Nouvelles Données sur le Crétacé Supérieur de la Sardaigne Orientale

Cretaceous Research (1984) 5, 243-258

Nouvelles Donn es sur le Cr tac Sup rieur de la Sardaigne Orientale

A. Busulini , I. Dieni et F. Massari Istituto di Geologia dell'Universit&, Via Giotto 1, 35137 Padova, Italy

D. Pejovi6 Simlna 19, 11000 Beograd, ffugoslavia

et J. W i e d m a n n Institut und Museum fiir Geologic und Paliiontologie der Universit~it, Sigwartstrafle 10, 7400 Tiibingen 1, Germany

Received I0 August 1983 and in revised [orm 4 ffanuary 1984

A. Busulini, I. Dieni, F. Massari, D. Pejovi6 et J. Wiedmann. Nouvelles Donn6es sur le Cr6tae6 Sup6rieur de la Sardaigne Orientale. Cretaceous Research (1984) 5, 243-258. Cette 6tude illustre la stratigraphie et les principaux facies du Cr6tac6 sup6rieur en Sardaigne, eu 6gard tout sp6cialement au secteur oriental de cette ~le, et expose quelques consid6rations sur la phase tectonique du Cr6tac6 moyen qui d6termine la base du cycle s6dimentaire n6ocr6tac6. On signale dans le synclinal de Lanaitto (Oliena) la pr6sence de Santonien sup6rieur et de Maastrichtien inf6rieur, document6s par de riches associations ~ foraminifbres de plate-forme externe. Le Maastrichtien inf6rieur comprend des intercalations turbiditiques

rare glaucophane d6tritique dont on suggbre la provenance d 'une aire tyrrh6nienne en ~rosion correspondant au prolongement de la Corse alpine vers le Sud.

Les conglom6rats tertiaires des environs d'Oliena contiennent des galets de facies n6o- cr6tac6s inconnus en affleurement, en particulier des calcaires ~ Rudistes et macroforamini- f~res du Campanien et du Maastrichtien sup6rieur. Une 6tude pr61iminaire des Rudistes semble indiquer un 6change de faunes de diff6rentes provinces pal6obiog6ographiques, li6es respectivement aux plaques ouest-europ6enne et adriatique.

En appendice enfin, on expose quelques r6flexions sur certains repr6sentants de la famille Heterohelicidae et sur une esp~ce de Gunnarites retrouv6e dans le Maastrichtien inf6rieur.

The stratigraphic distribution of the principal Upper Cretaceous facies in Sardinia is presented, with special reference to the eastern part of the Island. Included are remarks on the mid-Cretaceous tectonic activity, which marks the base of the Upper Cretaceous depositional cycle. The presence of Upper Santonian and Lower Maastrichtian (the latter represented by marls with sparse turbidite interbeds) in the Lanaitto syncline (Oliena) is documented. Both contain outer-shelf assemblages rich in planktic Foraminifera. Recog- nition of rare detrital glaucophane in the Maastrichtian sandstones suggests a source area affected by high-pressure metamorphism, possibly corresponding to the southward extension of alpine Corsica.

The Tert iary conglomerates exposed near Oliena include pebbles of facies (Campanian and Upper Maastrichtian rudistid limestones with larger Foraminifera) unknown in outcrop. A preliminary study of the rudists suggests a faunal exchange between different palaeobio- geographical provinces belonging, respectively, to the West European and Adriatic Plates.

A palaeontological appendix contains remarks on some representatives of the family Heterohelicidae and on one species of Gunnarites found in the Lower Maastrichtian.

Istituto di Geologia dell'Universith, Via Giotto 1, 35137 Padova, Italy.

Simina 19, 11000 Beograd, Jugoslavia. Institut und Museum flit Geologie und Pal~iontologie der Universit~it, SigwartstraBe 10, 7400 T~bingen 1, Germany.

KEY WORDS : Sardinia; Upper Cretaceous; Mid-Cretaceous tectonics; Detrital glaucophane ; Palaeogeography; Biostratigraphy; Palaeontology (Foraminifera, rudists, ammonites).

0195-6671/84/030243 +16 $03.00]0 © 1984 Academic Press Inc. (London) Limited

244 A. Busulini et al.

1. La lacune rn~socr6tac~e

Le Cr6tac6 sup6rieur en Sardaigne est repr6sent6 par des s6quences incompl~tes et en majeure partie de plate-forme carbonat6e dans le secteur occidental, et par une s6rie plus complete et en facies p61agique dans le secteur oriental.

