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S166 Nutrition clinique et métabolisme 27 (2013) S57–S175 / Cahiers de nutrition et de diététique 48 (2013) S57–S175
8Comité scientifique, The Pediatric Nutritional AssessmentNetwork (www.epinut.fr), Lille,
9Comité scientifique, The Pediatric Nutritional AssessmentNetwork (www.epinut.fr), Lyon, France
Introduction et but de l’étude. – Pour la 4e année consécutive,
nous avons réalisé une enquête observationnelle d’évaluation systé-
matique de l’état nutritionnel dans des unités pédiatriques. Cette
année, cinq pays ont participé à cette enquête transversale, utilisant
l’outil internet e-Pinut (www.epinut.fr).
Matériel et méthodes. – Tous les centres participants ont suivi les
recommandations sur l’évaluation systématique de l’état nutritionnel en
pédiatrie publiées en 2012 par le Comité Nutrition de la Société Fran-
çaise de Pédiatrie. Les enfants admis la même semaine étaient pesés et
mesurés. Les antécédents, 3 points de la courbe de croissance et le dia-
gnostic d’hospitalisation étaient notés. La procédure diagnostique com-
plète (examen clinique, réalisation de la courbe de croissance et
recherche étiologique) était réalisée uniquement chez les enfants ayant
un IMC < 3e percentile pour l’âge et le sexe (références françaises). Un
questionnaire sur les pratiques a été complété après l’enquête.
Résultats. – Soixante-et-un centres (139 unités) ont participé à
l’enquête. Parmi 4 848 observations collectées, 4 735 ont été analy-
sées, totalisant 1 829 patients (52 % de garçons, âge médian :
3,4 ans). La fréquence de la dénutrition aiguë (rapport poids pour
taille <-2 écart-types (ET)) était 13,6 % dans l’ensemble de la
population : 50,0 % en République Démocratique du Congo (RDC),
23,8 % en Colombie (C), 13,0 % en Belgique (B), 11,6 % en France
(F) et 7,7 % en Tunisie (T). Quatorze pour cent avait une insuffi-
sance staturale (Z-score <-2 ET) : RDC 33,3 %, C 24,9 %, B
15,7 %, F 11,3 % et T 15,4 %. Les pathologies entrainant le plus de
dénutrition était les pathologies hépato-gastroentérologiques
(23 %), pneumologiques (19 %), neurologiques (16 %). En méde-
cine physique et rééducation, une dénutrition était présente chez
19,8 % des patients. Une maladie chronique était présente dans
47 % des cas avec une fréquence de dénutrition plus élevée (15,9 %
vs. 11,7 %, p = 0,01). Un support nutritionnel était présent chez
10,5 % des enfants. La fréquence du surpoids et obésité était 8,4 %.
Parmi les 43 centres (69 %) ayant répondu au questionnaire de pra-
tiques, 76 % ont déclaré qu’e-Pinut a joué un rôle de promotion du
dépistage de la dénutrition hospitalière au sein de leur équipe.
Trente-deux pour cent des centres avaient une procédure écrite
d’évaluation systématique de l’état nutritionnel.
Conclusion. – e-Pinut a permis une mobilisation croissante
d’unités pédiatriques en France, en Europe, en Afrique et en Amé-
rique. Ce rendez-vous annuel contribue à promouvoir l’évaluation
nutritionnelle chez l’enfant hospitalisé et à standardiser la procédure
de dépistage de la dénutrition. La fréquence de la dénutrition était
variable selon les pays et en accord avec la nos précédentes
enquêtes. Pour 2014, nous prévoyons d’élargir notre initiative vers
une semaine de sensibilisation Européenne et de mieux cibler notre
action sur le personnel paramédical.
P224La prescription médicale du support nutritionnel correspond-elle aux besoins des enfants sévèrement malades?E. Farina1,*, C. Chevalley1, C. Jotterand1, J. Depeyre1, M.-H. Perez2,
J. Cotting2
1Filière Nutrition et diététique, Haute École de Santé Genève, Genève,
2Soins intensifs médico-chirurgicaux de Pédiatrie, Centre Hospita-lier Universitaire Vaudois, Lausanne, Suisse
Introduction et but de l’étude. – Chez l’enfant sévèrement
malade hospitalisé en soins intensifs, un support nutritionnel adé-
quat est associé à une augmentation des chances de survie. Toute-
fois, les besoins énergétiques et protéiques sont complexes à
déterminer car ils peuvent être influencés par divers facteurs tels que
la réponse métabolique au stress, les traumatismes et les traitements.
La prescription nutritionnelle revient fréquemment aux médecins
bien que leurs connaissances nutritionnelles semblent limitées. Le
but de cette étude était de comparer les prescriptions énergétiques et
protéiques établies par les médecins avec les besoins de l’enfant
sévèrement malade.
