57
Le webzine des sites de rugby indépendants / spéciaL noëL / décembre 2013 cher Père Noël / contes de noëL rugby au cambodge & l'esPrit Fada / canaL deux Fois Plus Le meiLLeur championnat du monde / les trophées de la rédactioN / esPrit baa-baas de L'étoffe doNt oN Fait les rêves / Filles & rugby, La Love story qui dure / usap la saga TOUTE LA MAGIE DE NOEL MARRONS, CHATAIGNES, BÛCHES ET CHAMPAGNE ..

€¦une paire de louboutin eric bayle : un abonnement à bein sport philippe saint-andré : une boussole richie mccaw : un plongeoir pierre camou :

Embed Size (px)

Citation preview

Le webzine des sites de rugby indépendants / spéciaL noëL / décembre 2013

cher Père Noël / contes de noëL rugby au cambodge & l'esPrit Fada / canaL deux Fois Plus Le meiLLeur championnat du monde / les trophées de la rédactioN / esPrit baa-baas de L'étoffe doNt oN Fait les rêves / Filles & rugby, La Love story qui dure / usap la saga

toute la magie de noelmarrons, Chataignes, bûChes et Champagne ..

Menu de noël

Mise en bouche edito 03cher Père Noël 04rugby au cambodge 05le rugby, c'est totalement Fada 08

equipes de France surtout ne pas s'en contenter 26logique respectée, malheureusement 27Psa : l'art difficile de la sélection 28xv de France : que retenir de novembre ? 29

Top 14 / Pro d2 canal 2 fois + 11

elite féminine les filles & le rugby, une histoire d'amour qui dure 32

europe le meilleur championnat du monde... 13

la Terre est ovale les trophées de la rédaction 15qui est gilbert enoka ? 18Waseda remporte le someisen 2013 21de l'étoffe dont on fait les rêves 24

Seven dubaï seven, les Fidji intouchables 35la déception de France 7 36Nelson mandela bay seven, l'afrique du sud comme un symbole 37l'hommage de tout un peuple 387 questions à steeve barry 39

Culture rugby retour aux sources 42 « il n’y a pas de porte, juste l’envie d’avancer » 44l'esprit baa-baas : interview de xavier garbajosa 49usaP : au commencement était l'a.s.P 51

c'est donc la goutte au nez que notre rugby prend d'hiver ses quartiers. Pendant que deux présidents d'une fusion, se font eux, habiller pour l'hiver, nous autres amateurs de gonfle ovale, de cette soudaine fraîcheur, tirons les marrons du feu. marron, mâle de la châtaigne, bien connu de nos rugbymen, se déguste à deux ou en groupe, exemple en est du bordelais gibouin qui partagea les siens non pas de gré mais de force avec trois auvergnats. glacé le marron, lorsqu'il se déguste sur la rade par un mistral à calvitier daniel herrero. mayol, cette crème de marrons d'antan. trop calorique hurle une fidèle lectrice de notre magazine qui optera elle pour une allégée soupe de phalanges tout aussi efficace à l'approche des repas de fêtes pantagruéliques. Pantagruéliques me direz-vous ? le rugby jusqu'à plus faim.

ce pileux mois de movembre riche en calories, des allblacks qui se sortent de l'enfer "vert" dans le ryan crotty time, en passant par une

tournée bleue mi-marron mi-chataigne décryptée par 65 millions de sélectionneurs. la sélection, un art difficile me direz-vous. le rugby dans tous ses états, dans tous ses pays et ses continents. oui notre sport tend à se développer en dehors des terres que vous connaissez, des terres de mêlées, maroc, sénégal, pour ne pas les citer. a l'heure où les spéculations vont bon train sur la diffusion du top14 assorti d'un doublement de la dote cryptée, servons-nous de ces histoires ivres de générosité et d'humanité et recentrons-nous sur les vraies valeurs de notre sport, celles qui lui assurent son authenticité.

ce numéro est une fois de plus gratuit, et si vous cherchez un présent de dernière minute (ryan crotty time) à mettre sous le sapin, nul doute que vous saurez faire des heureux avec une version imprimée et reliée, ou numérique si vous êtes éco-responsable. en attendant, je vous souhaite une bonne lecture et de joyeuses fêtes de fin d'année.

GréGory xvovalie.com

L'hiver, son froid, son GeL, son mercure proche de La néGative au point de découraGer un résident du faron sur Le Gazon de mathon.

Cher Père noël.

8

serge blanco : un pardessus et un cigare

alain afflelou : « l’essentiel des fusions – acquisitions » (éditions gualino)

Le racing métro : une cellule de dégrisement

isabelle ithurburu : une paire de louboutin

eric bayle : un abonnement à bein sport

philippe saint-andré : une boussole

richie mccaw : un plongeoir

pierre camou : « atlas mondial du Whisky » (éditions Flammarion)

max guazzini : un truc en plume

bernard Laporte : « se faire obéir sans crier » (éditions marabout)

imanol harinordoquy : le dvd de « mon père, ce héros »

Jacky Lorenzetti : « droit de l’urbanisme et de la construction » (éditions montchrestien)

philippe guillard : un frère au fils à Jo

rené bouscatel : une pince à billets

mourad boudjellal : anthologie de la sodomie (éditions la musardine)

Laurent travers et Laurent Labit : une baguette magique

gilian galan : un caleçon

mathieu Lartot : l’almanach vermot, édition 2014

guy novès : trois points

Jacques verdier : « chroniques ovales » de Jacques verdier, dédicacées par l'auteur

paul goze : une girouette, pour savoir d’où souffle le vent

Le stade de france : 10 sacs d’engrais

rory Kockott : une place pour la pièce « l’important d’être constant », valable dans les théâtres de castres, toulon et Paris

serge Kampf : un nouveau chéquier

tu connais la propension du monde du rugby à croire en toi. quelques épisodes récents l'ont encore démontré. Je ne sais pas si tous les acteurs du rugby professionnel ont été sages, mais j’espère que tu leur apportera quelques cadeaux. Pour t’aider dans ta tâche, je me permets de te faire quelques suggestions. bien à toi, le mag uP&uNder.

midi olympique : « l'art d'avoir toujours raison » (éditions mille et une nuits)

pierre berbizier : le dvd "invictus" et une boite de mouchoirs.

Jonny wilkinson : « Préparer et bien vivre sa retraite 2014 » (éditions Prat)

L'aviron bayonnais : un pot de peinture rouge

Le biarritz olympique : un pot de peinture bleue

marc delpoux : un sifflet

christian Jean-pierre : « le rugby pour les nuls » (First éditions)

« le rugby, évidemment, je le connais, car nous aussi on a un groupe d’enfants qui s’y entraîne. en juillet, notre équipe a gagné la compétition. c’était en faveur des enfants démunis. c’est un sport qui demande beaucoup d’énergie ! »

sineath est une jeune fille cambodgienne de 14 ans. Je l’ai rencontrée dans le cadre d’un parrainage pour l’association taramana (www.taramana.org), qui l’accompagne dans son quotidien depuis 2 ans. c’est grâce à elle que j’ai découvert que les jeunes enfants, garçons et filles, de ce centre jouaient ensemble au rugby, grâce, notamment, au soutien de Kampuchea balopp.

rugby au cambodge à l’école d’uNe vie meilleure

Rugby au Cambodge a l’ecole d’une vie meilleure

5

rugby au cambodge à l’école d’uNe vie meilleure

6

Kampuchea Ballop aider les enfants à grandir via le rugby Kampuchea ballop est une association dont la mission est de promouvoir le développement personnel des enfants.

comment ? en leur offrant l’accès à des activités sportives, et en leur transmettant, par ce biais, les valeurs d’intégration et de reconnaissance sociale, de respect mutuel, de travail d’équipe, de sens des responsabilités, de confiance en soi, d’éducation et de santé.

depuis 2012, plus de 300 enfants bénéficient de ce programme de développement sportif et social, avec comme objectif, celui de regrouper plus de 1500 enfants d’ici la fin de 2013.

Pour en savoir plus, rendez-vous ici

www.kampuchearugby.com

rugby au cambodge à l’école d’uNe vie meilleure

7

Pour Kampuchea balopp, dont l’équipe est composée de joueurs et d’entraîneurs d’expérience, « le cambodge commence de plus en plus à se faire reconnaître au sein de l’international rugby board. le rugby, dont l’essence même est l’équipe, est donc l’outil idéal pour contribuer au développement des enfants, et du cambodge.

« sans ses coéquipiers, un joueur n’a juste aucune chance de marquer un essai. sans ses coéquipiers, un joueur n’a personne à qui faire ce superbe don qui est la passe, personne avec qui se lier pour rentrer en mêlées, personne à soulever en touche, personne à soutenir lors des rucks. »

les entraîneurs-éducateurs cambodgiens

de Kampuchea balopp interviennent, au quotidien, dans les centres de ses partenaires, c’est-à-dire des organisations travaillant auprès d’enfants démunis comme taramana par exemple, et/ou handicapés (orphelinats, centres d’éducation, oNg internationales).

Le 2 novembre dernier, Kampuchea balopp a eu le plaisir de voir s’affronter deux équipes de –13 ans qu’elle entraîne chaque semaine lors du tournoi de l’angkor tens organisé par la Fédération cambodgienne de rugby : les enfants de l’orphelinat enfants d’asie aspeca contre ceux de l’oNg Pour un sourire d’enfant

(http://pourunsouriredenfant.pourunmondequichange.com)

Photos : Kampuchea balopp, Jean-baptiste suberbie & Joe garrisonsophie bajadita.com

le rugby c'est totaLement fada !

8

c’est parce que « la rue est le terrain de jeu pour que chaque enfant puisse jouer », que terres en mêlées, sous l’impulsion de Pierre gony, a vu le jour à saint-lys, en haute-garonne, dans la banlieue de la ville rose dont l’attachement à l’ovalie fait désormais partie de l’adN. comme son nom l’indique, et dans un tel contexte, c’est donc autour du ballon ovale, que cette association a créé la Fada !, une équipe sans frontière, sans nationalité, composée d’acteurs de l’éducation, du sport, et de la solidarité internationale.

destination : le maroc et le sénégal, où l’esprit Fada !, grâce au rugby de rue et de sables (à la musique et à la danse aussi), illumine les journées de nombreux garçons et filles. sans oublier la France, sur les terrains de la Fada «solidaire», qui regroupe de jeunes éducateurs français et marocains autour de l’éducation par le rugby et les échanges interculturels.

les co-équipiers de la Fada ! sont de jeunes français, marocains et sénégalais qui

enseignent et développent l’éducation par le rugby au sein de leur village ou de leur quartier. Pour les soutenir, terres en mêlées forme des jeunes pour qu’ils deviennent à leur tour éducateurs et développent leurs écoles de rugby dans leur quartier ou leur village. en France, l’association accompagne des jeunes en voie d’insertion à la mise en place de projets de solidarité internationale qui ont pour objectif de soutenir le développement des écoles de rugby africaines en favorisant les échanges interculturels.

nio far !on est ensembLe ! (en woLof)

le rugby c'est totaLement fada !

9

en France toujours, des associations regroupant des entrepreneurs et des chefs d’entreprises, s’engagent dans des voyages solidaires qui permettent d’acheminer le matériel récolté dans les clubs du collectif « Fada solidaire ».

Pour étendre l’esprit Fada !, terre en mêlées part aussi au cambodge et à madagascar, et travaille cette année, notamment, en collaboration avec Kampuchea balopp.

Pour découvrir toutes les actions Fada

www.terres-en-melees.comPour suivre l’actualité de terre en mêlées, ou soutenir l’association, vous pouvez également rejoindre leur page Facebook : «terres en mêlées». Nio Far !*

terres en mêlées bénéficie du soutien très actif de Jalil Narjissi, talonneur du su agen, international et capitaine de l’équipe nationale de rugby marocaine. Jalil, qui a lui-même testé les vertus du ballon ovale depuis son enfance, témoigne de l’importance du rugby dans l’éducation des jeunes :

«enfant, j’étais très turbulent. le rugby m’a permis de ne pas virer du côté obscur. c’est ce sport qui m’a sorti du quartier. avec terres en mêlées, nous nous servons du rugby pour favoriser l’insertion des jeunes et les échanges interculturels tout en mobilisant le rugby français sur des actions de solidarité internationale».

Un ambassadeUr de poids !

Photos : terre en mêléessophie bajadita.com

top14 & Prod2

canaL deux fois pLus... mais pas encore assez renvoiaux22.fr 11

canaL deux fois pLus... mais Pas eNcore assez

Pour résumer, la lNr a bien dénoncé le contrat qui la lie actuellement à canal plus, et décidé de relancer les enchères. et cette fois, la chaîne historique du rugby ne pourra pas s’abriter derrière le quasi-monopole dont elle avait profité, lors du dernier appel d’offres, pour ne consentir qu’une augmentation symbolique des droits versés à la ligue. car aujourd’hui, un concurrent très sérieux pourrait bien lui mettre des bâtons dans les roues : la chaîne bein sport.

on a déjà évoqué sur ce blog le mano-a-mano auquel les deux adversaires sont sur le point de se livrer. sauf qu’entre-temps, le groupe canal paraissait en mesure d’empocher la victoire dans le cadre de négociations bilatérales autorisées par la convention actuelle.

malheureusement pour le détenteur actuel des droits, il semblerait que la proposition de quasi-doublement de la manne financière (près de 60 m€) n’ait pas été jugée suffisante par le comité directeur de la lNr qui compte visiblement sur la surface financière quasi-illimitée de bein sport pour approcher la barre des 100 m€, mise en avant par plusieurs acteurs de ce dossier.

difficile de dire si la lNr ne va pas lâcher la proie pour l’ombre en décidant de rebattre complètement les cartes. on voit mal, en effet, l’appel d’offres déboucher sur un chiffre inférieur aux 60m€ proposés par canal. cependant, il n’est pas certain qu’en remportant le marché, bein augmentera son audience à la hauteur de celle du titulaire historique

des droits. ce point n’est pas neutre, car il conditionne notamment les droits publicitaires pour les stades des clubs bénéficiant des retransmissions. et de manière plus générale, il n’est pas dit que le rugby sera traité sur bein avec les mêmes égards que ceux dont il bénéficie sur canal.

Néanmoins, ces conjectures se heurtent à des considérations beaucoup plus terre-à-terre. la lNr veut tirer le maximum des droits télévisuels et entend donc profiter pour cela de la loi de l’offre et de la demande. quitte à fâcher très fort le diffuseur historique. a l’heure du professionnalisme triomphant, les valeurs financières tiennent désormais lieu de boussole. qu’on le veuille ou non.

une nouveLLe fois, une information excLusive à La une du principaL JournaL réservé au rugby se sera révéLée erronée. La dernière vrai-fausse information en date concerne Les droits téLévisueLs du rugby professionneL hexagonaL. mais eLLe aura au moins servi à queLque chose, conduisant La Ligue nationaLe de rugby à cLarifier sa position et, partant, La situation dans ce dossier à rebondissements.

11

antoine renvoiaux22.frPhoto : Pierre-Emmanuel Rastoin

amliN cuP heineKen cup

Le meiLLeur championnat du monde ? renvoiaux22.fr 13

Le meiLLeur championnat du monde... mais Pas le meilleur d’euroPe.

