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CLlNlQUE OPHTALMOLOGIQUE DE L’UNlVERSITt? DE Ll&GE. (PROFESSEUH I.. WEEKERS). NOUVELLE CONTRIBUTION A L’STUDE DE LA CYCLO- DIATHERMIE NON PERFORANTE DANS LE TRAITEMENT DES DIVERSES FORMES DU GLAUCOME Par L. Weeke,rs et R. Weekers.‘) Nous avons dejh consacrk antkrieurement (23) (24) (25) plusieurs publications ii 1’Ctude dktaillCe, exPCrimentale, ana- tomique et clinique de la cyclodiathermie non perforante anti- glaucomateuse. Depuis lors nos observations se sont multi- pliCes et enrichies, nous avons Ctendu nos recherches A toutes les formes du glaucome cc qui nous permet actuellement de compliter nos observations et d’en prksenter la synthbse. Celle- qi comprend les chapitres suivants: I. Historique. 11. Faits expbrimentaux. 111. Technique opkratoire. IV. RCsultats opCr atoir es. V. Observations biomicroscopiques et histologiques. VI. Mode d’action de la diathermie dans le glaucome. I. Historique. Le courant de haute frCquence peut &treutilisC de faqons diverses avec des rksultats trits diffkrents; la technique a iqi une importance toute particulibre. I1 est a prCvoir d’autre part que dans l’avenir les procCdCs diathermiques auxquels on aura recours, pour chercher A abaisser la tension d’un oeil glauco- mateux, ne seront pas les mCmes dans tous Ips cas. I1 nous parait utile, pour cette raison, de rappeler bridvement ce qui a CtC fait jusqu’h prCsent dans ce domaine. *) Received Oct. 24th 1945. Acta Ophthalmol. Vol. 24. I. I

NOUVELLE CONTRIBUTION À L‘ÉTUDE DE LA CYCLODIATHERMY NON PERFORANTE DANS LE TRAITEMENT DES DIVERSES FORMES DU GLAUCOME

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C L l N l Q U E OPHTALMOLOGIQUE DE L’UNlVERSITt? D E Ll&GE. (PROFESSEUH I.. W E E K E R S ) .

NOUVELLE CONTRIBUTION A L’STUDE DE LA CYCLO- DIATHERMIE NON PERFORANTE DANS LE TRAITEMENT

DES DIVERSES FORMES DU GLAUCOME

Par L. Weeke,rs et R . Weekers.‘)

Nous avons dejh consacrk antkrieurement (23) (24) (25) plusieurs publications ii 1’Ctude dktaillCe, exPCrimentale, ana- tomique et clinique de la cyclodiathermie non perforante anti- glaucomateuse. Depuis lors nos observations se sont multi- pliCes et enrichies, nous avons Ctendu nos recherches A toutes les formes du glaucome cc qui nous permet actuellement de compliter nos observations et d’en prksenter la synthbse. Celle- qi comprend les chapitres suivants:

I. Historique. 11. Faits expbrimentaux.

111. Technique opkratoire. IV. RCsul tats opCr atoir es. V. Observations biomicroscopiques et histologiques.

VI. Mode d’action de la diathermie dans le glaucome.

I. H i s t o r i q u e .

Le courant de haute frCquence peut &tre utilisC de faqons diverses avec des rksultats trits diffkrents; la technique a iqi une importance toute particulibre. I1 est a prCvoir d’autre part que dans l’avenir les procCdCs diathermiques auxquels on aura recours, pour chercher A abaisser la tension d’un oeil glauco- mateux, ne seront pas les mCmes dans tous Ips cas. I1 nous parait utile, pour cette raison, de rappeler bridvement ce qui a CtC fait jusqu’h prCsent dans ce domaine.

*) Received Oct. 24th 1945. Acta Ophthalmol. Vol. 24. I. I

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Les mCthodes diathermiques utilisent la chaleur produite dans les tissus eux-mCmes par un courant de haute frCquence en raison de la rCsistance qu’ils opposent au passage de ce courant. Gr&ce aux diverses techniques diathermiques on peut, suivant l’effet dCsirC, soit Cchauffer simplement les tissus (diatherrnie m6dicaIe) soit les coaguler ou les dktruire (dia- thermie chirurgicale) . Les deux mCthodes ont 6th utilisCes dans le glaucome.

I. - Diathermie rnddicale. Une Blectrode indiffhrente, constituCe habituellement par

une grande plaque mbtallique (Ctain, plomb, aluminium) est mise en contact avec un large territoire cutanC. L’Clectrode active consiste en une capsule mCtallique qui s’applique sur les paupihres, l’oeil Ctant fermC ; l’interposition d’une couche de coton imbibe de liquide physiologique assure un bon con- tact de l’blectrode et le passage uniforme du courant.

Nombreux sont les auteurs qui ont CtudiC les effets de la diathermie mCdicale sur la tension oculaire et cherchC A utili- ser ce traitement dans le glaucome. La premihre publication B ce sujet, celle de Clausniteer, date de 1912.

Nous empruntons les donnCes bibliographiques suivantes aux publications de Monbrun (15) , L. Coppez (3) et surtout Villani (19).

Certains auteurs: Clausnitzer, Hagelschmidt, Qurin, Toyo- da, de Benedetti, Monbrun, Coppez ont constat4 une augmen- tation de la tension ocuiaire SOUS l’influence du courant dia- thermique; plusieurs d’entre eux mettent en garde contre les dangers de cette thbrapeutique qu’ils considisent comme con- trindiqube dans le glaucome.

Par contre d’autres auteurs : Gallazi, Hollender et Cottle, Hunter, Sputh, Rowland, Loffler et Wellich, Figdor, Capero- Comas, Edward Martin, Law, Villani, Lloyd, (121, Correa de Barros (6) relatent des rksultats favorables. 11s ont observC au moyen de la diathermie un abaissement de l’ophtalmotonus dans le glaucome mais les effets obtenus sont inconstants et le plus souvent insuffisants ou passagers. Plus rkcemment, Ruedemann et Zeiter (17) ont signal6 une action favorable de la diathermie sur la tension et la douleur dans le glaucome

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aigu; l’effet, d’aprbs ces auteurs, est presque nu1 dalls le glau- come chronique.

Villani parmi ses rCfCrences bibliographiques cite un au- teur, Walher, qui eut l’idCe, dans un cas de glaucome simple, d’appliquer 1’Clectrode active sous la conjonctive, directement sur la rCgion ciliaire. Les applications duraient 4 secondes ; il se produhit une diminution de la tension oculaire de 5 mm. Hg. en 48 heures.

Les explications fournies par ces auteurs concernant le mode d’action de la diathermie sont hypothktiques et contra- dictoires. Villani invoque une action possible du courant sur les ClCments nerveux sympathiques d’oh rksulterait une aboli- tion passag&re de la sCcrCtion de l’humeur aqueuse.

