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434 Congrès annuel de la Société fran¸ caise de chirurgie de la main / Chirurgie de la main 32 (2013) 426–491 Un pour cent des praticiens n’utilisaient jamais d’antibiotique (IV ou per os) au cours de la prise en charge d’une arthrite septique mais gardaient hospitalisé leurs patients pour réaliser une surveillance régulière. Trois pour cent des praticiens n’utilisaient jamais d’antibiothérapie intraveineuse au cours de leur prise en charge. Une antibiothérapie intraveineuse était mise en place en flash peropératoire dans 23 % des cas, pendant 24 à 48 h dans 29 % des cas, jusqu’aux résultats bactériologiques dans 45 % des cas. Quatre-vingt-treize pour cent des praticiens avaient recours à une antibiothérapie per os en postopératoire. Les antibiotiques per os étaient prescrits pour une durée de 7 jours dans 14 % des cas,14 jours dans 40 % des cas, 21 jours dans 27 % des cas, 28 jours dans 7 % des cas, plus de 4 semaines dans 10 % cas. Il n’existait pas de différence significative de durée de prescription en fonction du secteur d’activité. Discussion.– Le taux faible de réponse à notre questionnaire permet de donner néanmoins une idée des pratiques actuelles sur ce sujet et peut servir de base pour adapter notre pratique courante. Il semble admis, pour la majorité des praticiens interrogés (plus de 90 % d’entres eux), que la durée de l’antibiothérapie pour le traitement de l’arthrite septique de l’IPP est inférieure à celle admise de 6 semaines pour les arthrites des membres inférieurs. Ceci est corroboré avec les données de la littérature. En effet, dans la série de Shina et al. (2006) de 26 arthrites, la durée de l’antibiothérapie est en moyenne de 4,2 semaines, dans celle de Angly et al. (2007) de 31 arthrites, elle est de seulement 17 jours. Enfin, la série de Uckay et al. (2012) de 43 arthrites, dont la durée d’antibiothérapie est en moyenne de 36 jours, montre que la récidive de l’arthrite ne semble pas liée à la durée d’antibiothérapie postopératoire, y compris pour des durées inférieures à 14 jours. Cette littérature valide donc cette tendance au raccourcissement de la durée d’antibiothérapie que nous avons mis en évidence avec ce questionnaire. Conclusion.– L’attitude des praticiens interrogés qui semble se dégager de notre questionnaire pour le traitement d’une arthrite IPP est, l’hospitalisation, une antibiothérapie intraveineuse jusqu’aux résultats bactériologiques, suivi d’un traitement antibiotique per os de 14 jours, avec la surveillance clinique associée qui s’impose. Ces données seront bien évidemment à remettre dans le contexte du patient, du terrain et du germe retrouvé. http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2013.10.022 CP021 L’histoire de SOS Main T. Awada a,, J. Glicenstein b a SOS Main, clinique du Diaconat, Strasbourg, France b Paris, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (T. Awada) Mots clés : Histoire ; SOS Main ; Urgences Depuis la première guerre mondiale, le traitement des plaies de la main repo- sait sur une prise en charge secondaire : c’était le dogme UOD (Urgence avec Opération Différée), préconisé par Marc Iselin et ses élèves. Les plaies devaient être laissées ouvertes d’une part pour éviter l’infection, d’autre part retarder le traitement permettait de réadresser le blessé à un chirurgien compétent puisqu’il n’existait pas ou peu de centres spécialisés. Ces notions devaient être remises en cause peu à peu : ainsi, les fondateurs du GEM établissent que le pronostic fonctionnel des traumatismes de la main dépend de la qualité des soins initiaux. Tout d’abord, le rapport explosif de Jacques Michon et Jean Gosset présenté à l’Association franc ¸aise de chirurgie en 1965 propose une prise en charge des plaies de la main tout en un temps en urgence. Puis très vite, Raymond Vilain comprend que pour appliquer les théo- ries novatrices de son ami Michon, il faut réformer profondément l’organisation de la prise en charge des urgences de la main. Les structures