1
S126 Nutrition clinique et métabolisme 25 (2011) S52–S153 / Cahiers de nutrition et de diététique 46 2011(2011) S52–S153 Conclusion. Un régime HL enrichi en oléate favorise l’expan- sion du TA et diminue son inflammation alors qu’un régime HL enrichi en palmitate produit les effets inverses. De façon intéres- sante, le régime enrichi en oléate a induit une diminution de l’inflammation musculaire et l’activation de la voie insuline est conservée, malgré une down-régulation d’IR et de PKB. Ceci pour- rait s’expliquer par une diminution concomitante des protéines de la voie mTORC1, ce qui permettrait de réduire le rétrocontrôle négatif engendré par ce complexe sur la voie insuline. La composition lipi- dique du régime semble donc être un facteur de régulation impor- tant, non seulement de l’inflammation, mais également de la voie insuline/mTOR dans le TA et le MS. P152 Modification du profil d’expression des protéines ubiquitinées au cours d’une réponse inflammatoire dans des cellules épithéliales intestinales Bertrand J* 1 , Tennoune N 1 , Goichon A 1 , Chan P 2 , Vaudry D 2 , Déchelotte P 1 , Coëffier M 1 1 ADEN EA4311 – IFRMP 23 – Faculté de Médecine et Pharmacie, Rouen, 2 Plateforme de Protéomique, IFRMP 23, Rouen, France Introduction et but de l’étude. Le système ubiquitine-protéa- some est une voie de dégradation protéique impliquée dans de nom- breux processus cellulaires, comme l’inflammation, la prolifération, l’apoptose… Lors du processus de dégradation par ce système, la protéine à dégrader est ciblée par la liaison d’une petite protéine, l’ubiquitine, par des enzymes ubiquitine-ligase ou E3. Au cours des maladies intestinales comme la maladie de Crohn ou le syndrome de l’intestin irritable, des travaux récents ont mis en évidence des pro- fils distincts d’activation du système ubiquitine-protéasome. Cepen- dant, les protéines dégradées par le protéasome au cours de ces pathologies sont peu connues. Le but de ce travail était donc, par une approche protéomique, d’identifier les protéines ubiquitinées au cours d’une réponse inflammatoire intestinale. Matériel et Méthodes. Une réponse inflammatoire a été induite dans des cellules épithéliales intestinales HCT-8 par l’addition de cytokines (IL-1, TNFa et IFN, n = 3 par condition) pendant 2 ou 24 heures. Les protéines cellulaires totales ont été extraites puis séparées par électrophorèse bidimensionnelle suivie d’un transfert sur membrane de nitrocellulose. Les membranes ont ensuite été incubées avec un anticorps anti-ubiquitine permettant de révéler une carte 2D des protéines ubiquitinées, dite ubiquitome. Les cartes pro- téomiques en conditions basales et inflammatoires ont été compa- rées à l’aide du logiciel ImageMaster TM 2D Platinum v5. Après analyse statistique des variations (ratio d’expression R > 1,5 et test t de student), les protéines d’intérêt ont été identifiées par spectro- métrie de masse NANO-LC/CHIP/ESI/TRAP et interrogation dans les bases de données. Résultats. L’induction de la réponse inflammatoire, confirmée par l’augmentation de l’IL-8 ; était bloquée par l’ajout d’un inhibi- teur du protéasome, le MG132. L’analyse de l’ubiquitome a permis de mettre en évidence la variation de 7 et de 2 spots protéiques après, respectivement 2 et 24 heures de traitement. Ainsi après 2 heures, des protéines impliquées dans la réponse au stress ont été identifiées comme Hsc 70 (heat shock cognate 70) dont l’ubiquitination était diminuée (R = -4,77, P < 0,05), ou