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Nutrition clinique et métabolisme 27 (2013) S57–S175 / Cahiers de nutrition et de diététique 48 (2013) S57–S175 S85 Introduction et but de l’étude. – L’acide rétinoïque tout-trans (all-trans retinoic acid, ATRA), forme active de la vitamine A (réti- nol), présente un effet stimulant de la thermogenèse et de la capacité oxydative du tissu adipeux blanc, qui participent à l’effet amaigris- sant de l’ATRA observé dans des modèles de rongeurs. Cependant, l’impact de l’ATRA sur les mitochondries a été peu étudié jusqu’à maintenant. Notre objectif a été de caractériser l’action de l’ATRA sur la biogenèse mitochondriale et la capacité oxydative des adipo- cytes blancs matures. Matériel et méthodes. – Des adipocytes murins (lignée 3T3-L1) différenciés ont été traités pendant 24 h avec 2 μM d’ATRA. L’effet du traitement sur le profil d’expression génique a été déterminé à l’aide de lames « génome entier » et les données ont été interprétées à l’aide du logiciel GSEA (Gene Set Enrichment Analysis). De plus, l’ADN mitochondrial a été quantifié par PCR en temps réel et le nombre de mitochondries a été déterminé par cytométrie de flux. Enfin, des souris NMRI ont reçu par injection sous-cutanée de l’ATRA (50 mg/kg de masse corporelle/j) pendant 4 jours. Le niveau d’expression de gènes clés de la fonction et de la biogenèse mitochondriales (Ppargc1, Ppargc1b, Nrf2, Tfam) dans les princi- paux dépôts (inguinal, rétro-péritonéal et épididymal) de tissu adi- peux blanc a été mesuré par PCR en temps réel et les mitochondries ont été visualisées par immuno-histochimie dans des coupes de tissu adipeux. Résultats. – L’ATRA a augmenté l’expression de nombreux groupes de gènes liés à la réplication de l’ADN mitochondrial, de la biogenèse mitochondriale et de la phosphorylation oxydative dans les cellules 3T3-L1. La quantité d’ADN mitochondrial ainsi que le nombre de mitochondries étaient également accrus en réponse au traitement. Des résultats similaires ont été observés dans les diffé- rents dépôts de tissu adipeux blanc murins. Conclusion. – L’ATRA agit au niveau mitochondrial dans les adipocytes blancs en augmentant la phosphorylation oxydative et le nombre de mitochondries in vitro et in vivo chez la souris. Ces effets participent vraisemblablement à l’effet amaigrissant de l’ATRA observé chez l’animal. P057 Raisin et propolis : activité anti-inflammatoire J.-M. Merillon 1 , M. Micouleau 2,* , M. D. Mossalayi 3 , J. Rambert 3 , E. Renouf 2 1 polyphenols Biotech – GESVAB, 2 polyphenols Biotech GESVAB, Université de Bordeaux, 3 Laboratoire d’Immunologie, INSERM U1035 Faculté de Pharma- cie Université de Bordeaux, Bordeaux, France Introduction et but de l’étude. – Les polyphénols, molécules d’origine végétale aux propriétés antioxydantes et anti-inflamma- toires, sont présents en grande quantité dans les fruits, légumes et des produits de consommation courante comme le chocolat, le thé… Les anthocyanes, sous-classe des polyphénols, sont des pigments de couleur rouge ou bleue présents dans de nombreux fruits dont le rai- sin. L’anthocyane majoritaire du raisin est la malvidine 3-O-gluco- side (MVG) que l’on retrouve principalement dans la pellicule (Vitis vinifera). Différents travaux ont permis de démontrer l’action anti- inflammatoire de MVG in vitro sur les monocytes humains circu- lants ou in vivo sur des modèles expérimentaux