sont plus impor- tantes que l’homme dans la société humaine. Plutôt que de demander au patient d’attendre de trouver un chirurgien compétent comme le préconise Iselin, il décide d’organiser son service de fac ¸on à prendre en charge tous les blessés de la main en urgence. L’idée paraît aujourd’hui évidente, mais c’est le propre du génie que de voir ce que personne n’a encore vu jusque là : c’est ainsi qu’en 1972 qu’il crée le premier SOS main. Mais qu’est-ce que le premier SOS main en France ? Comment s’organise alors cette nouvelle fac ¸on de penser l’urgence en chirurgie de la main, spécialité qui n’existait même pas encore ? http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2013.10.023 CP022 Ostéosynthèse des fractures du poignet chez l’adulte jeune par brochage percutané N. Dreant , F. Norat, J.-P. Pequignot Pôle urgence main Nice, clinique Saint-Fran¸ cois, Nice, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (N. Dreant) Mots clés : Fracture ; Poignet ; Brochage Les auteurs présentent une étude rétrospective de 50 patients ayant bénéficié d’une ostéosynthèse du poignet par brochage percutané, de novembre 2012 à mars 2013. Tous présentaient une fracture déplacée du radius distal et/ou de l’ulna distal lors d’un accident de snowboard. La moyenne d’âge était de 31 ans (14 à 50 ans), il s’agissait de 32 femmes pour 28 hommes et le recul moyen à la révision était de 9 mois (2 à 18 mois). Le bilan radiographique préopératoire comprenait uniquement des clichés du poignet de face et de profil. Un testing dynamique sous fluoroscope et sous anes- thésie locorégionale complétait systématiquement ce bilan, à la recherche d’une instabilité scapho-lunaire, triquetro-lunaire, radio-carpienne et radio-ulnaire dis- tale. Selon la classification de Laulan, on dénombrait 28 fractures du radius méta- physaires, 9 épiphysaires, 3 ulnaires et 10 impliquant le radius et l’ulna. Quatre patients ont bénéficié en plus d’un brochage scapho-lunaire et un patient d’un vissage percutané du scaphoïde. 3 patients ont eu les deux poignets fractu- rés, mais un seul côté opéré. Quarante-huit patients ont été opérés quelques heures après le traumatisme, 2 patients le lendemain, tous sous anesthésie locorégionale. Le séjour a été en ambulatoire dans 46 cas. La technique opératoire utilisait des broches de 1,4 à 1,8 mm de diamètre intra focales, associées à des broches épiphyso-métaphysaires et parfois épiphysaires. Trente-neuf patients ont été revus dans notre centre, 7 dans un centre différent, 4 ont été perdus de vue. A la révision, étaient notées les amplitudes articulaires, la force de serrage ainsi que le score DASH. Les résultats ont montré un déficit moyen de flexion du poignet de 10 degrés (0 à 30), d’extension de 10 degrés (0 à 30), de supination de 5 degrés (0 à 20) et de pronation de 8 degrés (0 à 20). La force de serrage moyenne évaluée au Jamar était de 88 % par rapport au coté non opéré. Le DASH moyen était de 3. Les complications ont été : 3 dysesthésies de la branche sensitive du nerf radial spontanément résolues, 12 sepsis superficiels sur broche, 2 syndromes doulou- reux régionaux complexes, et une rupture du tendon de l’Extensor Pollicis Longus. Les résultats de cette série nous encouragent, à l’époque où la place de l’ostéosynthèse par plaque vissée prend une importance croissante, à continuer à proposer ce type d’ostéosynthèse chez le sujet jeune victime d’une fracture déplacée du poignet à faible énergie. Les fractures articulaires du radius à plus de 3 fragments ainsi que les fractures à déplacement antérieur n’entrent pas, pour nous, dans les indications du brochage percutané. http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2013.10.024 CP023 Conservation du pronator quadratus dans les fractures du poignet : quel intérêt pour le patient ? Évaluation prospective continue P.-B. Rey , S. Rochet , E. Jardin , F. Loisel , L. Obert Service d’orthopédie, de traumatologie, de chirurgie plastique, reconstructrice et assistance main, CHU Jean-Minjoz, Besan¸ con, France

