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JEUDI 19 MARS 2009 GASTROENTEROL CLIN BIOL, 2009, 33 A111 P.185 Méta-analyse basée sur les données indivi- duelles de patients des essais randomisés évaluant les chimiothérapies adjuvantes dans les cancers gastriques réséqués X Paoletti (1), O Bouché (2), JP Pignon (3), F Bonnetain (4), C Delbaldo (5), E Van Cutsem (6), M Buyse (7), S Michiels (3), P Rougier (1), Groupe GASTRIC (1) Boulogne ; (2) Reims ; (3) Villejuif ; (4) Dijon ; (5) Créteil ; (6) Leuven ; Belgique ; (7) Louvin-la-Neuve, Belgique. Introduction : Après la résection d’un cancer de l’estomac les essais ayant testés une chimiothérapie adjuvante (CTadj) ont une puissance insuffisante et la preuve convaincante du bénéfice de la CTadj manque toujours. Notre groupe a initié en 2007 une méta-analyse sur données individuelles de tous les essais randomisées (ER) de CTadj pour quantifier le bénéfice potentiel de la CT. Matériels et Méthodes : Etaient éligibles, toutes les ER fer- mées aux inclusions à la fin 2003. Les essais de radiothérapie, de CT intra-péritonéales ou d’immunothérapie ont été exclus. Ont été étudié le rôle des monothérapies, des poly-CT à base de 5FU et MMC respectivement sans et avec anthracyclines et des poly-CT à base de sels de platine, méthothrexate (groupe « autre poly-CT »). Le critère principal était la survie globale (SG), le critère secondaire était la survie sans récidive (SSR) incluant récidive et décès toutes causes. Le test du log- rank stratifié sur l’essai et le hazard ratio (HR) correspondant ont été utilisés. Le bénéfice absolu est calculé à 5 ans à partir des estimations de survie ponctuelle. Résultats : Trente et un ER (6 666 patients) ont été identi- fiés. Les données individuelles ont été obtenues pour 14 essais (3 293 patients ; suivi médian supérieure à 8 ans). L’effet global sur la SG est statistiquement significatif en faveur de la CT adj (HR = 0,81, IC95 % = [0,73 ; 0,89], p < 0,0001 ; bénéfice absolu de + 7 %). Le test d’hétérogé- néité est non significatif (p = 0,25) ; une interaction avec le type de traitement a été identifiée (p < 0,0001). Dans le groupe des 2 essais (n = 324 pts) de monothérapie, la SG à 5 ans est améliorée (de 54 % à 69 % ; HR = 0,60, IC95 % [0,42 ; 0,84], p = 0,03). Les combinaisons à base de 5-FU et MMC sans anthacyclines (3 études et 1 053 pts) sont asso- ciées avec un bénéfice de SG (HR = 0,74, IC95 % [0,58 ; 0,95], p = 0,02) de même que les poly-CT incluant des anthracyclines (4 études, 836 pts), HR = 0,74, IC95 % = [0,63-0,88], p < 0,001) avec un bénéfice absolu respectif de + 4 % et + 11 %. Le groupe « autre poly-CT » (5 essais, n = 1 073 pts) ne montrait pas de bénéfice significatif de SG (HR = 0,94 IC95 % [0,75 ; 1,10], p = 0,44). Pour les essais ou la SSR était documentée (11 ER et 2 670 patients), le bénéfice de la CT sur la SG était similaire (HR = 0,86, p < 0,01) et la SSR était significativement supérieure avec la CT adj (HR = 0,84, IC95 % = [0,77 ; 0,92]) qu’avec S seul. Une interaction avec les 4 groupes de traitement est signifi- cative (p < 0,0001). Conclusion : Les méta-analyses sur données individuelles représentent le plus haut niveau de preuve. Sur une fraction encore insuffisante des données (50 %), nous montrons un bénéfice significatif (+ 7 %) des CT adj à base de 5FU, MMC que ce soit avec ou sans anthracyclines par rapport à la chirurgie seule tant en termes de SG que de SSR. Les effectifs sont pour l’instant insuffisants pour conclure avec les autres produits et en particulier les sels de platines. Remerciements, financements, autres : Travail réalisé sous l’égide du groupe Gastric et de l’INCA. P.186 Tumeurs stromales (GIST) gastriques : deux profils différents d’architecture vasculaire AM Marion-Audibert (1), R Barnoux (1), J Boulez (1), C Partensky (1), A Poulet (1), V Hervieu (1), PP Bringuier (1), C Lombard-Bohas (1), JC Souquet (1), JY Blay (1), JY Scoazec (1) (1) Lyon. Introduction : L’architecture vasculaire et les processus angiogéniques des GIST sont mal connus. Ces données sont pourtant indispensables pour évaluer l’intérêt de l’étude de la vascularisation tumorale pour le suivi de la réponse théra- peutique. L’objectif de notre travail était de décrire l’archi- tecture vasculaire dans une large série de GIST gastriques et de la corréler avec les données histopronostiques. Matériels et Méthodes : Etude rétrospective multicentrique incluant toutes les GIST gastriques opérées entre 1995 et 2007 dans 2 sites avec relecture centralisée anatomopatho- logique et recueil des données cliniques (âge, sexe, métas- tases), histologiques (type histologique, taille, grade, index mitotique, index Ki67) et moléculaires. L’architecture vascu- laire était étudiée après immunomarquage par le marqueur endothélial CD31. Résultats : 98 cas de GIST gastriques ont été inclus. Deux types différents d’architecture vasculaire ont été observés. Dans le 1 er type (P1), de volumineux vaisseaux isolés étaient disposés au centre des faisceaux de cellules tumorales et étaient accompagnés par une quantité variable de capillaires de petit calibre au contact direct des cellules tumorales. Dans le 2 ème type (P2), de volumineux pédicules vasculaires, com- portant des artères et des veines de moyen et grand calibre, souvent dystrophiques, étaient dispersés dans un stroma abondant, séparant les nodules de cellules tumorales ; la den- sité de microvaisseaux au contact des cellules tumorales était variable. Le type P1 était observé chez 30 patients (15 hommes, 15 femmes, âge moyen 62,9 ans) ; 2 patients avaient des métastases hépatiques ; 19 cas ont fait l’objet d’une étude moléculaire (KIT exon 11 : 14 cas, exon 18 : 2 cas, 3 cas sans mutation). Le type P2 était présent chez 68 patients (26 hommes, 42 femmes, âge moyen 64,7 ans) ; 3 patients présentaient des métastases hépatiques ou périto- néales. 46 cas ont fait l’objet d’une étude moléculaire (KIT exon 11 : 32 cas, exon 13 : 1 cas, PDGFRA exon 14 : 1 cas, exon 18 : 6 cas, 6 cas sans mutation). Le type P2 était associé à une taille tumorale moyenne plus élevée que le type P1 (5,6 vs 4,4 cm) (p < 0,05), à la présence plus fré- quente de remaniements fibreux, œdémateux et/ou hémorra- giques et à une densité microvasculaire moins élevée (15,6 vs 28,8 vaisseaux/50 champs) (p < 0,05). Il n’y avait pas de différence significative concernant les grades histologiques (classification de Fletcher) et la valeur moyenne des index de prolifération. Conclusion : Les GIST gastriques présentent 2 profils diffé- rents d’architecture vasculaire : (a) un type caractérisé par une microcirculation bien développée centrée par des vaisseaux volumineux au centre des faisceaux ou des nodules tumoraux ; (b) un 2 ème type marqué par la présence de volumineux pédi- cules vasculaires au sein du stroma, à distance des cellules tumorales et par une microcirculation moins abondante. Le 2 ème type est surtout associé à des tumeurs volumineuses avec d’importants remaniements fibreux et œdémateux. Nos don- nées suggèrent que les mécanismes angiogéniques associés aux GIST gastriques pourraient être fonction du stade d’évo- lution de la lésion.

