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1 ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L’ALIMENTATION ET L’AGRICULTURE CADRE DE PROGRAMMATION PAYS 2014-2019 POUR L’UNION DES COMORES DRAFT FINAL VERSION DU 23 AVRIL 2014

ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L ... - … · Cogestion des Ressources Côtières pour une Subsistance Durable . CNPMT . Cadre National sur les Priorités à Moyen Terme

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ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L’ALIMENTATION ET L’AGRICULTURE

CADRE DE PROGRAMMATION PAYS 2014-2019

POUR L’UNION DES COMORES

DRAFT FINAL

VERSION DU 23 AVRIL 2014

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Liste des sigles et Abréviations

ACTIVE Association Comorienne des Techniciens et Ingénieur Vétérinaires AFD Agence Française de Développement APED Association Pour l’Environnement et le Développement BCC Banque Centrale des Comores BM Banque Mondiale BID Banque Islamique de Développement BADEA Banque Africaine pour le Développement Agricole BAD Banque Africaine de Développement COI Commission de l’Océan Indien CGP Commissariat Général au Plan CEA Centre d’Encadrement Agricole CRDE Centre Régionaux de Développement Economique CPP Cadre de Programmation Pays CAP Concertation Action Pérennisation CAPAC Centrale d’Achat des Professionnels Agricoles des Comores CNCSP Centre National de contrôle et de Surveillance des Pêches COMESA Marché commun de l’Afrique de l’Est et Austral CoReCSuD Cogestion des Ressources Côtières pour une Subsistance Durable CNPMT Cadre National sur les Priorités à Moyen Terme DGEF Direction Générale de l’Environnement et des Forêts DGRH Direction Générale des Ressources Halieutiques DRS Défense et Restauration du Sol EP Effet Pays FEM Fonds pour l’Environnement Mondial FED Fond Européen de Développement FAO Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture FIDA Fond International pour le Développement Agricole FFEM Fonds Français pour l’Environnement Mondial FNAC Fédération Nationale des Agriculteurs Comoriens FNAC-FA Fédération Nationale des Agriculteurs Comoriens et Femmes Agricultrices GAD Groupe d’Action pour le Développement GDT Gestion Durable des Terres JICA Japan International Cooperation Agency JSDF Japan Social Development Fund MECK Mutuelles des Crédits ya Komor OMD ONUDI

Objectif du Millénaire pour le Développement Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel

OPA Organisations Professionnelles Agricoles PANSAC Programme d’Appui à la Nouvelle Stratégie Agricole des Comores PDRM Programme d’Appui au Développement Rural de Mohéli PAN Plan d’Action National de lutte contre la désertification PAFIA Programme d’Appui aux Filières d’Intrants Agricoles PFNL Produits Forestiers Non Ligneux PMM Parc Marin de Mohéli PREDIVAC Projet de Renforcement et de Diversification des filières Agricoles aux Comores PNDHD Programme National de Développement Humain Durable PANA Plan d’Action National d’Adaptation au changement climatique PAPDF Plan d’Action Prioritaire de Développement Forestier PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement PIB Produit Intérieur Brut PTP Plan de Travail Pays

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PNNA Politique Nationale de Nutrition et de l’Alimentation PTF Partenaires Techniques et Financiers PDDAA Programme Détaillé pour le Développement de l’Agriculture Africaine PNSAN Programme National de Sécurité Alimentaire et Nutritionnel ProGeCo Programme Régional de Gestion Côtière PRSP Programme Régional des Surveillance des Pêches « SANDUK » SCADD

Caisses villageoises d’épargne et de crédits Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable

SCRP Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté SNA Stratégie Nationale Agricole SNSAN Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle SWIOFP South West Indian Ocean Fishery Program SNU Système des Nations Unies UNDAF/PNUAD Programme Cadre des Nations Unies pour l’Action au Développement UE Union Européenne ZEE Zone Economique Exclusive

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Résumé exécutif

1. La FAO est présente aux Comores depuis les années 1970. Ses réalisations sont très diversifiées. Elles ont porté notamment sur la formation, l’encadrement technique, le renforcement institutionnel, et l’expertise technique, mais aussi sur l’identification et la formulation de projets, le financement des programmes, ainsi que le suivi et la mise en œuvre des projets. Cette riche expérience couvre l’ensemble des domaines qui relèvent de son mandat, à savoir : l’agriculture, la pêche, l’élevage, la foresterie et la sécurité alimentaire.

2. Le présent Cadre de Programmation Pays (CPP) est destiné à définir les priorités d’interventions de la FAO sur la période 2014-2019, ainsi que les modalités de mobilisation de ressources nécessaires à leur mise en œuvre. Il vise en outre à faciliter la coordination inter bailleurs, et à renforcer les synergies et les complémentarités entre les actions de la FAO et celles des autres Partenaires Techniques et Financiers (PTF) des Comores intervenant dans le domaine de l’Agriculture, la forêt et la sécurité alimentaire. Il a été élaboré suivant une démarche participative qui a impliqué l’ensemble des parties prenantes incluant, les institutions gouvernementales et les organisations de la société civile. Les actions identifiées visent à augmenter la production agricole, et à préserver les ressources naturelles incluant la protection des domaines forestiers et les ressources en eau et à doter les acteurs données statistiques fiables pour le pilotage du secteur.

3. Le CPP a été élaboré sous le pilotage conjoint du gouvernement de l’Union des Comores et de la

Représentation de la FAO pour Madagascar, les Comores, Maurice et Seychelles. Sa formulation a donné lieu à une large concertation qui a impliqué les institutions gouvernementales concernées, le secteur privé, les organisations professionnelles agricoles, et la communauté des partenaires internationaux.

4. Sa mise en œuvre démarrera le premier janvier 2014 et couvrira exceptionnellement une période de 6 ans

(2014-2019), par souci de l’aligner temporellement avec la nouvelle stratégie nationale SCADD (2015-2019) en cours de préparation et le nouvel UNDAF 2015-2019. Une revue pour harmonisation sera faite une fois ces-dits documents validés et approuvés.

5. La mise en œuvre du CPP sera ainsi focalisée sur trois domaines prioritaires qui sont : Priorité 1 : Intensification, diversification et commercialisation des productions dans les secteurs de l’agriculture et de l’élevage pour l’amélioration de la sécurité alimentaire. Il s’agit d’accompagner les efforts du gouvernement visant à augmenter la production alimentaire, en développant une agriculture performante et diversifiée, capable d’améliorer les revenus des producteurs (OMD1, cible 1), et de contribuer significativement à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations (OMD1, cible 2). Priorité 2 : Renforcement de la Gouvernance et de la Gestion durable des ressources naturelles et forestières. Il s’agit de doter le pays de moyens techniques, juridiques et matériels, nécessaires pour préserver les ressources forestières (OMD7, cible 9), et de promouvoir une utilisation durable des terres, incluant la protection des bassins versants, la lutte contre l’érosion des sols et la préservation des ressources en eau (OMD7, cible 10). Priorité 3 : Amélioration de la production et de la qualité des statistiques agricoles. Les actions envisagées ont pour but de permettre au gouvernement et différent acteurs de disposer d’informations fiables nécessaires au pilotage du secteur. Ces actions porteront essentiellement sur la réorganisation des services de collecte et d’analyse des données, la préparation du recensement général de l’agriculture, la mise en place d’un système permanent de collecte de données et de leur diffusion.

Ces domaines prioritaires s’inscrivent dans le cadre du document de Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (SCRP 2010-2014), précisément avec les sous-programmes (2.4) « Appui à la création

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d’un environnement favorable au développement du secteur agricole », et (2.5) « Relance de la production agricole et agroalimentaire ». Ils sont également en lien avec l’UNDAF-Comores 2008-2014 et l’UNDAF 2015-2019 en cours d’élaboration (Effet 1 : D’ici à 2019, les populations, surtout les plus défavorisées, mettent en œuvre des activités économiques durables, novatrices, inclusives, diversifiées, génératrices de revenus et d’emplois décents. Effet 3

4. Par ailleurs, le CPP prend en compte les principaux aspects transversaux qui touchent particulièrement l’agriculture et le développement rural aux Comores. Il s’agit de : l’égalité homme/femme, la protection de l’environnement, le problème du système foncier, l’exode rural, le financement et le système de crédit, la formation et le renforcement des capacités des cadres et des organisations paysannes.

:D’ici à 2019, les populations les plus vulnérables assurent leur résilience aux changements climatiques et aux crises.). Par ailleurs, ils s’inscrivent dans le premier axe stratégique de la SCADD 2015_2019 sur l’accélération, la diversification et la durabilité de la croissance et le quatrième axe sur le renforcement de la gouvernance et des capacités de résilience institutionnelles et humaines.

5. Le coût total de ce Cadre de Programmation Pays est estimé à 10,615 millions de dollars EU, soit environ 4 086 775 000 francs comoriens.

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Table des matières I. Introduction ....................................................................................................................................................... 9

II. Analyse de la situation ..................................................................................................................................... 10

2.1 Contexte physique socioéconomique ........................................................................................................... 10

2.2 Situation et perspective de l’agriculture et de la nutrition ........................................................................... 12

III. Avantages comparatifs et domaines prioritaires .......................................................................................... 16

3.1 Principales interventions des partenaires internationaux ............................................................................ 16

3.2 Historique des interventions de la FAO en Union des Comores ................................................................... 19

3.3 Avantages comparatifs de la FAO .................................................................................................................. 20

3.4 Choix des domaines prioritaires .................................................................................................................... 23

IV. Cadre de programmation des résultats du CPP 2014-2019.......................................................................... 24

Domaine prioritaire 1 : Intensification, diversification et commercialisation des productions agricoles et d’élevage pour l’amélioration de la sécurité alimentaire ................................................................................... 24

Effet 1.1 : Les productions vivrières végétales et animales sont sensiblement augmentées. ........................ 24

Effet 1.2 : Les revenus des producteurs y compris des jeunes agriculteurs sont accrus et la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations notamment des plus vulnérables est améliorée. ................... 25

Domaine prioritaire 2 : Renforcement de la Gouvernance et de la Gestion durable des ressources naturelles et forestières. ........................................................................................................................................................... 26

Effet 2.1 : les domaines forestiers sont efficacement protégés et mieux valorisés. ...................................... 26

Effet 2.2 : Les bassins versants et les sols en dégradation sont aménagés et protégés contre l’érosion pour contribuer à la gestion durable des terres. ..................................................................................................... 27

Effet 2.3 : La pression sur les ressources forestières ligneuses est atténuée. ................................................ 27

Domaine prioritaire 3 : Amélioration de la production, de la qualité et de l’accès aux statistiques agricoles .. 28

EFFET 3.1 : Le gouvernement dispose de données statistiques fiables pour le pilotage du secteur agricole. 28

EFFET 3.2 : Les performances des programmes et projets agricoles et de sécurité alimentaires sont régulièrement évaluées. .................................................................................................................................. 29

4.3 Les aspects transversaux: .............................................................................................................................. 29

V. Besoin en financement et Stratégie de mobilisation de ressources .............................................................. 30

5.1 Mobilisation des ressources .......................................................................................................................... 30

5.2 Estimation des ressources nécessaires.......................................................................................................... 30

VI. Mise en œuvre et suivi-évaluation ............................................................................................................. 30

6.1 Mise en œuvre ............................................................................................................................................... 30

6.2 Suivi et Évaluation ......................................................................................................................................... 31

ANNEXES .................................................................................................................................................................. 32

ANNEXE 1. MATRICE DES PRIORITES ................................................................................................................... 32

ANNEXE 2 : MATRICE DES RESULTATS Partie A ................................................................................................... 34

ANNEXE 3. MATRICE DES RESULTATS. PARTIE B ................................................................................................. 41

ANNEXE 4. ESTIMATION DES BESOINS DE FINANCEMENT .................................................................................. 46

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ANNEXE 5. TCPf et TCP PREVISIONNELS POUR 2014_2019 ............................................................................... 47

ANNEXE 6. MATRICE DES PRIORITES DE L’UNDAF 2015_2019 ........................................................................... 48

ANNEXE 7. LES PROJETS EN COURS AUX COMORES ........................................................................................... 51

ANNEXE 8. PROJETS DE 2008 à 2013 AUX COMORES ......................................................................................... 52

ANNEXE 9. STRATEGIE DE SUIVI ET EVALUATION ............................................................................................... 53

ANNEXE 10. STRATEGIE DE MOBILISATION DE RESSOURCES.............................................................................. 53

ANNEXE 11. LA POLITIQUE AGRICOLE ACTUALISEE DES COMORES (25/02/2014) ............................................. 56

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I. Introduction La FAO est présente aux Comores depuis les années 1970. Dans le secteur agricole, elle a une grande expérience sur la production vivrière, mais aussi en agroforesterie, agro écologie et agropastorale. En agriculture ses actions ont surtout porté sur la vulgarisation des techniques de fertilisation, l’intensification agricole et l’appui aux petits producteurs. En foresterie, elle a récemment soutenu l’élaboration de la politique et de la législation nationale forestière. Sur la pêche, son assistance technique et financière a permis de refondre la législation et d’élaborer une stratégie nationale de développement des pêches. Au titre de la sécurité alimentaire, elle a notamment appuyé la mise en place du Codex Alimentarius, dans le but d’améliorer la qualité et la sécurité sanitaire des aliments. Aux Comores la FAO est par ailleurs habituellement impliquée aux opérations d’aides alimentaires d’urgence en cas de catastrophes naturelles. Le cadre de Programmation Pays (CPP) définit les domaines de coopération de la FAO avec les Gouvernements sur une période de 5 ans. Il remplace de ce fait le « Cadre National sur les Priorités à Moyen Terme » (CNPMT), et conformément aux réformes survenues au niveau de la FAO en 2012. Le CPP est un outil de programmation, et un document de plaidoyer. Il détermine les priorités et les domaines d’interventions de la FAO sur une période donnée, ainsi que les modalités de mobilisation de ressources et le cadre de coordination entre tous les acteurs intervenant dans le domaine de l’Agriculture, la forêt, la sécurité alimentaire et le développement rural d’une manière générale. Au niveau du système des Nations Unies (SNU), il sert comme contribution de la FAO à la mise en œuvre du Plan Cadre des Nations Unies pour l’Aide au Développement (PNUAD/UNDAF). Il intègre à ce titre, les six principes de base, communes à toutes les agences du SNU: leadership, appropriation, alignement, synergie et complémentarité, harmonisation, et engagement et permet de renforcer les synergies et les complémentarités entre l’action de la FAO et celles des autres partenaires internationaux opérant en Union des Comores, en particulier les autres agences du SNU. Au niveau du pays, le CPP précise la contribution de la FAO à la mise en œuvre de la Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (SCRP 2010-2014) et de la Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable (SCADD) 2015-2019 en cours d’élaboration. Il tient compte des orientations contenues dans les documents de politiques sectorielles pertinents tels que : La Stratégie Nationale Agricole et l’actualisation de la Politique Agricole en cours (orientations stratégiques de l’Agriculture en 2020), la Stratégie Nationale des pêches, la Politique Nationale Forestière, et la Stratégie Alimentaire et Nutritionnelle. . Sur la période 2014-2019 les efforts seront concentrés sur trois domaines prioritaires définis dans ce CPP : (i) Intensification, diversification et commercialisation des productions dans les secteurs de l’agriculture et de l’élevage pour l’amélioration de la sécurité alimentaire, (ii) Renforcement de la Gouvernance et de la Gestion durable des ressources naturelles et forestières (iii) Amélioration de la production et de la qualité des statistiques agricoles. Ces priorités sont conformes aux objectifs stratégiques de la FAO au niveau global, régional et sous-régional. Ils ont été définit en prenant en compte les avantages comparatifs de l’organisation. Le CPP a été élaboré sous le pilotage conjoint du gouvernement de l’Union des Comores et de la Représentation de la FAO pour Madagascar, les Comores, Maurice et Seychelles. Sa formulation a donné lieu à une large concertation qui a impliqué les institutions gouvernementales concernées, le secteur privé, les organisations professionnelles agricoles, et la communauté des partenaires internationaux.

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Sa mise en œuvre démarrera le premier janvier 2014 et couvrira exceptionnellement une période de 6 ans (2014-2019), par souci de l’aligner temporellement avec la nouvelle stratégie nationale SCADD (2015-2019) en cours de préparation et le nouvel UNDAF 2015-2019. Une revue pour harmonisation sera faite une fois ces-dits documents validés et approuvés.

II. Analyse de la situation

2.1 Contexte physique socioéconomique Les Comores sont formées de quatre îles situées à l’entrée Nord du Canal de Mozambique, à égale distance entre l’Afrique et Madagascar. Mais le CPP Comores ne concerne que les trois îles indépendantes dans lesquelles le gouvernement de l’Union des Comores exerce effectivement son autorité. A savoir : Anjouan, Mohéli et Grande-Comore. D’origine volcanique, les trois îles totalisent une superficie de 1861 km². La population est estimée à 743 797 habitants en 2013 (Projections CGP), soit une densité de plus 400 habitants/km², (l’une des plus élevée en Afrique). Mais rapportée à la surface cultivable, la densité est encore beaucoup plus élevée avec des seuils très critiques dans certaines régions comme à Nioumakélé, Anjouan où elle dépasse les 1000 habitants/km² cultivables. La population comorienne est par ailleurs très jeune (en 2010, 46% des comoriens avaient moins de 15 ans). Elle croit très rapidement (de l’ordre 2,2% par an), et vit à plus de 70% en milieu rural où elle exerce une forte pression sur les ressources naturelles, notamment forestière. Cependant l’exode rural est très fort, suivi de flux migratoires importants entre les îles de l’archipel, et de l’archipel vers l’extérieur, notamment en France où résident plus de 200 000 comoriens (Politique forestière, 2010). Depuis son accession à l’indépendance en 1975, l’Union des Comores a connu une histoire politique très mouvementée caractérisée par des coups d’État à répétition et une crise séparatiste qui a ébranlé le pays de 1997 à 2001. Cette situation chaotique n’a pas permis de mettre en place des institutions stables susceptibles de placer le pays durablement sur la voie du développement économique et de la lutte contre la pauvreté. Mais depuis l’accord de réconciliation nationale signé à Fomboni en août 2000, sous la médiation de la communauté internationale, et l’adoption d’une nouvelle constitution en décembre 2001, les Comores ont renoué avec la stabilité politique, avec la mise en place des nouvelles institutions et la tenue d’élections présidentielles en 2002, 2006 et 2011. Avec un PIB à 610 $ EU/habitant, l’Union des Comores est classée parmi les pays les plus pauvres au monde (SCRP, 2009). 45% de la population vivait en dessous du seuil de la pauvreté en 2009 (SCRP). En 2011 le pays était classé 163ème/187 par rapport à l’indice de développement humain. L’incidence de pauvreté est beaucoup plus forte en milieu rural (plus de 41%) qu’en milieu urbain (environ 27%). Le pays est très vulnérable et dépend beaucoup des aides extérieures pour financer ses investissements publics. Il fait partie des pays à déficit vivrier. Il importe près de 50% des denrées alimentaires nécessaires pour sa consommation intérieure. Néanmoins l’économie comorienne a connu des taux de croissance positifs ces cinq dernières années, avec notamment + 2,2% en 2010, + 2,6% en 2011 et + 3% en 2012 (CGP, 2013). Mais le taux de croissance moyen pour la même période est modeste (+2,02%), en tout cas en dessous de la croissance démographique (+ 2,1 %), et pas suffisant pour avoir un effet réel sur la réduction de la pauvreté. La balance commerciale et celle de paiement sont régulièrement déficitaires malgré les transferts de devises très significatifs (environ 60 millions €/an) de la diaspora comorienne qui contribuent à plus de 25% à la formation du PIB (CGP, 2013). Quant au taux de chômage, il était établi à 14,3% au recensement de 2003, et il touche davantage les zones rurales, les femmes et les jeunes en échec scolaire. Le taux d’inflation a été de 6,4 % en 2012 contre 1,9 en 2011 et 3,9 en

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2010 (CGP, 2013). Les prix des produits alimentaires en particulier n’ont cessé d’augmenter, et cela ne fait que fragiliser encore plus les populations à très faibles revenus vivant dans leur grande majorité en milieu rural. En 2009 l’encours total de la dette extérieur était évalué à 257,4 millions de dollars EU, soit un ratio d’endettement de 33,5% sur le PIB et de 343% sur les recettes d’exportation (FMI, 2012). Mais en décembre 2012, le pays a atteint le point d’achèvement de l’initiative PPTE et va donc bénéficier d’un allègement de plus de 220 millions de dollars de sa dette avec une possibilité d’emprunter à nouveau sur le marché financier international. Cependant le FMI recommande fortement aux autorités comoriennes de limiter les financements de leurs programmes de développement aux seules ressources en dons, et le cas échéant à ne recourir qu’à des prêts à des taux hautement concessionnels. La Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (SCRP 2010-2014), est le document fédérateur de toutes les politiques sectorielles du pays. Il indique que pour réduire significativement la pauvreté aux Comores, il faut (i) une croissance économique forte, (ii) une amélioration des capacités humaines et institutionnelles, et (iii) un renforcement de la gouvernance. Et pour y parvenir il est nécessaire de développer et accroître la productivité des secteurs porteurs de croissance que sont l’agriculture, l’élevage, la pêche et le tourisme. La SCRP a fait l’objet de deux conférences de donateurs tenues respectivement à Maurice en décembre 2009, et à Doha en août 2010. Beaucoup de promesses de dons ont été faites à l’issu de ces deux assises, mais très peu de fonds ont été mobilisés et traduits en actions concrètes sur le terrain. Cette faible mobilisation de fonds laisse entrevoir que la croissance forte attendue pour réduire significativement la pauvreté, ne sera pas atteinte d’ici la fin de la mise en œuvre de la SCRP en 2014, alors même qu’elle est définie comme accélérée et durable dans la SCADD 2015_2019. 1

La stabilité politique et la paix sociale retrouvées ont créé un cadre favorable à une meilleure gouvernance des affaires publiques, à la reprise de la croissance et de la coopération internationale, et à un allègement de la dette publique extérieure. Toutefois, ces performances globales ne se seraient pas traduites par une baisse de l’incidence de la pauvreté au niveau national qui serait passée de 44,8% en 2004 à 45,5 % en 2012, soit une légère hausse de 0,7 point de pourcentage en huit ans.

