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Honoré Vinck Notes sur le Mariage des Ekonda Author(s): G. Hulstaert Source: Aequatoria, 1ère Année, No. 9, Notes sur le Mariage des Ekonda (Décembre 1938), pp. 1-11 Published by: Honoré Vinck Stable URL: http://www.jstor.org/stable/25837346 . Accessed: 15/06/2014 07:03 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Honoré Vinck is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Aequatoria. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.44.79.179 on Sun, 15 Jun 2014 07:03:30 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Notes sur le Mariage des Ekonda || Notes sur le Mariage des Ekonda

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Honoré Vinck

Notes sur le Mariage des EkondaAuthor(s): G. HulstaertSource: Aequatoria, 1ère Année, No. 9, Notes sur le Mariage des Ekonda (Décembre 1938), pp.1-11Published by: Honoré VinckStable URL: http://www.jstor.org/stable/25837346 .

Accessed: 15/06/2014 07:03

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Notes sur le mariage

des Ekonda.

Pat G.Huhtaert M.S.C.

*-^^gg>

Les regies qui suivent ne sont pas une etude sur

le sujet indique. Elles veulent faire connaitre les rensei

gnements que j'ai reunis fin 1930, qui n'ont pas ete com

pletes depuis, et qui n'auraient jamais vu la lumiere sans

Equatotia, dont le but primordial est precisement de pu blier toutes sortes de renseignements pouvant favoriser l'entr'aide dans l'etude des populations indigenes, sans qu' il soit necessaire d'en avoir fait une etude systematique,

Les presentes notes ne forment ainsi pas d'etude, mais elle peuvent etre utiles a certains coloniaux, et l'au teur souhaite qu^lles suscitent des reations en vue du

perfectionnement et de la correction de ces donnees* Cette note porte sur les Ekonda du Nord ( Lio

mbo ou Jombo, Lioko ou Joko, et Lonyanyanga ). Les Ekonda constituent une importante fraction du peuple Nku ndo -

Mongo et forment une sorte de transition entre les

Mongo du Nord et ceux du Sud, ou pour parler comme

certains auteurs, entre les Mongo de la premiere et ceux

de la recente invasion; ou encore, selon d'autres, entre

les Nkundo-Mongo au sens restreint et les "para-Nku ndo

Les renseignements qui suivent m'ont ete fournis

par les indigenes suivants:

pour les Jombo: B. Bikela, de Bokenge; J. Bobele, de

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Ikongo; - ainsi que le cathechiste de Ifumba.

pour les Joko; A. Mbooyolo, de Bongili; --

J. Palata, de

Lokakau; - et Ihomba, tnessager de ~Bopita.r pour les Lonyanyanga: A. Impole, de Besepe.

1. Mariage et dot.

Le mariage se traduit en lokonda: ivala ( = liala;

libala; ibala des autres dialectes ). La femme est prise en mariage chez ses parents;

ceux-ci donnent leur fille en mariage. La dot se verse en quatre etapes: , r

1 Un scul ou deux objets en fer, qu ?nnicuiyr?vsontvj donnes par le futur au pere de la fetmme% C'est Tikuja -

litteralement: fleche. Qerpar ce. versement la tfemnj.e devient officiellement fiancee (ehenga qu ^esgng^J. EJl,e va cohabiter avec son t futur. S'il^ luioapivepuri^ accident ou une maladie il n'y a pas, de palabrje: Ja_femme a pas se sous la responsabilite recon^nue du^futur.

A present J^kula,. ^tout CQmme les autres verse- M ments dotaux, a ?te hauss? cl'une fa^on scandajeuse: on

va jusqu'a 40 okjets^au, ]ieu die deux avant la Colpnisa-_ tion. Les indigenes, accusent de cette manoeuvre antjso-rr ciale au plus haut point, un de mes informateurs^ qui a f

profile de son experience, chez le Blanc et ^surtout; d,e^ la position spcialo-pQRtique eminente que J'Admim>tra tion fJui avait faite, pour hausser sans scrupule ?Js. <montant

de lavdot afin d'enlever aux femmes de spjuharem, cons

titue a la fagon "

nouveau- riche presque toute possibi

lite,,de l'abandonner et de divorc^r,^ .