11. - Diathermie chirurgicale. Sans prCjudice pour d’autres opCrations qui pourraient

naitre ultbrieurement, il y a lieu de distinguer actuellement deux procCdCs opbratoires : la cyclodiathermie perforante et la cyclodiathermie non perforante. Ces deux prockdks dif fCrent par leur technique, les rCsultats qu’ils fournissent et les com- plications auxquelles ils exposent. La diatherrnie non per- forante, pratiquCe comme nous le prCconisons, se recommande particulikement par sa bCnignitt5 jointe A son efficacitk.

A. - Cyclodiathermie perforante. D&s 1932, Weve (28) avait cherchC B provoquer la destruction diathermique du corps ciliaire dans des cas de glaucome infantile; il a pratiquC dans ce but, une coagulation sclCrale perilimbique en surface. L’opCration se termine par une ou deux ponctions perforan- tes destinbes B ramener a une tension plus basse. le globe durci par l’application prolongbe de la boule diathermique. Amsler (1) a appliquC ce traitement dans un cas d’hydrophtal- mie; quelques mois aprbs, l’oeil fut t5nuclCC. Cliniquement, la tension fut abaissbe de faCon durable; anatomiquement, on constatait une atrophie marquCe du corps ciliaire. I1 semble bien que les auteurs que nous venons de citer sten soient tenus A des essais. Wagner (21) se basant sur des recherches exp6- rimentales estime que la coagulation sclkrale superficielle est sans effet sur la tension oculaire; seules les perforations dia- thermiques seraient efficaces.

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C’est incontestablement Vogt (20) qui en 1937, a imprim6 une impulsion dCcisive au traitement du glaucome par la dia- thermie.

Aprbs dissection de la conjonctive sur une moitiC du pour- tour du limbe, Vogt pratique dans la sclCrotique une centaine de micropunctures au moyen d’une trbs petite et fine aiguille. I1 se rapproche jusqu’a 2 millim&tre$ du limbe. Le courant utilisC est de 60 milliampbres environ. Pendant la pCriode du dbbut, il y a eu de graves complications A dCplorer B la suite de l’intervention (kkratites, ulckrations cornkennes et sclCra- les, iritis, hkmorragies de l’iris, cataracte) ; plus tard, grace B un ensemble de prCcautions, ces complications sont devenues beaucoup plus rares.

L’opCration de Vogt a suscitC les travaux nombreux et im- portants de Wagner (22), Franceschetti (8 ) ’ Richner ( 161, Gasteiger (9 ) , Huber ( l l ) , Meesmann (141, Thiel (18) , Loh- iein (13) , Hanschild ( lo ) , Biick (2). Dans l’ensemble, les ap- preciations de ces auteurs sont favorables. Le glaucome chro- nique, le glaucome secondaire et le glaucome hhmorragique constituent des indications de choix. L’intervention est con- trindiquCe dans le glaucome aigu.

Quelques objections ont CtC formulbes. Les rCsultats ne sont pas constants; ils sont parfois passagers, au bout d’un certain temps l’hypertension reparait. L’oeil opCrk reste long- temps irritC. L’opCration dans certains cas a abouti A la perte de l’oeil, ce qui a nCcessitC l’knuclhtion; elle exposerait ;i l’ophtalmie sympathique. Aprbs qu’on a pratiquC la cyclo- diathermie perforante, il est difficile, en cas d’Cchec, de faire encore une autre operation.

Thiel, aprbs un referendum dans les cliniques allemandes, arrive B cette conclusion qui confirme l’opinion de Vogt: la cyclodiathermie perforante doit Ctre surtout utilisCe comme mltima rafioa quand les autres ressources thkrapeutiques ont CtC CpuisCes.

B. Cyclodiafhermie non perforante. Vogt de mCme que Weve a cherchk P coaguler le corps ciliaire au moyen de la diathermie pour hypotoniser l’oeil glaucomateux. I1 y a bien des rCserves A faire B ce sujet, comme nous le verrons dam la suite. L’idCe qui nous a guidCs est tout autre. Des recherches

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exp6rimentales dkji anciennes de I’un de nous (26) ont abouti B une conception d’ensemble concernant le mode d’action des opbrations antiglaucomateuses. Ces operations agissent en pro- voquant des modifications vasculaires et circulatoires intra- oculaires; celles-ci retentissent t i leur tour, comme il sera ex- pas6 plus loin, sur le rkgime de l’humeur aqueuse et sur la tension oculaire. La diathermie dont I’action sur Ies vaisseaux et sur la circulation sanguine oculaires est remarquable, agi- rait de la n i h e facon.

Quaiid on coagule rPellement unc portion tr6s ktendue du corps ciliaire, on nuit gravement h l’oeil qu’on dbsorganise. Si on veut par la cyclodiathermic obtenir un e f fd tensionnel utile on est dans l’obligation d’elever la tempkrature suffi- samment pour que au voisinage du foyer ou des foyers de coagulation ainsi r6alisks, se produise dans le corps ciliaire la rkaction vasculaire favorable; mais on doit, sous peine de complications, chercher h rkduire cette coagulation au mini- mum indispensable. Ce r6sultat peut &re atteint sans perfo- rations de la sclkrotique.

Nous croyons &tre les premiers h avoir fait une ktude com- plbte, expkrimentale, anatomique et clinique de la cyclodiather- mie non perforante. Cette btude a ahouti a une technique opk- ratoire bien d6termini.c et precise qui sera dCcrite et motivCe ci-aprbs.

1,. Coppez ( 4 ) a relatk rkcemment les rksultats favorables qu’il a ohtenus au inoyen de la cyclodiathermie non perforante, d a m le glaucome ahsolu. Albaugh et Dunphy citks par Dupont Guerry ( 7 ) ont eu recours h la cyclodiathermie superficielle dam le glaucome; nous n’avons pas encore pu nous procurer I’article original de ces auteurs.

Aprbs la redaction du prksent mkmoire, nous a w n s eu con- naissance d’une publication du professeur Sveii Larsson de Stockholm (Rericht iiber die 50. Zusammenkunft der Deut- when Ophthalmologischen Gesellschaft in Heidelherg 1934). Cet auteur relate les rksultats favorables qu’il a obtenus au moyen dc la diatherniisation transclkrale dans le traitement c l u dkcollement rktinien. I1 a observk en plus, un effet hypo- tenseur, qu’il a cherchk a utiliser en diathermisaiit le corps ciliaire dans deux cas de glauconie absolu.

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11. F a i t s e x p t ! r i m e n t a u x .