L’évaluation des Objectifs du millénaire pour le développement, basée sur les conclusions du rapport national de suivi des OMD validé en septembre 2013, montre qu’au rythme d’évolution actuelle des indicateurs, et moyennant des efforts soutenus, sur un total de vingt cibles, seules cinq cibles dans les domaines de l’éducation et de la santé (Eliminer les disparités entre les sexes dans les enseignements primaire et secondaire, Réduire de deux tiers le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans, Réduire de trois quarts le taux de mortalité maternelle, Assurer à tous ceux qui en ont besoin l’accès aux traitements contre le VIH/sida et Avoir maîtrisé le paludisme et d’autres grandes maladies et avoir commencé à inverser la tendance actuelle) ont des chances d’être atteintes à l’échéance de 2015. C’est ainsi qu’un scenario alternatif de croissance accélérée, est envisagé. Il expose les politiques à moyen terme que doit mettre en œuvre les Comores pour se situer sur une trajectoire de développement lui permettant de réaliser son ambition d’émergence économique. C’est le scénario d’une croissance forte et durable (au moins 7% en moyenne entre 2015 et 2019), soutenue par des politiques ambitieuses de modernisation agricole, de mise en valeur plus intense des potentialités naturelles et géostratégiques (pétrole) du pays, de promotion soutenue de l’industrie manufacturière, de progrès social partagé et marqué par le recul significatif du sous-emploi, de la pauvreté et des inégalités.

1 SCA2DComores. Version du 16 Janvier 2014

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Quatre axes stratégiques ont été retenus pour la mise en œuvre de cette stratégie. Ils se complètent et interagissent pour réaliser l’orientation politique visant une croissance accélérée, inclusive et génératrice d’emplois. Ce sont : (i) Accélération, diversification et durabilité de la croissance ; (ii) Développement des infrastructures de soutien à la croissance ; (iii) Renforcement de l’accès aux services sociaux de base et à la résilience des ménages ; (iv) Renforcement de la gouvernance et des capacités institutionnelles et humaines. Le modèle de croissance retenu reposera sur une stratégie de développement du potentiel économique à moyen/long terme pour constituer des pôles de croissance forts, intégrés et compétitifs. Les pôles de croissance permettront de structurer l’appareil de production, de diversifier et d’accroître l’offre de produits et de sécuriser la population du point de vue nutritionnel et le pays en recettes d’exportation.

2.2 Situation et perspective de l’agriculture et de la nutrition Le secteur agroalimentaire qui englobe l’agriculture, la pêche, l’élevage est considéré comme le moteur de l’économie comorienne. Il génère environ 49 % du PIB‚ 80 % des emplois et près de 90 % des recettes d’exportation du pays (SCRP, 2009). Le secteur fournit par ailleurs une grande partie des produits consommés localement même s’il ne couvre que 60% des besoins alimentaires du pays (FAO/BID 2010). Le riz qui constitue la base de l’alimentation des comoriens est importé (environ 40 000t/an selon la BCC), de même que la farine de blé, le sucre, le lait, et une grande partie de la viande blanche (poulet) de la viande rouge (bœuf et chèvre). Le pays est donc largement déficitaire en produits vivriers malgré son potentiel agricole réel caractérisé par des sols volcaniques riches et profonds par endroits, et des conditions agro climatiques très favorables (pluviométrie, température ambiante et l’insolation, entre autres). L’agriculture comorienne est caractérisée par la dualité entre « cultures vivrières » destinées principalement à l’autoconsommation et « cultures de rente » destinées exclusivement à la vente. Ce système hérité de la période coloniale constitue à ce jour l’un des obstacles majeurs au développement d’une agriculture vivrière commerciale susceptible de nourrir la population et en même temps générer des revenus pour les producteurs. La production de rente

concerne surtout la vanille, le girofle et l’ylang-ylang destinés exclusivement à l’exportation. Mais les Comores produisent également du café et du poivre, généralement écoulés sur le marché local. La vanille est le principal produit d’exportation et la principale source de devises pour les Comores (700 000€ en 2011 d’après la BCC), et le pays est le premier producteur mondial d’essence d’ylang-ylang (39 tonnes exportés en 2011 selon la BCC). Mais outre l’effet des fluctuations des cours mondiaux, les produits comoriens font face à plusieurs contraintes qui affectent leur compétitivité sur le marché mondial : l’isolement géographique du pays, une monnaie nationale relativement forte, le morcellement et l’enclavement des parcelles, occasionnant des coûts de production très élevés. Il devient alors nécessaire de : (i) promouvoir une politique de marketing et de labellisation des produits comoriens, (ii) orienter la production vers des marchés de niche à hautes valeurs ajoutées, (3) transformer localement les produits primaires, et (4) diversifier les cultures traditionnelles. Il est aussi important de soutenir et améliorer le système d’association « cultures de rente/ cultures vivrières locales », pratiqué dans plusieurs zones de production, et qui donne des résultats économiques et agronomiques plutôt encourageants.

La production vivrière et maraîchère incluant l’arboriculture fruitière, représente 80% de la production agricole, et 47% de la valeur ajoutée du secteur agricole (SCRP, 2009). Les cultures sont très diversifiées et destinées exclusivement à la consommation locale. Il s’agit principalement : de la banane, des noix de coco, du manioc, du taro, des ambrevades, et du fruit à pain, (pour les vivriers); de la tomate, de la pomme de terre, de l’oignon, laitue, carotte, choux, concombre (pour les maraichers) ; et la mangue, jacques, papaye, agrumes, avocats, ananas, goyaves, (pour les fruitiers). Le secteur comporte plusieurs atouts et des éléments favorables à son développement mais qui nécessitent d’être renforcés :

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− Les nouveaux itinéraires techniques sont de plus en plus maitrisés par les producteurs, Sur le plan agricole :

− les nouvelles variétés à hauts rendements et résistantes aux maladies s’adaptent plutôt bien aux contextes agro climatiques locaux,

− La grande diversité des fruits locaux permet d’envisager une production régulière échelonnée sur toute l’année,

− Une centrale d’achat est mise en place (la CAPAC) pour s’occuper de l’importation et de la distribution d’intrants agricoles,

− les réseaux de caisses d’épargne et de crédits (Sanduk et Mecks) ont vocation à financer des activités économiques en milieu rural,

Sur le plan socioéconomique :

− Les organisations professionnelles émergeantes (syndicats, fédérations…) semblent motivées à défendre les intérêts des producteurs mais aussi à organiser les circuits commercialisation et assurer des services de proximité aux paysans,

− Le gouvernement a la volonté de renforcer le rôle et les missions des organisations professionnelles en favorisant la création des coopératives agricoles,

− La demande intérieure en produits vivriers est importante, et croit rapidement. L’élevage

aux Comores représente 11% de la valeur ajoutée du secteur agroalimentaire (SCRP, 2009). Le secteur est caractérisé surtout par les ruminants (bovins, caprins) et les volailles (pondeuses et poulets de chair). En terme de revenues, l’élevage joue un rôle primordial dans l’économie des ménages les plus modestes puisqu’il constitue un capital épargne mobilisable à tout moment en cas de nécessité urgente (maladie, voyage, cérémonies familiales…).

L’élevage des ruminants

− Parcelles de petites dimensions et très éparpillées, limitant les investissements et les possibilités d’augmenter le nombre d’animaux par éleveur,

est presque toujours associé à la production vivrière et parfois même de rente. Dans ce cas l’agriculteur est en même temps éleveur et propriétaire du bétail. Mais le système connait d’autres contraintes techniques et économiques dont les plus importantes sont :

− Pâturage de mauvaise qualité et surfaces en cultures fourragères réduites, souvent en concurrence avec les cultures vivrières,

− Abreuvement insuffisant par manque d’aménagements hydrauliques adéquats,

− Système d’attache des animaux très stressant pour le bétail, et productivité des races locales très faibles, en lait et en viande,

− Développement des nouvelles maladies du aux importations de bovins et caprins sur pieds, sans contrôle sanitaire efficace aux frontières, et à un encadrement technique et sanitaire insuffisant,

− Coûts de production élevés, et donc concurrence des animaux importés des pays voisins, et circuits de commercialisation du lait non organisé,

Toutefois des progrès importants ont été enregistrés dans le domaine ces dernières années : (1) Augmentation de la production laitière bovine de 2l à 10l/jour/animal, (2) Accroissement de la productivité caprine en viande, (3) Développement des cultures fourragères améliorées dans les principales zones de production laitière comme la région de Nioumakélé. Et cela grâce à (i) une bonne réceptivité des éleveurs comoriens aux améliorations techniques proposées, (ii) une assez bonne adaptation des vaches de race pure introduites dans le pays, et (iii) une bonne réponse des races locales aux améliorations génétiques par croisement avec du sang exotique à forte productivité. Mais malgré cela le pays doit importer de la viande carnée et des animaux sur pied pour satisfaire ses besoins en viande rouge.

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L’aviculture

est encore dominée par les races locales mixtes de petite taille et à très faible productivité, mais très prisées par la population locale. Cependant les exploitations avicoles semi-intensives augmentent régulièrement, mais elles sont généralement de petites tailles. Par conséquent la production nationale n’arrive pas encore à couvrir la demande intérieure (en forte progression), ni en viande blanche ni en œufs. Et le pays doit importer des œufs de Zanzibar et des poulets entiers, ailes et cuisses d’Amérique du Sud (80% de sa consommation en viande blanche). Mais la filière avicole connait deux problèmes majeurs qui freinent son développement: (1) l’importation des intrants (provende et poussins de 1 jour) de Maurice, occasionnée par des ruptures et des pertes très préjudiciables aux éleveurs, et (2) Un encadrement technique et sanitaire insuffisant et défaillant.

La Stratégie Nationale Agricole (SNA) a été adoptée en 1994, mais revue et actualisée à travers la stratégie d’opérationnalisation validée en 2001. Elle vise comme objectif global l’augmentation des revenus des petits exploitants dans un cadre de lutte contre la pauvreté. Et pour y parvenir, 6 objectifs spécifiques ont été définis: (1) doubler la production agricole en 20 ans, (2) promouvoir et diversifier les cultures d’exportation ; (3) reformer le dispositif administratif d’appui au secteur agricole ; (4) créer un environnement propice au développement de l’agriculture ; (5) sauvegarder les ressources naturelles; et (6) organiser et structurer le monde paysan. Pour le Ministère en charge de l’agriculture, ces objectifs restent d’actualité, tout en estimant qu’il est nécessaire de faire une mise à jour de la stratégie. Partant de ces objectifs, toute intervention visant à développer le secteur agroalimentaire devrait s’articuler autour de trois axes majeurs: (i) Intensification et diversification des productions, prenant compte les aménagements, la gestion durable des terres, les systèmes d’association de cultures/élevage, l’approvisionnement en intrants etc. (ii) valorisation et commercialisation des produits intégrant les appuis à la transformation et à la conservation, les actions de désenclavements, la promotion de l’entreprenariat agricole etc. (iii) renforcement des capacités

à tous les niveaux: les cadres et techniciens des ministères, les leaders des organisations professionnelles, les producteurs agricoles et les acteurs de la commercialisation, les structures d’appui technique, privées et publiques, etc.

Mais les contraintes et les défis à relever dans ce secteur sont nombreux: (1) le régime foncier est très complexe et n’est plus adapté au contexte actuel. (2) le morcellement et l’éparpillement des parcelles qui en résulte constituent un facteur limitant à aux aménagements et aux innovations techniques. (3) L’exode massif des jeunes ruraux vers les villes ne permet pas de renouveler la population agricole et d’améliorer les pratiques culturales. (4) les coûts de production trop élevés, affectent sérieusement la compétitivité des produits locaux et n’incitent pas à augmenter la production, malgré une demande intérieure en forte croissance, (5) le niveau des investissements, surtout privés, est encore très faible, (6) les institutions financières se développent en milieu rural, mais le crédit à la production reste encore insuffisant, et (7) les approvisionnement en intrants sont encore aléatoires malgré l’implication effective des organisations professionnelles dans la filière, (8) les produits sont peu valorisés et les circuits de commercialisation mal organisées. A cela s’ajoute la faiblesse des organisations professionnelles agricoles et celles des institutions publiques censées les appuyer et les renforcer. Les anciens CEA (Centre d’Encadrement Agricole) viennent d’être transformés en Centre Ruraux de Développement Économique (CRDE), dont les principales missions sont entre autres, la formation/vulgarisation, l’encadrement et l’appui conseil, et la fourniture de services de base. Mais ces nouvelles structures d’innovation récente ont besoins de moyens nécessaires (ressources humaines, infrastructures, moyens logistiques et équipements…) pour pouvoir fonctionner correctement. La forêt et ses écosystèmes associés, sont indissociables au système agricole comorien. Les forêts situées à plus de 1000 mètres d’altitude, jouent en effet un rôle crucial dans la préservation des ressources en eau et la protection des sols contre l’érosion. Elles procurent du bois d’œuvre, de service et d’énergie, ainsi que d’importants produits non ligneux diversement utilisés par les populations rurales. Plus de 78% de la consommation énergétique du pays provient en effet du bois de chauffe (Plan d’action forestier, 2012). En

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outre, les périphéries des domaines forestiers sont dans la majorité des cas, des grandes zones de production vivrière et fruitière. Selon le diagnostic forestier réalisé en 2010 la pauvreté en milieu rural est la principale cause de dégradation des domaines forestiers. Les communautés entrent dans la forêt pour : (1) prélever du bois, (2) créer des nouvelles parcelles agricoles, ou (3) cueillir des produits forestiers non ligneux. La dégradation qui en résulte se caractérise par une destruction des habitats naturels entrainant des pertes importantes en diversité biologique, une diminution des ressources en eau, et une érosion des bassins versants et des terres agricoles. Avec l’appui de la FAO, le pays s’est doté d’un code forestier, d’une politique nationale forestière et d’un plan d’action prioritaire de développement forestier (PAPDF) adopté en 2012. D’après la politique forestière, le gouvernement privilégie la gestion participative des domaines forestiers et reconnait le droit d’accès des populations aux ressources forestières, et la contribution du secteur forestier à l’accomplissement des OMD. Mais l’objectif principal de cette politique reste tout de même la conservation et la gestion durable du patrimoine forestier dans le respect des engagements de l’État envers les conventions internationales. La protection des forêts est donc intimement liée à la réduction de la pauvreté en milieu rural. Elle nécessite (i) une implication effective des communautés riveraines à la gestion forestière, (ii) la restauration et la protection des sols agricoles dégradés, et (iii) la réduction de la pression humaine sur les ressources forestières ligneuses. D’où un besoin de renforcement des capacités opérationnelles des services publics et du cadre législatif. La pêche

contribue à hauteur de 12% à la formation du PIB national et de 5% aux recettes d’exportation. Le secteur emploi plus 7% de la population active, soit 8 500 personnes en emplois directes et plus de 24 000 en emplois indirectes (SCRP, 2009). La quasi-totalité des captures est vendue sur le marché local et rapporte plus de 16 milliards de francs comoriens par an. Le secteur de la pêche est caractérisé par des petites embarcations motorisées en fibre de verre introduites en 1985 pour remplacer les pirogues traditionnelles en bois. Grâce à cette innovation (plus de 1 000 embarcations recensées en 2012) les pêcheurs peuvent s’éloigner de la frange côtière et pratiquer des nouvelles techniques de pêche moins pénibles et plus productives, telles que la traîne et la pêche à la palangrotte. Mais les activités de pêche demeurent encore artisanales, concentrées essentiellement sur un espace de 160 000 km² le long des côtes. Ainsi, sur 33 000 tonnes de poissons potentiellement exploitables chaque année dans les eaux territoriales, environ 64% seulement sont effectivement exploitées (direction nationale des ressources halieutiques). La production annuelle est évaluée de 16 000 tonnes de poissons, dont 80% de thonidés et 20% des poissons démérsaux. A cela il convient de rajouter 5000 tonnes de prises par les chalutiers européens dans la ZEE des Comores au titre des accords de pêches signés avec l’Union Européenne. La pêche génère donc beaucoup d’emplois et des revenus importants pour les communautés rurales. Elle est en outre, l’une des principales sources d’apport en protéines animales pour la population.

En 2004 le pays s’est doté d’une stratégie de développement des pêches et d’un code de la pêche et de l’aquaculture promulgué en 2007. Il dispose aussi d’un plan d’aménagement des pêches des poissons démérsaux côtiers, élaboré en 2012. L’objectif visé par la stratégie est « d’assurer une augmentation importante de la consommation de poissons, et par conséquent des substitutions aux importations de viande ». Partant de cela, le gouvernement s’est fixé comme objectif d’augmenter la production de plus de 50 % à partir de 2010, créer plus de 5000 nouveaux emplois et ramener à 16% la contribution de la pêche au PIB national (SCRP, 2009). Ces objectifs semblent tout à fait réalistes et réalisables, considérant : (1) la bonne réceptivité des pêcheurs aux innovations techniques proposées, (2) l’existence d’une forte demande nationale et internationale non satisfaite, (3) l’existence de niches de produits de diversification inexploités (céphalopodes, langoustes, crevettes…), et du fait que la ZEE est très poissonneuse mais encore sous-exploitée, alors qu’on enregistre un peu partout dans le monde, plutôt des surexploitations des réserves de poissons. Les actions à envisager

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doivent donc viser à (1) élargir les zones de prises actuelles en déplaçant l’effort de pêche de la frange côtière vers la ZEE, (2) diversifier et valoriser les produits notamment par la transformation à terre, et (3) améliorer les circuits de commercialisation intérieure mais en visant aussi les marchés d’exportation. La situation nutritionnelle et alimentaire

des Comores, est très aléatoire, marquée d’une part, par l’irrégularité des importations qui entraine de temps en temps des pénuries de produits de première nécessité (riz, et viande rouge notamment), et d’autre part, par le marché des produits locaux qui connait des ruptures d’approvisionnement en raison : (1) de la faiblesse de la production, (2) de l’enclavement de certaines zones de production, (3) de la mauvaise organisation des circuits de commercialisation, (4) des problèmes de conservation et de stockage des produits, (5) de l’insuffisance des communications entre les îles, et (6) du manque de politique de prévention et de sécurité alimentaire. Mais la malnutrition est due également au faible niveau de pouvoir d’achat de la population.

Les denrées alimentaires même produits localement sont en effet excessivement chers au regard des revenus moyens des citoyens. En général la ration alimentaire de base du comorien moyen est peu diversifiée et non équilibrée. Elle est constituée essentiellement du riz, consommé de préférence au dîner et de féculents locaux (banane, manioc, taro, fruit à pain, patate douce etc.) réservés en principe aux repas du midi. Au final, chez le comorien moyen la disponibilité énergétique est globalement insuffisante et l’apport protéinique déficient. A nos jours environ 33% de la population est en situation de pauvreté alimentaire absolue (FAO/BID, 2010), et des cas de troubles nutritionnels sont de plus en plus constatés chez les jeunes enfants (carences en iodes, avitaminose A, anémie…), entrainant des retards de croissance parfois sévères chez les moins de 3 ans. La Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (SNSAN) élaborée en 2006 avec l’appui de la FAO, stipule que la sécurité alimentaire est une priorité majeure du gouvernement en matière de politique de développement et de lutte contre la pauvreté. Celle-ci est structurée en six axes d’intervention qui cadrent bien avec les politiques et stratégies sectorielles ayant un rapport avec la production alimentaire (Agriculture, élevage, pêche) mais aussi avec les cibles des OMD. Il s’agit notamment de l’intensification agricole, et de la sécurisation des productions de base, de l’organisation des marchés des denrées alimentaires et de l’accès alimentaire aux populations les plus vulnérables. A partir des éléments contenus dans la SNSAN, le Gouvernement a élaboré et adopté en 2012, une Politique Nationale de Nutrition et de l’Alimentation (PNNA) structurée en 13 axes stratégiques parmi lesquels l’axe 2 : « promotion des régimes alimentaires appropriés et des modes de vie sains » et l’axe 3 : « amélioration de la sécurité alimentaire dans les ménages ». Mais cette politique n’est pas encore mise en application par manque de financement.

