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NUTRANEWS Entretien avec le Dr Mark Babizhayev Un traitement avec des gouttes ophtalmiques de N-acétylcarnosine, Une alternative à l’extraction de la cataracte ? Page 2 Science, Nutrition, Prévention et Santé Edité par la Fondation pour le Libre Choix www.nutranews.org MARS 2003 Sommaire Entretien avec le Dr Mark Babizhayev ....... 2 Entretien avec le Pr Vincent Castronovo ... 6 Protéome - Protéomique et Post génomique ......................................... 8 Comment la nutrition prévient et traite les problèmes de santé les plus courants... 11 Perdre durablement les kilos superflus ..... 17 A propos de la recherche sur la Préparation de Papaye Fermentée ......... 22 Des chercheurs parlent des travaux scientifiques réalisés avec la Préparation de Papaye Fermentée. Page 22 A propos de la recherche sur la Préparation de Papaye Fermentée Entretien avec le Pr Vincent Castronovo Lorsque les mitochondries ne fonctionnent pas bien, l’organisme est fatigué et des problèmes, comme des troubles oxydatifs, peuvent apparaître. Page 6 Cataracte de chien

Nutranews 03/03 (Page 2)

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NUTRANEWSEntretien avec le Dr Mark BabizhayevUn traitement avec des gouttes ophtalmiques de N-acétylcarnosine,

Une alternative à l’extraction de la cataracte ? Page 2

Science, Nutrition, Prévention et Santé

Edité par la Fondation pour le Libre Choix • www.nutranews.org

MARS 2003

SommaireEntretien avec le Dr Mark Babizhayev ....... 2

Entretien avec le Pr Vincent Castronovo ... 6

Protéome - Protéomique et Post génomique ......................................... 8

Comment la nutrition prévient et traite les problèmes de santé les plus courants ... 11

Perdre durablement les kilos superflus ..... 17

A propos de la recherche sur la Préparation de Papaye Fermentée ......... 22

Des chercheurs parlent des travaux

scientifiques réalisés avec la Préparation

de Papaye Fermentée. Page 22

A propos de la recherche sur la Préparation de Papaye Fermentée

Entretien avec le Pr VincentCastronovoLorsque les mitochondries ne

fonctionnent pas bien, l’organisme

est fatigué et des problèmes, comme

des troubles oxydatifs, peuvent

apparaître. Page 6Cataracte de chien

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Qu’est-ce qui vous a conduit à travailler sur la N-acétylcarnosinepour le traitement de la cataractesénile ?

Dr. Mark Babizhayev : La carnosine aété découverte en Russie en 1900 par unchimiste, Gulewitsch. Des recherchesintensives ont ensuite été menées àMoscou à l’université.

Nous savions beaucoup de choses sur le métabolisme de la carnosine et sesapplications. Un grand nombre de publications sont originaires de Russie.

Mais il y a avait un problème. C’est que la carnosine est immédiatementhydrolysée par la carnosinase, une enzyme dipeptidase que l’on trouvedans le plasma et dans l’humeur aqueusede la chambre antérieure de l’œil.L’instillation de gouttes ophtalmiques decarnosine peut libérer dans l’œil uncomposant toxique, l’histamine, capabled’agir comme un pro-oxydant.

Une telle utilisation de la carnosine doitdonc être proscrite.

Notre équipe de chercheurs a réalisé destests sur différents agents anti-glycationpendant près d’une dizaine d’annéesavant de développer la N-acétylcarnosine,comme système de livraison de l’anti-oxydant naturel L-carnosine.

Il est très difficile de purifier la carnosinepar chromatographie parce qu’elle chélate différents ions métalliques trèslourds et que ses activités antioxydantesne peuvent être régénérées au cours desprocessus de purification. A cause deleur absence d’actions anti-cataractes ouantioxydantes, de nombreuses formes decarnosine ont été abandonnées.

Mais le choix d’utiliser la N-acétylcarnosineou NAC, un analogue particulier de lacarnosine totalement résistant à l’hydrolysea été un franc succès. Nous avons commencé à travailler sur la NAC comme possible traitement ophtalmique en 1991.

2Elle résulte d’une opacification destissus du cristallin. Parfaitementtransparent à la naissance, il s’opacifie de façon naturelle, physiologique au cours des années et gène alors la pénétration de la lumière. Des phénomènes oxydants et de glycation sont impliqués dans l’apparition et ledéveloppement de la cataracte.

En France, 300 000 opérations chirurgicales de la cataracte sontréalisées chaque année. Cette opé-ration est généralement considéréecomme l’une des opérations lesplus sûres. Il y a cependant unnombre non négligeable de com-plications. Ainsi, aux Etats-Unis, 30à 50 % des patients ayant subi uneextraction de la cataracte dévelop-pent une opacification de la capsulepostérieure du cristallin dans lesdeux ans suivant l’opération. Ilsdoivent alors être traités par laser.

La cataracte est une des causes majeures de cécité dans le monde.

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Entretien avec le Dr Mark Babizhayev

Le Dr Mark Babizhayev est impliqué depuisplus de dix ans dans larecherche sur la N-acétylcarnosine et son utilité dans le traitement de maladies ophtalmiques et, en particulier, de la cataracte. Nutranews l’a rencontré à l’Anti-Aging WorldConférence 2003 qui s’est déroulée à Paris du28 février au 2 mars derniers.

Institut de recherche sur les maladies de l’œil

de Moscou Directeur exécutif de Innovative

Vision Products Inc., Delaware (USA)

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Nous avons réalisé que la NAC constituait un traitement prometteurpour la cataracte chez l’homme lorsquenous avons terminé les premières étudesde pharmacocinétique. Ainsi, une expérience sur des lapins a montré que des gouttes ophtalmiques de N-acétyl- carnosine ou NAC se transfor-ment en L-carnosine à l’intérieur de l’humeur aqueuse de l’œil. Ce processusintervient 15 à 30 minutes après l’instillation des gouttes ophtalmiques.

Par contre, lorsque des gouttes de L-carnosine étaient utilisées, on ne trou-vait pas de L-carnosine dans l’humeuraqueuse de l’œil, même après 30 minutes. On peut l’expliquer par lefait que la L-carnosine est très rapide-ment transformée en histamine, avant d’atteindre l’humeur aqueuse.

La NAC semble donc agir comme untransporteur de la L-carnosine et lui permet d’atteindre l’humeur aqueuse del’œil qui entoure le cristallin où elle peutexercer son action bénéfique.

Vous avez d’abord testé la NACsur animaux ?

Dr. Mark Babizhayev : Oui, les gouttesophtalmiques de NAC ont été testées surdes yeux d’animaux. Nous avons traitédes cataractes liées à l’âge chez deschiens et des modèles expérimentaux decataractes chez des lapins. Les résultatsles plus impressionnants ont été obtenusavec des instillations d’une solution à1% de NAC chez des chiens atteintsd’une cataracte liée à l’âge. Nous avonsdéterminé l’efficacité du traitement de lacataracte et avons révélé un nouveauphénomène.

L’inversion de l’apparence corticale de la cataracte débute à la périphérie etensuite le cristallin devient plus transparent. Cela s’accompagne d’uneamélioration du comportement visuel del’animal. Des analyses rigoureuses d’images informatisées ont été réaliséespour soutenir les preuves du traitement

de la cataracte chez les lapins. Les résultats d’inversion de la cataracte et de prévention de l’opacification du cristallin sont très clairs et ont été montrés sur différents modèles de cataracte. De surcroît, aucun effet secondaire n’a été observé et les effetsbénéfiques étaient durables.

Ensuite, vous avez réalisé des études sur l’homme

Dr. Mark Babizhayev : Nous avons utilisé, dans une étude randomisée endouble aveugle, des gouttes ophtal-miques à 1% de NAC pour traiter 96 patients âgés de 60 ans et plus. Tousétaient atteints de cataracte sénile à desdegrés divers d’avancement et la maladie s’était déclarée, selon lespatients, depuis deux à vingt et un ans. Les patients se sont instillés une à deuxgouttes dans chaque œil quotidienne-ment pendant trois à six mois.

Le niveau d’amélioration de la vue et leschangements dans l’opacification ducristallin ont été pris comme index d’évaluation de l’efficacité du traite-ment. Les résultats ont montré un effetprononcé sur la cataracte sénile.

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MARS 2003

Cataracte de chien Evolution après 1 mois de traitement

Cataracte de lapins Evolution après 3 mois de traitement

Cataracte humaineEvolution après 5 mois de traitement

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Le ratio d’efficacité a atteint 100% (tousles patients ont constaté une améliora-tion). Pour les cataractes les plus avancées, l’efficacité atteignait 80%.

Nous avons défini une autre étude pourdocumenter et quantifier les change-ments intervenant dans l’opacité du cris-tallin sur une période de traitementallant de six à vingt-quatre mois. 49volontaires, âgés d’environ 65 ans etsouffrant de cataracte sénile avec uneopacification du cristallin de minime àavancée, y ont pris part. Les patients ontreçu de façon aléatoire des gouttes ophtalmiques à 1% de NAC ou unplacebo. Ils instillaient deux gouttesdeux fois par jour dans chaque œil.Nous avons d’abord développé desmesures très sensibles de l’opacificationdu cristallin chez l’homme qui permettent de déceler même les change-ments les plus légers.

Nous avons également testé le fonction-nement de la macula. Les patients ontété examinés au bout de deux et sixmois.

Au bout de six mois, les résultats étaientimpressionnants : l’acuité visuelle de41,5% des yeux traités avec les gouttesophtalmiques de NAC s’était amélioréede 7 à 100% et la sensibilité à la lumière de 88,9% de 27 à 100%.

Dans le même temps, le groupe sousplacebo a constaté au bout de six moisun léger changement de la qualité de

l’œil et une détérioration graduelle aprèsdouze et vingt-quatre mois.

L’étude a duré au total 24 mois et révèleque les effets de la NAC sont durables.

La lecture des images analytiques descristallins indique qu’aucun cas n’amontré de diminution de l’acuité visuelle dans le groupe des patients traités avec la NAC comparé au groupetémoin. Chez la majorité des patients, latolérance au produit était bonne.

Des analyses statistiques ont révélé desdifférences significatives entre 6 et 24 mois de traitement qui se sont mani-festées par des changements générauxcumulatifs et positifs des cataractes dansle groupe traité avec la NAC par rapportau groupe témoin.

Ces résultats permettent de conclure queles gouttes ophtalmiques de NAC montrent un potentiel pour le traitementet la prévention des cataractes.

Une autre étude a évalué l’effet de laNAC sur des patients ayant des degrésdivers de troubles visuels mais sanssymptômes de cataracte. Après deux à six mois, les gouttes ophtalmiques soulageaient la fatigue oculaire et continuaient d’améliorer la vision. Cela indique que les gouttes ophtalmiques de NAC sont utiles aussibien dans la prévention que dans desapplications médicales.