Le cycle s6dimentaire du Cr&ac6 sup6rieur apparalt syst6matiquement s6par6 de celui du Cr&ac6 inf6rieur par une lacune d'ampleur variable qui est l'expression d'une tectonique du Cr6tac6 moyen (phase autrichienne). Ces mouvements auraient impliqu6 un faible plissement dans le secteur occidental (Philip & Alle- mann, 1982; Chabrier & Fourcade, 1976). Dans la Nurra en particulier ils ont entrain6 une 6mersion g6n6rale qui est prouv6e par des dfp6ts lacustres h Munieria et par des bauxites (Cherchi et al., 1981; Pecorini, 1965). Cette 6mersion a 6t6 accompagn6e d'une 6rosion plus ou moins accentu6e: en effet le substratum des caleaires h Rudistes est repr6sent6 par des termes d'fige variable du Kimmeridgien l'Aptien inf6rieur, ee dernier 6tant confirm6 par des niveaux h Palorbitolina lenticularis (Blumenbaeh) et Paracoskinolina arcuata (Arnaud-Vanneau) (Haehnel et al., in Barberi & Cherehi, 1980). Selon l'analyse de Masse & Allemann (1982) les mouvements du Cr6tac6 moyen se sont effectufs en r6gime eompressif et ont impliqu6 l'oblit6ration du bassin sud-provengal , qui s@arait les domaines corso- sarde et provengal d~s l'Aptien inf~rieur.

En Sardaigne orientale les effets des mouvements du Cr6tac6 moyen sont 6gale- ment 6vidents, mais leur nature est plus difficile it interpr6ter it cause de la discon- tinuit6 marqu6e des affleurements de Cr&ac6 sup6rieur. Dans la zone d'Orosei les rapports entre les terrains des deux cycles, en nette discordance angulaire visible cependant dans une aire tr~s limit~e, ne permettent pas d'6tablir si cette tectonique a entrMnfi simplement un basculement de la s6rie ou des effets de faible plissement. Dans la zone d'Orosei affleurent les termes les plus anciens du cycle s~dimentaire post6rieur aux mouvements: il s'agit de minces lambeaux de calcaires glauconieux contenant des faunes condens6es de l'Albien sup6rieur et du Vraconien. I1 semblerait donc que le cycle s6dimentaire n6ocr6tac6 comprenne aussi en r~alit6 la partie la plus r6eente du Cr6tac6 inf6rieur. En outre, l'fige des mouvements dans cette zone peut ~tre dffini avec une pr6cision plus grande en raison du fait que les termes les plus r6cents du substratum affleurant sont au moins de l'Albien inf6rieur (Dieni & Massari, 1963 ; Dieni et al., 1975). On peut ajouter que la d6couverte d'un exemplaire corrod6 de Anahoplites planus (Mantell) f. sulcata Spath, sgrement remani6 dans les niveaux transgressifs (Wiedmann & Dieni, 1968), fait supposer que le substratum pourrait comprendre aussi l'Albien moyen.

Dans la portion la plus septentrionale du massif calcar6o-dolomitique d'Oliena- Dorgali-Urzulei les rapports entre Cr~tac6 sup6rieur et substratum semblent impliquer une faible discordance angulaire accompagn6e par la suppression d'une portion plus ou moins importante du Cr6tac6 inf6rieur. Cette discordance ressort d'une comparaison entre les diff6rentes s6quences stratigraphiques qui se succ~dent d'Ouest vers l'Est; elle ne peut &re observ6e h l'6chelle de l'affleurement qu'en de rares cas. En particulier:

(1) pros de P. ta Cusidore les termes inf6rieurs du Cr6tac6 sup6rieur (C6no- manien) recouvrent des calcaires en facies purbeckien (partie terminale du Calcaire du Mt Bardia) d'~ge berriasien (localement par l'intermfdiaire d'une tr~s faible discordance angulaire);

(2) au Mt Udd6 le Cfnomanien sup6rieur recouvre it peu pros 2 m de calear6nites fines d'~ge probablement hauterivien;

(3) dans le flanc Ouest du synclinal de Lanaitto le Turonien recouvre une sdrie carbonat6e beaucoup plus puissante (125 m environ) de l'Hauterivien et peut-6tre aussi du Barrfmien inf6rieur*;

* La base du Turonien est marqu6e ici par un hard-ground avec des poches de calcaire glauconieux Desmoceras latidorsatum (Michelin) de l'Albien sup6rieur (note ajout66 au moment de la correction

des 6preuves).

Le Cr6tac6 Sup6rieur de la Sardaigne 245

(4) au synclinal d'Orud6 (1,5 km au Nord-Ouest de Costas d'Ossu)"le Cr6tac sup6rieur n'affleure plus, mais la s6rie 6ocr6tac6e est encore plus puissante (environ 300 m) et comprend les termes les plus r~cents [Aptien sup6rieur /t Orbitolina ( Mesorbitolina) texana (Roemer)].

On peut ajouter que les s6quences les plus incompl~tes sont celles de P. ta Cusidore, impliqu6es dans un chevauchement li6/t la phase pyr6n6enne. On pourrait proposer l'hypothSse que cette structure a d~jh 6t6 6bauch6e /~ la suite des mouvements du Cr6tac6 moyen.

2. Consid6rations g6n6rales sur le Cr6tac6 sup6rieur en Sardaigne

On a essay6 d'6tablir un cadre de la s6dimentation et des lacunes au Cr6tac6 sup6rieur en Sardaigne, sur la base de la reconstruction propos6e par Philip & Allemann (1982) (voir Figure 1). Cette reconstruction a 6t6 16g~rement modifi6e et raise h jour en tenant compte de donn6es nouvelles ou in6dites.

