2
Points de Vue N°2 : Quelle République pour la France ? « Pour ou contre une VI e République ? Pourquoi ? » Maxime FIALON : En ce qui me concerne, je suis plutôt partisan d'une VI e République. Mais pourquoi alors que les bases de la V e sont bonnes ? En effet, je pense que les bases de la République en cours sont bonnes ainsi que le texte. Cependant, je pense que l'exercice de cette République a trop dérivé pour pouvoir revenir à son exercice originel : même si l'on reprend la V e comme écrit dans la Constitution de 1958, j'ai dans l'idée que ça finira bien par dériver à nouveau. Maxime SCHERRER : Je suis bien évidemment contre l’instauration d’une VI° République. Cette question se pose généralement parce que le peuple français est déçu de la politique qui est menée, se réclamant de la continuité de la V° République. Mais cela ne justifie nullement d’y mettre fin. En effet, le général de Gaulle l’a créée dans un esprit de rassemblement républicain, dans une vision de solidarité, d’intérêt général et de service des Français. Cependant, le général et son entourage politique ont rédigé cette constitution en 1958. Il donc évident que les choses ont changées depuis, que la société n’est plus la même et que les préoccupations des Français au quotidien sont différentes. Mais la constitution doit régir l’organisation des institutions, et ces institutions ont déjà fait leurs preuves auparavant. Il faut pourtant les réviser, pour leur donner le second souffle dont elles ont clairement besoin. Nous assistons maintenant au développement d’une mosaïque de responsables politiques en tous genres. Conseillers généraux, régionaux, députés, sénateurs, maires, etc. se partagent généralement les miettes de pains que l'État leur jette. Ils sont bien évidemment trop nombreux. En quoi peuvent-ils participer à la bonne marche de leur nation s’ils se marchent l’un sur l’autre ? Il est bien connu qu’un travail d’équipe n’est pas possible lorsqu’il y a trop de membres : le débat y est impossible et le consensus inimaginable. Une ré- organisation de la République s’impose donc, dans le but de donner un second souffle à cette V° République, qui peut encore donner beaucoup au peuple français. « Que proposez-vous ? » Maxime FIALON : Il y a donc là deux solutions : un retour au texte de la V e ou une VI e . Sur la première solution, j'ai donné mon avis ci-avant et c'est donc la seconde solution que je vais développer autant que possible dans cette réponse. Je vous préviens toutefois que mon idée est (très) utopiste … L'idée principale de cette utopie est une démocratie à la fois nationale et populaire, c'est-à-dire une République démocratique qui prend en compte le temps qui passe. Pourquoi nationale d'abord. Parce que je crois qu'il faut arrêter la politique « médiatique » que certains appellent politique de l'urgence. Il faut savoir prévoir à long terme en plus du court terme et du moyen terme : il faut penser au futur. Comprenons ici que le terme nationale désigne la Nation, c'est-à-dire les Français du passé, du présent et du futur dans une moindre mesure. Pourquoi populaire ensuite. Parce que, comme je l'ai dit, il est de fait qu'il faut savoir penser courts et moyens termes pour résoudre les problèmes contemporains et présents. Comprenons ici que le terme populaire désigne les Français du présent, ainsi que du passé et du futur proches. En bref, il faudrait un plan, c'est-à-dire un ensemble d'objectifs à atteindre et de réformes à mener, sur environ un quart de siècle et un plan plus court sur environ cinq ans. Dès lors, on aurait des objectifs nationaux à longs termes et des objectifs populaires à courts termes. L'idée est également une démocratie un peu plus directe. C'est là qu'est – je pense - l'utopisme de mon idée pour tout vous dire. En effet, dans le cadre de l'idée que je viens de proposer, il faudrait que ce soit les citoyens qui décident de la politique à mener sur le court comme le long terme. D'où l'irréalisme que je prête à mon projet, car la mise en pratique serait ici très difficile selon moi. Toutefois, je ne dis pas une démocratie totalement directe, car nous sommes trop nombreux en France pour N°2 : Quelle République pour la France ? 1

PDV - 002 - Quelle République pour la France ?

  • Upload
    -maxime

  • View
    219

  • Download
    5

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Point de Vue

Citation preview

Page 1: PDV - 002 - Quelle République pour la France ?

Points de Vue N°2 : Quelle République pour la France ?

« Pour ou contre une VIe République ? Pourquoi ? »

Maxime FIALON : En ce qui me concerne, je suis plutôt partisan d'une VIe République. Mais pourquoi alors que les bases de la Ve sont bonnes ? En effet, je pense que les bases de la République en cours sont bonnes ainsi que le texte. Cependant, je pense que l'exercice de cette République a trop dérivé pour pouvoir revenir à son exercice originel : même si l'on reprend la Ve comme écrit dans la Constitution de 1958, j'ai dans l'idée que ça finira bien par dériver à nouveau.

Maxime SCHERRER : Je suis bien évidemment contre l’instauration d’une VI° République. Cette question se pose généralement parce que le peuple français est déçu de la politique qui est menée, se réclamant de la continuité de la V° République. Mais cela ne justifie nullement d’y mettre fin. En effet, le général de Gaulle l’a créée dans un esprit de rassemblement républicain, dans une vision de solidarité, d’intérêt général et de service des Français. Cependant, le général et son entourage politique ont rédigé cette constitution en 1958. Il donc évident que les choses ont changées depuis, que la société n’est plus la même et que les préoccupations des Français au quotidien sont différentes. Mais la constitution doit régir l’organisation des institutions, et ces institutions ont déjà fait leurs preuves auparavant. Il faut pourtant les réviser, pour leur donner le second souffle dont elles ont clairement besoin.Nous assistons maintenant au développement d’une mosaïque de responsables politiques en tous genres. Conseillers généraux, régionaux, députés, sénateurs, maires, etc. se partagent généralement les miettes de pains que l'État leur jette. Ils sont bien évidemment trop nombreux. En quoi peuvent-ils participer à la bonne marche de leur nation s’ils se marchent l’un sur l’autre ? Il est bien connu qu’un travail d’équipe n’est pas possible lorsqu’il y a trop de membres : le débat y est impossible et le consensus inimaginable. Une ré-organisation de la République s’impose donc, dans le but de donner un second souffle à cette V° République, qui peut encore donner beaucoup au peuple français.