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Vitamines C et E et diabèteUne étude réalisée au Collège demédecine d’Irvine (UC) aux Etats-Unismontre que des suppléments de vitamines antioxydantes E et C nonseulement renforcent la capacité del’insuline à abaisser la glycémie maisaussi diminuent les risques de lésionsorganiques qui peuvent se produireen dépit de traitements à l’insuline.Le Dr Nick Vaziri et son équipe ontconstaté que, chez des diabétiquesnon traités, la pression sanguine augmentait en même temps que lesniveaux de dangereux agents oxydants, les radicaux libres. Ces derniers convertissent les sucres et lesprotéines en produits chimiquesnocifs augmentant le risque de lésionstissulaires souvent observées chez lesdiabétiques non traités. Traiter des rats seulement avec de l’insuline améliore quelque peu lapression sanguine et protège partielle-ment les sucres et les protéines desassauts des radicaux libres. Mais cela ajoute également un nouveauproblème parce que les radicaux libres s’attaquent alors à l’oxydenitrique, une molécule omniprésentequi, habituellement, protège l’orga-nisme des attaques radicalaires. Cettenouvelle agression a comme résultatsdavantage de produits chimiquestoxiques capables d’infliger des dommages aux tissus.Ajouter des vitamines C et E à l’insulineprotège les sucres, les protéines etl’oxyde nitrique de ces attaques. Vaziri commente ainsi les résultats deson étude : “La pression sanguine étaitabaissée à un niveau normal et lesradicaux libres n’étaient plus en nombre suffisant pour dégrader lessucres, les protéines et l’oxydenitrique. Nous pensons que cela montre qu’une alimentation riche enantioxydants pourrait aider à prévenir,chez les diabétiques, les complicationscardio-vasculaires, neurologiques etrénales que l’on rencontre fréquem-ment chez ce type de patient.”(Kidney International, January 2003)

Nouvelles de la recherche

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mes de glycationdes protéines.

N-acétylcarnosineelle-même est unantioxydant trèsfaible. Elle tra-vaille plus oumoins commeun agent anti-glycation. Elle intervientcomme un co-médicament et c’estun transporteur. In vivo, elle est bio-transformée en L-carnosine qui aune activité antioxydante plus forte. Le seul moyen d’introduire de la L-carnosine dans le cristallin est d’utiliser in vivo la N-acétylcarnosine.

Combien de personnes ont déjà suivi ce traitement ?

Dr. Mark Babizhayev : C’est encore ledébut, mais nous pensons que déjàquelques milliers de personnes l’ontutilisé. Je crois que c’est le type deproduit que des millions de gens pourraient utiliser.

Savez-vous si ce traitement peutégalement être utile dans d’autrespathologies ophtalmiques comme,par exemple, la dégénération maculaire liée à l’âge ?

Dr. Mark Babizhayev : Il est possibleque ce traitement soit utile dans toutesles situations cliniques qui accompa-gnent la cataracte.

Par exemple, la cataracte est très souvent associée au glaucome, à unedégénération de la rétine, la dégénéres-cence maculaire liée à l’âge.

Ainsi, dans toutes ces situations, cela peut être un bon remède. Mais concernant la cataracte, c’est laplus importante parce que nous affirmons que c’est une alternative à lachirurgie. ■

Cet essai sur l’homme a-t-il montrédes effets secondaires ?

Dr. Mark Babizhayev : Pour la plupartdes patients, la tolérance au traitementétait bonne et aucun effet secondaire n’aété spécifiquement associé à l’instilla-tion de la solution à 1% de NAC. Deplus, aucune réapparition de développe-ment de la cataracte ne s’est produite aucours de la période de traitement.

Par quels mécanismes intervient-elle ? Est-ce par des mécanismes antioxydants ?

Dr. Mark Babizhayev : La NAC inter-vient probablement en prévenant lamodification oxydative du cristallin ainsique l’utilisation des lipides peroxydés.

Les antioxydants biologiques les plusconnus qui préviennent les dommagesoxydatifs sur les molécules biologiquesmontrent quelques spécificités dansleurs mécanismes d’action et ne peuventapporter qu’un seul type de protection.

La NAC et son analogue bio-activé la L-carnosine peuvent exercer leurs propriétés antioxydantes en éliminantdes composés peroxydes hautementréactifs de la phase lipidique du cristallin. Nous supposons que l’avantage de la NAC est d’être un antioxydant universel.

Cet avantage est lié à sa capacité àapporter une protection efficace contrela peroxydation des lipides dans la phaselipidique des membranes biologiquescomme dans l’environnement aqueux.

Nous défendons l’hypothèse que la NACaide le système antioxydant du cristallin.Le glutathion, en collaboration avec lessystèmes qui lui sont liés comme la glu-tathion réductase, peut partiellementréduire les chaînes S-S dans les protéinesliées de façon croisée du cristallin.

A côté de cela, nous pensons que la NAC est capable de prévenir et d’inverser les liaisons croisées des protéines du cristallin.

Ce mécanisme peut être très importantpour inverser et prévenir l’opacificationdu cristallin qui est liée à des mécanis-

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Qu’est-ce que la médecine mitochondriale ?

Pr. Vincent Castronovo : La médecinemitochondriale, comme son nom l’indique, se préoccupe de la santé desmitochondries. La mitochondrie est l’un des organites les plus importants dela cellule puisque c’est la centrale productrice d’énergie. L’individu necompte pas moins de dix milles milliardsde mitochondries responsables, chaque jour, de la production d’environ40 kilos d’ATP (acide adénosine triphosphorique), la monnaie énergé-tique universelle qu’utilise la cellulepour effectuer tous les travaux néces-saires à son maintien en vie.

La mitochondrie est une bactérie ances-trale qui, il y a 1,6 milliards d’années, ainventé un système biochimique tout àfait fabuleux permettant d’utiliser lespropriétés, au départ toxiques, de l’oxy-gène. Avant cette invention, les cellulesproduisaient leur énergie (ATP) par laglycolyse qui transformait le glucose enpyruvate. Cette réaction libérait deuxmolécules d’ATP. Grâce à l’invention dela respiration cellulaire, 36 moléculesd’ATP sont extraites du pyruvate.L’efficacité est donc multipliée par 18.Imaginez que la rentabilité de votremoteur soit augmentée de dix-huit. Celavoudrait dire que pour cent kilomètres,vous consommerez dix-huit fois moins.Cette bactérie a alors été courtisée parles cellules eucaryotes et un contrat ditendosymbiotique s’est établit et duretoujours. La cellule apporte le couvert etle logis à la bactérie et la bactérie travaille pour la cellule. Il y a une symbiose avec réciprocité de bénéfices.

Lorsque les mitochondries ne fonction-nent pas bien, l’organisme est fatigué etdes problèmes peuvent apparaîtrecomme des troubles oxydatifs. Les dysfonctionnements mitochondriauxsont responsables de ce que l’on appellele stress oxydatif ou oxydant. Ce stressoxydant aboutit à la destruction demolécules par les radicaux libres.

Un radical libre est une entité molécu-laire caractérisée par la présence d’unélectron non apparié qui lui confère uneénergie très importante, destructrice,d’où une instabilité. Ces radicaux libres,lorsqu’ils ne sont pas annihilés, c’est-à-dire détruits directement, sont responsa-bles de lésions moléculaires. On consi-dère que le stress oxydant généré par cesradicaux libres est responsable duvieillissement prématuré mais égalementde la panoplie de maladies dégénérativesqui caractérisent la population occidentalisée comme les maladiesneuro-dégénératives, les cancers ou lesmaladies cardio-vasculaires.

La conversion de l’énergie chimiquepotentielle du pyruvate en ATP implique,pour les nouvelles mitochondries, la gestion d’électrons à très haute énergie. Ces électrons vont passer dansce que l’on appelle la chaîne detransporteurs d’électrons caractérisée pardes moulins qui pompent l’énergie del’électron. Ces moulins sont activés pourfaire des gradients de protons qui vontservir à la synthèse de l’ATP. Au cours dutransport d’un moulin à l’autre (il y atrois moulins), un électron peut tomber.Dans ce cas, il est directement capté par l’oxygène et se transforme en radicalsuperoxyde extrêmement agressif.

Nutranews l’a rencontré à l’Anti-Aging

World Conférence 2003 qui s’est déroulée

à Paris du 28 février au 2 mars derniers.

Co Vincent Castronovo

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Entretien avec le Pr Vincent CastronovoProfesseur de biologie générale et cellulaire à l’Université de Liège, en Belgique

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Comment l’organisme se protège-t-il ?

Pr. Vincent Castronovo : Nos cellulesont mis au point des systèmes anti-incendies (anti-radicalaires) pouréviter de flamber. Le premier système estcelui de la superoxyde dismutase, uneenzyme qui a besoin de cuivre et de zincou de manganèse pour fonctionner. Elletransforme le radical superoxyde œ2 eneau oxygénée H2O2, également insta-ble. Un autre système transforme l’eauoxygénée en eau, c’est celui de la glutathion peroxydase qui utilise le sélénium comme co-facteur et le glutathion réduit comme réactif.

Si le fonctionnement de ces systèmes dedéfense est normal, le danger représentépar les radicaux libres est balayé.

Par contre, si ce fonctionnement est perturbé notamment par une insuffisancede sélénium ou une superoxyde dismutase trop activée, l’eau oxygénée s’accumule et, spontanément, va arracher un électron à un atome comme,par exemple, le fer ferreux qui va setransformer en fer ferrique. L’eau oxygénée se transforme alors en radicalhydroxyle, une des entités moléculairesles plus dangereuses auxquelles nos cellules sont confrontées. Le radicalhydroxyle va oxyder l’ADN, ce qui

conduira à des mutations, altérant ainsiles acides gras polyinsaturés en les transformant en lipoperoxydestoxiques,… Toute mauvaise gestion de laproduction des radicaux libres par les mitochondries conduit donc potentiellement à des catastrophes.

Dans les conditions optimales, 5% desélectrons transportés dans cette chaînede trois moulins tombent. Le système dedéfense anti-radicalaire est donc efficace. Le problème est que les systèmes de défense dépendentintimement de l’alimentation. Une déficience en zinc, en manganèse, ensélénium, en cuivre,… est de nature à inactiver les systèmes de défense anti-oxydants. Le stress oxydant arrivelorsqu’il y a une inadéquation entre laproduction de radicaux libres et notrecapacité à les éliminer.

Comment éviter cette situation ? Pr. Vincent Castronovo : La mitochon-drie, en venant conclure ce contratendosymbiotique, a amené son génome,un petit brin d’ADN circulaire d’environ16 000 paires de bases par rapport auxsix milliards de paires de bases du génome de la cellule eucaryote. CetADN est dans une fournaise remplie deradicaux libres. On s’est rendu compte

Probiotiques et colonisation bactérienne nasale

Comme réservoir bactérien, le nez peut héberger des bactériespotentiellement pathogènes (BPP :Staphy-lococcus aureus, Streptococcus pneumoniae, Bêta-hémolytique strepto-cocci et Haemophilus influenzae).Chez des patients transportant desBPP, un régime antiseptique peut êtrecrucial pour contrôler les infectionsaprès des opérations majeures ou desblessures à la tête, aux sinus ou auxpoumons. De tels régimes peuventégalement être importants pour despatients diabétiques ou sous dialyse,dans des unités de soins intensifs oulorsque l’immunité est perturbée pard’autres causes diverses.Une étude a examiné les possibleseffets de l’ingestion de probiotiquessur la flore nasale. Dans un essaiouvert prospectif, 209 volontaires ontété désignés de façon aléatoire pourconsommer un probiotique, du laitfermenté [65 ml avec LactobacillusGG (ATCC53103), Bifidobacterium spB420, Lactobacillus acidophilus 145et Streptococcus thermophilus] ou unyaourt normal. La flore nasale micro-bienne a été analysée aux jours 1, 21et 28. L’examen microbien était faiten aveugle par rapport aux sourcesmicrobiennes. Les résultats ont montré une réductionsignificative (19%) dans l’apparitiondes BPP nasales dans le groupeconsommant les probiotiques maispas dans celui prenant le yaourt.L’effet portait essentiellement sur les bactéries gram-positives qui diminuaient nettement.Ces résultats indiquent que laconsommation régulière de pro-biotiques peut diminuer les BPP dansle système respiratoire supérieur. Ilssuggèrent également l’existence d’unlien du tissu lymphoïde entre l’intestinet le système respiratoire supérieur.(American Journal of Clinical Nutrition, Vol.77, N), 517-520, February 2003)

Nouvelles de la recherche

Co Vincent Castronovo

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qu’il mute très rapidement. Il est plusarchaïque aussi, plus proche de l’ADNdes bactéries que de celui des celluleseucaryotes. D’autre part, il n’est pas protégé par des histones. Les mutationspeuvent s’accumuler très rapidementdans la mitochondrie. Cet ADN contientles gènes qui codent pour les pièces desmoulins. Ces derniers sont des com-plexes multiprotéiques. Si certaines pièces sont défectueuses, alors le moulinne fonctionne pas bien et davantage d’électrons tombent. Un cercle vicieuxs’installe alors avec destruction del’ADN, de la mitochondrie, diminutiondes capacités de production de l’ATP,stress oxydant avec une destruction dela cellule et des tissus extracellulaires.Ceci va conduire au vieillissement prématuré et aux maladies dégénératives.