mtHSP70 (mitochondrial heat shock 70 kDa protein ; R = +1,63, P < 0,05) et HSPA5 (heat shock 70 kDa protein 5 ; R = +6,97, P < 0,05) dont l’ubiquitination était aug- mentée. Après 24 heures, l’ubiquitination des protéines HNRNPK, impliquée dans la régulation post-transcriptionnelle des ARNm, et LEI, un inhibiteur des sérines-protéases, était diminuée. De façon intéres- sante, les protéines chaperonnes (Hsc 70, mtHSP70 et HSPA5) étaient ubiquitinées à 24 heures de façon similaire en conditions contrôles et inflammatoires. Conclusion. Ce travail a permis de mettre en évidence le rôle majeur du système ubiqutine-protéasome dans la régulation de l’expression de différentes protéines au cours d’une réponse inflam- matoire et en particulier des protéines de réponse au stress. Le sys- tème ubiquitine-protéasome et en particulier les enzymes E3 spécifiques de l’ubiquitination des protéines de stress pourraient être des cibles pour une intervention pharmaconutritionnelle spéci- fique visant à limiter la protéolyse intestinale dans des situations d’inflammation. P153 Protéines entières versus hydrolysats : évaluation des stratégies de renutrition par voie entérale dans un modèle murin de malabsorption Bortolotti M* 1 , Ventura G 1 , Nubret E 1 , Cynober L 1 , De Bandt J-P 1 1 Département BEMC, Laboratoire de Biologie de la Nutrition, EA4466, université Paris-Descartes, Sorbonne Paris-Cité, Faculté de Pharmacie, Paris, France Introduction et but de l’étude. Il a été suggéré que, dans cer- taines situations pathologiques, l’apport de protéines sous forme au moins partiellement hydrolysée pourrait favoriser l’accrétion pro- téique. Ce travail vise à optimiser la stratégie de renutrition lors d’une dénutrition sévère avec malabsorption chez l’enfant, en s’intéressant aux aspects quantitatifs et qualitatifs de l’apport azoté : protéines entières vs protéines hydrolysées. Pour étudier cette ques- tion, deux produits de nutrition entérale contenant des protéines soit entières (PE) soit partiellement hydrolysée (PHP) ont été évalués dans un modèle de dénutrition validé chez le jeune rat. Matériel et Méthodes. Dans une première étude, 8 jeunes rats mâles Sprague Dawley (SD, 70 g de poids corporel) ont subi un jeûne de 2 jours suivi d’une réalimentation de 3 jours soit ad libitum (AL), soit à 90 % ou à 100 % de leur apport nutritionnel standard. Dans une seconde étude, 15 jeunes rats mâles (SD, 60 g de poids corporel) ont été répartis en trois groupes : un groupe contrôle (C) recevant une alimentation standard, et deux groupes subissant un jeûne de 2 jours puis réalimentés pendant 13 jours soit avec des PHP ou des PE. L’apport calorique, le bilan azoté, et le poids ont été mesurés quotidiennement. La composition corporelle a été détermi- née lors de l’euthanasie. Statistique : le test T de Student avec cor- rection de Bonferonni a été utilisé. Résultats. Dans la première étude, la récupération pondérale était respectivement de 15 (p < 0,05) 8 et 1 % (NS) inférieure au poids initial pour les groupes 90 %, 100 % et AL, la prise alimen- taire dans ce dernier groupe étant de 10 % supérieure aux ingestats de départ. L’efficience azotée était de 11 et 24 % supérieure pour le groupe AL en comparaison des groupes 90 et 100 % (NS). Dans la deuxième étude, au vu des résultats de la première, les rats ont reçu une alimentation ad libitum. Le poids des rats au terme de la période de réalimentation était de 19 % (p < 0,05) et de 9 % (NS) inférieur