III. Avantages comparatifs et domaines prioritaires

3.1 Principales interventions des partenaires internationaux La SCRP (2010-2014) arrivant à terme à la fin 2014, un nouveau processus de programmation a été lancé en décembre 2012 pour préparer la prochaine stratégie nationale qui couvrira la période 2015-2019. A cet effet les principaux partenaires au développement dont l’Union Européenne, l’AFD, et les agences du SNU, ont décidé de procéder à un alignement temporel de leurs cadres de coopération avec ce nouveau cycle de programmation nationale. Par conséquent ils n’ont pas encore déterminé leurs domaines respectifs d’intervention pour le prochain cycle de coopération. L’Union Européenne intervient dans le développement rural aux Comores depuis 1976. Le 6ème et le 7ème FED en particulier ont été consacrés à plus de 60% à l’agriculture et à la pêche. Mais depuis les années 1990, l’aide de

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l’UE est plutôt orientée vers la gouvernance, l’éducation et les infrastructures de base afin de favoriser la décentralisation et consolider la stabilité politique. L’UE a en outre très récemment financé une étude sectorielle sur l’énergie comprenant une stratégie à long terme sur 20 ans et un programme chiffré pour 5 ans. Pour le prochain cycle de programmation (le 11ème FED), ni le montant de l’enveloppe allouée aux Comores, ni les secteurs de concentration ne sont définis. Ils le seront en fonction des priorités nationales qui seront identifiées dans la nouvelle stratégie de développement en cours de préparation. Toutefois l’UE continuera à intervenir dans la gouvernance, en plus des deux secteurs de concentration qui seront choisis probablement entre : les infrastructures, l’éducation et la formation professionnelle, l’énergie, l’agriculture et la sécurité alimentaire. L’AFD (la France) est un partenaire historique des Comores dans le domaine de l’agriculture et le développement rural. Elle a financé plusieurs projets agricoles dans le pays dont le Programme de Développement Rural de Mohéli (PDRM), le Programme d’Appui à la Nouvelle Stratégie Agricole des Comores (PANSAC) et le Programme d’Appui aux Filières d’Intrants Agricoles (PAFIA). Elle a aussi réalisé plusieurs projets d’hydraulique villageois, et mis en place les réseaux de caisses mutualistes (les SANDUK) qui octroient des petits crédits en milieu rural. Elle est l’un des principaux partenaires des Comores dans le secteur avec l’UE, le Japon et le FIDA (FAO, 2012). Depuis 2006 elle finance le Projet de Renforcement et de Diversification des filières Agricoles aux Comores (PREDIVAC) à hauteur de 3,75 millions d’euros. Le programme a mis en place un cadre de concertation entre l’État et les OPA. Il a aussi désenclavé une grande zone de production d’Anjouan (Jimlimé), appuyé le développement et la diversification des filières agricole et renforcé les capacités des organisations professionnelles. Le programme a été clôturé en juin 2013. Au prochain cycle d’intervention l’AFD prévoit de concentrer son action dans les secteurs « eau », « santé », et « ressources naturelles » à travers des activités ciblées dans le Parc Marin de Mohéli, incluant la protection des bassins versants, et des actions de développement de la pêche et de l’agriculture. Mais elle entend toutefois maintenir ses appuis en faveur des institutions financières décentralisées (SANDUK & MECK) et de la Banque de Développement des Comores. Le PNUD met en œuvre plusieurs projets ayant des liens avec la gestion des ressources naturelles, le développement rural et la sécurité alimentaire :

• Le programme de développement de la chaîne de valeur a été financé à travers le Fond de Consolidation de la paix pour un montant de 1,1 million $ EU augmenté de 240 000 $ EU octroyés par le PNDHD/FIDA. Réalisé exclusivement dans l’île de Mohéli, le projet ciblait principalement les jeunes et les femmes sans emplois. Ses actions étaient focalisées sur l’aviculture et les cultures maraîchères. Et dans ce cadre, il a eu à intervenir sur le foncier, la gestion de l’eau, l’approvisionnement en intrants avicoles, et la transformation/ commercialisation des produits, en développant les chaînes de valeur. La durée de la mise en œuvre a été de 3 ans de juillet 2010 à avril 2013.

• Le projet de Gestion Durable des Terres (GDT) a couvert la période 2009 à 2012 au titre de la mise en œuvre du Plan Action National de lutte contre la déforestation et la désertification. Il visait à rehausser ou développer les capacités nationales en gestion durable pour les terres agricoles et forestières, incluant la lutte contre l’érosion, la restauration de la fertilité, le reboisement et le contrôle de la déforestation. Il était financé par le FEM à hauteur de 1,48 millions $EU.

• Le programme de renforcement des capacités en gestion des ressources en eau pour une adaptation au changement climatique est un projet de quatre ans (2011-2015) financé par le FEM (3,7 millions $ EU), au titre de la mise en œuvre du Plan d’Action National d’Adaptation au changement climatique (PANA). L’objectif du projet est de réduire les risques engendrés par les changements climatiques sur les ressources en eau et qui frapperaient la population et leurs moyens de subsistance. Le projet vise entre autres, à (i) construire et à réhabiliter des infrastructures de stockage et d’adduction d’eau à des fins agricoles et domestiques, (ii) restaurer au moins 50% des terres agricoles et forestiers dégradés et (iii) à augmenter de 10% la production agricole dans les sites pilotes identifiés.

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• Le programme de renforcement des capacités d’adaptation et de résilience du secteur agricole face aux changements climatiques : C’est un projet de 4 ans qui est au stade de formulation. Il vise principalement à renforcer les capacités d’adaptation des institutions du secteur agricole pour leur permettre de planifier et répondre aux risques climatiques sur l’agriculture. Le montant total du projet est de 9 millions $ EU. C’est un financement FEM octroyé dans le cadre de la mise en œuvre du PANA.

• Le projet d’Amélioration des Exportations des Filières vanille, ylang-ylang et girofle va être financé sur les fonds du Cadre Intégré Renforcé (CIR). Il devrait démarrer au cours du 2ème trimestre 2O13 pour une durée de 3 ans. Le coût total du projet est de 3 millions $ EU. L’objectif est de développer les connaissances opérationnelles et les savoir-faire des acteurs des filières tout au long de la chaine des valeurs, en vue d’améliorer leur compétitivité sur les marchés internationaux, et de promouvoir un commerce extérieur plus profitable générant des emplois et des revenus plus satisfaisants pour la population rurale et les entreprises.

Le FIDA finance depuis 2007 le Programme National de Développement Humain Durable (PNDHD) à hauteur de 7 millions $ UE cofinancé par le FEM. Le programme vise à réduire la pauvreté en milieu rural à travers un système communautaire de gestion et d’exploitation rationnelle du capital naturel. Il comprend un volet de « Renforcement des capacités des parties prenantes », incluant la formation et l’encadrement agricole et un volet « Gestion durable des terroirs », incluant reboisement, intensification agricole, amélioration de l’élevage et de la pêche, ainsi que des actions pilotes sur la sécurisation foncière. Le programme intervient dans 54 sites d’intensification agricole et appui des initiatives locales de valorisation, transformation et commercialisation. Prévu pour une durée de 5 ans, il a été étendu jusqu’à la fin 2014 grâce à des fonds additionnels d’environ 3 millions $ EU octroyés par les mêmes donateurs. Le FIDA est en train d’identifier un projet agricole plus important qui prendra la suite du PNDHD après 2014, et dont les interventions seront basées sur une approche « filière et marché ». La Banque Mondiale a initié un vaste projet de développement des pêches (12 millions $ EU) élaboré avec l’appui technique des experts de la FAO (le SWIOfish). Le projet vise à (i) améliorer la gouvernance des pêches, (ii) accroitre les richesses générées par l’exploitation des ressources halieutiques et (iii) renforcer la collaboration régionale en matière de pêche. Il sera cofinancé par la Banque Mondiale et le FEM, mais pourrait bénéficier des fonds additionnels venant du FFEM. La phase de préparation du projet va démarrer dans le courant 2013. Ce projet viendrait en quelque sorte compléter et consolider les acquis du projet SWIOFP clôturé en mars 2013. Le Japon finance à travers le JICA (Japan International Cooperation Agency) la réhabilitation l’équipement et le fonctionnement de l’Ecole de Pêche de Mirontsy, dont il est le promoteur. Cette intervention durera 3 ans (de 2011 à 2014) et concerne également le renforcement des capacités techniques des formateurs de l’École. La mission de l’école est de former des marins pêcheurs de bon niveau, compétents également en matière d’entretien et réparation des équipements et matériels de pêche. Mais aucune action n’est mise en place pour accompagner les jeunes sortants de l’école à s’insérer dans la vie active après formation. Le Japon finance aussi à travers le JSDF (Japan Social Development Fund) un projet de 2,7 millions $ intitulé « Cogestion des Ressources Côtières pour une Subsistance Durable » (CoReCSuD) géré par la Banque Mondiale. Une partie des fonds (1,8 millions) sera confié au FADC pour financer des infrastructures socioéconomiques relatives à la pêche, et le reste servira à appuyer le renforcement des capacités des pêcheurs et la structuration des groupements des pêcheurs artisanaux. Le Qatar finance la construction d’un complexe de pêche comprenant entre autres, un accès maritime, une unité de transformation de poissons, un centre de formation, et une unité de fabrication et de réparation de

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bateaux. Le coût de l’opération est chiffré à 23 millions $ UE cofinancée par l’État comorien (2 millions $), le royaume d’Oman (3 millions) et des promoteurs comoriens (1 million). L’usine sera gérée par une société mixte de droit comorien (La Société Comorienne de Pêche), qui travaillera en partenariat avec 270 pêcheurs issus de 9 villages de la côte Est de la Grande Comore. La société fournira aux pêcheurs de la formation et de l’encadrement technique, ainsi que des équipements appropriés de pêches : 300 embarcations de 6m, 36 de 9m et 10 bateaux de 20m, entre autres. Les pêcheurs livreront la moitié de leurs prises à l’usine et pourront vendre l’autre moitié sur le marché local s’ils le souhaitent. Le projet créera au total 3000 emplois et transformera 15 tonnes de poissons par jour qui seront mises en boîte et destinées à l’exportation. Les produits dérivés serviront à produire de la farine de poisson destinée à la fabrication de provende pour l’aviculture. Mais l’Union des Comores bénéficie aussi des financements régionaux à travers les programmes mis en œuvre ou pilotés par les organisations sous régionales dont elle est membre. Le SWIOFP (South West Indian Ocean Fishery Programme) clôturé en mars 2013, a été financé par la Banque Mondiale et mis en œuvre dans les pays du Sud-Ouest de l’Océan Indien. Aux Comores le programme a appuyé; (i) la collecte des informations pour alimenter la base de données régionale sur les pêches, (ii) la réalisation des études de certaines espèces démérsales et (iii) la protection de la biodiversité et des écosystèmes marins. Il a aussi permis d’élaborer le plan d’aménagement des pêches et d’identifier un nouveau projet national de développement des pêches qui sera financé par la Banque Mondiale et le FEM. Le ProGeCo (Programme Régional de Gestion Côtière des pays de l’Océan Indien) a été financé par l’Union Européenne d’un montant de 18 millions € et mis en œuvre de 2006 à 2011. Aux Comores le programme a notamment appuyé des projets de défense et de restauration des sols (DRS) mis en œuvre par des ONG locales et des associations professionnelles, dans trois terroirs agricoles. Ces actions ont abouti à l’élaboration d’un guide pratique de DRS destiné aux encadreurs agricoles et aux animateurs ruraux. Le SmartFish est un programme financé par l’Union Européenne et coordonné par la FAO, pour promouvoir une gestion durable des ressources halieutiques dans les pays d’Afrique Australe, Orientale, et de l’Océan Indien. Aux Comores il appuie entre autres, la mise en place d’un office chargé de la certification des produits de pêche, le développement d’un système d’information sur les pêches, et la lutte contre la pêche illicite et non déclarée, en synergie avec le PRSP. Démarré en 2011, le programme court jusqu’en 2015. Le PRSP (Programme Régional de Surveillance des Pêches) est un programme de la COI cofinancé par l’Union Européenne et les pays membres de la COI. Son objectif c’est de lutter contre la pêche illicite et de renforcer la coopération régionale en matière de contrôle de pêche. La première phase (2007-2012) a permis de mettre en place le Centre National de Surveillance des Pêches (CNCSP) des Comores et d’organiser des missions conjointes de surveillance en mer avec les pays voisins. La deuxième phase (2013-2015) vise à consolider les acquis du CNCSP pour lui permettre d’assurer la relève après la fin du financement UE. Le PDDAA (Programme Détaillé pour le Développement de l’Agriculture Africaine) et un programme de l’Union Africaine piloté par le COMESA. Son objectif c’est d’accroitre la production agricole de 6% par an et de promouvoir ainsi la sécurité alimentaire et le développement rural en Afrique. Aux Comores un Comité National multisectoriel a été mis en place, mais les bilans et diagnostics sectoriels prévus n’ont pas encore été réalisés. Or ce sont ces bilans qui serviront de référence pour élaborer les plans d’investissements à soumettre aux partenaires internationaux pour financement.

3.2 Historique des interventions de la FAO en Union des Comores La FAO est présente aux Comores depuis les années 1970. Elle a acquis une vaste expérience dans le pays, pratiquement dans tous les domaines qui relève de son mandat : agriculture, pêche, élevage, forêt, sécurité

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alimentaire et aides d’urgence. Elle s’est beaucoup investi en agroforesterie, agro écologie et agropastorale. Ses actions ont surtout porté sur la vulgarisation des techniques de fertilisation et d’intensification agricole en appui aux petits producteurs. La FAO est par exemple l’un des promoteurs des techniques de restauration de la fertilité et de lutte contre l’érosion, à travers les méthodes d’embocagement et de Défense et de Restauration des Sols (DRS). Elle a apporté son expertise technique et son appui financier à la révision et à l’opérationnalisation de la Stratégie Nationale Agricole en en 2001. Mais ces dernières années les actions de la FAO aux Comores ont surtout porté sur des missions d’expertises court termes et à des financements des projets TCP. En agriculture :

La FAO a réalisé notamment le recensement agricole en 2004 et apporté plusieurs appuis techniques et institutionnelles, durant les années 2000. En 2010 elle a identifié et formulé le Projet d’intensification, diversification et valorisation des productions agricoles, qui est financé par la BID à hauteur de 1,5 millions $ EU. Le projet vise à l’amélioration des conditions de production et de valorisation des productions vivrières sur l’île de Mohéli, dans un but de contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations. Il vient de démarrer et durera 3 ans. Par ailleurs, des experts de la FAO ont participé en 2012, à l’élaboration d’une note de politique sectorielle en agriculture réalisée à la demande de la Banque Mondiale. Les résultats de cette étude ont été publiés courant 2013.

Dans le domaine de la forêt

, l’appui de la FAO a permis de : (i) élaborer la politique nationale forestière en 2010, (ii) élaborer en 2011, un plan d’action de développement forestier, chiffré pour une période de 4 ans, et de (iii) préparer la loi relative à la gestion forestière promulguée en 2012, ainsi que le décret portant modalités de classement des domaines forestiers. La FAO a aussi financé l’établissement de la cartographie forestière et la réalisation en 2012, de l’inventaire forestier par l’Université des Comores.

En matière de pêche

l’assistance de la FAO ces dernières années a porté sur (i) la refonte de la législation des pêches qui a donné lieu à l’élaboration de la loi portant code des pêches et de l’aquaculture en Union des Comores, promulgué en 2007, et (ii) l’élaboration d’une stratégie nationale pour le développement des pêches aux Comores. Le programme Smartfish a appuyé la mise en place d’un office chargé de la certification des produits de pêche, le développement d’un système d’information sur les pêches, et la lutte contre la pêche illicite et non déclarée, en synergie avec le PRSP.

Dans le domaine de la sécurité alimentaire

3.3 Avantages comparatifs de la FAO

, la FAO a initié et soutenu en 2006 la formulation de la Stratégie Nationale Alimentaire et Nutritionnelle. Celle-ci devrait être suivie d’un Programme national de sécurité alimentaire et nutritionnelle (PNSAN), incluant un plan d’action opérationnel. Mais cette activité n’a pas été réalisée pour cause de troubles politiques. La FAO a financé par ailleurs l’évaluation des impacts sur l’agriculture suite aux inondations survenues en Grande Comore, après les pluies diluviennes qui ont frappé les Comores en avril 2012. Elle a financé de 2000 à 2003 un projet relatif à la promotion de la sécurité alimentaire des ménages dont les principaux objectifs étaient de : 1) renforcer la capacité des institutions de développement locales en matière de sécurité alimentaire et de nutrition, 2) améliorer la disponibilité alimentaire locale pour l'acquisition et la promotion des techniques appropriées de transformation conservation et de préparation des produits vivriers, et 3) élaborer une stratégie multimédia de communication et d'éducation en matière de nutrition et d'hygiène alimentaire. La FAO a aussi contribué à l'élaboration du plan d'action national de nutrition (PNAN). Elle appuie actuellement la Direction nationale des stratégies agricoles à mettre en place le Codex Alimentarius dans le but d’améliorer la qualité et la sécurité sanitaire des aliments.

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La vision de la FAO est «un monde libéré de la faim et de la malnutrition, dans lequel la sécurité alimentaire et l'agriculture contribuent à améliorer le niveau de vie de tous, en particulier des plus pauvres, d'une façon durable sur les plans économique, social et environnemental». Les trois objectifs mondiaux des États Membres de l’Organisation sont: 1) Éradiquer la faim, l'insécurité alimentaire et la malnutrition et bâtir progressivement un monde offrant à tous la possibilité de disposer à tout moment d'une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins et préférences alimentaires et de mener ainsi une vie saine et active. 2) Éliminer la pauvreté et favoriser le progrès social et économique pour tous en augmentant la production alimentaire, en favorisant le développement rural et en promouvant des moyens d'existence durables. 3) Gérer et utiliser de manière durable les ressources naturelles, y compris la terre, l'eau, l'air, le climat et les ressources génétiques, pour le bien des générations présentes et futures. Le Nouveau Cadre Stratégique révisé de la FAO définit les cinq objectifs stratégiques suivants : OS 1_ Contribuer à l’éradication de la faim, l’insécurité alimentaire et la malnutrition : La FAO, en collaboration avec les gouvernements, la société civile, le secteur privé et d'autres partenaires du développement, s'emploie à susciter l'engagement et la responsabilité politiques, à renforcer les capacités et à mobiliser les ressources à tous les niveaux pour éliminer la faim et toutes les formes de malnutrition OS 2_Rendre l’agriculture, la foresterie et la pêche plus productives et plus durables : La vision de la FAO pour des systèmes de production durables dans le secteur agricole repose sur une plus grande intégration dans l'ensemble du secteur et la prise en compte de facteurs sociaux, économiques et environnementaux. Elle met l'accent sur les moyens d'assurer la transition vers des pratiques durables. OS 3_ Réduire la pauvreté rurale : La pauvreté rurale peut persister lorsque les politiques mises en œuvre n'accordent pas suffisamment d'attention à l'amélioration de la productivité agricole et des infrastructures rurales, et qu'elles négligent de donner aux populations rurales l'accès aux services sociaux et à la protection sociale ou de favoriser le développement des producteurs ruraux et des organisations de consommateurs. Ne pas améliorer l'accès des femmes aux ressources productives et aux services sociaux participe également à la perpétuation de la pauvreté. OS 4_ Favoriser la mise en place de systèmes agricoles et alimentaires plus ouverts et plus efficaces : Du fait de la mondialisation croissante, l'agriculture va cesser d'exister en tant que secteur indépendant pour devenir l'un des nombreux maillons d'une chaîne de valeur intégrée. Cette chaîne de valeur existe à la fois en amont et en aval, de la production au traitement et à la vente, et tous les éléments en sont aujourd'hui hautement concentrés, intégrés et mondialisés. 0S 5_ Améliorer la résilience des moyens d’existence face aux catastrophes : La nature, la fréquence, l’intensité, la combinaison et la durée des catastrophes et des crises déterminent leur ampleur et leurs effets sur les différents groupes et les systèmes écologiques fragiles. Les répercussions d’une catastrophe ou d’une crise sont aussi fortement influencées par des facteurs tels que le sexe, l’âge, le niveau d’éducation et de connaissances, le statut socio-économique, la culture, la capacité institutionnelle et d’autres considérations régissant les risques et l’accès aux ressources. Un objectif O6 centré sur la qualité, les connaissances et les services techniques ainsi que deux thèmes transversaux sur la parité hommes-femmes et la gouvernance font partie intégrante de la réalisation des objectifs stratégiques. Il existe plusieurs attributs fondamentaux, intrinsèques à la FAO et qui, combinés, se résument ainsi: 1) l’institution spécialisée des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, dotée par ses États Membres d’un vaste mandat pour agir à l’échelle mondiale dans tous les domaines de l’alimentation et de l’agriculture (y compris la gestion des pêches, des forêts et des ressources naturelles) et de la sécurité alimentaire et nutritionnelle à travers tout le continuum aide humanitaire/développement;

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2) un statut intergouvernemental, la neutralité et le pouvoir d’offrir une plateforme neutre pour le dialogue et l’échange de connaissances entre les nations; La FAO transforme le savoir en action. En tant qu’Organisation détentrice de savoirs, la FAO crée et partage des informations déterminantes concernant l’alimentation, l’agriculture et les ressources naturelles qui font partie des biens publics mondiaux. Les fonctions essentielles sont définies comme « les principaux moyens d’action que la FAO devra mettre en œuvre pour obtenir des résultats ». Il s’agit donc du type d’interventions auxquelles la FAO possède un mandat et une expertise technique et pour lesquels elle donnera la priorité dans ses plans d’action : 1) Appuyer les pays dans l’élaboration et la mise en œuvre d’instruments normatifs comme les accords internationaux, les codes de conduite, les normes techniques et autres 2) Assembler, analyser, contrôler et améliorer l’accès aux données et à l’information dans des domaines relevant du mandat de la FAO 3) Favoriser, promouvoir et appuyer une meilleure concertation politique aux niveaux mondial, régional et national. 4) Orienter et appuyer le renforcement des capacités aux niveaux national et régional pour l’élaboration, la mise en œuvre, le contrôle et l’évaluation de politiques, d’investissements et de programmes fondés sur des données factuelles. 5) Éclairer et appuyer les activités qui rassemblent, diffusent et améliorent l’utilisation des connaissances, des technologies et des bonnes pratiques dans les domaines relevant du mandat de la FAO. 6) Faciliter la création de partenariats pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle, l’agriculture et le développement rural entre les gouvernements, les partenaires de développement, la société civile et le secteur privé. 7) Mener des actions de sensibilisation et de communication aux niveaux national, régional et mondial dans les domaines relevant du mandat de la FAO. L’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) joue le rôle de chef de file dans les efforts internationaux de lutte contre la faim dans le monde. Elle aide les pays en développement et les pays en transition à moderniser et à améliorer les pratiques agricoles, forestières et halieutiques, et à garantir une bonne nutrition pour tous. La FAO a acquis une longue expérience aux Comores en raison des diverses interventions qu’elle a réalisées dans le pays. Ses actions ont porté à la fois sur la formation et l’encadrement technique, le renforcement institutionnel, l’expertise technique, l’identification et la formulation de projets, le financement des programmes, ou le suivi et la mise en œuvre des actions sur le terrain. Son expérience couvre en outre, l’ensemble des domaines qui relèvent de son mandat (agriculture, pêche, élevage, foresterie, sécurité alimentaire). Elle a l’avantage de bien connaitre le contexte comorien et de bénéficier des leçons apprises de ses multiples interventions réalisées dans le pays. Par ailleurs, la FAO bénéficie d’une certaine notoriété et d’une certaine crédibilité de la part des principaux acteurs intervenant dans le secteur du développement rural aux Comores. Elle a appuyé l’élaboration des plusieurs documents d’envergure nationale tels la politique nationale forestière, et les stratégies nationales d’agriculture, de pêche, et de sécurité alimentaire. Et elle a mis en œuvre des projets phares de développement agricole dans le pays. Elle a prouvé ses capacités et ses compétences en matière de : (i) mobilisation d’expertise, (ii) appuis techniques et institutionnels, (iii) transfert de technologies et de savoir-faire, et de (iv) suivi et mise en œuvre des programmes sur le terrain. Enfin, en tant qu’agence des Nations Unies, la FAO participe à l’élaboration et à la mise en œuvre de l’UNDAF Comores et de son programme unique et contribue ainsi à la mise en œuvre des politiques et stratégies nationales de développement définies par le Gouvernement en synergie avec les autres agences du système des Nations Unies.