Il est évident que nous devons absolumentpréserver l’intégrité fonctionnelle de nosmitochondries. D’autre part, celles-ci ontbien d’autres rôles que celui de produirede l’énergie. Elles participent au contrôlede la concentration du calcium du cytoplasme, interviennent dans l’apoptose(ou mort cellulaire) et prennent égalementpart à la détoxication.

Les mitochondries ont-elles d’autres fonctions ?

Pr. Vincent Castronovo : Un point probablement peu connu est que cesmitochondries sont indispensables à lasynthèse des hormones stéroïdiennescomme la testostérone, les oestrogènes,la DHEA et le cortisol. Ce sont elles quivont transformer le cholestérol en pré-gnénolone, le précurseur de toutes ceshormones. Si les mitochondries ne fonc-tionnent pas, elles cessent de fabriquerces hormones stéroïdiennes. On pourraitimaginer que cela représente un systèmede sauvegarde. En effet, ces hormonesaugmentent le métabolisme des cellulesde l’organisme et donc les besoins en ATP.Si vos mitochondries ne fonctionnent pasbien et qu’elles sont stimulées, si vouscourt-circuitez cette soupape de sécurité

en donnant des hormo-nes comme la DHEA,une cellule avec unmoteur défectueux vaêtre stimulée et vous risquez l’explosion.

La chute des taux de DHEA pour-rait être une conséquence et non unecause de vieillissement. Ainsi, pour êtreen bonne santé et vieillir dans lesmeilleures conditions, il est impératif demaintenir les mitochondries dans un environnement fonctionnel et nutritionnel optimal.

Que faire pour maintenir nos mito-chondries dans cet environnement ?

Pr. Vincent Castronovo : Les moulins tra-vaillent, intégrés à la membrane desmitochondries, la membrane interne quiforme des crêtes mitochondriales. Cespompes, ces moulins tournent et bougent au cours de leur activité et ontbesoin que la membrane ait une fluiditéoptimale. C’est pour cela que l’on vatrouver, au niveau de la crête des mito-chondries, la plus forte concentrationd’acides gras polyinsaturés de l’organisme,notamment, d’acides gras polyinsaturésoméga-3 dont l’acide docosahexae-noïque que l’on trouve essentiellementdans le poisson. Si l’alimentation n’ap-porte pas ces acides gras polyinsaturésessentiels (nos cellules n’étant pas capables de les synthétiser), la fluidité est réduite et des dysfonctionnements,une fuite d’électrons, un stress oxydantvont se produire.

On peut donc parler d’un menusanté pour les mitochondries ?

Pr. Vincent Castronovo : Effectivement,plusieurs éléments nutritionnels inter-viennent et, notamment, un apport enacides gras oméga-6, oméga-3, en sélénium, en manganèse, en cuivre, ...satisfaisant. Les mitochondries peuventbénéficier d’antioxydants apportés par lemonde végétal comme les flavonoïdesou les anthocyanes.

Toutes les vitamines E,C, A contribuent égale-ment à la protectionantioxydante des mito-

chondries tout comme l’acidealpha-lipoïque. Ce dernier est le

premier antioxydant des mito-chondries. L’acide alpha-lipoïque va

régénérer tous ces antioxydants qui, unefois qu’ils ont capté un électron, sontoxydés. Plusieurs éléments interviennentpour garantir un fonctionnement correctavec une stratégie de médecine anti-âgehonnête, sérieuse et efficace. Il estindispensable de veiller à entretenir, parexemple, nos mitochondries car ellesconstituent la clé de voûte de toute démar-che visant à réduire le vieillissement de lapeau. Des laboratoires ont développé destechnologies exploratoires nutritionnellespermettant d’évaluer d’abord les réservesen sélénium, zinc, cuivre, vitamine E, vitamine A, vitamine B, … de l’organisme.La médecine mitochondriale se profiledonc comme un passage obligé pour tout professionnel de santé qui veut aider ses patients à prévenir un vieillissementprématuré et retarder le développementdes maladies dégénératives qui l’accom-pagnent.

Comment le fonctionnement desmitochondries est-il évalué ?

Pr. Vincent Castronovo : Vous pouvezmesurer les dysfonctionnements, c’est-à-dire la présence d’un stress oxydant, pardes dosages urinaires après avoir fait unebonne évaluation de l’environnementnutritionnel. Si vous avez une carenceen sélénium, cela ne fonctionnera pas. De plus, le rapport des différents acides gras est important et vos mitochondries auront des membranescomposées du répertoire d’acides grasque vous fournit l’alimentation. D’autrepart, si vos mitochondries ne fonction-nent pas bien, elles arrêtent de transfor-mer le pyruvate qui va s’accumuler, êtreréduit en lactate qui s’accumulera à sontour. Et le lactate est un signe biochimiqueque l’on peut doser dans l’urine. ■

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Ce protéome, spécifiquepour chacun, indique ce que le mal dit et les maladies potentiellescodées par nos conflits biologiques. Selon l’envi-ronnement dans lequel il setrouve, seule une partie dugénome est exprimée. Legénome propose, l’envi-ronnement dispose.

Le génome est constant auxmutations somatiques près,dans toutes les cellules de

l’organisme, alors que le protéome varied’un type cellulaire à l’autre et selon lasituation physiologique et le développe-ment dans laquelle se trouve chaque cellule. Les gènes, eux, peuvent avoirune expression génétique spécifique différenciée dans le temps. Elle peut êtrecaractéristique d’un état donné, normalou pathologique ou, encore, répondre àun stimulus particulier.

La mémoire biologique de notre humaine condition

Les protéines qui constituent le protéome sont des ambassadrices, dessentinelles, des messagères. Elles témoi-gnent de notre patrimoine génétiquemais également de nos acquis. Chaquefois que nos cellules souffrent, soumisesà des stress physiques et/ou psychiques,elles envoient des messages de souffranceà travers notre organisme par le biais dela synthèse protidique vers d’autres cellules aptes à réagir à la situation.

Cette transmission inter-cellulaire peut êtreimmédiate, (c’est la maladie), ou différée.Notre protéome est donc la mémoirebiologique de notre humaine condition.Si, à la suite d’un changement alimentaire,d’un nouveau trouble physique ou psychique, d’une maladie récurrente,l’information peut être restituée, alors lamaladie se déclenchera.

Les mémoires biologiques devraient êtredécodées pour trouver les traces d’agres-sions passées susceptibles de faire le litde nouveaux troubles de la santé ourechercher les indices d’une maladie pré-sente ou en préparation. Les protéomessont comme des machines dynamiquesdont les dysfonctions révèlent les maladies. En fait, ce sont nos boites noires.

L’étude des protéines

La protéomique permet d’étudier lesprotéines. Focalisée sur le produit finalde l’expression de leurs gènes, elle intègre tous les mécanismes de régula-tion de la cellule. En d’autres termes,c’est l’étude qualitative et quantitativedu protéome. Après avoir déchiffré legénome, il reste à déterminer le rôle dechaque gène et à comprendre quelle(s)protéine(s) il code.Si la post-génomique est la vision globalede la fonction des gènes, la protéo-mique, elle, aborde une vision quasi-complète de l’activité génétique dansune cellule. Son intérêt serait de pouvoiranalyser toutes les protéines d’une celluletout comme la génomique devrait trouver tous les gènes dans un génome.

Nos mémoires, notre vécu et nos schémas répétitifs sont inscrits au plus intime

de notre corps, dans nos cellules qui les “expriment” dans leur langage

moléculaire : les protéines. Le protéome est le complément protéique du

génome. Il est constitué de l’ensemble des protéines exprimées par le génome

d’une cellule, d’un tissu ou d’un organe donné dans des conditions données.

Il représente la mémoire biologique de notre humaine condition.

Protéome - Protéomique et Post génomique*

* D’après une communication du Dr Jean-François Bizot effectuée dans le cadre de la World Anti-AgingConference 2003 à Paris.

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Ginseng et démence vasculaire

La démencevasculaire estcaractérisée parune perte demémoire et desproblèmes decommunicationsouvent causéspar une série depetites congestionscérébrales. Un quart des patientsatteints de démence le sont à la suited’une congestion cérébrale, la plusgrande partie des autres patientssouffrant de maladie d’Alzheimer.

Des chercheurs chinois ont donné à25 patients atteints d’une démencevasculaire légère à modérée induitepar une congestion cérébrale unextrait de racine de ginseng chinoiset de panax notoginseng. Ce dernierest une plante ayant des propriétéschimiques similaires à celles du ginseng. 15 autres patients atteintsde démence vasculaire ont reçu duDuxil, un médicament contenant de l’almitrine et de la raubasine.

Ces deux substances augmententl’oxygénation des tissus du cerveauet sont utilisées pour stimuler lamémoire de sujets atteints dedémence vasculaire.

Les sujets ont passé des tests demémoire au début de l’étude etdouze semaines après. Les scoresdes tests de mémoire des patientssupplémentés en ginseng ont aug-menté. Leurs scores totaux demémoire étaient plus élevés queceux des patients sous Duxil, bienque les différences entre les testsindividuels ne soient pas statistique-ment significatives.

(Meeting de l’American StrokeAssociation, 14 février, Phoenix,Etats-Unis)

Nouvelles de la recherche

Une grande partie des variations dufonctionnement d’une cellule s’expli-querait au moins autant par la modula-tion de la quantité des protéines que parla présence ou l’absence de certainesd’entre elles.

Le défi de la protéomique consiste àtrouver les moyens de mesurer les protéines actives à l’échelle du protéomeet de connaître avec quels composantsde la cellule elles interagissent.

“L’utilisation de l’analyse protéomiqueest appelée à se généraliser dans le cadred’une complémentarité avec la géno-mique tant en recherche fondamentalequ’en biomédecine ou en pharmaco-logie où elle constitue maintenant unoutil puissant pour l’identification de marqueurs associés à une pathologie etde cible thérapeutique” (Bulletin duCancer vol 88 n°7 juillet 2001.)

Des protéines sériques serviront dans l’avenir de marqueurs biologiques pourle diagnostic nosologique, le développe-ment de médicaments et à la médecineprédictive pour avoir une vision dynamique des patients.