d’arthrite du rat (Decendit et al. 2013). Dans ces travaux, nous avons souhaité démontrer les effets d’une association d’un extrait de pellicule de raisin et de la propolis sur la production des médiateurs de l’inflam- mation dans les leucocytes humains ainsi que sur le score clinique dans un modèle de rats rendus arthritiques. Matériel et méthodes. – La caractérisation des polyphénols issus des extraits de raisin et de propolis est effectuée par HPLC-DAD- MS. Les teneurs des différents médiateurs pro-inflammatoires (TNFα, IL-1β, IL-6, IL-8, IL-10, IFNγ, NOx) sont évaluées à l’aide d’un kit (human multi-assay Th1/Th2 II plex kit, Bender MedSys- tems). La détection des ARN messagers codant des marqueurs inflammatoires est effectuée par RT-PCR en temps réel en utilisant un macro-array spécifique à l’inflammation (RT 2 Profiler TM PCR Array Human Inflammatory Cytokinine and Receptors, SuperAr- ray). Les rats sont rendus arthritiques par une injection de Mycobac- terium butyricum (Roubenoff et ses collaborateurs, 1997). Résultats. – L’association d’un extrait de pellicules de raisin riche en anthocyanes dont MVG, à la propolis, riche en d’autres polyphénols (flavonoïdes et acides phénols), limite la production de médiateurs de l’inflammation sur un modèle in vitro. De plus, dans une étude effectuée in vivo sur des rats arthritiques, nous avons observé une diminution des signes inflammatoires de l’ordre de 41 % pour des rats traités par l’hydrocortisone, cette diminution des signes inflammatoires étant plus importante (67 %) pour des rats traités avec une association raisin/propolis (Mossalayi M.D. et al. 2013). Conclusion. – Si les mécanismes de régulation des cytokines inflammatoires mis en jeu restent à élucider, cette association raisin/ propolis diminuent les signes inflammatoires associés à un modèle de polyarthrite rhumatoïde chez le rat. Un complément alimentaire associant un extrait de pellicule de raisin et la propolis (NEOGIL ® ) a d’ailleurs été commercialisé et représente une piste potentielle- ment intéressante dans les pathologies inflammatoires chroniques. Référencesþ: Decendit, M. Mamani-Matsuda, V. Aumont, P. Waffo-Teguo, D. Moynet, K. Boniface, E. Richard, S. Krisa, J. Rambert, J-M. Mérillon, M.D. Mossalayi. Arthritic rats Biochemical Pharmacology Available online 21 June 2013 M.D. Mossalayi, J. Rambert, E. Renouf, M. Micouleau, J-M. Mérillon. Experi- mental arthritis Phytomedicine In press R. Roubenoff, L.M. Freeman, D.E. Smith, L.W. Abad, C.A. Dinarello, J.J. Kehayias 1997 Arthritis Rheum. 40,534-539 P058 Rôle signal des acides aminés et de la leucine dans les cellules hépatiques J. Schwarz 1,* , D. Singer 2,3 , J. Piedcoq 2,3 , G. Fromentin 4,5 , D. Tomé 4,5 , D. Azzout-Marniche 4,5 1 Division of Human Nutrition, Wageningen University,, Wagenin- gen University,, Wageningen, Pays-bas, 2 AgroParisTech, CRNH-IdF, UMR914 Nutrition Physiology and Ingestive Behavior, 3 INRA, CRNH-IdF, UMR914 Nutrition Physiology and Ingestive Behavior,, 4 AgroParisTech, CRNH-IdF, UMR914 Nutrition Physiology and Ingestive Behavior, Paris, France, 5 INRA, CRNH-IdF, UMR914 Nutrition Physiology and Ingestive Behavior, Paris, France, INRA-AgroParisTech, Paris, France Introduction et but de l’étude. – Les effets métaboliques de la leucine restent controversés. Ainsi les acides aminés (AA) à chaîne ramifiées (BCAA) augmentent la sécrétion d’insuline plus que les