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3.4 Choix des domaines prioritaires Considérant les programmes en préparation et en cours d’exécution, et par souci de renforcer les synergies et les complémentarités avec les autres partenaires au développement, la FAO focalisera son action sur les trois domaines prioritaires suivants dans lesquels il a des avantages comparatifs reconnus aux Comores :

(i) Intensification, diversification et commercialisation des productions agricoles et d’élevage. Il s’agit d’accompagner le gouvernement dans ses objectifs d’augmenter la production alimentaire, en développant une agriculture performante et diversifiée, capable d’améliorer les revenus des producteurs, et de contribuer significativement à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations. (ii) Gouvernance et gestion durable des ressources naturelles et forestières. Le diagnostic forestier réalisé en 2010 a souligné que la pauvreté en milieu rural est la principale cause de dégradation des domaines forestiers. Les communautés entrent dans la forêt pour : (1) prélever du bois, (2) créer des nouvelles parcelles agricoles, ou (3) cueillir des produits forestiers non ligneux. La dégradation qui en résulte se caractérise par une destruction des habitats naturels entrainant des pertes importantes en diversité biologique, une diminution des ressources en eau, et une érosion des bassins versants et des terres agricoles. Il s’agit en outre de doter l’État et les autres acteurs impliqués dans la gestion forestière, des outils techniques, juridiques et matériels, nécessaires pour préserver les ressources forestières, et promouvoir une utilisation durable des terres, prenant en compte la protection des bassins versants, la lutte contre l’érosion des sols et la préservation des ressources en eau. (iii) Amélioration de la production, de la qualité et de l’accès aux statistiques agricoles, Le pays souffre actuellement d’un manque de données statistiques fiables d’aide à la prise de décision. Les données actuelles datent du recensement agricole de 2005 et le dispositif de collecte pour leur mise à jour n’est plus fonctionnel. Elles sont donc devenues obsolètes. Il s’agira dans le cadre du CPP, d’appuyer le Gouvernement pour réhabiliter son système de statistiques agricoles pour produire régulièrement des données fiables nécessaires à la planification et au suivi des programmes de développement rural et de sécurité alimentaire et nutritionnel dans le pays. Les principales actions porteront sur l’assistance technique pour la réorganisation des services en charges des statistiques agricoles, l’organisation et la conduite proprement dite du Recensement Général de l’Agriculture la mise en place d’un système permanent de collecte et d’analyse de données et de diffusion des données auprès des utilisateurs (CountryStat). Par ailleurs, afin d’améliorer le pilotage du secteur, un système de suivi-évaluation des programmes et projets sera développée et mise à la disposition du ministère chargé de l’agriculture.

En intervenant dans ces trois secteurs la FAO va contribuer à accroitre les revenus des communautés rurales et à stimuler ainsi la croissance économique du pays. Elle va en outre contribuer à améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations, à préserver les ressources naturelles productives du pays et réduire le niveau de pauvreté dans le pays notamment en milieu rural. Ces interventions sont par ailleurs en phase avec l’UNDAF Comores 2008-2014 et le Programme Unique des agences du SNU (2010-2014). Elles sont précisément en harmonie avec l’Effet UNDAF1 : « Les revenus, les emplois, le travail décent et la sécurité alimentaire des couches pauvres et vulnérables de la population sont améliorés ». Elles visent à contribuer à l’Effet Programme Pays (EP) 1.3 : « Les potentialités du pays dans les domaines de l'agriculture, de la pêche et de l’élevage sont exploitées de façon optimale et durable au profit de la sécurité alimentaire et du développement du commerce ».

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Ces actions sont alignées avec l’axe stratégique 1 de la SCADD 2015_2019 : l’accélération, la diversification et la durabilité de la croissance et l’axe stratégique 4 sur le renforcement de la gouvernance et des capacités de résilience institutionnelles et humaines. Elles sont également alignées dans l’UNDAF 2015_2019 avec l’Effet 1 : D’ici à 2019, les populations, surtout les plus défavorisées, mettent en œuvre des activités économiques durables, novatrices, inclusives, diversifiées, génératrices de revenus et d’emplois décents et l’ Effet 3

Ces priorités sont également alignés avec les objectifs stratégiques de la FAO notamment les objectifs stratégiques 1 : Contribuer à l’éradication de la faim, de l’insécurité alimentaire et la malnutrition, 2 : Rendre l’agriculture, la foresterie et la pêche plus productives et plus durables, 4 : Favoriser la mise en place de systèmes agricoles et alimentaires ouverts et efficaces et l’objectif 6 sur la qualité des connaissances et la technique.

:D’ici à 2019, les populations les plus vulnérables assurent leur résilience aux changements climatiques et aux crises.

IV. Cadre de programmation des résultats du CPP 2014-2019 L’impact stratégique global de ce CPP 2014_2019 est énoncé par l’effet de l’UNDAF 2015_2019 comme suit : D’ici à 2019, les populations, surtout les plus défavorisées, mettent en œuvre des activités économiques durables, novatrices, inclusives, diversifiées, génératrices de revenus et d’emplois décents. Les interventions prévues pour chaque domaine prioritaire du CPP ainsi que les résultats attendus sont décrits ci-après

Domaine prioritaire 1 : Intensification, diversification et commercialisation des productions agricoles et d’élevage pour l’amélioration de la sécurité alimentaire Le pays est déficitaire en produits vivriers malgré son potentiel agricole réel. L’agriculture comorienne est caractérisée par la compétition entre « cultures vivrières » destinées principalement à la consommation intérieure et « cultures de rente » destinées à l’exportation. Le défi consiste alors à aligner un développement d’une agriculture vivrière commerciale susceptible de nourrir la population et en même temps générer des revenus pour les producteurs. Ce qui constitue un atout permettant de juguler par rapport à la tendance des marchés (vanille) ylang et girofle (cultures pérennes) et une complémentarité par rapport au manque de terre pour l’agriculture vivrière où les terrains sont occupés par les cultures pérennes/déboisement pour augmenter les superficies agricoles/cultures traditionnelles(Anjouan). Il s’agit d’accompagner le gouvernement dans ses objectifs d’augmenter la production alimentaire, en développant une agriculture performante et diversifiée, capable d’améliorer les revenus des producteurs, et de contribuer significativement à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations. Dans cette optique, les interventions de la FAO devront contribuer à produire les effets suivants :

Effet 1.1 : Les productions vivrières végétales et animales sont sensiblement augmentées. D’une manière générale, les rendements en agriculture vivrière et en élevage sont très faibles aux Comores. Les secteurs sont donc très peu productifs, et pas suffisamment attrayants ni pour les investisseurs privés ni pour les jeunes ruraux. Et pourtant les sols sont généralement riches et les conditions agro-climatiques très favorables. Mais les contraintes et les défis à relever sont nombreux. Ils concernent notamment : le système foncier, les pratiques culturales et les systèmes d’élevage, le mode de gestion des terres, la faiblesse organisationnelle du monde paysan, l’absence de filières organisées, l’insuffisance des financements et la faiblesse des institutions d’appui et d’encadrement. Ainsi pour stimuler la production vivrière, il est nécessaire de lever ces contraintes, en vue de stimuler les investissements privés et le retour des jeunes dans le métier de l’agriculture. Pour aider à minimiser l’impact négatif de ces contraintes sur les productions, les interventions prévues par le CPP devrait aboutir aux résultats ci-après :

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Produit 1.1.1 : Les capacités opérationnelles des structures de formation et d’encadrement sont renforcées. Il s’agira d’appuyer les efforts du Gouvernement visant à rendre opérationnelle les CRDE, en tant que structures de proximité capables d’assurer d’une façon pérenne, les missions de fourniture de services et d’appui-conseil sur tout ce qui a trait au développement rural et à la protection de l’environnement. Les actions proposées porteront essentiellement sur : (i) la réhabilitation des infrastructures et des parcelles agricoles appartenant aux CRDE, la fourniture d’équipements et matériels techniques et de bureau, (iii) la formation et le recyclage du personnel cadre affecté dans les Centres. Par ailleurs, dans chaque CRDE sélectionnés, des sites d’intensification agricole seront identifiés et mis en valeur suivant une approche intégrée prenant en compte notamment la sécurisation foncière, l’installation des équipements collectifs, l’utilisation en commun du matériel agricole… Produit 1.1.2 : les capacités des Organisations Professionnelles Agricoles (OPA) sont renforcées Il s’agira d’accompagner le Gouvernement dans sa politique de favoriser l’émergence des coopératives agricoles, capables de jouer le rôle d’interface entre les professionnels et les services d’encadrement techniques. Les interventions porteront essentiellement sur (i) des formations aux techniques de gestion et de management, et (ii) des appuis ciblés à la création et à l’organisation des coopératives agricoles. Produit 1.1.3 : les productions animales (avicole, bovine et caprine), sont durablement améliorées. Les objectifs visés sont : a) une amélioration sanitaire des cheptels grâce à un meilleur contrôle des animaux importés aux frontières, et à un encadrement sanitaire efficace, b) une amélioration génétique des races locales par croisement avec des races exotiques améliorées, et c) une bonne alimentation des animaux grâce à la promotion des cultures fourragères améliorées et à la fabrication de provende dans le pays. Produit 1.1.4 : les capacités institutionnelles du pays en matière de formulation, mise en œuvre et suivi et évaluation des programmes d’investissement agricoles dans le cadre du processus PDDAA sont renforcées Il s’agit d’appuyer et de renforcer les capacités des institutions nationales de manière à ce qu'elles jouent pleinement leur rôle dans la formulation , mise en œuvre et suivi et évaluation du national programme d’investissement agricoles, qui repose sur les priorités nationales et régionales dans le cadre de la processus PDDAA. L’accent sera placé sur l’élaboration du plan d’investissement agricole ou Compact CAADP pour favoriser les investissements dans le secteur.

Effet 1.2 : Les revenus des producteurs y compris des jeunes agriculteurs sont accrus et la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations notamment des plus vulnérables est améliorée. Pour accroitre les revenus des producteurs afin d’améliorer la sécurité alimentaire des populations et inciter d’avantage de jeunes à travailler dans l’agriculture, il est nécessaire d’appuyer notamment les actions de valorisation et faciliter l’accès des produits comoriens au marché local. Or les circuits de commercialisation sont mal organisés, les structures de transformation/conservation sont faibles ou inexistantes, et des zones de forte production sont encore enclavées. Les actions prévues seront axées sur le renforcement des capacités des groupements de revendeuses et des opérateurs, dans les domaines de la transformation et de la commercialisation des produits locaux, en mettant l’accent sur l'insertion et l'emploi des jeunes dans le secteur agricole. Par ailleurs, des actions pour renforcer la sécurité sanitaire des aliments seront également entreprises pour d’une part préserver la santé des consommateurs et d’autre part favoriser l’exportation des produits. Produit 1.2.1 : les capacités des groupements de revendeuses et des opérateurs en matière de transformation et commercialisation des produits locaux sont améliorées Il s’agira en premier lieu de renforcer les capacités techniques, organisationnelles et financières des groupements de revendeuses des marchés et celles des Organisations Professionnelles impliquées dans la

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commercialisation des produits agricoles. Et cela dans le but d’améliorer les circuits de commercialisation entre les îles et à l’intérieur de chaque île. Il s’agira aussi de promouvoir les techniques post-récoltes, et d’appuyer la mise en place d’unités de transformation et de stockage de produits, suivant le développement de la chaine de valeur. Et pour faciliter l’acheminement des produits vers les lieux des marchés, il est nécessaire d’ouvrir ou d’aménager des pistes rurales reliant les zones enclavées aux principaux axes routiers. Cela va faciliter aussi les travaux d’aménagement des sites, ainsi que les approvisionnements en intrants nécessaires pour les actions d’intensification, (en lien avec le Produit 1.1.3). Produit 1.2.2 : Le système national de contrôle de la sécurité sanitaire et phytosanitaire des aliments et les Capacités du Comité National du Codex Alimentarius sont renforcés Malgré les efforts du gouvernement pour doter le pays d’un système performant de contrôle et de certification de la qualité sanitaire des aliments pour préserver la santé des populations et favoriser la transformation et l’exportation des produits locaux sur le marché international, le système actuel est peu fonctionnel. Afin de remédier à cette situation, la FAO appuiera le pays à rendre fonctionnel son Comité National du Codex Alimentarius et renforcera les capacités des services de contrôle sanitaires des aliments.

Produit 1.2.3 : Le pays dispose d’une stratégie d’intégration des jeunes dans le secteur agricole.

Il s’agit de créer des conditions et mettre en place des programmes pour encourager des jeunes à s’intégrer davantage dans le secteur agricole et sur tout de saisir les opportunités que des entreprises agroalimentaires peuvent offrir en termes d’emploi et augmentation de revenus. Pour ce faire, la FAO appuiera le pays à se doter d’une stratégie et d’un programme de création d’emploi pour les jeunes dans le secteur agricole.

Domaine prioritaire 2 : Renforcement de la Gouvernance et de la Gestion durable des ressources naturelles et forestières.

Les interventions liées à ce domaine prioritaire seront basées sur les principes directeurs énoncés dans la politique nationale forestière, à savoir : (1) une gestion participative des domaines forestiers, (2) un droit d’accès des populations aux ressources forestières, (3) un engagement de toutes les parties prenantes à œuvrer pour la protection de ces ressources, et (4) une contribution du secteur forestier à l'accomplissement des OMD dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et le renforcement de la sécurité alimentaire. Pour ce faire, les impacts stratégiques et les effets suivants sont attendus :

Effet 2.1 : les domaines forestiers sont efficacement protégés et mieux valorisés. Depuis des décennies, les forêts naturelles ne cessent de reculer aux Comores à un rythme très alarmant. Aux années 1950, la superficie totale était estimée à plus de 30 000 hectares dans les trois îles (Anjouan, Mohéli et Grand Comores). Aujourd’hui, elle est d’environ 3 000 hectares seulement (2% du territoire national). Soit un recul de 90% en 60 ans. Face à cette situation, le Gouvernement a sollicité et reçu l’appui de la FAO, pour élaborer une politique forestière, un code forestier, et un plan d’action de développement forestier. Il a en outre établi les cartographies des principaux domaines forestiers et réaliser l’inventaire des ressources forestières dans les trois îles. Mais pour protéger efficacement les domaines forestiers, il faut nécessairement : (1) compléter le cadre législatif par les textes d’application du code forestier, (2) informer et sensibiliser les communautés et les décideurs politiques, (3) connaitre et valoriser les produits forestiers, (4) développer des activités alternatives visant à réduire la pression sur les ressources forestières, et (5) restructurer et renforcer les institutions en

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charge de la gestion des forêts. Pour contribuer à remédier à ces insuffisances, les interventions prévues dans le CPP visent à atteindre les résultats suivants : Produit 2.1.1 : L’application du code forestier est facilitée et les capacités techniques des institutions forestières sont renforcées. Il s’agira principalement de : a) restructurer et renforcer les capacités techniques et opérationnelles de la DGEF, b) élaborer et faire adopter les textes d’application du nouveau code forestier, c) appuyer la mise en œuvre des plans d’action forestiers. Produit 2.1.2 : les capacités des communautés riveraines à cogérer les reliques de forêts naturelles (nouvellement crées) sont accrues L’objectif visé est de mettre en place des dispositifs de gestion participative de ces forêts, impliquant toutes les parties prenantes locales, nationales. Les interventions prévues seront centrées sur : a) la délimitation (bornage et cartographie) des domaines forestiers, b) l’élaboration de plans d’aménagement et de gestion, c) la création d’aires protégées, en collaboration avec le programme national de mise en place du réseau d’aires protégées aux Comores. Produit 2.1.3 : Les capacités des artisans et communautés villageoises à valoriser les produits forestiers ligneux et non ligneux sont renforcées Il s’agira d’une part de développer des activités éco touristiques en milieu forestier, et d’autre part d’assister les artisans et les communautés villageoises à mieux valoriser et tirer bénéfice des produits forestiers ligneux et non ligneux (en lien avec les objectifs de conservation énoncés à l’effet 2.1.2). Les interventions prévues porteront notamment sur l’organisation des circuits de randonnées, et sur la formation et l’encadrement technique en matière de valorisation, stockage et commercialisation des produits forestiers.

Effet 2.2 : Les bassins versants et les sols en dégradation sont aménagés et protégés contre l’érosion pour contribuer à la gestion durable des terres. La pression de l’homme sur les ressources forestières est due surtout à la recherche du bois et à l’extension des terres agricoles. La situation est très critique en particulier sur les bassins versants et sur les terres en forte pente, avec comme conséquence : la diminution des capacités de rétention hydrique, l’érosion et le lessivage des sols, l’envasement des écosystèmes marins et côtiers. Ce qui induit un tarissement progressif des cours d’eau, et une diminution du potentiel agricole du pays. L’aménagement des bassins versants et des sols dégradés vise donc d’une part à préserver les ressources en eau, et d’autre part à conserver ou à restaurer la fertilité des sols à des fins d’exploitation agricole. Cela va contribuer également à un retour progressif de l’équilibre climatique des sites aménagés. Pour ce faire, les produits suivants sont attendus du CPP: Produit 2.2.1 : Les capacités de protection des bassins versants et de gestion de la fertilité du sol des communautés villageoises sont améliorées. Il s’agira d’élaborer et de mettre en œuvre des plans d’aménagement et de gestion des bassins versants avec à la base des zones reboisées et mises en défens, et des zones aménagées et mises en gestion avec la participation des communautés villageoises. Les actions envisagées viseront par ailleurs à réhabiliter et à restaurer la fertilité des sols dégradés au bénéfice des paysans sans terre, en vue de réduire la pression foncière sur les zones forestières et cela grâce notamment à la diffusion des techniques de Défense et Restauration des Sols (DRS), et la promotion des techniques d’agroforesterie.

Effet 2.3 : La pression sur les ressources forestières ligneuses est atténuée.