La protéine, véritable ouvrier moléculairede la cellule, est beaucoup plus prochede la réalité physiologique que ne l’estl’ADN. Des pathologies comme le cancer ou des déséquilibres immunitairesbénéficieront directement de cette révo-lution biotechnologique du 21ème siècle :la protéomique. Les traitements préven-tifs et curatifs pourront être adaptés parsystèmes experts à chaque individu.

Le protéome sérique peut révéler denombreuses pathologies. Il permet d’étudier les couples structure/fonctiondes protéines et révèle un systèmeindispensable au diagnostic comme à laprévention. Il faut donc mettre en évidence des modèles protéomiquesdans le sérum.

Techniques utilisées en protéomique

Dans le cadre du projet de l’organisationdu protéome humain HUPO qui vise à l’identification des fonctions des protéines, l’analyse protéomique carto-graphique repose sur l’association de l’électrophorèse bi-dimentionnelle, del’analyse d’image et de la spectrographiede masse. L’analyse permet d’identifier des protéinesdont l’expression varie en relation avecdes modifications de l’environnementcellulaire ou au cours de processusphysiopathologiques. Cette identificationpermet de dresser un répertoire qualitatifet quantitatif des protéines touchées,c’est la protéomique descriptive.

Les nombreuses informations contenuesdans les banques de données de bio-informatique permettront de rechercher plus précisément les circuitsmétaboliques de grandes fonctions danslesquelles des variantes d’expressionssont appliquées. C’est la protéomiquefonctionnelle.

L’accès au haut débit de la protéomiquefonctionnelle existe. La bio-mathématiqueappliquée aux paramètres compositesdes protéines sériques pour orienter lediagnostic des maladies a été proposéeen France il y a plus de vingt ans. La miseen évidence des modèles protéomiquesdans le sérum avec la capacité de hautdébit, de reproductibilité et d’automatisa-tion s’inscrit dans une perspective depost génomique à grande échelle.

Le décryptage médical de nos boites noires permettra d’accéder à une réellemédecine préventive dans la mesure oùnous ne sommes plus forcément dans lelésionnelle. ■

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Comment la nutritionprévient et traite les problèmes de santéles plus courants (3ème partie)

Combattre la perte des cheveux

Nous perdons normalement quotidien-nement 50 à 100 cheveux. La plus grande partie d’entre eux repousse par lasuite. Les cheveux ont une durée de viede trois à six ans. A un moment donné,une partie d’entre eux est en train depousser, une autre a poussé et est à l’étatde repos et une autre encore est au stadede la chute.

Nous perdons tous nos cheveux à peuprès au même rythme. Cependant, certaines personnes, génétiquement, ontmoins de nouveaux cheveux qui poussent pour remplacer ceux qui sonttombés. La calvitie ou perte de cheveuxpermanente est, elle aussi, le résultatd’une programmation génétique.

Un grand nombre de causes peuvent êtreà l’origine d’un accroissement de lachute ou d’une perte de cheveux temporaire. C’est notamment le casd’une nutrition et d’une alimentation

déficientes, des gènes, des hormones, duvieillissement, de traitements comme lachimiothérapie ou des radiations, desinfections, du stress, des produits chimiques utilisés pour certaines coiffu-res ou d’une trop rapide perte de poids.Certaines maladies comme l’anémie, defaibles niveaux d’hormones thyroïdiennes,le lupus ou certains cancers peuventégalement en être responsables. Dans la plupart de ces cas, cette perte decheveux n’est pas permanente.

Des déficiences nutritionnelles contri-buent à accélérer la chute des cheveuxen affaiblissant leur tige, causant ainsileur cassure et ralentissant leurrepousse. Une nutrition appropriéepermet alors d’y remédier.

Une consommation adaptéede vitamine A est essentiellepour favoriser la croissance etla santé des cellules et des tissusde tout l’organisme y compris cellesdes cheveux et du cuir chevelu.

Une déficience prolongée en vitamine Apeut aboutir à une perte de cheveux et àl’apparition de pellicules provoquées parla fabrication de débris cellulaires dansle follicule du cheveu.

Des cheveux forts et en bonnesanté sont dépendants d’unapport constant de sang etd’oxygène. Les vitamines B,acide folique, B6 et B12, sont toutes troisessentielles à une formation normale desglobules rouges et de l’hémoglobine(partie des globules rouges contenant dufer). La fonction première de l’hémoglo-bine est de transporter l’oxygène despoumons aux différents tissus de l’organisme, y compris aux cheveux.Une déficience en vitamines B peut êtreresponsable d’une diminution de l’apporten sang et en oxygène aux cheveuxavec, pour conséquences, une augmen-tation de la perte des cheveux, des cheveux abîmés et une repousse ralentie.

La vitamine C estindispensable à la pro-duction de collagène,

le tissu conjonctif que l’on retrouve également dans les cheveux. Une déficience en

vitamine C peut rendre lescheveux fourchus et cassants.

Cela ne se produit généra-lement que dans

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le cas de sévères déficiences et une augmentation de la consommation devitamine C permet normalement d’inverser le processus.

Les pellicules et les pertes de cheveuxpeuvent être associées à une déficienceen zinc. Ce minéral favorise la reproduc-tion cellulaire ainsi que la croissance etla réparation des tissus. Il intervient également dans le fonctionnement desglandes sébacées attachées à la base dufollicule capillaire.

Le cuivre est un élément trace essentiel àla formation de l’hémoglobine ainsiqu’au transport de l’oxygène dans lesglobules rouges du sang. Une déficienceen cuivre peut affaiblir la racine des che-veux et augmenter leur chute. Elle estrarement provoquée par un apport ali-mentaire insuffisant mais plus souventpar un problème génétique ou uneconsommation trop importante de zinc.Celle-ci est en effet capable d’inhiberl’absorption du cuivre dans l’organisme.

La principale mission du fer est detransporter l’oxygène dans l’hémoglobinedes globules rouges. Une déficience enfer peut conduire à ce que l’on appellel’anémie est susceptible de provoquerune perte de cheveux. L’anémie est facilement diagnostiquée parune analyse sanguine etse traduit notam-ment par de lafatigue, un affai-blissement et unmauvais état général.

Les acides gras polyinsaturés, en amélio-rant la micro-circulation, entraînent unemeilleure oxygénation des tissus et desextrémités, stimulant ainsi, notamment,la croissance des cheveux et des ongles.

Les protéines sont indispensables àchaque cellule de l’organisme et, notam-ment à celles nécessaires à une croissancenormale des cheveux. Sans une consommation appropriée de protéines,l’organisme est incapable de fabriquerles nouveaux cheveux qui vont remplacer ceux qui sont tombés.

La calvitie

La calvitie, quantà elle, affecte sou-vent les hommesmais peut parfoisaussi concernerdes femmes. Les

raisons précises de cette chute définitivedes cheveux ne sont pas encore clairement expliquées bien que certainesétudes suggèrent qu’elle puisse être dueà une conversion excessive de la testostérone en une autre hormone, ladihydrotestostérone ou DHT.

Les traitements de la calvitie, en médecineconventionnelle, sont définis pour bloquer la conversion de la testostéroneen DHT. On a montré que l’applicationtopique de minoxidil et la prise orale definastéridine inhibent cette conversion etaugmentent la croissance des cheveux.

Mais ces deux médicaments sont associésà plusieurs effets secondaires incluantune accélération du rythme cardiaque,des migraines, un dysfonctionnementérectile et une diminution de la libido.

Des recherches ont indiqué que le palmier scie et le bêta-sitostérol bloquent, eux aussi, la production deDHT chez des sujets souffrant d’hyper-trophie bénigne de la prostate. Mais,surtout, une étude1 récente vient demontrer qu’ils peuvent égalementapporter une aide dans les cas de pertede cheveux sans provoquer d’effetssecondaires significatifs.

Dix-neuf hommes âgés de 23 à 64 ansavec une perte de cheveux légère àmodérée ont reçu quotidiennement unplacebo ou un supplément contenant400 mg d’un extrait standardisé de palmier scie et 100 mg de bêta-sitostérol.Après cinq mois de traitement, la croissance des cheveux de 60% deshommes prenant le supplément s’était améliorée par rapport à l’évalua-tion initiale contre 11% dans le groupeplacebo.

Dysfonctionnements érectiles

Plusieurs causes peuvent être à l’origine del’impuissance ou dysfonctionnement érectile. Parmi elles, le diabète, les effetssecondaires de certains médicaments, undéséquilibre hormonal, un durcissementdes artères ou des facteurs psychologiques.

Deux études en double-aveugle, contrô-lées contre placebo, impliquant au totalprès de 135 personnes ont trouvé despreuves montrant que le ginseng rougecoréen peut améliorer la fonction érectile.

Dans l’une de ces deux études2, quarante-cinq participants ont reçu pendant huitsemaines trois par jour un placebo ou900 mg de ginseng. Après une semaine d’arrêt du traitement, les deuxgroupes ont été inversés. Pendant qu’ilsprenaient du ginseng, les hommesavaient une fonction sexuelle nettementmeilleure que sous placebo.

Chez quarante hommes ayant des difficultés à obtenir ou à maintenir uneérection et, également, de faiblesniveaux de DHEA, une supplémentationavec 50 mg quotidiens de cette hormonea amélioré leurs performances sexuelles.Il faut cependant préciser que l’absenced’analyse statistique des résultats decette étude rend sa significativité difficileà évaluer3.

Un petit nombre de travaux scientifiquessuggère que l’extrait de Ginkgo bilobapourrait être utile, notamment, parcequ’il améliore la circulation sanguinevers et hors du pénis.

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Une étude4 portant sur 60 sujets dontl’impuissance était due à une faible cir-culation sanguine a montré un résultatpositif dans un cas sur deux après sixmois de supplémentation. Cependant,cet essai n’étant pas en double-aveugle,l’amélioration observée pourrait être sim-plement due au pouvoir de la suggestion.

Le Muira puama est unarbuste brésilien avecun long passé, dans lamédecine traditionnellesud-américaine, d’aphro-disiaque et de toniquesexuel utilisé pour ren-forcer la virilité et traiterl’impuissance.

Chimiquement, le Muira puama est riche en acides gras libres, en huiles essentielles, en phytostérols, enbêta-sitostérol et en un alcaloïde, le muirapuamine.

Des études sur l’homme ont justifié l’uti-lisation du Muira puama pour améliorerla libido et traiter les dysfonctionne-ments érectiles. 262 patients avec uneabsence de désir sexuel et une incapacitéà atteindre ou à maintenir une érectionont été traités, à l’Institut de sexologie deParis, avec 1 à 2,5 g quotidiens d’extraitde Muira puama. Après deux semainesde supplémentation, 51% des sujetsavec un dysfonctionnement érectile ontrapporté une amélioration. De plus,62% des patients souffrant de perte delibido ont ressenti, selon l’expression deschercheurs, “un effet dynamique”5.

Le Tribulus terrestrisest utilisé en Indedepuis les tempsanciens pour traiterles problèmes sexuelsdes femmes comme

ceux des hommes. Son efficacité à renforcer la qualité et la motilité desspermatozoïdes, à augmenter la libido etles performances sexuelles a été large-ment étudiée chez l’animal comme chezl’homme. Ainsi, lorsque l’on donne 750 mg par jour d’un extrait de Tribulus

terrestris à 212 hommes dans le cadred’une étude clinique ouverte, 85% d’entre eux constatent une augmentationde leur libido au bout de trente jours et94% après soixante jours.

