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nnales de pathologie (2014) 34, 70—73
Disponible en ligne sur
ScienceDirectwww.sciencedirect.com
OINT DE VUE
bservatoire des tumeurs malignes raresynécologiques
he observatory of rare malignant gynecologic tumors
Mojgan Devouassoux-Shisheborana,∗,Marie-Cécile Vacher-Lavenub, pour l’Observatoiredes tumeurs rares gynécologiques (TMRG)c
a Service de pathologie, hôpital de la Croix Rousse, 103, grande rue de la Croix Rousse, 69317Lyon 04, Franceb Service de pathologie, hôpital Cochin, hôpitaux universitaires Paris Centre, AP—HP,université Paris Descartes, 27, rue du Faubourg-Saint-Jacques, 75679 Paris cedex 14, Francec ARCAGY—GINECO, hôpital hôtel-Dieu, 1, Parvis Notre-Dame, place Jean-Paul-II, 75181 Pariscedex 04, France
Accepté pour publication le 13 janvier 2014
Disponible sur Internet le 18 fevrier 2014MOTS CLÉSObservatoire ;Réseau ;Tumeurs malignesgynécologiques rares
Résumé L’observatoire des tumeurs rares gynécologiques (TMRG) a été initialement créé pourles tumeurs rares de l’ovaire (TMRO). Il s’est étendu aux tumeurs rares gynécologiques puisqueles compétences requises du pathologiste sont similaires et les correspondances lésionnellesentre l’ovaire et les tumeurs utérines importantes. La création par l’Institut national du cancer(INCa) dans un premier temps de 3 Centres expert nationaux (centre Léon-Bérard, hôpitaux deParis, institut Gustave-Roussy) consacrés aux tumeurs gynécologiques rares, puis d’un réseau decentres experts régionaux lors d’un appel d’offre de l’INCa 2010, permet d’étendre l’expériencedu site Internet « Observatoire francophone des tumeurs rares de l’ovaire ». Ce regroupementd’experts a pour but de mettre à disposition au niveau national des référentiels, un réseau deprise en charge, un panel de relecture des lames, des réunions de concertations pluridiscipli-naires spécifiques et des protocoles de recherche clinique et de recherche fondamentale sur lesdifférentes tumeurs rares gynécologiques au bénéfice de la prise en charge homogène de cesjeunes patientes atteintes de tumeurs le plus souvent hautement curables tout en conservantleur fertilité, si elles sont traitées de facon adéquate.© 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
KEYWORDSObservatory;Network;Rare malignant
Summary The observatory of gynecological rare tumors (TMRG) has been initially createdfor ovarian rare neoplasms (TMRO). Because of the similarities between ovarian and othergynecological tumors, this observatory has been then extended to all gynecological rare tumors.The recognition by INCa of three national expert centers (centre Léon-Bérard, hôpitaux deParis, institut Gustave-Roussy) in rare gynecological cancers and a network of regional expert
∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (M. Devouassoux-Shisheboran).
242-6498/$ — see front matter © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.ttp://dx.doi.org/10.1016/j.annpat.2014.01.007
expejor
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rm o. All
Observatoire des tumeurs malignes rares gynécologiques
gynecologic tumorscenters in 2010, expend therares de l’ovaire’’. The mapromote systematic secondtematic multidisciplinary aclinical guidelines dedicateand translational research wlike to improve benefit in te© 2014 Elsevier Masson SAS
Introduction
Les tumeurs primitives de l’ovaire appartiennent à troisgrandes catégories ; les tumeurs épithéliales (60 % destumeurs et 90 % des cancers), les tumeurs germinales (30 %des tumeurs et 1 à 3 % des cancers) et tumeurs du stromagonadique et des cordons sexuels (8 % des tumeurs et < 1 %des cancers) (Tableaux 1—3). Les cancers de l’ovaire sontrares, avec 4375 nouveaux cas par an en France, en 2005.La majorité de ces cancers est représentée par le carci-nome séreux de haut grade (70 à 80 % des cas), suivie ducarcinome endométrioïde (10 % des cas). Les autres typesde cancers (carcinomes séreux de bas grade, carcinomes àcellules claires, carcinomes mucineux, carcinomes à cellulestransitionnelles et tumeurs de Brenner maligne, carcinomesà petites cellules, tumeurs germinales primitives maligneset tumeurs des cordons sexuels) représentent dans leurensemble moins de 10 % des cancers de l’ovaire et cor-respondent par définition aux tumeurs malignes rares del’ovaire. Du fait de leur rareté, l’oncogenèse et les facteurspronostiques de ces tumeurs restent encore mal élucidés.Cette grande rareté explique également les difficultés dediagnostic histopathologique, et l’absence d’étude prospec-tive et de protocole thérapeutique standardisé. En effet,les décisions thérapeutiques ne peuvent se baser que surdes standards toujours bien établis et nécessitent le recoursà des concertations pluridisciplinaires entre experts. C’estdans ce contexte, qu’un site Internet www.ovaire-rare.org a