P.186 Tumeurs stromales (GIST) gastriques : deux profils différents d’architecture vasculaire

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GASTROENTEROL CLIN BIOL, 2009, 33 A111

P.185 Méta-analyse basée sur les données indivi-duelles de patients des essais randomisésévaluant les chimiothérapies adjuvantesdans les cancers gastriques réséqués

X Paoletti (1), O Bouché (2), JP Pignon (3), F Bonnetain(4), C Delbaldo (5), E Van Cutsem (6), M Buyse (7), SMichiels (3), P Rougier (1), Groupe GASTRIC(1) Boulogne ; (2) Reims ; (3) Villejuif ; (4) Dijon ; (5) Créteil ;(6) Leuven ; Belgique ; (7) Louvin-la-Neuve, Belgique.

Introduction : Après la résection d’un cancer de l’estomacles essais ayant testés une chimiothérapie adjuvante (CTadj)ont une puissance insuffisante et la preuve convaincante dubénéfice de la CTadj manque toujours. Notre groupe a initiéen 2007 une méta-analyse sur données individuelles de tousles essais randomisées (ER) de CTadj pour quantifier lebénéfice potentiel de la CT.

Matériels et Méthodes : Etaient éligibles, toutes les ER fer-mées aux inclusions à la fin 2003. Les essais de radiothérapie,de CT intra-péritonéales ou d’immunothérapie ont été exclus.Ont été étudié le rôle des monothérapies, des poly-CT à basede 5FU et MMC respectivement sans et avec anthracyclineset des poly-CT à base de sels de platine, méthothrexate(groupe « autre poly-CT »). Le critère principal était la survieglobale (SG), le critère secondaire était la survie sans récidive(SSR) incluant récidive et décès toutes causes. Le test du log-rank stratifié sur l’essai et le hazard ratio (HR) correspondantont été utilisés. Le bénéfice absolu est calculé à 5 ans à partirdes estimations de survie ponctuelle.

Résultats : Trente et un ER (6 666 patients) ont été identi-fiés. Les données individuelles ont été obtenues pour 14essais (3 293 patients ; suivi médian supérieure à 8 ans).L’effet global sur la SG est statistiquement significatif enfaveur de la CT adj (HR = 0,81, IC95 % = [0,73 ; 0,89],p < 0,0001 ; bénéfice absolu de + 7 %). Le test d’hétérogé-néité est non significatif (p = 0,25) ; une interaction avec letype de traitement a été identifiée (p < 0,0001). Dans legroupe des 2 essais (n = 324 pts) de monothérapie, la SG à5 ans est améliorée (de 54 % à 69 % ; HR = 0,60, IC95 %[0,42 ; 0,84], p = 0,03). Les combinaisons à base de 5-FU etMMC sans anthacyclines (3 études et 1 053 pts) sont asso-ciées avec un bénéfice de SG (HR = 0,74, IC95 % [0,58 ;0,95], p = 0,02) de même que les poly-CT incluant desanthracyclines (4 études, 836 pts), HR = 0,74,IC95 % = [0,63-0,88], p < 0,001) avec un bénéfice absolurespectif de + 4 % et + 11 %. Le groupe « autre poly-CT » (5essais, n = 1 073 pts) ne montrait pas de bénéfice significatifde SG (HR = 0,94 IC95 % [0,75 ; 1,10], p = 0,44). Pour lesessais ou la SSR était documentée (11 ER et 2 670 patients),le bénéfice de la CT sur la SG était similaire (HR = 0,86,p < 0,01) et la SSR était significativement supérieure avec laCT adj (HR = 0,84, IC95 % = [0,77 ; 0,92]) qu’avec S seul.Une interaction avec les 4 groupes de traitement est signifi-cative (p < 0,0001).

Conclusion : Les méta-analyses sur données individuellesreprésentent le plus haut niveau de preuve. Sur une fractionencore insuffisante des données (50 %), nous montrons unbénéfice significatif (+ 7 %) des CT adj à base de 5FU,MMC que ce soit avec ou sans anthracyclines par rapport àla chirurgie seule tant en termes de SG que de SSR. Leseffectifs sont pour l’instant insuffisants pour conclure avecles autres produits et en particulier les sels de platines.

