1
S118 Nutrition clinique et métabolisme 27 (2013) S57–S175 / Cahiers de nutrition et de diététique 48 (2013) S57–S175 P126 Alimentation en pleine conscience, yoga et restriction cognitive : rigide ou flexible ? C. Gabriel 1 , V. Attalin 1 , T. Mura 2 , A. Avignon 3,* 1 Diabétologie – Nutrition, 2 Centre dInvestigations Cliniques, CHU Montpellier, 3 Diabétologie – Nutrition, CHU Montpellier, Université Montpel- lier 1, INSERM U1046, Montpellier, France Introduction et but de l’étude. – L’obésité représente un pro- blème majeur de santé publique. La recherche d’alternatives théra- peutiques a conduit différentes équipes à s’intéresser aux techniques de type « Pleine Conscience » (PC) et Yoga. Paradoxalement, les études montrent que leur pratique augmente la restriction cognitive (RC), sans que la typologie de celle-ci – rigide ou flexible – n’ait été évaluée. Dans ce travail nous avons testé l’hypothèse selon laquelle la pratique de la PC et/ou du Yoga est associée à une augmentation de la RC flexible et non de la RC rigide. Matériel et méthodes. – 529 personnes, parmi lesquelles 75 pra- tiquaient régulièrement le Yoga et 34 une technique de PC ont répondu en ligne à une version française du Mindful Eating Ques- tionnaire (MEQ), et du Eating Inventory and Rigid and Flexible Control Scales (RC16 et FC12, respectivement). Résultats. – Le score global au MEQ est plus élevé dans les groupes Yoga et PC, que dans le groupe Aucune pratique (p = 0,02), mais cette différence disparaît après ajustement sur l’âge, le sexe, l’IMC et le niveau d’études. La restriction flexible est plus élevée chez les personnes pratiquant la PC ou le Yoga que dans le groupe Aucune pratique (p < 0,01) et cette différence persiste après ajuste- ment (p = 0,02) alors que la restriction cognitive rigide ne diffère pas entre les groupes. De plus, il existe un effet-dose : plus le nombre d’heures de pratique hebdomadaire augmente, plus la res- triction cognitive flexible est élevée, que ce soit pour le Yoga (p = 0,0025) ou pour la PC (p = 0,01). Conclusion. – Conformément à notre hypothèse de départ, ces résultats suggèrent que la pratique de la PC et/ou du Yoga est asso- ciée à un contrôle plus flexible de l’alimentation. Ces résultats devront être confirmés par une étude interventionnelle pour démon- trer que les résultats obtenus sont liés aux pratiques méditatives et non à une caractéristique propre de la population étudiée. P127 Impact de la grossesse sur les résultats de la chirurgie bariatrique T. Q. Pham 1 , M. Pigeyre 2,* , J. Couster 3 , E. Loridan 1 , R. Caiazzo 4 , H. Verkindt 4 , V. Raverdi 4 , P. Deruelle 5 , F. Pattou 4 1 Chirurgie endocrinienne, CHR de Boulogne-sur-mer, Boulogne- sur-mer, 2 Nutrition, CHRU de Lille, Lille, 3 Nutrition, CHR de Boulogne-sur-mer, Boulogne-sur-mer, 4 Chirurgie endocrinienne, 5 Obstétrique, CHRU de Lille, Lille, France Introduction et but de l’étude. – La chirurgie bariatrique s’adresse le plus souvent à des femmes obèses en âge de procréer. Beaucoup d’auteurs ont étudié l’influence de la chirurgie sur le déroulement de la grossesse. Aucune étude n’a encore recherché l’impact de la maternité sur les résultats de la chirurgie bariatrique à long terme. Matériel et méthodes. – Cette étude rétrospective a porté sur 611 patientes de 18 à 42 ans, opérées d’un anneau gastrique (AG) ou d’un gastric by-pass (GBP) dans 2 centres spécialisés. Nous avons comparé les résultats des patientes ayant eu une grossesse dans les 5 premières années après la chirurgie (groupe A, n = 87) ou non (groupe B, n = 524). Nous avons également analysé l’influence du caractère précoce ou non de la grossesse après chirurgie (12 mois) chez les femmes du groupe A. Résultats. – L’IMC avant la chirurgie des 2 groupes est compa- rable (A : 47,8 ± 6,9 kg/m 2 ; B : 47,5 ± 7,2 kg/m 2 ; p = 0,732). La perte d’excès de poids (PEP) était inférieure à 2 ans pour le groupe A (A = 43,91 ± 28,08% vs B = 56,19 ± 28,43 % ; p < 0,001) mais similaire à 5 ans (A = 48,9 ± 28,1 % vs B = 50,1 ± 31,52 % ; p = 0,328). La diminution des comorbidités était similaire à 5 ans. Le caractère précoce de la grossesse n’avait pas d’influence sur la perte de poids à 5 ans (p = 0,625). La prise de poids pendant la gros- sesse était en revanche moins importante en cas de grossesse pré- coce (12 mois : PP = +3,76 ± 9,83 kg ; > 12 mois : PP = +9,24 ± 10,45 kg ; p = 0,037). Un suivi nutritionnel a été proposé dans toutes les grossesses et une supplémentation vitaminique délivrée dans 83,9 % des grossesses (12 mois = 85,7 % vs > 12 mois = 83,3 % ; p > 0,999). Les patientes qui présentent une gros- sesse précoce ne développent pas plus de carence nutritionnelle à 5 ans. La prise de poids pendant la grossesse était plus importante lorsque l’anneau était dégonflé (PP = +14,6 ± 11,2 kg) vs anneau non dégonflé (PP = +5,4 ± 11,1 kg) ou gastric by-pass (PP = +5,44 ± 11,17 kg) (p < 0,001). Conclusion. – La grossesse après une chirurgie bariatrique ralentit la perte de poids après l’intervention mais ne modifie pas les résultats à 5 ans. Sous réserve d’un suivi nutritionnel rapproché, le délai entre le début de la grossesse et la chirurgie ne semble pas influencer les résultats pondéraux de la chirurgie ni le risque de carences. P128 Élaboration d’une fiche de liaison entre le médecin généraliste et l’équipe pluridisciplinaire dans la prise en charge chirurgicale de l’obésité M. Bianchi 1,* , A. M. Guedj 1 , I. Donici 2 , A. Artieres 1 , M. Rodier 1 , V. Taillard 3 1 endocrinologie MME, 2 chirurgie digestive, 3 Unité Transversale de Nutrition Clinique, CHU CAREMEAU NÎMES, Nîmes, France Introduction et but de l’étude. – La chirurgie bariatrique s’est largement développée ces dernières années. Les recommandations de la Haute Autorité de Santé insistent dans le cadre de cette prise en charge chirurgicale sur l’importance d’une collaboration étroite entre le médecin traitant et l’équipe pluridisciplinaire. La mise en place d’une fiche de liaison entre ces intervenants pourrait contri- buer à la prise de décision. L’objectif de cette étude est donc de pro- poser une fiche de liaison spécifique et d’évaluer la faisabilité de son utilisation. Matériel et méthodes. – La fiche comprend neuf items concer- nant le suivi du patient, sa prise en charge antérieure, son phéno-

