicine. Le traitementd’entretien de la vascularite a été modifié au profit du rituximab.Discussion et conclusion.– Les DN forment un groupe nosologiqueparticulier ayant en commun un infiltrat neutrophilique du derme,des causes variées et de possibles manifestations neutrophiliquesextra-cutanées. Pour toutes ces raisons les DN méritent d’êtreconnues par le néphrologue. À notre connaissance il s’agit du qua-trième cas de DN induit par l’AZA.

http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2013.07.088

AN085Néphropathie oxalique aiguëirréversible après chirurgiebariatrique type bypass : cas cliniqueet facteurs de risques spécifiquesS. Sidibe a, G. Seret a, A. Duveau a, A. Dorange b,A. Croue c, J.F. Subra d, J.P. Coindre a

a Néphrologie - dialyse, centre hospitalier du Mans, Le Mans, Franceb Endocrinologie-diabétologie, centre hospitalier du Mans, Le Mans,Francec Anatomopathologie et de cytologie, CHU d’Angers, Angers, Franced Néphrologie - dialyse - transplantation, CHU d’Angers, Angers,France

Introduction.– La chirurgie bariatrique est une thérapeutique vali-dée pour le patient obèse morbide. Le b-pass gastrique est unetechnique restrictive et malabsorptive. La longueur de l’ansealimentaire module le degré de malabsorption responsable dusyndrome carentiel et de l’hyperoxalurie. La prévention optimaledes facteurs de risques de néphrolithiase et/ou de néphropathieoxalique entérique post-chirurgicale passe par une coopérationpluridisciplinaire.Patients et méthodes.– Une patiente de 66 ans nous est adres-sée pour l’exploration d’une IR aiguë. Ses antécédents associentune obésité morbide, une HTA, une dyslipidémie, un DNID et unby-pass gastrique réalisé il y a 6 mois. L’IR est non obstructive,de profil tubulaire, s’y associent une hypocalcémie, une hypo-magnésémie, une hyperoxalurie et une hypocitraturie. La PBRmet en évidence une tubulopathie aiguë avec de très nombreuxcristaux d’oxalate et inflammation interstitielle réactionnelle.L’anamnèse élimine une intoxication à l’éthylène glycol et la prisede fortes doses de naftidrofuryl ou d’acide ascorbique. La recherchede mutations du gène de l’alanine-glyoxylate-aminotransferase(AGXT) est négative. Malgré les mesures médicales (alcalinisation,citrate de potassium, supplémentation en calcium, magnésium,vitamine B6) et diététiques (régime enrichi en triglycérides àchaînes moyennes) l’IR est irréversible nécessitant le recours à ladialyse.Discussion et conclusion.– La prévalence de la néphropathie oxa-lique entérique post-chirurgicale est d’environ 5 % par an. Ledélai moyen de survenu est de l’ordre de 3 à 4 ans. Les fac-teurs aggravant l’hyperoxalurie sont un régime pauvre en calcium,riche en acides faibles, un déficit en vitamine B6, en thiamine,une antibiothérapie prolongée (modifiant la flore anaérobie) etdes troubles digestifs (diarrhée, stéatorrhé). Les facteurs favo-risant la NOA sont l’oligurie, la diminution des inhibiteurs decristallisation (hypocitraturie, hypomagnésurie), l’existence d’unenéphropathie, des facteurs constitutionnels. La prévention de laNOA post-chirurgie bariatrique par l’identification de ses fac-teurs de risques implique une surveillance pluridisciplinaire àvie.

http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2013.07.089