Matériel et méthodes. – Cette étude d’observation prospective a
été réalisée chez les enfants sévèrement malades ayant une durée de
séjour ≥ 24 heures et n’ayant aucun apport per os. Les prescriptions
ont été relevées chaque jour pendant la visite médicale. Les besoins
énergétiques ont été estimés avec l’équation de Schofield et les
besoins protéiques avec les recommandations de la société améri-
caine de nutrition parentérale et entérale. La prescription était consi-
dérée comme adéquate si elle était comprise entre 90 % et 110 %
des besoins, comme surprescription si elle était supérieure à 110 %
des besoins et comme sous-prescription si elle était inférieure à
90 % des besoins. La dette énergétique et protéique cumulée à la fin
du séjour a également été calculée.
Résultats. – Au total, 248 prescriptions ont été étudiées chez
42 enfants avec un âge médian de 1,6 ans. Les prescriptions cou-
vraient en médiane 102 % des besoins énergétiques et 72 % des
besoins protéiques. Elles atteignaient les besoins énergétiques entre
J3 et J4 et les besoins protéiques à J6. Une prescription énergétique
adéquate était observée pour 12 % des jours, une sous-prescription
pour 43 % des jours et une surprescription pour 45 % des jours. Une
prescription protéique adéquate était observée pour 14 % des jours,
une sous-prescription pour 63 % des jours et une surprescription
pour 23 % des jours. À la fin du séjour, 76 % des patients de moins
de 1 an présentaient un surplus énergétique alors que 80 % des
patients de plus de 1 an présentaient une dette énergétique. Le 88 %
des patients présentait une dette protéique.
Conclusion. – Une grande proportion des prescriptions médi-
cales ne permet pas d’atteindre les besoins nutritionnels de l’enfant
sévèrement malade, en particulier chez les enfants de plus de 1 an.
Il en résulte une dette énergétique et surtout protéique en fin de
séjour pour la majorité des patients. Le risque de sous-nutrition et de
surnutrition lié aux prescriptions est donc présent.
P225Évolution de l’élasticité hépatique chez les enfants en nutrition parentérale prolongéeD. Guimber1,*, D. Leclere2, N. Peretti3, M.-E. Coste4, S. Coopman2,
L. Michaud1, D. Turck1, F. Gottrand1
1Unité de gastroentérologie et nutrition pédiatrique,2Hôpital Jeanne de Flandre, Lille,3Service de Gastro-entérologie hépatologie et nutrition, CHU
Lyon, Lyon,4Service hépato-gastroentérologie et Nutrition, CHU Marseille,
Marseille, France
Nutrition clinique et métabolisme 27 (2013) S57–S175 / Cahiers de nutrition et de diététique 48 (2013) S57–S175 S167
Introduction et but de l’étude. – La fibrose hépatique est une
des complications majeures qui influe le pronostic de la nutrition
parentérale (NP) prolongée. La biopsie hépatique est l’examen de
référence du diagnostic de la fibrose hépatique mais c’est un geste
invasif avec des complications potentiellement graves. L’élastomé-
trie (Fibroscan®) est une méthode non invasive, peu coûteuse et
reproductible de mesure de l’élasticité hépatique, utilisée pour le
diagnostic et le suivi de la fibrose hépatique. L’objectif principal de
notre étude était d’étudier l’évolution de l’élasticité hépatique éva-
luée à l’aide du Fibroscan® et les facteurs associés.
Matériel et méthodes. – Trente-quatre patients âgés de 6 mois à
16 ans en NP prolongée, étaient inclus dans cette étude prospective
multicentrique. On réalisait deux mesures d’élasticité à l’aide du
Fibroscan® espacées de 6 à 30 mois. Les données cliniques et para-
cliniques étaient recueillies au moment (+/– 1 mois) des mesures.
Résultats. – À T0, seuls 11 patients avaient une fibrose (dont
7 sévères) et aucun patient n’avait de cirrhose. L’élasticité s’amélio-
rait au cours du suivi chez 21 patients. L’évolution de l’élasticité
hépatique était corrélée avec les paramètres biologiques tels que
l’augmentation des transaminases ALAT (p = 0,04) ou la baisse de
l’hémoglobine (p = 0,046). Les facteurs associés à l’augmentation
de l’élasticité hépatique étaient des ALAT élevées et la présence
d’une gastrostomie à T0. La prématurité et une élasticité élevée à T0
étaient associées à la diminution de l’élasticité hépatique au cours
du suivi. La durée ou l’âge de début de la NP, la présence d’un grêle
court n’influençaient pas l’évolution de l’élasticité. Les enfants qui
avaient une fibrose hépatique à T0 s’amélioraient de manière signi-
ficative entre T0 et T1.
Conclusion. – L’élasticité hépatique est peu altérée chez les
enfants en NP à domicile même très prolongée, et évolue le plus
souvent favorablement dans le temps. Peu d’éléments cliniques ou
biologiques sont associés à l’élasticité et à son évolution. En pra-
tique, ceci suggère de surveiller l’élasticité hépatique chez les
enfants en NP prolongée tous les ans. La fibrose mesurée par élas-
tométrie peut s’améliorer alors que la NP est poursuivie.