Corynanthe yohimbe est le nom botanique d’un arbre qui pousse enAfrique de l’Ouest. Pendant des milliersd’années, un thé, obtenu à partir de l’écorce de cet arbre, a été utilisé pouramplifier la virilité et les prouessessexuelles des hommes. La Yohimbinequi en est extraite agit sur un réseau spé-cifique de cellules nerveuses appelé lesystème adrénergique alpha-2. Inhiberce système augmente le flux sanguinartériel vers le pénis tout en diminuant leflux sanguin veineux qui en sort. Cela aégalement pour résultat d’augmenter lesniveaux d’acétylcholine, le neuro-transmetteur étroitement associé à l’érection. Cependant, en raison, notam-ment, d’un certain nombre d’inter-actions possibles avec des médicaments,il est préférable de ne pas utiliser layohimbine sans surveillance médicale.

Stimuler sa mémoire

Avec l’âge, les capacités de notremémoire s’altèrent. Une consommationexcessive d’alcool, le stress, certainsmédicaments comme les antidépresseursou, encore, un traumatisme peuventégalement être responsables de perturbations dans sonfonctionnement.

CLA et contrôle du diabète

On trouve des isomers de l’acidelinoléique conjugué (CLA) dans lebœuf, l’agneau et les produits lai-tiers. Une alimentation riche en CLAréduit la masse adipeuse dans diffé-rentes études sur l’animal. De plus,dans des modèles de rats concer-nant l’obésité liée au diabète detype II, le CLA retarde le début dudiabète. Des chercheurs ont faitl’hypothèse qu’il puisse exister uneassociation inverse entre le CLA, lepoids corporel et la leptine sériquechez des sujets souffrant de diabètede type 2.

Dans une étude en double aveugle,des sujets atteints de diabète de type2 ont été répartis de façon aléatoireen deux groupes qui ont reçu unsupplément contenant un mélanged’isomers de CLA ou un supplémentcontenant de l’huile de carthamependant huit semaines.

La masse corporelle des sujets quiont pris du CLA a diminué de mêmeque leur glycémie. L’étude a égale-ment montré que l’augmentationdes niveaux sanguins de CLA entraî-nait également de plus faiblesniveaux de leptine, une hormoneproduite par les cellules graisseusesqui aident à produire une sensationde satiété dans le cerveau.

Certains chercheurs pensent que l’obésité pourrait déclencher unerésistance à des niveaux normauxde leptine incitant ainsi l’organismeà en produire davantage, ce quicontribuerait à augmenter la faim età ralentir le métabolisme.

(Journal of Nutrition 2003 January;133(1) :275S-260S)

Nouvelles de la recherche

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La choline, la lécithine et la phosphatidyl-choline, tous trois précurseurs d’unneurotransmetteur, l’acétylcholine, dontla mission est de transporter les messagesentre les cellules du cerveau, sont lesnutriments les plus couramment utiliséspour renforcer et stimuler la mémoire.Une étude montre ainsi que, lorsque l’onadministre à des rats, dont la mémoire aété perturbée par des lésions du cerveau,de la phosphatidylcholine associée à dela vitamine B12, on voit leur mémoires’améliorer.

Un autre moyen de renforcer la mémoireest de stimuler la capacité énergétiquedes cellules du cerveau.

Un certain nombre d’études se sont inté-ressées à l’action du Ginkgo biloba surdes déclins cognitifs relativement mini-mes qui accompagnent souvent levieillissement. Dans six études sur huit,l’utilisation d’un extrait de Ginkgo bilobaaméliore nettement plus le fonctionne-ment mental que ne le fait un placebo.

Ainsi, dans un essaien double aveuglecontrôlé contre pla-cebo portant sur241 seniors se plai-gnant de légèresperturbations de lamémoire, une sup-

plémentation de 24 semaines produit delégers progrès dans certains types demémoires.

Des éléments de plus en plus nombreux,mais encore préliminaires, tendent àmontrer que le Ginkgo biloba pourraitégalement améliorer la mémoire et lefonctionnement intellectuel de personnesjeunes. Une étude en double aveuglecontrôlée contre placebo a porté sur

61 hommes et femmes en bonne santéâgés de 18 à 40 ans. Elle a évalué les effets d’une supplémentation quoti-dienne pendant trente jours avec 120 mgd’un extrait de Ginkgo biloba. Les résultats ont montré des progrès très nets dans le processus de traitement desinformations par la mémoire.

Une supplémentation de courte duréeavec des doses modérées de CoQ10produit d’importants effets anti-âge dansle cerveau. Elle renforce les niveauxmétaboliques d’énergie des cellules.

La phosphatidylsérine (PS) est unphospholipide largement présentdans les membranes des cellulesdu cerveau. Elle semble aug-menter le métabolisme du gluco-se dans le cerveau et augmenterles sites de récepteurs de neuro-transmetteurs. Cette augmentation pour-rait être l’explication des effets stimulantssur la mémoire de la PS. Une étude dedouze semaines, réalisée sur 149 indivi-dus âgés de 50 à 75 ans souffrant de per-turbations liées à l’âge de la mémoire,montre qu’une supplémentation avec100 mg de PS trois fois par jour amélioresignificativement, dès la troisième semainede supplémentation, la mémoire et la capacité d’apprendre. L’observation aété poursuivie jusqu’à la douzièmesemaine sur un plus petit groupe (57 per-sonnes) avec des troubles relativementplus importants. Comparés aux sujetssous placebo, les patients supplémentésavaient de bien meilleurs résultats auxtests de mémoire à la fin de l’étude.

L’acétyl-l-carnitine aide à augmenter lesniveaux de dopamine et d’acétylcholinetout en exerçant une action antioxydante.Elle accroît également la fluidité

membranaire. Des études animales etchez l’homme ont montré qu’elle amé-liore la mémoire et la faculté d’apprendre.Dans un essai8 clinique contrôlé, de l’acétyl-l-carnitine a été donnée à despersonnes âgées ayant de légers troublescognitifs. Après 45 jours de supplémen-tation quotidienne avec 1 500 mg d’acétyl-l-carnitine, des améliorationssignificatives des perturbations cogniti-ves et, en particulier de celles de lamémoire, ont été constatées.

La vinpocétine est un alcaloïde extrait dela petite pervenche.Elle a été introduitedans la pratique cli-nique, il y a près de 25ans en Hongrie, pourtraiter les désordrescérébro-vasculaires etles symptômes liés à la

sénilité. Elle stimule le flux sanguin céré-bral et augmente la production d’ATP(acide adénosine triphosphorique) dansles cellules nerveuses, leur fournissantainsi plus d’énergie.

Les effets de la vinpocétine sur le fonc-tionnement de la mémoire ont été étu-diés sur 50 patients ayant une circulationcérébrale perturbée. Le flux sanguin étaittrès nettement augmenté dans la matièregrise du cerveau. Après un mois de traitement avec de la vinpocétine, une amélioration des capacités demémorisation a été enregistrée. Un traitement de longue durée a été associéà une disparition totale des symptômesde déficits neurologiques.

Certaines hormones sont indispensablespour aider les cellules à avoir desniveaux appropriés d’énergie, maintenirdes niveaux adaptés d’acétylcholine et

Brain cells

NUTRANEWSScience, Nutrition, Prévention et Santé

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protéger le fonctionnement des membranes des cellules du cerveau. Une supplémentation hormonale peutpermettre d’obtenir les niveaux nécessaires de neuro-hormones. La prégnénolone et la DHEA stimulent l’activité des cellules du cerveau et la mémoire (la prégnénolone est transformée en DHEA dans l’organisme).

Une étude a été menée à l’Université deSt Louis dans le Missouri sur des person-nes âgées. Les résultats préliminaires ont montré qu’une supplémentation en prégnénolone améliore, chez l’homme,la mémoire spatiale et, chez la femme, lamémoire temporelle. 500 mg de prégnénolone, donnés trois heures avantde passer un test standard de mémoire,montrent que cette hormone améliore la mémoire chez l’homme comme chez la femme9.

Administrée à des rats, la DHEAaugmente nettement la libération d’acétylcholine par rapport aux quantitéslibérées avant le traitement. C’est la première étude10 démontrant un effetdirect de la DHEA sur la libération de l’acétylcholine des cellules du cerveaudans l’hippocampe, une région cervicalecruciale pour la mémoire.

D’autres études ont montré un effet pro-tecteur de la DHEA contre la détériora-tion avec l’âge des fonctions mentales etune relation inverse entre des maladiesneuro-dégénératives comme la maladied’Alzheimer ou la maladie de Parkinsonet les niveaux de DHEA.

Stress, nervosité,anxiété, …

A petites doses, lestress nous aide ànous lancer dans denouvelles activités, àrelever un défit, àfaire face à une situation inattendueou à prendre part à

une compétition. Mais lorsque la tensionnerveuse est trop forte ou dure trop

longtemps, l’organisme peut se rebelleret développer différents symptômes.

La sérotonine, un neurotransmetteur, ade multiples actions et favorise, notamment, les sensations de bien-être,de calme, de sécurité, de relaxation et deconfiance. Dans le cerveau, la sérotonineest produite à partir du tryptophane, un acide aminé. Pour convertir le tryptophane en sérotonine, les neuronesutilisent d’abord une enzyme dépendantde la vitamine B3 pour le transformer en5-HTP. Une enzyme dépendant de lavitamine B6 intervient enfin dans laconversion de ce dernier en sérotonine.De nombreuses études montrent qu’une supplémentation en 5-HTP élève naturellement les niveaux de sérotoninepermettant ainsi d’alléger les symptômesliés à une déficience en sérotonine.

Dans le traitement de l’anxiété ou de ladépression, un certain nombre d’étudescliniques montrent qu’il donne des résultats similaires ou supérieurs à ceuxobtenus avec des médicaments.

A cause de sa capacité à favoriser lesommeil, la mélatonine a été testéecomme traitement pour réduire l’anxiétépendant la période d’attente avant uneopération chirurgicale. Une étude11 endouble aveugle contrôlée contre placeboa comparé, sur 75 femmes attendant uneopération, les effets de la mélatonineavec ceux d’un médicament habituelle-ment utilisé dans ce cas, le midazolam.Les résultats ont été probants. Ils ont étéconfirmés par une seconde étude portantsur 84 patientes sur le point de recevoirune anesthésie. Cependant, l’efficacitéde la mélatonine sur d’autres formesd’anxiété n’a pas été examinée.

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La théanine est un acide aminé que l’ontrouve dans le thé et qui a des effets calmants. Traversant12 aisément la barriè-re hémato-cérébrale, elle provoque desubtils changements biochimiques qui setraduisent par une action tranquillisante.

La prise de théanine augmente la production de GABA, une substance chimique du cerveau connue pour soneffet apaisant. Elle crée aussi une

meilleure humeur et une sensation debien-être. Certains comparent même l’effet relaxant de la théanine à celui que peuvent procurer un massage ou unbain chaud.

Le Garum armoricum (extrait de viscèresfrais de certains poissons des grandsfonds océaniques) contient des poly-peptides agissant comme des précurseurs d’endorphines et d’autresneurotransmetteurs qui exercent un effetrégulateur sur le système nerveux.

Leur action aide l’organisme à s’adapteraux situations de stress.