$

vIAASTRICH TIEN - -

S E C T E U R OCCI D E N T A L S E C T E U R O R I E N T A L

NU R RA

Mornes [ocus t res S ~ O s t r o c o d e $

SANTONIEN :o~,olr*s a Rud~stes [ et mornes ~ Die. CO~"

cOvo~a~ Sigol /a del laensis ~ e t c .

CONIACIEN

S Catcoires Rudistes eL Foramin~f~res

[ benth iques

TURONIEN T / / / / / / ~

CENOMANIEN -- Iocust res c~ / ~ , ~ /

APTIEN INFERIEUR S u b s t r o t u m [e plus r ~ c e n t Palorbilol/no len~/culor~s

et parecosk ino l /no ar- cuo~o

ANGLONA ( E r u I a )

CQlcaires

Rudistes

T R I A S

BARONIE ( Orose i )

Cro.ie a oic. concovatcJ Mg~ • ¢oronata, etc.

CoAcaires g lauconieux czmmonites

BARBAGIA (Lanalt to e t G o r r o p u )

Ca[caires o. Hipp. cornuco. plae I 5id. colc/(ropo/des j ; Orb. op/culot(l , etc . (dons les congl, ter t . ) MGrnes ~ Gbtl, hovanenslst ~M, falsoMurlrt] et gr~s

~[aucophone. ~ avec Orbltoldes et Jnoeeromes

Calcaires Hippurites hebert/ , Hipp. hebertl v ido t i l Hippuritel(o var iobi l is , etc. (dons les congto- m ~ r o t s tert ia ires )

Calca~res marneux e~ mar- n~"~ ~ Oic. asymetricq Gbt. elevofa, S/gall'a defloensis, Ven~, decoral~sslma ~ etc.

~ A~soclat ions ~. ~ ~ "oic, concavafo e~

"~ ~ Mgl, coronote

o A s s o c i a t i o n s ~ Din. prtm/ttva j

~ Dic. concovqlo et ~ ~ "

Ca/caires ~z s~lex ovec He{V. helvel[co , Mgt. sigal[ et [noc~romes ~ n~v~3ux

E c h i n o d e r m e s ; rare! Duranio sp.

Ca{caJr es a rg i l eux

Rip. cushman/

ALBIEN INFERIEUR APTIEN SUPERIEUR Favusella wash[ - ~ Orb]to// 'na (M.)

tens/s l exana

Figure 1. Stratigraphie et principaux facies du Cr6tac6 sup6rieur en Sardaigne.

24~ A. Busulini et al.

~?ans la Sat z~'gne occidentale le Turonien inf6rieur n'a pas encore 6t6 mis en 5vidence: cette absence pourrait indiquer une r~gression. Le Coniacien et le Santonien inf6rieur sont les plus largement reprdsentds en Sardaigne; ils sont caract6ris~s par des calcaires ~t Rudistes et un 6pisode final p61agique du Santonien inf6rieur dans le seeteur occidental, et par des facies uniform~ment pdlagiques dans le secteur oriental. Le caract~re transgressif du Santonien inf6rieur est confirm6 aussi dans le secteur d'Orosei, oO les calcaires crayeux de la "Zone ~ Globotruncana concavata" de Caron (1978) recouvrent les calcaires glauconieux de l'Albien sup6rieur et du Vraconien.

Une r~gression campanienne est prouv6e dans la Nurra (environs de la Torre sa Grucea, au Sud de Porto Torres) par des marnes lacustres existant localement en poches dans les calcaires ~t d6bris de Rudistes du Santonien (Allemann, 1978). Ces marnes renferment une association d Ostracodes trbs sembable ~ celle des s~ries continentales du Valdo-Fuv61ien de la Provence, qui peut 6tre consid6r6 comme l'~quivalent du Campanien sup6rieur. Ce terme stratigraphique est le plus r6cent signal~ dans le Cr&ac~ de la Nurra.

Dans le secteur oriental les termes les plus r6cents du Cr6tac6 supdrieur affleurent dans le massif d'Oliena-Dorgali-Urzulei. Dans le synclinal de Gorropu nos recherches ont pu 6tablir que les horizons les plus r~cents dans le coeur du pli sont d'hge Santonien sup~rieur. I1 s'agit de marnes contenant une tr~s riche association de Foraminif~res planctiques dont Dicarinella asymetrica (Sigal), Globotruncana elevata (Brotzen), Sigalia de[laensis (Sigal) [partie sup~rieure de la "Zone ~ Globo- truncana concavata carinata"* de Caron (1978)]. En 1969 Chabrier a signal~ une association maastrichtienne ~ Siderolites calcitrapoides Lmk. et Orbitoides apiculata Schlumb. ~ l'int~rieur de quelques galets calcaires des conglom~rats tertiaires de Sovana. C'est toutefois au c~eur du synclinal de Lanaitto qu'on a fait les d~couvertes les plus int~ressantes ~t ce sujet.