P127 Impact de la grossesse sur les résultats de la chirurgie bariatrique

  • Upload
    f

  • View
    213

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

S118 Nutrition clinique et métabolisme 27 (2013) S57–S175 / Cahiers de nutrition et de diététique 48 (2013) S57–S175

P126Alimentation en pleine conscience, yoga et restrictioncognitive : rigide ou flexible ?C. Gabriel1, V. Attalin1, T. Mura2, A. Avignon3,*

1Diabétologie – Nutrition,2Centre dInvestigations Cliniques, CHU Montpellier,3Diabétologie – Nutrition, CHU Montpellier, Université Montpel-

lier 1, INSERM U1046, Montpellier, France

Introduction et but de l’étude. – L’obésité représente un pro-

blème majeur de santé publique. La recherche d’alternatives théra-

peutiques a conduit différentes équipes à s’intéresser aux techniques

de type « Pleine Conscience » (PC) et Yoga. Paradoxalement, les

études montrent que leur pratique augmente la restriction cognitive

(RC), sans que la typologie de celle-ci – rigide ou flexible – n’ait été

évaluée. Dans ce travail nous avons testé l’hypothèse selon laquelle

la pratique de la PC et/ou du Yoga est associée à une augmentation

de la RC flexible et non de la RC rigide.

Matériel et méthodes. – 529 personnes, parmi lesquelles 75 pra-

tiquaient régulièrement le Yoga et 34 une technique de PC ont

répondu en ligne à une version française du Mindful Eating Ques-tionnaire (MEQ), et du Eating Inventory and Rigid and FlexibleControl Scales (RC16 et FC12, respectivement).

Résultats. – Le score global au MEQ est plus élevé dans les

groupes Yoga et PC, que dans le groupe Aucune pratique (p = 0,02),

mais cette différence disparaît après ajustement sur l’âge, le sexe,

l’IMC et le niveau d’études. La restriction flexible est plus élevée

chez les personnes pratiquant la PC ou le Yoga que dans le groupe

Aucune pratique (p < 0,01) et cette différence persiste après ajuste-

ment (p = 0,02) alors que la restriction cognitive rigide ne diffère

pas entre les groupes. De plus, il existe un effet-dose : plus le

nombre d’heures de pratique hebdomadaire augmente, plus la res-

triction cognitive flexible est élevée, que ce soit pour le Yoga

(p = 0,0025) ou pour la PC (p = 0,01).