13

le week-end de coupe d’europe des 7 et 8 décembre, en hcup comme en amlin, a été globalement calamiteux, tant du point de vue des résultats que sur celui de la manière de jouer. a part peut-être clermont (et dans une certaine mesure montpellier, néanmoins largement battu à leicester), les clubs français ont proposé de bien piètres prestations.

sur le plan comptable, s’agissant de la hcup, les défaites du racing, de montpellier et Perpignan les condamnent quasiment, celle de toulouse à domicile face au dernier de la ligue celte (le connacht) rebat les cartes de la poule 2. toulon et clermont sont en tête de leur groupe respectif mais ne disposent que d’une courte avance sur leurs poursuivants. autant dire que rien n’est fait pour la qualification.

mais au-delà de ces aspects comptables c’est surtout l’indigence du jeu proposé par les formations tricolores qui, vraiment, inquiète et navre.

a force de dire que le niveau du top14 est mauvais, les dirigeants et entraîneurs finiront peut-être par se poser la question de savoir pourquoi, en cessant d’accabler les joueurs en général et les Français en particulier. l’alignement des stars dans les feuilles de match, pratique largement répandue dans notre championnat, ne suffit pas,d’évidence, à garantir le spectacle. et qu’on cesse de prétendre que le jeu restrictif prôné au sein de la compétition domestique est celui qui gagne. il suffit de voir comment les clubs anglais ou le leinster ont procédé ce week-end, bien loin de la litanie du diptyque « percussion – petits tas » offerte à chaque journée de top14, proposant un rugby dynamique, séduisant et efficace.

il devient urgent de s’interroger sur le contenu des entraînements voire les compétences de ceux qui sont chargés de définir une stratégie pour leur équipe. on veut bien croire au manque d’intelligence situationnelle des joueurs, mais on est dubitatif sur la propension de certains

internationaux étrangers à perdre leurs qualités tactiques et leur vista en posant le pied sur le territoire hexagonal. Peut-être conviendrait-il de faire en sorte que les salles de video et de musculation soient un peu moins fréquentées et les terrains davantage ?

les dirigeants du rugby professionnel français et les diffuseurs nous vendent un top14 à suspens, sans ventre mou. c’est la vérité. mais l’intensité de l’engagement physique ne suffira pas, sur le long terme, à garantir l’engouement du public. quant au nivellement des équipes, s’il continue à se faire par le bas, on ne retiendra pas longtemps le téléspectateur zappeur devant les matchs de rugby.

il faut désormais avoir les yeux de gilbert montagné pour prétendre encore que le championnat d’élite du rugby français est le meilleur du monde. et les matchs européens de ce week-end ont démontré à l’envi qu’il n’est même pas le meilleur d’europe…

Photo : pubenstock.comantoine renvoiaux22.fr

malheureusemeNt, croire au Père Noël a beau être teNdaNce actuellemeNt, cela Ne le Fait Pas exister Pour autaNt (désolé Pour ceux oNt écrit leur lettre il y a Peu et liseNt ces ligNes).

à l’occasioN de la 13ème JourNée de toP14, de Nombreux observateurs avaieNt PoiNté l’eNNui qui les gagNait devaNt la médiocre qualité du rugby Pratiqué Par les clubs du chamPioNNat de FraNce. et ils FormulaieNt le souhait que la hcuP soit l’occasioN Pour Nos rePréseNtaNts de hausser leur Niveau de Jeu.

la terre est ovaLe

biLan 2013 Les trophées de La rédaction superrugbynews.fr

aLL-bLacK mentaL qui est giLbert enoKa? lexvnz.com

waseda remporte Le someisen 2013 japonrugby.net

de L'etoffe dont on fait Les rêves renvoiaux22.fr

15 18 21 24

biLan 2013 les troPhées de la rédactioN

15

yvan : Pour le 15 « mondial », il est évident que les all blacks ne peuvent que rafler la mise. on les redoute, on les admire, on les regarde se passer la balle, parfois à la limite de la magie, on essaye de franchir leur défense (cette année, elle fut intraitable – les blacks furent pilonnés,

ils ont rarement cédé), on les voit soulever les trophées, et pire, ils le font avec simplicité et cela dure depuis un siècle...les blacks devront veiller à leur mélée et à leur indiscipline, car les concurrents se renforcent...

Jérémy : a moins d'avoir vécu ces six derniers mois sur la banquise de l'antarctique, sans tv ni connexion internet, c'est difficile pour un amateur de rugby d'ignorer l'emprise des all blacks sur le rugby mondial. mais, plus que leur jeu, toujours aussi fluide et bien pensé,

c'est leur solidité mentale qui m'a le plus épaté cette année. encore plus solide que la banquise ! enfin, je dis ça mais je n'irais pas vérifier.

Louis : meilleurs dans tous les domaines, les Néo-zélandais sont au top, et leur invincibilité le prouve. sévèrement bousculés lors de la tournée en europe, ils ont tout de même su retourner le cours d'un match (en irlande) pour assoir leur position de meilleure équipe au monde.

la saisoN iNterNatioNale s'est achevée FiN Novembre - l'heure est désormais aux bilaNs et srN N'échaPPe Pas à la coutume. c'est aiNsi qu'yvaN, louis et Jérémy vous ProPoseNt auJourd'hui leurs couPs de cœur (et couP de gueule) de l'aNNée 2013. ForcémeNt, il est beaucouP questioN des all blacKs. mais Pas que...

menés par les exceptionnels Kieran read et richie mccaw, les all blacks ont réalisé une saison historique : 14 succès en autant de rencontres

l'équiPe de l'aNNée

biLan 2013 les troPhées de la rédactioN

16

yvan : Kieran read, autant pour ses gestes d'éclat, que pour le travail de fond. on le voit récupérer les balles en l'air, faire des gestes défensifs de grande classe, quelques passes magiques et marquer des essais... mais au-delà de ces quelques gestes, il est présent, un joueur fiable pendant 80 minutes et sur tous les continents.

a vrai dire, il n'y a aucun débat. et puis, il a simplement remplacé mccaw à la tête des blacks. une pensée particulière pour alexandre barozzi, car le rugby est un sport d'équipe.

Jérémy : Kieran read a sans conteste marqué la saison 2013 de son empreinte. son aura est telle qu'on ne prend même plus conscience de l'absence du légendaire richie mccaw lorsque ce dernier vient à manquer des matches. Néanmoins, et en dépit de l'immense respect que j'éprouve envers read, je dois

reconnaître que les avants évoluent dans un monde trop obscur pour moi.

le rugby, sport de contact par excellence, est aussi un jeu d'évitement. et lorsque les mastodontes du pack se neutralisent, ce sont bien souvent les félins des lignes arrières qui font la différence et me procurent les plus belles sensations.

a cet égard, deux ailiers aux instincts merveilleux ont éclaboussé l'année 2013 de toute leur classe : Willie le roux (cheetahs et springboks) et ben smith (highlanders et all blacks).

Louis : tout comme l'irb, je choisis Kieran read, autant impérial avec les blacks qu'avec les crusaders. cette année, tout lui a souri. il s'impose comme le meilleur troisième ligne centre du monde, devant louis Picamoles et sergio Parisse.

yvan : afrique du sud - all blacks, angleterre - all blacks, irlande - all blacks... le point en commun ? on ne se réalimente pas (ni vers le frigo, ni vers le barman) – la peur de rater un geste, une sensation ?

Jérémy : début octobre, j'ai encensé springboks – all blacks, convaincu d'avoir assisté au match du siècle (en considérant que le Wallabies – all blacks de l'an 2000 appartenait au siècle précédent).

ce combat des dieux a enfanté le livre blanc du rugby – un spicilège de mouvements tous azimuts et de démence jubilatoire. et puis, il y eut irlande – all blacks, et Pays de galles – australie, deux autres confrontations titanesques et sublimes.

alors, je ne sais plus quoi dire, si ce n'est vivement la saison prochaine !

Louis : comme Nigel owens l'avait précédemment déclaré, afrique du sud - Nouvelle-zélande (5 octobre 2013) fut certainement le meilleur match de l'année.

opposant les deux meilleures équipes du moment, ce match fut impressionnant de par le jeu proposé et les essais marqués (score final : 27-38).

yvan : vern cotter, le sorcier auvergnat. une philosophie : le beau jeu, malgré l’incapacité de l'asm à gagner les finales. d'année en année, le jeu s'est amélioré... avec une seule philosophie – le beau jeu !

cette conviction est rare... elle disparait vite à l'aune des résultats.

Jérémy : gagner tous vos matches lorsque vous êtes toujours attendus de pied ferme, ce n'est certainement pas une chose facile. c'est pourquoi je tire un grand coup de chapeau à steve hansen, qui a su préparer au mieux son équipe tout au long de l'année, quelles que soient les circonstances. les all blacks ne sont jamais tombés dans la facilité, ils n'ont

jamais perdu de vue leurs objectifs. bravo hansen.

Louis : arrivé à hamilton début 2012, l'entraineur des chiefs dave rennie a accompli un exploit : réaliser le doublé lors de ses deux premières saisons à la tête de l'équipe - seuls les blues, les crusaders et les bulls avaient réalisé le doublé auparavant. rennie parviendra t-il à apporter un troisième succès de suite aux chiefs ?

le Joueur de l'aNNée

le match de l'aNNée

le coach de l'aNNée

biLan 2013 les troPhées de la rédactioN

17

yvan : ben smith, un joueur dont les gestes reflètent l'intelligence, digne successeur de conrad... en moins roublard ?

Jérémy : Pour ceux qui suivent le rugby néo-zélandais de près, son éclosion au plus haut niveau n'est pas une surprise, mais on n'attendait pas steven luatua à l'aise aussi rapidement sous le maillot noir.

la compétition au poste de n°6 s'annonce acharnée l'an prochain, entre luatua, liam messam et Jerome Kaino qui revient au pays.

Louis : à mes yeux, trois joueurs ont explosé sur la scène internationale cette année :

N°1 – arrivé du xiii, alliant vitesse et technique, l'ailier israel Folau a époustouflé la planète rugby et a probablement été l'une des seules réjouissances australiennes de la saison.

N°2 – steven luatua (Nz)

N°3 – Willie le roux (aFs)

yvan : saint-andré, on espérait rêver - lorsque l'on lance l'essai du bout du monde, on se doit... il est où le french flair ? des joueurs intelligents, ambitieux, tenaces... Pour les schémas tactiques, on regarde l'angleterre... si on aime le combat, on regarde l'afrique du sud... Pour la magie, les blacks... et pour la folie, on regarde l’équipe de France, d'il y a une trentaine d’années...

Jérémy : comme chaque année depuis l'ère lièvremont et maintenant saint-andré, je reste bouche-bée

devant le néant qui caractérise les ambitions et le jeu du xv de France. c'est une habitude et je n'y prends pas goût. contrairement aux années précédentes, où l'on se débrouillait toujours, par raccroc peut-être, à sortir une victoire éclatante histoire d'entretenir la grande illusion, ce xv de France version 2013 est d'une tristesse affligeante.

on baille, on somnole et on finit par zapper, en attendant impatiemment le prochain match des all blacks, des barbarians ou des samoans.

Louis : certes, on disait que ces argentins étaient en reconstruction et qu'ils étaient loin d'avoir la grande forme. mais avant le rugby championship, on pensait qu'ils étaient tout de même capables de grandes choses.

hélas, les Pumas ont échoué devant toutes les nations, rivalisant en terme de médiocrité avec les Français. espérons que ces deux grandes nations du rugby mondial triompheront à nouveau dès l'an prochain.

la révélatioN de l'aNNée

la décePtioN de l'aNNée

la rédaction superrugbynews.frPhoto : gettyimages / Franck Fife aFP / walesonline.com / Peter meecham / stuff.co.nz

aLL bLacKs mentaL qui est gilbert eNoKa ?

18

qui est giLbert enoKa ? gilbert enoka est le « psy privé » des all blacks. leur mentor.

il aime être appelé « entraîneur des compétences mentales », mais au fil des ans, il a glané de nombreux surnoms comme « l’homme esprit » ou « motivation-man ».

son travail consiste à aider les joueurs à se développer pour atteindre leur meilleur niveau dans les situations où ils pourraient être en difficulté.

lui-même a parcouru un long chemin. Plus jeune d’une fratrie de six frères, une mère infirme et un père ayant quitté le foyer, tout n’était pas rose pour lui. il estime pourtant aujourd’hui ne pas avoir à se plaindre.

«J’ai compris très vite que si je devais faire quelque chose de ma vie, il fallait que je le fasse moi-même »

diplômes en poche, il travaille auprès des joueurs de volley et dans le privé auprès de grands groupes industriels. gilbert enoka est doué. il comprend les aspects mentaux qui bloquent l’amélioration des performances. Jusqu’au jour où leigh gibbs (coach des silver Ferns, Netball féminin) lui confie un rôle d’entraîneur adjoint. c’est par ce biais qu’il entre en contact avec Wayne smith et intègre le super 12, puis les all blacks.

aujourd’hui, gilbert enoka parle des all blacks comme le groupe d’individus le plus talentueux avec lequel il n’a jamais travaillé :

« richie mccaw est potentiellement le meilleur de l’équipe … ses habiletés mentales sont de premier ordre. »

mais avant de se sentir comme chez lui au sein des all blacks, il a fallu du temps pour se faire accepter. Plusieurs fois dans

Les aLL bLacKs se sont caractérisés sur cette fin d’année 2013 par une incroyabLe confiance en eux ! dotés d’une foi « inébranLabLe » en Leurs capacités, pLeins d’assurances dans Les moments décisifs, iLs ont égaLement fait preuve d’une patience coLLective impressionnante. L’occasion est venue pour mettre en Lumière Le travaiL mentaL effectué par cette équipe en couLisse, autour d’un homme : giLbert enoKa.

de meilleures PersoNNes FeroNt de meilleurs all-blacKs

gilbert enoka

gilbert enoka avec le staff des all blacks 2011

aLL bLacKs mentaL qui est gilbert eNoKa ?

19

sa carrière, il s’est retrouvé mis à l’écart. les all blacks n’échappent pas à cette règle, comme ce fut le cas à l’arrivée aux commandes du rude et controversé John mitchell par exemple.

«depuis que je travaille, j’ai toujours appelé la psychologie du sport comme le vilain petit canard de toutes les sciences sportives.

les gens sont à l’aise avec la bio-mécanique, la physiologie etc, mais à partir du moment où vous voulez travailler sur ce qu’il se passe dans votre tête, les gens commencent à se dire : « un psy ? Pourquoi ? si j’ai besoin d’un psy, c’est qu’ils pensent que quelque chose ne va pas bien chez moi … ». surtout l’ancienne génération, pour eux, c’est presque de la sorcellerie ! » gilbert enoka

La méthode enoKa

il rit quand il entend dire qu’il ne faut jamais montrer ses faiblesses, « la vieille garde ne fait pas que du bien … les all blacks ont parfois été pris au piège par la tradition. ils se sont dit, nous devons faire ce genre de chose, parce que les anciens ont fait comme ça, parce que c’est sûrement ce qu’aurait fait le grand collin meads ».

gilbert enoka veut en premier lieu que les jeunes all blacks se créent leur propre héritage.

« Nous leurs avons demandé ce que cela signifiait pour eux d’être un all blacks. et ce qui ressortait le plus c’est que, lorsqu’ils mettaient le maillot, ils se sentaient le devoir d’y aller, que c’était leur tour. leur temps et leur moment »

c’est d’ailleurs dans ce sens que le « Kapa o’Pango » a été travaillé et conçu avec l’aide de derek lardelli. tout cela fait partie de la « mouvance enoka ».

« ils ont développé quelque chose qui les représente, quelque chose qui leur est attribué. Nous avons encore franchi un cap. Nous avons resserré les liens de la diversité multiculturelle néo-zélandaise car les joueurs ont désormais une représentation visuelle de quelque chose qui représente ce que signifie être un all blacks.»

lors des séances de groupe, les all blacks apprennent avec lui à être vulnérables. ils apprennent à parler de la vie. de l’amour. de l’univers.

« il faut encourager les gens à parler ouvertement de la vie quotidienne, des petites luttes de la vie de tous les jours. Parler ouvertement de votre entourage, de l’impact de toute cette lumière sur vous et vos proches, des incidences etc. si nous pouvons amener les gens à surmonter cette culture du silence, nous allons créer un environnement où les gens se sentent soutenus, plus libres de pouvoir être eux-mêmes.

les seules cultures que je veux voir disparaître, sont celles du secret et de l’individualisme. Nous voulons vraiment pouvoir promouvoir l’idée que si nous partageons quelque chose, avons confiance en nous, faisons les choses ensemble, nous allons réaliser de grandes choses. des choses qui nous dépassent. »

comment la nouvelle-zélande a construit son équipe après l’échec démoralisant en ¼ de finale de la coupe du monde 2007 ?

c’est après cette défaite que gilbert enoka a reçu le feu vert pour pouvoir travailler en profondeur avec les joueurs. il a d’abord passé la plupart de son temps « au chevet » des joueurs en essayant de contenir leur détresse. un travail important qui a permis ensuite de dériver sur l’appréhension de cette compétition qu’est la coupe du monde.

il a fait en sorte pour que ces matches soient perçus comme tous les autres matches. l’équipe a finalement réussi à accepter et reconnaître le fait que la coupe du monde était un tournoi à élimination directe où certaines équipes pouvaient « héroïquement » tirer leur épingle du jeu. que la victoire finale ou l’élimination se jouait sur des détails, sur presque rien …

richie mccaw après le quart de finale de 2007

aLL bLacKs mentaL qui est gilbert eNoKa ?

