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Communications orales B109 effet prolongé chez certains patients est sous tendu par de pro- fondes et durables modifications du compartiment lymphocytaire B, à la fois quantitatives (déplétion lymphocytaire B prolongée) et qualitatives, avec perturbation de la balance LyB naïf/LyB mémoire, modification du répertoire avec disparition des LyB spécifiques des dsg et émergence de LyB régulateurs chez les patients en RC. Ces changements, en bouleversant l’homéostasie lymphocytaire, semblent bloquer de manière durable les mécanismes responsables d’auto-immunité. Déclaration d’intérêts.— Aucun. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.10.131 CO131 Patients psoriasiques non répondeurs à trois anti-TNF-alpha : étude multicentrique M. Viguier a , C. Livideanu b , M.-A. Richard c , M. Beylot-Barry d , A. Vivot e , C. Paul b , H. Bachelez a , F. Aubin f,a Service de dermatologie, hôpital Saint-Louis, Paris, France b CHU, Toulouse, France c CHU, Marseille, France d CHU, Bordeaux, France e Centre d’investigation clinique, France f CHU, Besanc ¸on, France Auteur correspondant. Mots clés : Éducation thérapeutique ; Examen clinique ; Prévention solaire Introduction.— En raison du coût des biothérapies, il semble impor- tant de disposer de facteurs prédictifs de non-réponse. Certains facteurs prédictifs de réponse aux anti-TNF (sexe masculin, jeune âge, sévérité clinique, IMC inférieur à 30, et inflammation biolo- gique) ont été identifiés chez les patients porteurs de rhumatisme inflammatoire. Par contre, bien que 20 à 30 % des patients pso- riasiques ne répondent pas aux anti-TNF, il n’existe pas à notre connaissance d’étude descriptive de ces patients. Patients et méthodes.— Le Groupe franc ¸ais de recherche sur le psoriasis a été sollicité pour rapporter de fac ¸on rétrospec- tive les données cliniques et évolutives des patients psoriasiques non-répondeurs aux trois anti-TNF-alpha approuvés dans le psoria- sis et successivement prescrits. L’inefficacité primaire était définie par l’absence d’amélioration clinique (PASI) d’au moins 50% à 16 semaines de traitement. Résultats.— Vingt patients (huit hommes) ont été inclus. La durée moyenne du psoriasis avant biothérapie était de 25,6 ± 11 années. La prescription initiale d’anti-TNF était réalisée à un âge moyen de 42,9 ± 11,6 ans. La sévérité initiale du psoriasis se définissait par un PASI de 22,7 ± 11, un PGA de 3,6 ± 0,6 et un DLQI de 15,9 ± 7,2. Il existait un rhumatisme psoriasique associé chez neuf (45 %) patients. L’indice de masse corporelle (IMC) était de 28,6 ± 7,4. Parmi les comorbidités associées, un syndrome anxiodépressif était trouvé et traité chez huit patients. Un taux significatif de facteurs antinucléaires était présent chez 8 patients sur les 15 testés (53 %). Parmi les causes de non-réponse, une inefficacité primaire des anti- TNF était observée chez respectivement 85 % des patients sous ETA, 45 % sous infliximab (IFX) et 55 % sous adalimumab (ADA) et une inef- ficacité secondaire était observée chez 10 % des patients traités par ETA, 40 % sous IFX et 40 % sous ADA, quelle que soit la chronolo- gie des traitements utilisés. Seuls deux patients ont eu des effets secondaires nécessitant un changement d’anti-TNF. Quinze patients ont été ensuite traités par anticorps anti-IL12/IL-23 (ustekinumab) avec 87,5 % d’efficacité. Discussion.— Nos résultats suggérant des facteurs de non-réponse aux trois anti-TNF. La durée d’évolution avant anti-TNF, la sévérité du psoriasis, un IMC élevé et la présence de facteurs antinucléaires étaient fréquemment trouvés. L’efficacité de l’ustekinumab chez ces patients suggère l’importance d’autres voies physiopatholo- giques indépendantes du TNF-alpha. Conclusion.