Ostéosynthèse des fractures du poignet chez l’adulte jeune par brochage percutané

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Page 1: Ostéosynthèse des fractures du poignet chez l’adulte jeune par brochage percutané

434 Congrès annuel de la Société francaise de chirurgie de la main / Chirurgie de la main 32 (2013) 426–491

Un pour cent des praticiens n’utilisaient jamais d’antibiotique (IV ou per os)au cours de la prise en charge d’une arthrite septique mais gardaient hospitaliséleurs patients pour réaliser une surveillance régulière.Trois pour cent des praticiens n’utilisaient jamais d’antibiothérapie intraveineuseau cours de leur prise en charge.Une antibiothérapie intraveineuse était mise en place en flash peropératoiredans 23 % des cas, pendant 24 à 48 h dans 29 % des cas, jusqu’aux résultatsbactériologiques dans 45 % des cas.Quatre-vingt-treize pour cent des praticiens avaient recours à une antibiothérapieper os en postopératoire.Les antibiotiques per os étaient prescrits pour une durée de 7 jours dans 14 %des cas,14 jours dans 40 % des cas, 21 jours dans 27 % des cas, 28 jours dans7 % des cas, plus de 4 semaines dans 10 % cas.Il n’existait pas de différence significative de durée de prescription en fonctiondu secteur d’activité.Discussion.– Le taux faible de réponse à notre questionnaire permet de donnernéanmoins une idée des pratiques actuelles sur ce sujet et peut servir de basepour adapter notre pratique courante.Il semble admis, pour la majorité des praticiens interrogés (plus de 90 % d’entreseux), que la durée de l’antibiothérapie pour le traitement de l’arthrite septique del’IPP est inférieure à celle admise de 6 semaines pour les arthrites des membresinférieurs.Ceci est corroboré avec les données de la littérature. En effet, dans la série deShina et al. (2006) de 26 arthrites, la durée de l’antibiothérapie est en moyennede 4,2 semaines, dans celle de Angly et al. (2007) de 31 arthrites, elle est deseulement 17 jours. Enfin, la série de Uckay et al. (2012) de 43 arthrites, dontla durée d’antibiothérapie est en moyenne de 36 jours, montre que la récidivede l’arthrite ne semble pas liée à la durée d’antibiothérapie postopératoire, ycompris pour des durées inférieures à 14 jours.Cette littérature valide donc cette tendance au raccourcissement de la duréed’antibiothérapie que nous avons mis en évidence avec ce questionnaire.Conclusion.– L’attitude des praticiens interrogés qui semble se dégager de notrequestionnaire pour le traitement d’une arthrite IPP est, l’hospitalisation, uneantibiothérapie intraveineuse jusqu’aux résultats bactériologiques, suivi d’untraitement antibiotique per os de 14 jours, avec la surveillance clinique associéequi s’impose.Ces données seront bien évidemment à remettre dans le contexte du patient, duterrain et du germe retrouvé.

http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2013.10.022

CP021

L’histoire de SOS MainT. Awada a,∗, J. Glicenstein b

a SOS Main, clinique du Diaconat, Strasbourg, Franceb Paris, France∗Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (T. Awada)

Mots clés : Histoire ; SOS Main ; UrgencesDepuis la première guerre mondiale, le traitement des plaies de la main repo-sait sur une prise en charge secondaire : c’était le dogme UOD (Urgence avecOpération Différée), préconisé par Marc Iselin et ses élèves. Les plaies devaientêtre laissées ouvertes d’une part pour éviter l’infection, d’autre part retarder letraitement permettait de réadresser le blessé à un chirurgien compétent puisqu’iln’existait pas ou peu de centres spécialisés.Ces notions devaient être remises en cause peu à peu : ainsi, les fondateursdu GEM établissent que le pronostic fonctionnel des traumatismes de la maindépend de la qualité des soins initiaux. Tout d’abord, le rapport explosif deJacques Michon et Jean Gosset présenté à l’Association francaise de chirurgieen 1965 propose une prise en charge des plaies de la main tout en un temps enurgence. Puis très vite, Raymond Vilain comprend que pour appliquer les théo-ries novatrices de son ami Michon, il faut réformer profondément l’organisationde la prise en charge des urgences de la main. Les structures sont plus impor-tantes que l’homme dans la société humaine. Plutôt que de demander au patientd’attendre de trouver un chirurgien compétent comme le préconise Iselin, ildécide d’organiser son service de facon à prendre en charge tous les blessés dela main en urgence. L’idée paraît aujourd’hui évidente, mais c’est le propre du

