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Nutrition clinique et métabolisme 27 (2013) S57–S175
Cahiers de nutrition et de diététique 48 (2013) S57–S175
© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Communications affichées
ALIMENTATION ANIMALE ET CONSOMMATION CHEZ L’HOMME
P001Tous les systèmes d’élevages garantissent-ils une qualité nutritionnelle régulière ?M. Guillevic1,*, G. Chesneau1, E. Bordais2, N. Kerhoas2
1Filière Conseil Ingénierie,2Bleu-Blanc-Coeur, Combourtille, France
Introduction et but de l’étude. – Pour le consommateur, la qua-
lité nutritionnelle des produits constitue une préoccupation majeure.
Un repas doit être sain et équilibré avant d’être convivial ou savou-
reux. Partant de cela, de nombreux systèmes de production et signes
de qualité ont émergés sur le marché. Le consommateur se retrouve
face à un arbitrage entres les recommandations nutritionnelles et les
promesses des produits eux-mêmes. Nous avons étudié sur plusieurs
années la qualité nutritionnelle de labels et/ou modes de production
représentatifs de nos habitudes alimentaires sur des produits ani-
maux représentant une part significative de l’apport quotidien en
matières grasses.
Matériel et méthodes. – Depuis 2009, dans les GMS sont préle-
vés du lait, du jambon et des œufs issus de différents systèmes
d’élevages : Agriculture Biologique (AB), Label Rouge (LR), Bleu
Blanc Cœur (BBC), Marque de Distributeur, 1er prix et Convention-
nel (C). Leur profil en acides gras (AG) a été déterminé. La valeur
moyenne des AG et le coefficient de variation (CV) d’un même sys-
tème de production, d’une année à l’autre, est déterminé. Après une
analyse de variance significative, les moyennes sont comparées par
le test de Bonferonni.
Résultats. – Le profil en AG et sa variabilité d’une année à
l’autre sont influencés par le système de production. Les produits
BBC se caractérisent par un profil en AG nettement améliorée (AG
n-3 augmentés, AG saturés diminués) et un CV significativement
diminué. Pour l’œuf (tableau 1), la teneur en C22:6 est de 1,6 %
pour un CV de 4,9 % contre une teneur de 0,6 % et un CV de 60 %
pour toutes les autres productions. La teneur en 18:3 du jambon
BBC est de 2,4 % (CV 6,2 %) contre celle du LR de 1,0 % (CV
36,1 %) ; quant au rapport LA/ALA du lait, il atteint 2,7 pour BBC
(CV 5,6 %) contre 5,1 (CV 45 %) pour un lait 1er prix.
Conclusion. – L’impact du système de production sur la qualité
nutritionnelle des produits animaux est connu et démontré. C’est
donc sans surprise que les produits issus de la filière BBC ont une
qualité nutritionnelle améliorée. En revanche, notre étude a claire-
ment mis en évidence que tous les systèmes de production ne se
valent pas en terme de pérennité des résultats d’une année à l’autre.
En effet, qu’il s’agisse d’une production conventionnelle, biolo-
gique ou label rouge, aucune ne permet d’obtenir des résultats d’AG
stables dans le temps. La qualité nutritionnelle dépend pour une
grande partie de l’alimentation. Dès que la composition des aliments
évolue, du fait du prix fluctuants des matières premières, la compo-
sition nutritionnelle des produits s’en trouve changée. La filière
BBC, quant à elle, pour maîtriser ces fluctuations fixe des obliga-
tions de moyens (indicateurs qualitatifs et quantitatifs) pour garantir
des obligations de résultats, qui plus sont différenciantes.