L’expCrience suivante nous a servi de point de dCpart pour les recherches de laboratoire que nous avons relatCes en 1942. Elle a consist6 B pratiquer, sur un des yeux d’un lapin, deux coagulations sclCrales superficielles au moyen d’une klectrode pyromktrique. L’extrCmitC de 1’Clectrode est plate, circulaire ; elle a 2 millimhtres de diamktre. Les applications de l’klectrode sur le globe, sans dissection de la conjonctive, ont CtC faites A une petite distance du limbe, latkralement de part et d’autre du muscle droit supkrieur. La tempkrature atteinte a CtC de 80 degrCs C. en quelques secondes. Cette cyclodiathermie par- tielle a eu pour effet, aprbs une courte phase d’hypertension d’abaisser la tension de l’oeil opCrC, de 26 mm. Hg A 12 mm. Hg. La tension s’est relevee progressivement pour redevenir norinale aprks 15 jours. Des variations ophtalmotoniques pa- rallCles mais attCnuCes ont CtC constatees dans l’autre oeil.

En modifiant de diverses facons les conditions dans lesquel- les elles ont CtC pratiqukes, nos expbriences ont ab’outi aux con- clusions suivantes.

1) Des r6actions ophtalmotoniques typiques s’observent quand on applique superficiellement 1’Clectrode non perforante sur une portion quelconque de la sclkrotique m&me trBs en arrikre au niveau de la portion postCrieure de la chorollde. Cependant les effets tensionnels sont plus marques et plus prolongb, lorsqu’on intervient en avant au niveau du corps ciliaire ou dans son voisinage immCdiat (cyclodiathermie) . I1 est nkcessaire de tenir compte de ces faits quand on envisage le mode d‘action de la diathermie.

2) En utilisant une Clectrode pyrombtrique non perforante, nous avons constat6 que la rCaction ophtalmotonique varie avec I’intensitC de la briilure diathermique ; elle est d’autant plus prononcke que la tempCrature est plus ClevCe.

3) Quand on cherche par la cyclodiathermie A obtenir l’hypotension la plus profonde et la plus longue possible, la participation plus ou moins Ctendue ou complete du corps ciliaire a une influence prCpondCrante. La d u d e de l’hypotonie est en quelque sorte proportionnelle au nombre d’applications pratiquCes sur le pourtour du segment antCrieur de l’oeil, &

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1’Ctendue par conshquent du corps ciliaire sur lequei on a op6r6. Ce point nous parait particulibrement important pour dtablir en clinique la meilleure technique op6ratoire de la cyclodiathermie non perforante antiglaucomateuse.

4) En multipliant ou en rCp4tant les applications, en inten- sifiant le courant on peut au moyen de la cycfodiathermie non perfor,ante hypotoniser le globe oculaire en quelque sorte A volontC. Ce qui limite les possibilitks c’est que dCpass6 un certain degrC, l’oeil est lCsC plus ou moins gravement suivant ies cas, ou mCme se ddsorganise complbtement.

5) Au moyen de 1’Clectrode diathermique non perforante, on obtient des effets hypotenseurs qui ne le cCdent en rien aux effets de 1’Clectrode perforante; celle-si par contre est plus mutilante. Les perforations ne sont pas indispensables; elles ont des effets nuisibles; eIles exposent davantage 21 des complications.

111. T e c h n i q u e o p d r a t o i r e d e l a c y c l o d i a - f h e r r n i e n o n p e r f o r a n t e a n t i -

g l a u c o r n a t e u s e.

Nous avons pu nous rendre compte depuis longtemps que les effets hypotenseurs obtenus avec les procCdCs actuels de diathermie mCdicale sont minimes et insuffisants. D’autre part nos constatations experimentales nous ont convaincus, comme nous l’avons indiquC Gi-dessus, qu’il est pr6fCrable d’Cviter dans le traitement du glaucome les multiples perforations sclkrales de la wyclodiathermiestichelunga de Vogt. Telles sont Ies raisons pour 1esqueIles nous nous sommes appliquCs a rechercher la technique la plus favorable de la cyclodiathermie chirurgicale non perforante.

Plus particulibrement en matihe de diathermie, la tech- nique op6ratoire est capitale; une technique dCfectueuse pro- duira, suivant le cas, des effets nuls, insuffisants ou excessifs; une erreur de technique peut provoquer des dCsastres. On ne saurait donc accorder trop d’attention a cette question.

Les premiers essais que nous avons tenth en clinique au moyen de la cyclodiathermie non perforante ont port6 sur des yeux atteints de glaucome absolu douloureux et vouBs de

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ce fait A I’CnuclCation. Ces essais ont CtC pour nous fort in- structifs. 11s nous ont montrk, confirmant nos observations de laboratoire, qu’il est possible au moyen de la cyclodiather- mie non perforante en insistant, d’abaisser Q volontC la tension d’un oeil glaucomateux. Mais lorsque de cette faCon on se inontre trop agressif, on voit survenir de graves complications (hyphCma, iritis, atrophie de l’iris, qataracte, Cvaluiion du globe vers l’atrophie) .

Le problbme B rksoudre consiste somme toute A dCterminer l’intensith du courant et les modalitCs de son application qui permettent de faire bCnCficier I’oeil glaucomateux des effets hypotenseurs de la diathermie sans provoquer de dCsordres anatomiques nuisibles, sans altCrer les fonctions visuelles. I1 nous parait indispensable a ce propos que nous motivions certaines particularitks du procCdC opkratoire que nous prC- conisons.

1) Nos recherches cliniques pratiqubes sur des yeux glau- comateux nous ont montrC que la diathermie non perforante a une action hypotonisante trhs accusCe quand on applique I’Clectrode superficiellement sur le globe en un point cor- respondant a la limite postkrieure du corps ciliaire. Nos ob- servations anatomiques, dont il sera fait mention plus loin, nous en ont fourni l’explication. Quand 1’Clectrode est ap- pliquCe a l’endroit indiquC, la vasodilatation uvCale intense, qui est la rCaction essentielle et utile du traitement diather- mique, se propage trbs peu en a r r ike vers la choroide; par contre vers l’avant, en raison des dispositions vasculaires lo- cales, elle s’Ctend B tout le corps ciliaire, aux procks ciliaires et ;It l’iris. Si on tient compte, d’autre part, du fait, que plus on se rapproche du limbe, plus grand est le danger de nuire au cristallin et de provoquer la cataracte, on est amen6 a conclure, comme nous l’avons fait, que la zone correspondant a l’ora serrata, a 7 ou 8 millimdtres du limbe, est l’endroit d’dlection pour l’application de l’dlectrode diathermique non perforante sur la scldrotique.

2 ) Les observations cliniques pratiquCes sur les yeux glau- comateux confirment les informations du laboratoire sur un autre point. Le degrC et la d u d e de l’hypotonie rCsultant de la cyclodiathermie non perforante est proportionnelle a 1’Cten-

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due du corps ciliaire sur laquelle on agit. 11 est nkcessaire dans le traitement d u glaucome de chercher ci intiresser d’emblke le corps ciliaire complitement. C‘est pour cette raison que notre technique comporte 8 applications reparties sur tout le pourtour du segment antCrieur de I’oeil.

