43
Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Perte de poids

Chrysanthi Psyharis R1

CORE janvier 2012

Page 2: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Objectifs du Collège

Rechercher une cause sous-jacente à la perte de poids inexpliquée d’un patient, en notant les antécédents, en faisant un examen physique (y compris le poids) et en effectuant les investigations adéquates.

Maintenir un dossier ouvert du poids du patient afin de déterminer avec exactitude le moment où la perte de poids s’est produite.

Chez un patient dont la perte de poids est persistante sans cause diagnostiquée, faites un suivi et réévaluez la situation de façon périodique afin de décider si des mesures s’imposent.

Page 3: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Cas clinique

Vous remplacez une collègue qui est en congé de maternité.

Un homme de 58 ans vient vous voir pour sa visite annuelle.

Lors de l’examen du patient, vous notez une perte de poids

de 20 lbs depuis son dernier examen, il y a un an.

Est-ce que la perte de poids est significative?

Page 4: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Qu’est-ce que vous voulez …

Savoir à l’histoire?

Faire comme examen?

Faire comme bilan?

Page 5: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Plan

Définition

Épidémiologie

Perte de poids involontaire

Perte de poids volontaire

Approche diagnostique

o Histoire

o Examen physique

o Bilan

Traitement et suivi

Page 6: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Définition

Bilan énergétique = apports – dépenses

Perte de poids si : ↓ apports

ou

↑ dépenses

(ex: exercice, maladies chronique, fièvre)

Donc: apports < dépenses

Page 7: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Perte de poids significatif = >5% du poids corporel en 6 mois

(perte de 10 lbs est moins fiable, vu ↑ du poids corporel moyen)

Il n’y a pas de distinction entre les pertes de masse maigre et masse grasse.

Perte de masse musculaire (maigre) chez les personnes âgés peut avoir un impact important sur le niveau d’autonomie et la fragilité.

Perte de masse grasse est souvent associé à des bienfaits cliniques chez les personnes ayant un embonpoint.

Page 8: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Perte de poids se divise en deux catégories :

o volontaire

o involontaire

Si perte involontaire >10% (chez pt non obèse), une investigation est nécessaire.

Perte de poids involontaire >20% s’associe souvent avec malnutrition sévère, déficiences nutritionnelles et insuffisance d’organes.

Page 9: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012
Page 10: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Épidémiologie

♀ = ♂

Pour perte involontaire, les facteurs prédicteurs:

o âge

o tabac

o état de santé ↓

Pour perte volontaire, les facteurs prédicteurs:

o IMC

o Niveau d’éducation ↑

(basé sur un échantillon de 9000 américains)

Page 11: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Mortalité semble augmentée avec la perte de poids involontaire, surtout de causes cardiovasculaire.

Mortalité semble diminué chez la population obèse ayant une perte de poids volontaire.

Il n’y a pas d’évidence montrant une diminution de mortalité avec la perte volontaire chez la population en général.

Page 12: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Perte de poids involontaire

Étiologies:o Avec appétit augmentée

Hyperthyroïdie

Diabète mellitus

Phéochromocytome

Malabsorption

Exercice excessive sans compensation alimentaire adéquate

Page 13: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

o Avec appétit diminuée

Néoplasie

Maladies GI

Infections chroniques

Maladies endocriniennes

Insuffisance d’organes

Atteinte neurologiques

Maladies inflammatoires chroniques

Page 14: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Médicamenteux/Drogues

ROH

Opiacés

Amphétamines et cocaïne

Sevrage

Effet 2e de médicaments prescrits

Produits naturels

Psychiatrique

Dépression

Démence

MAB

TAG

Trouble psychotique

Page 15: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Endocrinopathies

Hyperthyroïdie

o Perte due principalement à l’augmentation du catabolisme

o Aussi malabsorption et motilité intestinal augmentée

o Hyperphagie fréquente

o Perte moyenne de 16% avec récupération rapide lors du traitement.

Diabète type 1

o Perte multifactorielle chez patients mal controlés; combinaison de malabsorption, gastroparésie, enteropathie, douleur, depression, anorexie

o Perte de masse maigre et liquide intra et extracellulaire suite à diurèse osmotique

o Chez diabète type 2, gain de poids est plus fréquent

Autres (insuffisance surrénalienne primaire, hyperPTH primiaire, pheochromocytome)

Page 16: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Maladies GI

Perte de poids via divers mécanisme:

o Anorexie

o Douleur abdominale

o Malabsorption (ex: céliaque)

o Satiété précoce

o Dysphagie/odynophagie

o Dysmotilité

o Diarrhée

o Inflammation chronique (ex: Crohn; phase avancé de colite ulcéreuse)

o Ischémie chronique (souvent syndrome d’artère mésentérique est une complication de perte de poids)

o Néoplasique

o Infections

o Résection intestinale ou ‘bypass’

o obstructions

Page 17: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Néoplasie

50% des patients présente avec de l’anorexie et une perte de poids au moment du diagnostique

Facteurs associés avec la perte de poids:

o Douleur

o Nausée/vomissement

o Dysphagie

o Satiété précoce (par obstruction ou hepatosplenomégalie)

o hyperCa2+

o Malabsorption

o Effets 2e de chimio/radiothérapie

Page 18: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Possibilité de cachexie

o Implique des anomalies métaboliques amenant une diminution de masse musculaire

o Médié en partie par IL-1 et 6 et TNF-α

Il y a presque toujours un ou plusieurs anomalies lors du processus diagnostique lorsque la perte de poids est dû à un néoplasie.