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L’utilisation du bois énergie représente près de 80% de la consommation énergétique du pays. Le bois prélevé est destinée essentiellement à la cuisine et à la distillation des fleurs d’ylang-ylang. Pour ralentir, sinon stopper le déboisement il faut d’une part mettre en place des dispositifs de gestion et de protection des domaines forestiers, mais aussi planter des arbres, tout en favorisant la réduction de la consommation du bois d’énergie. Il convient à cet effet de : (1) accompagner la campagne de reboisement lancée par les autorités nationales, (2) promouvoir des plantations individuelles et communautaires à l’échelle villageoise, et (3) développer des techniques d’économie d’énergie bois au niveau des ménage et des distillateurs d’ylang-ylang. Trois produits sont ainsi attendus : Produit 2.3.1 : Les capacités des groupements communautaires à mettre en œuvre la politique de la foresterie villageoise sont renforcées Une vaste campagne nationale de reboisement a été lancée en 2012 par le gouvernement sous le parrainage du Président de la République. Il s’agira alors de soutenir et renforcer cette initiative qui cadre bien avec : (1) la politique nationale forestière, (2) le plan national d’adaptation au changement climatique, et (3) le plan d’action national de lutte contre la déforestation et la désertification. Un programme de reboisement comprenant des objectifs chiffrés, sera ainsi élaboré et exécuter chaque année. Sur le terrain, les actions porteront sur le renforcement des capacités des producteurs de plants, l’organisation de journées de plantations, et la mise en place des dispositifs de suivi et d’entretiens des sites reboisés. Il est nécessaire également d’appuyer les privés ou les communautés villageoises ou inter-villageoises à mettre en place des plantations d’arbres à usage multiples pouvant être associés à d’autres cultures si nécessaires (arbres fruitiers, tuteurs de caféiers, bois pour la cuisine ou la distillation, bois d’œuvre et de service…). Cette politique de foresterie villageoise sera en outre appuyée par des actions de sensibilisation et de formations aux techniques d’aménagement de terroirs, de protection des sols, d’agroforesterie ou d’intensification agricole. Produit 2.3.2 : Les bonnes pratiques d’utilisation d’énergie sont promus auprès des ménage et contribuent à réduire la consommation de bois énergie L’objectif visé est de réduire sensiblement la consommation du bois d’énergie par : (1) la promotion et la diffusion des foyers dit « améliorés » qui consomme moins de bois et nécessite moins de temps de cuisson (2) l’amélioration des techniques de carbonisation de bois pour la production de charbon, et (3) la modernisation des alambics et des méthodes de distillation d’ylang-ylang. Les principaux bénéficiaires seront les ménages, surtout les femmes et les filles, les fabricants de charbon de bois, les restaurateurs, vendeurs de brochettes et les distillateurs d’ylang-ylang.

Domaine prioritaire 3 : Amélioration de la production, de la qualité et de l’accès aux statistiques agricoles Pour permettre au gouvernement de disposer d’informations fiables nécessaires au pilotage du secteur, la FAO apportera son assistance technique pour la réorganisation du service des statistiques agricoles, l’organisation du recensement général de l’agriculture et la mise en place d’un système permanent de collecte et d’analyse de donnée et d’un système de diffusion de données auprès des utilisateurs. Ces interventions visent les résultats spécifiques suivants :

EFFET 3.1 : Le gouvernement dispose de données statistiques fiables pour le pilotage du secteur agricole. Produit 3.1.1 : Un cadre de réorganisation du département en charge des statistiques agricoles est disponible. L’objectif visé est d’appuyer les départements en charge des Statistiques Agricoles et du Suivi-Evaluation à (i) faire un diagnostic des capacités des départements à conduire toutes les activités relatives aux statistiques ; (ii)

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proposer un schéma de restructuration et de réorganisation des département des statistiques en déterminant les besoins en moyens humains, financiers et technique et matériels) et (iii) inventorier les types de formation nécessaire aux agents (sensibilité genre). Produit 3.1.2 : Un document de projet est élaboré et mis à la disposition du gouvernement et de ses partenaires techniques et financiers pour réaliser le recensement général de l’agriculture. Il s’agira d’appuyer le gouvernement à disposer d’un document complet pour organiser un recensement général de l’agriculture et de mettre en place un système permanent de collecte et d’analyse de donnée. Ce document comprendra notamment la stratégie du recensement, la méthodologie ainsi que les coûts détaillés. Le système permanent de collecte de données sera aussi développé. Ces documents qui seront remis au gouvernement lui serviront également de documents de plaidoyer auprès des partenaires technique et financier du pays pour mobiliser les ressources nécessaires à la réalisation du recensement. Produit 3.1.3 : La plateforme CountryStat pour la diffusion des données agricoles est mise en place et est fonctionnelle. Les actions prévus devront permettre d’assurer une diffusion régulière des données de faciliter leur accès et promouvoir les utilisations.

EFFET 3.2 : Les performances des programmes et projets agricoles et de sécurité alimentaires sont régulièrement évaluées. Produit 3.2.1 : Le ministère chargé de l’agriculture est doté d’un système de suivi-évaluation des programmes et projets. Afin d’améliorer le pilotage du secteur, la FAO aidera le ministère chargé de l’agriculture à se doter d’un système permanent de suivi et d’évaluation des performances de ses programmes et projets et formera le personnel en matière de collecte d’information et d’analyse des résultats.

4.3 Les aspects transversaux: Les questions suivantes seront prises en compte au moment de la mise en œuvre du CPP: L’égalité homme/femme : Une attention particulière sera accordée aux femmes très actives dans le secteur de l’agriculture, aussi bien dans la production vivrière que dans la transformation et la commercialisation des produits agricoles. Et cela en conformité avec les principes de l’UNDAF Comores 2008-2014 et en droit ligne avec l’OMD3 : « Promouvoir l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes ». Environnement et développement durable : La protection de l’environnement sera prise en compte à toutes les étapes de la mise en œuvre, conformément aux fondements de la SNA et du Manifeste d’Itsandra sur le Partenariat pour le Développement vert en Union des Comores, à travers duquel le gouvernement et les agences du SNU opérant aux Comores, « s’engagent à placer le pays sur une trajectoire de croissance durable et de développement vert… ». Le système foncier actuel, régi par trois sources de droits combinés (coutumier, musulman et administratif) limitent l’accès à la terre et les investissements agricoles en général. Cette sera abordé en prenant en compte les dernières expériences menées par d’autres projets agricoles et qui semblent donner des résultats probants. L’exode rural : Le non renouvellement de la population agricole est l’un des obstacles majeurs au développement de l’agriculture aux Comores. Tout sera mis en œuvre pour favoriser le retour des jeunes en milieu rural afin de s’invertir dans le métier de l’agriculture et ou de la pêche.

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Le financement de la production: le problème de financement se pose à tous les niveaux des filières : production, transformation, commercialisation et d’approvisionnement en intrants. Les chefs des projets travailleront avec les responsables des institutions de financement (réseaux des Mecks, et des Sanduks) pour faciliter l’accès au crédit aux acteurs des différentes filières agricoles. Formation et renforcement des capacités : le manque de formation et d’encadrement se pose à tous les acteurs du secteur agricole aux Comores. La question sera intégrée à toutes les interventions qui seront réalisées sur le terrain.

V. Besoin en financement et Stratégie de mobilisation de ressources

5.1 Mobilisation des ressources Comme mentionner plus haut, le CPP est aussi un document de plaidoyer pour mobiliser des fonds en faveur du secteur de l’agriculture et du développement rural. A cet effet, la FAO et le Gouvernement agiront ensemble, sur la base de la stratégie de mobilisation de ressources, pour lever les fonds nécessaires au financement des programmes qui découleront du présent document. Ils cibleront en particulier les partenaires habituels des Comores, au premier rang duquel : l’Union Européenne, la France à travers l’AFD, la Banque Mondiale, le Japon, le FIDA, le PNUD et le Bureau du Coordinateur Résident du SNU à travers lequel il est possible de mobiliser des fonds multilatéraux du FEM, de la BID, la BADEA, la BAD etc. Mais leurs actions seront élargies aux nouveaux partenaires du développement tels que les pays et les institutions financières du monde arabe, dont certains sont très actifs en Union des Comores depuis la conférence de DOHA. La stratégie de mobilisation de fonds annexée à ce CPP comprend, (1) une brève description de l’action à mener auprès des donateurs potentiels (2) une description détaillée des partenaires potentiels identifiés et intervenant dans le domaine agricole (3) une analyse des opportunités réelles du pays en termes de mobilisation de fonds.

5.2 Estimation des ressources nécessaires

Le coût total pour la mise en œuvre du Cadre de Programmation Pays en Union des Comores est estimé à 10,615 millions $ EU. La répartition des besoins par domaine prioritaire et effet est donnée dans le tableau en annexe 4. Sur les 10,615 millions prévus, $ 4 225 422 sont acquis au titre des projets en cours et en attente de signature et sur les projets qui seront financés sur les fonds du TCP. La différence de $ 6 389 578 proviendra d’autres partenaires qui seront sollicités suivant la stratégie de mobilisation de fonds qui accompagnera la mise en œuvre du CPP.

VI. Mise en œuvre et suivi-évaluation

6.1 Mise en œuvre La mise en œuvre du CPP sera guidée par des Plans de Travail Pays (PTP) qui définiront tous les deux ans, la totalité des actions que va mener la FAO et les résultats à atteindre au cours d’un exercice biennal donné. Et cela en tenant compte des ressources disponibles pour la période et des capacités d’exécution des structures mises en place. Cette mise en œuvre sera assurée par des Unités de Gestion de Projets dotées d’autonomies financières mais placées sous la supervision des directions techniques du Ministère de la production, de l’environnement, de l’énergie, de l’industrie et de l’artisanat. C’est en effet ce Ministère qui a la tutelle de la Direction nationale des stratégies agricoles et de l’élevage, la direction nationale de l’environnement et des

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forêts, et la direction nationale des ressources halieutiques. Ce qui va bien faciliter la coordination des activités mises en œuvre sur le terrain, d’autant plus que la Directrice Nationale des stratégies agricoles et de l’élevage est en même temps la correspondante nationale de la FAO aux Comores. Pour sa part, la FAO apportera son expérience et son expertise technique aux gestionnaires des projets à travers des missions d’appuis qui seront préalablement définies dans les plans de mise en œuvre du CPP. Les activités à mettre en œuvre dans le cadre du CPP seront par ailleurs en droite ligne avec les priorités nationales définies dans la SCRP et la SCADD et dans les politiques et stratégies sectorielles correspondants. Des synergies et des complémentarités avec les programmes similaires des autres partenaires internationaux seront en outre développées ou renforcées, notamment avec les programmes portés par les agences du SNU, et les résultats probants acquis dans le cadre de ces programmes, seront capitalisés et consolidés.

6.2 Suivi et Évaluation Une stratégie de suivi et d’évaluation du CPP est élaborée et annexée au présent document. Son objectif sera de permettre à la FAO et au Gouvernement d’être informés régulièrement de l’état d’avancement de la mise en œuvre du CPP, et de s’assurer que les ressources allouées aux différentes activités sont utilisées d’une manière efficace et efficiente suivant les règles et procédures établies. Au niveau de la FAO, le suivi et l’évaluation seront assurés par les services compétents du bureau de Madagascar qui couvrent également Maurice, Seychelles et l’Union des Comores. Au niveau national le suivi et l’évaluation seront réalisés par le Ministère de la production, de l’énergie, de l’environnement de l’industrie et de l’artisanat, pour le compte du Gouvernement. Le Ministère dispose en effet d’un service de suivi/évaluation rattaché au Secrétariat Général à qui il rend compte. C’est ce service qui aura la charge de planifier et organiser les missions de suivi et les évaluations à mener sur le terrain, en étroite collaboration avec le Bureau de la FAO de Madagascar. Cependant ce service même est programmé dans ce CPP pour être renforcé et réorganisé. Le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre du CPP seront intégrés dans le système du suivi de l’action gouvernementale, conformément au plan d’action du ministère, et de la feuille de route du gouvernement établie par le Chef de l’État. Aussi, par souci d’harmonisation et d’efficacité, le système de suivi et d’évaluation du CPP sera aligné à celui de la Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (SCRP) qui sera relayé par la SCADD, et de celui du programme unique de l’UNDAF Comores 2015_2019. Mais quel que soit le cas, le système mis en place comprendra une évaluation à mi-parcours et une évaluation finale de la mise en œuvre du CPP. Parallèlement au suivi et évaluation les Plans de Travail Pays, seront revus et mis à jour tous ans. Et les conclusions qui en découleront seront prises en compte pour le suivi et l’évaluation du CPP et vice versa. En accord avec la FAO, le Ministère de la production, diffusera les informations et les enseignements pertinents du suivi et de l’évaluation, afin de permettre aux parties prenantes de prendre les dispositions nécessaires visant à améliorer les résultats de la mise en œuvre du CPP. Ce faisant, le CPP reste un document flexible, orienté résultats.

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ANNEXES

ANNEXE 1. MATRICE DES PRIORITES Domaines prioritaires

du CPP Comores 2014_2019

Axes stratégiques de la SCRP et de la SCADD

Priorités et Initiatives Régionales de la FAO_RAF

Priorités sous-régionales FAO_SFS

Priorités/Effets UNDAF 2008_2014 2015_2019

Politique Agricole actualisée 25Fev14

Orientations 2020

PDDAA FAO OBJECTIFS STRATEGIQUES

CPP Priorité 1: Intensification, diversification et commercialisation des productions agricoles et d’élevage pour l’amélioration de la sécurité alimentaire

SCRP 2.5: Relance de la production agricole et agroalimentaire ; 2.6: Protection du cheptel animal contre les maladies infectieuses exotiques et intensification des filières de productions animales SCADD (i) Accélération, diversification et durabilité de la croissance ; (ii) Développement des infrastructures de soutien à la croissance ;

Priorités Régionales 2014_2015 1. Productivité accrue et accès effectif aux marchés dans les systèmes agro-alimentaires 2. Réduction de la vulnérabilité aux menaces qui pèsent sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle 3. Amélioration de la gestion et de la gouvernance pour une utilisation durable des ressources naturelles FAO_Regional initiative 1.Sustainable production intensification and commercialization through integrated management of agricultural landscapes 2.Resilient Livelihoods in Africa 3.Renewed Partnership for a Unified Approach to End Hunger in Africa by 2025 under the Framework the Comprehensive Africa Agriculture Development Programme (CAADP) FAO_SFS 2010_2015 a) Appui à une amélioration accélérée de la production et à l'apport de valeur ajoutée, b) Appui à la gestion des ressources naturelles,

2008_2014 Effet Pays 1.3 : Les potentialités du pays dans les domaines de l'agriculture, de la pêche et de l’élevage sont exploitées de façon optimale et durable au profit de la sécurité alimentaire et du développement du commerce ; Effet Pays 4.1 : Les capacités institutionnelles requises pour la gestion de l’environnement et pour la promotion du développement durable sont améliorées et la conservation et la valorisation des écosystèmes marins et terrestres sont assurées ; Effet Pays 4.2 : La conservation de la biodiversité dans les secteurs productifs est prise en compte 2015_2019 Effet 1 : D’ici à 2019, les populations, surtout les plus

En cohérence avec SCAADD, les quatre objectifs globaux suivants ont été retenus: •Assurer des emplois et des revenus •Améliorer la sécurité alimentaire des populations rurales et urbaines •Contribuer à l'équilibre de la balance commerciale en accroissant les exportations et en limitant les importations. •Gérer de manière durable les milieux naturels et cultivés

Les quatre piliers du PDDAA sont: Pilier 1: Étendre les superficies exploitées de façon durable; Pilier 2: Améliorer les infrastructures rurales et les capacités commerciales pour faciliter l'accès au marché; Pilier 3:Améliorer l'approvisionnement alimentaire et faire reculer la faim; Pilier 4: Recherche agricole, diffusion et adoption des technologies

OS 1 : Contribuer à l’élimination de la faim, de l’insécurité alimentaire et la malnutrition OS 2 : Rendre l’agriculture, la foresterie et la pêche plus productives et plus durables OS 4 : Favoriser la mise en place de systèmes agricoles et alimentaires plus ouverts et plus efficaces

CPP Priorité 2: Renforcement de la Gouvernance et de la gestion durable des ressources naturelles et forestières

SCRP 2.4: Appui à la création d’un environnement favorable au développement du secteur agricole ; 6.1: Conservation de la biodiversité et partage équitable des avantages qui en découlent ; 6.2: Conservation et

OS 2 : Rendre l’agriculture, la pêche et la foresterie plus durables et plus productives

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valorisation de l’agro biodiversité SCADD (iv) Renforcement de la gouvernance et des capacités institutionnelles et humaines.

c) Promotion de l'investissement des secteurs public et privé dans l'agriculture et le développement rural, d) Promotion des stratégies intrarégionales pour l'amélioration de la sécurité alimentaire et de la nutrition; Domaines transversaux: renforcement des capacités, appui à l'élaboration des politiques et plaidoyer, information et gestion des connaissances et contribution aux questions mondiales

défavorisées, mettent en œuvre des activités économiques durables, novatrices, inclusives, diversifiées, génératrices de revenus et d’emplois décents. Effet 3 :D’ici à 2019 les populations les plus vulnérables assurent leur résilience aux changements climatiques et aux crises.

CPP Priorité 3: Amélioration de la production, de la qualité et de l’accès aux Statistiques Agricoles

SCRP 2.4: Appui à la création d’un environnement favorable au développement du secteur agricole SCADD (i) Accélération, diversification et durabilité de la croissance ;

OS 2 : Rendre l’agriculture, la pêche et la foresterie plus durables et plus productives

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ANNEXE 2 : MATRICE DES RESULTATS Partie A CPP PRIORITE 1:Intensification, diversification et commercialisation des productions agricoles et d’élevage pour l’amélioration de la sécurité alimentaire FAO OBJECTIF STRATEGIQUE : SO 1 Contribuer à l’élimination de la faim, de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition SO2 Rendre l’agriculture, la foresterie et la pêche plus productives et plus durables FAO_RAF PRIORITE 1 : Productivité accrue et accès effectif aux marchés dans les systèmes agro-alimentaires

CPP Résultats Indicateurs Données de référence Objectifs Moyens et sources de

vérification Hypothèses et Risques

Effet 1.1 : Les productions vivrières végétales et animales sont sensiblement augmentées. [Ref. SO2.1]

Taux d’accroissement de la production vivrière végétale

0,67 (2006_2011/FAOSTAT) 0,55 (2001_2006/FAOSTAT)

Multiplier par deux au moins les rendements agricoles actuels

Plan d’action national Documents de politique

H. Volonté politique de réforme de la politique agricole R. Crises et Conflits Taux d’accroissement de la

production animale 0,40

Doubler la production animale (viande et lait) d’ici 2019

Plan d’action national Documents de politique

Produit 1.1.1 : Les capacités opérationnelles des structures de formation et d’encadrement sont renforcées. [Ref. SO2.1.2)

Rapport annuel des projets Rapport d’activités du Ministère Rapport des agences SNU_DAO

L’Etat et les Gouvernorats fournissent des ressources et des appuis institutionnels et techniques pour mettre en œuvre des politiques, des programmes et des actions intersectoriels de SAN

Nombre de CRDE opérationnels avec l’appui de la FAO

Zéro 5 sur 15

Nombre de techniciens formés en technique de vulgarisation agricole

Zéro 30 techniniciens formés

Existence de plan de formation opérationnel et de guide de formation technique des agents

Zéro 1 plan de formation et 1 guide de formation sont disponibles

Produit 1.1.2 : les capacités des Organisations Professionnelles Agricoles (OPA) sont renforcées [Ref. SO2.1.3]

Nombre d’OPA créées et structurées avec l’appui de la FAO

Zéro

6 OPA/coopératives agricoles structurées et opérationnelles au niveau national

Rapports annuels des projets Rapports d’activité du Ministère Rapports d’atelier de formation

Engagement du Gouvernement à appliquer la nouvelle législation relative aux OPA

Nombre de responsables d’OPA formés en gestion coopératives

Zéro Au moins 30 Responsables d’OPA formés

Produit 1.1.3 : les productions animales (avicole, bovine et caprine), sont améliorées [Ref. SO2.1.1]

Taux de réduction des importations de zébu et de viande blanche

6000 zébus importés par an 80% viande blanche importés

5000 zébus importés par an 60% de besoins en viande blanche importés

Rapport sur les statistiques du commerce

Plan d’investissement national mis en œuvre

Produit 1.1.4 : les capacités

institutionnelles du pays en matière de formulation, mise en œuvre et suivi et évaluation des programmes d’investissement agricoles dans le cadre du processus PDDAA sont renforcées

Existence d’un plan national d’investissement suivant le PDDAA

Zéro

1 Plan National d’investissement Agricole pour la sécurité alimentaire et la nutrition disponible en 2015

Rapport d’activités des Ministères

Disponibilité des ressources humaines et financières

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[Réf. SO1.1.1]

Effet 1.2 : Les revenus des producteurs y compris des jeunes agriculteurs sont accrus et la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations notamment des plus vulnérables est améliorée [Ref. SO2.1] [Réf. SO 4.1]

Niveaux de revenu des populations et de qualité de la sécurité alimentaire

Zéro 1 document complet d’amélioration des circuits

Plan d’action national Rapport du Gouvernement

Produit 1.2.1 : les capacités des groupements de revendeuses et des opérateurs en matière de transformation et commercialisation des produits locaux sont améliorées. [Ref. SO2.1.3]

Nombre de groupements de femmes et de groupements d’opérateurs formés en commercialisation de produits agricoles

Zéro 6 groupements formés Rapport annuel de formation des projets Rapport d’activités du Ministère du Commerce et du Ministère de l’Industrie Rapport annuel projet SNU_DAO

Nombre de groupements de femmes et de groupements d’opérateurs formés en transformation des produits

Zéro 6 groupements formés

Produit 1.2.2 : Le système national de contrôle de la sécurité sanitaire des aliments et les Capacités du Comité National du Codex Alimentarius sont renforcés [Réf. SO 4.1.1] [Ref. SO 2.3.1]

Nombre de normes, de recommandations et de textes règlementaire définis et adoptés

