Philosophie

Conseils de lecture pour les futurs élèves de Terminale

L'année de Terminale sera une année d'initiation aux grands problèmes de la philosophie, et par là une initiation à plusieurs

grands auteurs, dans le cadre d'un programme de notions exposé sur le site officiel :

http://www.education.gouv.fr/bo/2003/25/MENE0301199A.htm

La lecture de la philosophie n'est pas chose facile, et demande patience et concentration. Il est néanmoins possible, pour

les élèves qui le souhaitent, de commencer à s'y plonger, par exemple à travers l'un ou l'autre des ouvrages suivants :

ALAIN, Éléments de philosophie [1916], Gallimard.

Alain, grand professeur du début du XXe s., traverse les grands problèmes de philosophie de la connaissance et de la

morale en tâchant toujours de les ramener à leur origine concrète.

ALAIN, Propos sur le bonheur [1925], Gallimard.

Cet ouvrage est composé de "propos", courts textes indépendants les uns des autres et dans chacun desquels Alain

examine un aspect particulier de l'inévitable question du bonheur. Il permet d'aborder un thème majeur de la réflexion

philosophique – un thème qui en rejoint beaucoup d'autres.

BERGSON, L'Énergie spirituelle [1919], Presses universitaires de France.

Par exemple dans ses parties "L'Âme et le Corps" ou "La Conscience et la Vie", cet ouvrage d'un grand philosophe du

XXe s. permet d'aborder les problèmes de la métaphysique, tel celui-ci : la matière est-elle le principe de toutes choses ?

BLACKBURN, Simon, Penser : une irrésistible introduction à la philosophie, Flammarion. 2003.

Simon Blackburn, philosophe américain contemporain, se met ici à la portée du lecteur néophyte pour aborder les grandes

problématiques de la philosophie : comment parvient-on à la connaissance du réel ? qu'est-ce que l'esprit ? pouvons-nous

faire des choix libres ? qu'est-ce que le moi ? que peut-on savoir relativement à la question de l'existence de Dieu ?

DESCARTES, René, Discours de la méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences [1637]. Éditions diverses.

Un très grand classique de la philosophie, dont les positions sont incontournables pour qui veut approfondir le problème

de la possibilité de la vérité. Descartes y explique pourquoi il est amené à œuvrer à un recommencement radical dans la

construction de la science. Ce texte permet également de méditer sur le bon usage des apprentissages scolaires.

FOLSCHEID, Dominique, Les Grandes Philosophies, Presses universitaires de France, 2011.

De nombreux ouvrages existent qui essayent de brosser une histoire générale des idées. Mais celui-ci, réédité, est réussi.

Concis sans l’être trop, il permettra de s'initier aux grands courants de la philosophie sans s’ennuyer. Et déjà, de se mettre à

réfléchir.

HADOT, Pierre, Qu'est-ce que la philosophie antique ? Gallimard, 1995.

Pierre Hadot, historien de la philosophie antique, cherche à montrer le sens de l'art de vivre qu'était la philosophie en ses

premiers siècles. Ouvrage éclairant, dans la mesure où c'est alors que les grands problèmes sont posés, dont on débat

encore aujourd'hui.

HANSEN-LØVE, Laurence, La Philosophie de A à Z, Hatier, 2000.

Un petit dictionnaire d'excellente qualité, abordant de manière claire et approfondie les notions et auteurs de la

philosophie. Il pourra utilement vous accompagner tout au cours de l'année, et bien sûr au-delà. Il offre un premier choix

de textes parmi les plus importants, brièvement introduits et expliqués.

HERSCH, Jeanne, L'Étonnement philosophique : une histoire de la philosophie, Gallimard, 1993.

Un parcours possible au travers d’auteurs choisis, sur la trace d’une qualité qui ne cesse de fonder toute philosophie : la

faculté de s’étonner. Un ouvrage à ne pas lire nécessairement dans l'ordre chronologique, mais selon l'ordre de sa curiosité.

KANT, Emmanuel, Qu'est-ce que les Lumières ? [1784]. Éditions diverses.

Dans ce court essai, celui qui sera considéré plus tard comme la plus grande figure de la philosophie allemande cherche à

penser la notion d'Aufklärung (que nous exprimons en français par "Lumières"). L’Europe croit être entrée dans un âge

nouveau. Kant montre pourquoi l'homme est peu tenté de penser par lui-même, donc d'être intellectuellement libre, et y

défend l'expression publique de l'opinion, dans l'optique d'une recherche en commun du vrai, à travers laquelle les

hommes acquièrent l'autonomie.

NIETZSCHE, Friedrich, Crépuscule des idoles [1888]. Éditions diverses.

Socrate appelle au règne de l'intellect dans l'âme humaine et les notions de raison, de vérité, de libre arbitre, finiront par

s’imposer. Autant d'"idoles" de la philosophie, selon Nietzsche, penseur iconoclaste qui veut "philosopher à coups de

marteau" afin de refonder la philosophie sur des valeurs nouvelles. Ce livre nous fait entrer dans la philosophie comme

critique d'elle-même. On est alors, paradoxalement, au cœur de la philosophie.

PLATON, Apologie de Socrate. Éditions diverses.

Pourquoi Socrate a-t-il été condamné à mort par la cité d'Athènes en 399 avant J.-C.? Platon laisse la parole à son maître,

dont il reprend (et récrit) le discours de défense. Lire l'Apologie de Socrate, c'est entrer dans la philosophie comme

interrogation sur notre illusion de savoir. Sans cette interrogation préalable, il n'y a pas de philosophie.

PLATON, Phèdre. Éditions diverses.

On dit parfois que toute l'histoire de la philosophie est une suite de notes de bas de page à la philosophie de Platon.

Socrate et Phèdre cherchent, dans ce dialogue, à comprendre le désir amoureux, et par là à expliquer la recherche

philosophique de la vérité. Où l’on comprend que désirer ne signifie pas chercher à posséder, et que bien chercher la

vérité, c’est d’abord savoir poser les bonnes questions.

PLATON, Le Banquet. Éditions diverses.

C'est ici encore l'amour que l'on cherche à comprendre. Les différents convives d'un banquet, dont Socrate, proposent

d'établir sa signification. Il s'agit aussi, plus généralement, de comprendre les émotions humaines, à commencer par notre

fascination pour la beauté. Surtout en fin de repas.

SARTRE, Jean-Paul, L'Existentialisme est un humanisme [1945], Gallimard.

Qu'est-ce que l'homme ? Quelle est sa nature ? Existe-t-il réellement une "nature humaine" ? Non, répond Sartre dans

cette conférence qui met en évidence l'immensité de la responsabilité que l'homme a de lui-même, en tant qu'être libre.

Responsabilité écrasante dont il n’aura de cesse de vouloir se défaire, mais sans jamais y arriver, car on n’échappe pas à sa

liberté.

Vous souhaitant une bonne lecture,

Sébastien CORDIER

Vincent RENAULT

Professeurs de philosophie