P057 Raisin et propolis : activité anti-inflammatoire

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Page 1: P057 Raisin et propolis : activité anti-inflammatoire

Nutrition clinique et métabolisme 27 (2013) S57–S175 / Cahiers de nutrition et de diététique 48 (2013) S57–S175 S85

Introduction et but de l’étude. – L’acide rétinoïque tout-trans

(all-trans retinoic acid, ATRA), forme active de la vitamine A (réti-

nol), présente un effet stimulant de la thermogenèse et de la capacité

oxydative du tissu adipeux blanc, qui participent à l’effet amaigris-

sant de l’ATRA observé dans des modèles de rongeurs. Cependant,

l’impact de l’ATRA sur les mitochondries a été peu étudié jusqu’à

maintenant. Notre objectif a été de caractériser l’action de l’ATRA

sur la biogenèse mitochondriale et la capacité oxydative des adipo-

cytes blancs matures.

Matériel et méthodes. – Des adipocytes murins (lignée 3T3-L1)

différenciés ont été traités pendant 24 h avec 2 μM d’ATRA. L’effet

du traitement sur le profil d’expression génique a été déterminé à

l’aide de lames « génome entier » et les données ont été interprétées

à l’aide du logiciel GSEA (Gene Set Enrichment Analysis). De plus,

l’ADN mitochondrial a été quantifié par PCR en temps réel et le

nombre de mitochondries a été déterminé par cytométrie de flux.

Enfin, des souris NMRI ont reçu par injection sous-cutanée de

l’ATRA (50 mg/kg de masse corporelle/j) pendant 4 jours. Le

niveau d’expression de gènes clés de la fonction et de la biogenèse

mitochondriales (Ppargc1, Ppargc1b, Nrf2, Tfam) dans les princi-

paux dépôts (inguinal, rétro-péritonéal et épididymal) de tissu adi-

peux blanc a été mesuré par PCR en temps réel et les mitochondries

ont été visualisées par immuno-histochimie dans des coupes de tissu

adipeux.

Résultats. – L’ATRA a augmenté l’expression de nombreux

groupes de gènes liés à la réplication de l’ADN mitochondrial, de la

biogenèse mitochondriale et de la phosphorylation oxydative dans

les cellules 3T3-L1. La quantité d’ADN mitochondrial ainsi que le

nombre de mitochondries étaient également accrus en réponse au

traitement. Des résultats similaires ont été observés dans les diffé-

rents dépôts de tissu adipeux blanc murins.

Conclusion. – L’ATRA agit au niveau mitochondrial dans les

adipocytes blancs en augmentant la phosphorylation oxydative et le

nombre de mitochondries in vitro et in vivo chez la souris. Ces effets

participent vraisemblablement à l’effet amaigrissant de l’ATRA

observé chez l’animal.

P057Raisin et propolis : activité anti-inflammatoireJ.-M. Merillon1, M. Micouleau2,*, M. D. Mossalayi3, J. Rambert3,

E. Renouf2

1polyphenols Biotech – GESVAB,2polyphenols Biotech GESVAB, Université de Bordeaux,3Laboratoire d’Immunologie, INSERM U1035 Faculté de Pharma-

cie Université de Bordeaux, Bordeaux, France

Introduction et but de l’étude. – Les polyphénols, molécules

d’origine végétale aux propriétés antioxydantes et anti-inflamma-

toires, sont présents en grande quantité dans les fruits, légumes et

des produits de consommation courante comme le chocolat, le thé…

Les anthocyanes, sous-classe des polyphénols, sont des pigments de

couleur rouge ou bleue présents dans de nombreux fruits dont le rai-

sin. L’anthocyane majoritaire du raisin est la malvidine 3-O-gluco-

side (MVG) que l’on retrouve principalement dans la pellicule (Vitisvinifera). Différents travaux ont permis de démontrer l’action anti-

inflammatoire de MVG in vitro sur les monocytes humains circu-

lants ou in vivo sur des modèles expérimentaux d’arthrite du rat

(Decendit et al. 2013). Dans ces travaux, nous avons souhaité

démontrer les effets d’une association d’un extrait de pellicule de

raisin et de la propolis sur la production des médiateurs de l’inflam-

mation dans les leucocytes humains ainsi que sur le score clinique

dans un modèle de rats rendus arthritiques.