20

d’une manière générale, durant cette période un important « état des lieux » a été réalisé au sein du rugby néo-zélandais.

Plus de 50 entretiens individuels ont été organisés avec les parties prenantes des all blacks. Joueurs, entraîneurs, arbitres, sponsors, dirigeants, diffuseurs, agents, partenaires, administrateurs, médecins, préparateurs …

Plus de 1 500 pages de documents ont été examinées, allant de la description du poste de graham henry jusqu’aux feuilles de calcul de la Nzru détaillant les statistiques de performances des joueurs, en passant par le rapport remis à l’irb sur la « contribution malheureuse » de mr barnes lors de ce fameux ¼ de finale.

les all blacks, eux, ont bénéficié d’un programme de conditionnement physique sur mesure, qui sur 4 ans, a donné lieu à un gain moyen de 1.5 kg de masse musculaire, une amélioration de 2% de leur rapidité et une progression de leur puissance de 17%.

mais de toutes ces améliorations, c’est peut-être l’accent mis sur le leadership et les valeurs du groupe dirigé par gilbert enoka qui ont été les plus importantes.

c’est également avec lui qu’est née en 2007 la devise « de meilleures personnes,

feront de meilleurs all blacks ». aujourd’hui, en 2013, c’est toujours la pensée dominante.

tout ce travail, n’a été possible que, parce que l’encadrement des all blacks, graham henry, Wayne smith et steve hansen en tête l’ont voulu.

ils ont reconnu avoir commis des fautes de management, ils ont accepté de corriger, de prendre des mesures et d’introduire dans leur environnement des séances de formation mentale en donnant davantage de responsabilité à « leur psy ». et ça marche.

« gilbert travaille individuellement avec les joueurs et cela au cours des sept dernières années. J’ai été impliqué et je pense que nous avons vu une bonne amélioration. le travail effectué avec mills muliaina par exemple, a vraiment très bien fonctionné. » Wayne smith

Pour favoriser les prises de décisions et habituer les joueurs à commander, décider et assumer, gilbert enoka a mis en place au sein du groupe divers ateliers. deux fois par semaine, par exemple, un groupe de 10 joueurs se réunit et se répartit 2 ou 3 joueurs dont ils assument la charge.

de longs « tête à tête » entre joueurs et entraîneurs sont effectués. les forces et

faiblesses de chacun sont entièrement disséquées afin de mieux comprendre ce que les joueurs ont besoin d’améliorer et quels points ont-ils besoin de travailler en particulier.

dans l’ensemble, les joueurs sont encouragés à devenir plus à l’aise, mais aussi plus attentifs aux critiques, ainsi qu’aux attentes.

« travailler sur l’aspect mental est un élément clé pour les all blacks. c’est désormais un travail continuel » Wayne smith.

récemment c’est victor vito qui a été convié à passer du temps avec gilbert enoka afin de surmonter les obstacles mentaux qui l’empêcherait d’exprimer son véritable potentiel au sein des all blacks.

« Je vais voir avec gilbert enoka des zones que je n’ai jamais vraiment explorées ». victor vito

le nom de gilbert enoka continue de resurgir quelque fois, comme c’était le cas dernièrement pour la victoire mémorable contre les springboks à l’ellis Park.

« il a fait un travail magnifique. Nous sommes reconnaissants d’avoir eu toute cette force mentale. Nous avons vraiment beaucoup travaillé sur ce secteur. c’était un match spécial avec un groupe spécial. ils ont conquis quelque chose que peu de gens ont fait en montrant beaucoup de force mentale ». steve hansen

mais gilbert enoka sait rester dans l’ombre. Peu d’entretien, peu d’interview, peu d’images de lui. il laisse les joueurs prendre du crédit et l’équipe prendre confiance en elle en s’affirmant.

après le 14/14 réalisé en 2013, graham henry a tout de même tenu à mentionner le guide mental des grands all blacks:

« gilbert enoka a joué un grand rôle dans tout ça … ».

« les joueurs sont libres de prendre des décisions claires et logiques. ils sont patients, gardent le contrôle et ne se préoccupent pas de la pression du tableau de bord. il faut vivre le présent en gardant le contrôle ». gilbert enoka

tom lexvnz.comPhoto : gettyimages

mike cron, steve hansen et gilbert enoka

Japan Waseda remPorte le someiseN 2013 !

21

le maillot géant de Waseda, déployé par les supporters ultras rouges et noirs avant chaque "someisen"

c'est comme chaque année le match universitaire le plus attendu de l'année, je parle bien sûr du célèbre "someisen" qui oppose depuis 1923 les deux plus prestigieuses équipes universitaires du Japon, à savoir Waseda et meiji, le premier dimanche de décembre de chaque saison.

Pour cette 89ème édition (à ne pas confondre avec les 101 matchs au total entre les deux équipes intégrant les oppositions en phases finales), le match entre les deux grands rivaux était attendu à plus d'un titre. c'était tout d'abord le dernier "someisen" dans le stade historique du National stadium dans sa forme actuelle.

le National stadium était plein à craquer pour son dernier "someisen" avant sa reconstruction

le célèbre stade japonais, construit à l'époque en 1958 pour les Jeux olympiques d'été tokyo de 1964, va être démoli à partir de l'an prochain et verra un stade flambant neuf conçu pour la coupe du monde de rugby de 2019 au Japon et les Jeux olympiques de tokyo 2020 prendre place.

c'était aussi l'occasion pour de nombreux supporters de Waseda d'assister au premier "someisen" de la star du rugby universitaire japonais, à savoir le jeune yoshikazu Fujita (20 ans).

l'international nippon (12 caps, 12 essais), après un énorme match la semaine passée contre Keio pour ses grands débuts dans le championnat universitaire japonais, était évidemment la star du jour pour ce match ô combien mythique..

Japan Waseda remPorte le someiseN 2013 !

22

les deux equipes juste avant le coup d’envoi

un événement qui a ainsi vu 47 000 personnes venir au National stadium pour assister à la rencontre, un stade plein à craquer!eddie Jones, le sélectionneur australien des brave blossoms, était également de la fête et était venu assister pour la première fois de sa vie à ce grand match universitaire et en a profité pour voir son protégé yoshikazu Fujita et quelques autres espoirs nippons en action.

au niveau sportif, Waseda (2ème) et meiji (5ème) étaient déjà qualifiés pour le second tour du championnat national universitaire.

Waseda, qui ne pouvait guère espérer remporter le titre de la ligue Kanto taikosen a, l'armada deteikyo écrasant dans le même temps Keio (75-00), se devait toutefois de remporter ce match de prestige.

le jeu durant la première mi-temps avait du mal à se lancer. le premier grand fait de jeu venait à la 24ème minute avec la blessure de l'excellent ouvreur Junpei ogura (Waseda). l'ancien international u20 nippon sortait et était remplacé par shingo asami. gros coup dur pour les rouges et noirs. dans les minutes qui suivait, meiji ouvrait le score grâce à un superbe drop de son ouvreur Naoya motegi. Waseda allait finalement répondre dans cette première période par une pénalité de shingo asami.

a la pause, le score était de parité (03-03). en seconde période, le match s'emballait et Waseda attaquait à tout va grâce notamment à son arrière yoshikazu Fujita. et dès la 41ème, Waseda inscrivait le premier essai du match par son troisième ligne syokei Kin. Waseda 08-03 meiji au tableau d'affichage. durant toute la 2ème mi-temps les violets et blancs tentaient de revenir au score mais c'est finalement les rouges et noirs qui allaient avoir le dernier mot grâce à un essai dans les arrêts de jeu du troisième ligne Joji sato. au final, Waseda l'emportait sur le score

de 15 à 03 face à son éternel rival. au niveau historique des rencontres dans le "someisen", Waseda domine toujours

meiji puisque les rouges et noirs comptent désormais 51 victoires, 2 nuls et 36 défaites contre les violets et blancs.

le 1/2 de mêlée shuhei yamaguchi introduit pour meiji

Japan Waseda remPorte le someiseN 2013 !

23

NatioNal stadium

nombre de spectateurs : 46 961

arbitre : ryuta Kudo. arbitres assistants : yuki tonai, tetsuhiko Kono et takami Kumemura

pour waseda : 2 essais de: Kin (41') et sato (82') une transformation de: asami (82') une pénalité de: asami (38')

pour meiji : un drop de: motegi (28')

les joueurs de Waseda partent remercier leurs supporters après cette grande victoire

Waseda 15 - 03 meiji

waseda:

1-yuji otaki, 2-takuki sudo 3-(c) shinnosuke Kakinaga 4-tosei Kuroki, 5-yuho ashiya 6-syokei Kin, 7-shunsuke Nunomaki 8-Joji sato, 9-shuhei yamaguchi 10-Junpei ogura, 11-Kengo Fukatsu 12-yuki tsubogo, 13-Kyoji iino 14-takeshi ogino, 15-yoshikazu Fujita

remplaçants :

16-hiroyuki mitsukawa, 17-shinya shimizu, 18-yuto sato 19-Kouzo omine, 20-Kohei ueda 21-Koki hirano, 22-shingo asami 23-Kojiro Fujichika

meiji:

1-raikou Katsuki, 2-hiroaki ushihara 3-motoki sudo, 4-hiroki terata 5-shinya osugi, 6-ueda yuto 7-Kento yasunaga, 8-(c) masayoshi marumi, 9-shuhei yamaguchi 10-Naoya motegi, 11-Kazuto ozawa 12-syuji Kawada, 13-takuto mizuno 14-shuhei Narita, 15-yuki takahira

remplaçants:

16-shunsuke ota, 17-takumi tsukahara, 18-syouya matsunami 19-shuhei matsuhasi, 20-sota oketani 21-akihiro tagawa, 22-Koki sato 23-hikaru tamura

la comPositioN des équiPes

hinato japonrugby.net

de L’etoffe doNt oN Fait les reves

24

cette fois, donc, paraît être la bonne. les 45.000 spectateurs qui poussent les leurs depuis le début du match dans une ambiance indescriptible ont entonné un « Fields of athenry » vibrant, résonnant comme un cri de résistance devant les vagues d’assaut des hommes à la fougère.

les hommes de Joe schmidt ont réalisé l’entame parfaite, inscrivant trois essais en moins de 20 minutes. et après avoir mené 22 à 7 à la mi-temps, ils repoussent vaillamment les offensives des all blacks qui reviennent néanmoins à 5 petits points à dix minutes du terme de la rencontre. Jonathan sexton manque alors une pénalité largement dans ses cordes qui aurait permis à l’irlande de se mettre à l’abris d’un essai transformé. Pourtant, on ne voit pas comment la victoire pourrait lui échapper tant cette équipe met de cœur à l’ouvrage.

mais alors qu’on dispute les arrêts de jeu et que les blacks campent dans les 22 mètres irlandais depuis cinq minutes, le

talonneur remplaçant dan coles envoie un autre remplaçant, le trois-quart, ryan crotty à l’essai. les deux équipes sont à égalité.

il reste à aaron cruden à transformer en coin pour donner un avantage décisif à son équipe. il rate son coup de pied mais l’arbitre l’autorise à retenter sa chance, car deux irlandais ont chargé le buteur avant que celui-ci n’entame sa course d’élan. la deuxième tentative est la bonne. 24-22 pour les blacks qui terminent invaincu l’exercice 2013 avec 14 victoires en autant de matchs.

comment ne pas être déçu pour ces irlandais magnifiques, plein de fougue et de détermination, passés du rêve au cauchemar en quelques minutes ? comment ne pas être triste pour l’immense brian o’driscoll, sans doute le meilleur centre irlandais de tous les temps avec mike gibson, qui ne pourra pas signer sa probable fin de carrière internationale par un mémorable succès ?

mais comment, surtout, ne pas être admiratif devant ces all blacks auxquels rien ne semble pouvoir résister, pas même xv irlandais survoltés par la ferveur incandescente de leurs supporters ? décidément, les joueurs néo-zélandais ne jouent pas sur la même planète que leurs adversaires. au-delà des statistiques affolantes qui font de cette équipe nationale la plus efficace au monde, force est de reconnaître que le maillot noir est tissé dans l’étoffe dont on fait les rêves : rêve d’entraîneur, rêve de supporter ou, tout simplement, rêve d’amoureux du rugby. au risque d’user jusqu’à la corde ce lieu commun, on affirmera que les all blacks ne jouent pas au rugby. ils le vivent et le réinventent sans cesse.

que les irlandais ne rougissent pas de leur défaite, et qu’ils trouvent la consolation dans ce constat : ils ont perdu contre une équipe qui mérite mieux que d’être appelée « le brésil du rugby ».

car elle est le rugby.

dubliN, aviva stadium, 15h45 heure locale. le xv d’irlaNde disPute le 24ème match de soN histoire Face à la Nouvelle-zélaNde et eNtrevoit eNFiN sa Première victoire. aussi iNcroyable que cela Paraisse, l’équiPe d’irlaNde N’a Jamais battu les all blacKs. elle a ParFois tutoyé le succès, comme eN 1973 quaNd elle Fit match Nul 10-10, à laNsdoWNe road.

antoine renvoiaux22.frPhoto : gettyimages

équiPes de france

tournée de novembre surtout ne pas s'en contenter renvoiaux22.fr

La Logique respectée renvoiaux22.fr

L'art difficiLe de La séLection renvoiaux22.fr

que retenir de novembre ? bajadita.com

24 27

28 29

26

antoine renvoiaux22.frPhoto : Photosport / Panoramic

les plus optimistes y verront matière à espérer pour un xv de France qui affiche des statistiques particulièrement défavo-rables, avec une seule victoire depuis le début de l’année 2013, et qui vient d’en-chaîner une huitième défaite de rang face aux joueurs du Pays du long nuage blanc.

Pour nourrir cet optimisme, on pourra retenir la performance globalement satisfaisante des tricolores en défense, le comportement intéressant de la mêlée, la capacité – enfin – à provoquer des brèches dans la ligne adverse. on a vu samedi soir des joueurs animés d’une belle agressi-vité, parvenant à dynamiser le ballon dans les rucks bien mieux qu’ils ne le firent lors des sorties précédentes, réussissant à se faire des passes dans la défense, après contact.

difficile, pourtant, de ne pas donner la parole aux pessimistes. ceux-ci peuvent à juste titre craindre l’insuffisance des progrès réalisés au regard de tout ce qui ne fonctionne toujours pas : le jeu au pied reste beaucoup trop approximatif, les sou-tiens ne sont pas assez présents ou dans un timing trop imprécis, et les bleus ne savent toujours pas tirer profit de la pos-

session du ballon (60% face aux blacks !).enfin, ils se montrent indisciplinés dans des moments-clés de la rencontre.

le pack a montré de belles choses, tout particulièrement la première ligne, ou plutôt les premières lignes, les rempla-çants se montrant à leur avantage. il est ainsi plaisant de voir rabah slimani prendre la relève de Nicolas mas sans que le rendement du côté droit de la mêlée ne s’en ressente. Pascal Papé fait vraiment du bien par son autorité. enfin, Wenceslas lauret est indéniablement la (très) bonne nouvelle de la soirée, quand damien chouly en constitue la mauvaise.

chez les trois-quarts, yoann huget ne gardera sans doute pas un grand souve-nir de sa prestation, battu en vélocité par l’excellent petit nouveau black, charles Piutau, alors que brice dulin a alterné le bon et le moins bon. la charnière Par-ra-talès mérite d’être revue. quant aux centres, Florian Fritz et Wesley Fofana, solides en défense, on aurait aimé qu’ils exploitent plus efficacement les nombreux ballons touchés. enfin, gaël Fickou à fait une excellente rentrée en jeu, se montrant décisif sur l’essai inscrit par brice dulin.

les Néo-zélandais avaient-ils déjà en tête leur revanche annoncée la semaine suivante contre l’angleterre ? toujours est-il qu’ils ont parfois semblé jouer avec le pied sur la pédale de frein, ne levant celui-ci qu’à quelques reprises, profitant de ballons de relance offerts par les bleus comme ce fut le cas sur le premier de leurs deux essais de la soirée. toujours très lucides – ce qui n’a pas toujours été le cas des Français, les blacks et leur capitaine richie mccaw, ont bien appré-hendé l’arbitrage de Jako Peyper, plutôt permissif en mêlée et sur les rucks, en particulier en fin de match.

l’occasion était belle de relancer la mécanique en réalisant un exploit. elle est manquée. dans ses propos d’après-match, Philippe saint-andré a voulu mettre en avant les progrès réalisés par ses joueurs. mais il ne pourra pas se contenter de cette prestation somme toute en demi-teinte. qui plus est, Psa ne manque jamais de rappeler qu’il construit une équipe pour la prochaine coupe du monde. et chacun sait qu’on ne bâtit pas sur des défaites...

tournée de novembre surtout Ne Pas s’eN coNteNter

La marée bLanche que Les supporters français craignaient de voir déferLer sur Le stade de france n’est finaLement pas survenue.

