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Nutrition clinique et métabolisme 27 (2013) S57–S175 / Cahiers de nutrition et de diététique 48 (2013) S57–S175 S163
Résultats. – Sur 165 mères incluses entre février 2010 et
septembre 2012, 100 ont été suivies jusqu’à 1 mois. Chez les mères
obèses, la concentration en leptine du lait maternel était plus élevée
(4,8 [4,1-5,6] vs 2,5 [2,1-3,0] ng/mL, p < 10-5) ainsi que la concen-
tration en matière sèche totale (12,4 [11,9-12,8] vs 11,7 [11,4-12,1]
g/100 mL, p < 0,05) et la production estimée de lait était plus faible
(5,1 [4,1-6,0] vs 6,7 [5,7-7,8] mL/min, p = 0,03). Le δ15N des che-
veux n’était pas différent (9,9 [9,7-10,1] vs 9,5 [9,3-9,8] ‰,
p = 0,09), alors que le δ15N du lait était plus élevé chez les mères
obèses (6,4 [6,1-6,7] vs 5,9 [5,6-6,2] ‰, p = 0,006). Les nouveau-
nés de mères obèses allaités exclusivement ont gagné 90 g de moins
que les contrôles mais la différence n’était pas significative. Nous
n’avons pas observé de différence entre les groupes chez les nou-
veau-nés à la naissance et à 1 mois pour le poids, la taille, le péri-
mètre crânien, la vitesse de croissance pondérale, ni dans le contenu
en lactose, lipides et protéines du lait à 1 mois.
Conclusion. – Cette étude est la première à estimer le métabo-
lisme protéique chez le nouveau-né en utilisant une méthodologie
de traceurs non invasive. L’incorporation du 15N dans les protéines
du cheveu était identique entre les groupes même si l’enrichisse-
ment naturel du lait maternel était plus élevé chez les mères obèses.
Une concentration plus élevée en leptine dans le lait et une produc-
tion plus faible de lait pourraient participer à un processus de régu-
lation transgénérationnelle de la prise de poids.
P217Conséquences nutritionnelles de l’utilisation de boissons végétales chez le nourrissonJ. Lemale1,*, B. Le Louer1, K. Garcette1, J.-P. Girardet1, P. Tounian1
1Hôpital Trousseau APHP, Paris, France
Introduction et but de l’étude. – Depuis quelques années, il
existe une recrudescence de l’utilisation de « jus » végétaux en rem-
placement des préparations infantiles chez les jeunes nourrissons.
L’administration de ces boissons dont la composition ne respecte
pas la réglementation européenne, est souvent motivée par un effet
supposé néfaste du lait de vache (allergie, infections à répétition).
Le but de ce travail est d’évaluer les conséquences nutritionnelles de
cette substitution inadaptée.
Matériel et méthodes. – Il s’agit d’une étude rétrospective
menée en Ile de France entre 2008 et 2011 recensant les nourrissons
ayant reçu des boissons végétales avant l’âge de 1 an et ayant pré-
senté des complications imputables à leur administration.
Résultats. – Neuf cas de nourrissons âgés de 4 à 14 mois ont été
observés. Quatre d’entre eux étaient âgés de 6 mois ou moins et
recevaient une boisson végétale de façon quasi-exclusive depuis 1 à
3 mois au moment de la prise en charge. L’abandon des préparations
infantiles et l’administration de boissons végétales étaient justifiées
par une allergie supposée aux protéines de lait de vache (4 cas) ou
par des troubles digestifs mineurs (5 cas). Les boissons incriminées
étaient des jus de châtaignes (2 cas), d’amande (1 cas), de riz (3 cas)
et de soja (1 cas), donnés parfois en association (2 cas). Les symp-
tômes d’appel étaient dans 3 cas une dénutrition protéino-calorique
majeure avec oedèmes et hypoalbuminémie profonde, dans un cas
un état de mal convulsif sur hypocalcémie majeure et dans 5 cas un
arrêt de la croissance pondérale par carence d’apport protéino-calo-
rique. Biologiquement, 5 enfants avaient une anémie ferriprive
sévère, 4 des troubles du bilan phosphocalcique et 2 une hyponatré-
mie importante.
Conclusion. – Cette étude montre que l’administration de bois-
sons végétales en remplacement des préparations infantiles expose
à un risque de carences nutritionnelles pouvant être responsables de
complications graves. Les répercussions sont d’autant plus sévères
que la consommation est précoce, exclusive ou prolongée. Des
mesures de santé publique sont nécessaires pour endiguer l’utilisa-
tion de ces produits chez le nourrisson.
