1
© Masson, Paris, 2004. Rev Epidemiol Sante Publique, 2004, 52 : 1S113-1S122 COMMUNICATIONS AFFICHÉES MÉTABOLISME, NUTRITION ET MALADIES RÉNALES P9-1 Profil clinique des patients diabétiques suivis en première ligne (Sousse, Tunisie) BEN ABDELAZIZ A. (1), TLILI H. (2), DRISSI L. (1), GAHA R. (1), KNANI H. (2), GHANNEM H. (1) (1) Service d’Épidémiologie, CHU Farhat-Hached, Sousse, Tunisie ; (2) Service Régional des Soins de Santé de Base de Sousse. Objectifs : L’augmentation progressive de la prévalence du diabète de type 2 et de sa morbidité cardiovasculaire constitue un problème majeur de santé publique. Afin d’améliorer la prise en charge de ces malades dans la région sanitaire de Sousse, une étude de leurs caractéristiques épidémiologiques et cliniques, a été réalisée. Méthodes : Il s’agissait d’une étude descriptive auprès d’un échantillon représentatif des patients diabétiques de type 2 suivis dans les structures extra hospitalières dont le nombre est estimé à 3 679 par le registre régional des malades chroniques. Les données ont été colligées en se basant sur le dossier médical, un questionnaire du patient et un bilan para clinique. Résultats : Ont été inclus dans l’étude 404 diabétiques de type 2 suivis dans trois centres de santé de base et deux con- sultations spécialisées. Leur profil épidémiologique a été marqué par la prédominance féminine (sex-ratio : 0,5), un âge moyen de 60 ± 10,9 ans, une ancienneté moyenne du diabète de 8,7 ans ± 6,1 ans, un analphabétisme fréquent (61,4 %). Le niveau de risque cardiovasculaire était élevé : obésité (37,6 %), HTA (71,3 %), diminution des HDL (62,6 %) et aug- mentation des triglycérides (40,6 %). Le syndrome pluri-métabolique associant HTA, diabète type 2, obésité et hyper- lipémie a été retrouvé chez 18,8 % des patients. Sur le plan clinique, les complications cardiovasculaires étaient fréquentes : insuffisance coronaire (angor : 9,2 %, infarctus : 2,2 %), artérite des membres inférieurs (7,2 %) et AVC séquellaire (1,9 %). Les complications de micro-angiopathie étaient par ordre de fréquence décroissant : la neuro- pathie surtout périphérique (41,1 %), la rétinopathie diabétique (18,3 %) et la néphropathie (8,7 %). Conclusion : La prise en considération de ce profil épidémiologique et clinique du diabète de type 2, assez particulier à notre contexte régional, contribuerait à l’amélioration de son dépistage, de sa surveillance et de son contrôle. P9-2 Audit de la prise en charge du diabète de type 2 dans les structures de première ligne (Sousse, Tunisie) BEN ABDELAZIZ A., AMRANI R., TLILI H., DRISSI L., GAHA R., GHANNEM H. Service d’Épidémiologie, CHU Farhat-Hached, Sousse, Tunisie. Objectifs : La Tunisie se trouve actuellement dans une phase assez avancée de transition épidémiologique, carac- térisée par l’augmentation des maladies chroniques dont le diabète de type 2. Peu de travaux d’évaluation de la qualité de la prise en charge des patients diabétiques de type 2 ont été effectués en première ligne selon une approche systémique. L’objectif de cette étude était d’évaluer la qualité de soins dispensés aux patients diabétiques de type 2 suivis en première ligne dans la région de Sousse en 2003. Méthodes : Il s’agissait d’un audit ayant porté sur un échantillon représentatif des patients diabétiques de type 2 suivis dans les structures de soins extra hospitalières, stratifié selon le niveau de prise en charge : centres de santé et consultations de diabétologie. Les données ont été collectées à travers une grille d’analyse du dossier médical (colligeant les pratiques d’examens de surveillance et du traitement au cours de deux dernières années) ainsi qu’un bilan biologique (bilan lipidique, HbA1c) et électrique (ECG). La qualité de soins a été évaluée selon un référentiel composé de cinq piliers : l’éligibilité du patient à un suivi dans une structure extra-hospitalière, la réalisation du bilan minimal de surveillance du contrôle diabétique, l’éducation diabétique, l’adéquation du traitement prescrit et enfin l’équilibre glycémique. Résultats : 404 diabétiques de type 2 on été inclus dans l’étude. 12,8 % des diabétiques de type 2 suivis dans les centres de santé de base et 84,1 % aux consultations de diabétologie ont été considérés non éligibles à leur niveau de soins. Le fond d’œil, l’ECG, le dosage du cholestérol total et des triglycérides ont été effectués respectivement chez 46,2 %, 34,1 %, 74,7 % et 73,7 % des patients. Seulement 55,4 % des diabétiques ont été capables de répondre correctement à cinq questions sur des items jugés prioritaires en éducation diabétique. Pour 30 % des patients, le traitement prescrit a été considéré inapproprié. Enfin, 63,9 % des diabétiques de type 2 suivis en première ligne avaient un taux de HbA1 8 %. Conclusion : Ainsi, la prise en charge du diabète de type 2 dans les structures de première ligne souffre de plusieurs insuffisances organisationnelles et techniques. Les équipes de santé locorégionales devraient accorder plus d’importance à la coordination de la chaîne des soins, au renforcement du plateau technique et à la standardisation des protocoles thérapeutiques.