Le 9 novembre dernier, Les aLL bLacKs L’ont emporté sur une marge de sept points, ce qui en soit est un petit expLoit pour Les bLeus puisqu’iL s’agit du pLus faibLe écart au score en terre parisienne depuis Le match nuL réussi en 2002.

devant des spectateurs enclins – il faut le souligner – à supporter les bleus jusqu’au bout, les sud-africains ont offert une prestation des plus classiques : défense très agressive avec montée en pointe du deuxième centre, jeu au pied d’occupation et pression ultra rapide sur le porteur du ballon, jeu offensif direct sans fioritures utilisant au maximum la densité physique et la mobilité de leur troisième ligne.

sans l’aide d’un juge vidéo particulièrement pointilleux sur les en-avants, et accommodant sur les touchés en but, l’addition aurait pu être beaucoup lourde pour les bleus que le 10-19 affiché au planchot à la fin du match. Plus lourde mais, reconnaissons-le, assez injuste vis-à-vis de l’engagement mis par les hommes de Philippe saint-andré.

Face à des boks plus lourds, les tricolores ont opposé une défense bien organisée et finalement hermétique, si l’on considère que l’essai inscrit par JP Pietersen est le fruit d’un dégagement contré de morgan Parra. la défense est indéniablement à porter au crédit de cette équipe, surtout quand on sait combien le temps lui manque pour développer ses automatismes en la matière. mais on sait aussi qu’il en faut encore plus pour parvenir à l’efficacité offensive. et sans conteste, c’est le point noir de cette équipe.

son manque de densité s’est fait sentir, notamment en 3ème ligne où damien chouly n’a pas fait oublier louis Picamoles. et si l’appétit d’un brice dulin à créer des brèches à fait plaisir à voir, le

défaut récurrent de soutien dans les rucks ou au porteur de balle n’a pas permis au jeu tricolore de mettre en danger la défense adverse. Pire, il a offert des possibilité pour l’adversaire de prendre des points sur pénalité. la paire de centre Fofana – Fritz n’est jamais parvenue à franchir efficacement et n’a pas utilisé le petit jeu au pied alors que ce dernier constitue souvent une solution face à des défenses montant rapidement.

devant, si la touche à été une grande satisfaction de la soirée, on ne peut pas en du autant de la mêlée, quelque peu décevante, même si la pelouse déliquescente du stade de France et l’arbitrage de m. barnes en la matière n’ont pas facilité la tâche des avants tricolores. il faut une fois de plus pointer le rôle prépondérant de Pascal Papé au sein du huit de devant.

samedi, il s’est montré une nouvelle fois redoutable dans les rucks défensifs et les mauls. après une rentrée satisfaisante, thomas domingo a pris un carton jaune au plus mauvais moment, alors que les bleus bataillaient pour revenir au score en seconde période. à sa décharge, le saut carpé de brian habana sur le plaquage du clermontois, sanctionné d’une exclusion, aurait mérité une belle note artistique à son auteur s’il s’était agit de patinage.

derrière, outre brice dulin, yoann huget a fait sans doute l’un de ses meilleurs matchs sous le maillot bleu, se montrant bien plus véloce qu’il y a deux semaines face aux blacks et plus appliqué en défense. auteur de l’essai français, il

aurait pu être le héros de la soirée sans un rebond capricieux qui l’a privé du doublé. devant une opposition beaucoup plus forte que les tongas, sofiane guitoune a montré du caractère mais à également pu mesurer le travail qu’il devra accomplir pour approcher le niveau des meilleurs.

enfin, et c’est évidemment la principale inconnue de l’équation tricolore, la charnière n’a pas vraiment convaincu samedi. sans être mauvaise, la paire morgan Parra – rémi talès n’a pas pesé suffisamment sur le jeu. l’entrée de Jean-marc doussain a apporté un peu plus de densité et de vitesse.

Nul doute que le toulousain a marqué des points, et pas seulement les trois qu’il a inscrit sur pénalité.

l’année se conclue donc sur une note négative pour le xv de France. on veut croire Philippe saint-andré quand il dit qu’il voit des progrès à chaque match.

mais on reste dubitatif sur la capacité de cette équipe à franchir la marche qui la sépare des trois grande nations du sud d’ici la prochaine coupe du monde, d’autant qu’elle semble prendre également du retard sur ses concurrentes de l’hémisphère Nord. en particulier l’angleterre, qui se présentera au stade de France dans un peu plus de deux mois.

une équipe d’angleterre que la tournée qui s’achève semble avoir dotée de quelques certitudes, auxquelles l’équipe de France ne paraît avoir aujourd’hui que des doutes à opposer.

Logique respectee…malheureusemeNt

27

le stade de FraNce N’aura doNc assisté qu’à uNe victoire eN 2013. et elle N’a Pas eu lieu samedi soir mais au PriNtemPs derNier devaNt l’ecosse. comme Face à la Nouvelle zélaNde il y a 15 Jours, les bleus oNt aFFiché leurs limites et coNcédé uNe déFaite siNoN cuisaNte, du moiNs logique coNtre des sPriNgboKs eFFicaces à déFaut d’être géNiaux.

antoine renvoiaux22.frPhoto : Le Parisien

après les prestations fort moyennes de nos bleus lors de la tournée qui vient de s’achever, les commentaires vont bon train sur les performances des joueurs sélectionnés par Philippe saint-andré et ses collègues. Pour tout dire, on n’aimerait pas être à la place du staff. et pas seulement en raison des mauvais résultats du xv de France qui leur vaut abondance de critiques.

Force est de constater qu’à peu près aucun international présent sur la feuille des test-matchs d’automne parvient à faire le consensus sur son nom. même thierry dusautoir n’apparait plus incontestable, son rendement offensif étant pointé du doigt. quant à brice dulin, pourtant un des rares à donner un peu le sourire aux amateurs de jeu à la main, on déplore son coup de pied insuffisamment long et ses prises de risque inconsidérées.

bref, entre les « c’était mieux avant » et les « ce serait mieux autrement », il ne reste pas beaucoup de place pour ceux

qui, malgré tout, veulent croire qu’on pourrait faire quelque chose de cette équipe de France, même avec les joueurs qui la composent actuellement.

quand Jean Prat déclare à amédée domenech « tu est le meilleur d’entre nous, mais sans toi nous sommes meilleurs », il rappelle au brillant pilier que le talent individuel ne saurait valoir pour lui seul. et qu’en rugby plus que dans de nombreux sports collectifs, la notion de collectif, justement, est primordiale.

alors quand un dulin ou un Fofana arrivent à créer des brèches mais qu’on ne parvient pas à jouer derrière eux, on peut certes leur reprocher de ne pas avoir fait la passe ou de s’être montré trop gourmands. mais on peut aussi regretter qu’aucun autre joueur n’ait senti le coup avec eux pour les accompagner, comme savent si bien le faire les all blacks. on disait des frères boniface que « le meilleur des deux est celui qui n’a pas

le ballon », extraordinaire raccourci pour faire prendre conscience de la nécessité d’être bien entouré pour faire vivre la balle.

les carences techniques, la non maîtrise du geste juste n’expliquent pas tout. la force d’un collectif est aussi de proposer une organisation susceptible de compenser les lacunes individuelles. Pour cela, il faut du temps. que Psa ne dispose-t-il pas des cinq mois que les all blacks passent ensemble chaque année, sans compter le temps passé dans les franchises néo-zélandaises dont le travail et la philosophie de jeu sont le prolongement de ceux proposés en équipe nationale !

Faute de temps, il faut profiter de chaque fenêtre internationale (plus proche du vasistas que de la porte-fenêtre) pour tenter de colmater la défense et d’organiser le jeu offensif. et donc compter sur un effectif suffisamment stable pour tirer le maximum de chaque minute passée ensemble. un effectif dont la forme physique et, surtout, le niveau de jeu ne joueront pas au yo-yo, comme c’est malheureusement le cas d’un certain nombre de joueurs, insuffisamment réguliers sur le moyen terme. dans l’idéal, il faut aussi sélectionner les rugbymen dont les marges de progression sont les plus prometteuses, en croisant les doigts pour ne pas se tromper.

désormais, le temps manque à Philippe saint-andré dont l’objectif est évidemment la coupe du monde 2015. Plusieurs de ceux qu’il a appelés pour rejoindre le xv de France ne paraissent pas répondre aux attentes placées en eux. il va donc devoir faire des choix. et s’y tenir.

Faire des choix, c’est forcément déplaire. et, d’évidence, l’art de la sélection n’est facile que pour ceux qui n’en portent pas la responsabilité…

phiLippe saint-andré l'art diFFicile de la selectioN

28

il N’a Pas Fallu atteNdre la créatioN des réseaux sociaux, eN Particulier celui qui gazouille, Pour que chaque suPPorter du xv de FraNce s’iNstitue sélectioNNeur. reNvoiaux22.Fr comme d’autres blogs N’échaPPe d’ailleurs Pas à ce coNstat, qui ProPoseNt régulièremeNt uN PoiNt de vue N’ayaNt Pas NécessairemeNt davaNtage de PertiNeNce que ceux échaNgés au coiN du ziNc aPrès les matchs Par les amateurs de balloN ovale.

antoine renvoiaux22.frPhoto : Franck Fife AFP

Faire des choix, c’est ForcémeNt déPlaire.

‘‘

d’abord intéressons-nous au plan comptable. comme on pouvait s’y attendre, les français se sont imposés contre le tonga, puis inclinés contre la Nouvelle-zélande et l’afrique du sud. bien qu’il n’y ait rien d’infamant à s’incliner contre ces deux nations, classées aux deux premières places du classement irb, nous étions en droit de nous attendre à au moins une autre victoire face à deux équipes qui arrivent en fin de saison et qui sont censées être fatiguées.

l’équipe de France conclut donc sa saison par un bilan peu reluisant de deux victoires, un match nul et huit défaites. Pis depuis la prise de pouvoir de Philippe saint-andré juste après la coupe du monde 2011, l’équipe de France n’a remporté que 38 % de ses rencontres et n’a remporté qu’une seule victoire face aux nations dites majeures (Nouvelle-zélande, australie, afrique du sud, angleterre, Pays de galles et irlande),

c’était en Novembre 2011 en France contre l’australie.

Pourtant, malgré ce bilan catastrophique, n’ayant pas peur des mots, nous savons pertinemment que les entraîneurs du xv de France ne changeront pas les joueurs et que le groupe qui ira à la coupe du monde 2015 en angleterre est déjà connu à 90 % alors que certains problèmes persistent. ainsi de la colonne vertébrale 2 – 8 – 9 -10 – 15 peu de certitudes existent, mis à part au poste d’arrière où dulin semble avoir pris une longueur d’avance, et dans une moindre mesure au poste de talonneur.

en revanche, l’axe 8 – 9 – 10 pose toujours autant question. chouly n’a pas convaincu en troisième ligne centre, mais nous savons que Picamoles est là, et que s’il n’est pas blessé, c’est lui qui sera titulaire. encore une fois, le problème principal reste au niveau de la charnière.

toutefois, il faut se rappeler qu’il y a un an à la même époque la charnière machenaud – michalak semblait avoir pris un énorme temps d’avance sur ses concurrents, même si on s’aperçoit très bien qu'a posteriori, il fallait relativiser ces performances vu l’état de fatigue dans lequel s’étaient présentées l’australie et l’argentine en Novembre 2012.

aujourd’hui, l’association Parra – talès n’a pas convaincue, et il faudra encore une fois trouver une nouvelle doublette pour au moins le début du tournoi puisque le demi de mêlée clermontois ne sera pas rétabli à cette date. avant cela, j’ai trouvé Parra plutôt emprunté, lent dans ses transmissions. a son crédit, son bon jeu au pied dans la boîte sur lequel nous avons réussi à récupérer quelques ballons intéressants.

Finalement, tout cela reste insuffisant par rapport aux performances dont

tournée xv de france que reteNir de Novembre ?

29

une dizaine de Jours vient de s’écouLer depuis La fin du dernier match de La tournée hivernaLe du xv de france et iL est donc pLus de temps que J’écrive un articLe comme J’avais pu Le faire après La tournée en nouveLLe-zéLande.

est capable Parra. son compère de la charnière, a, lui, disputé pratiquement l’intégralité des trois rencontres sans réaliser des performances éclatantes même si elles sont plutôt propres dans l’ensemble bien que encore trop justes pour le haut niveau international. J’aurais aimé voir s’il n’avait pas été suspendu pour les deux derniers matches de la tournée, lopez qui est un ouvreur que je trouve meilleur dans son animation offensive et meilleur gestionnaire au pied. il lui reste en revanche à améliorer sa défense qui n’est pas au niveau de celle de talès. Je regrette aussi qu’un ouvreur de grand talent comme trinh-duc soit totalement blacklisté par Philippe saint-andré et espère qu’il aura de nouveau sa chance sous le maillot bleu. reste encore le cas michalak.

si ses entrées n’ont pas été des plus mauvaises, il me reste l’impression que le toulonnais n’est pas, n’est plus au niveau international à l’ouverture. Pourquoi continuer à s’entêter avec lui ? Pourquoi ne pas essayer l’ouvreur parisien, Jules Plisson qui l’a encore surclassé lors de l’affrontement direct entre les deux ouvreurs ce week-end ? certes, on a souvent reproché aux sélectionneurs français de faire trop d’essais et de ne pas dégager un groupe prédéfini, mais là, il est vraiment temps de passer à autre chose, même si sur une fulgurance,

michalak est capable de déstabiliser n’importe quelle défense.

déstabiliser une défense, c’est bien ce que nous n’avons pas réussi à faire cette saison. Je voulais comme je l’avais indiqué dans le numéro deux de ce webzine, voir au moins un ersatz de jeu offensif de la part du xv de France. malheureusement, ce n’est toujours pas le cas. alors que la possession de balle nous est favorable, signe que notre conquête fonctionne plutôt bien, j’ai l’impression que dès qu’une action dépasse les trois temps de jeu, les joueurs sont perdus dans le replacement offensif et qu’ils ne savent plus quoi faire avec le ballon. l’exemple le plus frappant reste celui contre l’afrique du sud. rapidement menés, les springboks nous ont laissé l’utilisation du ballon, ne se contentant que de quelques accélérations qui auraient très bien pu nous enfoncer définitivement. or, malgré cette possession, nous n’avons pas su les déborder ou les déstabiliser. Prenant exemple sur la Nouvelle-zélande, Patrice lagisquet a indiqué qu’il voulait que les joueurs attaquent les sud-africains en prenant le centre du terrain avant d’élargir le jeu. stratégie suicidaire puisque la troisième ligne springbok a régné en maître dans les rucks et a ralenti toutes les sorties de balle. toutefois, rien de bien dérangeant dans tout cela, lagisquet a donné des consignes de jeu, les joueurs l’ont appliqué, rien de choquant.