génie que de voir ce que personne n’a encore vu jusque là : c’est ainsi qu’en1972 qu’il crée le premier SOS main.Mais qu’est-ce que le premier SOS main en France ? Comment s’organise alorscette nouvelle facon de penser l’urgence en chirurgie de la main, spécialité quin’existait même pas encore ?

http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2013.10.023

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Ostéosynthèse des fractures du poignet chezl’adulte jeune par brochage percutanéN. Dreant ∗, F. Norat , J.-P. PequignotPôle urgence main Nice, clinique Saint-Francois, Nice, France∗Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (N. Dreant)

Mots clés : Fracture ; Poignet ; BrochageLes auteurs présentent une étude rétrospective de 50 patients ayant bénéficiéd’une ostéosynthèse du poignet par brochage percutané, de novembre 2012 àmars 2013.Tous présentaient une fracture déplacée du radius distal et/ou de l’ulna distallors d’un accident de snowboard.La moyenne d’âge était de 31 ans (14 à 50 ans), il s’agissait de 32 femmes pour28 hommes et le recul moyen à la révision était de 9 mois (2 à 18 mois).Le bilan radiographique préopératoire comprenait uniquement des clichés dupoignet de face et de profil. Un testing dynamique sous fluoroscope et sous anes-thésie locorégionale complétait systématiquement ce bilan, à la recherche d’uneinstabilité scapho-lunaire, triquetro-lunaire, radio-carpienne et radio-ulnaire dis-tale.Selon la classification de Laulan, on dénombrait 28 fractures du radius méta-physaires, 9 épiphysaires, 3 ulnaires et 10 impliquant le radius et l’ulna.Quatre patients ont bénéficié en plus d’un brochage scapho-lunaire et un patientd’un vissage percutané du scaphoïde. 3 patients ont eu les deux poignets fractu-rés, mais un seul côté opéré.Quarante-huit patients ont été opérés quelques heures après le traumatisme,2 patients le lendemain, tous sous anesthésie locorégionale. Le séjour a été enambulatoire dans 46 cas.La technique opératoire utilisait des broches de 1,4 à 1,8 mm de diamètre intrafocales, associées à des broches épiphyso-métaphysaires et parfois épiphysaires.Trente-neuf patients ont été revus dans notre centre, 7 dans un centre différent,4 ont été perdus de vue. A la révision, étaient notées les amplitudes articulaires,la force de serrage ainsi que le score DASH.Les résultats ont montré un déficit moyen de flexion du poignet de 10 degrés (0 à30), d’extension de 10 degrés (0 à 30), de supination de 5 degrés (0 à 20) et depronation de 8 degrés (0 à 20). La force de serrage moyenne évaluée au Jamarétait de 88 % par rapport au coté non opéré. Le DASH moyen était de 3.Les complications ont été : 3 dysesthésies de la branche sensitive du nerf radialspontanément résolues, 12 sepsis superficiels sur broche, 2 syndromes doulou-reux régionaux complexes, et une rupture du tendon de l’Extensor PollicisLongus.Les résultats de cette série nous encouragent, à l’époque où la place del’ostéosynthèse par plaque vissée prend une importance croissante, à continuerà proposer ce type d’ostéosynthèse chez le sujet jeune victime d’une fracturedéplacée du poignet à faible énergie. Les fractures articulaires du radius à plus de3 fragments ainsi que les fractures à déplacement antérieur n’entrent pas, pournous, dans les indications du brochage percutané.

http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2013.10.024

CP023

Conservation du pronator quadratus dansles fractures du poignet : quel intérêt pour lepatient ? Évaluation prospective continueP.-B. Rey ∗, S. Rochet , E. Jardin , F. Loisel , L. ObertService d’orthopédie, de traumatologie, de chirurgie plastique, reconstructriceet assistance main, CHU Jean-Minjoz, Besancon, France