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1S127 © Masson, Paris, 2004 Ann Pathol 2004 ; 24 : 1S127-1S129 COMMUNICATIONS ORALES (TUBE DIGESTIF, POUMON) Perte précoce de l’expression de SERCA3 au cours du processus multi-étape de cancérogénèse colique BROULAND JP (1) , GELEBART P (2) , GROSSMANN J (3) , PAPP B (4) (1) Service d’Anatomie et Cytologie Pathologiques, Hôpital Lariboisière 75475 Paris cedex 10, France, (2) Alberta University, Edmonton, Canada, (3) Klinikum Universitat Regensburg 93042 Germany, (4) Laboratoire de Biologie Cellulaire Hématopoïét. L’accumulation des ions calciques à partir du cytosol dans le reti- culum endoplasmique (RE) est accomplie grâce à des ATPases calci- ques endoplasmiques (sarco/endoplasmic reticulum calcium trans- port ATPases – SERCA). Nous avons précédemment montré que l’expression de l’isoforme SERCA3 est perdue ou fortement réduite dans les cellules de cancer colique et que l’expression de SERCA3 est induite au cours de la différenciation des cellules de cancer coli- que en culture. Afin de mieux caractériser l’implication de SERCA3 au cours de la carcinogénèse colique, l’expression de SERCA3 à été étudiée dans l’épithélium colique adulte et fœtale, dans une série de lésions coliques bénignes, des adénomes et des adénocarcinomes. De plus, nous avons étudié l’expression de SERCA3 dans un système utilisant des lignées cellulaires de cancers coliques impliquant la voie de signalisation APC/ß-catenin-TCF4 et les facteurs de transcription de type Sp1. Ainsi, nous avons montré que l’expression de SERCA3 1) augmente progressivement au fur et à mesure de la différenciation des cellules coliques le long des cryptes de la muqueuse colique nor- male et dans les polypes hyperplasiques de Morson, avec une expres- sion forte dans l’épithélium de surface ; 2) est modérée et hétérogène dans les adénomes coliques avec un niveau d’expression inversement corrélé au degré de dysplasie ; 3) est à peine détectable dans les adé- nocarcinomes bien différenciés et nulle dans les adénocarcinomes peu différenciés. L’induction de l’expression de SERCA3 par des agents de différenciation telle que le butyrate peut être inhibée par la mithamycine-A, un antibiotique qui bloque le facteur de transcrip- tion de type Sp1. De plus, l’expression de SERCA3 peut être induite dans une lignée de cellules de cancer colique dominant négative pour TCF4. Ces données indiquent que 1) l’expression de SERCA3 est liée aux différentes étapes de la différenciation de l’épithélium coli- que in vivo ; 2) la perte de l’expression de SERCA3 au cours du pro- cessus multi-étape de la cancérogénèse colique est reliée à l’augmen- tation de la signalisation dépendante de la voie APC/ß-catenin-TCF4 et de la déficience de la transcription dépendante des facteurs de type Sp1. De plus, ces résultats suggèrent que l’homéostasie calcique intracellulaire est modulée au cours de la carcinogénèse colique et que SERCA3 peut être utilisé comme une nouveau marqueur d’ana- lyse des tumeurs épithéliales du colon. Corrélation entre l’infiltration des mastocytes et la densité de l’infection à Helicobacter pylori au niveau de la muqueuse gastrique antrale évaluée à l’aide de la technique des tissue arrays LASSALLE S (1, 2) , HOFMAN V (1, 2) , BOUADEF A (3) , KALEM KH (3) , SELVA E (2) , HEBUTERNE X (4) , HOFMAN P (1, 2) (1) Laboratoire de Pathologie Clinique et Expérimentale, (2) INSERM 0215, Faculté de Médecine, 06107 Nice Cedex, (3) Laboratoire de Recherche sur Helicobacter, Alger, (4) Fédération d’Hépato-gastro- entérologie, Hôpital de l’Archet, Nice. Une étude précédente a montré que les mastocytes étaient proba- blement impliqués dans la pathologie gastrique liée à H. pylori et que leur nombre semblait augmenter avec l’aggravation des lésions. Bien que cette augmentation soit considérée comme pathologique au sein de la muqueuse gastrique, le rôle joué par ces cellules de l’immunité innée dans les