Autrefois le taux de ce versement, comme des sui

vants, n'etait pas rigidement fixe; il pouvait varier d'apres certaines circonstances: amour particulier du futur, sa po

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sition sociale, le besoin qu'avait de valeurs supplementai res le beau -

pere, etc.) .Mais les variations n'etaient pas ?normes, et etaient fort loin d'atteindre les proportions scandaleuses modernes, qui empechent un nombre r?elle ment considerable de jeunes gens sains et vigoureux de

constituer un foyer. Le montant indique par mes infor mateurs est appele par eux le taux principal, la base; le

reste n'est qu'accessoire; tandisqu'a present l'augmentation a pris Tair d'un commerce de la dot, chose profonde ment anti - juridique et immorale

2. Apres quelques mois, le futur paie le "ndanga"

(plus au Sud on dit : lolanga, meme sens et meme radi cal : environ 30 objets surtout fer). Actuellement on mon

te a 50 et davantage. Le ndanga est explique comme le

veritable versement des fiangailles. La fern me ne change pas de nom: elle reste ehenga.

3. Le "

elambela "

est un troisieme versement de 50

objets; c'est le versement par le quel la fiancee devient

epouse ( = wali ). A present le prix est monte a 70, plus 30 autres ( voir sous 5 ), done au total 100. Ce qui n*est

qu'un minimum, evidemment.

4. Ileage est le dernier versement, la tradition par le

mari, d'une personne humaine (esclave, en lokonda: ile

nge), qui pouvait etre remplacee par sa valeur en mon

naie ( 25 objets ). Les villages du Nord ayant assez bien

de cuivre, exigent ce metal, sinon demandent 30 objets en

fer. Pour certaines femmes on donne 2 balenge ou da

vantage.

Le versement de l'ilenge termine le paiement de la dot.

5. II reste un versement qui est generalement fait en

meme temps que Telambela: la part de la mere; c.a.d. une chevre (pas un bouc !) a donner a la mere de la mariee et pour cette raison nommee: ntab'e nyang'i'ona.

L'animal pouvait etre remplace par 2 valeurs. Actuelle

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ment on exige 10 valeurs lors du ndanga, plus 20 lors

du versement de l'elambela; ce qui correspond a plusieurs chevres. En outre, une nouveaute beaucoup moins expli cable est de donner une 3chevre au pere de la mariee: nta

b'ek'ise.

La dot en entier s'appelle: ihongi ou isongi; pa

yer la dot se dit: -bonga vunto = marier une femme do

talement.

L'emploi de fils de cuivres (bendongu, ailleurs: bi

ngetele) existait chez les Lonyanyanga, mais etait incon nu des Joko et des Jombo. On peut noter a ce sujet que les Lonyanyanga font partie des Bombooliasa, groupe des

Ntomba qui ont tous connu cette monnaie et qui ne

sont pas, a proprement parler des Ekonda, bienqu'ils soient souvent designes eux - aussi sous ce vocable meme par les

indigenes. Entre le versement du ndanga et celui de l'ela

mbela il peut s'ecouler un laps de temps assez conside

rable, surtout a l'epoque moderne ou l'augmentation exa

geree des dots a mis plus d'un jeune homme dans la

quasi -impossibility de parfaire ses obligations dotales. Ce la peut faire I'impression coaime si beaucoup d'indigenes ne

voulaient pas se marier, mais s'engageaient dans une union

irreguliere ? genre d'union libre a i'europeenne

? pour

laquelle on payait un certain prix "

pour pouvoir user

librement de la femme une espece de praetium concubi natus. Tout cela est fort loin de Tidee des indigenes et ne se realise que parmi les noirs

" civilises Pour le vrai

indigene, les fiangailles ne forment que le point de depart du mariage; Tesenga n'y est que pour devenir wali, epou se; les fiangailles conduisent logiquement et naturellement au mariage; les delais pour quelque raison que ce soit, n'in

firment point cette realite.

Si l'ilenge termine les versements dotaux, cela ne

signifie pas qu'il n*y aura plus des tradition mutuelle de

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valeurs a titres divers; mais que les versements a titre de constitution du mariage sont termin&s.

Ainsi lors des visites ou de prestations de servi

ces, des cadeaux sont faits de part et d'autre. Les cadeaux

qui peuvent etre consideres comme dotaux, parcequ'ils emanent du mari et sont officiellement ajoutes au mon

tant total de la "dot" sont les cadeaux a l'occasion de

visites, et qu'on nomme: ivoto, dont l'etymologie appa rente indique le caractere amical (rad. bot, comparez: li

(b) ota = affection, e (b) oto = parent). Les tribus de la

region de Bokatola nomment ces cadeaux: bolonga.

II. Le temoin ou ndonga

Sans temoin officiel, appele ndonga, il n'y a pas de mariage. Le ndonga, pour etre legitime, idoine doit etre apparente aux deux parties contractantes. II est ge neralement un "fils de la soeur, neveu" = bonankana. Souvent il y a deux ndonga: un dans les clan du mari, et un autre dans le clan de la fetnme.

