2
délégation | gestion 25 OptionBio | Jeudi 9 avril 2009 | n° 416 A ujourd’hui dans le cadre d’une société civile de moyens (SCM) ou d’une société d’exercice libéral (SEL), demain pour un laboratoire multisite ou une SCM de laboratoires multisites, les contraintes économiques et orga- nisationnelles auxquelles de nombreux biologistes sont confrontés sont toujours les mêmes : mettre en place des plateaux techniques mono- ou mul- tidisciplinaires, plus ou moins robotisés et dont la productivité serait consolidée. Geslab, société animée et contrôlée uniquement par des biologistes, et existant depuis maintenant 15 ans, peut faciliter la réalisation de ces projets, quelle que soit la structure juridique ou la taille des laboratoires. Une offre technique mono- ou pluridisciplinaire Au sein du fonctionnement de Geslab, des contrats cadres garantissent services et conditions de tarif sur les automates, les réactifs, la robotique, les systèmes de communication interlaboratoires et les systèmes de biologie délocalisée. Les biolo- gistes peuvent faire le choix d’une solution mono- fournisseur (tout Roche ou tout Siemens) ou d’une solution mixte. En fonction du projet de plateau technique, les consolidations peuvent être pro- gressives, selon l’évolution du nombre des analy- ses notamment. Un seuil minimum d’analyses est nécessaire pour avoir une mise à disposition des automates. Le contrat prévoit le remplacement ou le doublement du parc automate au fur et à mesure de l’évolution de l’activité du plateau. L’aide aux aspects techniques et à la démarche qualité Les critères de choix Le comité technique Geslab s’appuie sur la connaissance des études bibliographiques, sur un protocole de scoring pour sélectionner les fournisseurs et, si nécessaire, décider de l’évaluation des automates ou des réactifs. La conclusion de ce travail d’évaluation, associée aux négociations tarifaires, permet ensuite à ce même comité de choisir les deux fournisseurs principaux en immuno-hématologie, biochimie et hématologie, par le biais d’un vote à raison d’une voix par plateau technique. Les biologistes adhérents ont fait le choix d’un partenariat avec deux fournisseurs majeurs, Roche et Siemens, pour une période de 5 ans, de manière à tenir compte de la durée d’amortissement des auto- mates et des contraintes liées à la formation et à la démarche qualité. Les autres partenaires de Geslab sont Tosoh pour l’HbA1c, Sebia, Phadia et Ortho-Clinical diagnostics pour l’immuno-hématologie, BD pour Bactec et Phoenix, Biorad pour les milieux de culture, CML. L’appui technologique L’analyse et le suivi des problèmes d’automates et de réactifs de l’ensemble des plateaux techni- ques est assurée par Geslab. La réactovigilance à cette échelle permet une interactivité forte avec les fournisseurs. Ce relationnel est fortifié par des journées de rencontre scientifiques et organisa- tionnelles entre les adhérents d’une part, et les fournisseurs d’autre part. La démarche qualité L’adhésion des laboratoires à BioQualité et la pré- sence au sein de Geslab de plusieurs laboratoires accrédités sont des gages d’émulation, notam- ment via les échanges interlaboratoires. Geslab est partenaire de Biorad par des contrôles exter- nes de la qualité, ce qui permet une analyse des résultats au sein du groupe de pairs Geslab. Gains de productivité L’objectif pour l’adhérent Geslab est d’intégrer dans les coûts de production les contraintes aujourd’hui incontournables de l’accréditation, tout en ayant des prix fixes sur la durée du contrat de 5 ans, avec une adaptabilité des automates mis à disposition en fonction de l’évolution des volu- mes des tests, de sorte que la gestion soit simple et lisible. La contrepartie pour le plateau technique est d’atteindre le seuil minimum d’activité (qui est le seuil de mise à disposition des automates), et de respecter un cahier des charges. Ces contrats cadres sont adossés à un certain nombre de prin- cipes fondamentaux. Les premiers principes sont ceux d’une facturation au “prix du résultat rendu”, associée à une tarifi- cation dégressive par palier de volumes de tests. Ces principes s’appliquent dans le contexte d’un cahier des charges d’environnement technique, conforme à l’accréditation Cofrac et qui précise notamment certaines modalités d’utilisation de l’automate : – les calibrations sont faites selon les préconi- sations du fournisseur, deux points de contrôle Organisation et gestion de plateformes analytiques via Geslab L’objectif de Geslab n’est pas d’être une simple centrale d’achats mais de proposer un appui, un accompagnement technique et économique de mise en place et de fonctionnement de plateaux techniques, pour un gain de productivité tout en s’inscrivant dans une démarche qualité. Cette délégation de l’administration permet au biologiste de retrouver son cœur de métier. Geslab Geslab est une SAS (société anonyme simplifiée) à capital variable. 100 % de son capital sont détenus par les biologistes utilisateurs. Geslab quant à lui ne possède aucune forme de participation au capital des laboratoires adhérents. Chaque laboratoire adhérent à Geslab nomme un biologiste qui devient membre de droit de la Commission technique Geslab et dispose d’un droit de vote. Le bureau est composé de 9 membres et d’un président. Le règlement intérieur précise le champ d’intervention de Geslab. Les décisions sont prises de façon collégiale, par le vote des biologistes adhérents, et non par une instance dirigeante de Geslab.