là où je suis plus embêté, c’est que les joueurs (l’entraîneur) n’ont pas su s’adapter et essayer autre chose. d’ailleurs pourquoi, si le plan de jeu

était celui-là, ne pas avoir titularisé bastareaud, bien plus puissant que Fritz ? Pourquoi un joueur comme Fritz s’est entêté à aller percuter comme un deuxième ligne la défense sud-africaine ? combien de passes a fait Fritz dans cette tournée alors qu’il est second centre, un poste capital dans l’animation offensive d’une équipe ? il a fait cinq passes. cinq passes en deux matches pour un second centre ! dire que lagisquet n’hésitait pas à indiquer qu’il aurait pu être un all black ! mais un all black quand il a des surnombres à jouer, il les joue. et il les joue juste. Je dois toutefois concéder qu’il a une défense des plus solides. mais pour moi, un second centre doit certes bien défendre, mais il doit surtout créer des différences, créer des décalages, jouer juste, et ça Fritz ne le fait pas, ne le fait plus. et si j’étais médisant, j’irais même jusqu’à indiquer cette terrible statistique qui nous dit que Fritz n’était pas sur les feuilles de matches des deux succès français de l’année. mais on ne peut imputer à lui seul l’absence d’animation offensive. aujourd’hui, techniquement, on a l’impression que les joueurs français sont à la traîne. comme nous l’avons souvent souligné sur bajadita, la formation française est à revoir. Nous ne pouvons pas nous satisfaire du bagage technique des joueurs qui arrivent à maturité.

a de rares exceptions près, comme Fickou, les jeunes français sont en retard, sont moins bons techniquement, surtout dans le cinq de devant.

il nous reste maintenant, si je ne me trompe pas, dix-neuf matches avant la coupe du monde. dix-neuf matches pendant lesquels nous ne rencontrerons plus ni la Nouvelle-zélande, ni l’afrique du sud. il est temps à présent de penser à gagner, à ne plus bazarder le tournoi. la confiance en notre jeu et en l’équipe de France viendra en ayant des résultats. en remportant enfin le tournoi des six Nations et si possible en faisant le grand chelem. le sélectionneur nous a promis une année 2014 différente, prenons en acte et ne l’oublions pas à l’heure de faire le bilan dans un an. mais ne nous mentons pas, le rugby français n’est pas au mieux.

tournée xv de france que reteNir de Novembre ?

30

Jeremy bajadita.comPhoto : L'Equipe.fr

éLite FémiNiNe

Photo : Rugbyshop

Les fiLLes et Le rugby une histoire d'amour qui dure bajadita.com 32

Les fiLLes & Le rugby uNe histoire d'amour qui dure...

32

cela Peut Paraître iNcroyable, mais les Filles JoueNt au rugby dePuis... 1888, aNNée de la créatioN de la "ligue NatioNale de l'educatioN Physique" et de la "ligue giroNdiNe d'educatioN Physique". le rugby s'aPPelait alors... la barette.

Les Pachys d’Herm championnes de France (division 1), 1998

il faut néanmoins attendre 1965 pour que le rugby féminin commence à prendre son envol, lors d'un match joué pour la campagne de lutte contre la faim dans le monde organisée par l'uNiceF. c'est en effet pour récolter des fonds en faveur de cette action caritative que des filles, lycéennes et universitaires, montent les premières équipes à xv.

Pour pouvoir pratiquer leur sport plus sérieusement, elles s'organisent en

association loi 1901, sous la houlette, notamment, d'annie bannier, jeune joueuse paloise, d'odette militon, responsable de l'équipe de tarbes et d'isabelle Navarro, responsable de celle de toulouse.

le 25 octobre 1969, dans la ville rose, l'association Française de rugby Féminin (aFrF) voit le jour, et le 4 mars 1970, ses statuts sont déposés... et acceptés. la jeune association réunit alors douze

équipes sur la trentaine recensée en France : tarbes, Pau, villemur, béziers, châteaurenard, bourg-en-bresse, toulouse, Freneuse, Paris, carqueiranne, bagnères-de-bigorre et carmaux.

c'est quelques mois après, le 26 septembre 1970, qu'un autre cap est franchi, quand la compagnie d'assurance "la Providence" (un hasard ?), représentée par l'international Jean gachassin, décide de prendre en charge

Les fiLLes & Le rugby uNe histoire d'amour qui dure...

33

L’équipe de France championne d’Europe, 1999

les garanties de l'ensemble de l'aFrF, permettant ainsi aux joueuses d'être licenciées.

commence alors un véritable parcours du combattant pour le rugby féminin, caractérisé par la détermination des filles à vouloir le pérenniser. il se termine par la signature d'un accord de reconnaissance, en septembre 1979, par le président de la FFr de l'époque, albert Ferrasse et ses

dirigeants. Néanmoins, aucune section féminine n'étant pour autant créée à la fédé, l'aFrF reste indépendante.

l'étape marquante dans l'histoire et la vie du rugby féminin a lieu en 1982, lorsque henri Fléchon crée l'équipe de France féminine, avec l'aval de la FFr. elle est entraînée par Jacky leterre et claude izoard. c'est en 1983 que le ministère de la Jeunesse et des sports et des loisirs

reconnaît officiellement le rugby féminin, et peut lui allouer des subventions publiques.

en 1984, l'aFrF devient la FFrF (Fédération Française de rugby Féminin), qui n'existera que 5 ans, et disparaît avec son intégration à la FFr en 1989, signant là le début... d'une autre histoire.

Photos : collection de l’ex internationale carole durand-laurier sophie bajadita.com

Pour retrouver en intégralité le récit des premiers pas des filles avec un ballon ovale en mains à aujourd'hui, les suivre dans ce qui ressemble à un véritable parcours initiatique, découvrir ou redécouvrir des clubs et des joueuses, plongez-vous sans modération dans les 239 pages de La grande histoire du rugby au féminin écrit par bernard chubilleau et publié aux éditions la lauze en 2007.

vous pouvez aussi revisiter les 40 ans d'histoire des filles en ovalie proposé dans l'ouvrage éponyme de Jacques corti & yaneth Pinilla, publié en 2005 aux editions atlantica sports.

rubrique sevens

dubaï seven Les fidJi intouchabLes mordusdelacturugby.fr

dubaï seven La déception france seven mordusdelacturugby.fr

mandeLa bay seven, comme un symboLe mordusdelacturugby.fr

hommage de tout un peupLe mordusdelacturugby.fr

7 questions à steeve barry mordusdelacturugby.fr

35 36 37 38 39

dubaï seven les FidJi iNtouchables !

35

un mois et demi après la première étape du circuit mondial qui s’est disputée en australie au gold coast seven, les 16 équipes internationales de rugby à 7 retrouvaient le chemin des terrains à dubaï pour une édition qui s’annonçait encore passionnante.

avec leur nouveau coach ben ryan débarqué fraîchement de l’angleterre après avoir démissionné à la tête du 7 anglais, le nouveau meneur des Fidji n’a pas mis longtemps pour que son équipe brille.

avec un système de jeu basé sur l’offensive, les Fidjiens ont illuminé l’étape de dubaï. avec six victoires au compteur pour autant de matchs, les Fidjiens sont entrés tranquillement dans l’étape s’imposant sans forcer face aux etats-unis, au canada et aux anglais. qualifié en quart de finale de cup, ils ne faisaient qu’une bouchée des ecossais, le tour d’après se dressait la montagne all

black jusqu’ici invaincue. mais les Fidjiens ont voulu prouver qu’ils n’étaient pas inférieurs aux joueurs issus du pays au long nuage blanc, infligeant la plus lourde défaite de l’histoire des all blacks 7’s.

le score est sans appel, huit essais inscrits pour un total de 44 points à 0, donnant accès à la finale face aux sud africains, qui malgré leurs blessés ont montré belle figure face au festival offensif

des Fidjiens qui se sont imposés 29 - 17.

avec cette victoire, le nouveau head coach des Fidjiens a pu soulever son premier trophée avec sa nouvelle équipe.

cette victoire ramène également des points précieux dans la course à la première place mondiale puisque la Nouvelle-zélande a seulement quatre points d'avance sur son dauphin les Fidji.

Emosi Mulevoro célèbre son essai inscrit en finale

dubaï seven la décePtioN de FraNce 7

36

la France a, elle, eu plus de mal, dans une poule relevée avec le Kenya, les all blacks et le Portugal, les Français avaient fort à faire pour espérer se qualifier. balayés par la Nouvelle-zélande lors de leur premier match, les bleus voulaient réagir face au Kenya mais là encore la France ne parvenait pas à hisser son niveau de jeu pour espérer l’emporter. Pour ne pas finir derniers de la poule, les hommes de Frédéric Pomarel devaient gagner contre le Portugal. là encore, la tâche fût difficile et la défaite encore

présente. derniers de la poule, les bleus se retrouvaient dans la poule basse et les samoa se hissaient sur leur passage.

4ème match et toujours le même résultat, encore une défaite. reversés en demi-finale de shield, les co-équipiers de vincent deniau ont réussi à enrayer la série de défaites et à s’imposer face aux etats-unis. en finale face à l’espagne, les bleus se rassurent un peu et jouent sans complexe, et empochent le trophée de la shield leur assurant la 13ème place.

vincent deniau revient sur L’étape de dubaï

vous venez de terminer la deuxième étape qui a eu lieu à dubaï. avec une poule assez relevée où figuraient les all blacks, les Kenyans et le portugal, vous avez terminé dernier de la poule. que retenir de ces matchs de poules où vous n'avez pas réussi à gagner ?

effectivement, la poule était relevée mais c'est contre des équipes de ce niveau qu’on progresse. l équipe était évidement déçue de cette contre-performance.

en qf de bowl, vous vous inclinez face aux samoans, vous envoyant en demi-finale de shield. comment expliquez-vous que vous ne réussissez pas à gagner ?

on répond présent dans le combat et l'engagement, mais trop d'imprécisions nous coûtent le match. Nous offrons une fois de plus la victoire à nos adversaires en leur donnant le bâton pour nous battre.

en demi-finale et finale, vous parvenez à réagir face à des adversaires certes moins forts, mais qui ont réussi à vous accrocher, notamment les américains. vous parvenez quand même à vous imposer en finale de consolante. c'est une déception pour vous ?

bien sûr que c'est une déception, notre niveau n'est pas en shield. Nous sommes passés à côté de notre tournoi de dubaï, tournoi qui nous réussit plutôt bien depuis deux ans.

trop de déchets dans le jeu, trop d'erreurs collectives et individuelles,

nous empêchent de faire un bon résultat. le rugby a 7 est un sport dur, physique, précis, où la moindre erreur a de lourdes conséquences sur le résultat final.

que vous a t-il manqué lors de cette étape pour que cela aille mieux ?

il ne nous manque pas grand chose : on accroche tous nos matchs, on perd de peu. a nous d'être prêts au bon moment pour l'événement, dans les têtes et physiquement. il faut continuer à travailler, retrouver un jeu simple et efficace qui faisait notre force.

Le groupe doit avoir envie de réagir, et port elisabeth sera une belle étape pour vous voir dans de meilleurs jours ?

chaque joueur a envie de se rattraper, de montrer ce qu’il vaut réellement sur le " pré ". cela passera par beaucoup d’humilité, de solidarité, et de courage. a nous de relever ce nouveau challenge après une très bonne semaine d’entraînement sur les terres d’afrique du sud. Nous voulons absolument retourner en cup, retrouver notre jeu, nos mains et un vrai " French spirit ".

Le capitaine des Bleus ici à la percussion lors de la première étape au Gold Coast Seven

neLson mandeLa bay seven l’aFrique du sud comme uN symbole.

37

Jeudi 5 décembre, 20h29. l’icôNe de tout uN PeuPle a termiNé sa derNière bataille. NelsoN maNdela, atteiNt d’uNe PNeumoNie PulmoNaire N’a Pu survivre. a l’âge de 95 aNs, l’aNcieN PrésideNt sud-aFricaiN laissait derrière lui tout uN combat coNtre l’aFrique du sud ségrégatioNNiste daNs lequel il s’est imPosé grâce NotammeNt au rugby eN 1995.

L’histoire est triste, tout un peuple se sent délaissé. et pourtant le surlendemain de sa mort, les springboks à 7 allaient devoir batailler sur leurs propres terres dans le Nelson mandela stadium.

après cinq matchs et autant de victoires, les springboks affrontaient les all blacks en finale. après avoir été menés 14-0, les hommes de Neil Powell sont parvenus à réagir pour revenir au score. « Nous avions besoin d'être près de la Nouvelle-zélande à la pause, alors quand nous avons marqué à la fin de la première mi-temps, cela signifiait beaucoup pour les

gars », déclarait le coach sud-africain.

les verts et jaunes bataillaient jusqu’à deux minutes après la fin du temps réglementaire de la première mi-temps pour revenir à 14-12 et entretenir l’espoir de s’imposer.

en deuxième mi-temps, à quatre minute de la fin, Kyle brown délivrait tout un peuple en inscrivant un essai. les trois dernières minutes étaient une forte bataille en défense pour contenir les assauts néo-zélandais. en s’imposant sur leur propre terre, les sud-africains ont

rendu un bel hommage à madiba disparu deux jours auparavant. Pour le capitaine sud-af’ Kyle brown auteur de l’essai vainqueur, ils ne pouvaient que s’imposer chez eux pour rendre le plus bel hommage possible à leur ancien président :

« Nous étions tous désespérés de la nouvelle, jeudi soir. on voulait réaliser un bon résultat et savions que nous devions jouer comme une équipe. Nous avons dû puiser dans notre mental pour revenir, mais je n'ai jamais douté du caractère et de la volonté de gagner de l’équipe. »

neLson mandeLa bay seven l’hommage de tout uN PeuPle.

38

lorsque la nouvelle a été annoncée, les organisateurs du tournoi ont eu l’idée de rendre hommage à mandela avec les 16 nations présentes sur le terrain du stade portant le nom de l’homme qui a réuni les blancs et les noirs, qui a réussi à faire de son pays une nation arc-en-ciel où le racisme est exclu.

l’afrique du sud et les quinze autre équipes ont alors pénétré sur le terrain samedi en fin d’après-midi. l’hymne sud-africain « Nkosi sikelel' iafrika » (que dieu sauve l’afrique) a été entonné par tout un stade. Puis une minute de silence a été respectée en la mémoire de madiba.

bernard lapasset, le président de l’international rugby board a alors prononcé quelques paroles après cette minute de silence : “m. mandela était un homme vraiment remarquable. J'ai eu l'honneur d'être avec lui pendant les jours historiques de la coupe du monde 1995 et vu l’impact incroyable qu’il a eu sur sa nation et son peuple.

sa sagesse, son intelligence et sa présence étaient une pure merveille à voir. Je suis très fier que la famille de rugby lui rende hommage et montre son soutien aux efforts qu’a fait m. mandela pour établir la nouvelle afrique du sud.

la coupe du monde en 1995 est venue symboliser l'émergence d'une nouvelle nation. elle a changé le monde et nous avons eu le privilège d'assister et d’admirer son travail. "

le président de l’irb sevens, beth coalter, a déclaré : « il est extrêmement touchant d'être ici en afrique du sud ces jours-ci. Pour les joueurs de l’afrique du sud c’est un grand privilège de jouer pour leur pays ce week-end et d'honorer la mémoire de Nelson mandela dans ce beau stade qui porte son nom. "

Les 16 équipes réunies pour l’hymne national et la minute de silence en la mémoire du père de l’Afrique du Sud réunie

l’hommage de toute uNe NatioN, de tout le rugby à 7 Pour madiba

neLson mandeLa bay seven 7 questioNs à steeve barry

39

La france réagit après avoir sombré à dubaï

7 questions à steeve barry 1/ cette semaine, vincent deniau, votre capitaine, nous confiait que vous étiez passé totalement à côté de l’étape de dubaï et que l’objectif premier était de retourner en cup. c’est déjà une bonne chose de validé, non ?

oui en effet, après 2 tournois sans cuP et surtout une place en shield dans le dernier, nous avions à coeur de retrouver le haut du tableau des qualifications.

c'est donc un des points positifs de la tournée même si cette dernière reste mitigée.