gastriques chroniques à H. pylori reste non determiné. Le but de notre étude a été, 1) de corréler le nombre de mastocytes observés au niveau de la muqueuse antrale chez des patients infectés et non infectés par H. pylori et, 2) d’apprécier le nombre de mastocytes en fonction de la densité d’H. pylori. Méthodes : Une analyse immunohistochimique a été réalisée en utilisant des anticorps anti-tryptase (AA1 ; Dako) anti-chymase (MAB1254 ; Chemicon), anti-CD117 (Dako) et anti-H. pylori (Dako A/S, Glostrup, Danemark) et une coloration histochimique par le bleu de toluidine a été effectuée. Cette étude a été réalisée sur un bloc de tissue array contenant des spots de 600 microns réalisés en duplicat sur des biopsies antrales provenant de 204 patients infectés par H. pylori et de 103 patients non infectés et présentant une mu- queuse gastrique non inflammatoire. Les résultats ont été étudiés sur un système d’analyse de type SpotBrowser. Résultats : L’infiltration en mastocytes est nettement plus élevée chez les patients infectés par H. pylori que dans la population té- moin. Le nombre de cellules exprimant la chymase et la tryptase est élevée de façon équivalente au sein des différentes biopsies prove- nant de patients infectés par H. pylori. Le nombre de cellules expri- mant ces deux enzymes est directement corrélé à la densité de l’infec- tion bactérienne, alors que le nombre de cellules exprimant CD117 est moins élevé en cas de forte densité. De manière similaire, le nombre de mastocytes colorés par le bleu de toluidine est moins marqué en cas d’intense colonisation par H. pylori. Conclusion : Le nombre de mastocytes observé au sein de la mu- queuse antrale croît avec le nombre d’H. pylori detecté. Il existe un grand nombre de mastocytes dégranulés au sein des muqueuses gas- triques fortement infectées par H. pylori. Ces résultats sont à rappro- cher au fait que diverses études expérimentales réalisées in vitro ont montré que les mastocytes humains avaient un pouvoir chémoattrac- tant sur les polynucléaires neutrophiles et sur les monocytes et pour- raient ainsi participer à l’entretien de l’inflammation gastrique. Étude d’une série de 17 cas de mésothéliomes péri- tonéaux BENZEKRI A (1) , THOMASSIN J (1) , SUCIU V (1) , ELIAS D (2) , LASSER PH (2) , DUVILLARD P (1) , SABOURIN JC (1) (1) Département de pathologie, (2) Département de chirurgie, Institut Gustave Roussy, 39 rue Camille Desmoulins, 94805 Villejuif Cedex, France. Le mésothéliome est une tumeur rare. La localisation péritonéale est moins fréquente que la localisation pleurale. Le rôle de l’exposi- tion à l’amiante dans l’apparition de cette tumeur a été prouvé dans les deux localisations. Le mésothéliome péritonéal se voit surtout chez l’homme (75 %), avec une moyenne d’âge comprise entre 50 et 70 ans. Quelque soit sa localisation, le mésothéliome malin a un pro- nostic sombre avec une survie de moins d’un an. Nous rapportons une série de 17 cas de mésothéliomes péritonéaux hospitalisés en- tre 1995 et 2003, correspondant à 10 hommes et à 7 femmes avec une moyenne d’âge de 48 ans. Le traitement a consisté en une chirurgie (péritectomie plus ou expansive) suivie d’une chimiothérapie intra- péritonéale avec hyperthermie (CHIP). Sur le plan histologique, il s’agissait de 10 mésothéliomes malins diffus de type épithélial, de 6 cas de mésothéliomes épithéliaux d’architecture papillaire et d’un mésothéliome malin épithélial d’architecture tubuloglandulaire. Quatre patients sont décédés dans un délai de quelques mois à 4 ans après le diagnostic. Les autres patients sont suivi dans notre établis- sement avec un recul de quelques mois à 8 ans. Parmi les 6 cas (2 F, 4 h) de mésothéliomes épithéliaux d’architecture papillaire, un seul patient est décédé prouvant ainsi le faible potentiel de malignité de ces lésions péritonéale qu’il convient donc de séparer des autres Mardi 16 novembre 2004 17 h 00 - 18 h 00 (Grand Amphithéâtre)