3. Le Cr~tae6 sup~rieur du synclinal de Lanaitto

3.1. Le Santonien et le Maastrichtien A Lanaitto (Figure 2) les termes les plus r~cents de la s6rie n~ocr&acde visible en continuitd d'affleurement (flanc Est du synclinal) sont des calcaires argileux h silex du Santonien inf~rieur avec Dicarinella concavata (Brotzen), Marginotruncana coronata (Bolli), M. sigali (Reichel), M. sinuosa Porthault et Stensioeina exsculpta gracilis Brotzen ["Zone ~t Globotruncana concavata" de Caron (1978)]. Des affleurements isol6s de calcaires marneux ~ proximit6 du cceur du synclinal ont r~v61~ la pr6sence d'un Santonien sup~rieur signal6 pour la premiere fois en Sardaigne. Cet age est prouv6 par une association ~ Ventilabrella decoratissima de Klasz, Sigalia carpatica Salaj & Samuel, S. de[laensis (Sigal), Hedbergella delrioensis (Carsey), H. [landrini Porthault, Whiteinella paradubia (Sigal), DicarineUa asymetrica (Sigal), Marginotruncana coronata (Bolli), M. paraconcavata Porthault, M. pseudolinneiana Pessagno, M. sinuosa Porthault et Stensioeina exsculpta gracilis Brotzen [partie inf6rieure de la "Zone ~t Globotruncana concavata carinata" de Caron (1978)] (Figures 3 et 9).

Aucune trace du Campanien n'a dtd trouvde jusqu'ici. On ne peut toutefois exclure sa pr6sence en considdrant la discontinuit6 des affleurements du Cr6tac~ sup~rieur.

Enfin la presence du Maastrichtien inf~rieur en affleurements 6pars au noyau du synclinal a d~j~ 6t~ signal~e (Dieni & Massari, 1982) dans une note prdliminaire. I1 s'agit de marnes plus ou moins argileuses h Foraminif~res planctiques inter-

* Globotruncana concavata carinata Dalbiez, 1955 =Dicarinella asymetrica (Sigal, 1952).

Le Crdtac~ Sup6rieur de la Sardaign¢ 247

Figure 2. Esquisse g6ologique des environs de Lanaitto (Oliena). 1, Quaternaire; 2, conglom6rats post-cuisiens ; 3, marnes et gr~s du Maastrichtien inf6rieur et (ast6risque) calcaires marneux du Santonien sup6rieur; 4, calcaires argileux ~t silex du C6nomanien-Santonien inf6rieur ; 5, marnes et calcaires du Cr6tac6 inf6rieur; 6, dolomies et calcaires jurassiques; 7, granite; 8, schistes pal6ozoiques; 9, chevauchement; 10, renversement; 11, faille.

stratifi6es avec quelques couches gr~seuses. Ses rapports avec le Santonien sup6rieur ne sont malheureusement pas visibles. Les marnes du Maastrichtien inf6rieur affleurent d'une mani6re discontinue parmi les vignobles h l'intdrieur de l'exploitation agricole de Lanaitto, tandis que les gr~s associ6s ne sont visibles que par des blocs @arpillds en surface. Un d~fonqage a permis de v6rifier qu'il s'agit d'une alternance de marnes et de gr~s avec les couches grdseuses assez espacdes. Les marnes contiennent une riche association ~ Foraminif~res du Maastrichtien inf6rieur, typique de la "Zone ~ Globotruncana havanensis" de Caron (1978) (Figures 3-5). On a en effet reconnu: Pseudoguembelina coslulata (Cushman), Ventilabrella multicamerata de Klasz, Pseudotextularia elegans (Rzehak), Plano- globulina carseyae (Plummer), Gublerina robusta de Klasz, Globotruncana aegyptiaca Nakkady, G. arca (Cushman), G. bulloides (Vogler), G. falsostuarti Sigal, G. fornicata Plummer, G. gagnebini Tiler, G. linneiana (d'Orbigny), G. stuartiformis Dalbiez, G. ventricosa White, Rugoglobigerina hexacamerata BrSnnimann, R. rugosa (Plummer), Rugotruncana subcircumnodifer (Gandolfi), R. subpennyi (Gandolfi), Globotruncanella havanensis (Voorwijk), repr6sent6e aussi par des formes de transition h Abathomphalus intermedius (Bolli), et, parmi les Foraminif~res benthiques, Bolivinoides draco miliaris Hiltermann & Koch, Coleites reticulosus (Plummer), Stemioeina pommerana Brotzen.

Le pourcentage de Foraminif~res planctiques est d'environ 65% ; ce pourcentage indique en premiere approximation, si l'on se ref~re aux donn6es de Grimsdale & Morkhoven (1955) sur les faunes actuelles h Foraminif~res du Golfe du Mexique, un milieu de platc-forme externe (profondeur de l'ordre de 250 m).