Organisation et gestion de plateformes analytiques via Geslab

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Organisation et gestion de plateformes analytiques via Geslab

délégation | gestion

25OptionBio | Jeudi 9 avril 2009 | n° 416

Aujourd’hui dans le cadre d’une société civile de moyens (SCM) ou d’une société d’exercice libéral (SEL), demain pour un

laboratoire multisite ou une SCM de laboratoires multisites, les contraintes économiques et orga-nisationnelles auxquelles de nombreux biologistes sont confrontés sont toujours les mêmes : mettre en place des plateaux techniques mono- ou mul-tidisciplinaires, plus ou moins robotisés et dont la productivité serait consolidée.Geslab, société animée et contrôlée uniquement par des biologistes, et existant depuis maintenant 15 ans, peut faciliter la réalisation de ces projets, quelle que soit la structure juridique ou la taille des laboratoires.

Une offre technique mono- ou pluridisciplinaireAu sein du fonctionnement de Geslab, des contrats cadres garantissent services et conditions de tarif sur les automates, les réactifs, la robotique, les systèmes de communication interlaboratoires et les systèmes de biologie délocalisée. Les biolo-gistes peuvent faire le choix d’une solution mono-fournisseur (tout Roche ou tout Siemens) ou d’une solution mixte. En fonction du projet de plateau technique, les consolidations peuvent être pro-gressives, selon l’évolution du nombre des analy-ses notamment. Un seuil minimum d’analyses est nécessaire pour avoir une mise à disposition des

automates. Le contrat prévoit le remplacement ou le doublement du parc automate au fur et à mesure de l’évolution de l’activité du plateau.

L’aide aux aspects techniques et à la démarche qualitéLes critères de choixLe comité technique Geslab s’appuie sur la connaissance des études bibliographiques, sur un protocole de scoring pour sélectionner les fournisseurs et, si nécessaire, décider de l’évaluation des automates ou des réactifs. La conclusion de ce travail d’évaluation, associée aux négociations tarifaires, permet ensuite à ce même comité de choisir les deux fournisseurs principaux en immuno-hématologie, biochimie et hématologie, par le biais d’un vote à raison d’une voix par plateau technique. Les biologistes adhérents ont fait le choix d’un partenariat avec deux fournisseurs majeurs, Roche et Siemens, pour une période de 5 ans, de manière à tenir compte de la durée d’amortissement des auto-mates et des contraintes liées à la formation et à la démarche qualité.Les autres partenaires de Geslab sont Tosoh pour l’HbA1c, Sebia, Phadia et Ortho-Clinical diagnostics pour l’immuno-hématologie, BD pour Bactec et Phoenix, Biorad pour les milieux de culture, CML.

