Societe d’Etudes Latines de Bruxelles

Nerone e i suoi tempi by Mario Atilio LeviReview by: Léon HerrmannLatomus, T. 8, Fasc. 3/4 (Juillet-Decembre 1949), pp. 346-347Published by: Societe d’Etudes Latines de BruxellesStable URL: http://www.jstor.org/stable/41516132 .

Accessed: 12/06/2014 12:51

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346 COMPTES RENDUS

tion romantique la carrière de la reine ďÉgypte, qui sort de l'épreuve singulièrement grandie. Remarquons cependant que le Dr Ellis rejette la plupart des témoignages latins ; brutale et débauchée, la Rome des successeurs de César est à Alexandrie, dit-il, ce que Chicago est à Vienne ; mais il fallait au régime un bouc émissaire pour justifier les faiblesses et les turpitudes des maîtres de l'heure ; c'est pourquoi les écrivains latins n'hésitèrent pas à les présenter comme les innocen- tes victimes d'une barbare maléfique, créant ainsi, par le truchement de Plutarque, de Suétone, de Pline le Jeune et de leurs émules une tradition si solide que Dante lui même placera l'infortunée princesse dans le deuxième cercle de son Enfer, parmi les grandes pécheresses. La jeune littérature dramatique de la Renaissance, cherchant dans l'antiquité romaine ses modèles et son inspiration, adoptera sans hésiter la même attitude, qui, dès lors, ne subira plus que de légères variations, dues tantôt à l'équation personnelle des écrivains, tantôt aux exigences de modes littéraires passagères. L'auteur s'étend lon- guement sur le cas de Shakespeare, de Fletcher, de Dryden et surtout de Shaw, dont il combat la conception avec des armes en vérité très shaviennes : l'humour, le paradoxe, l'argument ad hominem , incisif et péremptoire.

L'ouvrage du Dr Ellis n'a pas la sécheresse que le sujet pourrait faire craindre ; il se distingue au contraire par une expression vivante et imagée qui cependant ne nuit en rien à son caractère scientifique. L'auteur n'a pas imposé à son suiet un cadre rigide ; débordant lar- gement le thème central, les idiosyncrasies des écrivains, le climat psychologique et culturel, l'évolution de l'art scénique, les problèmes de structure et même de métrique retiennent plus d'une fois son attention ; mais personne ne songera à s'en plaindre, car c'est toute l'histoire du théâtre anglais, passée au crible d'un jugement vigou- reux et impartial, qui est offerte à l'appréciation du lecteur.

A. Baiwir.

Mario Atilio Levi, Nerone e i suoi tempi (Milan-Varese, Isti- tuto Editoriale Cisalpino, [1949]), 234 pp. in-8°, 1000 lires.

C'est un bon petit livre résumant sans y ajouter beaucoup les connaissances actuelles sur la politique extérieure et intérieure de Néron. L'auteur a peut-être eu le tort d'être trop succinct notamment dans son dernier chapitre (révolte de Bretagne, incendie de Rome, conjuration de Piso), de ne pas scruter en philologue l'A poco loquin tose ou les églogues d'Einsiedeln. Ce qu'il met le mieux en relief ce sont l'hellénisation de Rome et les tendances de la littérature néronienne, mais sur les questions religieuses (notamment le christianisme l'apport est mince. Le livre a le mérite d'être clair et fondé sur une biblio- graphie assez complète (peut être l'ouvrage de Waltz sur La vie po- litique de Sénèque aurait-il dû être davantage utilisé ainsi que les études de Faider, De la Ville de Mirmont, etc.). Même sur la politique

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COMPTES RENDUS 347

orientale de Néron nous ne trouvons pas grand-chose de nouveau et, en somme, ce qui est le plus sacrifié dans ce livre, c'est la personna- lité même de Néron qui a eu pourtant quelque importance...

Léon Herrmann.

Marcel Simon, Verus Israël . Étude sur les relations entre Chrétiens et Juifs dans Г Empire Romain . 135-425 (Paris, de Boccard, 1948), 475 pp. in-8°.

Alors qu'Harnack niait jusqu'à la réalité d'une lutte doctrinale entre le judaïsme et le christianisme d'Adrien au ve s., l'auteur en montre le développement avec clarté et précision, sans négliger pour cela de montrer aussi les cas de relations plus normales et de syn- crétismes. Livre magistral par l'ampleur et la justesse des vues, in- diquant admirablement les causes de la victoire du « nouvel Israël » sur l'ancien et le repliement de ce dernier autour de la loi mosaïque après l'extinction de son aile hellénistique seule susceptible d'attirer des prosélytes. Il ne nous est pas possible de suivre pas à pas l'au- teur dans le détail. Peut-être faut-il regretter : 1) quelques fautes d'impression (Bossuet pour Bousset, littérialisme pour littéralisme) ; 2°) quelques dépassements chronologiques - et à ce propos des vues qui me semblent fausses - sur la confusion de l'État romain entre Chrétiens et Juifs sous Domitien alors que grâce à Poppée cette con- fusion n'aurait pas été faite sous Néron! (p. 127-8, 152) ; sur la dé- couverte du carré magique Sator a epo à Pompéi rendant improbable son interprétation chrétienne (p. 411, etc). Mais il y a tant de passages remarquables et brillants sur les fresques des synagognes ou sur les écrits judéo-alexandrins, sur le rôle des Juifs dans les persécutions contre les chrétiens sauf en ce qui concerne Néron et Domitien, sur la politique judéophile de certains empereurs dont Julien, partisan d'un front commun judéo-païen, discussion sur les Minim, etc., que le lecteur le plus difficile doit reconnaître que l'auteur, dominant par- faitement son sujet, l'a présenté d'une manière qui entraîne la con- viction et qui, sauf sur des points de détail, défie la réfutation.

Léon Herrmann.

Jean-Paul Brisson, Gloire et misère de l'Afrique chrétienne (Paris, Laffont, 1948), 319 pp. in-8°.

Ce nouveau volume de la Bibliothèque chrétienne d'histoire respec- te les promesses de son titre original d'une manière vivante et con- vaincante : un portrait fort bien dessiné de Tertullien accapare dès l'abord le lecteur pour lui faire sentir combien « toute la grandeur et toute la misère de l'Afrique chrétienne » se retrouvent » chez celui qui « pouvait être le grand homme du ine siècle africain » et pour lequel « il fallut près de cent ans pour qu'on osât prononcer son nom » (p. 84). C'est en effet le grand attrait du livre de M. Brisson de suivre pas à pas les destinées de la chrétienté africaine : elles ré

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