Les couches grdseuses ont une 6paisseur variable de 8 ~ 25 cm, et sont en g~ndral grain fin; elles sont souvent granoclassdes et montrent parfois des figures de type

sole marks ~ la base (flute casts, groove casts et rares marques d'impacts). Elles



montrent de fr6quentes bioturbations et sont caract~ris~es le plus souvent par une lamination horizontale, passant parfois vers le haut h une lamination oblique et (ou) eontourn~e, et--rarement--vers le bas h une partie d~pourvue de structures. Tous ces caract~res semblent indiquer qu'il s'agit de turbidites. Certaines couches sont de vraies lumachelles h dfibris de Bivalves; on a reconnu des Inoc6rames (assez communs), dont Trochoceramus sp. et de rares Ammonites, dont Gunnarites cf. denticulatus (Marshall); en lame mince, Orbitoides media (d'Archiac) (assez frfi- quente), d~bris de Poissons, radioles d'Oursins, Foraminif~res agglutinants, Rotalid6s, Bryozoaires, etc. Quelques couches contiennent en abondance des d6bris v~gfitaux de taille parfois m~me centim&rique et des galets mous ~ orientation parall~le (Figure 6). En outre de rares Zoophycos ont 6t6 observ6s.

Le p6trofaci~s de ces gr~s est caract6ris6 par la nette pr6dominance du quartz (80%); le reste est constitu6 par des feldspaths (pour la plupart potassiques) et, par de rares fragments de roches m&amorphiques (quartzites et quartzit~s micac6es). L'assemblage des min6raux 16gers fait supposer que l'aire nourrici~re 6tait constitute essentiellement par des roches appartenant h une crofite de type con- tinental. D'un autre c6t6 l'assemblage des min6raux lourds a r6vel6 des pourcentages tr~s bas d 'un ferroglaucophane (Dieni & Massari, 1982), qui fait supposer la pr6sence, dans l'aire d'alimentation, de roches affect6es par un m&amorphisme de haute pression-basse temp6rature (HP-BT).

3.2. Le glaucophane ddtritique des grks maastrichtiens : implications g~odynamiques II est tr~s vraisemblable que l'amphibole bleue des gr~s maastrichtiens de Lanaitto soit d'~ge alpin 6tant donn6 que, dans le soele cristallin corso-sarde, la pr6sence d'amphibole sodique n'a jamais 6t6 signal6e. Des reliques d'assemblages 6elogitiques et (ou) granulitiques sont localement contenues dans les migmatites de la Sardaigne nord-orientale (Miller et al., 1976; Ghezzo et al., 1980) mais il s'agit probablement de fragments d 'un socle ancien, remobilis6 lors de l'orogen~se hereynienne, et dont les paragen~ses originelles de haute temp6rature ont 6t6 eompl&ement oblit6r6es au cours du m6tamorphisme hereynien. I1 semble done vraisemblable que l 'amphibole bleue des gr~s de Lanaitto ait 6t6 produite lors de la phase 6o-alpine HP~-BT. Sa pr6sence en s6diments de plate-forme externe indiquerait en outre une aire nourriei6re relativement proche, qui pourrait ~tre identifi6e dans le prolongement de la Corse alpine vers le Sud. Enfin, l'6tat d6tritique de cette amphibole fair pr6sumer que des lambeaux de roches affect6es par un m6tamorphisme de haute pression aient 6t6 remont6s en surface, puis soumis ~ l'6rosion, et eela avant le Maastrichtien inf6rieur.

4. Les galets des conglom6rats tertiaires de la Sardaigne orientale

D'autres renseignements ressortent de 1'analyse des galets du Conglom6rat de Cuccuru 'e Flores, une formation continentale synorog6nique d'~ge incertain connue dans les massifs calcaires de la Sardaigne orientale, par exemple pros d'Orosei,/~ Sovana et Lanaitto. Cette formation contient des 616ments qui couvrent un 6ventail d'~ges allant du Pa16ozoique au Cuisien-Lut6tien inf6rieur (Chabrier, 1970). Les facies qui y sont repr6sent6s correspondent pour la plupart/t ceux de la

Figure 3. (a ' )-(a ' ) Hedbergella [landrini Porthault; x 65. (b) Whiteinella paradubia (Sigal); x 70. (c')-(c") Dicarinella asymetrica (Sigal); x45. (d ' ) - (d ' ) Marginotruncana paraconcavata Porthault; × 45. (e')-(e") Marginotruncana pseudolinneiana Pessagno; x 45. (f ' ) - (f ' ) Margino- truncana sinuosa Porthault; x40. Lanaitto, Santonien sup6rieur [partie inf~rieur de la "Zone Globotruncana concavata carinata" de Caron (1978)] (g)-(i) Globotruncanagagnebini Tiler; x 70. Lanaitto, Maastrichtien inf6rieur ["Zone ~t Globotruncana havanensis" de Caron (1978)].