Nous rappellerons a ce propos que Vogt pratique ses mul- tiples perbrations sclerales sur la moitie seulement du pour- tour du limbe ; il n’intervient qu’ultbieurement, en cas d’kchec. sur I’autre moitiC. Nous considbrons comme indispensable, pour les raisons indiqutes, d’agir sur tout le corps ciliaire dCs la premiCre intervention. L‘effet hypotenseur, de cette fawn, est plus marqud; on l’obtient h moins de frais, avec un courant nioins intense, en faisant courir h l’oeil nioins de dangers. Quand les rCsul tats d’une premicre cyclodiathermie non per- forante ne sont pas suffisants, il est encore possible, avec notre tcchnique, de rkpkter I’intervention cn clierchant, toujours pour les niemes raisons, A influencer comme la premiCre fois le corps ciliaire dans toute son Ctendue.

3 ) L’Clectrode appliquie sur le globe doit &re de petites dimensions. Cette dkduction dtcoule encore de nos recherches tendant h utiliser la cyciodiathermie non perforante avec le plus d’effet et le moins de risques. L’Clectrode dont nous nous servons a une extrCmitC plate et circulaire de 0,75 millimbtre de diamCtre. Nous avons pu grLice B elle, atteindre notre but qui consiste h agir en un endroit dtroitement circonscrit, B la limite postdrieure du corps ciliaire, loin de la zone dange- reuse constituke par le cristallin et l’iris.

Autre avantage considbrable: gr5cc h ses petitcs diiiicn- sions, nous appliquons I’klectrode directement sur le globe, sans m h e dihsi!quer la conjonctive. La conjonctive est nC- cr0si.e sur place par le courant mais la minime ICsion, qui en rdsulte ne porte pas ii conskquence.

4) Un progrds fechnique non nkgligeable cortsiste ci em- ployer une Plectrocfe pyromttrique. Les effets hypotenseurs dkpendent en grande partie de I’intensiti! du courant utilisi. et de 1’Clhation de la tempdrature provoquCe par ce courant dans les tissus. ‘L’Clectrode pyrometrique fournit B ce sujet de precieuses indications. Les avantages de cette Clectrode dans le d6collement de la rCtinc ont fait I’objet d’une Ctude trCs

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complbte par LCon Coppez (4 ) . Cet auteur a eu recours dans le glauconie A une Clectrode de 2 millirnbtres (3). Personnelle- ment nous n’avons pas encore, en raison des circonstances rC- sultant de la guerre, rCussi Q faire fabriquer une Clectrode pyromktrique plate et de petites dimensions, conditions qui nous paraissent requises pour la bonne rkussite de la cyclo- diathermie non perforante.

Nous dCcrirons maintonant en dCtail notre procCdC opC- ratoire.

Le source de courant diathermique est l’appareil ophtal- mologique Sanitas; nous utilisons le courant bipolaire.

Nous awns dii faconner nous mCmes 1’Clectrode active dont nous nous servons; elle est constituCe simplement par une tige mktallique entourCe d’une gaine isolante; elle est courbe B une de ses extrkmitks, comme les Clectrodes servant an traite- ment du dkcollement rhtinien. La terminaison libre, de mCtal non isolC, qu’on applique sur le globe, se presente comme un pefit cylindre de 1 millimbtre de haut; la surface plate cir- culaire en contact avec l’oeil a 0,75 millimbtre de diamhtre.

L’anesthCsie du globe est obtenue par des instillations de cocaine et d’adrknaline associbes A une injection rbtrobul- baire de 1 cmc. de scurocallne B 4 % renferniant 1 goutte d’adrknaline au millibme. Les injections sous-conjonctivales doivent &tre CvitCes, parce que l’oedhme qu’elles provoquent gherait I’application de 1’Clectrode. Afin de rendre complhte- ment indolores les suites opbratoires, nous injectons dans l’orbite, 5 minutes aprhs la scurocaine, 1 cmc. d’alcool Cthy- lique B 40°.

L‘oeil est maintenu ouvert au moyen d’un blkpharostat ou d’un Ccarteur B main. L’Clectrode est appliqude directement sur le globe, sans disskquer la conjonctive, sans recourir B une pince de fixation, en appuyant simplement pour maintenir lo contact.

Les applications sont faites B 7 ou 8 millimhtres du limbe; au nombre de 8, elles sont situCes 2 par 2, autant que pos- sible B Cgale distance l’une de l’autre, dans les intervalles com- pris entre les tendons d’insertion des 4 muscles droits.

L’ampbremhtre ne nous a CtC d’aucune utilitC pour me- surer l’intensitk du courant au cours de I’opCration. Nous

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devons nous contenter d’indiquer que le bouton de rCglagc de l’appareil est placC sur la graduation 2,5 et B que chaque ap- plication, le passage du courant dure 15 secondes. Ces donnees sont en partie empiriques; le laboratoire n’est ici que d’un faible secours. Ce sont surtout nos premiers essais cliniques pratiquCs sur des yeux atteints de glaucome absolu qui ont niontrC 1.9 limites qu’on ne peut, sur l’oeil humain, franchir sans s’exposer A provoquer des complications. A juger jusqu’A u n certain point par comparaison, au moyen de l’cxamen ophtalmoscopique, quand on le peut, notre action diather- mique dans le glaucome est plus intensive que dans le traite- ment du dbcollement rktinien.

D&s que cela sera possible, nous nous proposons de re- courir B une Clectrode pyromktrique qui permettra d’indiquer avec plus d’exactitude l’intensitk du courant que nous utilisons dans le glaucome. I1 est 21 remarquer qu’avkc notre procCdC, 1’Clectrode &ant appliquCe directement sur le globe sans dis- sCquer la conjonctive, on opere B sec. I1 en rksulte que l’utilitk de 1’Clectrode pyromktrique, pour obtenir des effets constants, cst moindre que dans le traitement du dbcollement rktinien. Les conditions imposCes par les circonstances, nous ont mon- trC qu’un bon Ctalonnage prealable de l’appareil diathermique dont on se sert, peut suffir h la rigueur, sans inconvenient majeur. La plupart des opCrateurs, actuellement encore, pro- ckdent de cette facon pour traiter le dCcollement de la rCtine.

Avec notre procCdC de cyclodiatherniie non perforante, il subsiste, quand on retire l’hlectrode, un petit godet au point d’application. La conjonctive bulbaire detruite par le courant est perforke d’un trou dont les dimensions dCpassent quelque peu la largeur de 1’Clectrode. Sur le pourtour de l’orifice, se produit un halo blanc du A la coagulation et h l’ischkmie de la conjonitive avoisinante. Au fond du godet, on voit la sclC- rotique sans lCsion apparente.

I.es applications Ctant au nombre de 8, l’opCration, de ce fait, dure un certain temps. Pour Cviter la dessication de la cornke, il est utile d’interrompre l’intervention 2 ou 3 fois et d’enlever chaque fois 1’Ccarteur des paupikres.