Remerciements, financements, autres : Travail réalisé sousl’égide du groupe Gastric et de l’INCA.

P.186 Tumeurs stromales (GIST) gastriques : deuxprofils différents d’architecture vasculaire

AM Marion-Audibert (1), R Barnoux (1), J Boulez (1), CPartensky (1), A Poulet (1), V Hervieu (1), PP Bringuier (1),C Lombard-Bohas (1), JC Souquet (1), JY Blay (1), JYScoazec (1)(1) Lyon.

Introduction : L’architecture vasculaire et les processusangiogéniques des GIST sont mal connus. Ces données sontpourtant indispensables pour évaluer l’intérêt de l’étude de lavascularisation tumorale pour le suivi de la réponse théra-peutique. L’objectif de notre travail était de décrire l’archi-tecture vasculaire dans une large série de GIST gastriques etde la corréler avec les données histopronostiques.

Matériels et Méthodes : Etude rétrospective multicentriqueincluant toutes les GIST gastriques opérées entre 1995et 2007 dans 2 sites avec relecture centralisée anatomopatho-logique et recueil des données cliniques (âge, sexe, métas-tases), histologiques (type histologique, taille, grade, indexmitotique, index Ki67) et moléculaires. L’architecture vascu-laire était étudiée après immunomarquage par le marqueurendothélial CD31.

Résultats : 98 cas de GIST gastriques ont été inclus. Deuxtypes différents d’architecture vasculaire ont été observés.Dans le 1er type (P1), de volumineux vaisseaux isolés étaientdisposés au centre des faisceaux de cellules tumorales etétaient accompagnés par une quantité variable de capillairesde petit calibre au contact direct des cellules tumorales. Dansle 2ème type (P2), de volumineux pédicules vasculaires, com-portant des artères et des veines de moyen et grand calibre,souvent dystrophiques, étaient dispersés dans un stromaabondant, séparant les nodules de cellules tumorales ; la den-sité de microvaisseaux au contact des cellules tumorales étaitvariable. Le type P1 était observé chez 30 patients(15 hommes, 15 femmes, âge moyen 62,9 ans) ; 2 patientsavaient des métastases hépatiques ; 19 cas ont fait l’objetd’une étude moléculaire (KIT exon 11 : 14 cas, exon 18 : 2cas, 3 cas sans mutation). Le type P2 était présent chez 68patients (26 hommes, 42 femmes, âge moyen 64,7 ans) ; 3patients présentaient des métastases hépatiques ou périto-néales. 46 cas ont fait l’objet d’une étude moléculaire (KITexon 11 : 32 cas, exon 13 : 1 cas, PDGFRA exon 14 : 1 cas,exon 18 : 6 cas, 6 cas sans mutation). Le type P2 étaitassocié à une taille tumorale moyenne plus élevée que letype P1 (5,6 vs 4,4 cm) (p < 0,05), à la présence plus fré-quente de remaniements fibreux, œdémateux et/ou hémorra-giques et à une densité microvasculaire moins élevée (15,6vs 28,8 vaisseaux/50 champs) (p < 0,05). Il n’y avait pas dedifférence significative concernant les grades histologiques(classification de Fletcher) et la valeur moyenne des index deprolifération.

Conclusion : Les GIST gastriques présentent 2 profils diffé-rents d’architecture vasculaire : (a) un type caractérisé par unemicrocirculation bien développée centrée par des vaisseauxvolumineux au centre des faisceaux ou des nodules tumoraux ;(b) un 2ème type marqué par la présence de volumineux pédi-cules vasculaires au sein du stroma, à distance des cellulestumorales et par une microcirculation moins abondante. Le2ème type est surtout associé à des tumeurs volumineuses avecd’importants remaniements fibreux et œdémateux. Nos don-nées suggèrent que les mécanismes angiogéniques associésaux GIST gastriques pourraient être fonction du stade d’évo-lution de la lésion.