L’appui technologiqueL’analyse et le suivi des problèmes d’automates et de réactifs de l’ensemble des plateaux techni-ques est assurée par Geslab. La réactovigilance à cette échelle permet une interactivité forte avec les fournisseurs. Ce relationnel est fortifié par des journées de rencontre scientifiques et organisa-tionnelles entre les adhérents d’une part, et les fournisseurs d’autre part.

La démarche qualitéL’adhésion des laboratoires à BioQualité et la pré-sence au sein de Geslab de plusieurs laboratoires accrédités sont des gages d’émulation, notam-ment via les échanges interlaboratoires. Geslab est partenaire de Biorad par des contrôles exter-nes de la qualité, ce qui permet une analyse des résultats au sein du groupe de pairs Geslab.

Gains de productivitéL’objectif pour l’adhérent Geslab est d’intégrer dans les coûts de production les contraintes aujourd’hui incontournables de l’accréditation, tout en ayant des prix fixes sur la durée du contrat de 5 ans, avec une adaptabilité des automates mis à disposition en fonction de l’évolution des volu-mes des tests, de sorte que la gestion soit simple et lisible. La contrepartie pour le plateau technique est d’atteindre le seuil minimum d’activité (qui est le seuil de mise à disposition des automates), et de respecter un cahier des charges. Ces contrats cadres sont adossés à un certain nombre de prin-cipes fondamentaux.Les premiers principes sont ceux d’une facturation au “prix du résultat rendu”, associée à une tarifi-cation dégressive par palier de volumes de tests. Ces principes s’appliquent dans le contexte d’un cahier des charges d’environnement technique, conforme à l’accréditation Cofrac et qui précise notamment certaines modalités d’utilisation de l’automate :– les calibrations sont faites selon les préconi-sations du fournisseur, deux points de contrôle

Organisation et gestion de plateformes analytiques via Geslab

L’objectif de Geslab n’est pas d’être une simple centrale d’achats mais de proposer un appui, un accompagnement technique et économique de mise en place et de fonctionnement de plateaux techniques, pour un gain de productivité tout en s’inscrivant dans une démarche qualité. Cette délégation de l’administration permet au biologiste de retrouver son cœur de métier.

GeslabGeslab est une SAS (société anonyme simplifiée) à capital variable. 100 % de son capital

sont détenus par les biologistes utilisateurs. Geslab quant à lui ne possède aucune forme

de participation au capital des laboratoires adhérents.

Chaque laboratoire adhérent à Geslab nomme un biologiste qui devient membre de droit

de la Commission technique Geslab et dispose d’un droit de vote. Le bureau est composé

de 9 membres et d’un président. Le règlement intérieur précise le champ d’intervention

de Geslab.

Les décisions sont prises de façon collégiale, par le vote des biologistes adhérents, et non

par une instance dirigeante de Geslab.

Page 2: Organisation et gestion de plateformes analytiques via Geslab

Le tout nouveau PTB, ou Pla-teau Technique de Biologie, du CHU de Dijon a su mettre

à profit la nécessaire réorganisation de ses activités (douze laboratoires jusqu’ici répartis en quatre sites) en créant une réelle transversalité des fonctions tertiaires et logisti-ques au service de plateaux tech-niques repensés, et donc au ser-vice du patient pour une meilleure prise en charge. Le nouveau bâti-ment, ouvert depuis juin dernier, s’inscrit dans un concept archi-tectural moderne parfaitement adapté au flux des échantillons et des personnes.

Un bénéfice pour tousLa création d’un secteur pré-analy-tique unique qui réceptionne l’en-semble des prélèvements (volumes d’échantillons prélevés moindres, simplification de la gestion des prélèvements) a très largement bénéficié aux patients et contribué à une meilleure organisation des services de soins. Cette optimi-sation profite aussi aux différents laboratoires, jusqu’ici autono-mes, par la mise en commun des moyens. Deux plateaux techniques ont été créés ainsi que des pla-teformes communes. Il s’agit du plateau technique automatisé pour

la biologie de routine, de garde et d’urgence, du plateau technique de microbiologie et d’ateliers communs autour d’une même technologie (atelier de biologie moléculaire, cytométrie de flux, radio-isotopes…).