L’application d’un pansement n’est pas nCcessaire. Les sui- tes opkratoires sont simples. Par raison de nCcessitC, il nous

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est arrivC parfois, de pratiquer I’intervention sur des inalades non hospitalisis.

Pour prkmunir contre les synkchies postkrieures de l’iris, on instille de l’atropine 1 %, 3 fois par jour, pendant les 2 ou 3 jours qui suivent l’intervention, l’oeil ktant habituelle- nient, A cc moment, hypotone.

I V. R C s u I t a t s o p C r a t o i r e s .

Le niatCrie1 clinique qui nous a servi a cette Ctude com- porte 76 opCrations. La plupart de nos observations sont de longuc durbe; nos premiers essais remontent h 6 ans. Des ohscrvations trop br6ves seraient sans valeur ; un rCsultat c1’:ihord favorable peut ne pas sc inaintenir dans la suite.

Nous savons que le glaucome idiopathique tant aigu que chronique est essentiellement de provenance vasculaire, mais nous somines presque compl6tement dCsarmCs pour guCrir les 1Psions rasculaires elles-m&mes en agissant efficacement sur les facteurs pathogeniques qui les provoquent. Notre thbra- peutique reste actuellement encore purement symptomatique ; elle se limite B vaincre si possible l’hypertension oculaire et h Cviter ainsi les consbquences nCfastes proches ou lointaines de cette hypertension qui p6se lourdement sur .Ie sort de I’oeil glaucomateux. Telles sont les raisons pour lesquelles nous re- laterons surtout les rbultats tensionnels que nous a r m s ob- tenus.

Quand on cherche A apprecier la valeur d’un nouveau traitement hypotonisant comme la diathermie, il est Cvidem- inent nCcessaire aussi de se soucier de savoir si ce traitenlent l u i - m h e n’est pas susceptible, par certains de ses effets, de faire tort aux fonctions visuelles et s’il n’expose pas 6 des complications. Nous ne reviendrons pas en dCtail sur ces deux derniers points qui ont dkja CtC trait& dans nos publications antCrieures. Nous avons conclu de cette Ctude que la cyclo- diathermie non perforante est une intervention bbnigne quand certaines r6gles indispensables que nous avons indiqukes sont bien observbes; elle expose moins a des complications que I’opbration de Vogt.

Les effets tensionnels que nous avons observes au moyen

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de la cyclodiathermie non perforante sont diffkrents dans Ies diverses formes de glaucome. Certains glaucomes se prCtent mieux que d’autres au traitement diathermique; une distinc- tion est donc nbcessaire.

A. Glaucome chronique simple et glaucoine chronique subuigu. C‘est 9ans le glaucome chronique et dans le glaucome

subaigu que les effets tensionnels de la cyclodiathermie non perforante sont le mieux caractCrisCs et les plus constants: on trouve ici une des indications les plus utiles de cette ope- ration.

Nous rappellerons que la cyclodiathermie non perforante pratiquke sur un oeil de lapin provoque, dans les heures qui suivent l’interrention, un degrC variable d’hypertension ocu- laire. Cette phase est de courte durke et suivie rapidement d’une hypotension prolongke. Nous avons pu parfois, chez nos opkres atteints de glaucome chronique, une heure ou deux aprks I’opCration, surprendre une brkve augmentation de la tension ne dkpassant pas 15 Inm. Hg. dans les cas extremes: elle nous a paru dkpourvue de tout effet nocif. Cette phase d’hypertension, avec notre technique, est en grande partie neutraliske par I’injection orbitaire de scurocahe adrCnalinCe et d’alcool que nous pratiquons prklablement. I1 y a 15 une difference importante A retenir entre la cyclodiathermie non perforante et 1’opCration de Vogt. Cette dernikre determine immhdiatement selon la profondeur des punctures, soit une forte hypotonie avec perte de vitrC (Vogt, 20)’ soit au contraire une hypertonie considkrable et transitoire. (Mesmnn, 14).

Tres habituellement quand on s’en tient au dosage que nous avons indiquC, l’effet hypotenseur de la cyclodiathermie i o n perforante s’accuse surtout aprcs 24 ou 48 heures. Le graphique (fig. 1 ) reprhsente la courbe tensionnelle moyenne de 20 opbrations.’) Sans aucune exception, la tension ocu- laire s’abaisse fortement au cows des jours qui suivent l’in- tervention, en moyenne de 42 mm. Hg. A 18 mm. Hg. Cette hypotonie ne se maintient pas au mCme degrC dans la suite; elle s’attbnue lentement et progressivenient pendant quelques

*) Le detail des observations figure .dam une publication antbrieure (24).

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.s

semaines. Aprits 3 mois environ, l’ophtalmotonus se stabilise a un degrC avoisinant le niveau physiologique, tantbt un peu plus, tantbt un peu plus bas. La moyenne est de 26 mm. Hg.

I1 importe de noter que, en ritgle gCnCrale, la tension ocu- lairc terminale, aprits la cyclodiathermie non perforante, est plus iXlevCe que celle obtenue dans des cas analogues aprits

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- -

0 0 -1 01 2 3 4 5 6 7 8 9 1 0 1 1 1 2

moia ‘Fig. !.

Influence de la cyclodiathermie non perforante sur la tension oculaire de malades atteints de glaucome chronique (courbe moyenne, 20 cas).

I’enclavement de l’iris pratiquC selon la technique prkconisee par l’un de nous (27). L’enclavement est la plus hypotonisante des opCrations antiglaucomateuses. C‘est cette operation que nous faisons de prCfCrence, chaque fois qu’elle est possible et pour ainsi dire SystCmatiquement dans toutes les formes du glaucome. Nous ferons remarquer B ce propos que, avec notre technique de l’enclavement irien, cette intervention est tout aussi praticable que la diathermisation du corps ciliaire, perforante ou non, lorsque la chambre antbrieure est virtuelle, ce qui a 6tC donne comme un avantage de l’opkration de Vogt.

15

L’Ctude comparative, au point de vue de leur efficacitk, A laquelle nous avons procCdC entre l’enclavement de I’iris et la cyclodiathermie est tout en faveur de l’enclavement. I1 est nhcessaire d’atteindre une limite dangereuse pour obtenir de la diathermie un effet hypotenseur aussi marque que par l’enclavement.

La cyciodiathermie presente cependant un avantage con- sidbrable: on peut facilement la repeter; ce qui n’est pas aussi hien le cas pour l’enclavement. D’autre part encore, la cyclo- diathermie reste aiske et efficace, mCme lorsque l’oeil a dCjA subi d’autres opbrations sans resultat suffisant.