Référencesþ:Fitzpatrick E, et al. Transient elastography is a useful noninvasive tool for the
evaluation of fibrosis in paediatric chronis liver disease. j Pediatr Gastroen-
terol Nutr. 2013;56:72-6.
NUTRITION EN PHYSIOPATHOLOGIEET PATHOLOGIE : RÉANIMATION ET PÉRIOPÉRATOIRE
P226La perte de masse musculaire évaluée par tomodensitométrie(TDM) abdominale avec coupe centrée sur la 3e vertèbre lombaire (L3) à l’admission en réanimation est un marqueurprédictif de mortalitéS. Dadet1,*, A. Ait Hssain2, B. Pereira3, B. Souweine2, S. Antoun4,
L. Boyer5, N. Cano1, R. Thibault1,6
1Service de Nutrition Clinique,2Service de Réanimation,3DRCI, CHU Clermont-Ferrand, Clermont-Ferrand,
4Service des Urgences, Institut Gustave Roussy, Villejuif,5Service de Radiologie, CHU Clermont-Ferrand, Clermont-
Ferrand, France,6Unité de Nutrition, Hôpitaux Universitaires de Genève, Genève,
Suisse
Introduction et but de l’étude. – La perte de masse musculaire
s’associe à un moins bon pronostic. Peu de données existent en réa-
nimation. Les objectifs étaient de déterminer à l’admission i) la fai-
sabilité de la mesure de la masse musculaire par TDM centrée sur
L3 (L3-TDM), ii) l’impact du niveau de masse musculaire sur la
mortalité, la durée de séjour, la durée de ventilation mécanique, et
les bactériémies nosocomiales (BN), et iii) la sensibilité et la spéci-
ficité de l’indice de masse corporelle (IMC) pour estimer la masse
musculaire mesurée par L3-TDM.
Matériel et méthodes. – Parmi les 200 patients ayant eu une
TDM abdominale sur une période de 3 ans, nous avons sélectionné
les 129 patients avec durée de séjour ≥ 48 h et TDM dans les 72 h
post-admission. L’index de masse musculaire squelettique (IMMS)
a été déterminé à partir de la surface musculaire squelettique par un
seul opérateur sur une coupe TDM centrée sur L3 à l’aide du logiciel
Slice-O-matic®, selon la formule : IMMS = surface musculaire
squelettique L3 (cm2)/taille (m)2. La masse musculaire était abaissée
si < 38,5 cm2/m2 (femmes) et < 52,4 cm²/m² (hommes) (Prado, Lan-
cet Oncol 2008). Les variables ont été comparées (tests de Chi-2 ou
Kuskall-Wallis). La sensibilité, la spécificité et le cut-off d’IMC ou
d’IMMS associés à la diminution de masse musculaire ou à la mor-
talité, respectivement, ont été déterminés par courbes ROC.
Résultats. – L’IMMS a pu être calculé chez 123 (95 %) patients
(49 H, 65 ± 14 ans, IGS 62 ± 22). L’IMMS médian était 49,7
± 11 cm2/m2 (hommes) et 47,7 ± 13,8 cm2/m2 (femmes) (p = 0,39).
Chez les hommes, l’IMMS à l’admission était plus élevé chez les
survivants que les décédés : 53,4 ± 10,6 vs. 46,1 ± 10,3 cm2/m2,
P = 0,004. La sensibilité et la spécificité d’un IMMS < 54,0 pour
prédire la mortalité étaient de 50 % et de 86 %, respectivement (aire
sous la courbe (AUC) 0,70 [0,57 – 0,82]). Population totale :
La sensibilité et la spécificité d’un IMC < 22,0 (femmes) et
< 24,9 (hommes) étaient de, respectivement, 92 % et 42 % (AUC
0,76 [0,62-0,90]), et 96 % et 42 % (AUC 0,77 [0,66-0,88]) pour pré-
dire la perte musculaire.
Conclusion. – La mesure de la masse musculaire par L3-TDM
est applicable à l’admission en réanimation à partir de TDM stan-
dards à visée diagnostique, et pourrait prédire la mortalité chez les
hommes. Un IMC < 22,0 (femmes) et < 24,9 pour les hommes sont
sensibles pour diagnostiquer la perte musculaire.
Sex ratio (H/F)
IMCMoy ± DS
Mortalité Réanimation/Hôpital – n
(%)
Durée séjourRéanimation/
Hôpital–médiane (min –
max)
Durée ventilation mécanique–moy ± DS
BN – n (%)
Masse musculaire normale (n = 66)
27/39 30,4±6,8 25 (38)/32 (48)11 (6 – 19) /
21 (12 – 36)14,2 ± 18,0 3 (5)
Masse musculaire abaissée (n = 57)
45/12 24,9±4,426 (46) / 33
(58)12 (5 – 20) /
20 (15 – 40)18,0 ± 18,5 5 (9)
P < 0,001 < 0,001 0,39 / 0,30 0,60 / 0,77 0,33 0,47