P152 Modification du profil d’expression des protéines ubiquitinées au cours d’une réponse inflammatoire dans des cellules épithéliales intestinales

  • Upload
    m

  • View
    217

  • Download
    2

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: P152 Modification du profil d’expression des protéines ubiquitinées au cours d’une réponse inflammatoire dans des cellules épithéliales intestinales

S126 Nutrition clinique et métabolisme 25 (2011) S52–S153 / Cahiers de nutrition et de diététique 46 2011(2011) S52–S153

Conclusion. – Un régime HL enrichi en oléate favorise l’expan-

sion du TA et diminue son inflammation alors qu’un régime HL

enrichi en palmitate produit les effets inverses. De façon intéres-

sante, le régime enrichi en oléate a induit une diminution de

l’inflammation musculaire et l’activation de la voie insuline est

conservée, malgré une down-régulation d’IR et de PKB. Ceci pour-

rait s’expliquer par une diminution concomitante des protéines de la

voie mTORC1, ce qui permettrait de réduire le rétrocontrôle négatif

engendré par ce complexe sur la voie insuline. La composition lipi-

dique du régime semble donc être un facteur de régulation impor-

tant, non seulement de l’inflammation, mais également de la voie

insuline/mTOR dans le TA et le MS.

P152Modification du profil d’expression des protéines ubiquitinéesau cours d’une réponse inflammatoire dans des cellules épithéliales intestinalesBertrand J*1, Tennoune N1, Goichon A1, Chan P2, Vaudry D2,

Déchelotte P1, Coëffier M1

1ADEN EA4311 – IFRMP 23 – Faculté de Médecine et Pharmacie,Rouen,

2Plateforme de Protéomique, IFRMP 23, Rouen, France

Introduction et but de l’étude. – Le système ubiquitine-protéa-

some est une voie de dégradation protéique impliquée dans de nom-

breux processus cellulaires, comme l’inflammation, la prolifération,

l’apoptose… Lors du processus de dégradation par ce système, la

protéine à dégrader est ciblée par la liaison d’une petite protéine,

l’ubiquitine, par des enzymes ubiquitine-ligase ou E3. Au cours des

maladies intestinales comme la maladie de Crohn ou le syndrome de

l’intestin irritable, des travaux récents ont mis en évidence des pro-

fils distincts d’activation du système ubiquitine-protéasome. Cepen-

dant, les protéines dégradées par le protéasome au cours de ces

pathologies sont peu connues. Le but de ce travail était donc, par une

approche protéomique, d’identifier les protéines ubiquitinées au

cours d’une réponse inflammatoire intestinale.

Matériel et Méthodes. – Une réponse inflammatoire a été induite

dans des cellules épithéliales intestinales HCT-8 par l’addition de

cytokines (IL-1, TNFa et IFN, n = 3 par condition) pendant 2 ou

24 heures. Les protéines cellulaires totales ont été extraites puis

séparées par électrophorèse bidimensionnelle suivie d’un transfert

sur membrane de nitrocellulose. Les membranes ont ensuite été

incubées avec un anticorps anti-ubiquitine permettant de révéler une

carte 2D des protéines ubiquitinées, dite ubiquitome. Les cartes pro-

téomiques en conditions basales et inflammatoires ont été compa-

rées à l’aide du logiciel ImageMasterTM 2D Platinum v5. Après

analyse statistique des variations (ratio d’expression R > 1,5 et test

t de student), les protéines d’intérêt ont été identifiées par spectro-

métrie de masse NANO-LC/CHIP/ESI/TRAP et interrogation dans

les bases de données.