P002Variations des teneurs en riboflavine du lait de vache selon les conditions de productionJ. Vallet1,2, S. Laverroux1,2, C. Chassaing1,2, C. L. Girard3, C. Agabriel1,2,
B. Martin1,2, B. Graulet1,2,*
1UMR Herbivores, INRA, Saint-Genès-Champanelle,2UMR Herbivores, Clermont Université, VetAgro Sup, Clermont-
Ferrand, France,3Centre de Recherche sur le Bovin Laitier et le Porc, Agriculture et
Agroalimentaire Canada, Sherbrooke, Canada
Introduction et but de l’étude. – Les vitamines B dans le lait des
ruminants proviennent de leur alimentation et des synthèses micro-
biennes ruminales. Les facteurs de variation de leurs teneurs ne sont
pas connus malgré l’intérêt que pourrait en tirer le consommateur
puisque le lait et les produits laitiers sont d’importants contributeurs
en vitamines B2 ou B12 (Coudray, 2011 ; Drewnowski, 2011). La
Tableau 1. Impact du mode de production sur le profil en AG (% AG totaux) et le CV (2009-2012, %) des œufs.
AG saturés AG monoinsaturés AG polyinsaturés C18:3 C22:6 C18:2/C18:3
BBC 31,5 (1,3) 45,9 (1,1) 22,6 (0,9) 3,5 (3,1) 1,6 (4,9) 4,6 (4,7)
AB 32,3 (3,1) 41,6 (4,6) 26,1 (9,9) 0,8 (20,5) 0,6 (60,4) 26,1 (12,5)
LR 33,0 (1,6) 47,0 (4,3) 20,0 (10,0) 0,6 (16,7) 0,6 (57,5) 27,3 (10,6)
C 32,4 (2,0) 45,1 (9,5) 22,5 (18,7) 0,7 (49,5) 0,6 (62,4) 30,7 (47,2)
S58 Nutrition clinique et métabolisme 27 (2013) S57–S175 / Cahiers de nutrition et de diététique 48 (2013) S57–S175
supplémentation de la ration des vaches en vitamines B12 et/ou B9
augmente leurs concentrations dans le lait (Graulet et al., 2007) et
celles-ci varient naturellement selon les conditions de production
(Chassaing et al., 2011). Nous avons étudié, ici, les variations de
vitamine B2 (riboflavine) du lait selon les conditions de production
(fourrage, altitude et période).
Matériel et méthodes. – L’étude a fait participer 20 groupes de 5
fermes réparties en 4 systèmes de production caractérisés à la fois
par la nature des fourrages distribués aux vaches (herbe ou ensilage
de maïs) et par l’altitude (montagne ou plaine). Dans chaque ferme,
du lait de réservoir a été prélevé 2 fois au cours de la période hiver-
nale et 3 fois pendant la période de pâturage ; les caractéristiques
des systèmes ont été précisées simultanément par enquête auprès
des éleveurs. La riboflavine des laits a été dosée par fluorimétrie
après purification et chromatographie liquide. Les teneurs
moyennes ont été comparées par une ANOVA en testant les effets
simples (fourrage, altitude, période) et leurs interactions.
Résultats. – La concentration moyenne de riboflavine est de 1,81
± 0,02 mg.L-1, s’échelonnant de 1,51 à 2,15 mg.L-1. Elle est supé-
rieure dans les laits issus de systèmes à base d’herbe par rapport à
ceux des systèmes sur ensilage de maïs (respectivement 1,91 et
1,70 mg.L-1, p < 0,001), cet effet étant plus marqué en plaine (interac-
tion p < 0,01). De plus, elle augmente au cours de l’été, allant de 1,71
au début du printemps à 1,99 mg.L-1 en septembre (p < 0,001) sans
interaction significative entre la période et le système fourrager.
Conclusion. – Les résultats obtenus concordent avec les valeurs
disponibles dans la littérature et les tables de composition des ali-
ments pour les systèmes basés sur l’ensilage de maïs (Ferlay et al.,
2013) alors que les concentrations de riboflavine du lait lorsqu’il est
produit dans un contexte herbager (en particulier au pâturage) sont
toujours supérieures (+14%). Ces différences pourraient s’expliquer
par des divergences de composition de l’alimentation qui influent
sur les apports aux animaux et sur les activités fermentaires rumi-
nales, et par les variations dans les besoins des animaux, selon leur
stade physiologique et leur niveau de production.