Matériel et méthodes. – La caractérisation des polyphénols issus

des extraits de raisin et de propolis est effectuée par HPLC-DAD-

MS. Les teneurs des différents médiateurs pro-inflammatoires

(TNFα, IL-1β, IL-6, IL-8, IL-10, IFNγ, NOx) sont évaluées à l’aide

d’un kit (human multi-assay Th1/Th2 II plex kit, Bender MedSys-

tems). La détection des ARN messagers codant des marqueurs

inflammatoires est effectuée par RT-PCR en temps réel en utilisant

un macro-array spécifique à l’inflammation (RT2 ProfilerTM PCR

Array Human Inflammatory Cytokinine and Receptors, SuperAr-

ray). Les rats sont rendus arthritiques par une injection de Mycobac-terium butyricum (Roubenoff et ses collaborateurs, 1997).

Résultats. – L’association d’un extrait de pellicules de raisin

riche en anthocyanes dont MVG, à la propolis, riche en d’autres

polyphénols (flavonoïdes et acides phénols), limite la production de

médiateurs de l’inflammation sur un modèle in vitro. De plus, dans

une étude effectuée in vivo sur des rats arthritiques, nous avons

observé une diminution des signes inflammatoires de l’ordre de

41 % pour des rats traités par l’hydrocortisone, cette diminution des

signes inflammatoires étant plus importante (67 %) pour des rats

traités avec une association raisin/propolis (Mossalayi M.D. et al.2013).

Conclusion. – Si les mécanismes de régulation des cytokines

inflammatoires mis en jeu restent à élucider, cette association raisin/

propolis diminuent les signes inflammatoires associés à un modèle

de polyarthrite rhumatoïde chez le rat. Un complément alimentaire

associant un extrait de pellicule de raisin et la propolis (NEOGIL®)

a d’ailleurs été commercialisé et représente une piste potentielle-

ment intéressante dans les pathologies inflammatoires chroniques.

Référencesþ:Decendit, M. Mamani-Matsuda, V. Aumont, P. Waffo-Teguo, D. Moynet, K.

Boniface, E. Richard, S. Krisa, J. Rambert, J-M. Mérillon, M.D. Mossalayi.Arthritic rats Biochemical Pharmacology Available online 21 June 2013

M.D. Mossalayi, J. Rambert, E. Renouf, M. Micouleau, J-M. Mérillon. Experi-mental arthritis Phytomedicine In press

R. Roubenoff, L.M. Freeman, D.E. Smith, L.W. Abad, C.A. Dinarello,J.J. Kehayias 1997 Arthritis Rheum. 40,534-539

P058Rôle signal des acides aminés et de la leucine dans les celluleshépatiquesJ. Schwarz1,*, D. Singer2,3, J. Piedcoq2,3, G. Fromentin4,5, D. Tomé4,5,

D. Azzout-Marniche4,5

1Division of Human Nutrition, Wageningen University,, Wagenin-gen University,, Wageningen, Pays-bas,2AgroParisTech, CRNH-IdF, UMR914 Nutrition Physiology and

Ingestive Behavior,3INRA, CRNH-IdF, UMR914 Nutrition Physiology and Ingestive

Behavior,,4AgroParisTech, CRNH-IdF, UMR914 Nutrition Physiology and

Ingestive Behavior, Paris, France,5INRA, CRNH-IdF, UMR914 Nutrition Physiology and Ingestive

Behavior, Paris, France, INRA-AgroParisTech, Paris, France

Introduction et but de l’étude. – Les effets métaboliques de la

leucine restent controversés. Ainsi les acides aminés (AA) à chaîne

ramifiées (BCAA) augmentent la sécrétion d’insuline plus que les