Chez les chretiens on constate un debut devolu tion dans l'application de la loi sur le ndonga. Lorsqu' il est difficile de trouver un ndonga qui remplit les con

ditions imposees par la loi, on le remplace par un ca

techiste influent. Ce changement est motive comme suit:

robligation du ndonga est de defendre les droits de cha cun des epoux et de leurs fammilles respectives, ainsi

que de veiller a la paix et a la stabilite du menage. C'est

pourquoi il doit etre impartial. Son imnartialite est le mieux garaatie par son apparentement aux deux parties. Or !e catechisce est comme le pere spirituel de ses ouail les et peut etre dit apparente spirituellement aux deux

parties. II a en outre a coeur de conserver la paix dans

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les manages et un des ses devoirs primordiaux est de pro

t?ger la stabilice des unions. Toutes choses e gales par ailleurs, il est la personne la plus apte a remplir cette

fonction.

III. Unions pseudo-matrimoniales.

A cote du mariage proprement dit, dont les li

gnes precedences decrivent la constitution, les Ekonda, comme leurs voisins du Nord connaissent diverses sortes d'unions qui ont avec le mariage certaines analogies, cer taines ressemblances exterieures, particulierement le droit sur la femme - de quelque nature qu'il soit - mais qui, etant

global, contient le droit de traiter la femme en epouse bien qu'elle ne le soit juridiquement pas, le droit d'agir* envers elle comme son maitre et mari. II ne s'agit p s de mariage, parce que le mari n*a que des droits; la fem me n*a pas de droits matrimoniaux: il n'y a pas de con trat entre les deux clans, pas de contrat "likilique".

Dans la categorie de ces pseudo - manages ren

trent:

1 La bobonga ou bovonga (ailleurs: boonga): un homme ayant un besoin urgent de valeurs ( p. ex. pour arranger une palabre, payer une indemnite, etc.) dernan de ces valeurs a un autre et lui cede a cet effet sa jeune soeur, sa fille, etc. C'est une sorte d'hypothique. De

par la nature meme, la femme hypothequee est presque toujours une jeune fille, non encore en etat de choisir

personnellement Thomme de son coeur; et partant l'union en bobonga est generalement tres instable. Si Thomme aime la femme d*un amour reel, il pourra Tepouser regu lierement par versement dotal.

2 L'ehombaka est un achat: un homme achete la fern

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me d'un autre. II n'y a pas de versement dotal; la trans

action s'arrange entre les deux hommes, sans intervention

des families, ni du ndonga. Ce n'est done pas un terme

generique; applique a tout achat d'un objet quelconque

(radical = homb ou somb: acheter). L'ehombaka n'est connu que chez le Lonyanya

nga (comme chez les Ntomba de Bikoro et ceux de Coq ); il n'est pas pratique par les Joko et les Jombo, qui se

rattachent ainsi a leurs voisin du Nord et de l'Est.

IV. Mariage par remplacement.

On nomme nkitsa la femme donn?e par sa famil

le en remplacement de sa parente* decedee ou divorcee.

La nkitsa continue le mariage preexistant; le mariage per siste, mais il y changement de personne (

- kitanya nki

tsa; chez les Nkundo du Nord: bankitsa ). Dans les cas de divorce, la nkitsa est donnee au

lieu de la restitution de la dot. Le mari ne doit done

pas de nouvelle dot pour elle.

Le remplacement apres deces est different. Le mari doit payer une nouvelle dot, minime: 40 objets. Mais depuis la colonisation les abus se sont developpes. Au debut le chiffre monta a 80 objets; a present il a at

teint 200, dont 100 sont consideres comme indemnisation

( mbalaka) et comme frais d'enterrement (nkunji). A noter qu'il ne faut pas confondre nkitsa avec

nkita, qui est la femme acquise avec la dot versee pour une autre femme.

Enfin, on peut plus ou moins rapprocher du rem

placement l'echange: lienja (ailleurs: ienja ou yenja) ou

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plutot, pour employer le terme specifique: mpengo (1 ). Ce nest pas l'echange des Spouses qui n'est pas prati

que par les tribus en question, mais uniquement 1'echan

ge entre deux hommes de leurs filles, soeurs, etc. respec tives en manages, echange qui n'est que materiel: en rea

lite il y a deux manage par versement dotaL

La polygamie est beaucoup pratiquee. La premiere femme s'appelle: nkumukolo, dont

Tefymologie m'echappe. L'epouse favorite s'appelle: bo kolo (litteralement: engagement)

La femme qui suit sa parente comme epouse chez le meme mari est nommee la bombuha ou bombusa de celle - ci. Elle est acquise par dot, tout comme les autres

epouses du polygame, qui entre elles s*appellent bakale.

Les relations adulteres proprement dites s*appel lent en gale. La sanction actuellement commune est le

paiement d*une inderanite: nyongo. Chez les Ekonda, comme chez les Nkundo du

Nord, on cormait les relations de Tepouse avec un hom me autre que son mari, mais qui ne sont pas taxees d'a

dulteres, parce que le mari ayant cede son droit, il n'y a

pas violation de celui - ci. Ces relations sont nomees iho ke ou isoke.