Perte précoce de l’expression de SERCA3 au cours du processus multi-étape de cancérogénèse colique

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Page 1: Perte précoce de l’expression de SERCA3 au cours du processus multi-étape de cancérogénèse colique

1S127

© M a s s o n , P a r i s , 2 0 0 4

A n n P a t h o l 2 0 0 4 ; 2 4 : 1 S 1 2 7 - 1 S 1 2 9

COMMUNICATIONS ORALES (TUBE DIGESTIF, POUMON)

Perte précoce de l’expression de SERCA3 au

cours du processus multi-étape de cancérogénèse

colique

BROULAND JP (1), GELEBART P (2), GROSSMANN J (3), PAPP B (4)

(1) Service d’Anatomie et Cytologie Pathologiques, Hôpital Lariboisière75475 Paris cedex 10, France, (2) Alberta University, Edmonton, Canada,(3) Klinikum Universitat Regensburg 93042 Germany, (4) Laboratoirede Biologie Cellulaire Hématopoïét.

L’accumulation des ions calciques à partir du cytosol dans le reti-culum endoplasmique (RE) est accomplie grâce à des ATPases calci-ques endoplasmiques (sarco/endoplasmic reticulum calcium trans-port ATPases – SERCA). Nous avons précédemment montré quel’expression de l’isoforme SERCA3 est perdue ou fortement réduitedans les cellules de cancer colique et que l’expression de SERCA3est induite au cours de la différenciation des cellules de cancer coli-que en culture. Afin de mieux caractériser l’implication de SERCA3au cours de la carcinogénèse colique, l’expression de SERCA3 à étéétudiée dans l’épithélium colique adulte et fœtale, dans une série delésions coliques bénignes, des adénomes et des adénocarcinomes. Deplus, nous avons étudié l’expression de SERCA3 dans un systèmeutilisant des lignées cellulaires de cancers coliques impliquant la voiede signalisation APC/ß-catenin-TCF4 et les facteurs de transcriptionde type Sp1. Ainsi, nous avons montré que l’expression de SERCA31) augmente progressivement au fur et à mesure de la différenciationdes cellules coliques le long des cryptes de la muqueuse colique nor-male et dans les polypes hyperplasiques de Morson, avec une expres-sion forte dans l’épithélium de surface ; 2) est modérée et hétérogènedans les adénomes coliques avec un niveau d’expression inversementcorrélé au degré de dysplasie ; 3) est à peine détectable dans les adé-nocarcinomes bien différenciés et nulle dans les adénocarcinomespeu différenciés. L’induction de l’expression de SERCA3 par desagents de différenciation telle que le butyrate peut être inhibée par lamithamycine-A, un antibiotique qui bloque le facteur de transcrip-tion de type Sp1. De plus, l’expression de SERCA3 peut être induitedans une lignée de cellules de cancer colique dominant négative pourTCF4. Ces données indiquent que 1) l’expression de SERCA3 estliée aux différentes étapes de la différenciation de l’épithélium coli-que in vivo ; 2) la perte de l’expression de SERCA3 au cours du pro-cessus multi-étape de la cancérogénèse colique est reliée à l’augmen-tation de la signalisation dépendante de la voie APC/ß-catenin-TCF4et de la déficience de la transcription dépendante des facteurs de typeSp1. De plus, ces résultats suggèrent que l’homéostasie calciqueintracellulaire est modulée au cours de la carcinogénèse colique etque SERCA3 peut être utilisé comme une nouveau marqueur d’ana-lyse des tumeurs épithéliales du colon.

Corrélation entre l’infiltration des mastocytes et la

densité de l’infection à Helicobacter pylori au niveau

de la muqueuse gastrique antrale évaluée à l’aide

de la technique des tissue arrays

LASSALLE S (1, 2), HOFMAN V (1, 2), BOUADEF A (3),KALEM KH (3), SELVA E (2), HEBUTERNE X (4), HOFMAN P (1, 2)

(1) Laboratoire de Pathologie Clinique et Expérimentale, (2) INSERM0215, Faculté de Médecine, 06107 Nice Cedex, (3) Laboratoire deRecherche sur Helicobacter, Alger, (4) Fédération d’Hépato-gastro-entérologie, Hôpital de l’Archet, Nice.