Dans une étude, 20 patients ont reçu unplacebo pendant deux semaines puis unextrait de Garum armoricum pendantdeux autres semaines. Le placebo agénéré une diminution de 14% de lafatigue et une réduction de 4% dessymptômes d’anxiété.

Après la prise de Garum armoricum, les patients ont rapporté une diminutionde 51% de leur fatigue ainsi qu’une amélioration de 65% de leurs symptô-mes d’anxiété. ■

Références1 A randomised, double blind, placebo-controlledtrial to determine the effectiveness of botanicallyderived inhibitors of 5-alpha-reductase in the treatment of androgenetic alopecia. The Journal ofAlternative and complementary Medicine, 2002;8:143-52.2 A double-blind crossover study evaluating the effi-cacy of Korean red ginseng in patients with erecti-le dysfunction: a preliminary report. J Urol.2002;41:608-613.3 Dehydroepiandrosterone in the treatment of erectiledysfunction: a prospective double blind, randomi-sed, place-controlled study. Urology;53:590-596.4 Ginkgo biloba extract in the therapy of erectiledysfunction. J. Urol. 1989; 142:188A.5 Aphrodisiacs: contribution to clinical validation ofthe traditional use of Ptychopetalum Guyana, presentation at the first international congress onethnopharmacology, June5-9, 1990, Strasbourg.

6 Treatment of age-related memory complaint withginkgo biloba extract : a randomised double blindplacebo controlled study. Phytomedicine,1998;5:425-434.7 Neuropsychologic changes after 30-day Ginkgobiloba administration in healthy participants, Int JNeuropsychoparmacol, 2001 Jun;4(2)131-134.8 Effect of l-acetyl-carnitine on mental deterioration inthe age: initial results. Clin Ter 1990;132(6 Suppl):479-510.9 Hormonal influence on motivation, learning andmemory process, 1976, Hosp Pract. 11(1):123-131.10 1996 , Brain Research, August 1611 Premedication with melatonine: a double-blindplacebo-controlled comparison with midazolam.Anesth Analg. 2000:91:473-479.12 L-theanine, a unique amino acid of green tea andits relaxation effect in humans. Trends Food SciTech, 1999, 10:199-204.

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Perdre durablement les kilos superflus 1ère partie Par Bruno Lacroix

C’est reparti pour un tour ! A l’approche du printemps, des millions

d’occidentaux en surpoids vont prendre la sacro-sainte résolution de maigrir :

une promesse qu’ils se feront.. Les promesses, hélas n’engagent souvent que

ceux qui y croient… Ainsi, une minorité des personnes qui s’y sont engagées

perdront réellement et durablement du poids. A cela plusieurs raisons : manque

de motivation, d’informations et d’appui. Les différentes méthodes telles que la

visualisation, la thérapie cognitive et la modification du comportement alimentaire

ont vite montré leurs limites. Combien sont en effet capables de renoncer aux

pâtisseries et autres facteurs de prise de poids? Peu en vérité. En outre,

l’immense majorité n’a qu’un souci d’esthétisme et ne cherche, à force

de conditionnement médiatique, qu’à reproduire les canons imposés.

La motivation première à perdre du poids devrait pourtant être un

souci d’entretien de l’énergie vitale et de la santé. Voici donc

quelques conseils pour perdre l’excès de graisse corporelle afin de

retrouver ou d’entretenir votre bien-être quotidien.

Le surpoids estdû principale-ment à une ali-mentation tropriche par rapport àla dépense énergétique. Cependant, lamajorité des scientifiques ayant étudiéles causes de l’excédent de poids chezl’homme mettent en évidence une mauvaise régulation de la thermogenèse(la façon dont le corps se débarrasse descalories en excès) et du métabolisme del’insuline (Bray, GA “The MONA LISAhypothesis. Most Obesities known AreLow In Sympathetic Activity.” in“Progress in obesity research.” eds. Y.Oomura (1990) pp. 61-6).Le succès de la perte durable d’un excèsde tissu adipeux passe par des principesd’hygiène de vie quotidienne impliquantun peu de volonté. Même si aucunemolécule miracle n’existe, il estconseillé d’agir à plusieurs niveauxcompte tenu de la complexité de la

physiologie de notre corps :supplémentation, exercice physique,gestion alimentaire.Il existe des suppléments naturels plusefficaces (Ephédra) que les médicamentsutilisés par l’industrie pharmaceutiquecontre l’obésité et le surpoids (Sibutral®

et Xenical®). Curieusement, ces supplé-ments sont mis à l’index car ils ne présentent pas d’intérêts financiers pourle lobbying de l’obésité. Des approches nutritionnelles déséquili-brées comme les régimes sans hydratesde carbone, sans graisses, basses caloriesou à base de protéines liquides, au début,fonctionnent à un certain degré.Malheureusement, des régulationsphysiologiques de “survie” font que lecorps apprends à conserver ses graissesen période de déséquilibre alimentaire etretrouve ses kilos perdus, voire plusencore, avec la reprise d’un régime nutri-tionnel équilibré. Ce sont les effets desfameux régimes “yo-yo”.

Certains spécialistes de l’amincissementfocalisent sur la perte de poids et non surcelle de tissu adipeux dans un objectifpurement lucratif. Il est, en effet, plusfacile d’être trompé par la balance : unbon diurétique injectable peut faire per-dre 6 kg d’eau en une nuit regagnésquelques jours suivants avec un œdèmegénéralisé. Eliminez totalement les gluci-des et vous fondrez rapidement à causede la perte d’eau corporelle extracellu-laire. En fait, le corps applique de nom-breuses régulations métaboliques afin desurvivre à un manque de calories. Il mettout en œuvre pour stocker les graisses.Après quelques jours de basses calories,le métabolisme de base chute à caused’une diminution des hormones respon-sables de la perte de graisses : il s’agit dela triiodotyronine ou T3 (hormone thy-roïdienne), de la noradrénaline et de laleptine. Une approche scientifique estnécessaire lorsqu’on veut perdre dupoids : il faut avoir un bon équilibre

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entre les macro nutriments, contrôler lacharge glycémique, doser son effort etprendre une micro nutrition efficace.C’est la clé du succès pour perdre ceskilos superflus et maintenir son poidsdurablement.

Nombre de salles de fitness et de body-building, surtout américaines, appli-quent ainsi des recettes efficaces. Demême, les vedettes du show businesssavent très bien se faire assister dans leurdémarche de recherche de minceur oud’entretien de leur apparence : contrôlerle taux d’insuline au moyen d’une alimentation adaptée (modérée en glucides), faire de l’exercice, booster lephénomène de thermogenèse par dessuppléments efficients et faire preuved’un peu de patience.

Après quelques semaines, le verdict dumiroir est sans appel, cette combinaisonde facteurs fonctionne bel et bien. Lecorps est visiblement plus sec, sa tonicitéplus élevée et les mesures de composi-tion corporelle confirment l’efficacité decette méthode, seule capable de cibleruniquement une perte de graisse sansfonte musculaire ni déshydratation.

Activité physique

L’obstacle essentiel à la perte de poids estle manque d'exercice. Cependant, desrecherches récentes démontrent que l’effort consomme peu de graisses aucours d’une séance d’exercice physique.En réalité, il n’est pas utile de faire beau-coup de sport. C’est l’intensité de l’effort

et les effets physiologiques qui le suiventqui contribuent au succès d’une perte detissu adipeux (Smith J., & McNaughton L.(1993). The effects of intensity of exerciseon excess post-exercise oxygen consump-tion and energy expenditure in moderate-ly trained men and women. EuropeanJournal of Applied Physiology). Bien quel’on brûle principalement du glycogène ettrès peu de graisses pendant un exerciceintensif, même de courte durée (10 à 20 mn) comme la musculation, le corpscontinue à brûler ses réserves adipeusesencore 16 heures après l’effort. De plus, laplupart de ces calories proviennent desréserves de graisses corporelles. En effet,contrairement à l’adage le plus répandu,au cours d’un exercice physique, la pertede graisses est négligeable et affecte trèspeu la composition corporelle.

Plusieurs recherches scientifiques souli-gnent l’intérêt de la musculation chez les femmes qui veulent perdre rapidementdes graisses. Bryner démontre, dans safameuse étude en 1997, une perte de tissuadipeux importante chez des femmes pratiquant la musculation contrairementaux adeptes de l’aérobie chez qui le tauxde graisse corporelle n’a pas chuté(Bryner et al. “The effect of exercise intensity on body-composition, weightloss, and dietary composition in women”Journal of the American college of nutri-tion. 1997, Feb.16(1)P68.). Néanmoins,l’exercice d’endurance ou de résistancepermet une meilleure sensibilité à l’insuline ainsi qu’un maintien du poidsaprès un amaigrissement.

Stimulation de la thérmogenese & du métabolisme avec l’éphédrine

Le journal de référence “InternationalJournal of Obesity” a récemment publiéles résultats d'une étude de six mois desupplémentation avec des herbes stimu-lant la thermogenèse. A la grande surprisedes détracteurs qui ont des intérêts financiers ailleurs (FDA: Food and DrugAdministration), ils montrent qu’unmélange d’éphédra et de caféine “réduitle poids corporel et le tissu adipeux etaméliore le profil lipidique sanguin sanseffet secondaire significatif (Boozer CN;et al. “Herbal ephedra/caffeine forweight loss: a 6-month randomized safetyand efficacy trial.” Int J Obes RelatMetab Disord, 2002 May; Vol: 26;Number: 5; Page: 593-604; PMID:12032741).

L’éphédra (Ma Huang) contient un principeactif, l’éphédrine, qui a été utilisée dansla médecine chinoise pendant desmilliers d’année pour traiter l’asthme, lagrippe ou la fièvre. Le thé Ma Huangnommé soma a été employé dans lepassé comme une boisson de longévité etest mentionné dans les écritures religieu-ses sacrées (le Rigveda) des premiersHindous. L’éphédrine est disponible enAllemagne depuis 1896 et aux Etats-Unisdepuis 1926. Elle stimule la libération dela noradrénaline et active de nombreuxrécepteurs adrénergiques (ß-1, ß-2, ß-3,ß-4 et alpha 2) qui mobilisent à leur tour les protéines membranaires

“L’Ephedra sinica réduit le poids corporel et letissu adipeux sans effet secondaire significatif”

Int J Obes Rel Metab Disord 2002.

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mitochondriales stimulant ainsi lathermogenèse et la lipolyse. Des étudesdévoilent que les personnes utilisant l’éphédrine brûlent chaque jour 10 à 20 % de calories en plus que celles sousplacebo. De plus, ces calories provien-nent principalement des graisses tockéesdans les adipocytes. (Astrup, A., et al.(1995). Pharmacological and clinical stu-dies of ephedrine and other thermogenicagonists. Obesity Research, 3, S537-S540). L’éphédrine cause la perte depoids en diminuant l'appétit (75 à 80 %de la perte de poids) et augmente lathermogenèse (20 à 25 % de la perte depoids). Une utilisation de longue duréeaccroît son efficacité sur la thermogenèseet diminue les effets secondaires. Ellecorrige aussi le métabolisme de base(BMR) chez les personnes en surchargepondérale.