— Nos résultats doivent être confirmés par une étude contrôlée cas-témoins. L’étude pharmacologique, immunologique et génétique de ces patients permettra de préciser les mécanismes de non-réponse. Déclaration d’intérêts.— Aucun. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.10.132 CO132 Exposition à l’isotrétinoïne et risque de maladies inflammatoires chroniques intestinales en France : étude cas—témoins à partir des données de la caisse nationale d’assurance maladie entre 2008 et 2010 A. Racine a,, P. Ricordeau b , H. Allemand b , O. Chosidow c , F. Carbonnel a a Service de gastro-entérologie, hôpital de Bicêtre, Assistance publique—Hôpitaux de Paris, université Paris-Sud, Le Kremlin-Bicêtre, France b Caisse nationale de l’assurance maladie, Paris, France c Service de dermatologie, hôpital Henri-Mondor, Assistance publique—Hôpitaux de Paris, UPEC, université Paris-Est Créteil Val-de-Marne, Créteil, France Auteur correspondant. Mots clés : Effets indésirables ; Épidémiologie ; Isotrétinoïne ; Maladies inflammatoires chroniques intestinales Introduction.— L’isotrétinoïne a été accusé dans une étude cas—témoins américaine d’augmenter le risque de rectocolite hémorragique (RCH). Néanmoins, les résultats des autres études publiées sont discordants. Afin d’évaluer une éventuelle associa- tion entre l’exposition à l’isotrétinoïne et la survenue de RCH et de maladie de Crohn (MC), une étude cas—témoin a été menée à l’échelle de la France entière à partir des données recueillies par le système d’information inter-régimes de l’assurance maladie (SNIIRAM). Matériel et méthodes.— Entre le 31 décembre 2008 et le 31 décembre 2010, pour l’ensemble des personnes couverte par le régime général, soit plus de 48 millions de personnes (76 % de la population franc ¸aise totale), toutes les déclarations incidentes d’affections de longue durée pour RCH et MC ainsi que toutes les consommations de médicaments remboursés (en pharmacie de ville ou à l’hôpital) ont été enregistrées de manière exhaustive. L’association entre la déclaration de RCH ou de MC et l’utilisation d’isotrétinoïne au cours de l’année précédent la maladie a été esti- mée par une régression logistique conditionnelle. Des analyses de sensibilité en incluant uniquement les individus de moins de 40 ans, les cas ayant subi une endoscopie ou un acte chirurgical traceurs de MICI et en ajustant sur les autres traitements de l’acné ont été réalisées. Résultats.— En 2009 et 2010, 7593 cas de MICI (3187 RCH, 4397 MC et neuf colites indéterminées) et 30 372 témoins ont été inclus dans l’analyse principale. L’exposition à l’isotrétinoïne était trouvée dans 15 cas de RCH (0,5 %) 11 cas de MC (0,3 %) et chez 175 témoins (0,6 %). Les odds ratios de l’association entre l’isotrétinoïne et la survenue de RCH et de MC étaient respectivement de 1,18 (0,69—2,00) et 0,36 (0,20—0,67). Les résultats étaient identiques en ajustant sur les autres traitements de l’acné et dans les différentes analyses complémentaires. Discussion.— L’absence d’association entre les traitements topiques de l’acné ainsi que les cyclines orales avec la survenue de MICI et la reproductibilité de nos résultats dans les différents sous-groupes renforcent la robustesse de nos résultats. Conclusion.— Dans cette étude menée à l’échelle de la France entière, seuls 0,3 % des patients atteints de MICI ont été expo- sés à l’isotrétinoïne dans l’année précédant le diagnostic. La prise d’isotrétinoïne n’était pas associée à la survenue de RCH mais à une