été crée par le Dr Isabelle Ray-Coquard (oncologue au centreanti-cancéreux Léon-Bérard à Lyon) en 2003, initialementdédié aux tumeurs de l’ovaire germinales et des cordonssexuels. Le site est géré du point de vue administratif etlogistique par le groupe GINECO (crée par le Pr Éric Pujade-Loraine) basé à l’hôtel-Dieu, à Paris. Il met à disposition descliniciens, des avis pour la prise en charge de ces tumeursrares, tant chirurgicale qu’oncologique, par l’intermédiaired’un forum de discussion [1].Réseau labellisé INCa des tumeurs rares del’ovaire
En 2010, les trois centres de référence des tumeursrares de l’ovaire (Dr I. Ray-Coquard pour le centre Léon-Bérard, Pr E. Pujade-Loraine pour l’AP—HP, hôtel-Dieu,Dr P. Pautier pour l’institut Gustave-Roussy) ont répondu àun appel d’offre INCa pour la labellisation de ces centresexperts nationaux, cheville ouvrière d’une organisation de21 centres experts régionaux pour la prise en charge destumeurs rares de l’ovaire de l’adulte. La création, parl’INCa, de ce réseau de 3 centres experts nationaux, puisdes centres experts régionaux s’est traduite par les faits sui-vants : extension/développement du site Internet initial en
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rience of the website ‘‘Observatoire francophone des tumeursgoals of this gynecology rare tumors experts network, are toion for initial diagnostic by experts in gynecopathology, sys-
by surgeons and medical oncologist experts, to disseminate rare gynecological tumors, to promote specific fundamental
clinical trials dedicated to rare tumors. At the end, we wouldf survival and/or fertility for all these potential young patients.rights reserved.
un site plus large intitulé « Observatoire francophone destumeurs rares de l’ovaire », mise à disposition au niveaunational des référentiels, identification d’un réseau de priseen charge, identification d’un panel de pathologistes réfé-rents pour la relecture systématique des lames, créationde réunions de concertations pluridisciplinaires (RCP) spéci-fiques, élaboration de protocoles cliniques et de recherchefondamentale. L’ensemble de ces actions a pour finalitéd’homogénéiser la prise en charge des tumeurs rares del’ovaire au niveau national.
Centres nationaux
Les centres nationaux élaborent des recommandations deprise en charge, organisent des RCP de recours, ren-forcent la recherche clinique avec la mise en placed’essais thérapeutiques et organisent la relecture deslames histopathologiques des cas présentés en RCP parleurs pathologistes référents (I. Treilleux, M. Devouassouxpour le centre Léon-Bérard — M.C. Vacher-Lavenu, A. Cortez,M.A. Le Frère-Belda, F. Walker pour les hôpitaux de Paris etP. Duvillard et C. Genestie pour l’institut Gustave-Roussy).
Centres experts régionaux
Les centres experts régionaux doivent organiser une RCPrégulière concernant ces tumeurs rares identifiées dansleur région, avec relecture des lames par les patho-
logistes référents associés aux centres ou au panelnational de relecture : M.P Algros (Besancon), L. Arnoult(Dijon), G. Averous (Strasbourg), C. Blanc-Fournier (Caen),C. Bonneau (Orléans), E. Charafe et C. Taranger-Charpin(Marseille), M.C. Chateau (Montpellier), A. Dubois (Nantes),I. Farré (Lille), V. Fermeaux (Limoges), C. Garbar (Reims),S. Henno (Rennes), A. Leroux (Nancy), G. Mac Grogan etS. Croce (Bordeaux), E. Mery et G. Escourrou (Toulouse),F. Penault-Llorca (Clermont Ferrand), O. Renaud (Poitiers),J.C. Sabourin (Rouen), H. Sevestre (Amiens).Le réseau des tumeurs malignes rares de l’ovaire corres-pond à un réseau de cliniciens, qui incluent leurs patientesau sein de l’observatoire (http://www.ovaire.rare.org). À lasuite de cette inclusion, les documents histopathologiquessont relus par un des pathologistes référents du centre régio-nal ou national. Le dossier de la patiente est ensuite discutéen cours de RCP de recours qui émet un avis collégial sur laprise en charge de la patiente.
Les tumeurs concernées
Les tumeurs concernées sont les suivantes :• les tumeurs malignes du stroma et des cordons sexuels et
les tumeurs malignes germinales ;
72 M. Devouassoux-Shisheboran, M.-C. Vacher-Lavenu
Tableau 1 Carcinomes ovariens : cinq maladies distinctes [2].Ovarian carcinomas: five distinct disease [2].
Carcinomesovariens
Séreux hautgrade
Séreux bas grade Mucineux Endométrioïde Cellules claires
Fréquence 70 % <5 % 3 % 10 % 10 %
Facteurs derisques
BRCA1/2 ? ? HNPCC ?