P218Immunothérapie sublinguale au lait de vacheS. Addou1,*, S. Benhatchi1, Y. Flaga1, S. Behazia1, O. Khéroua1,
D. Saidi1
1Laboratoire de la physiologie de la nutrition et de la sécurité ali-mentaire, département de biologie, UNIVERSITÉ, Oran, Algérie
Introduction et but de l’étude. – Le lait bovin contient plus de
trente protéines, toutes potentiellement allergisantes. Ses allergènes
ont la dénomination parmi lesquelles les caséines, la Béta lactoglo-
buline (β-Lg) et l’alfa lactalbumine (l’α-La) et la Sérum albumine
sont les plus importants bien que chaque protéine ait un potentiel
allergisant.l’APLV est l’allergie alimentaire la plus fréquente ren-
contrée dans la petite enfance.Quand l’allergie alimentaire perdure,
quand son évolution n’est pas spontanément favorable, il est tentant
d’essayer une immunothérapie à l’aliment en cause. L’objectif de
notre travail est d’étudier l’efficacité de l’induction de tolérance au
lait de vache par voie sublingualechez des souris Balb/C sensibili-
sées aux protéines de lait de vache par voie intra péritonéale.
Matériel et méthodes. – Une étude d’antigénicité sera effectuer
pour quantifier le taux des immunoglobulines de type IgG dirigées
contre les protéines bovines (β-Lg et α-La) sur des sérums de souris
sensibilisées avant et après le traitement del’immunothérapie subli-
guale au lait de vache (ITSL).Dans le présent travail, nous avons
évalué l’antigénicité du lait de vache cru à partir d’un modèle ani-
mal (souris Balb/c) immunisé à la β-Lg et α-La avant et après
l’ITSL.
Résultats. – On remarque que l’immunisation à la β-Lg et à l’α-
La stimule la production d’IgG sériques.Après deux mois d’Immu-
nothérapie sublinguale, on constate une diminution de façon simul-
tanée du taux des IgG spécifiques vis à vis de la β-Lg ou de l’α-La.
Nos résultats révèlent qu’il y a une hypersensibilité contre les
antigènes administrés, en produisant des anticorps anti-α-La et anti
β-Lg.
L’étude de la réactivité montre que l’introduction du lait de
vache cru par la voie sublinguale diminue l’antigénicité des pro-
téines vis à vis des IgG anti α-La. Cette réduction d’immunoréacti-
vité est accentuée et plus significative vis à vis des IgG anti β-Lg.
Conclusion. – L’efficacité de la voie sublinguale est confirmée,
L’immunothérapie pourrait représenter un nouvel aspect du traite-
ment des allergies alimentaires.Aujourd’hui, les modalités restent
incertaines, et nous manquons d’études standardisées. Il n’est pas
encore possible d’établir si les effets de l’immunothérapie corres-
pondent à une guérison définitive ou à une seule augmentation des
doses tolérées
Référencesþ:Moneret-Vautrin DA, Kanny G, Morisset M.- Les allergies alimentaires de l’en-
fant et de l’adulte. Paris : Masson, 2011.
S164 Nutrition clinique et métabolisme 27 (2013) S57–S175 / Cahiers de nutrition et de diététique 48 (2013) S57–S175
Moneret-Vautrin DA. -Sublingual and oral immunotherapy for food allergy :
Outcome and immunological modifications. Revue françaised’allergologie
2011;51:286-294.
Olivier CE, Lima RP, DG Pinto, Santos RA, Silva GK, Lorena SL, Villas-Boas
Mo, Netto FM, Zollner R.- À la recherche d’une stratégie tolérance induction
pour les allergies au lait de vache : réduction significative de la bêta-lactoglo-
bulineallergénicité via transglutaminase / polymérisation de la cystéine. Cli-
niques (Sao Paulo), 2012;67 (10):1171-1179.
P219Étude des pratiques alimentaires maternelles et les préférences alimentaires des enfants âgés de 6 à 10 ansL. Dridi1,*, H. Oulamara1, A. Agli1
1INATAA-LNTA, Université Constantine 1, Constantine, Algérie
Introduction et but de l’étude. – Les comportements alimen-
taires des enfants sont appris, entre autres, à travers le modelage des
comportements alimentaires des parents, les pratiques parentales
utilisées pour contrôler le comportement alimentaire et les messages
transmis aux enfants à propos de leur poids et de leur alimentation
(Francis, et Birch, 2005).
Les pratiques parentales décrivent des stratégies comportemen-
tales utilisées par les parents pour socialiser leurs enfants et/ou les
surveiller (Ventura et Birch, 2008).
Dans cette étude, nous nous sommes intéressés à connaitre les
préférences alimentaires des enfants âgés de 6 à 10 ans et explorer
le lien entre ces préférences et les pratiques alimentaires de la mère
(restriction, récompense et pression).
Matériel et méthodes. – La population d’étude est ciblée aux
mères et leurs enfants âgés de 6 à 10 ans scolarisés aux établisse-
ments primaires de la wilaya de Constantine en Algérie ;
297 enfants sont inclus dans cette étude, 163 sont des filles et 134
sont des garçons. Un questionnaire de préférences alimentaires a été
utilisé comprenant une liste des aliments regroupée en 8 catégories
alimentaires. Il a été élaboré en prenant en considération des diffé-
rents aliments couramment consommés dans la commune de
Constantine-Algérie. Pour l’étude des pratiques alimentaires (res-
triction, récompense et pression) les mères ont complété le Child
Feeding Questionnaire qui a été élaboré par Birch et al. 2001.