« Que proposez-vous ? »

Maxime FIALON : Il y a donc là deux solutions : un retour au texte de la Ve ou une VIe. Sur la première solution, j'ai donné mon avis ci-avant et c'est donc la seconde solution que je vais développer autant que possible dans cette réponse. Je vous préviens toutefois que mon idée est (très) utopiste …

L'idée principale de cette utopie est une démocratie à la fois nationale et populaire, c'est-à-dire une République démocratique qui prend en compte le temps qui passe. Pourquoi nationale d'abord. Parce que je crois qu'il faut arrêter la politique « médiatique » que certains appellent politique de l'urgence. Il faut savoir prévoir à long terme en plus du court terme et du moyen terme : il faut penser au futur. Comprenons ici que le terme nationale désigne la Nation, c'est-à-dire les Français du passé, du présent et du futur dans une moindre mesure. Pourquoi populaire ensuite. Parce que, comme je l'ai dit, il est de fait qu'il faut savoir penser courts et moyens termes pour résoudre les problèmes contemporains et présents. Comprenons ici que le terme populaire désigne les Français du présent, ainsi que du passé et du futur proches.En bref, il faudrait un plan, c'est-à-dire un ensemble d'objectifs à atteindre et de réformes à mener, sur environ un quart de siècle et un plan plus court sur environ cinq ans. Dès lors, on aurait des objectifs nationaux à longs termes et des objectifs populaires à courts termes.

L'idée est également une démocratie un peu plus directe. C'est là qu'est – je pense - l'utopisme de mon idée pour tout vous dire. En effet, dans le cadre de l'idée que je viens de proposer, il faudrait que ce soit les citoyens qui décident de la politique à mener sur le court comme le long terme. D'où l'irréalisme que je prête à mon projet, car la mise en pratique serait ici très difficile selon moi.Toutefois, je ne dis pas une démocratie totalement directe, car nous sommes trop nombreux en France pour

N°2 : Quelle République pour la France ? 1

Page 2: PDV - 002 - Quelle République pour la France ?

que cela puisse fonctionner comme il faut. Dès lors, il faudrait des ministres chargés de mettre en œuvre les plans populaires dans l'optique d'arriver aux objectifs nationaux ainsi qu'un Président de la République garant des plans (une sorte de monarque républicain et démocratiquement élu ?), un véritable représentant de la Nation française.

Je pourrais m'étendre un peu plus ici sur une idée de VIe République, mais je ne le ferais pas pour éviter que vous stoppiez votre lecture. Je reviendrais peut-être sur ce sujet dans un article à part.

Maxime SCHERRER : Nous proposons donc de refondre et de moderniser notre République, pour adapter la vision gaulliste à la situation actuelle. Ainsi, pour aller jusqu’au bout de notre République, il faut réduire les effectifs de responsables politiques en France.Le Parlement est censé être le lieu où nos représentants débattent afin de formuler des lois qui régissent le quotidien des Français. Mais comment un débat peut-il avoir lieu alors que nous ne dénombrons pas moins de 577 députés et 343 sénateurs ? Que font les réformes actuelles ? Elles veulent encore augmenter le nombre de parlementaires en France, en passant à 348 sénateurs, et en rajoutant constamment des sièges à l’Assemblée. Lorsque nous avons des départements avec 7 députés pour moins d’un million d’habitants, nous pouvons légitimement nous poser la question de leur utilité. Il faut donc réduire de plus d’un tiers les députés et les sénateurs, pour privilégier le débat et rendre utile la fonction des parlementaires. De même, la France se divise en 22 régions, ainsi que la Corse et l’Outre-mer. À quoi sert une région ne disposant d’aucune infrastructure lui permettant de s’ouvrir au reste du pays et à l’Europe ? Cette région est dans une impasse. Il faut donc regrouper nos régions en 8 grandes régions, aux pouvoirs élargis et aux compétences plus importantes. Un Président de Région doit pouvoir disposer d’un champ d’action important, ce qui n’est pas le cas actuellement. Ainsi, en regroupant nos régions et en créant un Conseil des Présidents de régions autour du Président de la République, nous offrons la possibilité à nos régions d’avoir plus d’autonomie, de pouvoir faire vivre leurs projets. De plus, dans un souci de meilleure représentativité, une dose de proportionnelle doit être introduite aux élections législatives.Pour aller jusqu’au bout de notre séparation des pouvoirs, coupons le lien entre exécutif et judiciaire en soumettant le parquet à un Procureur de la nation indépendant, nommé par le Conseil supérieur de la Magistrature et investi par le Congrès. Il s’agit donc là de plusieurs propositions afin de ré-organiser notre République, dans le même esprit, pour plus d’efficacité et de cohérence. Nos objectifs sont plus de justice et de cohésion sociale, une politique budgétaire maitrisée et porteuse de croissance, et une place renforcée de la France sur la scène internationale. Il y a des moyens pour y arriver, et cela passe par la modernisation de notre République.

N°2 : Quelle République pour la France ? 2