P9-1 Profil clinique des patients diabétiques suivis en première ligne (Sousse, Tunisie)

  • Upload
    h

  • View
    218

  • Download
    1

Embed Size (px)

Citation preview

© Masson, Paris, 2004. Rev Epidemiol Sante Publique, 2004, 52 : 1S113-1S122

COMMUNICATIONS AFFICHÉES

MÉTABOLISME, NUTRITION ET MALADIES RÉNALES

P9-1Profil clinique des patients diabétiques suivis en première ligne (Sousse, Tunisie)

BEN ABDELAZIZ A. (1), TLILI H. (2), DRISSI L. (1), GAHA R. (1), KNANI H. (2), GHANNEM H. (1)(1) Service d’Épidémiologie, CHU Farhat-Hached, Sousse, Tunisie ; (2) Service Régional des Soins de Santé deBase de Sousse.

Objectifs : L’augmentation progressive de la prévalence du diabète de type 2 et de sa morbidité cardiovasculaireconstitue un problème majeur de santé publique. Afin d’améliorer la prise en charge de ces malades dans la régionsanitaire de Sousse, une étude de leurs caractéristiques épidémiologiques et cliniques, a été réalisée.Méthodes : Il s’agissait d’une étude descriptive auprès d’un échantillon représentatif des patients diabétiques detype 2 suivis dans les structures extra hospitalières dont le nombre est estimé à 3 679 par le registre régional desmalades chroniques. Les données ont été colligées en se basant sur le dossier médical, un questionnaire du patientet un bilan para clinique.Résultats : Ont été inclus dans l’étude 404 diabétiques de type 2 suivis dans trois centres de santé de base et deux con-sultations spécialisées. Leur profil épidémiologique a été marqué par la prédominance féminine (sex-ratio : 0,5), un âgemoyen de 60 ± 10,9 ans, une ancienneté moyenne du diabète de 8,7 ans ± 6,1 ans, un analphabétisme fréquent (61,4 %).Le niveau de risque cardiovasculaire était élevé : obésité (37,6 %), HTA (71,3 %), diminution des HDL (62,6 %) et aug-mentation des triglycérides (40,6 %). Le syndrome pluri-métabolique associant HTA, diabète type 2, obésité et hyper-lipémie a été retrouvé chez 18,8 % des patients. Sur le plan clinique, les complications cardiovasculaires étaientfréquentes : insuffisance coronaire (angor : 9,2 %, infarctus : 2,2 %), artérite des membres inférieurs (7,2 %) etAVC séquellaire (1,9 %). Les complications de micro-angiopathie étaient par ordre de fréquence décroissant : la neuro-pathie surtout périphérique (41,1 %), la rétinopathie diabétique (18,3 %) et la néphropathie (8,7 %).Conclusion : La prise en considération de ce profil épidémiologique et clinique du diabète de type 2, assez particulierà notre contexte régional, contribuerait à l’amélioration de son dépistage, de sa surveillance et de son contrôle.

P9-2Audit de la prise en charge du diabète de type 2 dans les structures de première ligne (Sousse, Tunisie)

BEN ABDELAZIZ A., AMRANI R., TLILI H., DRISSI L., GAHA R., GHANNEM H.Service d’Épidémiologie, CHU Farhat-Hached, Sousse, Tunisie.

Objectifs : La Tunisie se trouve actuellement dans une phase assez avancée de transition épidémiologique, carac-térisée par l’augmentation des maladies chroniques dont le diabète de type 2. Peu de travaux d’évaluation de laqualité de la prise en charge des patients diabétiques de type 2 ont été effectués en première ligne selon une approchesystémique. L’objectif de cette étude était d’évaluer la qualité de soins dispensés aux patients diabétiques de type 2suivis en première ligne dans la région de Sousse en 2003.Méthodes : Il s’agissait d’un audit ayant porté sur un échantillon représentatif des patients diabétiques de type 2suivis dans les structures de soins extra hospitalières, stratifié selon le niveau de prise en charge : centres de santéet consultations de diabétologie. Les données ont été collectées à travers une grille d’analyse du dossier médical(colligeant les pratiques d’examens de surveillance et du traitement au cours de deux dernières années) ainsi qu’unbilan biologique (bilan lipidique, HbA1c) et électrique (ECG). La qualité de soins a été évaluée selon un référentielcomposé de cinq piliers : l’éligibilité du patient à un suivi dans une structure extra-hospitalière, la réalisation dubilan minimal de surveillance du contrôle diabétique, l’éducation diabétique, l’adéquation du traitement prescrit etenfin l’équilibre glycémique.Résultats : 404 diabétiques de type 2 on été inclus dans l’étude. 12,8 % des diabétiques de type 2 suivis dans lescentres de santé de base et 84,1 % aux consultations de diabétologie ont été considérés non éligibles à leur niveaude soins. Le fond d’œil, l’ECG, le dosage du cholestérol total et des triglycérides ont été effectués respectivementchez 46,2 %, 34,1 %, 74,7 % et 73,7 % des patients. Seulement 55,4 % des diabétiques ont été capables de répondrecorrectement à cinq questions sur des items jugés prioritaires en éducation diabétique. Pour 30 % des patients, letraitement prescrit a été considéré inapproprié. Enfin, 63,9 % des diabétiques de type 2 suivis en première ligneavaient un taux de HbA1 8 %.Conclusion : Ainsi, la prise en charge du diabète de type 2 dans les structures de première ligne souffre de plusieursinsuffisances organisationnelles et techniques. Les équipes de santé locorégionales devraient accorder plusd’importance à la coordination de la chaîne des soins, au renforcement du plateau technique et à la standardisationdes protocoles thérapeutiques.