Nous avons rCussi maintes fois Q pratiquer notre interven- tion, sans dommage visuel post-operatoire, dans des cas de glaucome chronique simple trbs avangC, ayant dkjh alter6 par- tiellement 1’acuitC visuelle centrale. I1 y a 18 encore une in- dication intbressante de cette operation. D’une fagon gCnkrale nous n’avons constat6 avec la cyclodiathermie non perforante pratiquke sur des yeux atteints de glaucome chronique simple, aucun effet opkratoire nuisible sur les fonctions visuelles. Dbs que se dissipent les symptcmes reactionnels des premiers jours, l’acuitb visuelle et le champ visuel redeviennent ce qu’ils Ctaient auparavant. Dans le glaucome subaigu la vision est amCliorCe, parce que la chute de la tension kclaircit les milieux optiques en faisant disparaitre l’oedbme cornden.

Les cas sont encore peu nombreux oh nous avons, aprhs des intervalles variables, pratiquk notre intervention, une deuxihme fois sur le mCme oeil. Les rCsultats ont 6tC trhs favorables et nous n’avons constate aucun dommage. Mais la prudence s’impose ; une expCrience plus Ctendue sera nCces- saire pour connaitre, A ce point de vue, toutes les possibilites de la cyclodiathermie non perforante.

B. Glaucome aigu. Nous n’avons pratiquC la cyclodiathermie non perforante

que dans 2 cas de glaucome aigu. Dans le premier cas (fig. 2) , il s’agit d’une femme &gee de

34 ans qui avait subi antbrieurement avec succbs, B l’oeil droit. un enclavement de I’iris pour un glaucome aigu bien caractk- rise. Elle se prksente avec un glaucome aigu typique A l’oeil

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gauche. La tension est de 48 mm. Hg. Sous l’influence des instillations de pilocarpine et d’bserine, la tension tombe 18 mm. Hg. Nous profitons de ce moment pour pratiquer une cyclodiathermie non perforante. Deux heures aprks, la tension est de 24 mm. Hg.; 7 heures aprks, elle est de 30 inni. Hg. Le lendemain la chute de tension se produit. Trois jours aprks l’opbration, la tension est de 14 mm.*Hg.; aprCs 15 jours elle est de 6 mm. Hg. Aprks 2 mois. la tension se relkve petit h petit et progressivement; aprks 5 mois elle est de 40 mm. Hg. Un enclavement irien est pratiquC. Le rksultat visuel est fa- vorable. I1 subsiste quelques synbchies iriennes peu impor- tantes.

Le second cas est comparable au prkcbdent. La cyclodia- thermie non perforante a abaissb la tension de 60 mm. Hg. A 18 mm. Hg.; celle-Gi est remontke insensiblement jusque 40 mm. Hg. Aprh un mois, une iridectoniie fut pratiquke avec succks.

Nous avons renoncb provisoirement B poursuivre ces essais. D’autres techniques diathermiques permettront peut-Ctre de les reprendre.

C. Glaucome secondaire. Chez les nialades que nous avons opbrks, l’hypertension

oculaire compliquait suivant les cas, une uvbite, des lCsions vasculaires de la rbtine, un dbcollement rbtinien, un trauma- tisine, etc. Les rbsultats tensioiinels de la cyclodiathermie non perforante varient i G i trCs notablement, parce que les affec- tions auxquelles le traitement s’adresse sont elles-memes trks diffkrentes.

Dans tous les cas, pour ainsi dire sans exception, la tension s’abaisse trks notablement et le plus souvent considCrablement aprks l’intervention au point de descendre souvent en dessous de la normaIe. Dans la suite, la tension se reikve Ientement et progressivement .

Dans certains cas, la tension finalement se stabilise B un niveau physiologique ou un peu en dessous. Cette CventualitC, la plus favorable, s’observe surtout lorsque l’hypertension B laquelle il s’agit de rembdier, dCpend d’une affection oculaire en bvolution et susceptible, elle-meme, de s’ambliorer par le

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traitement mbdicamenteux gbnbral ou local qui a CtC institui? concomitament (ex: uvbites) ; la cyclodiathermie est d’une pre- cieux secours, parce qu’elle permet de parer aux effets nocifs de la phase hypertensive de l’affection.

D’autres fois, l’effet hypotenseur post-opbratoire n’est que

r .

i Cyclodiattrerrnie

.

J Pilo-dserine

lEnclavement

.

.

.

0 8 I I I 3 . . . 1 . I . . . I , , , , , ” ’ , , 0 1 2 3 4 5 6

mois

Fig. 8. Influence de la cyclodiathermie non perforante sur la tension

oculaire dans un cas de glaucome aigu.

transitoire. Aprbs quelques jours, quelques semaines ou quel- ques mois, la tension oculaire remonte au dessus de la limite physiologique, aussi haut parfois que le point de depart. Le bbnbfice de l’intervention it.$ est partiel ou passager.

Le glaucome secondaire hbmorragique rdclame une men- tion spbciale. A la suite de l’intervention, nous avons parfois constatb une lbgkre aggravation post-opbratoire des 16sions. Ce n’est pas une raison suffisante, nous parait-il, pour re- noncer A la cyclodiathermie non perforante dans cette forme du glaucome qui est un Bnoli me tangerecc pour la plupart des opbrateurs. I1 est toutefois recommandable, en pareil cas, de diminuer l’intensitb du courant, quitte A rbp6ter l’intervention

Acta Ophthalmol. Val. 24. I. 2

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apres un certain intervalle. La cyclodiathermie prksente l’avan- tage de ne pas nkcessiter l’ouverture et la dCcompression brusque du globe.

D. Glaucome absolu. GrPce B sa grande maniabilitk, la cyclodiathermie non per-

forante permet de tenter, sans gran‘ds frais, la conservation des yeux atteints de glaucome absolu douloureux. C‘est un traitement de choix. Comme les fonctions visuelles ne doivent plus ici Ctre mknagbes, on peut multiplier les applications, en faire par exemple 10 au lieu de 8, pour augmenter les chances de rbussite. C’est dans cette espece de glaucome qu’on peut aussi rCpCter l’intervention, mais il faut Cviter de trop insistcr, sous peine de provoquer une Cvolution du globe vers l’atrophie.

E. Glaucome infantile. Nos observations concernant le glaucome infantiIe sont peu

nombreuses, parce que nous nous sommes rendus compte ra- pidement que les rksultats de la cyclodiathermie non perfo- rante sont infCrieurs A ceux qu’on obtient au moyen de I’en- clavement irien. Cette derni6re intervention nous parait la meilleure et la plus indiquke dans le buphtalmos. Les rksultats en sont plus ou moins favorables inkvitablement, parce que les dksordres anatomiques dans cette affection et les anomalies congknitales qui l’accompagment, diffkrent considCrabiement cl’un malade B l’autre. En cas de besoin, la cyclodiathermie non perforante constitue un traitement d’appoint utile, quand l’en- clavement s’est montrC insuffisant, en ce sens que la tension n’est pas descendue au niveau normal.