Page 19: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Infections chroniques

Tuberculose

o En phase active seulement

o Une perte de poids significative peut indiqué une reactivation

VIH

o Perte de poids épisodique lors de d’infections secondaire ou maladies GI qui amène une diminution d’apport

Hépatite C

o Associé aussi avec nausée, anorexie et faiblesse

o Traitement Rx peut causer ou exacerber la perte de poids

Page 20: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Insuffisance d’organes

Insuffisance cardiaque

o 50% de ceux avec classe fonctionnelle de 3 ou 4/4 ont une perte de masse maigre et souffre de malnutrition

o Rétention liquidien peut masquer la perte importante de masse maigre

o Perte de poids dû à:

o Anorexie

o Satiété précoce

o Dépression

o Congestion intestinal/hépatique

o ↑ cytokines et angiotensine 2

o Perte de poids est associé avec augmentation de mortalité.

Page 21: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Maladies pulmonaires chroniques sevères

o Présence de cachexie chez 30 à 70% des patients

o Par augmentation de l’effort des muscles respiratoires et inflammation systémique possible

o Souvent épisodique, en lien avec les exacerbations, mais sans reprise de poids par la suite

o Perte de masse musculaire par inflammation systémique, immobilisation et traitement de cortico

Insuffisance rénale chronique

o Anorexie et symptômes urémiques lorsque DFG<15 ml/min

o Rétention liquidien peut masquer la perte importante de masse maigre

Page 22: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Psychiatriques

Dépression

o Souvent combinaison de plusieurs causes

o Anorexie

o Maladie chronique

o Démence

o Utilisation de drogues/Rx

o Isolation sociale

Manie

o Changements des habitudes alimentaires dû à hyperactivités et diverses préoccupations

Psychotique

o Si présence de délires et de paranoïa, possibilité d’idéations particulières envers la nourriture

Page 23: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Rx et drogues

Rx

o Anticonvulsivants

o Antidepresseurs

o Levodopa

o Digoxin

o Metformin/Byetta/Victoza

Sevrage de Rx (ou ↓ de dose)

Antipsychotique : haldol, chlorpromazine (1re génération)

Généralement après tx de nombreuses années avec des hautes doses

Rapidement réversible en reprenant la dose originale

Rare avec la 2e génération

Page 24: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Produits naturels

o Aloe

o Cafféine

o Cascara

o Chitosan

o Pissenlits

o Ephedra

o ‘Guar gum’

o Diuretiques naturels

o ‘St John’s wort’

Page 25: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

ROH

o Accompagné de malnutrition importante

o Chez patient cirrhotique, perte de poids peut être masqué par rétention liquidien et ascite

Tabac

o Prise de poids lors de cessation

Opiacés

o Inhibition du centre de contrôle de l’appétit

o Diminution de la motilité gastrique

Page 26: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Amphétamines

o Diminution de l’appétit et augmentation du métabolisme de base via la relâche de catécholamines

Cocaïne

o Associé avec anorexie et variations du sommeil

Sevrage de marijuana

o Associé avec anorexie, irritabilités et cauchemars

Page 27: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Perte de poids volontaire

À encourager chez les patients avec obésité ou embonpoint.

o Perte voulu de 1 à 2 lbs (0,5 à 1 kg) par semaine

Peut être problématique chez les patient de poids normal ou faible.

Peut se diviser en:

o baisse d’apport

o augmentation de dépenses

Il y a très souvent une combinaison des 2 catégories.

Page 28: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Étiologies:o Diète

o Exercice extrême souvent avec diète

o Médicaments/drogues Utilisé dans traitement d’obésité

Produits naturels

Amphétamines

o Psychiatriques Anorexie nerveuse

Boulémie

Trouble de personnalité en vue d’avoir de l’attention

Page 29: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Anorexie nerveuse

refus de maintenir le poids corporel au-dessus de la normale minimale (moins de 85 % pour l’âge et la taille)

peur intense de prendre du poids ou de devenir gros, malgré une insuffisance pondérale

altération de la perception du poids ou de la forme de son propre corps

influence excessive du poids ou de la forme corporelle sur l’estimation de soi, ou déni de la gravité de la maigreur actuelle

aménorrhée pendant au moins trois cycles consécutifs chez les femmes menstruées (aménorrhée secondaire)

Page 30: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Boulémie nerveuse

. Une crise de boulimie répond aux deux caractéristiques suivantes :

o absorption, en une période limitée (ex: moins de 2 heures), d'une quantité de nourriture largement supérieure à ce que la plupart des gens absorberaient en une période de temps similaire et dans les mêmes circonstances

o sentiment d'une perte de contrôle sur le comportement alimentaire pendant la crise (ex: sentiment de ne pas pouvoir s'arrêter de manger ou de ne pas pouvoir contrôler ce que l'on mange ou la quantité de ce que l'on mange)

Page 31: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Boulémie nerveuse

Survenue récurrente de crises de boulimie

Comportements compensatoires inappropriés et récurrents visant à prévenir la prise de poids, tels que : vomissements provoqués, emploi abusif de laxatifs, diurétiques, lavements ou autres médicaments, jeûne, exercice physique excessif.