Conclusion. – Conformément à notre hypothèse de départ, ces

résultats suggèrent que la pratique de la PC et/ou du Yoga est asso-

ciée à un contrôle plus flexible de l’alimentation. Ces résultats

devront être confirmés par une étude interventionnelle pour démon-

trer que les résultats obtenus sont liés aux pratiques méditatives et

non à une caractéristique propre de la population étudiée.

P127Impact de la grossesse sur les résultats de la chirurgie bariatriqueT. Q. Pham1, M. Pigeyre2,*, J. Couster3, E. Loridan1, R. Caiazzo4,

H. Verkindt4, V. Raverdi4, P. Deruelle5, F. Pattou4

1Chirurgie endocrinienne, CHR de Boulogne-sur-mer, Boulogne-sur-mer,

2Nutrition, CHRU de Lille, Lille,3Nutrition, CHR de Boulogne-sur-mer, Boulogne-sur-mer,4Chirurgie endocrinienne,5Obstétrique, CHRU de Lille, Lille, France

Introduction et but de l’étude. – La chirurgie bariatrique

s’adresse le plus souvent à des femmes obèses en âge de procréer.

Beaucoup d’auteurs ont étudié l’influence de la chirurgie sur le

déroulement de la grossesse. Aucune étude n’a encore recherché

l’impact de la maternité sur les résultats de la chirurgie bariatrique

à long terme.

Matériel et méthodes. – Cette étude rétrospective a porté sur 611

patientes de 18 à 42 ans, opérées d’un anneau gastrique (AG) ou

d’un gastric by-pass (GBP) dans 2 centres spécialisés. Nous avons

comparé les résultats des patientes ayant eu une grossesse dans les

5 premières années après la chirurgie (groupe A, n = 87) ou non

(groupe B, n = 524). Nous avons également analysé l’influence du

caractère précoce ou non de la grossesse après chirurgie (≤ 12 mois)

chez les femmes du groupe A.

Résultats. – L’IMC avant la chirurgie des 2 groupes est compa-

rable (A : 47,8 ± 6,9 kg/m2 ; B : 47,5 ± 7,2 kg/m2 ; p = 0,732). La

perte d’excès de poids (PEP) était inférieure à 2 ans pour le groupe

A (A = 43,91 ± 28,08% vs B = 56,19 ± 28,43 % ; p < 0,001) mais

similaire à 5 ans (A = 48,9 ± 28,1 % vs B = 50,1 ± 31,52 % ;

p = 0,328). La diminution des comorbidités était similaire à 5 ans.

Le caractère précoce de la grossesse n’avait pas d’influence sur la

perte de poids à 5 ans (p = 0,625). La prise de poids pendant la gros-

sesse était en revanche moins importante en cas de grossesse pré-

coce (≤ 12 mois : PP = +3,76 ± 9,83 kg ; > 12 mois : PP = +9,24

± 10,45 kg ; p = 0,037). Un suivi nutritionnel a été proposé dans

toutes les grossesses et une supplémentation vitaminique délivrée

dans 83,9 % des grossesses (≤ 12 mois = 85,7 % vs > 12

mois = 83,3 % ; p > 0,999). Les patientes qui présentent une gros-

sesse précoce ne développent pas plus de carence nutritionnelle à

5 ans. La prise de poids pendant la grossesse était plus importante

lorsque l’anneau était dégonflé (PP = +14,6 ± 11,2 kg) vs anneau

non dégonflé (PP = +5,4 ± 11,1 kg) ou gastric by-pass (PP = +5,44

± 11,17 kg) (p < 0,001).

Conclusion. – La grossesse après une chirurgie bariatrique

ralentit la perte de poids après l’intervention mais ne modifie pas les

résultats à 5 ans. Sous réserve d’un suivi nutritionnel rapproché, le

délai entre le début de la grossesse et la chirurgie ne semble pas

influencer les résultats pondéraux de la chirurgie ni le risque de

carences.

P128Élaboration d’une fiche de liaison entre le médecin généralisteet l’équipe pluridisciplinaire dans la prise en charge chirurgicale de l’obésitéM. Bianchi1,*, A. M. Guedj1, I. Donici2, A. Artieres1, M. Rodier1,

V. Taillard3

1endocrinologie MME,2chirurgie digestive,3Unité Transversale de Nutrition Clinique, CHU CAREMEAU

NÎMES, Nîmes, France

Introduction et but de l’étude. – La chirurgie bariatrique s’est

largement développée ces dernières années. Les recommandations

de la Haute Autorité de Santé insistent dans le cadre de cette prise

en charge chirurgicale sur l’importance d’une collaboration étroite

entre le médecin traitant et l’équipe pluridisciplinaire. La mise en

place d’une fiche de liaison entre ces intervenants pourrait contri-

buer à la prise de décision. L’objectif de cette étude est donc de pro-

poser une fiche de liaison spécifique et d’évaluer la faisabilité de

son utilisation.

Matériel et méthodes. – La fiche comprend neuf items concer-

nant le suivi du patient, sa prise en charge antérieure, son phéno-