De nombreuses recherches démontrentune accélération de la lipolyse par unmélange d’éphédrine et de caféine.L’une d’entre-elles, dirigée par des cher-cheurs Danois, a évalué les effets de 200mg de caféine et 20 mg d'éphédrine troisfois par jour (Toubro, et al. (1993). Safetyand efficacy of long-term treatment withephedrine, caffeine and an ephedrine/caffeine mixture. International Journal ofObesity, 17, S69-S72). Après une restric-tion calorique modérée, les personnesprenant ce mélange ont perdu 15.9 kg depoids dont un pourcentage maximum engraisse. L’une des principales raisons del’échec du régime basses calories sur laperte de graisse est une moindre libéra-tion de noradrénaline et une chute de laleptine. En effet, chez les sujets ayantjuste perdu 10% de leur poids, les tauxde noradrénaline baissent de 48 %.(Rosenbaum M., et al. (2000). Effects ofchanges in body weight on carbohydratemetabolism, catecholamine excretion,and thyroid function. AmericanJournal of Clinical Nutrition, 71,1421-1432).

Une réduction de la consomma-tion de calories abaisse lesniveaux de T3 (triiodotyronine),

l’hormone thyroïdienne la plus active surle métabolisme de base. L'éphédrinerevigore le métabolisme de base causépar à un régime bas en calories en augmentant principalement les taux denoradrénaline et de T3.

L'Institut de Nutrition du Texas a étéimpliqué dans deux études importantessur la perte de poids avec des supplé-ments riches en éphédra, sur une duréede six mois. Les sujets étaient en surpoids(BMI entre 25 à 29) ou obèses (BMI > 30).Les chercheurs ont comparé l’éphédraavec plusieurs médicaments traitant l’obésité : la phentermine et la fenfluramine(30/60 mg), la phentermine (30 mg) ou lasibutramine (15 mg) seules.

A part la combinaison de phentermineet fenfluramine, l’éphédra a montré uneplus grande efficacité que les médica-ments utilisés dans la traitement de l’obésité. Pour conclure, les scientifiquesont évalué les résultats de leurs étudessur l’éphédra avec ceux de travaux derecherche utilisant de l’éphédrine desynthèse associée à de la caféine sur plusde 300 sujets. Ils ont remarqué que l'éphédra a produit une perte de poidsplus importante et moins d’effets secon-daires. (“The ephedrine/caffeine combina-tion is effective, while caffeine and ephe-drine separately are ineffective for thetreatment of human obesity” Int J ObesRelat Metab Disord). Une autre étude aconstaté que le mélange éphédrine/caféine est 20 à 29 % plus efficace que la

Pourcentage de poids perdu

44 % 16.5 % 15.4 % 28.8 %

Phen/fen Phentermine Sibutramine Ephédra

Antioxydants et pré-éclampsieLa pré-éclampsie est une causemajeure de décès de la mère commede l’enfant. Cette maladie semble fortement reliée au stress oxydatif. En1999, une équipe de chercheurs avaitrapporté que les vitamines C et Ediminuaient significativement lerisque de pré-éclampsie chez lafemme enceinte.Des chercheurs ont analysé les chan-gements qui se produisent dans lesmarqueurs biochimiques utilisés pourévaluer le risque de pré-éclampsiechez les femmes enceintes. Cesmarqueurs incluaient les niveaux sanguins de vitamines E et C, un mar-queur de l’activité radicalaire et lesniveaux de plasminogènes activateurinhibiteur PAI-1 et PAI-2. Ils ont étu-dié 81 femmes à risque prenant unplacebo, 79 femmes à risque prenantquotidiennement 1000 mg de vitamine C et 400 UI de vitamine E et 32 femmes à faible risque qui n’ont pris aucun supplément.Chez les femmes à risque de pré-éclampsie, les niveaux de vitamine Cétaient faibles mais augmentaientaprès la supplémentation. Bien qu’audébut de l’étude les niveaux de vita-mine E aient été identiques chez tou-tes les femmes, ils se sont élevés dansle groupe supplémenté à risque etl’activité radicalaire a été réduite. Lesfemmes à risque de pré-éclampsieavaient un rapport élevé de PAI-1 surPAI-2, mais la supplémentation enantioxydants a augmenté les niveauxde PAI-2 et amélioré ce rapport.Les chercheurs ont tiré de ces résultatsla conclusion que “l’amélioration deces marqueurs et la nette réductionassociée de la survenue de pré-éclampsie dans le groupe qui a prisdes suppléments de vitamines C et Eapportent un solide soutien à l’hypo-thèse selon laquelle le stress oxydantjoue un rôle pivot dans la cause de lamaladie.” (American Journal ofObstetrics and Gynecology, 2002 ;187 : 777-784)

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dexfenfluramine (Redux). Les partici-pants à cette étude ont perdu plus depoids qu'avec le dexfenfluramine (9,3 kgcontre-7,6 kg). (Breum L, et al. Comparisonof an ephedrine/caffeine combination anddexfenfluramine in the treatment of obesity. A double-blind multi-center trial ingeneral practice. International Journal ofObesity 18: 99-103, 1994).

La Xenadrine® RFA-1 a montré une effica-cité supérieure à celle de Xénical®, untraitement médicamenteux de l’obésité.Actuellement, aux USA, la Xénadrine®

RFA-1 est considérée comme l’un desmeilleurs suppléments naturels pour laperte rapide des kilos superflus. Ellecontient un certain nombre de composés,mais ses principaux ingrédients actifs sontl'éphédrine et la caféine. Les recherchesde la “Peak Wellness Fondation” dans leConnecticut au USA soulignent que lespersonnes utilisant la Xénadrine® RFA-1sur 12 semaines perdent environ trois foisplus de graisses corporelles qu’avecXenical®. (A noter que Xenical® est quatrefois plus cher que la Xenadrine®) (NCSA.Annual Meeting, July 10-13, 2002).

Deux autres études intéressantes ont exa-miné les effets de la Xenadrine® RFA-1.La première, publiée dans “CurrentTherapeutic Research” a associé quoti-diennement la Xenadrine® RFA-1 à unrégime bas en calories et à un program-me d'exercice physique (Kalman D.S., etal. (2000). Effects of a weight-loss aid inhealthy overweight adults: Double-blind, placebo-controlled clinical trial.Current Therapeutic Research, 61, 199-205). Après deux mois, les utilisateursde Xenadrine® RFA-1 ont perdu enmoyenne 2,3 kg de graisse (ne pasconfondre avec une perte de poidsgénéral). Paradoxalement, certaines personnes sous placebo faisant de l’exercice physique et suivant un régime,ont pris du poids. Quelques sujets ontabandonné le régime.

La deuxième étude conduite par deschercheurs l'Université du Michigan auxUSA a utilisé le même protocole sur uneplus courte période (Armstrong W.J., etal. (2001). The effect of commercialthermogenic weight loss supplement onbody composition and energy expendi-ture in obese adults. Journal of ExercisePhysiology, 4, 28-34). Les chercheursont également utilisé des méthodes plusfiables pour évaluer la perte de graisse etont obtenu des résultats similaires. Laxenadrine contient de la synéphrine, del’Acétyle-L-Carnitine, de la L-Tyrosine etde la vitamine B5, donnant un avantageadditionnel non négligeable sur lathermogenèse.

Effets secondaires de l’éphédrine :

Bien qu’à court terme, l’éphédrine augmente la glycémie, elle ne le fait pas àlong terme et améliore, en réalité, la sen-sibilité à l’insuline. Initialement, certainespersonnes éprouvent des effets secondai-res mineurs typiques avec une combinai-son éphédrine/caféine. Ces effets sontdépendants de la dose et sont radicale-ment réduits par une utilisation continue.

Une étude a trouvé une réduction de 90 % des effets secondaires après deuxmois d'utilisation. Les effets secondairesles plus communs incluent nervosité,agitation, tremblement et insomnie. Unpremier chercheur a remarqué que lespersonnes nerveuses ont tendance àéprouver la plupart des effets secondai-res. Ces derniers peuvent être réduits auminimum ou éliminés en commençantavec une faible dose (peut-être 5 mg) eten augmentant graduellement à une pleinedose sur plusieurs semaines en attendantque la tolérance se développe. Celle-cine diminue pas les effets sur la perte detissu adipeux. Les études récentesn’ont pas montré d'effets secondairessérieux ou durables après l'utilisationd’éphédrine et de caféine aux doses préconisées (20 mg d’éphédrine pour 200 mg de caféine). Les effets secondairesmineurs généralement annoncés incluentune bouche sèche, l'insomnie et des

maux de tête (Boozer C.N.,et al. (2001).An herbal supplement containing MaHuang-Guarana for weight loss: a rando-mized, double-blind trial. InternationalJournal of Obesity, 25, 316-324).

L'éphédrine a un effet puissant sur la per-formance physique et est donc interditepar le Comité Olympique International.Il faut donc l’éviter si vous êtes athlète decompétition. L’éphédrine demande aussiquelques précautions : elle ne doit pasêtre utilisée avant l'âge de 18 ans, par lespersonnes enceintes ou allaitantes,malades du cœur ou du foie, hyperten-dues, hyperthyroïdiennes, nerveuses ouanxieuses. Il faut consulter son médecindans le cas de l’utilisation de médica-ments, spécialement des inhibiteurs de laIl faut consulter son médecin dans le casde l’utilisation de médicaments, spécia-lement des inhibiteurs de la MAO (uneenzyme du cerveau détruisant les neuro-transmetteurs). Il est également préféra-ble de ne pas utiliser ce produit si vousavez un cancer de la prostate ou des pro-blèmes de prostate. Au Danemark, l'éphédrine et la caféine ont été prescritesà près de 10 millions de personnes dansle traitement de l’obésité sans que deseffets secondaires majeurs aient étédéclarés (Breum L., et al. (1994).Comparison of an ephedrine / caffeinecombination and dexfenfluramine in thetreatment of obesity. A double-blind centretrial in general practice. InternationalJournal of Obesity and Related MetabolicDisorders, 18, 99-103).

Etude sur 84 jours Perte de poids

Xenadrine® RFA-1 5,5 kg

Xenical® 1,7 kg

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Pour les personnes sensibles à la caféine,le thé vert riche en gallate d’épigalloca-techine (EGCG) est une bonne idée. Uneétude récente a constaté que le thé vertaugmente la thermogenèse de 20 à 500 %de façon dose-dépendante. Quand duthé vert est associé à de l'éphédrine, lathermogenèse augmente de 400 à 500 %par rapport à un mélange éphédrine /caféine. Cependant, des études sontnécessaires pour déterminer la doseappropriée (Dullo AG, et al. Tealine andthermogenesis: Interactions betweenpolyphenols, caffeine and sympatheticactivity. International Journal of Obesity,May 1996, 20 (Supplement 4) : 71(abstract 08-178-WA1).

Effets de la synéphrine (Citrus aurantium) sur la leptine

La Xénadrine® RFA-1 contient un ingré-dient enthousiasmant pour ceux qui sontau régime : la synéphrine. C’est le princi-pal composé “actif” d’un agrume, Citrusaurantium, appelé zhi shi dans la méde-cine chinoise traditionnelle. La raisonprincipale de l’inefficacité des régimes estla stimulation de l’appétit. Toute chute decalories abaisse la leptine, engendrantpar suite une augmentation considérablede l’appétit. Un supplément tel que lasynéphrine, contenu dans la xénadrine, atoute son importance quand on diminueles calories pour maigrir. En effet, toutagoniste des récepteurs alpha 1, commela synéphrine, stimule le transport de laleptine à travers la barrière encépha-lique, permettant ainsi de diminuer lafaim (Bank, et al. “Enhanced leptintransport across the blood brain barrierby alpha1 adrenergic agents” Brain

Research (2001) 209-217). L’exerciceintensif a aussi cette particularité dediminuer l’appétit en stimulant desrécepteurs alpha 1. La synéphrine est chimiquement très semblable à l'éphédrine et active le métabolisme enstimulant modérément l'activité desrécepteurs bêta adrénergiques 2 et bêta 3.