2/ on a pu voir que votre jeu était de meilleure qualité ce week-end, qu’est ce qui a fait la différence entre les deux étapes ?

Nous avons eu une grosse remise en question collective, de plus, on a fait de bonnes séances vidéo pour analyser les erreurs commises lors du dernier tournoi. Puis nous avons fait une semaine d'entraînement très concentré, avec un goût de revanche et de rachat.

3/ quels sont les objectifs à venir pour la prochaine étape qui aura lieu au mois de janvier ?

les objectifs sont une nouvelle fois une place en cuP, mais en allant plus loin cette fois... et de ne plus retomber dans la spirale négative des shields.

Nous avons une poule relevée mais intéressante (argentine que l'on perd de justesse en quart de cup, usa chauffés à bloc chez eux, espagne qui voudra se rattraper par rapport à notre victoire en final de shield), qui peut réserver des surprises, à nous de réussir à tirer notre

Paul Albaladejo tente de rattraper l’argentin Gaston Revol qui s’envole vers l’essai

Steeve Barry marque son second essai lors du Hong-Kong Seven en mars dernier

dans une poule où tous les espoirs étaient permis, les bleus sont parvenus à s’imposer face à l’australie et l’ecosse après avoir chuté face aux Fidjiens.

en quart de finale de cup, les bleus voulaient rééditer l’exploit de la saison passée où il s’étaient hissés jusqu’en finale. mais l’argentine fût trop forte et les bleus se retrouvaient en demi-finale de Plate (poule moyenne) face au Portugal.

s’imposant 17-12, les bleus ont affronté les Fidji une nouvelle fois et ont été de nouveaux défaits sur le score de 45-19.

terminant 6ème sur 16, le jeu des bleus a montré de belles améliorations pour le plus grand bonheur des supporters français.

neLson mandeLa bay seven 7 questioNs à steeve barry

40

épingle du jeu des les phases de poules.

4/ Les supporters bleus ont montré tout leur soutien à travers les réseaux sociaux lors de ces deux étapes, cela doit vous faire chaud au cœur ?

oui, c'est vrai que les supporters se manifestent de plus en plus sur les réseaux sociaux, et comme vous pouvez le dire "ça fait chaud au coeur".

Nous jouons généralement dans des stades pleins mais avec peu de supporters français, les messages de soutien notamment après le tournoi manqué de dubaï nous ont fait beaucoup de bien, ils nous donnent envie de nous battre et de nous rattraper au plus vite.

quant aux messages de soutient de Port elizabeth tout au long de du tournoi, ils nous poussent à nous surpasser pour aller le plus loin possible.

5/ comment avez vous vécu le décès de nelson mandela durant la semaine passée en afrique du sud ?

c'est une très triste de nouvelle que nous avons apprise le vendredi matin, nous étions choqués et attristés d'apprendre la perte de l'icône mondiale de paix et d'égalité. mais ce n'était rien par rapport à la manière dont les sud africains ont été affectés, chaque citoyen semblait avoir perdu un parent proche.

c'est incroyable de voir une aussi forte peine collective, ainsi que des touchantes commémorations qui fleurissaient toute la journée (drapeaux, tableaux, affiches, ...).

6 / La fête se faisait ressentir pour rendre hommage à ce grand homme qui s’est battu toute sa vie, cela doit faire bizarre non ? L’hommage rendu par toutes les équipes étaient un moment fort de ces étapes, qu’avez vous ressenti personnellement ?

oui, ce tournoi avait un goût spécial, comme vous dites, les gens préféraient chanter et faire la fête pour rendre hommage à son combat. malgré cela, toutes les équipes ont arboré un bandage noir sur leur maillot.

Puis, il y a eu une minute de silence pour le premier match des sud africains dans le tournoi, et encore une autre minute de silence a eu lieu lors d'une commémoration collective, où toutes les équipes se sont retrouvées sur le terrain. (ce fut l'un des moments les plus émouvants du tournoi avec la finale remportée par les sud africains).

7/ enfin, un petit mot pour nos lecteurs ?

oui, j'invite tous les lecteurs et les supporters du 7 français qui veulent nous suivre et en découvrir plus sur le sevens en général, à aimer la page Facebook de all seveNs ou de la suivre sur twitter.

alexisPhoto : irbsevens.com / GettyImages / therock.net.nz

retour aux sources renvoiaux22.fr

rencontre avec richard escot lexvnz.com

interview barbarians xavier garbaJosa superrugbynews.fr

usap : au commencement était L'a.s.p. bajadita.com

42 44 49 51

cuLture rugby

cette rencontre est l’occasion de rappeler que le havre a droit de cité dans l’histoire du rugby Français, puisque c’est là que le premier club de l’hexagone fut créé. renvoi aux 22 vous propose une petite présentation historique, que vous pourrez évidemment retrouver dans l’ouvrage rugby clubs de France…

évoquer l’histoire du havre, c’est d’abord parler de son port. en 1517, devant l’augmentation du trafic maritime et l’incapacité des sites existant à y faire face, le roi François ier accède en particulier aux sollicitations des marchands rouennais et décrète la création d’un havre pour les navires arrivant dans l’estuaire de la seine. il signe la charte de fondation de la ville le 8 octobre 1518. tout au long du 16ème siècle, le havre se fortifie et son urbanisation s’opère. le port devient le point de départ de plusieurs expéditions vers le nouveau monde, notamment celle de giovanni da verrazano en 1523. après les turbulences des guerres de religions, qui n’épargnent pas la cité normande, le havre modernise son port et développe son économie, profitant notamment du commerce triangulaire entre l’afrique et les amériques.

sous-préfecture de la seine-maritime, le havre bénéficie des effets de la révolution industrielle. l’arrivée du chemin de fer, en 1847, ainsi que d’importants travaux

d’aménagement et de modernisation permettent à la cité de s’affirmer comme l’un des principaux ports de la côte atlantique. elle le reste encore aujourd’hui, malgré la crise industrielle survenue dans les années 70. Pendant la deuxième guerre mondiale, le havre subit les destructions successives des nazis puis des alliés. entièrement détruit, son centre-ville fait l’objet d’une reconstruction par l’architecte auguste Perret. il figure sur la liste du patrimoine mondial de l’uNesco depuis 2005.

au milieu du 19ème siècle, Port de commerce important, naturellement tourné vers les iles britanniques, le havre voit débarquer – et s’installer – de nombreux représentants du royaume-uni. ces derniers font rapidement partager aux jeunes havrais leur passion pour le rugby-football. des matchs – qui mêlent souvent les règles du football et celles du rugby, s’organisent sur un terrain vague situé près du port.

le havre football club est créé en 1872 à l’initiative de Frederick Field langstaff, havrais d’origine anglaise. il prendra la dénomination de havre athletic club quelques temps plus tard. le club se structure véritablement à partir du début des années 1880, sous l’impulsion notable du « capitaine » de l’équipe de football-rugby, le révérend anglais george Washington. le 18 novembre 1884, une

assemblée générale de 24 membres vote pour définir le type de football qu’il convient de pratiquer. une courte majorité se dégage en faveur de la « combination », qui emprunte aux codes du football-association et de son cousin venu de rugby. le hac adapte ces règles à sa convenance avant que l’union des sociétés françaises de sport athlétique (usFsa) n’unifie les pratiques.

avec l’abandon de la « combination » et l’émergence de deux pratiques distinctes du jeu de football, deux sections sont créées. quant à la couleur des maillots, elle fait l’objet d’un débat entre les membres du club qui hésitent entre deux nuances de bleu : celui de cambridge et celui d’oxford. en 1891, la décision est prise d’associer les deux couleurs.

en 1894, le hac est officiellement créé par un arrêté préfectoral. Pendant cinq ans, la pratique du rugby cesse à peu près. en 1899, celle-ci reprend force et vigueur sous l’impulsion de nouveaux arrivants, en particulier Julius meyer, b.g. Wood, e.W. lewis et William hay crichton.

le canadien crichton sera sélectionné à l’arrière du xv de France pour disputer le fameux match du 1er janvier 1906 face à la Nouvelle-zélande. il est rejoint par le centre britannique lewis à l’occasion du test-match organisé face à l’angleterre le 22 mars de la même année.

tournée de novembre retour aux sources

42

samedi 16 Novembre, le xv de FraNce a disPuté le deuxième match de soN histoire au havre, Face à l’equiPe du toNga.

43

antoine renvoiaux22.frPhoto : Le Figaro.fr / L'Équipe

le havre participe au championnat de France 1899, en sa qualité de champion du Nord-ouest. après une victoire par forfait sur le vélo sport chartrain, il doit céder face au futur champion, le racing club de France, sur le score de 37 à 11.

l’année suivante, le championnat est scindé en trois régions (seine, rhône et garonne), le vainqueur de la région « seine » disputant la finale contre celui des deux autres régions.

en finale de la région « seine », le havre perd face au stade Français (21-0). en 1903, le hac perd en finale du championnat de Paris contre le rcF. celui-ci est disqualifié pour avoir fait appel de manière irrégulière à un joueur

britannique. le havre se voit donc offrir une deuxième chance, face au stade Français cette fois-ci. mais la défaite est malheureusement de nouveau au rendez-vous (14-0).

en 1908, le hac est opposé au sbuc en demi-finale (défaite 3-27). et en 1914, le club participe aux poules demi-finale, qui l’opposent à l’as Perpignan, le stade toulousain (champion 1912) et l’aviron bayonnais (tenant du titre). les trois rencontres se soldent par de lourdes défaites, en particulier face à d’impressionnant bayonnais (40-0, dix essais à rien).

au sortir du premier conflit mondial, le club participe aux deux premiers

championnats d’élite organisés par la toute nouvelle fédération française de rugby, sans dépasser le premier tour. a partir de 1922, le hac évolue en championnat honneur puis connait, dans les années 30, la relégation dans les séries inférieures.

la concurrence du football et l’évolution du rugby, qui connait une croissance importante au sud de la loire pendant l’entre-deux guerre, expliquent en partie le déclin du club.

bien qu’évoluant désormais dans l’anonymat relatif des séries régionales, le hac occupe donc pour l’éternité une place à part dans le paysage rugbystique français : celle du club doyen.

tournée de novembre retour aux sources

rencontre richard escot & tom

rugby Land est votre livre le plus personnel. comment est née l’idée de ce livre ?

c’est une question très personnelle. cela va au-delà d’un livre de rugby. J’ai trouvé une construction … qui m’a emmené vers une dimension symbolique, prégnante dans le livre et qui au final me raconte. a force de raconter les autres, de parler des autres, des exploits, de l’épopée du rugby, à un moment le rugby m’a tendu un miroir.

vous débutez par vos souvenirs d’enfance, quelles images des all blacks vous reviennent en tête ?

il y avait le blanc des anglais et le noir des all blacks, deux très grandes équipes. l’angleterre avait inventé ce jeu et la Nouvelle-zélande à travers les all blacks l’a bien amélioré.

Pour le petit gamin que j’étais, tout chétif, tout maigre, pas très courageux, les all blacks de 1967 c’était quelque chose d’énorme, j’en garde une image surnaturelle. comme mon père avait joué au stade rochelais, j’avais la chance de pouvoir entrer dans les vestiaires de l’équipe première.

Je voyais des géants, des colosses ! que pouvais-je me dire d’autre, à part que je ne serai jamais comme ça … d’ailleurs je ne le suis pas devenu. Je me disais que ce serait génial si je pouvais jouer à ce sport.

aller dans la boue et pouvoir tout donner. le 1er match que j’ai disputé, c’était seul dans mon jardin. Je faisais à la fois les partenaires et l’adversaire, j’étais toujours bien placé.

le rugby m’a donné confiance en moi.

le 25 novembre 1967, les all blacks triomphent des Français à colombes (21 à 15) dans un superbe match ou personne n’oubliera leur suprématie du jour

et leur rugby « quasi parfait ».

FraNce a.abadie, Jm.cabanier, a.gruarin, b.dauga, a.Plantefol, c.carrere, a.quillis, W.spanghero, m.Puget, J.gachassin, a.campaes, c.dourthe, J.trillo, Jm.capendeguy, P.villepreux.

Nouvelle-zélaNde K.gray, b.mcleod, b.muller, s.strahan, c.meads, i.Kirkpatrick, g.Williams, b.lochore, s.going, e.Kirton, t.steel, i.mcrae, b.davis, m.dick, F.mccormick

il N’y a Pas de Porte, Juste l’eNvie d’avaNcer richard escot

44

rugby Land, de richard escot. édité chez www.philippe-rey.fr 2011-208 pages.

rencontre richard escot & tom

comment votre père regardait-il les all blacks ? comment cette équipe était-elle perçue à l’époque ?

Notre maison était pleine d’amis de mon père qui, comme lui, étaient des joueurs, des entraîneurs, des dirigeants. il y avait souvent de grandes discussions avec tous les mots et les métaphores propres au rugby. Je les écoutais et j’entendais parler de philosophie, de physique ou de chimie. la chimie, c’était l’alchimie des hommes, la physique toutes les lignes, les angles de courses et les positionnements. et puis la philosophie car ils mettaient l’humain au centre de tout. les all blacks avaient tout cela, ils avaient tout compris. ils en parlaient comme des dieux de l’olympe, au jeu presque intouchable.

la preuve ils étaient rarement battus. ils étaient admirables !

revenons sur vos voyages en nouvelle-zélande, quel a été l’élément déclencheur de toutes vos rencontres ?

le fait d’y revenir !

au début, les portes sont fermées. impossible d’embrasser tous les éléments en une seule fois. il faut se faire connaître, accepter, s’approcher des gens, montrer

des intentions pures, que nous sommes là pour tenter de comprendre, avec humilité.

c’est seulement lors de mon septième voyage que j’ai commencé à comprendre ce petit quelque chose que j’ai voulu transcrire dans « rugby land ».

vous avez pourtant réussi à vous faire accepter intimement par le milieu maori

Pour les maoris, c’est christian califano ! le 5ème élément.

christian s’est fait accepter d’eux. il les a rencontrés, s’est fait tatouer le dos, a joué avec les auckland blues. il est même devenu le 1er maori blanc ambassadeur d’une tribu maorie. en m’indiquant le nom d’inia taylor, un tatoueur officiel, j’ai pu lui rendre visite et parler avec lui. il a tamponné mon passeport …

Les portes se sont ouvertes par la suite ?

cela s’est fait pas à pas. en étant curieux, un peu culotté, humble et en n’ayant pas peur de se frotter à ce qui nous dépasse…. les portes s’ouvrent au fil des pages du livre, comme des pas les uns derrière les autres. en réalité il n’y a pas de porte, juste l’envie d’avancer.

dans votre livre, on perd toute notion de temps. sur combien d’années s’étale-t-il ?

re : 1989-2009. 20 ans !

Le mystère demeure toujours autour de l’incident entre wilson whineray et vic yates. avez-vous un sentiment personnel sur cette histoire ?

Non … parce que la Nouvelle-zélande est très compliquée.

ce qui s’est passé entre eux leur appartient, je n’en étais pas témoin, j’ai simplement été celui qui a tendu l’oreille.

c’est le sentiment et le ressentiment de deux hommes. deux géants : un méconnu et un encensé.

J’ai rencontré le méconnu dans un bar pourri, sur un carrefour au milieu d’une forêt maorie. et celui qui est encensé je l’ai rencontré chez lui, dans une magnifique villa dominant la baie d’auckland. tous les deux ne voient pas les choses de la même façon. un pense avoir été grugé et l’autre avoir évité un incident qui aurait fait la une des faits divers … tout ça pour une femme au milieu.

les 3ème mi-temps au rugby peuvent être agitées comme en témoigne «l’affaire bastareaud ». quand on a lu « l’âme des guerriers » on sait que les maoris et les femmes peuvent également avoir des rapports compliqués.

même si j’avoue que la façon dont vic yates m’en a parlé m’a profondément touché, je me garderai bien de porter un jugement ou de faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Je préfère me souvenir d’avoir rencontré deux hommes extraordinaires.

l'âme des guerriers

livre d’alan duff, traçant un portrait sans complaisance du peuple maori en difficulté dans le « monde moderne ». il décrit les convulsions d’une civilisation à l’agonie dans les bas-fonds d’auckland.