Zéro 1 sur les normes SPS 1 sur le Codex Alimentarius

Rapport du Ministère de l‘Agriculture et du Commerce et de la Santé Rapport annuel de projet SNU_DAO

Les Comores restent engagées et actives dans le développement des Codes et des standards sur la base de l’harmonisation internationale des standards de qualité et de sécurité des aliments

Nombre de techniciens formés responsables de l’application des normes, réglementations et textes d’application sur l’état sanitaire et phytosanitaire de l’alimentation

Zéro 50 techniciens formés 100 décideurs politiques sensibilisés

Rapports ateliers de formation

Volonté du Gouvernement d’appliquer et de mettre en œuvre les codes de sécurité et les guides de qualité des aliments

Produit 1.2.3 Le pays dispose d’une stratégie d’intégration des jeunes dans le secteur agricole

Document de stratégie d’intégration des jeunes dans le secteur agricole Un programme d’appui à la création d’emploi jeune est élaboré

Le pays ne dispose pas de document de stratégie Aucun programme

Un document de stratégie accompagné d’un programme de création d’emploi jeune dans le secteur agricole est disponible au plus tard fin 2016

Document de stratégie et Document de Programme d’action

Disponibilité des ressources humaines et financières

UNDAF 2010_2014. Effet 1 : les revenus, les emplois, le travail décent et la sécurité alimentaire des couches pauvres et vulnérables de la population sont améliorés

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UNDAF 2015_2019 interventions clés: 1. opérationnalisation de la politique commerciale ; 2. Stratégie pour l’emploi des jeunes ; 3. Certification et labélisation de produits cibles ; 4. Formation technique et professionnelle ; 5. Mise en place d’aires protégées cogérées par les communautés de base ; FAO Résultante Organisationnelle (Organizational Outcome): SO2.1: Les producteurs et les gestionnaires de ressources naturelles adoptent des pratiques de nature à intensifier et à améliorer durablement l’apport de biens et de services dans les systèmes de production du secteur agricole SO2.3: Les parties prenantes élaborent, adoptent et mettent en place des mécanismes internationaux de gouvernance et des instruments connexes destines aux systèmes de production durables du secteur agricole SO4.1 : Des accords, des normes et des mécanismes internationaux favorisant des échanges et des marchés plus ouverts et plus efficaces sont formulés et mis en œuvre par les pays. Effet pays 1.3 : Les potentialités du pays dans les domaines de l'agriculture, de la pêche et de l’élevage sont exploitées de façon optimale et durable au profit de la sécurité alimentaire et du développement du commerce

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CPP Priorité 2: Renforcement de la gouvernance et de la gestion durable des ressources naturelles et forestières FAO OBJECTIF STRATEGIQUE : SO2 Rendre l’agriculture, la foresterie et la pêche plus productives et plus durables FAO_RAF PRIORITE 3 : Amélioration de la gestion et de la gouvernance pour une utilisation durable des ressources naturelles

CPP Résultats Indicateurs Données de référence Objectifs Moyens et sources de

vérification Hypothèses

Effet 2.1 : les domaines forestiers sont efficacement protégés et mieux valorisés par le renforcement du cadre de gouvernance. [Ref. SO2.2]

-Nombre de textes d’application élaborés et signés - Nombre de stratégies et directives accompagnant la Politique Nationale Forestière élaborés

Existence d’une législation forestière incomplète et non applicable Le pays ne dispose pas de politique forestière

- une législation forestière complète et applicable est disponible en 2018 - la politique forestière accompagnée des stratégies et directives de mise en œuvre au niveau national et au niveau des 3 gouvernorats est adoptée.

Documents de politiques Journal officiel

Volonté du Gouvernement à diffuser et à faire appliquer la loi

Produit 2.1.1 : L’application du code forestier est facilitée et les capacités institutionnelles, organisationnelles et techniques des institutions forestières sont renforcées. [Ref. SO2.2.3]

Application du code forestier facilitée avec l’appui fourni par la FAO

Pas de directives Claire en matière de code forestier

Des directives claires sont développées et diffusée et le code forestier est appliquée au plus tard en 2019 Rapports d’activités du

Ministère et des Commissariats d’agriculture des îles. Rapports de formation. Décisions de recrutement.

Existence d’un service dédié aux “forêts » au sein de la DGEF et des Commissariats d’Agriculture des îles. Stabilité des fonctionnaires affectés dans les différents services forestiers

Nombre de techniciens forestiers formés sur les aspects institutionnels, organisationnels et techniques

35 agents à Mohéli Au moins 150 agents formés en 2019, dont 25 cadres supérieurs

Nombre d’organisations du service public appuyé sur des réformes des structures institutionnelles, des fonctions et des procédures de gestion

Zéro Au moins 1 par île en 2018

Produit 2.1.2 : les capacités des communautés riveraines à cogérer les reliques de forêts naturelles (nouvellement crées) sont accrues [Ref. SO2.1.3]

Nombre d’associations et de communautés riveraines formées en congestion de forêts (reliques ou nouvelles) formées

Zéro Au moins 3 par île en 2018 -Rapports d’activités -Rapports de formation

Le problème foncier et les conflits inter villageois sont maitrisés

Pourcentage de surface forestière mise en gestion avec les communautés

Zéro Au moins 15% en 2019

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Stratégies de cogestion forestière communautaire prenant en compte la participation des femmes.

Zéro Stratégie développées et mise à disposition des du gouvernement

Document de stratégie

Produit 2.1.3 : Les capacités des artisans et communautés villageoises à valoriser les produits forestiers ligneux et non ligneux sont renforcées [Ref. SO2.1.3]

Nombre d’artisans et de communautés villageoises formés en valorisation des produits forestiers ligneux et non ligneux avec l’appui de la FAO

Zéro

Former 100 artisans et 12 communautés villageoises en valorisation de produits forestiers ligneux y compris les produits d’éclaircis

Rapports de formation

Volonté des artisans à développer les filières alternatives de produits forestiers ligneux Volonté des communautés villageoises à développer des filières de produits forestiers non ligneux

Effet 2.2 : Les bassins versants et les sols en dégradation sont aménagés et protégés contre l’érosion pour contribuer à la gestion durable des terres. [Réf. SO 2.1]

% des terres agricoles aménagées en DRS ou en agroforesterie

Zéro Aménager 70% des terres agricoles dans les bassins versants

Rapports du Ministère de la production, Photographies aériennes

La Gestion Durable des Terres fait partie des priorités du gouvernement

Produit 2.2.1 : Les capacités de protection des bassins versants et de gestion de la fertilité du sol des communautés villageoises sont améliorées. [Réf. SO 2.1.3]

Nombre de communautés villageoises formées en protection de bassins versants et en gestion de fertilité du sol

Zéro Au moins 15 communautés ou 150 villageois

Rapport des services d’encadrement des CRDE

Existence de plan d’aménagement des bassins versants au niveau de chaque île

Nombre de sites d’agroforesterie miss en place

Zéro Au moins 15 sites dans les trois îles

Effet 2.3 : La pression sur les ressources forestières ligneuses est atténuée. [Réf. SO2.1]

% de baisse de la consommation du bois énergie

72% des besoins énergétique couvert par le bois

Objectif de 60% (soit une diminution de 12%) Généraliser l’économie d’énergie bois auprès des distilleries et des ménages

Rapport du suivi du Ministère

Tous les acteurs acceptent de collaborer Des mesures d’incitation sont prises pour faciliter l’accès aux énergies alternatives

Produit 2.3.1 : Les capacités des groupements communautaires à mettre en œuvre la politique de la foresterie villageoise sont renforcées [Réf. SO 2.1.3]

Nombre de groupements communautaires formés pour la mise en œuvre de la foresterie villageoise

Zéro 15 groupements concernés sont formés en 2019

Rapport de formation Volonté du Gouvernement à fournir un cadre incitatif

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Produit 2.3.2 : Promotion des bonnes pratiques auprès des ménages pour diminuer la consommation de bois énergie [Réf. SO 2.1.1]

-Nombre de bonnes pratiques diffusées -Nombre de ménages formés qui acceptent d’utiliser les foyers améliorés

Zéro

3 pratiques : foyers améliorés, nouvelles techniques de carbonisation, alambics à basse consommation de bois énergie 40% des ménages acceptent l’utilisation des foyers améliorés après les formations, 50 charbonniers, 80% alambics fonctionnels

Rapport de suivi du Ministère Les ménagères acceptent de changer leurs foyers traditionnels

UNDAF 2010_2014 Effet 4 : L’intégrité des écosystèmes est préservée et les éco-services qu’ils procurent sont valorisés au bénéfice de la population et la vulnérabilité aux aléas naturels et climatiques est significativement réduite dans une perspective de développement UNDAF 2015_2019 : interventions clés: 1. opérationnalisation de la politique commerciale ; 2. Stratégie pour l’emploi des jeunes ; 3. Certification et labélisation de produits cibles ; 4. Formation technique et professionnelle ; 5. Mise en place d’aires protégées cogérées par les communautés de base ; FAO Résultantes de l’Organisation (Organizational Outcome): SO2.1 : Les producteurs et les gestionnaires de ressources naturelles adoptent des pratiques de nature à intensifier et à améliorer durablement l’apport de biens et de services dans les systèmes de production du secteur agricole. SO2.2 : Dans les Etats membres, les parties prenantes renforcent le cadre de gouvernance_ à savoir l’ensemble des politiques, lois, cadres de gestion et institutions nécessaires pour aider les producteurs et les gestionnaires de ressources pendant la phase de transition vers des systèmes de production agricole durable Effet Pays 4.1/Les capacités institutionnelles requises pour la gestion de l’environnement et pour la promotion du développement durable, sont améliorées et la conservation et la valorisation des écosystèmes marins et terrestres sont assurées

CPP Priorité 3: Amélioration de la production, de la qualité et de l’accès aux Statistiques Agricoles FAO OBJECTIF STRATEGIQUE : SO2 Rendre l’agriculture, la foresterie et la pêche plus productives et plus durables FAO_RAF PRIORITE 3 : Amélioration de la gestion et de la gouvernance pour une utilisation durable des ressources naturelles

CPP Résultats Indicateurs Données de référence Objectifs Moyens et sources de

vérification Hypothèses

EFFET 3.1 : Le gouvernement dispose de données statistiques fiables pour le pilotage du secteur agricole.

Les données agricoles sont régulièrement mise à jour

Statistiques agricoles de 2004

Publication régulière de l’annuaire statistique dès 2017

Annuaire statistique

Disponibilité des ressources financières conséquentes

Produit 3.1.1 : Un cadre de réorganisation du département en charge des statistiques agricoles est disponible. [Ref. SO2.4.3,)

Existence cadre de réorganisation services statistiques agricoles

Zéro Un cadre de structures des services des statistiques agricole disponible en 2015

Document du cadre

Volonté politique du ministère à réformer ses structures et participation active au processus de réforme.

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Produit 3.1.2 : Un document de projet est élaboré et mis à la disposition du gouvernement et de ses partenaires techniques et financiers pour réaliser le recensement général de l’agriculture [Ref. SO2.4.2]

Existence d’un document de projet de recensement général de l’agriculture

Zéro 1 document de projet formulé en 2015

Rapport du Ministère et de la FAO

Volonté technique du Gouvernement Ressources humaines et financières disponibles

Produit 3.1.3 : Le recensement général de l’agriculture est réalisé [Ref. SO2.4.2]

Existence d’un document de Recensement Général de l’Agriculture

Ancien RGA de 2004 RGA Réalisé en 2017 Rapport des Statistiques Agricoles

Produit 3.1.4 : La plateforme CountryStat pour la diffusion des données agricoles est mise en place et est fonctionnelle [Ref. SO2.4.1]

-Existence du portail statistique agricole aux Comores

Zéro 1 Plateforme CountryStat est fonctionnelle d’ici 2017

Rapport du Ministère et de la FAO

EFFET 3.2 : Les performances des programmes et projets agricoles et de sécurité alimentaires sont régulièrement évaluées

Les projets et programmes sont régulièrement suivi et évaluer

Projets évalués de manière ponctuelle

Chaque programme et projet est régulièrement suivi et fait l’objet d’une évaluation systématiques à partir de 2016

Rapport de suivi et d’évaluation de projet/programme

Volonté politique du gouvernement et disponibilité de ressources humaines et financières dédié au suivi-évaluation

Produit 3.2.1 : Le ministère chargé de l’agriculture est doté d’un système de suivi-évaluation des programmes et projets.

Existence d’un document cadre de suivi-évaluation des programmes et projet

Aucun document cadre n’existe

Un cadre de suivi-évaluation est développée d’ici 2017

Engagement du gouvernement à participer activement au processus de développement du système.

UNDAF 2010_2014. Effet 1 : les revenus, les emplois, le travail décent et la sécurité alimentaire des couches pauvres et vulnérables de la population sont améliorés UNDAF 2015_2019 interventions clés: 1. opérationnalisation de la politique commerciale ; 2. Stratégie pour l’emploi des jeunes ; 3. Certification et labélisation de produits cibles ; 4. Formation technique et professionnelle ; 5. Mise en place d’aires protégées cogérées par les communautés de base ; FAO Résultante de l’Organisation (Organizational Outcome): SO2.4 : Les parties intéressées prennent des décisions fondées sur des preuves factuelles en ce qui concerne la planification et la gestion du secteur agricole et des ressources naturelles à l’appui de la transition vers des systèmes de production agricole durable grâce au suivi, aux statistiques, à l’évaluation et à l’analyse Effet Pays 4.1/Les capacités institutionnelles requises pour la gestion de l’environnement et pour la promotion du développement durable, sont améliorées et la conservation et la valorisation des écosystèmes marins et terrestres sont assurées

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ANNEXE 3. MATRICE DES RESULTATS. PARTIE B Résultats du CPP Besoins indicatifs en ressources (US$) Partenaires de mise en œuvre Resource Partners

Estimation des ressources totales

requises

Financement existant

Objectif de mobilisation de

ressources (écart)

Nationaux Internationaux

Domaine prioritaire 1: Appui à l’intensification, la diversification et la commercialisation des productions agricoles et d’élevage pour l’amélioration de la sécurité alimentaire

8 115 000

3 345 422 4 769 578 Ministère de la Production

FAO, PNUD, UE, ONUDI, BM

FAO, PNUD, UE, ONUDI, BM

Effet 1.1: Les productions vivrières végétales et animales sont sensiblement augmentées.

4 345 000 2025858

2 319 142 Ministère de la Production

BID, UE,

Produit 1.1.1: Les capacités opérationnelles des structures de formation et d’encadrement sont renforcées. (projets)

2 820 000 1 500 858 1 319 142 Ministère de la Production

FAO BID, UE

Produit 1.1.2: les capacités des Organisations Professionnelles Agricoles (OPA) sont renforcées (TCPf 3)

30 000 30 000 0 Ministère de la Production

FAO FAO

Produit 1.1.3: le potentiel de production animale (avicole, bovine et caprine), est amélioré (TCPf 1+TCP 1/projets)

1 400 000 400 000 1 000 000 Ministère de la Production

FAO FAO, BM

Produit 1.1.4 : les capacités institutionnelles du pays en matière de formulation, mise en œuvre et suivi et évaluation des programmes d’investissement agricoles dans le cadre du processus PDDAA sont renforcées

95000 95000 0 Ministère de la Production

FAO FAO

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Effet 1.2: Les revenus des producteurs y compris des jeunes agriculteurs sont accrus et la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations notamment des plus vulnérables est améliorée

3 770 000 1 319 564

2 450 436 Ministère de la Production, Commissariats Agriculture des îles

FAO, PNUD , ONUDI

Produit 1.2.1: les capacités des groupements de revendeuses et des opérateurs en matière de transformation et commercialisation des produits locaux sont améliorées. (TCPf 2et3+TCP 2 et3)

3 150 436 700 000 2 450 436 Ministère de la Production, Commissariats Agriculture des îles

FAO FAO, PNUD , ONUDI

Produit 1.2.2: Le système national de contrôle de la sécurité sanitaire des aliments et les Capacités du Comité National du Codex Alimentarius sont renforcés (TCP 1 et projet1)

549 564 549 564 0 Ministère de la Production

FAO FAO, PNUD

Produit 1.2.3 : Le pays dispose d’une stratégie d’intégration des jeunes dans le secteur agricole

70 000 70 000 0

Résultats du CPP Besoins indicatifs en ressources (US$) Partenaires de mise en œuvre Resource Partners

Estimation des ressources totales

requises

Financement existant

Objectif de mobilisation de

ressources (écart)

Nationaux Internationaux

Domaine prioritaire 2: Appui au renforcement de la gouvernance et de la gestion durable des ressources naturelles et forestières

1 500 000 680 000 820 000 Ministère de la Production, Commissariats Agriculture des îles

FAO, PNUD, BM

FAO, PNUD, BM

Effet 2.1: les domaines forestiers sont efficacement protégés et mieux valorisés par le renforcement du cadre de gouvernance.

500 000 85 000 415 000 Ministère de la Production

Produit 2.1.1: L’application du code 30 000 30 000 0 Ministère de la FAO FAO

43

forestier est facilitée et les capacités institutionnelles, organisationnelles et techniques des institutions forestières sont renforcées.(TCPf1)

Production

Produit 2.1.2: les capacités des communautés riveraines à cogérer les reliques de forêts naturelles (nouvellement crées) sont accrues (TCPf2/projets)

230 000 30 000 200 000 Ministère de la Production, Commissariats Agriculture des îles

FAO FAO, PNUD

Produit 2.1.3: Les capacités des artisans et communautés villageoises à valoriser les produits forestiers ligneux et non ligneux sont renforcées (TCPf 3/projets)

240 000 25 000 215 000 Ministère de la Production, Commissariats Agriculture des îles

FAO FAO, PNUD, ONUDI

Effet 2.2: Les bassins versants et les sols en dégradation sont aménagés et protégés contre l’érosion pour contribuer à la gestion durable des terres.

500 000 285 000 215 000 Ministère de la Production

FAO FAO, BM

Produit 2.2.1: Les capacités de protection des bassins versants et de gestion de la fertilité du sol des communautés villageoises sont améliorées.(TCPf3+TCP3)

500 000 285 000 215 000 Ministère de la Production

FAO, BM FAO, BM

Effet 2.3: La pression sur les ressources forestières ligneuses est atténuée.

500 000 310 000 190 000 Ministère de la Production,

FAO, PNUD FAO, PNUD

Produit 2.3.1: Les capacités des groupements communautaires à mettre en œuvre la politique de la foresterie villageoise sont renforcées(TCPf3)

25 000 25 000 0 Ministère de la Production, Commissariats Agriculture des îles

FAO FAO

Produit 2.3.2: Promotion des bonnes pratiques auprès des ménages pour diminuer la consommation de bois

475 000 285 000 190 000 Ministère de la Production, Commissariats

FAO, PNUD FAO, PNUD

44

énergie(TCPf3+TCP3/projets) Agriculture des îles

Résultats du CPP Besoins indicatifs en ressources (US$) Partenaires de mise en œuvre Resource Partners

Estimation des ressources totales

requises

Financement existant

Objectif de mobilisation de

ressources (écart)

National International

Domaine prioritaire 3: Appui à l’amélioration de la production, de la qualité et de l’accès aux Statistiques Agricoles

1 000 000 200 000 800 000 Ministère de la Production

FAO FAO, BAD, UE

Effet 3.1: Le gouvernement dispose de données statistiques fiables pour le pilotage du secteur agricole.

950 000 150 000 800 000 Ministère de la Production

FAO FAO

Produit 3.1.1: Un cadre de réorganisation du département en charge des statistiques agricoles est disponible.

40 000 40 000 0 Ministère de la Production

FAO FAO

Produit 3.1.2: Un document de projet est élaboré et mis à la disposition du gouvernement et de ses partenaires techniques et financiers pour réaliser le recensement général de l’agriculture

40 000 40 000 0 Ministère de la Production

FAO FAO

Produit 3.1.3 : Le Recensement Général de l’Agriculture est réalisé

800000 0 800000 Ministère de la Production

FAO BAD, UE

Produit 3.1.4: La plateforme CountryStat pour la diffusion des données agricoles est mise en place et est fonctionnelle

70 000 70 000 0 Ministère de la Production

FAO

Effet 3.2 : Les performances des programmes et projets agricoles et de sécurité alimentaires sont régulièrement évaluées

50 000 50 000 0 Ministère de la Production

FAO

Produit 3.2.1: Le ministère chargé de l’Agriculture est doté d’un système de

50 000 50 000 0 Ministère de la Production

FAO

45

suivi-évaluation des programmes et projets. TOTAL 10 615 000 4 225 422 6 389 578

46

ANNEXE 4. ESTIMATION DES BESOINS DE FINANCEMENT

Priorités/Effets Total 6 ans 2014 2015 2016 2017 2018 2019 1. Appui à l’intensification, diversification et commercialisation des productions agricoles et d’élevage pour l’amélioration de la sécurité alimentaire

8 115 000

Les productions vivrières végétales et animales ont sensiblement augmenté.

4 345 000 744 404 673 296 427 300 800 000 800 000 900 000

Les revenus des producteurs sont accrus, et la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations est améliorée.

3 770 000 575 350 494 650 450 000 750 000 750 000 750 000

2. Appui au renforcement de la Gouvernance et de la gestion durable des ressources naturelles et forestières

1 500 000

Les domaines forestiers sont efficacement protégés et mieux valorisés.