V. O b s e r v a t i o n s b i o m i c r o s c o p i q u e s e t 11 is t o 1 o g i q u e s.

L’examen biomicroscopique que nous avons pratiqub chez nos opCrCs nous a fourni des informations qui mkritent d’Ctre retenues quand on cherche A Clucider le mode d’action de la diathermie dans le glaucome.

Lorsqu’on s’en tient an dosage indiquC, le microscope ne montre habituellement sur le vivant aucune lCsion qui serait

duc it l a ctiathermie elle-inhe. Parfois on yoit quelques indi- CPS de congestion irienne, d’iritis discrkte, (tldpbts pigmentai- res stir le cristallin, vasodilatation de l’iris, formation de sy- nbchies postkricures en petit nombre) . On Cvite facilement, coinme nous I’avons dCjA indique; que ces miniines complica- tions portent B consequence en instillant dc I’atropine pendant quelques jours, aprks l’intervention.

Quaiid, au cows nos essais du debut, pratiquks sur des ycux attcints de glaucome absolu, nous avons utilise une ac- tion diathermique clue nous savons maintenant Ctre excessive, iioiis uvons constati: de l’iritis avCrbe s’acconipagnant d’une turgescence irienne intense et d ’hyphha . Tartlivement, on voit survenir dans ces cas, cie l’atrophie de l’iris? parfois si prononde, que I’iris disparait presque complktement.

Dans une mitre sCrie d’observations, nous avons pratiquC des examens histologiques sur des yeux de lapins, ayant subi m e diathermisation transclkrale, qui furent ensuite CnuclCCs a p r h des intervalles variables et debit& en coupes sCri6es.

Notre material histologique coinprend aussi des yeux hu- in:iins. I1 en est de deux cspkces. Sur les uns atteints de tu- ineur, iious avons pratiquk, 24 heures avant l’bnuclbation, une cyclodiathermie non pcrforante. Les autres atteints do glau- come absolu ontl du Ctre CnuclCCs, parfois longtemps aprks I’intervention qui avait CtC tentCe dans le but de conserver I’oeil.

L’exainen histologique montre que, au debut, aprh une diathermisation sclCrale superficielle, la lesion dominante, unique en quelquc sorte, est une Cnorine vasodilatation sanguine de I’uvCe, alors que la sckot ique ne parait pas ou est 8 peine a1tCrC.c. La congestion uv6ale caracttristique s’ktcnd CII tous sens au deli1 du point d’application, mais cette exten- sion, en raison des dispositions vasculaires locales, se produit davantage vers I’avant, au point d’intbesser tout le corps ciliaire, les procks ciliaires et l’iris, m&me quand on applique line Clectrode de petites dimensions sur la sclCrotique en un point reculC correspondant A In limite postkrieure du corps ciliaire. Nous avons dCj8 dit combien cette constatation est tlbcisive dans le choix de la technique opbratoire.

A l a congestion uveale du d(?but, qui se nianifeste en quel-

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que sorte d’emblke, s’ajoutent trbs rapidement des phknombnes d‘exsudation. Pour peu que la diathermisation ait CtC intense, il se produit, en plus, de I’extravasation sanguine, de vkritables hemorragies intratissulaires, de I’hyphCma, un passage de sang dans le vitrC.

Ulterieurement, on constate un processus progressif de ci- catrisation qui ne parait s’achever que trbs lentement. Les alterations vasculaires s’attCnuent petit 2I petit mais persistent longtemps, peutCtre dkfinitivement. Par endroits on constate, aux stades tardifs, des zones d’atrophie du corps ciliaire coexi- stant en d’autres points avec une vasodilatation trbs mani- feste. C’est ce que nous avons observe dans un oeil humain CnuclCC quatre inois aprbs l’intervention.

Ces diverses constatations nous servirons pour expliquer l’effet hypotenseur de la diathermie.

VI . M o d e d ’ a c t i o n d e l a d i a t h e r m i e d a n s l e g l a u c o m e .

Vogt avait pour but, en faisant son opkration, d’hypotoni- ser l’oeil glaucoinateux en coagulant le corps ciliaire, source de l’humeur aqueuse. La rCalitC n’est pas aussi simple. NOUS avons dans nos publications antkrieures, CtudiC, en d6tail un certain nombre de faits dont il faut tenir compte quand on cherche B expliquer le mode d’action de la diathermie dans le glaucome. Nous nous contenterons prksentement de les CnumC- rer succintement.

1 ) L’action hypotonisante de la diathermisation sclCrale superficielle s’observe chez le Lapin, d’une faSon trbs mani- feste lorsque 1’Clectrode est appliquCe sur le globe trbs loin en arribre du corps ciliaire, en un endroit Correspondant A la portion postbrieure de la choroi’de. L’effet est cependant plus marque lorsqu’on opbre au nivea; du corps ciliaire. I1 dCcoule de cette constatation que la diminution de la tension relbve d’une cause qui ne sibge pas exclusivement dans le corps ciliaire.

Que l’effet du courant ait port6 sur la choroi’de ou sur le corps ciliaire, en un point comme dans l’autre, l’examen histo- logique pratiquC au plus fort de l’hypotonie montre, 21 l’endroit

21

d’application de l’klectrode, une vasodilatation Cnornie A la- quelle nous attribuons l’effet tensionnel.

2) La diathermisation superficielle de la sclkrotique, pra- tiquCe sur un oeil, hypotonise aussi l’oeil conghhre (rCaction ophtalmotonique consensuelle) . Nous avons constat6 ce fait non seulement expkrimentalement mais aussi chez l’homme. 11 ne peut s’expliquer que par une reaction vasculaire rCflexe transmise d’un oeil A l’autre par l’intermkdiaire du systkme nerveux.

3) Quand chez l’animal, dont on a diathermisk un oeil, on injecte sous la peau de la fluorescCine, le colorant passe dans l’oeil opCrC, beaucoup plus rapidement et en plus grande quantitC que dans l’autre oeil. Le phCnom6ne s’attCnue petit h petit mais reste cependant apparent pendant de nombreuses semaines; ce ne serait pas le cas si la formation du liquide intraoculaire Ctait inhibCe.

L’Cpreuve de la fluoresckine permet de se rendre compte sur le vivant de l’existence et de la dude d’une vasodilatation intraoculaire. Aussi longtemps que cette Cpreuve reste posi- tive, on peut Ctre certain que la vasodilatation persiste.

4) L’allure de la courbe ophtalmotonique consCcutive A la diathermisation oculaire est caractbristique: la tension s’abais- se rapidement et fortement en quelques jours; elle tend ii se relever petit ii petit.

Vogt admet que cette hypotension initiale et prCcoce est due, dans son opkration, ii 1’Ccoulement de liquide oculaire par les orifices des punctures. Ce n’est sfirement pas le cas avec notre procCdC de cyclodiathermie qui ne s’accompagne d’aucune perforation, ni d’aucune perte de liquide. Nous inter- prCtons le fait comme Ctant du a une rCaction vasculaire tr&s intense au dCbut et qui va en s’attbnuant dans la suite.