250 A. Busul in i et al.

Le Cr~tac6 Sup6rieur de la Sardalgne 251

s6rie stratigraphique locale. Toutefois un certain nombre de ces facies, d'~g~ compris entre le Campanien et l 'Ilerdien moyen, n'a aucun correspondant er, affleurement et donne des renseignements importants du point de vue pal~og~o- graphique et pal~otectonique. I1 est curieux de noter que tous ces termes sont de milieu peu profond ou r~cifal 1.s., tandis que la s~rie stratigraphique locale est nettement p61agique, au moins en ses termes n6ocr~tac6s. Cela pose 6videmment des probl6mes de pal6og6ographie. Les conglom6rats en question sont localement tr6s grossiers et il est fort probable qu'ils repr6sentent une s6dimentation proche de la source; vraisemblablement il s'agit de d~p6ts de c6nes alluviaux et dftrit iques d~velopp6s au pied d'escarpements de faille c r ~ s lors de la phase tectonique pyr~n~enne. Par consequent les diff6rences de facies avec la s~rie n~ocr&ac&e locale doivent impliquer une pal~og~ographie tr6s diff6renci6e au Cr6tac6 sup~rieur et probablement aussi en 6volution rapide. Une reconstruction pal6og6ographique d~taill6e rencontre cependant la difficult6 de correlation entre les faci+s p~lagiques et ces facies de mer peu profonde.

Des calcaires du Cr6tac6 sup6rieur sont repr~sent6s en abondance dans les galets des conglom6rats de Sovana et Lanaitto (Oliena). Nous avons reconnu des calcaires campaniens h Rudistes avec Hippurites heberti Munier-Chalmas, Hippurites heberti vidali (Matheron) Toucas (Figure 7) et Hippuritella variabilis (Munier-Chalmas) (Sovana), des calcaires du Maastrichtien sup6rieur ~t Siderolites calcitrapoides Lamarck, Orbitoides apiculata Schlumberger, Clypeorbis mamillata Schlumberger, Lepidorbitoides cf. socialis (Leyn3erie) (Sovana), et des calcaires h Hippuritella cornucopiae (Defrance) (Figure 8), Orbitoides sp. et rares Globotruncana ex gr. linneiana (d'Orbigny), 6galement du Maastrichtien 61ev6 (Lanaitto).

Les faunes ~t Rudistes qu'on commence ~t d6couvrir en Sardaigne orientale pourraient donner des informations importantes du point de rue pal6og6o- graphique, en liaison avec l'histoire g6odynamique de la M~diterran~e occidentale. Philip (1983) a mis l'accent sur l ' importance des faunes h Rudistes ~t cet ~gard, soulignant que dans la r~gion m~diterran~enne les provinces pal~obiog~ographiques ~t Rudistes sont li~es aux marges des plaques et ~ leur ~volution, et que le "gfiosynclinal" alpin a jou~ un r61e de barribre oc~anographique entre les marges de la plaque europfienne et adriatique. Au niveau pr~liminaire la donn~e la plus surprenante est repr~sentde par la prfisence en Sardaigne orientale de Hippuritella cornucopiae, qui jusqu'h pr6sent fitait signal6e seulement dans la souse-province m~diterran6enne centrale, lide ~t la plaque adriatique (Philip, 1983 ; Camoin, 1983). Cela pourrait indiquer un rapprochement des marges europ6enne et adriatique suffisant pour permettre un ~change des faunes. Cette considfiration est bien entendu tr~s pr~liminaire, et pourra &re confirm~e ou non quand on aura ~ dis- position des associations plus riches et plus vari~es. De toute fagon, on peut souligner que les indications des faunes concordent avec les donn6es p&ro- graphiques des gr6s maastrichtiens (presence de glaucophane probablement alpin) pour supposer un rapprochement des marges des plaques pendant le Cr&acfi sup~rieur.

Les conglom~rats affleurant dans le territoire d'Orosei contiennent aussi localement des fragments de calcar~nites grbseuses du Dano-Montien et du Than6tien (Dieni et al., 1979). I1 s'agit encore de facies @in~ritiques; en partic,ulier les litho- types tertiaires contiennent une fraction d~tritique de composition tres semblable

Figure 4. (a)-(e) Globotruncana arca (Cushman); × 70, x 60, × 70. (d), (e) Globotruncana bulloides Vogler; × 70. (f)-(h) Globotruncana fornicata Plummer; × 70, x 65, × 65. (i)-(k) Globotruncana stuartiformis Dalbiez; ×70, x70, x 65. (1) Rugotruncana hexacamerata Br6nnimann; × 80. (m)-(o) Rugotruncana rugosa (Plummer); × 70, × 95, × 80. (p), (q) Globotruncana falsostuarti Sigal ; x 60, x 70. (r')-(r') Globotruncanella havanensis (Voorwijk) ; x 90. Lanaitto, Maastrich- tien inf6rieur ["Zone ~ Globotruncana havanensis" de Caron (1978)].

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Figure 5. ( a ' ) - ( a ' ) Globotruncanella havanen~is (Voorwijk); x90 . ( b ' ) - ( b ' ) GlobotruncanetIa havanensis (Voorwijk), forme de t rans i t ion h Abathomphalus intermedius (Bolli); x75 . (c)-(e) Coleites reticulosus (P lummer ) ; x 75, x 80, x 80. (f) Gublerina robusta de Klasz; x 80. (g,) (h) Pseudotextularia elegans (Rzehak); x 105. (i) VentiIabrella multicamerata de Klasz; x 80. (j) Bolivinoides draco miliaris Hi l t e rmann & Koch ; x 80. (k)-(m) Stensioeina pommerana Brotzen ; x 80. (n) Gunnarites el. denticulatus (Marshal l) ; x 1. Lanai t to , Maas t r ich t ien inf6rieur [ "Zone

Globotruneana havanensis" de Caron (t978)].