45

Christian Califano

rencontre richard escot & tom

Lors de vos rencontres avec inia taylor, arahi wangi watahi ou waka reid, avez-vous parlé d’autres sujets que le rugby ?

de leur culture, qui est très riche !

Je pense avoir mis quasiment tout ce que je pouvais transmettre dans ce livre.

mes tripes, tout ce que j’avais… Je suis incapable de vous donner une anecdote supplémentaire si ce n’est des sentiments, des choses viscérales, des émotions, des choses qui se racontent difficilement ou qui ne s’expliquent pas.

Je pense avoir traduit du mieux que je pouvais, je ne dis pas du mieux possible, mais du mieux que moi, je pouvais, tout ce que j’ai vécu avec eux.

il y a un moment où je me suis retrouvé avec « rangi Watahi ». il m’a proposé de lui acheter des objets qu’il avait façonnés de sa main et j’ai préféré l’inviter dans un des plus beaux restaurants de la baie d’auckland, parce que c’était quelque chose que nous pouvions partager.

sur le coup, je n’ai pas trouvé que lui donner de l’argent était une bonne idée … Je regrette un peu de n’avoir pas saisi la balle au bon rebond. les objets n’étaient pas donnés, mais c’était l’occasion de créer un lien supplémentaire entre nous. J’aurais dû casser ma tirelire.

et aujourd’hui avez-vous gardé des liens avec eux ?

avec certains. Pas avec tous.

quand je suis revenu en Nouvelle-zélande en 2011, pour la coupe du monde, j’étais à 200% impliqué dans le groupe l’equipe avec une vingtaine de personnes à gérer. Nous étions tous pris dans un tourbillon monumental. Je n’avais pas de temps libre, j’avais vraiment la tête au travail.

nous apprenons dans le livre qu’emile ntamack échappait aux « radars » néo-zélandais. qui, dans le xv de france d’aujourd’hui, pourrait leur poser ce genre de problème ?

dans ce registre-là, peut être Fréderic michalak. sinon cédric heymans autrefois, mais pas avec l’amplitude d’emile Ntamack.

les all blacks n’ont jamais réussi à comprendre comment il effectuait son crochet. ce n’est même plus une histoire d’être prévisible ou pas. ils n’arrivent pas à comprendre comment il pouvait crocheter un adversaire tout en courant droit. moi non plus d’ailleurs. Je lui ai posé la question un jour et il m’a fait un grand clin d’œil. mieux valait laisser les choses en l’état. Je pense que c’est quelque chose de naturel, de naturellement travaillé …

aujourd’hui c’est thierry dusautoir qui leur pose des problèmes. il est prévisible pourtant, mais arrive à remplir son contrat. il les mets « cul par-dessus tête ».

c’est peut-être encore plus fort que d’être imprévisible. lorsque l’on est prévisible et que, en face, on fait tout pour que vous ne puissiez pas vous exprimez et vous réussissez malgré tout à le faire, c’est fort.

très fort !

en france, les pays d’océanie paraissent idylliques, et sur certains aspects, ils le sont, mais la réalité est évidemment toute autre …

Je ne sais pas s’ils le sont !

votre question est politique … et vous avez raison d’évoquer une vision idyllique. mais ce sont des pays d’apartheid, des pays où des cultures entières ont été mises à mal, comme les cultures aborigènes en australie, et la culture maorie qui a failli disparaître en Nouvelle-zélande.

les aborigènes ne sont pas des guerriers mais les maoris le sont ! ce qui leur a permis d’exister, et surtout d’exister à travers le rugby. c’est intéressant. il y a la politique aussi, mais ce n’est pas rien le fait que ce soit un maori qui ai créé le maillot des all blacks.

les aborigènes se sont intégrés avec le footy, le foot australien, puis un peu le rugby aussi avec les frères ella. c’est un pays très violent, très dur, très sec, très aride en termes de relations communautaires. on dit qu’en australie il y a autant d’humanistes qu’au texas !

en Nouvelle-zélande c’était très violent également. Ça l’est toujours ! des populations fidjiennes, samoanes et tongiennes sont venues se greffer à la population maorie et s’il n’y avait pas le rugby je pense qu’il y aurait eu un éclatement.

maintenant c’est une population asiatique qui est en train de créer une nouvelle strate de population en Nouvelle-zélande. elle s’intègre davantage par le travail, peut-être pour redonner un nouvel élan économique à ce pays.

46

émile N'tamacK

l’adversaire « le plus redoutable de sa carrière » dixit Jonah lomu.

il a joué 6 tests matches contre les all blacks et en a gagné 4 !

rencontre richard escot & tom

retournerez-vous en nouvelle-zélande ?

J’y ai vécu des choses tellement belles …

j’ai l’impression d’être arrivé au bout de mon histoire avec ce pays en 2011. comme avec un ami ou une femme.

il y a des moments où les amis d’hier ne sont pas les amis d’aujourd’hui. il n’est pas forcément toujours utile de retourner se voir. comme lorsque vous êtes sortis avec une fille il y a 30 ans… et qu’elle vous retrouve grâce à Facebook ou twitter en pensant que ce serait bien de se revoir. Je l’ai fait une fois et j’ai été extrêmement déçu. on ne m’y reprendra plus jamais.

Je crois que dans la vie il faut essayer de garder le meilleur. et le meilleur c’est souvent dans le cœur, dans la mémoire et dans les souvenirs. c’est peut-être aussi pour cela que j’ai voulu écrire ce livre, pour fermer un chapitre.

c’est loin la Nouvelle-zélande … et je pense la connaître plutôt bien pour un Français. et puis il y a d’autres pays aujourd’hui que j’ai envie de découvrir !

Les « 3p : pace, possession et position » (rythme, possession et placement) sont les bases du rugby néo-zélandais. pouvez-vous nous en dire plus. est-ce toujours d’actualité selon vous ?

la possession c’est avoir le ballon en main. mais rien ne dit que c’est la possession du ballon telle que nous la connaissons en France. Jamais les all blacks n’ont dit par exemple qu’il fallait avoir le ballon plus longtemps que les autres. Par contre, ils disent qu’il faut en faire une utilisation maximale dès qu’on l’a en main.

le rythme c’est aussi la vitesse du déplacement de la balle. et la position, ce n’est pas obligatoirement l’occupation. c’est surtout le placement des joueurs. si vous regardez jouer les all blacks, ces trois préceptes sont immuables !

des exemples ?

re : l’essai en finale de la coupe

du monde ! une touche, la possession de la balle. la position des joueurs dans les espaces. la vitesse de la combinaison.

a l’arrivée l’essai est imparable.

le 2ème test: les Français dominent. les all blacks défendent, ils récupèrent le ballon, ils l’ont en possession. ils sont immédiatement placés pour contre attaquer depuis leur ligne. et ils le font avec un rythme de passe effréné, qui désarçonne l’équipe de France.

la règle des « 3P » est toujours d’actualité.

finalement, quelle autre équipe nationale, tous sports confondus, pourrait se hisser ou dépasser le niveau des all blacks ?

Je sais que la dream team* était à un niveau stratosphérique. malheureusement, c’est un « one shot ». si on cherche une équipe nationale qui s’inscrit dans la durée, je dirai l’équipe de football du brésil. avec constamment

ce talent, ce génie, ces gestes, ces joueurs hors normes, cette dimension collective et puis surtout un pays en fusion … un pays dédié à sport.

si vous étiez la fédération néo-zélandaise, vous concentreriez vos efforts sur ma’a nonu ou sonny-bill williams ?

Ni sur l’un ni sur l’autre. Je concentrerais mes efforts sur les nouveaux talents.

les all blacks peuvent très bien vivre sans Nonu. ils ont très bien vécu sans sonny-bill Williams autour duquel il y a eu tout un « buzz ». il n’a joué que quelques minutes en finale et a rarement été titulaire durant la coupe du monde 2011. c’est un joueur hors norme, mais les all-blacks continueront toujours, même sans lui.

même sans nonu ?

même sans Nonu. les blacks ont suffisamment de talents pour trouver un équilibre dans leur ligne de ¾.

47

* surnom de l’équipe de basket américaine aux Jeux-olympiques de 1992.

le xv de richard escot mills muliaina, John Kirwan, conrad smith, ma’a Nonu, Joe rokocoko, dan carter, chris laidlaw, brian lochore, michael Jones, zinzan brooke, colin meads, brad thorn, richard loe, sean Fitzpatrick, tony Woodcock.

rencontre richard escot & tom

cette équipe-là, avec mccaw et carter commence malheureusement à être vieillissante. il va falloir que les leaders soient remplacés parce que la coupe du monde 2015 est à la fois très proche mais également très loin. Je ne suis pas persuadé que l’un et l’autre soient à leur meilleur niveau en 2015. il est temps pour les all blacks de se régénérer comme a pu le faire par exemple l’équipe d’angleterre.

quel serait votre xv type des all blacks ?

ouh là ! Ça demande de la préparation, je ne peux faire cela au débotté.

de ceux que vous avez vu jouer.

brian lochore!

zinzan brooke. michael Jones. en troisième ligne, je ne mettrai même pas mccaw.

colin meads en deuxième ligne avec brad thorn. ce serait pour moi la 2ème ligne la plus puissante, la plus forte jamais alignée sur un terrain de rugby, peut-être toutes équipes nationales confondues.

sean Fitzpatrick au talonnage. richard loe, Woodcock. a la mêlée, chris laidlaw et à l’ouverture dan carter. au centre conrad smith, ça c’est sûr. avec ma’a Nonu. a mon avis c’est la plus belle paire de ¾ centre même s’il y avait robertson …

c’est la plus complémentaire ?

oui et également la plus en phase.Kirwan, à une aile. tuigamala à l’autre,

non rokocoko ! et puis mills muliaina à l’arrière.

vous avez sûrement rencontré un certain nombre de joueurs néo-zélandais. rugbystiquement parlant, quels seraient leur point commun, leur signe distinctif ?

ils jouent tous au même rugby ! quand ils parlent de rugby, ils parlent de la même chose. vous n’avez pas ça dans les autrespays. il y a toujours des chapelles, des querelles, des terroirs, des fonds de jeu, des écoles, etc.

en Nouvelle-zélande, c’est le rugby néo-zélandais. Point. derrière le mot all blacks, il y a une même terre, une même façon de jouer. il y a une même appartenance. Je pense que tous les joueurs dont j’ai parlé pourraient jouer dans toutes les équipes de tous les temps des all blacks. ils auraient les mêmes réflexes, ils n’auraient même pas besoin de s’entraîner. c’est leur rugby, c’est hallucinant …

48

Photos : ladepeche.fr, rctoulon.com, dessins tom lexvnztom lexvnz.com

ils sont en symbiose ?

c’est une éducation. ils sont tous éduqués, tous petits, pieds nus. avec les filles d’ailleurs, les filles jouent avec les garçons. tous éduqués au même rugby par des éducateurs qui ont eux aussi été éduqués petits, pieds nus.

et ainsi de suite jusqu’à ce qu’à leur tour ils forment des gamins pieds nus, dans l’herbe haute le samedi matin dans les parcs néo-zélandais.

voilà !

l’état d’esPrit et les valeurs soNt des qualités obligatoires Pour Faire Partie des barbariaNs

‘‘49

interview l'esPrit baa-baas

Le xv des barbarians est une équipe qui frappe l’imaginaire collectif des amateurs de rugby, mais en fin de compte, beaucoup de monde en sait relativement peu sur cette sélection. d’abord, quelle définition donneriez-vous à cette équipe des barbarians ?

c’est une équipe composée de joueurs de qualité et de nationalités différentes, ce qui en fait une équipe cosmopolite et compétitive.

l’état d’esprit et les valeurs sont des qualités obligatoires pour figurer dans cette sélection.

ensuite, pourriez-vous nous expliquer sur quels critères les joueurs sont-ils sélectionnés pour représenter les baa-baas ? Le sélectionneur de l’équipe nationale a-t-il son mot à dire sur la sélection ?

ils sont sélectionnés par leurs qualités de joueur de rugby de haut niveau et par leur faculté à s’adapter à l’état d’esprit des barbarians.

le comité de sélection peut éventuellement donner son avis quant à la sélection d’un joueur.

vous avez participé à trois rencontres des barbarians au cours de votre carrière. pourriez-vous nous raconter comment se passe la préparation d’un match ? Les baa-baas ont-ils le temps d’analyser le jeu de l’adversaire, et de mettre en place quelques stratégies avant le match ?

Nous sommes réunis quatre jours avant. la préparation est composée de mises en place sur le terrain non pas stratégiquement mais avant tout pour

trouver une cohésion. le reste du temps est alloué à faire des activités autres que rugbystiques, afin de désacraliser l’évènement.

pourriez-vous nous parler d’une anecdote qui résumerait l’esprit des barbarians ? si aucune ne vous vient en tête, quelle est votre meilleur souvenir sous le maillot des baa-baas, et pourquoi ?

lors d’une sélection barbarians à bourgoin, nous étions allés dîner chez un chef étoilé, l’avant-veille du match, et je me souviens que nous avions écouté nos glorieux anciens nous raconter leurs histoires et anecdotes une grande partie de la nuit.

50

avaNt le choc des barbariaNs FraNÇais Face aux samoaNs du 16 Novembre derNier (qui a vu les baa-baas l'emPorter sur le score de 20 à 19), l'aNcieN iNterNatioNal xavier garboJosa, lui-même barbariaN à Plusieurs rePrises et désormais coNsultaNt Pour eurosPort, a décryPté Pour Nous cette équiPe mythique que soNt les barbariaNs.

Photos : eurosport / France3 auvergneJeremy superrugbynews.fr

avants

david attoub (stade Français), aretz iguiniz (bayonne), Jean-baptiste Poux (bordeaux-bègles), William servat (toulouse), brice mach (castres), robins tchale-Watchou (montpellier), christophe samson (castres), thibault lassalle (oyonnax), Pierre rabadan (stade français), gerhard vosloo (clermont), antonie claassen (castres),

Julien bonnaire (clermont).

arrières

rory Kockott (castres), valentin courrent (grenoble), François trinh-duc (montpellier), david skrela (colomiers), rémi lamerat (castres), david smith (toulon), sitiveni sivivatu (clermont), aurélien rougerie (clermont), alexis Palisson (toulon), silvère tian (oyonnax).

le grouPe des barbariaNs FraNÇais qui a aFFroNté le samoa

usap au commeNcemeNt était l'a.s.P.

demi-finaliste la saison précédente, l’asP est maintenant considéré comme l’une des meilleurs formations françaises et se présente comme l’un des favoris de la saison. cette série d’articles nous accompagnera toute la saison et nous vous proposerons en temps réel les comptes rendus des matches, les présentations des différentes rencontres et équipes, les principaux faits de la saison.

Les mouvements.

après une petite saison le gallois griffiths quitte l’asP et décide de rejoindre marseille, continuant ainsi son tour de France des clubs.

on apprend aussi que l’excellent demi de mêlée François Fournier sera absent toute la saison pour cause de service militaire et que le très rugueux seconde ligne bedot ne participera à toute les rencontres pour raisons professionnelles.

en revanche l’asP récupère le capitaine Narbonnais, serres, qui deviendra plus tard le premier joueur de Perpignan sélectionné en équipe de France. si serres rejoint l’asP c’est parce qu’il est nommé à la succursale du crédit lyonnais de Perpignan.

Jean roques rejoint lui aussi l’asP.