500 000 125 000 125 000 125 000 125 000

Les bassins versants et les sols en dégradation sont aménagés et protégés contre l’érosion dans un cadre d’une Gestion Durable des Terres.

500 000 125 000 125 000 125 000 125 000

La pression sur les ressources forestières ligneuses est atténuée.

500 000 125 000 125 000 125 000 125 000

3. Appui à l’amélioration de la production, de la qualité et de l’accès aux Statistiques Agricoles

1 000 000

Le gouvernement dispose de données statistiques fiables pour le pilotage du secteur agricole.

950 000 50 000 100 000 400 000 400 000

Les performances des programmes et projets agricoles et de

50 000 20 000 30 000

TOTAL 10 615 000

1 619 754

1 967 946

1 577 300

1 950 000

1 750 000

1 750 000

47

ANNEXE 5. TCPf et TCP PREVISIONNELS POUR 2014_2019

TCPf en $ Full TCP en $ Biennum 2014 - 2015 Montant à prévoir Biennum 2014 - 2015 Montant à prévoir

1- CAADP 95 000 1- Codex (déjà approuvé) 333 000 2- Statistiques Agricoles 40 000 3- Recensement agricole 40 000 4- Production animale (avicole, 35000 2- Production animale (avicole, 350 000 bovine, caprine, ..) bovine, caprine, ..)

TOTAL TCPF Biennum 2014 - 2015 210 000 TOTAL TCP Biennum 2014 - 2015 683 000 Biennum 2016 - 2017 Montant à prévoir Biennum 2016 - 2017 Montant à prévoir

1- Plateforme CountryStat données agricoles 70 000 1- Transformation des produits locaux 350 000 2- Code forestier 25000

3- Transformation des produits locaux 25000 2- Performance programmes et projets 350 000 4- Capacités des communautés 30 000 agricoles/sécurité alimentaire riveraines

5- Performance programmes et projets 50 000

agricoles/sécurité alimentaire

TOTAL TCPF Biennum 2016 - 2017 200 000 TOTAL TCP Biennum 2016 - 2017 700 000 Biennum 2018 - 2019 Montant à prévoir Biennum 2018 - 2019 Montant à prévoir

1- Commercialisation des produits locaux 50 000 1- Commercialisation des produits locaux 250 000 2- OPA Organisations Professionnelles 30 000 Agricoles 2- Bassins versants 250 000 3- Produits forestiers ligneux et non ligneux 25 000 4- Bassins versants 35 000 3- Dimunition de la consommation de bois 250 000 5- Dimunition de la consommation de bois 35 000 énergie énergie 6- Politique de la foresterie villageoise 25 000 TOTAL TCPF Biennum 2018 - 2019 200 000 TOTAL TCP Biennum 2018 - 2019 750 000

48

ANNEXE 6. MATRICE DES PRIORITES DE L’UNDAF 2015_2019 Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable : Axe 1 : Accélération et diversification et durabilité de la croissance Effet UNDAF Indicateurs

Référence Cibles

Moyens de Vérification

Risques et hypothèses Rôles des partenaires Ressources

Disponibles A mobiliser

Effet 1 :. D’ici à 2019, les populations, surtout les plus défavorisées, mettent en œuvre des activités économiques durables, novatrices, inclusives, diversifiées, génératrices de revenus et d’emplois décents.

Exportations des produits de rente en valeur

- Statistiques du commerce extérieur - Rapport du ministère de l’Agriculture

H1 : organisations professionnelles plus efficaces dans l’encadrement et la coordination des intervenants H2 : le pays arrive à se positionner sur le haut de gamme H3 : le système financier offre des services adaptés aux populations pauvres et vulnérables R1 :Des conditions agro climatiques défavorables sur la période

Gouvernement adopte et met en œuvre les lois et les règlements habilitants ONG et fondations internationales Appui au marketing Appui à la labélisation Energie renouvelable AFD : - Amélioration de la Gouvernance au niveau du PMM - Appui au SNAC - appui aux IFD FAO : -Appui au Codex Alimentarius et aux normes SPS -Appui aux secteurs agriculture, élevage, pêche, forêt -Appui aux OPA -Appui aux Statistiques Agricoles ONG nationales et OCB - gestion durable des terroirs - sensibilisation pour la conservation de la diversité biologique -

Revenu moyen des ménages ruraux

-Enquête 1-2-3 -Enquête intégrale auprès des ménages - Recensement agricole

Pourcentage de couverture végétale

-inventaire forestier - Recensement agricole - enquêtes ponctuelles

Pourcentage de recouvrement des récifs coralliens

- études périodiques de suivi du récif corallien

Interventions Clés Politiques, stratégies

1. opérationnalisation de la politique commerciale 2. Stratégie pour l’emploi des jeunes 3. Certification et labélisation de produits cibles

49

Services, produits 1. Formation technique et professionnelle

Communautaires 1. Mise en place d’aires protégées cogérées par les communautés de base

Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable : Axe 4 : Renforcement de la gouvernance et des capacités de résilience institutionnelles et humaines Effet UNDAF Indicateurs

Référence Cibles

Moyens de Vérification Risques et hypothèses Rôles des partenaires Ressources

Disponibles A mobiliser

Effet 3 :D’ici à 2019 les populations les plus vulnérables assurent leur résilience aux changements climatiques et aux crises.

RRC - Pourcentage des communes cibles maitrisant les plans de préparation et de réponse aux urgences Ref : 2014 - 0% des communes Cibles : 40% des communes

Rapport périodiques de la DGSC, des Directions des îles de SC ; plateforme RRC

Risques : Perturbations politiques Peu d’intérêts accordés à ces enjeux Hypothèses : Maintien de la stabilité politique Mobilisation des ressources

BM ; UNISDR ; PIROI ; Croix/Croissant Rouge ; Croissant Rouge Iranien ; ONG Locales et Internationales ; ADFD Rôle : Assistance technique ; plaidoyer ; mobilisation de ressources

CC - % de la population des zones cibles désagrégé par sexe qui adopte des pratiques et techniques d’adaptation aux changements climatiques. Ref : 2014 - 5% de la population dans les zones les plus vulnérables adopte des pratiques d’adaptation (Femmes : X ; Hommes : Y) ; Cible :

Inclusion des approches et mesures d’atténuation des effets du changement climatiques dans les programmes et plans sectoriels Ref : 2014 – 0 secteur ayant inclus l’atténuation des CC dans les programmes et plans. 5 Secteurs (eau, énergie, santé,

50

agriculture, Education)

Documents de programmes des Ministères concernés, Rapport du CGP

Nombre de mécanismes de prévention et de gestion de conflits fonctionnels au niveau national et local. Ref : 2014-2 (plate-forme femmes médiatrices et comité des sages) 4 dont 1 national et 3 au niveau des iles

rapport du Commissariat a la solidarité

Interventions Clés

Politiques, stratégies

Politique et stratégie sur les énergies renouvelables Code de l’eau Politique d’adaptation aux CC pour le secteur de l’eau Résilience du secteur agricole aux CC

Services, produits Accès à l’eau potable Accès à des sources d’énergie renouvelables Système d’information agro météorologique Système d’information hydrologique Gestion intégrée des déchets ménagers Renforcement du système de statistiques au niveau des secteurs

Communautaires Renforcement de la résilience des communautés Initiatives de démonstration intégrant l’approche chaine de valeur, et dans une perspective de mise à l’échelle

51

ANNEXE 7. LES PROJETS EN COURS AUX COMORES

Codes Titres des projets Budget $ Bailleur Zones EOD NTE Observations

UTF/COI/003/COI Projet d'intensification, de diversification, de valorisation des produits agricoles

1 500 858 BID Mohéli févr-16 En cours de mise en œuvre

TCPf/COI/3401 Appui de la FAO au CPF/CPP 25 782 FAO mars-14 Extension jusqu'à fin mars 2014.

TCP/COI/3501 Renforcement du système national de contrôle de la sécurité sanitaire des aliments et des Capacités du Comité

333 000 FAO mars-14 fevrier 2016

Approuvé

COI/14/001//01/99 Stratégie de renforcement du sanitaire et phytosanitaire en Union des Comores (En pipeline)

216 568

Approuvé

ACQUIS 2 076 208

2 700 000

TCP: 2 100 000

TCPF: 600 000

7 915 000

TOTAL 10 615 000

COMORES

PROJETS - COMORES

Les fonds qui seront acquis (2014 - 2019)

Financement avec les bailleurs

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ANNEXE 8. PROJETS DE 2008 à 2013 AUX COMORES Projet Intitulé EOD (début) NTE (fin) BUDGET SOURCE

FINANCEMENT

TCP/COI/3201 Appui au Programme Forestier National Juin 2008 Nov. 2011 $ 419 000 FAO

TCP/COI/3202 Provision d’intrants aux populations vulnérables dans le cadre de la flambée de prix

Juil. 2008 Juin 2009 $ 250 000 FAO

UNJP/COI/002 Appui à la pérennisation de la Paix par la promotion de l’emploi des jeunes et des femmes aux Comores

2012 Dec. 2012 $ 130 000 Fonds de Consolidation de la Paix

TCPf/COI/3203 Appui à la mise en place et au démarrage des activités du comité National du codex Alimentarius

Avril 2009 Juin 2010 $ 111 809 FAO

TCPf/COI/3301 Baisse de la fertilité des sols aux Comores Août 2011 Décembre 2011

$ 46 800 FAO

UTF/COI/003/COI Projet d’intensification, de diversification, de valorisation des produits agricoles

Avril.2013 2016 $ 1 500 858 BANQUE ISLAMIQUE DE DEVELOPPEMENT

OSRO/RAF/218/EC Projet Gestion des Risques et des Catastrophes aux Comores Mai 2013 Décembre 2013

$ 250 000 ECHO (Commission Européenne)

53

ANNEXE 9. STRATEGIE DE SUIVI ET EVALUATION Le suivi-évaluation du CPP sera sous la responsabilité conjointe de la FAO, à travers son bureau sous régional de Madagascar, et du Gouvernement comorien à travers le service suivi/évaluation de la Vice-présidence en charge du Ministère de l’agriculture.

Sur le terrain la responsabilité du suivi-évaluation incombera aux Coordinateurs des différents « projets » qui seront mis en place pour réaliser les activités programmés dans le CPP.

L’objectif du suivi-évaluation sera de mesurer la progression de la mise en œuvre des activités prévues ainsi que les résultats obtenus par les différents « projet ».

Concrètement le suivi-évaluation sera conduit de la façon suivante : (i) visites de terrains suivant un calendrier préalablement établi. (ii) collecte de données suivant un canevas approuvé par la FAO et le gouvernement, (iii) des réunions tripartites regroupant, le gouvernement, la FAO et les représentants des principaux bénéficiaires des projets pour analyser les informations collectées, (iv) analyse des résultats, par les parties prenantes, en lien avec les produits, les effets et les impacts attendus tels mentionné dans le document du CPP, (v) diffusion des informations/résultats sous forme de rapports communiqués par le gouvernement à l’ensemble des parties prenantes au CPP et aux projets en cours de mise en œuvre.

Ainsi le suivi et l’évaluation seront réalisés suivant une approche participative associant l’ensemble des acteurs impliqués à la mise en œuvre du CPP. Les résultats obtenus permettront aux acteurs concernés de connaitre l’état d’avancement des réalisations et des avancées enregistrées en fonction effets attendus, et si nécessaire de revoir ou mettre à jours les objectifs et les résultats attendus du CPP.

ANNEXE 10. STRATEGIE DE MOBILISATION DE RESSOURCES Le besoin en financement du CPP Comores est estimé à 10,615 millions de dollars EU, dont 2,7 millions de dollars EU qui seront alloués par la FAO sous forme d’assistance technique ou de fonds TCP, et 7,915 millions de dollars EU à mobiliser pour lesquels 1, 717426 millions de dollars sont déjà octroyés par la BID et le PNUD. La démarche consistera à identifier dans un premier temps tous les donateurs potentiels avant de les approcher en les présentant des fiches d’identification de projets (FIP) préalablement approuvées par les autorités nationales. Les principaux bailleurs intervenant aux Comores dans le domaine agricole et rural sont :

− Le PNUD : Il a récemment financé le projet « chaine de valeurs » (maraîchage et aviculture) grâce au fonds pour la consolidation de la paix de (1,1 M $). Il est aussi capable de mobiliser des fonds du FEM en faveur du secteur agricole. C’est le cas des projets : « Gestion durable des Terres » (1,48 M$), clôturé début 2013; « Gestion des ressources en eau et adaptation au changement climatique » (3,7 M$), en cours de mise en œuvre ; et « Adaptation et résilience du secteur agricole face aux changements climatiques » (9 M $), en cours de préparation.

− La Banque Mondiale : Elle est en train d’instruire un grand projet de 12 M$ portant sur le développement de la pêche.

− L’AFD : Elle finance le Projet de Renforcement et de Diversification des filières Agricoles aux Comores qui doit être clôturé en juin 2013 (3,75M €). Elle appuie également les institutions de micro-finances (MECKS et SANDUK) qui octroient de crédits pour l’agriculture et la pêche entre autres.

54

− L’Union Européenne : Elle pourrait faire son retour dans le secteur agriculture/sécurité alimentaire à travers les fonds du 11ème FED dont le processus de programmation nationale va débuter. Elle est intéressée, avec la FAO, à accompagner des actions de formations professionnelles focalisées sur 1 ou 2 CRDE qui deviendront des Pôles de croissance et de rayonnement pour les populations, les femmes et les jeunes.

− Le FIDA : Il finance depuis 2007 le PNDHD à hauteur de 7M $ EU. Il appui aussi « l’Initiative Régionale agro écologie et Changement climatique » (IRACC) géré par la COI, et qui couvre les îles du Sud-Ouest de l’Océan Indien y compris Zanzibar. Il envisage de mettre en œuvre au bénéfice des Comores, un autre projet agricole financièrement beaucoup plus important, à partir de 2015.

− Le Japon intervient surtout ces dernières années dans le secteur de la pêche. Il soutient actuellement le fonctionnement du centre de formation des pêcheurs de Mirontsy à travers les fonds JICA. Il va appuyer également le développement des infrastructures socioéconomiques relatives à la pêche par le biais du JSFD, (Projet CoReCSud, 2,7 M $).

Une analyse du contexte actuel des Comores, en termes de mobilisation de fonds pour l’agriculture et le développement rural, aboutit aux résultats suivants : Les Forces :

− Légitimité et crédibilité de la FAO en raison de son mandat d’institution onusienne en charge de l’alimentation et de l’agriculture, mais aussi à cause de ses interventions antérieures aux Comores qui ont porté notamment sur l’élaboration des politiques nationales, stratégie et plans d’action relatifs au développement rural à la sécurité alimentaire.

− Capacités de la FAO à lever des fonds à partir de sources très diversifiées comme en témoigne le « Projet d’intensification, diversification et valorisation des productions agricoles aux Comores», financé à hauteur de 1,5 M$, par la BID.

− Crédibilité du gouvernement comorien vis-à-vis des partenaires financiers internationaux grâce aux mesures d’assainissement des finances publiques engagées ces dernières années et au renforcement de la bonne gouvernance à travers notamment de la mise en place de: (1) la Commission de prévention et de la lutte contre la corruption, (2) la Cour suprême de justice avec à son sein une section des comptes, et (3) l’Autorité de Régulation des Marché Publics (ARMP).

− Adoption d’une SCRP qui fixe les priorités nationales en matière de développement socioéconomique, ainsi que les investissements à réaliser sur une période de cinq ans.

− Existence de stratégies et politiques sectorielles et surtout d’un plan d’action forestier récent, chiffré, constituant une base de référence importante pour l’élaboration entre autres, des fiches d’identification de projets,

− L’existence d’institutions de micro-finances (MECKS, SANDUKS, et d’appuis à la création d’entreprises (FADC, AMIE) susceptibles d’encadrer et de cofinancer les initiatives des producteurs agricoles en cas de besoin.

− L’émergence d’Organisations Professionnelles Agricoles et d’ONG susceptibles de jouer le rôle d’interface entre les bailleurs de fonds et les bénéficiaires des projets sur le terrain.

− Une diplomatie comorienne très orientée vers les pays et institutions financières arabes du moyen orient, à partir desquels il est possible de lever des fonds importants pour des projets de développement.

Les faiblesses :

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− Le niveau des investissements publics dans le domaine de l’agriculture est très faible. Le budget de la Vice-présidence en charge du Ministère de l’agriculture, de la pêche, industrie, environnement, et de l’énergie, est de l’ordre de 2% du budget total de l’Etat. Ce qui est loin des 10% fixés par l’UA pour promouvoir la sécurité alimentaire et le développement du secteur rural en Afrique.

− L’absence d’une représentation permanente de la FAO dans le pays, ne permet pas à l’Organisation de bien coordonner ses actions avec celles des autres PTF, et d’identifier assez rapidement les opportunités de financement existantes au niveau des donateurs internationaux.

− Le bureau du correspondant national de la FAO n’est pas entièrement opérationnel. Il n’a pas de secrétariat permanant qui faciliterait la liaison avec les services compétents de l’Organisation en matière d’identification des besoins en financement et de mobilisation de ressources.

Les Opportunités :

− En décembre 2012, l’Union des Comores a accédé au point d’achèvement de l’initiative PPTE. Ce qui lui a permis de bénéficier un allègement substantiel de la dette, avec des possibilités de mobilisation de fonds pour ses programmes de développement, soit sous formes de dons, soit sous forme de prêts à des conditions concessionnelles.

− Les principaux partenaires financiers du pays ont décidé de procéder à un alignement temporel de leurs cadres de coopération respectifs avec le cycle de programmation de la prochaine SCRP dont la mise en œuvre démarrera en janvier 2015. Ce qui laisse la possibilité aux PTF de se positionner éventuellement dans le secteur agricole en fonction des priorités qui seront définies dans la Stratégie Nationale.

− Des groupes de parfumerie tels que Chanel et Givaudan commencent à s’intéresser au devenir de la filière Ylang-ylang aux Comores, et notamment à la lutte contre déboisement pour la distillation des fleurs. C’est donc une opportunité de financement à explorer pour les actions de reforestation et d’aménagement des bassins versants.

− La conférence de donateurs tenue à DOAH en août 2010 a été un succès pour les Comores en termes de promesses de dons. Et une grande partie des financements annoncés restent encore mobilisables et pourrait être orientée vers le secteur agricole.

− Le PDDAA est encore au stade de préparation au niveau des Comores. Son adoption prévue pour juillet 2013 pourra générer de financements additionnels pour le secteur agricole comorien.

Les Menaces : Les menaces suivantes sont perceptibles et pourraient ralentir ou empêcher la mobilisation de ressources pour financer le CPP Comores.

− Instabilité politique : le pays a renoué avec la stabilité politique depuis quelques années, mais la situation reste encore fragile.

− Manque de coordination : la faiblesse institutionnelle actuelle notamment en termes de coordination, peut décourager les donateurs et contrarier la mobilisation de fonds en faveur du secteur agricole.

− Dérapage budgétaire : en cas de non-respect des mesures budgétaires exigées par les institutions financières internationales, celles-ci peuvent imposer des restrictions financières qui réduiraient sensiblement les possibilités de mobilisation de fonds à court et moyen terme.

56

ANNEXE 11. LA POLITIQUE AGRICOLE ACTUALISEE DES COMORES (25/02/2014) ORIENTATIONS STRATÉGIQUES POUR L'AGRICULTURE EN 2020 Les fondements d’un développement durable pour les Comores L'agriculture fait partie des secteurs clés pour le développement durable des Comores du fait de l'importance du secteur en termes de revenu et d'emploi, de sa contribution au PIB et aux recettes d'exportation et des interactions fortes avec les milieux naturels. Ces éléments actuels ne sont pas amenés à changer à l'horizon 2020 et forment les fondements des objectifs globaux de la stratégie agricole :

• L'agriculture restera le premier contributeur pour les emplois et la distribution des revenus. Le développement d'un autre secteur d'activité majeure n'est pas envisageable à moyen terme. Le prix élevé de la main d'œuvre, lié au rattachement du Franc Comorien à la zone Franc et aux transferts de fonds de la diaspora, ne permet pas l'émergence d'un secteur de service, de production ou de transformations compétitives au niveau régional et international.

• L'agriculture devra assurer la sécurité alimentaire des populations. La spécialisation de l'ensemble du secteur agricole sur ses principales cultures de rente (ylang-ylang, girofle et vanille) est une option qui comporte trop de risques du fait des marchés très étroits pour ces produits et des incertitudes à moyen terme sur leurs niveaux de prix et de demandes.

• Les exportations du secteur participeront à l'équilibre de la balance commerciale, les productions vivrières devront limiter les importations alimentaires. À part le développement du tourisme, les cultures de rente sont à moyen terme la seule production à même de fournir des recettes en devises.

• Enfin l'activité agricole devra préserver les milieux naturels et cultivés garants de sa durabilité et du développement des autres secteurs (tourisme, ressources en eau). La fragilité des milieux et les très faibles disponibilités en surface imposent une exploitation particulièrement vigilante pour en assurer la durabilité.

• Ces éléments sont communs aux trois îles. • L'agriculture supporte de nombreux objectifs faute de développement d'un autre secteur productif. Le développement du tourisme, par exemple, permettrait

d'absorber une partie de la main d'œuvre, fournir des débouchés pour les productions agricoles de l'île directement pour les produits à destination du secteur (fruits, produits de rente…) et en sus un marché pour les produits vivriers locaux.