Le Cr~tac6 Sup~rieur de la Sat taigne 253

celle des gr~s maastrichtiens de Lanaitto.* Cette analogie pourrait impliquer une identit6 de provenance du mat6riel terrig6ne et conduirait h 6tendre aussi au Pal6oc~ne l'hypoth~se d'une alimentation d6tritique issue d'une aire en 6rosion situ6e h l'Est de la Sardaigne orientale actuelle. Dans le cas du Dano-Montien et du Than6tien l'hypothbse d'une provenance exotique du mat6riel terrig6ne semble s'accorder avec la constatation que e'est seulement h partir du post-Cuisien (Conglom6rat de Cuecuru 'e Flores) qu'on trouve dans la s~rie s6dimentaire de la Sardaigne orientale des d6bris provenant du socle local.

5. Appendiee pal6ontologique 5.1. Observations sur quelques reprgsentants de la famille Heteroheliddae Cushman Quelques genres de valeur stratigraphique remarquable appartenant ~ la famille Heterohelicidae Cushman 1927 sont repr6sent6s dans les associations examinees, notamment Sigalia Reiss 1957, Ventilabrella Cushman 1928 et Planoglobulina Cushman 1927. Le probl6me de la valeur et de la d6finition de ces taxa a 6t6 r6cem- ment l'objet de plusieurs articles (Brown, 1969; Martin, 1972; Kassab, 1978; Maamouri & Salaj, 1978). On accepte ici la classification propos6e r6cemment par Maamouri & Salaj (1978), c'est-h-dire qu'on consid~re comme valable le genre Sigalia, caract6ris6 par un test aplati, bis6ri6 dans toute sa longueur et par la pr6sence de sutures en relief et de car~nes plus ou moins d6vclopp6es; tous ces aspects sont sans aucun doute suffisants pour s6parer ce genre de Gublerina Kikoine 1948, dont, selon Loeblich & Tappan (1964), Sigalia serait synonyme. Ces deux auteurs abandonnent aussi le genre Ventilabrella en faveur de Planoglobulina, et acceptent la proposition de Montanaro Gallitelli (1957) qui, h la suite d'une interpr&ation incorrecte de Cushman (1928), avait mis en synonymic V. eggeri (esp~ce- type) avec P. acervulinoides. Les deux genres sont en r~alit~ bien s6parables: apr~s un stade initial bis6ri6, ils pr6sentent tous deux une proliferation de loges sur un plan, mais le genre Planoglobulina est semblable dans la partie bis6rifie au genre Pseudotextularla auquel il serait phylog6n6tiquement li& C'est justement pour cette raison que quelques auteurs (Brown, 1969; Kassab, 1978) consid~rent comme seul valable le genre Pseudotextularia, dont Planoglobulina serait synonyme.

Ventilabrella decoratissima de Klasz, Sigalia carpatica Salaj & Samuel et Sigalia de[laensis (Sigal), pr~sentes dans les associations du Santonien supdrieur des ~chan- tillons 6xamin6s (Figure 9), sont consid6r~es par plusieurs auteurs comme des esp6ces de remarquable valeur stratigraphique, mais elles ont ~t~ assez souvent confondues l'une avec l'autre; Brown (1969), par exemple, les d6clare synonymes. En r~alit~ les trois formes sont ais~ment s~parables bien que probablement likes du point de vue phylog6n~tique: S. carpatica peut ~tre diff~renci~e de S. deflaensis par l'ornementation plus accus6e et les sutures en relief et limb~es, et de V. decoratissima par l'absence d'un accroissement multis~ri6 apr~s le stade bis~ri&

En ce qui concerne la distribution stratigraphique de ces trois formes, leur presence contemporaine dans les associations du Santonien sup6rieur examin6es serait en accord avee la distribution propos6e par Salaj & Samuel (1966) et Maamouri & Salaj (1978).

5.2. Observations sur Gunnarites cf. denticulatus (Marshall) L'exemplaire d'Ammonite re~rouv6 h Lanaitto est repr6sent6 par une empreinte d'un tiers de tour legerement I 6eras6 [Figure 5(n)]. I1 a 6t6 identifi6 comme Gun-

* Cependant nous ne pouvons nil confirmer ni refuser la pr6sence de glaueophane dans les litho- types tertiaires, car il n'y a pas 6t6 ~ffectu6 d'&ude des min6raux lourds.


Figure 6. Galets mous ~ orientation parall~le (gris fonefi) associ~s h des fragments intraformationnels de calcaire crayeux (blanc) ~ la base d 'une couche de gr~s maastrichtien. Synclinal de Lanaitto, Oliena.

narites cf. denticulatus (Marshall), une esp~ce caract6ris~e par une section des tours qui va de faiblement subarrondie ~t trap~zo~dale et par un ombilic relativement &roit. On peut observer des c6tes denses qui, partant de tubercules ombilicaux peu prononc~s, se ramifient irr~guli~rement et traversent sans interruption le bord ventral. Dans le fragment sont visibles deux constrictions avec l'obliquit~ kossmati- c6ratid6e typique par rapport ~ l'allure des c6tes.