Le calendrier.

champion de France de deuxième série (deuxième division actuelle), le stade olympique Perpignanais accède à la première division. de fait la saison 1913-14 sera marquée par le derby perpignanais entre les frères ennemis du soP et de l’asP en championnat du languedoc, championnat complété par l’ennemi de toujours, Narbonne, carcassonne et lézignan.

comme chaque année pour compléter les dates vacantes, les dirigeants catalans mettent sur pied un certain nombre de matches amicaux. ainsi l’asP rencontrera castres, vaugirard, le scuF et lyon entre autre. en revanche, contrairement aux années précédentes, le club catalan refuse de traiter avec le stade toulousain, reprochant au club de la ville rose le fait que ceux-ci, contrairement à l’asP qui s’est déplacé à de nombreuses reprises à toulouse, ne se sont toujours pas déplacés à Perpignan. l’autre accroc de la mise en

place du calendrier se passe avec Pau qui, alors qu’un engagement a été pris, décide sans raison aucune de rencontrer l’asP.

enfin le traditionnel match contre une équipe britannique pour Noël verra l’asP affronter les gallois de Neath. et, en bonus, l’asP rencontrera pour le mercredi des cendres, les anglais de east midlands soit Northampton.

Les aménagements du terrain.

afin d’améliorer le confort des spectateurs toujours plus nombreux, le club décide d’effectuer quelques aménagement sur le terrain route de thuir, l’actuel stade Jean laffon. on apprend ainsi que l’entrée est agrandie pour éviter des grandes files d’attente et que d’autres entrées sont prévues pour que les gens accèdent directement au stade suivant leurs places, à savoir pelouse, chaises et tribunes. le traçage du terrain est aussi quelque peu décalé pour que des rangées de chaises supplémentaires puissent être ajoutées. la capacité du stade est alors portée à 3500 places en configuration normale.

le confort des joueurs n’est pas en reste puisque une salle de massage avec des lits de repos a été installée, et les vestiaires

ont été rénovés.Je ne résiste pas lorsqu’on évoque les spectateurs de vous citer ces quelques lignes de mes sources :

« Nous avons eu surtout la satisfaction plus délicate de constater que les dames étaient les premières à encourager nos jeux et à parer la rudesse vivante du spectacle du charme précieux de leur élégance et de leur beauté.

les dimanches de l’asP ne sont pas seulement le rendez-vous des fervents du football( !) : ils sont aussi la réunion mondaine et la plus courue de la société perpignanaise. et ce n’est pas le moindre agrément des repos de mi-temps, que de pouvoir, dans l’intervalle de la farouche lutte, reposer ses yeux sur un parterre de jolies femmes et de sourires fleuris. »

un championnat très ouvert.

depuis la première édition du championnat en ? la compétition est de plus en plus ouverte et après l’hégémonie des clubs parisiens lors des premières éditions, puis des grandes villes comme bordeaux, lyon, toulouse, bayonne en décrochant le titre de 1913, a montré la voie à suivre pour des équipes de villes plus modestes comme tarbes ou encore Perpignan.

51

usap au commeNcemeNt était l'a.s.P.

Les premières rencontres.

l’asP avait prévu d’ouvrir le championnat face aux 10eme dragons de montauban mais une épidémie de fièvre typhoïde les oblige à déclarer forfait. ce forfait fut d’autant plus regrettable que la recette devait être reversée aux sinistrés de cerbère. l’asP tenta bien de trouver une équipe de substitution mais aucune ne put se libérer.

en conséquence le club catalan envoya quelques jeunes équipiers de l’équipe première disputer le match de la deuxième équipe de l’asP à sète qui se termina par un match nul 1 essai partout.

après le forfait des militaires de montauban l’asP entame véritablement sa saison par un amical face à carcassonne, adversaire que les catalans retrouveront un peu plus tard en championnat du languedoc. le groupe catalan était le suivant :

barbe, estrade, serre, lacroix, amilhat, giral, rodrigo, laguerre, saguy, roques, cot, lyda, Nauté.F, gravas, schuller, Pons, Joué, Puig.

Le match en lui-même :

comme un symbole annonciateur de la fin de saison, l’asP démarre la saison brillamment. Peu après le début du match suite à une bonne combinaison entre rodrigo et serres, giral récupère le ballon, s’infiltre dans l’intervalle avant de servir amilhat pour le premier essai de la saison transformé par le même giral. malgré une réaction rapide audoise, les catalans continuent d’attaquer à tout va. Nauté, le prometteur seconde ligne, y va

de son essai. bientôt imité par le nouveau venu serres, puis Puig. l’asP remporte une victoire très convaincante et lance idéalement sa saison devant plus de 2400 personnes dont 1300 aux pelouses.

la saison continue par un autre match amical face à marmande. une seule modification est apportée au groupe qui a battu carcassonne. godail remplace Pons.

on apprend lors d’une séance du comité du languedoc la disparition du Fc lézignan qui était l’un des adversaires les plus coriaces de l’asP à la fin des années 1900. est déposée aussi lors de cette même séance une réclamation contre les dimensions du terrain de l’asP qui serait trop grand, toutefois le terrain de la route de thuir est aux dimensions maximales autorisées à savoir 100 mètres sur 70. d’ailleurs pour prouver sa bonne foi le club demanda à m.maurice Pélissier, géomètre-expert, un plan complet du terrain de jeu et de ses dépendances et expédia une copie à la commission centrale de rugby pour homologation. le plan original lui fut encadré et exposé dans une des salles du club.

le match contre marmande ne fut qu’une formalité pour les perpignanais qui remportèrent le match 45 – 0. onze essais furent marqués par giral, rodrigo 2, barbe, gravas, serres 2, schuller, Nauté.F 2, estrade. l’asP est en grande forme, tout comme son équipe deuxième qui en lever de rideau ne fit qu’une bouchée de Narbonne par 34 à 0.

la saison continue par un nouveau match amical encore une fois face à

carcassonne. le groupe est réduit à dix sept éléments, godail sortant du groupe. mais apparemment le match ne fut amical que de nom. on apprend que le match fut très nerveux, brutal et décousu, les audois voulant prouver devant leur public qu’ils étaient capables de tenir tête aux catalans.

Nous arrivons ainsi au weekend de la toussaint. et à l’époque, les clubs essayaient d’organiser pour toutes les fêtes religieuses catholiques un grand match, un match de prestige. d’habitude l’asP affrontait à cette occasion le stade toulousain, mais comme déjà indiqué un peu plus tôt, les dirigeants catalans n’avaient pas voulu traiter avec le club de la ville rose leur reprochant de ne jamais venir à Perpignan. l’asP organisa donc une non pas une rencontre, mais deux face à vaugirard.

vaugirard était à l’époque une équipe en grand devenir, désigné favori du championnat de Paris devant des équipes comme le scuF, finaliste malheureux la saison précédente et vainqueur de l’asP en demi-finale, le racing ou encore le stade Français.

si les parisiens prirent le meilleur lors de la première rencontre par un seul petit essai d’écart 11 – 14, l’asP se vengea le lendemain sur le score de 16 - 0. la chose qui me frappe est à quel point avant tous les évènements que l’on connait qui subviendront plus tard, aimé giral était déjà un immense sujet de discussion. on lui reproche son inconstance, on l’encense un jour, le brûle le lendemain. un peu comme on a fait récemment avec Fred michalak.

52

LYDA GIRAL AMILHAT SERRES SCHULLER

usap au commeNcemeNt était l'a.s.P.

Le championnat du Languedoc démarre

dimanche 09 Novembre 1913, le championnat du languedoc 1913-1914 est lancé, les trois équipes de l’asP affronteront l’as carcassonne en terre audoise. sont convoqués en équipe première, estrade, amilhat, barbe (cap), lacroix, serres, laguerre, rodrigo, giral, Joué, Puig, schuller, gravas, bedot, lyda, roques, Nauté et cot.

on apprend aussi une excellente nouvelle pour l’équipe catalane. alors qu’il ne devait pas initialement disputer le championnat, Fournier, le petit Fournier de canet, l’excellent demi de mêlée catalan est de retour sans toutefois que l’on sache pourquoi il est libéré de ses obligations.

Petit aParté.l’usFsa (organisme qui gérait le championnat de France de rugby avant l’apparition de la FFr) décide d’organiser deux matches amicaux de sélection dans le midi. l’un se déroule à tarbes, l’autre à Pau malgré les incessantes demandes du club perpignanais d’organiser le match entre l’aviron bayonnais, champion de France en titre, et une équipe du sud sélectionnée. ce qui frappe aussi ce sont les griefs que les journalistes de l’époque expriment aux dirigeants de l’usFsa leur reprochant aussi de ne pas avoir envoyé, malgré toutes leurs promesses, de superviseurs lors de la rencontre face à vaugirard et que de fait la sélection du sud sera bâclée par les sélectionneurs de cette sélection du sud. voilà un large extrait savoureux de ce sentiment :

« une fois de plus nos espoirs seront déçu ; à toulouse, après un bon diner, sous l’œil paternel de m.longaud, président

du comité des Pyrénées et dignitaire du stade, quelques honorables gentlemen, tels que hutchinson et lanusse, auxquels s’adjoindra peut être un associationiste du languedoc, bâcleront en cinq secs un quinze panaché où chaque comité aura un ou deux représentants, après que la large part aura été réservée au stade toulousain ; peut-être se souciera-t-on que l’asP a été à deux doigts de la finale du championnat de France et par pudeur lui prendra-t-on un joueur ou peut-être deux que personne n’aura vu cette année.

si c’est ainsi que l’usFsa, pourtant convaincu par les insuccès de l’équipe de France, de l’incapacité ou l’insuffisance des hommes connus, espère trouver enfin les jeunes, les ardents, capables de nous venger des échecs passés, nous pouvons faire notre deuil de la revanche désirée.

disons-nous une bonne fois que si nous voulons percer nous-mêmes, nous ne devons en appeler qu’à nos seules ressources et à notre propre valeur. »

novembre 1913

carcassonne contre l’asP. l’asP se déplace sur la pelouse de carcassonne, une équipe qui avait battu les catalans quelques jours plus tôt. si l’asP était passé à côté de son match lors de la rencontre entre les deux équipes, ce ne fût pas le cas lors de cette rencontre. en effet, dans le sillage de ses intraitables avants, l’équipe de Perpignan a survolé la rencontre. maîtres de la touche et de la mêlée, les avants catalans ont fait la différence avec deux essais. en revanche les arrières catalans ne furent pas dans un bon jour surtout à cause de giral, décidemment dans une mauvais période, qui, pris d’affolement fit toujours le mauvais choix et ne put bonifier les excellents ballons gagnés par les avants. l’arrière estrade est aussi pointé du doigt par sa nonchalance.

stade olympique perpignanais.

alors que je pensais que ce derby serait largement commenté, je dois dire que ma déception fut grande. en effet, comme si le cri catalan cherchait à minimiser tout ce qui touchait au soP, nous n’avons droit qu’à l’annonce de la rencontre et au

résultat favorable à l’asP par 8 à 0. Je suis actuellement en contact avec différents organismes pour essayer d’avoir accès aux archives de l’indépendant qui je l’espère ont plus largement commenté cette rencontre que mes sources. c’est vraiment quelque chose qui me frustre énormément car cela devait être un évènement plus qu’important à Perpignan.

Les infos.

durant cette période nous apprenons aussi le recrutement de georges lacarra, ex-capitaine de brive, tout juste muté à Perpignan. d’ailleurs à ce propos à cette époque les joueurs étaient souvent des militaires et l’enjeu était pour les dirigeants d’une équipe de faire muter dans sa ville un joueur convoité.

Le match contre le sbuc.

sept fois champion de France, la prodigieuse équipe du stade bordelais se rend à Perpignan pour la première fois de son histoire. loin d’être un match de gala, les deux équipes se présentent avec toutes leurs forces vives. ainsi les internationaux duffau, tachoires, Pascarel, boyau et de beyssac sont présents.

53

FOURNIER

usap au commeNcemeNt était l'a.s.P.

côté catalan

les « recrues » Fournier et lacarra sont alignées. voilà le xv catalan :

estrade, amilhat, courrégé, lacarra, serres, barbe (cap), Fournier, lyda, roques, Nauté, gravas, bedot, Joué, schuller, Puig.

on apprend que grâce à une ligne de trois-quarts des plus efficaces, l’asP a fait sensation en remportant une victoire éclatante sur la grande équipe bordelaise avant de se déplacer deux semaines plus tard en terre bordelaise. individuellement ressortent les performances de barbe, lyda et roques.

Les infos :

toujours très remontés contre l’usFsa, les journalistes reprochent à cet organisme l’organisation du match de gala entre une sélection de joueurs du mdi, dont les joueurs perpignanais schuller, lacarra et estrade, et le stade toulousain.

alors qu’initialement c’était le champion de France bayonnais qui devait être de la partie, c’est le stade toulousain qui est choisi après le forfait de l’équipe basque. cela provoque l’ire des journalistes

catalans qui reproche à l’union de faire appel au club toulousain plutôt qu’à des clubs finalistes ou même demi-finalistes comme le stade bordelais ou l’asP.

montauban

avant d’être de nouveau opposé à bordeaux, l’asP est opposé à montauban. Pour cause de convocations dans l’équipe du sud appelée à jouer contre le stade toulousain, schuller et lacarra sont absents. estrade, bien que sélectionné est lui présent. Pour la première fois est retenu

dans le groupe et en tant que titulaire Parasols dans le xv titulaire ci-dessous :

barbe (cap), estrade, amilhat, courrégé, serres, giral, Fournier, lyda, Nauté, roques, gravas, bedot, Parasols, Puig, Joué.

le match n’est qu’une formalité pour les catalans qui l’emportent largement 35 – 0 et se préparent idéalement en vue du match retour face aux bordelais.

54

COURRÉGÉ LACARRA FOURNIER

Jérémy bajadita.com

Le Père-Noêl. Daniel Herrero.

Noël c'est le momeNt uNique où l'oN Partage PleiN de cadeaux, et d'amour.Noël, c'est Frais

Noël c'est le momeNt sacré où l'oN Partage PleiN de chataîgNes et de marroNs.Noël, c'est chaud.

‘‘ ‘‘

Les auteurs qui oNt coNtribué à ce Numéro d'uP&uNder

bajadita.combajadita est un site de rugby indépendant. Plus qu’un site de résultats bruts, bajadita vous propose des articles de fond et d’analyse des rebonds ovales.

sudrugby.comsud rugby est le site référence des news rugby en provenance de l'hémisphère sud depuis 2009. malgré le nombre importants de blogs ou de sites consacrés au rugby, le traitement réservé à sa pratique en dessous de l’équateur reste le parent pauvre de l’information rugbystique francophone.

superrugbynews.frlancé en mai 2012, super rugby News est un site entièrement indépendant. Notre but est simple : fournir des informations en français à tous les amateurs de rugby tel qu’il est pratiqué dans l’hémisphère sud et partager notre passion pour ce rugby-là !

lexvnz.comNé en Juin 2013, lexvnz.com est un webzine interactif et indépendant dédié au rugby néo-zélandais, qui méritait bien d’avoir une tribune en France

xvovalie.comles dernières brèves du monde ovale, des zooms sur le top14, sur le xv de France, des résultats, des bons plans.

xv ovalie ou l'indispensable blog rugby à mettre dans vos signets !

mordusdelacturugby.frun site internet d'informations du top 14 et de la Prod2.

@alexis_lalarme @mordusacturugby

renvoiaux22.frun regard décalé sur le rugby, son actualité nationale et internationale, son histoire et sa culture.

japonrugby.netla référence du rugby japonais en France depuis 2012. toute l'actualité sur le rugby japonais / brave blossoms / top league / ligues régionales a et b / ligues universitaires

Renvoi aux 22

Un grand merci à Olivier / Tahaacrea.com pour la création & la réalisation graphiques de ce numéro.

Le webzine des sites de rugby indépendants / N°3 spéciaL noëL / décembre 2013

cher Père Noël / contes de noëL rugby au cambodge & l'esPrit Fada / canaL deux Fois Plus Le meiLLeur championnat du monde / les trophées de la rédactioN / esPrit baa-baas de L'étoffe doNt oN Fait les rêves / Filles & rugby, La Love story qui dure / usap la saga

C'est deja noel !marrons, Chataignes, bûChes et Champagne **