Une étude précédente a montré que les mastocytes étaient proba-blement impliqués dans la pathologie gastrique liée à H. pylori et queleur nombre semblait augmenter avec l’aggravation des lésions. Bienque cette augmentation soit considérée comme pathologique au sein

de la muqueuse gastrique, le rôle joué par ces cellules de l’immunitéinnée dans les gastriques chroniques à H. pylori reste non determiné.Le but de notre étude a été, 1) de corréler le nombre de mastocytesobservés au niveau de la muqueuse antrale chez des patients infectéset non infectés par H. pylori et, 2) d’apprécier le nombre de mastocytesen fonction de la densité d’H. pylori.

Méthodes : Une analyse immunohistochimique a été réalisée enutilisant des anticorps anti-tryptase (AA1 ; Dako) anti-chymase(MAB1254 ; Chemicon), anti-CD117 (Dako) et anti-H. pylori (DakoA/S, Glostrup, Danemark) et une coloration histochimique par lebleu de toluidine a été effectuée. Cette étude a été réalisée sur unbloc de tissue array contenant des spots de 600 microns réalisés enduplicat sur des biopsies antrales provenant de 204 patients infectéspar H. pylori et de 103 patients non infectés et présentant une mu-queuse gastrique non inflammatoire. Les résultats ont été étudiés surun système d’analyse de type SpotBrowser.

Résultats : L’infiltration en mastocytes est nettement plus élevéechez les patients infectés par H. pylori que dans la population té-moin. Le nombre de cellules exprimant la chymase et la tryptase estélevée de façon équivalente au sein des différentes biopsies prove-nant de patients infectés par H. pylori. Le nombre de cellules expri-mant ces deux enzymes est directement corrélé à la densité de l’infec-tion bactérienne, alors que le nombre de cellules exprimant CD117est moins élevé en cas de forte densité. De manière similaire, le nombrede mastocytes colorés par le bleu de toluidine est moins marqué encas d’intense colonisation par H. pylori.

Conclusion : Le nombre de mastocytes observé au sein de la mu-queuse antrale croît avec le nombre d’H. pylori detecté. Il existe ungrand nombre de mastocytes dégranulés au sein des muqueuses gas-triques fortement infectées par H. pylori. Ces résultats sont à rappro-cher au fait que diverses études expérimentales réalisées in vitro ontmontré que les mastocytes humains avaient un pouvoir chémoattrac-tant sur les polynucléaires neutrophiles et sur les monocytes et pour-raient ainsi participer à l’entretien de l’inflammation gastrique.

Étude d’une série de 17 cas de mésothéliomes péri-

tonéaux

BENZEKRI A (1), THOMASSIN J (1), SUCIU V (1), ELIAS D (2),LASSER PH (2), DUVILLARD P (1), SABOURIN JC (1)

(1) Département de pathologie, (2) Département de chirurgie, InstitutGustave Roussy, 39 rue Camille Desmoulins, 94805 Villejuif Cedex,France.

Le mésothéliome est une tumeur rare. La localisation péritonéaleest moins fréquente que la localisation pleurale. Le rôle de l’exposi-tion à l’amiante dans l’apparition de cette tumeur a été prouvé dansles deux localisations. Le mésothéliome péritonéal se voit surtoutchez l’homme (75 %), avec une moyenne d’âge comprise entre 50 et70 ans. Quelque soit sa localisation, le mésothéliome malin a un pro-nostic sombre avec une survie de moins d’un an. Nous rapportonsune série de 17 cas de mésothéliomes péritonéaux hospitalisés en-tre 1995 et 2003, correspondant à 10 hommes et à 7 femmes avec unemoyenne d’âge de 48 ans. Le traitement a consisté en une chirurgie(péritectomie plus ou expansive) suivie d’une chimiothérapie intra-péritonéale avec hyperthermie (CHIP). Sur le plan histologique, ils’agissait de 10 mésothéliomes malins diffus de type épithélial, de6 cas de mésothéliomes épithéliaux d’architecture papillaire etd’un mésothéliome malin épithélial d’architecture tubuloglandulaire.Quatre patients sont décédés dans un délai de quelques mois à 4 ansaprès le diagnostic. Les autres patients sont suivi dans notre établis-sement avec un recul de quelques mois à 8 ans. Parmi les 6 cas (2 F,4 h) de mésothéliomes épithéliaux d’architecture papillaire, un seulpatient est décédé prouvant ainsi le faible potentiel de malignité deces lésions péritonéale qu’il convient donc de séparer des autres

Mardi 16 novembre 2004 17 h 00 - 18 h 00 (Grand Amphithéâtre)