Patients psoriasiques non répondeurs à trois anti-TNF-alpha : étude multicentrique

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effet prolongé chez certains patients est sous tendu par de pro-fondes et durables modifications du compartiment lymphocytaireB, à la fois quantitatives (déplétion lymphocytaire B prolongée) etqualitatives, avec perturbation de la balance LyB naïf/LyB mémoire,modification du répertoire avec disparition des LyB spécifiques desdsg et émergence de LyB régulateurs chez les patients en RC.Ces changements, en bouleversant l’homéostasie lymphocytaire,semblent bloquer de manière durable les mécanismes responsablesd’auto-immunité.Déclaration d’intérêts.— Aucun.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.10.131

CO131Patients psoriasiques non répondeurs à troisanti-TNF-alpha : étude multicentriqueM. Viguier a, C. Livideanu b, M.-A. Richard c, M. Beylot-Barry d,A. Vivot e, C. Paul b, H. Bachelez a, F. Aubin f,∗a Service de dermatologie, hôpital Saint-Louis, Paris, Franceb CHU, Toulouse, Francec CHU, Marseille, Franced CHU, Bordeaux, Francee Centre d’investigation clinique, Francef CHU, Besancon, France∗ Auteur correspondant.

Mots clés : Éducation thérapeutique ; Examen clinique ;Prévention solaireIntroduction.— En raison du coût des biothérapies, il semble impor-tant de disposer de facteurs prédictifs de non-réponse. Certainsfacteurs prédictifs de réponse aux anti-TNF (sexe masculin, jeuneâge, sévérité clinique, IMC inférieur à 30, et inflammation biolo-gique) ont été identifiés chez les patients porteurs de rhumatismeinflammatoire. Par contre, bien que 20 à 30 % des patients pso-riasiques ne répondent pas aux anti-TNF, il n’existe pas à notreconnaissance d’étude descriptive de ces patients.Patients et méthodes.— Le Groupe francais de recherche surle psoriasis a été sollicité pour rapporter de facon rétrospec-tive les données cliniques et évolutives des patients psoriasiquesnon-répondeurs aux trois anti-TNF-alpha approuvés dans le psoria-sis et successivement prescrits. L’inefficacité primaire était définiepar l’absence d’amélioration clinique (PASI) d’au moins 50 % à16 semaines de traitement.Résultats.— Vingt patients (huit hommes) ont été inclus. La duréemoyenne du psoriasis avant biothérapie était de 25,6 ± 11 années.La prescription initiale d’anti-TNF était réalisée à un âge moyen de42,9 ± 11,6 ans. La sévérité initiale du psoriasis se définissait par unPASI de 22,7 ± 11, un PGA de 3,6 ± 0,6 et un DLQI de 15,9 ± 7,2.Il existait un rhumatisme psoriasique associé chez neuf (45 %)patients. L’indice de masse corporelle (IMC) était de 28,6 ± 7,4.Parmi les comorbidités associées, un syndrome anxiodépressif étaittrouvé et traité chez huit patients. Un taux significatif de facteursantinucléaires était présent chez 8 patients sur les 15 testés (53 %).Parmi les causes de non-réponse, une inefficacité primaire des anti-TNF était observée chez respectivement 85 % des patients sous ETA,45 % sous infliximab (IFX) et 55 % sous adalimumab (ADA) et une inef-ficacité secondaire était observée chez 10 % des patients traités parETA, 40 % sous IFX et 40 % sous ADA, quelle que soit la chronolo-gie des traitements utilisés. Seuls deux patients ont eu des effetssecondaires nécessitant un changement d’anti-TNF. Quinze patientsont été ensuite traités par anticorps anti-IL12/IL-23 (ustekinumab)avec 87,5 % d’efficacité.Discussion.— Nos résultats suggérant des facteurs de non-réponseaux trois anti-TNF. La durée d’évolution avant anti-TNF, la sévéritédu psoriasis, un IMC élevé et la présence de facteurs antinucléaires

étaient fréquemment trouvés. L’efficacité de l’ustekinumab chezces patients suggère l’importance d’autres voies physiopatholo-giques indépendantes du TNF-alpha.

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ots clés : Effets indésirables ; Épidémiologie ; Isotrétinoïne ;aladies inflammatoires chroniques intestinales

ntroduction.— L’isotrétinoïne a été accusé dans une étudeas—témoins américaine d’augmenter le risque de rectocoliteémorragique (RCH). Néanmoins, les résultats des autres étudesubliées sont discordants. Afin d’évaluer une éventuelle associa-ion entre l’exposition à l’isotrétinoïne et la survenue de RCH ete maladie de Crohn (MC), une étude cas—témoin a été menéel’échelle de la France entière à partir des données recueillies

ar le système d’information inter-régimes de l’assurance maladieSNIIRAM).atériel et méthodes.— Entre le 31 décembre 2008 et le1 décembre 2010, pour l’ensemble des personnes couverte pare régime général, soit plus de 48 millions de personnes (76 % dea population francaise totale), toutes les déclarations incidentes’affections de longue durée pour RCH et MC ainsi que touteses consommations de médicaments remboursés (en pharmacie deille ou à l’hôpital) ont été enregistrées de manière exhaustive.’association entre la déclaration de RCH ou de MC et l’utilisation’isotrétinoïne au cours de l’année précédent la maladie a été esti-ée par une régression logistique conditionnelle. Des analyses de

ensibilité en incluant uniquement les individus de moins de 40 ans,es cas ayant subi une endoscopie ou un acte chirurgical traceurse MICI et en ajustant sur les autres traitements de l’acné ont étééalisées.ésultats.— En 2009 et 2010, 7593 cas de MICI (3187 RCH, 4397 MCt neuf colites indéterminées) et 30 372 témoins ont été inclus dans’analyse principale. L’exposition à l’isotrétinoïne était trouvéeans 15 cas de RCH (0,5 %) 11 cas de MC (0,3 %) et chez 175 témoins0,6 %). Les odds ratios de l’association entre l’isotrétinoïne eta survenue de RCH et de MC étaient respectivement de 1,180,69—2,00) et 0,36 (0,20—0,67). Les résultats étaient identiques enjustant sur les autres traitements de l’acné et dans les différentesnalyses complémentaires.iscussion.— L’absence d’association entre les traitements topiquese l’acné ainsi que les cyclines orales avec la survenue de MICI eta reproductibilité de nos résultats dans les différents sous-groupesenforcent la robustesse de nos résultats.

ntière, seuls 0,3 % des patients atteints de MICI ont été expo-és à l’isotrétinoïne dans l’année précédant le diagnostic. La prise’isotrétinoïne n’était pas associée à la survenue de RCH mais à une