Les crises de boulimie et les comportements compensatoires inappropriés surviennent tous deux, en moyenne, au moins deux fois par semaine pendant trois mois.

L'estime de soi est influencée de manière excessive par le poids et la forme corporelle.

Le trouble ne survient pas exclusivement pendant des périodes d'anorexie mentale.

Page 32: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Approche diagnostique

Pas d’approche universelle vu le large spectre de diagnostiques différentiels.

Évaluation individualisée selon les éléments pertinents à l’histoire et l’examen physique.

Si pas de diagnostique évoqué par l’évaluation initiale, le patient devrait être réévalué en 1 à 6 mois.

Page 33: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Histoire

Documentation de la perte de poids

o Estimation de la perte de poids par les patients est souvent inadéquate. Une étude prospective a démontré que seulement 50% des patients ayant reporté une perte de poids avait réellement perdu du poids.

o Obtenir des valeurs antérieurs de poids (prise en bureau de médecin ou à l’hôpital)

o Si pas de valeurs antérieurs disponible, la famille pourrait aider pour éclaircir histoire de perte de poids et de poids de base avant la perte.

Page 34: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Différencier une perte de poids volontaire de involontaire

Décrire la perte de poids dans le temps

o Depuis quand?

o Progressive vs soudaine?

o Stable vs encore en diminution?

o Fluctuations antérieurs du poids

Une perte de poids chez quelqu’un ayant toujours eu un poids stable est plus inquiétant, de même qu’une perte de poids qui continue à progresser.

Évaluer l’appétit

Évaluer l’apport calorique et l’activité physique

Page 35: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Exploration des facteurs (médical, psychologique, fonctionnel) associés avec une diminution de l’apport alimentaire.

Les 9 D pour l’exploration des facteurs (surtout chez les personnes âgées) :

o Dysphagie

o Dysgeusie

o Diarrhée

o Depression

o Démence

o Dysfonction (d’organe)

o Drogues (médicaments)

o Disease (maladie chronique)

o Dentition (appareils dentaires mals ajustés)

Compléter les antécédents et les habitudes de vie qui n’ont pas déjà été discutés.

Page 36: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Examen physique

Examen complet, incluant:

o Apparence globale

o Affect/humeur

o Poids (comparé à valeurs antérieurs si disponble)

o Variation au niveau de la peau (ex: melanome, angiome stellaire)

o Adénopathie

o Cardiopulmonaire

o Hepatosplenomégalie

o Masse abdominale

o Anomalies seins/prostate

o Toucher rectal avec recherche sang occulte

o Neuro complet (recherche de déficit)

Page 37: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Dans 2 études différentes, la majorité des patients (55% et 59%) avec une perte de poids secondaire à un cancer avait des trouvailles à l’examen physique.

Contrairement, seulement 3% des ceux ayant un diagnostique de troubles psychiatriques ou de perte de poids d’étiologie inconnue ont des trouvailles à l’examen.

Page 38: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Bilan

Selon le diagnostique suspecté

Quand l’histoire et l’examen ne suggère aucun diagnostique, le bilan devrait inclure:

o FSC avec différentiel

o Électrolytes, calcium et phosphore

o Glycémie

o Fonction hépatique et rénal (incluant albumine et protéine)

o TSH

o Analyse d’urine

o Sang occulte

o VS et/ou CRP

o Rayon-X des poumons

Page 39: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Suspicion de néoplasie:

o CT scan des poumons et abdomino-pelvien

o Mammographie

o colonoscopie

Suspicion de problème GI:

o OGD et colonoscopie avec biopsies

o Études de déglutition

o Repas baryté et transit du grêle

Page 40: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Suspicion d’infection:

o Sérologie VIH, hépatite B et C

o PPD

o Recherche CMV

o Recherche de parasites dans les selles

Suspicion de déficit nutritionnel:

o B12 et folate

o ferritine

o Vitamine D

o Bêta-carotene

o Alpha tocophérol sérique

o Zinc et cuivre

Page 41: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012
Page 42: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Traitement

Selon la cause sous-jacente expliquant la perte de poids

Inclut:

o Pharmacologiques (infections/endocrinopathie)

o Chirurgie/radiothérapie/chimio (néoplasie)

o Thérapie comportementale (dépression/anorexie)

o Cessation d’agent en cause (médicaments/drogues)

o Support nutritionnel (démence/dysphagie)

Page 43: Perte de poids Chrysanthi Psyharis R1 CORE janvier 2012

Le suivi médical est très important.

Chez ceux sans étiologie précise, il demeure important de réévaluer la situation q1 à 6 mois selon la sévérité et les comorbidités.