V. La polygamie.

VI. Relations irregulieres.

1 ) Ce mot est probablement en connexion etymologiqua avec le verbe engoja ? changer, renou veler. A noter que les Mbole designent par impengo l'echan

ge d'epouses.

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Un homme aimant la femme d'autrui et desirant

avoir avec elle des relations continues, en demande la

permission au mari. Voici comment on ma decrit la

genese de ces relations juridiques entre le mari et son "

partenaire ". Pour demander la permission desiree l'a~

mant ne s'abouche pas avec le mari, mais lui envoie 5

valeurs, qui sont nommee bontomba, du nom d'une espe ce de rat de foret. Le mari lui donne reponse favora

ble par l'envoi d'une dizaine de poules et de 4 porc

epics, p. ex., plus quelques (4) bentomba prepares dans

de Thuile fraiche (bosaka) et qui sont manges par l'amant

et sa famille. L'amant partage aussi les poules avec sa fa

mille, pourqu'elle l'aide a trouver les valeurs ulterieure: 20

objets, a envoyer au mari* Ces objets s'appellent itindelo

envoi (tinda ihoke). Apres que le mari lui a accuse re

ception favorable par Tenvoi de 2 chiens, d'une douzaine de poules, et d*une piece de b?te preparee dans un pa

quet de feuille (ioke intsinga), Tamant complete son itin

delo par 30 autres valeurs. Les montants indiques sont

tout "modernes".

Ainsi un contrat est passe entre les deux hom ines. Le mari cede a l'amant le droit d'user librement

de la femme, qui lui prepare aussi la nourriture. II de

vient reellement le mari-usager, mais pas le mari-pro

prietaire. D'autre part, il devient l'ami et comme le fils

du mari; il s'incorpore dans son clan. Les deux hommes

font cause commune dans tous les domaines et s'entr'ai

dent en tout. Pour exprimer cette relation ils s'appel lent mutuellement: bakale (tout comme les co -epouses d'un

polygame). Les cadeaux qu'ils se sont envoye en dehors de l'itinde

lo sont nommes; elika.

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VII. Le divorce.

Lorsq'une femme abandonne son mari pour rentrer

dans sa famille ou pour etre epousee par un autre hom me, on dit qu'elle akope (radical: kop, ailleurs; kof). L'homme qui a debauche (- angol) la femme d'autrui, ou

qui epouse une femme divorcee, doit verser la dot aux

parents de la femme, qui restituent au premier mari. Ac tuellement on exige souvent du nouveau mari un surplus a la dot primitive. Le debauchage s'appelle njango. Au lieu de rembourser la dot, les parents de la divorcee peu vent la remplacer par une nkitsa, si les deux partis sont d'accord.

En cas de rupture du mariage, les enfants res tent acquis au pere. Si le mariage n'avait pas d?passe les stades de ehenga, le veuf doit parfaire le restant des

obligations dotales, sinon il n'a pas droit aux enfants,

qui restent acquis au clan maternel. Apres le versement de l'elambela, mais avant l'ilenge, le veuf doit payer ce dernier, sinon ii perd son droit a un des enfants.

Meme lorsque l'entierete de la dot avait ete pa yee, le pere doit se d?sister, au moment du rembourse ment, d'autant de valeurs d'ilenge qu'il a d'enfants. On fait done la defalcation, et le veuf touche seulement le restant.

Si on compare ces quelques rares donnees aux ren

seignements contenus dans mon ouvrage sur " le Mariage

des Nkundo" de la region de Bokatola, limitrophe des tribus dont il est question dans cette note, on constate le parfait accord entre ces deux fractions du peuple Nku ndo. II est vrai qu'il faudrait reunir une grande somme

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cTautres informations ? car nous n'avons touche ici qu'a

quelques generalites ?* pour nous permettre de faire une

bonne comparaison et une fructueuse synthese. J'aime penser que, a part quelques divergences minimes et quel que differences dialectales dans la terminologie, nous nous

trouvons aussi, quant aux institutions matrimonialesj devant 1'unite que nous constatons dans les autres do main es entre les nombreuses fractions des Mongo. Pou vons-nous esperer bientot la precieuse collaboration de

plusieurs missionnaires et autres coloniaux, non seulement

pour les Ekonda, mais aiissi pour d'autres groupements?

Equatoria leur ouvrira volontiers ses colonnes, meme pour de simples notes et des breves communications, et sera

toujours tres heureuse d'etre le moyen d une fructueuse collaboration en vue du bien des populations qui nous sont

confiees*

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