Bien que le genre Gunnarites Kilian & Reboul 1909 ne soit connu jusqu'h pr6sent que dans le Campanien (sup~rieur?) de la Nouvelle Z~lande, de la Terre de Graham et de l'Inde m6ridionale, il n'y a aucun doute sur l'attribution g~n~rique de l'exemplaire sarde, &ant donn6 la cr~nelure typique des c6tes et la tendance de la section du tour ~t devenir trap~zo~dale. L'6paississement des c6tes dans la zone ventro-lat6rale et l'aplatissement du ventre sont visibles sur la Figure 5(n). Ces caract~res, joints ~ l'involution de la coquille, la densit~ des c6tes et la prdsence de constrictions ~videntes, rendent improbable l'attribution du sp6cimen sarde au genre cosmopolite Pseudokossmaticeras du Maastrichtien inf&ieur. Quelques-unes des esp~ces europ6ennes de Pseudokossmaticeras ont ~t6 r~cemment discut~es par Thiedig & Wiedmann (1976). Elles montrent des coquilles g6n6ralement ~volutes avec des c6tes prononc6es et 61oign~es, sans cr6nelure, et une section arrondie du tour.

I1 est int~ressant de remarquer que pour la premiere lois on signale en Europe la presence d'un repr6sentant d'une province faunistique plut6t 61oign~e, la Province kossmatic6ratid~e circum-antarctique. R~cemment nous nous sommes apergu, et


Figure 7. Hippurites heberti vidali (Matheron) Toucas. Section transversale de la valve droite ( x 2,5).

Figure 8. Hippuritella cornucopiae (Defrance). Section transversale de la valve droite ( × 3).

cela de plus en plus, que le provincialisme des faunes est li~ en quelque sorte h !a pauvret6 des d6couvertes dans le Cr~tac6 sup~rieur europ~en. On peut citer, comme exemples, le genre indo-malgache Utaturiceras dans le C~nomanien de l'Allemagne du Nord (Wiedmann & Schneider, 1979), le genre nig~rien et nord-am6ricain Reginaites dans le Santonien du Bassin de Gosau en Autriche (Wiedmann, 1978),


Figure 9. (a) Sigalia deflaensis (Sigal); × 75. (b) Sigalia carpatica Salaj & Samuel; × 100. (c) Ventila- brella decoratissima de Klasz; x 50. Lanaitto, Santonien sup6rieur [partie inf6rieure de la "Zone

Globotruncana concavata carinata" de Caron (1978)].

le genre japonais Yubariceras dans les couches coniaciennes du Gosau de Branden- berg au Tyrol (Herin et al., 1979) ou les esp~ces sud-africaines dans les couches santoniennes du Gosau de la m~me localit6 (Immel et al., 1982). De plus, dans la plupart de ces cas, la premiere attribution chronologique des esp~ces "provinciales" a dr1 ~tre modifi6e it la lumi~re des d6couvertes effectu6es en Europe. Par cons6quent l'~ge campanien (sup6rieur?) de Gunnarites et de l'esp~ce relative G. denticulatus (Marshall, 1926, 1927; Henderson, 1970)ne dolt pas 6tre surestim6. Henderson (1970, p. 78) a discut6 longuement l'~ge de la "Mata Formation" de la Nouvelle Z61ande, et il a conclu que la "Zone ~t Kossmaticeras (Natalites)" qui comprend les esp6ces de Gunnarites peut 6tre d'~ge Campanien terminal ou Maastrichtien basal.

De toute fa~on, le genre gondwanid6 Gunnarites est tr~s proche du genre cosmopolite Pseudokossmaticeras et peut en ~tre consid6r6 comme l'anc~tre. Ces liaisons 6troites apparaissent 6videntes si l'on examine quelques-uns des sp6cimens de Gunnarltes figur6s par Henderson, par exemple G. spathi Henderson (1970, p. 56, planche 12, figures 1 et 4) qui pourraient m~me ~tre inclus dans le genre Pseudo- kossmaticeras. Partant donc des conclusions de Howarth (1966) sur la variabilit6 parmi les Kossmatic6ratid6s, il est hors de doute que la r6vision de ce groupe est n6cessaire.

D6dicace Ce travail est d6di6 au souvenir d'un ami tr~s cher, Fabio Medizza, 6minent sp6cialiste en microbiostratigraphie, qui nous a quitt6s pr6matur6ment.

Remerc iements Nous sommes tr~s reconnaissants ~ Mile Isabella Premoli Silva de ses pr6cieux conseils relativement it la biostratigraphie.

Ce travail a 6t6 financi6 par le "Consiglio Nazionale delle Ricerehe" (contr. n ° 82.02589.05) et par le "Ministero della Pubblica Istruzione".


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Nouvelles Données sur le Crétacé Supérieur de la Sardaigne Orientale