Précurseurs STIC Tumeurborderline
Tumeurborderline
Endométrioseatypique
Endométrioseatypique
Profil immuno-histochimique
WT1+P53+RE/RP±
WT1+P53−RE/RP+
WT1—HNF1 b−CK20+RE/RP−
WT1—HNF1 b−RE/RP+
WT1—RE/RP—P 53±HNF1b+
Anomaliesmoléculaires
BRCA, P53 BRAF, KRAS KRAS, HER2 PTEN, ARD1A HNF1b, PIK3,ARD1A, MET
Chimiosensibilité Élevée Intermédiaire Faible Élevée Faible
Pronostic Mauvais Intermédiaire Favorable Favorable Intermédiaire
Tableau 2 Tumeurs germinales de l’ovaire [3].Ovarian germ cell tumors [3].
Tumeursgerminales
Fréquence Âge de survenue Génétique Pronostic
Tumeursgerminalesprimitives
3—5 % < 20 ans Aneuploïdei(12p)
Maligne
Tératomes purs 95 % Tout âge DiploïdePas d’i(12p)
Bénigne (mature)Faible malignité(immature)
Tableau 3 Tumeurs des cordons sexuels de l’ovaire [4—6].Ovarian sex cord tumors [4—6].
Tumeurs descordons sexuels
Granulosa adulte Granulosa juvénile Sertoli-Leydig
Fréquence 12 % des T cordons et dustroma gonadique95 % des granulosa
5 % des gra
Âge de survenue 50—55 ans < 30 ans
Profil immuno-histochimique
EMA−WT1+ (78 %)Inhibine+ (94 %)Calrétinine+ (81 %)FOXL2+ (95 %)SF1+ (100 %)
EMA−WT1+Inhibine+CalrétinineFOXL2+ (10SF1+
Anomaliesmoléculaires
Mutation C134W exon1 gène FOXL2 (95 % descas)
Mutation C1 gène FOXdes cas)
Pronostic Récidive 20 % > 5 ansMortalité 12,5 %
Récidive 5
nulosa 0,5 % des T cordons et du stromagonadique
28—30 ans
+0 %)
EMA−WT1+ (100 %)Inhibile+ (94 %)Calrétinine+ (44 % cellule de Sertoli)FOXL2+ (50 %)SF1+ (100 % cellule de Sertoli)
134W exonL2 (< 10 %
Mutation exons 26 et 27 gène DICER1(60 % des cas)
% < 3 ans Évolution péjorative< 1 an0 % bien différenciée11 % différenciée intermédiaire59 % peu différenciée19 % avec éléments hétérologues25 % avec rétiforme
relation avec cet article.
Observatoire des tumeurs malignes rares gynécologiques
• les tumeurs épithéliales malignes rares (mucineuses, àcellules claires) et borderline avec implants ou bienposant des problèmes d’interprétation au gynécopatho-logiste du centre de référence régional ;
• les cancers à petites cellules avec hypercalcémie et lestumeurs endocrines sur strume ovarienne ;
• les autres catégories de tumeurs rares, comme lestumeurs mixtes malignes müllériennes.
Place des pathologistes dans le réseau
Bien que le réseau des tumeurs rares de l’ovaire soit unréseau purement clinique, les pathologistes ont été sollici-tés comme partenaire incontournable, avec la constitution
au sein de chaque centre national et régional, d’un binômeclinicien/pathologiste référent. Ce réseau nous permet deconstituer une « banque » virtuelle de tumeurs rares del’ovaire. En effet, les cas adressés pour avis diagnostique àchaque référent national (en dehors des relectures deman-dées par le clinicien pour l’inscription des patientes sur lesite) sont également répertoriés sur le site de facon à pou-voir regrouper ces tumeurs rares pour d’éventuelles étudesultérieures.Conclusion
Le réseau des tumeurs malignes rares de l’ovaire offre lesavantages suivants : aide au diagnostic pour les pathologistesgrâce à la relecture, harmonisation des pratiques (compterendu, prises en charge), augmentation des patientesincluses dans les protocoles thérapeutiques de recherche cli-nique, la mise en place de programme de recherche utilisantla base de données (pour constituer des cohortes statistique-ment valides).
Le réseau tisse des liens entre les professionnels impli-qués, contribue à leur formation et leur information. Deplus, la facilité de transmissions des documents histo-pathologiques permet par la délocalisation possible des
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relectures, une liberté de choix des correspondants et unelatitude de dissociation entre la territorialité du soin qui estde proximité et celle du diagnostic histopathologique. Ceréseau trouve sa place au sein de ceux plus anciens pourcompléter le maillage des lésions rares. Il tend à s’étendreaux tumeurs rares gynécologiques puisque les compétencesrequises du pathologiste sont similaires et les correspon-dances lésionnelles importantes.
Déclaration d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en
Références
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