5 ) L’examen histologique tardif d’un oeil ayant subi la cyclodiathermie non perforante inontre dans Ie corps ciliaire la persistance d’althrations vasculaires tr6s importantes coexi- stant avec des zones atrophiques.

L’explication clue nous awns donnCe de l’ensemble des

La courte phase d’hypertension oculaire qui se produit faits est la suivante.

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parfois imnikdiatcincnt aprks unc cyclodiathermie non pcr- forante se comprend aisbment. La coque oculaire est rigide; par suite de la vasodilatation consid6rable et brusque tlc I ’ U Y ~ T son contenu augmente, la tension s’Clkve.

Le mCcanisme de I’hypotonic cst plus complcxc ; nous Ic rksumerons comme suit.

Dans les conditions normales, In production et la rbsorp- tion du liquide oculaire (qui s’ophrent par un processus dont la nature intime est encore discutCc) s’kquilibrent exactenicn t tlc faCon Q maintenir la tension oculaire B un niveau dktermini. ct constant. Qnand se produit unc vaso-dilatation uvkale ac- tivc, plus particulikrement lorsquc la portion antkricurc dc 1’nvCe est intbresske, ccs conditions sont profondkment boulc- rcrsCes. La wsodilatation cndoculaire, les rnodifications phy- siqucs et surtout dynamiques qui en r6sultent (vitessc du sang, prrssion c h i sang dans les capillaires, augmentation de pcr- 1nbabilit6 de leur paroi etc.) tous ces facteurs influent stir lc regime de l’humeur aqueusc ct retentissent par 1A stir la tcn- sion oculaire.

La vasodilatation uv6ale entrainc une double conskquencc : 1) Le rbgime de l’humeur aqucusc nugmcnte; il entre plus

de liquide dans l’oeil ct il en sort plus quc nornialcnicnt; 2 ) Certains rapports existant entre la production et la r6-

sorption du liquide sont rornpus ; par comparaison avec les con- ditions antkrieures, ils sont modifiks en faveur de la resory- tion. I1 en rksulte un nouvel Cquilibre se traduisant par un abaissement de I’ophtalmotonus.‘ )

*) La production, la persistance cl’importantes modifications cir- culatoires dans la portion anterieure de l’uvee comnie resultats et consequences des operations antiglaucomateuses en general, de la cyclodiattiermie en particulier, nous parait un fait d6- montr6 d’une facon certaine. Le mecanisme intime par lequel ces modifications circulatoires abaissent la tension oculaire reste A 1’6tude; le sujet n’est pas Bpuise. Nous signalerons B ce propos, en passant, l’intbret do riouvelles observations faites en physio- logic et aussi en physiopathologie qui s’attaclient B determiner la fonction de certaines voies cle d6rivntion sanguine dont il cst question depuis peu.

Les formations gloniiqucs, conime on Ies nppellc, sont dc~s anastomoses arterio-Yeineuses preformees qui reunissent les arte-

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L’exanien histologique permet dc dkceler tardivenient aprbs line cyclodiatherniie, m h e quand elle ne dkpasse pas en in- tensiti: la limite non dangereuse, unc atrophie partielle du corps ciliaire qui est la conskquence du processus cicatriciel post-operatoire. Cette atrophie du corps ciliaire et l’effet qui cn rksulte sur la production de l’hunieur aqueuse contribuent trks vrais,emblablement, pour une certaine part, h faire per- durer apres l’opkration d’un oeil glaucomateux, l’hypotonisa- tion dkclanchke au dCbut et maintenue pendant les premieres seniaines, grice surtout aux modifications vasculaires. Finale- ment les deux modes d’action qui ajoutent leurs effets, co- operent chacun de son c6tC et de faGon diffkrente pour main- tenir Q un niveau plus’bas, la tension d’un oeil hypertendu.

Les considkrations qui precedent concernant la diatherniie s’appliquent aussi bien aux autres opkrations antiglaucoma- teuses. Le fait nouveau qu’il importe de souligner, c’est qu’il est possible au moyen de la cyclodiathermie non perforante d’abaisser considkrablement la tension de l’oeil glaucomateux, sans devoir incise?., sans devoir ouvrir le globe comme on le fait dans les opkrations antiglaucomateuses ; sans pratiquer de perforations sclkrales comme dans l’opkration de Vogt, sans meme disskquer la conjonctive, en appliquant directement une klectrode sur le globe.

Nous devons rechercher dans le glaucome, l’intervention la moins mutilante possible qui rkduise au strict minimum le traumatisine opkratoire et provoque par contre au maximum, A la fois les modifications circulatoires uvkales et le processus cicatriciel dont dkpendent selon nous, l’effet hypotenseur utile. En se plaGant 21 ce point de w e , la cyclodiathermie non perfo- rante constitue un notable progr&s, parcequ’elle ne nkcessite pas l’effraction du globe. La mkthode est susceptible encore de s’amkliofer et de se perfectionner. - . -

rioles, avant leur terminaison, aux premibres veinules collec- trices. Les anastomoses glomiques interviennent comme r6gula- teurs cle la pression tissulaire interstitielle. Lee glomus ont Btb trouvks dans diffbrents organes. En existe-t-iI dans l’oeil? Nos interventions dans le glaucome, ne crbent-elles pas, ou n’ampli- fient elles pas, des communications artbrio-veineuses directes qui contribueraient h abaisser la tension oculaire? I1 y a l& un sujet d‘ktude, tligne nous parait-il, de tenter 1es chercheurs.

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RCsumC. Les perforations sclCrales ne sont pas nkcessaires pour

pratiquer efficacement la cyclodiathermie; elles compliquent I’opCration et augmentent les risques. La cyclodiathermie non perforante, avec la technique dCcrite, a un effet hypotenseur trbs manifeste et constant.

La cyclodiathermie non perforpnte est surtout indiquke dans le glaucome chronique lorsque d’autres opCrations ont dCjB CtC pratiqukes avec un rCsultat insuffisant. En raison de sa bCnignitC, l’intervention peut Ctre rCpCtCe. Elle constitue une arme prCcieuse dans le traitement du glaucome trbs avancC, quand d’autres opCrations seraient dangereuses. C‘est une mCthode de choix dans le traitement conservateur du glaucome absolu. L’opCration se montre trbs efficace dans di- verses especes de glaucome secondaire. Dans le glaucome in- fantile, l’enclavement irien pratiquC suivant une technique personnelle des auteurs est prCfCrable B la cyclodiathermie; celle-ci constitue cependant un traitement d’appoint, en cas de besoin. L’effet hypotenseur de la cyclodiathermie non per- forante dans le glaucome aigu est tr5s accusC mais transitoire.

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