Résultats. – Les résultats révèlent que les scores de préférences
alimentaires des enfants les plus élevées concernent les groupes des
produits sucrés et des féculents respectivement 3,26 ± 0,36 et 3,24
± 0,28. Cependant, les enfants ont moins de préférence pour le
groupe des légumes (2,97 ± 0,36) et le groupe d’assaisonnements
(2,32 ± 0,51).
La préférence alimentaire des enfants âgés de 6 à 10 ans envers
le groupe des produits gras (r = 0,22, p = 0,003) et celui des assai-
sonnements (r = 0,15, p = 0,05) est corrélée positivement à la pra-
tique parentale de la restriction. D’un autre côté, nos résultats
révèlent que les préférences alimentaires des enfants envers le
groupe des produits sucrés sont corrélées négativement à une plus
grande utilisation de la pression (r = – 0,15, p = 0,04).
Conclusion. – Nos résultats révèlent qu’il y a une corrélation
entre certaines pratiques alimentaires de la mère (restriction et pres-
sion) et les préférences alimentaires des enfants âgés de 6 à 10 ans
envers certain groupe alimentaire notamment le gras et le sucré.
L’étude du lien entre les préférences alimentaires des enfants et les
pratiques alimentaires de la mère peut aider à établir une stratégie
dans le domaine de l’éducation alimentaire des enfants.
Référencesþ:Francis LA, et Birch LL. Maternal influences on daughter’s restrained eating be-
havior. Health Psychology 2005;24(6):548-554.
Ventura A, et Birch L. Does parenting affect children’s eating and weight status?
International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity
2008;5(1):1-12.
Birch LL, Fisher JO, Grimm-Thomas K, Markey CN, Sawyer R, et Johnson SL.
Confirmatory factor analysis of the Child Feeding Questionnaire: a measure
of parental attitudes, beliefs and practices about child feeding and obesity
proneness. Appetite 2001;36:201-210.
P220Apports alimentaires en vitamine D dans un groupe de femmes enceintes à terme : à propos de 64 casA. Mankai1,*, A. Gammoudi1, C. Amrouche1, H. Mhalla2, H. Jelassi1,
E. Fennira1, D. Ben Salah1, F. Mahjoub1, O. Berriche1, H. Jamoussi2,
R. Sfar3, S. Blouza2
1Diabétologie et nutrition,2Institut National de Nutrition de Tunis,3Maternité, Hôpital Charles Nicolle, Tunis, Tunisie
Introduction et but de l’étude. – Un apport insuffisant en vita-
mine D chez la femme enceinte peut entrainer une carence en vita-
mine D qui peut avoir des répercussions néfastes aussi bien sur la
mère que sur le nouveau-né.
Nous nous sommes proposés dans ce travail d’évaluer les apports
alimentaires spontanés en vitamine D dans un groupe de femmes
enceintes à terme.
Matériel et méthodes. – Nous avons réalisé une étude prospec-
tive qui a porté sur 64 femmes ayant accouché d’un nouveau-né sain
à terme, recrutées en postpartum immédiat au service de maternité
de l’hôpital Charles Nicolle à Tunis entre septembre 2012 et
novembre 2012. Nous avons exclu les femmes atteintes d’une mala-
die chronique et celles qui ont eu une supplémentation médicamen-
teuse en vitamine D. Le recueil des données a été réalisé par un
interrogatoire, un examen physique et une enquête alimentaire selon
la méthode de l’histoire alimentaire au cours du dernier trimestre et
en utilisant le logiciel (BILNUT).
Résultats. – L’âge moyen des mères était de 30 ± 5 ans (19 à
42 ans). La majorité des femmes étaient obèses avant la grossesse.
L’apport énergétique moyens au cours du dernier trimestre était de
3 190 ± 1 090 Kcal/j avec une répartition déséquilibrée en macronu-
triments (apport excessif en lipides et insuffisant en protides).
L’apport calcique journalier était insuffisant chez 65,6 % des
femmes et 20,3 % des femmes avaient un apport en phosphore en
dessous des recommandations.
L’apport alimentaire moyen en vitamine D était de 2,11
± 1,88 μg/j avec des extrêmes allant de 0,02 à 12,44 μg. Cet apport
était déficitaire chez la quasi totalité des femmes (98,44 %). Nous
avons trouvé une relation positive et statistiquement significative
entre l’apport alimentaire en vitamine D et celui en calories totales,
en protides, en lipides et en phosphore.
Conclusion. – Ce travail a montré la fréquence élevée de la
carence d’apports alimentaires en vitamine D chez un groupe de
femmes enceintes au troisième trimestre. La supplémentation des
femmes enceintes en vitamine D n’étant pas systématique en Tuni-
sie, il est important d’évaluer leurs apports en vitamine D ainsi que
leur statut vitaminique afin de prévenir les éventuelles carences.