Résultats. – L’induction de la réponse inflammatoire, confirmée

par l’augmentation de l’IL-8 ; était bloquée par l’ajout d’un inhibi-

teur du protéasome, le MG132. L’analyse de l’ubiquitome a permis

de mettre en évidence la variation de 7 et de 2 spots protéiques

après, respectivement 2 et 24 heures de traitement. Ainsi après

2 heures, des protéines impliquées dans la réponse au stress ont été

identifiées comme Hsc 70 (heat shock cognate 70) dont l’ubiquitination

était diminuée (R = -4,77, P < 0,05), ou mtHSP70 (mitochondrial heat

shock 70 kDa protein ; R = +1,63, P < 0,05) et HSPA5 (heat shock

70 kDa protein 5 ; R = +6,97, P < 0,05) dont l’ubiquitination était aug-

mentée. Après 24 heures, l’ubiquitination des protéines HNRNPK,

impliquée dans la régulation post-transcriptionnelle des ARNm, et LEI,

un inhibiteur des sérines-protéases, était diminuée. De façon intéres-

sante, les protéines chaperonnes (Hsc 70, mtHSP70 et HSPA5) étaient

ubiquitinées à 24 heures de façon similaire en conditions contrôles et

inflammatoires.

Conclusion. – Ce travail a permis de mettre en évidence le rôle

majeur du système ubiqutine-protéasome dans la régulation de

l’expression de différentes protéines au cours d’une réponse inflam-

matoire et en particulier des protéines de réponse au stress. Le sys-

tème ubiquitine-protéasome et en particulier les enzymes E3

spécifiques de l’ubiquitination des protéines de stress pourraient

être des cibles pour une intervention pharmaconutritionnelle spéci-

fique visant à limiter la protéolyse intestinale dans des situations

d’inflammation.

P153Protéines entières versus hydrolysats : évaluation des stratégies de renutrition par voie entérale dans un modèlemurin de malabsorptionBortolotti M*1, Ventura G1, Nubret E1, Cynober L1, De Bandt J-P1

1Département BEMC, Laboratoire de Biologie de la Nutrition,EA4466, université Paris-Descartes, Sorbonne Paris-Cité, Facultéde Pharmacie, Paris, France

Introduction et but de l’étude. – Il a été suggéré que, dans cer-

taines situations pathologiques, l’apport de protéines sous forme au

moins partiellement hydrolysée pourrait favoriser l’accrétion pro-

téique. Ce travail vise à optimiser la stratégie de renutrition lors

d’une dénutrition sévère avec malabsorption chez l’enfant, en

s’intéressant aux aspects quantitatifs et qualitatifs de l’apport azoté :

protéines entières vs protéines hydrolysées. Pour étudier cette ques-

tion, deux produits de nutrition entérale contenant des protéines soit

entières (PE) soit partiellement hydrolysée (PHP) ont été évalués

dans un modèle de dénutrition validé chez le jeune rat.

Matériel et Méthodes. – Dans une première étude, 8 jeunes rats

mâles Sprague Dawley (SD, 70 g de poids corporel) ont subi un

jeûne de 2 jours suivi d’une réalimentation de 3 jours soit ad libitum(AL), soit à 90 % ou à 100 % de leur apport nutritionnel standard.

Dans une seconde étude, 15 jeunes rats mâles (SD, 60 g de poids

corporel) ont été répartis en trois groupes : un groupe contrôle (C)

recevant une alimentation standard, et deux groupes subissant un

jeûne de 2 jours puis réalimentés pendant 13 jours soit avec des PHP

ou des PE. L’apport calorique, le bilan azoté, et le poids ont été

mesurés quotidiennement. La composition corporelle a été détermi-

née lors de l’euthanasie. Statistique : le test T de Student avec cor-

rection de Bonferonni a été utilisé.

Résultats. – Dans la première étude, la récupération pondérale

était respectivement de 15 (p < 0,05) 8 et 1 % (NS) inférieure au

poids initial pour les groupes 90 %, 100 % et AL, la prise alimen-

taire dans ce dernier groupe étant de 10 % supérieure aux ingestats

de départ. L’efficience azotée était de 11 et 24 % supérieure pour le

groupe AL en comparaison des groupes 90 et 100 % (NS). Dans la

deuxième étude, au vu des résultats de la première, les rats ont reçu

une alimentation ad libitum. Le poids des rats au terme de la période

de réalimentation était de 19 % (p < 0,05) et de 9 % (NS) inférieur