Référencesþ:Graulet B, Matte JJ, Desrochers A, Doeppel L, Palin MF and Girard CL, 2007.
J. Dairy Sci., 90:3442-3455.
Coudray B, 2011. J. Amer. Coll. Nutr., 30:410S-4S.
Drewnowski A, 2011. J. Amer. Coll. Nutr., 30:422S-8S.
Chassaing C, Graulet B, Agabriel C, Martin B, Girard C, 2011. Dans Dairy Pro-duction in Mountain: farming systems, milk and cheese quality and implica-tions for the future (p. 35-36).
Ferlay A, Graulet B, Chilliard Y, 2013. INRA Prod. Anim., 26:171-186.
P003Effets d’un apport alimentaire d’un extrait d’algue riche en maltanediénol sur le taux de lipides et le profil d’acide gras des œufs de poules recevant une ration enrichie en DHA végétalM. Colin1,*, J. Delarue2, N. Raguénes1, A. Y. Prigent3, G. Guttierrez4,
C. Saliba4
1COPRI SARL, Ploudalmezeau,2Laboratoire Régional de Nutrition Humaine, UBO, Brest,3EARL 3L, Ploudalmezeau, France,4ICP, Mosta, Malte
Introduction et but de l’étude. – Nous avons précédemment
démontré la possibilité d’augmenter la teneur en DHA de la
viande de lapin et de l’œuf [3] par incorporation d’une microal-
gue de culture Schizochytrium sp dans l’aliment [1,2]. Parallèle-
ment, il a été prouvé que le maltanediénol, une molécule extraite
d’algues (dont les effets sur la fixation du calcium dans les osté-
oblastes sont connus), augmente la fixation du DHA dans les tis-
sus de la daurade (4). Nous avons recherché si un phénomène
analogue se produit pour l’œuf afin d’augmenter sa teneur en
DHA.
Matériel et méthodes. – Cette étude analyse les données enregis-
trées à l’EARL 3L dans différents essais concernant l’enrichisse-
ment en DHA de l’œuf et regroupe les résultats analytiques de 180
œufs. Les poules ont reçu soit un aliment témoin sans DHA soit des
aliments apportant selon les essais 0,09 à 0,22 % de DHA végétal
provenant de Schizochytrium sp et contenant ou non 0,1 % d’un
extrait d’algue riche en maltanedienol. Tous ces régimes conte-
naient également 1,5 à 2 % (selon les essais) de graine de lin extru-
dée Tradi-lin. Ces œufs ont fait l’objet d’une analyse des teneurs en
lipides extractibles et d’une caractérisation du profil d’acides gras
réalisé selon la méthode ISO 5508-5509.
Résultats. – L’apport de DHA végétal augmente significative-
ment le taux de DHA dans l’œuf. La comparaison des 2 régimes
apportant du DHA avec ou sans incorporation de maltanediénol
montre que celui-ci améliore significativement le taux de DHA dans
les lipides de l’œuf.
La teneur en DHA augmente de 1,9 à 2,2 % des AG totaux. Le
cumul de l’élévation du taux de lipides de l’œuf et de celle de la
teneur en DHA de ces lipides permet un apport supplémentaire de 7
à 10 mg de DHA par œuf pour un même apport alimentaire de DHA
à la poule. Le maltanediénol accroit également la teneur en ALA et
en oméga 3 totaux des lipides de l’œuf.
Tableau 1. Effets d’un apport alimentaire de maltanedienol sur le taux de lipides et le profil d’acides gras des œufs produits par des poules recevant une ration enrichie en DHA végétal.
Critére Taux de lipides (%) Oméga 3(% AG)
ALA(% AG)
DHA(% AG)
LA(% AG)
Acides gras saturés AGS (% AG)
Témoin sans DHA 8,6 4,7 2,8 1,6 15,2 31,5
DHA végétal 9,3 4,6 2,3 1,9 15,2 32,4
DHA végétal + Maltanedienol 10,2 5,0 2,5 2,2 14,7 32,5
Signification statistique NS P < 0,01 P < 0,02 P < 0,05 NS NS