Conclusion

Certaines personnes peuvent manger cequ'elles veulent sans prendre de poids.Des chercheurs de la Clinique Mayol’expliquent par le fait qu'elles brûlentdes centaines de calories supplémentairesdans les activités de la vie quotidiennemême avec un excès d’aliments.Malheureusement, pour la majorité, legain en graisses survient lorsque l’on consomme plus de calories que l’onn’en brûle. Les trois facteurs principauximpliqués dans la combustion des calories sont le métabolisme de base (la combustion d'énergie quand le corpsest au repos), la thermogenèse postpran-diale (l’énergie brûlée dans la digestion,l’absorption et le stockage d'alimentsdans le corps) et l’activité physique(comprenant l’activité sportive). Les personnes chanceuses ont généralementun métabolisme plus élevé et une excel-lente thermogenèse, brûlant l’excédentde calories. Pour ceux qui n’ont pas cesatouts, l’activité physique intensive etbrève ainsi qu’une supplémentation àbase d’éphédrine, de caféine ou de thé(bien plus efficaces que les médicamentscontre l’obésité) améliorent le méta-bolisme de base, la thermogenèse et permettent ainsi de perdre durablementet efficacement les graisses superflues. ■

Éphédrine + caféine : La gélule idéale de régime

1. Augmente la perte des graisses,2. Maintient la masse musculaire,3. Empêche la chute du HDL pendant la perte de poids,4. Augmente la sensibilité à l’insuline,5. Réduit la lipogenèse (production de graisses),6. Est un produit sûr malgré des actualités sensationnelles récentes sur son utilité

(éphédrine supérieure aux médicaments de référence contre l’obésité : xénical, sibutramine, phentermine, dexenfluramine).

Sélénium et cancer de la prostateUne équipe de chercheurs del’Université de Purdue dansl’Indiana aux Etats-Unis a donné de façon aléatoire à 49 chiens mâles une alimentation normale ouune alimentation supplémentéeavec quatre doses différentes desélénium.Après sept mois, les prostates deschiens supplémentés en séléniumavaient moins de lésions d’ADNque celles des animaux ayant euune alimentation normale. Demême, il y avait deux fois plus decellules apoptosées (un mécanismequi peut éliminer les cellulesendommagées) chez les chiens supplémentés. Les auteurs de l’étude en ont conclu que le sélénium pouvait être bénéfiquepour les prostates vieillissantes endiminuant l’accumulation deslésions d’ADN dans les cellules épithéliales avant même que cescellules ne montrent des modifica-tions cytotoxiques synonymes demalignité. (Journal of the NationalCancer Institute 2003; 95: 237-241)

Mélanges de tocophérols etagrégation plaquettaire

Des études épidémiologiques ontmontré une relation inverse entredes événements coronariens aiguset une forte consommation de vitamine E. Cependant, des étudescliniques récentes n’ont pas trouvéd’effet bénéfique de l’alpha-tocophérol sur les incidents cardiovasculaires. Le fait que seull’alpha-tocophérol ait été utilisédans ces études cliniques pourraitexpliquer ces résultats contradictoires.

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Professeur Luc MontagnierPrésident de la Fondation mondialeRecherche et Prévention Sida

Un des marqueurs dudéclin du systèmeimmunitaire avec lesannées est l’évolutiondu thymus qui joue unrôle fondamental dans

la maturation des lymphocytes T (descellules immunitaires). A la naissance,un milliard de cellules passent à traversce filtre, à 70 ans il n’y en plus que 100 000. Cette évolution génétiquementprogrammée entraîne des dysfonctionne-ments, des maladies auto-immunes, une diminution de la surveillance descellules cancéreuses, ….

Par ailleurs, nous sommes tous soumisau stress oxydant. La question se posede savoir quelle relation peut existerentre le stress oxydant et le déclin dusystème immunitaire. Certains micro-organismes, certains microbes génèrentdes quantités très importantes de radi-caux libres. L’environnement modernedans lequel nous vivons augmente cestress oxydant impliqué dans l’appari-tion et le développement de nombreusesmaladies dégénératives.

Avec le Dr Henry Chenal, du CentreIntégré de Recherche Biologiqued’Abidjan de sa Fondation, le professeurMontagnier a entrepris un essai cliniquesur des patients infectés par le sida. Sansautre traitement, la FPP n’a aucuneaction. Par contre, donnée en complé-ment de la tri-thérapie, elle accélère larestauration du système immunitaire.D’autres essais devraient être conduits surdes maladies comme la maladie deParkinson mais, également, sur des infections oro-pharyngées.

Professeur Lester PackerProfesseur de pharmacologie moléculaire et de toxicologie à l’école de pharmacie de l’Universitéde Californie du Sud à Los Angelesaux Etats-Unis.

Le professeur Lester Packer est certaine-ment l’un des plusgrands spécialistes desantioxydants. Il a effec-tué plusieurs travaux de recherche sur la

Préparation de Papaye Fermentée.

Il a ainsi montré que ses propriétés antioxydantes sont dues à sa capacité à

neutraliser le radical hydroxyle, un radi-cal libre particulièrement agressif, ainsiqu’à ses propriétés de chélateur du fer.Dans d’autres travaux, sur cultures cellulaires, il a mis en évidence que laFPP agit en synergie avec l’interférongamma pour produire des espèces réactives d’oxyde nitrique. Ces résultatslaissent penser qu’elle pourrait avoir des applications thérapeutiques dans despathologies requérant un renforcementdu système immunitaire.

Une étude de supplémentation animalelui permet de souligner que la FPPsemble être un modulateur des radicauxlibres, régulant le statut oxydant/antioxydant à travers des événementsbiologiques tels que des effets de neutra-lisation de radicaux libres et d’activationdes cellules immunitaires effectrices.

Professeur Francesco MarottaGastro-entérologue à l’hôpital de Milan

Lorsqu’il a découvert au japon la FPP, leprofesseur Marotta a étéfavorablement impres-sionné par les recher-ches déjà réalisées et,notamment, par celles

A propos de la recherche

sur la Préparation de Papaye Fermentée

En janvier dernier, une conférence a rassemblé, à Paris, des chercheurs

venus du Japon, des Etats-Unis, d’Italie, d’Israël et de France pour parler de

leurs travaux de recherche sur la Préparation de Papaye Fermentée (FPP).

Ils ont tous souligné son action antioxydante et ses effets immunostimulants.

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du professeur Lester Packer. Il a alors décidé de tester la FPP sur des patientsalcooliques.

L’objectif de sa dernière étude était decomparer les effets de différents anti-oxydants sur des anomalies enzyma-tiques et des lésions radicalaires del’ADN associées à des changements pré-cancéreux dans la muqueuse du systèmegastro-intestinal supérieur. Soixantepatients avec une gastrite atrophique etdes métaplasies intestinales ont étésélectionnés et divisés en trois groupesqui ont reçu quotidiennement de façonaléatoire 300 mg de vitamine E, deuxcomprimés d’une préparation de multivi-tamines ou 6 g de FPP. Un groupe séparé de patients dyspeptiques sansanomalie histologique a servi de témoin.Des paramètres histologiques et biochi-miques ont été évalués après trois et sixmois de traitement. Cela a montré que lasupplémentation avec des antioxydantsmais, surtout, avec la FPP avait une trèsnette action sur le stress oxydant et dimi-nuait les paramètres indicateurs deslésions de l’ADN. Beaucoup plus activeque la vitamine E, la FPP pourrait être unpossible agent chimio-préventif de cetype de lésions pré-cancéreuses.

Professeur Marc WekslerCollège Médical Weill del’Université de Cornell à New-York,aux Etats-Unis

Il y a deux ans, le pro-fesseur Marc Weksler aréalisé une étude trèssimple avec la FPP.Lorsque des personnesâgées sont vaccinées

contre la grippe, l’efficacité du vaccin nejoue que dans 50% des cas. L’objectifétait de regarder s’il était possible d’utili-ser un antioxydant pour améliorer cetteefficacité. L’étude a été faite à New-Yorket à Jérusalem sur des hommes et desfemmes en bonne santé qui ont pris quotidiennement pendant 21 jours 6 g de FPP ou un placebo avant d’être

vaccinés contre la grippe. A Jérusalem,chez les patients supplémentés avec laFPP, la réponse des anti-corps au vaccincontre la grippe était augmentée mais pasà New-York. Cette différence s’expliquepar le fait que les Américains prenaientdéjà des antioxydants avant de participerà l’étude.

Professeur KishidaCentre de Recherches Louis Pasteurde Kyoto, au Japon

Le professeur Kishida atravaillé longtemps surles interférons et a réaliséplusieurs travaux pourtester les effets de la FPP.

Il a ainsi examiné les effets d’un mois desupplémentation avec la FPP sur lesfonctions immunologique, hématolo-gique, biochimique et antioxydante dansle sang et le plasma de 14 sujets maladesou en bonne santé. Elle a augmenté lacapacité de production d’interféronsgamma fournissant ainsi une plus granderésistance aux cellules immunitairespour combattre infections et maladies.C’était la première étude montrant l’effetimmuno-modulateur de la FPP.

Professeur Eliezer RachmilewitzDépartement d’hématologie du centremédical Wolfson de Bethléem, Israël

Le Pr. Rachmilewitz estl’un des spécialistes dela recherche sur la thalassémie, une formed’anémie associée àune déficience dans

la synthèse d’une ou de plusieurs desquatre chaînes formant l’hémoglobinedes globules rouges.

Les patients atteints de thalassémie ontun stress oxydant très important enmême temps que leurs niveaux d’anti-oxydants endogènes sont diminués. Uneétude a montré qu’une supplémentationavec la FPP réduit de façon importante laformation des radicaux libres responsa-bles du stress oxydant. ■

Suite de la page 21

Une étude a comparé l’effet sur l’agrégation plaquettaire d’unmélange de tocophérols riche engamma-tocophérol avec celui del’alpha-tocophérol.Quarante-six sujets ont été divisés defaçon aléatoire en trois groupes quiont reçu de l’alpha-tocophérol, unmélange de tocophérols ou un place-bo. Huit semaines de supplémenta-tion ont montré que le mélange detocophérols prévenait plus efficace-ment l’agrégation plaquettaire quel’alpha-tocophérol seul.(American Journal of ClinicalNutrition, Vol. 77, n°3, 700-706,March 2003)

DHEA et schizophrénie

Une trentaine de patients âgés de 20à 67 ans avec un diagnostic deschizophrénie confirmé sur le DSM-IV ont été randomisés pour recevoirde la DHEA ou un placebo pendantsix semaines en plus de leur traite-ment médicamenteux habituel. Auterme de l’étude, des progrès dansles symptômes négatifs, dépressifs etanxieux ont été observés chez lespatients ayant pris de la DHEA. Parcontre, aucune différence entre lespatients supplémentés et ceux sousplacebo n’a été constatée sur lasous-échelle positive du PANSS(Positive and Negative SyndromeScale) ce qui a été attribué à la poursuite du traitement anti-psychotique. Les niveaux plasma-tiques de DHEA et de DHEA-S ontété nettement augmentés chez lessujets supplémentés tandis que ceux de cortisol restaient inchangés. (Archives of General Psychiatry,2003 ;60 : 133-141)

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