Objectifs globaux pour 2020 En cohérence avec la Stratégie de Croissante Accélérée pour le Développement Durable (SCAADD), les quatre objectifs globaux suivants ont été retenus :

• Assurer des emplois et des revenus • Améliorer la sécurité alimentaire des populations rurales et urbaines • Contribuer à l'équilibre de la balance commerciale en accroissant les exportations et en limitant les importations. • Gérer de manière durable les milieux naturels et cultivés

Les objectifs globaux sont la contribution du secteur agricole aux objectifs de croissance et de développement durable. Ils sont issus de la trajectoire de l'économie comorienne décrite dans les documents de SCRP et de la SCADD (en cours) ainsi que de l'évolution du secteur agricole depuis 1994 projetée à l'horizon 2020. Ces objectifs sont construits pour s'inscrire dans la SCADD au titre des objectifs du secteur de l'agriculture. Des indicateurs simples peuvent être définis pour chacun d'eux.

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LA POLITIQUE AGRICOLE "Bâtir ensemble, chacun dans son rôle" Les acteurs du secteur:

• L'agriculture repose avant tout sur les fermes familiales présentes dans toutes les régions des trois îles. Ces exploitations agricoles, petites entreprises privées apportent la totalité des productions vivrières locales et la plus grande part des cultures d'exportation. Ce sont les principaux acteurs du secteur agricole.

• Ces exploitations peuvent s'être regroupées en plusieurs types d'organisations professionnelles agricoles tels que définis par la loi sur ces organisations. Ces organisations peuvent être des coopératives d'intrants ou de vente, de la mise en commun de matériel agricole ; des représentants syndicaux… Ces organisations sont également des parties prenantes importantes du secteur agricole.

• Les acteurs privés commerçants, transformateurs, importateurs d'intrants et exportateurs contribuent au dynamisme du secteur par les investissements et les projets qu'ils portent et sont des acteurs indispensables au fonctionnement du secteur.

• Des organisations non gouvernementales sont aussi présentes dans le secteur où elles apportent leur savoir-faire et leur conviction. • Enfin bien évidemment les différentes institutions, les directions et les services de l'État de l'Union et des gouvernorats des îles sont impliqués à bien des niveaux

dans le secteur. Parmi celles-ci, les nouveaux CRDE sont un élément clé de l'action locale des autorités publiques. La nouvelle politique agricole veut s'appuyer sur chacun de ces acteurs pour atteindre les objectifs fixés. Pour cela, chaque partie prenante doit avoir clairement conscience de son rôle et des contributions qu'elle apporte à la réussite collective. Les niveaux d'actions Afin d'organiser la coopération entre tous ces acteurs, la nouvelle politique agricole propose des actions au niveau de l'Union, au niveau des îles et au niveau local. Les actions sont portées par les différents acteurs et se mettent en place à partir de cadres de concertations. Ces cadres de concertation regroupent une fois par an les acteurs publics et privés et font le bilan des actions passées et organise le plan d'action à leur niveau. L'Union :

Au niveau de l'Union, un cadre de concertation, l'observatoire du développement rural (ODR) assurait le suivi des actions de l'Union.

Contexte projeté en 2020 Objectifs globaux pour le secteur agricole

l'Agriculture premier employeur Assurer des emplois et des revenus

Le secteur agricole fournit la majeure partie de l'alimentation mais la disponibilité est faible Améliorer la sécurité alimentaire des populations rurales et urbaines

l'agriculture est le premier secteur d'exportation mais La balance alimentaire est déficitaire

Contribuer à l'équilibre de la balance commerciale (exportation et importation)

L'exploitation des milieux n'est pas durable et/ou peu productive Gérer de manière durable les milieux naturels et cultivés

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Les Îles : Des cadres de concertation équivalents seraient mis en place par les gouvernorats dans chacune des îles pour le suivi de la mise en œuvre de leur stratégie agricole propre.

Le Local : Enfin, au niveau local, le CRDE mettrait en place un cadre de concertation qui définirait son plan de travail avec les acteurs locaux du secteur agricole. La stratégie agricole comprendrait donc une stratégie de l'Union, des stratégies par île et des plans d'action au niveau de chaque CRDE. Les axes stratégiques : Assurer la durabilité des conditions de production L'exploitation durable est indispensable pour maintenir les conditions de l'activité agricole permettant la souveraineté alimentaire et des capacités d'exportation. Cela impose des actions significatives dans la gestion durable des milieux naturels et agricoles dont font partie la politique foncière, la gestion des aires protégées et de la biodiversité, la gestion des ressources sols, eaux et bois. En fonction des îles et des communes, les actions à entreprendre sont très différentes et doivent être traitées au niveau pertinent. Intensifier la production et accroitre la compétitivité des filières Plusieurs filières ont de grandes potentialités que ce soit pour la production vivrière que pour l'exportation. Des actions doivent être entreprises pour : d'une part, intensifier la production là où les conditions sont les plus adaptées ; d'autre part, agir sur la chaine de valeur pour en améliorer la compétitivité. Plusieurs leviers sont possibles et dépendent de chaque filière. On peut citer : au niveau de la production, la disponibilité en semences améliorées et la fertilisation ; au niveau de la commercialisation et de la transformation, l'amélioration de la qualité, des réseaux de commercialisation. Renforcer les capacités et le rôle des différentes parties prenantes du secteur agricole Les parties prenantes sur lesquelles s'appuie cette stratégie agricole au besoin d'être renforcées pour assurer pleinement leur rôle, pour leur permettre de participer aux cadres de concertations, de contribuer aux actions de développement initiées au niveau local, des îles et de l'Union. Ce renforcement des capacités est à mener en direction des acteurs en place (formation continue), mais aussi des acteurs à venir (formation première). En parallèle la recherche doit mener des programmes visant à une meilleure adaptation de l'activité agricole aux marchés (vivriers locaux et internationaux) et à une meilleure résilience pour faire face aux changements climatiques. AXES STRATEGIQUES Les axes stratégiques sont les défis auxquels doivent répondre prioritairement les actions des autorités publiques. Ils contribuent à la réalisation des objectifs globaux. Ces axes ont des traductions distinctes entre le niveau de l'Union et le niveau des îles. Chacune des îles à des caractéristiques particulières qui influent sur les priorités et les actions à entreprendre. L'Union de par ses prérogatives met en œuvre des axes et des actions spécifiques. AXES STRATEGIQUES DE L'UNION Axe 1 : Assurer la durabilité des conditions de production Cet axe est essentiel, il conditionne à moyen terme la mise en œuvre de tous les autres axes stratégiques.

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Il suppose des actions significatives dans la préservation des milieux naturels et agricoles dont font partie la politique foncière, la gestion des aires protégées et de la biodiversité, la préservation des ressources sols, eaux et bois. En fonction des îles et des communes, les actions à entreprendre sont très différentes et doivent être traitées au niveau pertinent. Au niveau de l'Union, il s'agit d'établir un processus permettant d'aboutir à une situation foncière clarifiée. Les points litigieux ne doivent pas faire obstacle à un processus permettant d'immatriculer toutes les surfaces non litigieuses et d'identifier formellement les zones et les questions posant des difficultés. Les autorités publiques doivent immatriculer ses propres surfaces en distinguant le domaine national, le domaine privé de l'État, les terrains communaux. Les modalités de gestion de ces surfaces viennent en second lieu et dépendent de leurs affectations (aires protégées, baux à des privés, délégation de gestion à d'autres autorités publiques…). À court terme, l'objectif spécifique est de mettre en place le processus et commencer par les zones ne posant pas de questions particulières. On peut

raisonnablement se fixer d'atteindre 2/3 des surfaces immatriculées dans les cinq prochaines années. À long terme, la totalité du territoire bénéficie d'un cadastre et d'un enregistrement des surfaces. Les droits des acteurs (autorités publiques, propriétaires,

locataires) sont clairement identifiés et les litiges sont traités. Axe 2 : Intensifier les productions et accroitre la compétitivité des filières La plupart des filières agricoles ont des possibilités importantes d'amélioration. En fonction des avantages comparatifs de chaque région, des actions peuvent être entreprises pour intensifier la production. En sus, la compétitivité des filières peut être largement accrue en agissant sur la mise au marché, la coordination des acteurs de la filière, la conquête des parts de marchés tant pour les filières vivrières nationales que pour les cultures de rente destinées aux marchés internationaux. Il s'agit de :

• Mettre en œuvre une politique commerciale de protection ou d'accès facilité pour les produits agricoles et alimentaires et les intrants. Cette politique commerciale doit être différenciée dans le respect des règles internationales. Elle comprend des mesures de protection : sanitaire (épizootie, sécurité alimentaire, SPS) et des milieux (espèces invasives). Elle comprend des mesures facilitant les importations d'intrants agricoles par des exonérations ciblées, applicables à tous les acteurs (mise en place d'une échelle de tarification selon le degré de transformation des produits). La procédure d'accession en cours à l'OMC est l'occasion pour le secteur agricole de redéfinir des règles robustes favorisant son développement.

• Favoriser les échanges intérieurs. Les circuits de commercialisation des produits agricoles vivriers sont peu fonctionnels, entrainant de multiples coûts pour les différents acteurs. Les distances entre les zones de production sont faibles et c'est surtout l'organisation des marchés intérieurs qui freine les échanges. À court terme, l'objectif est d'éliminer les tracasseries administratives, d'augmenter les flux pour tirer la production agricole en baissant les prix aux

consommateurs. Les organisations agricoles coopératives ont un rôle important dans cette fluidification des marchés. À moyen terme, la baisse des écarts de prix entre les producteurs et les consommateurs favorise la consommation des produits vivriers locaux et augmente le

revenu des agriculteurs. Les potentialités de chaque terroir sont différentes et la spécialisation est indispensable pour tirer parti au mieux de chaque zone (décalage dans le temps des productions, avantages comparatifs).

• Intensifier la production vivrière. Pour chaque zone dépendant d'un CRDE, des productions à développer et à intensifier sont retenues dans le plan d'action local. Les productions sont choisies en fonction de l'analyse FFOM. L'impact du développement des productions sur l'environnement doit être établi. Dans certaines régions, la sécurité alimentaire des populations fragiles doit être retenue. À court terme, l'objectif est d'assurer par chacun des CRDE : (i) une disponibilité en matériel végétal amélioré (bananier, cocotier, tubercules et fruitiers…)

pour les agriculteurs, (ii) de monter une action spécifique de développement sur une thématique donnée. À long terme, l'accroissement de production et de productivité de la zone se mesure par une augmentation des productions vivrières vendues et une

spécialisation dans les productions les plus compétitives.

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• Accroitre la valeur ajoutée et la compétitivité des produits d'exportation. L'approche se fait par filière avec un appui en direction des premiers transformateurs (préparateur pour la vanille, distillateurs pour l'ylang-ylang…) pour améliorer de la qualité des produits par leur traçabilité. Renforcer ce maillon de la chaine de valeur permet la promotion de l'origine et des incitations par les prix à la qualité. À court terme, l'objectif est d'avoir une traçabilité depuis les transformateurs jusqu'à l'exportation pour le client final. Les transformateurs acquièrent les

capacités à exporter. À moyen terme, les marchés extérieurs sont reconquis par les nouveaux exportateurs issus des transformateurs.

Axe 3 : Renforcer les capacités et le rôle des différentes parties prenantes du secteur agricole Les différentes parties prenantes montrent des besoins dans la planification, dans les méthodes d'analyse des chaines de valeur et des mesures de la rentabilité des projets, dans le rôle et les fonctions économiques des systèmes agricoles et des différents acteurs des chaines de valeurs. En matière de formation continue ou de formation première, aucun cursus spécialisé dans le domaine agricole n'existe aux Comores. Le renforcement des capacités vise toutes les parties prenantes simultanément. Il s'agit :

• D'un appui à la mise en place des cadres de concertations au niveau des CRDE, des îles et de l'Union. Cet appui peut se faire en utilisant des compétences nationales ou internationales. À court terme, l'objectif est d'avoir à chaque niveau un plan d'action annuel élaboré et évaluer de manière concertée. À moyen terme, chaque niveau d'intervention est autonome dans la programmation des actions

• Du développement de modules de formation continue pour les parties prenantes. Pour pallier l'absence de centre de formation, chaque CRDE sera amené à mettre en place un module de formation sur un thème spécifique, en relation avec les techniques développées par ce CRDE. À court terme, chaque CRDE propose un module de formation pour les parties prenantes concernées. À moyen terme, l'offre de module constitue un parcours de formation technique pouvant servir de base à une formation diplômante.

• Du développement au sein de l'enseignement général secondaire, d'un ensemble de formation débouchant sur un baccalauréat proche de la série S "écologie-agronomie et territoires". À court terme, il s'agit d'une ouverture vers un enseignement optionnel proche des besoins professionnels du pays À long terme, on vise la création d'une filière académique complète.

• Mise en place d'une politique de recherche et de recherche/développement. Les missions de la recherche ont été placées dans le renforcement des capacités dans la mesure où elle contribue à l'amélioration des connaissances et de la bonne adéquation des actions aux besoins du secteur. On retiendra la nécessité d'une recherche adaptative s'appuyant sur des expérimentations au sein des CRDE et des exploitations agricoles. Seul le domaine de l'ylang-ylang justifie une recherche plus spécifique et pointue dans la mesure où les Comores sont leader sur ce produit. À court terme, l'objectif est un programme d'expérimentation au sein des CRDE. À moyen terme, des programmes d'expérimentation en collaboration avec les institutions membres de la COI.

PRIORITES POUR CHACUNE DES ILES NGAZIDJA: Axe 1 : Reconquérir les espaces agricoles délaissés Plusieurs zones agricoles de l'île sont peu utilisées, en particulier les espaces cultivables de moyenne altitude (grille, plateau…). Ces zones sont parfois dégradées et leur statut foncier ne favorise pas leur utilisation. La levée des contraintes et le développement d'actions en faveur d'une utilisation pérenne de ces surfaces assureraient une production agricole vivrière importante. La restauration d'un couvert végétal permanent arboré productif (fruitier) associé à des cultures annuelles dans le cadre d'un embocagement assurerait une reconquête de l'espace agricole.

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À court terme, l'objectif est d'installer sur des blocs de 10 ha des jeunes des communes dont dépendent les terres et de développer une rotation culturale débouchant sur les systèmes arborés voisins.

À moyen terme, l'objectif est d'occuper toutes les terres avec une diversité d'utilisation. Le statut foncier d'une partie du foncier doit être clarifié pour en assurer une utilisation pérenne. Des objectifs quantifiés par communes sont susceptibles d'être inscrits dans la stratégie.

Axe 2 : Intensifier les productions et accroitre la compétitivité des filières

• Les zones des plateaux présentent des avantages comparatifs importants pour les cultures maraîchères et pour la pomme de terre. La culture de la pomme de terre devrait pouvoir être développée pour assurer une part de la diète alimentaire. À court terme, l'objectif est de développer à grande échelle la culture de la pomme de terre sur les hauts dans l'objectif de reconquête des terrains. À moyen terme, d'autres cultures pérennes peuvent s'ajouter à la culture de la pomme de terre pour établir un système agricole peu sensible à la pluviométrie.

• Les cours actuels de la vanille au niveau mondial sont à peu près stabilisés. Les prix à l'export et sur les marchés de consommation (Europe, Japon) permettent d'assurer la rentabilité de la filière. À court terme, l'objectif est de relancer la filière vanille en soldant les passifs accumulés par les acteurs et en relançant la présence sur les marchés

extérieurs. À moyen terme, la filière s'intègre très bien dans les systèmes forestiers et valorise correctement la main d'œuvre. Cette intégration lui permet d'assurer

des revenus complémentaires et d'être peu sensible aux cours mondiaux NDZOUANI : Axe 1 : Assurer la durabilité des conditions de production Le défrichement et la culture sur les pentes sont les principaux problèmes auxquels doit répondre l'action publique dans un contexte de forte pression agricole. Plusieurs approches doivent être traitées simultanément, la délimitation des surfaces agricoles et des zones protégées, la sécurisation foncière pour les exploitants et une mise en culture intégrant la gestion des sols. Les techniques sont connues (aménagement, embocagement, plantations pérennes) et elles doivent viser à promouvoir une agroforêt, seul système productif permettant de concilier une forte valeur ajoutée par unité de surface et par unité de main-d’œuvre sur ces sols riches, mais fragiles.

• Pour les zones montagneuses, le système de production durable à promouvoir l'ylang-ylang, le giroflier, les fruits à pain, les bananiers (+ d'autres fruitiers) en association avec les tubercules et avec l'intégration de l'élevage caprin (le ruminant capable de s'intégrer dans l'agroforêt).

• Sur les plaines côtières, les sols sont très dégradés, sujets à une pression urbaine et leur statut foncier n'est pas stabilisé. La restauration de leur fertilité et leur utilisation en agriculture vivrière périurbaine sont à mettre en place. À court terme, l'objectif est double : une limite à l'espace agricole pour préserver les crêtes et les aires protégées allant de pair à une sécurisation foncière des

exploitants. La promotion de l'embocagement et des plantations pérennes en évitant de transformer les hauts en pâturage extensif pour l'élevage bovin à viande.

À long terme, les terroirs agricoles doivent être stabilisés. Les aires protégées délimitées. Des actions de préservation des milieux (crêtes, berges de rivière…) sont indispensables.

Axe 2 : Accroitre la compétitivité des filières dans les échanges intérieurs et extérieurs L'ylang-ylang reste à moyen terme la culture la plus compétitive. Néanmoins, la qualité des produits n'est pas encore intégrée aux différents niveaux de la filière (récolte tardive, alambic de mauvaise qualité).

• Le maintien et l'augmentation de la qualité doivent être une priorité pour éviter l'émergence de concurrents au niveau mondial. De même ; le volume de production doit suivre et anticiper la demande. En tant que leader sur les marchés mondiaux, les Comores doivent avoir une politique de développement du marché. L'extension

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de la culture d'ylang-ylang ne peut se faire que dans le cadre d'une diminution significative de la consommation de bois pour la distillation soit par amélioration du rendement (foyers) soit par substitution du combustible. À court terme, la remise à niveau des alambics et des distillateurs est indispensable (système de crédit-bail) et doit aller de pair avec une traçabilité des produits

depuis les distillateurs jusqu'aux clients. À moyen terme, le développement de la filière passe par une identification des distillateurs par les clients finaux.

• Les autres filières d'exportation (vanille, poivre, giroflier…) sont à suivre ou à développer pour les intégrer dans le système forestier. • Les cultures maraîchères sont de bon rapport. Leur développement passe par une utilisation précautionneuse des produits phytosanitaires pour se conformer aux

normes de l'Union Européenne. À court terme, il faut proscrire l'utilisation de produits non autorisés au sein de l'Union Européenne et développer la filière sur son marché intérieur À moyen terme, les excédents de production peuvent être durablement exportés sur le marché de Mayotte.

• Les élevages intensifs lait et œufs contribuent aussi à une forte valorisation des sols et de la main d'œuvre. La production d'œufs, hors-sol, peut devenir une filière très productive malgré les coûts d'approvisionnement. À court terme, le marché intérieur permet un écoulement de la production dans un premier temps. À long terme, les ports en eaux profondes, facteur de la compétitivité, permettent d'envisager pour d'en faire à terme un produit d'exportation dans la sous-

région. L'intérêt supplémentaire de cette filière est d'une part de fournir un aliment de très haute qualité et d'autre part d'effectuer un transfert de fertilité vers les autres cultures.

MWALI: Axe 1 : Assurer la durabilité des conditions de production L'île bénéficie d'un milieu naturel particulièrement riche en biodiversité qu'il convient de protéger par une définition stricte du domaine agricole. L'élevage extensif ne doit pas être développé. L'embocagement est en progression et doit être soutenu par la politique foncière. Le développement de la culture d'ylang-ylang doit être réservé aux sols les plus pauvres de l'île. À court terme, la délimitation des aires protégées et l'immatriculation des terres font partie des actions prioritaires. A moyen terme, l'ensemble des terrains devrait être immatriculé et l'île devrait bénéficier d'un plan d'aménagement valorisant les aires protégées. Ce plan délimite

les zones de développement de l'ylang-ylang. Axe 2 : Choisir des filières et en assurer la compétitivité dans les échanges intérieurs et extérieurs

• La production de banane fait partie des produits déjà exportés vers les autres îles. Cette spécialisation est à renforcer avec l'utilisation des zones basses irrigables pour permettre une production en décalée. Les échanges interîles doivent être suffisamment fluides pour tirer la production locale de bananes et de produits maraîchers vers les marchés urbains plus

importants à Ngazidja et Ndzouani. • L'île bénéficie d'une plantation semencière de cocotier. Celle-ci doit être utilisée pour restaurer les cocoteraies des trois îles.

À court terme, le CRDE local devrait organiser la vente de plants de cocotiers et les rendre disponibles sur toutes les îles. • La production d'ylang-ylang de qualité est encouragée. La traçabilité des distillateurs permet de valoriser l'appellation Mohéli au niveau des importateurs.

Axe 3: Renforcer les capacités et le rôle des différentes parties prenantes du secteur agricole Les trois îles font partie intégrante du renforcement des capacités des parties prenantes, les actions définies au niveau de l'Union s'appliquent dans chaque île et sont en partie mise en œuvre au niveau des gouvernorats. En particulier, le cadre de concertation de l'île et les plans d'actions des CRDE sont mis en place.