La cité hospitalière de demainVéritable pôle régional, le Plateau Technique de Biologie effectue plus de 2 800 000 actes par an. Ce sont non seulement des analyses classiques mais aussi celles plus spécifiques d’un CHU en matière de périnatalité, cancérologie et microbiologie. Ouvert également

vers l’extérieur, le PTB propose des prestations pour d’autres éta-blissements de soins ou de labora-toire de recherche et d’expertise. Résolument engagé vers l’avenir, il s’appuie sur la compétence des personnels, le développement de technologies avancées et la maîtrise de la démarche qualité. Le Plateau Technique de Biologie, associé au projet d’envergure Bocage Central, est à l’image de ce que sera la Cité hospitalière de Dijon, demain. |

ROSE-MARIE LEBLANC

consultant biologiste, Bordeaux (33)

[email protected]

Le pôle de biologie du CHU de Dijon allie rationalité et architecture

organisation et développement

gestion | délégation

26 OptionBio | Jeudi 9 avril 2009 | n° 416

interne qualité sont passés par jour et par test (quelle que soit l’analyse), et également à chaque changement de lot réactif ou de réactif ;– la consommation de réactif prévue inclut le passage d’un contrôle qualité externe, ainsi que les repasses éventuelles des patients (10 % en chimie, 5 % en hématologie et 3 à 10 % selon les paramètres d’immuno-enzymologie).Les autres principes assurent une période d’avance de stocks non facturée, une mise à disposition (sauf exceptions) des automates et terminaux de validation, une prise en charge des formations et du service après-vente, et une par-ticipation aux frais de connexion.L’engagement à respecter ce cahier des charges est vérifié par un audit trimestriel du fournisseur sur chaque plateau technique.

Administration et gestionL’un des objectifs de Geslab est aussi de permet-tre aux biologistes de trouver du temps pour se recentrer sur leur métier. Une fois établi le choix des fournisseurs, Geslab devient leur interlocuteur privilégié. Ceci libère le laboratoire hébergeur du plateau technique de toutes les contraintes admi-

nistratives et de gestion. En effet, Geslab prend en charge l’élaboration des contrats et fait l’avance du règlement des factures, sous forme d’une ges-tion mensuelle en temps réel.Si le plateau technique existe dans le cadre d’une SCM ou d’un groupement d’intérêt économique (GIE), il est nécessaire d’ajouter au “coût patient au résultat rendu” les frais de structure et de personnel. Ce calcul de répartition des frais est assuré également par Geslab, au prorata de l’ac-tivité déclarée par test.Enfin, à l’issue de l’exercice, Geslab fournit le bilan économique et statistique de chaque pla-teau technique.Les autres prestations de Geslab sont l’accès à des simulations immédiates de gains de produc-tivité (en cas de projet d’intégration de nouveaux laboratoires), la possibilité d’audit organisation-nel mené par les fournisseurs principaux et la possibilité d’accompagnement et de conseil d’ordre juridique avec le cabinet partenaire de Geslab.Pour assurer ces différentes prestations, il n’est pas prévu de cotisation annuelle mais des frais de gestion Geslab.

ActionnariatL’actionnariat, s’il n’est pas une obligation, offre la possibilité de renforcer la motivation des adhérents en leur permettant de participer aux décisions stratégiques de Geslab, de contrôler la gestion et d’accéder aux bénéfices.

Relations commercialesLa relation commerciale actuellement menée par Geslab à l’égard de ses fournisseurs s’inscrit com-plètement dans un relationnel de partenariat, basé sur la confiance et la crédibilité. Les fournisseurs y trouvent une simplification de gestion de leurs comptes clients, un suivi des éventuelles dérives du “coût résultat rendu” et une garantie de mar-ché par des contrats long terme. |

ROSE-MARIE LEBLANC

consultant biologiste, Bordeaux (33)

[email protected]

SourceCommunication de D. Caillat, lors du Café scientifique des Journées internationales de biologie (JIB), novembre 2008, Paris.