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EHESS Pie VI et les évêques français. Droits de l'Église et droits de l'homme. Le Bref « Quod aliquantum » et autres textes. (Coll. « Histoire ») by Jean CHAUNU Review by: Émile Poulat Archives de sciences sociales des religions, 34e Année, No. 68.2 (octobre-décembre 1989), pp. 214-215 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41623447 . Accessed: 12/06/2014 21:21 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 62.122.73.17 on Thu, 12 Jun 2014 21:21:44 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Pie VI et les évêques français. Droits de l'Église et droits de l'homme. Le Bref « Quod aliquantum » et autres textes. (Coll. « Histoire »)by Jean CHAUNU

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Pie VI et les évêques français. Droits de l'Église et droits de l'homme. Le Bref « Quodaliquantum » et autres textes. (Coll. « Histoire ») by Jean CHAUNUReview by: Émile PoulatArchives de sciences sociales des religions, 34e Année, No. 68.2 (octobre-décembre 1989), pp.214-215Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/41623447 .

Accessed: 12/06/2014 21:21

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

gnement et de transmission. Et ce, jusque dans la 2me moitié du XIXe siècle.

C'est en définitive la question de la moder- nité qu'à travers ces exemples de syncrétisme ou d'accommodation mutuelle du laïc et du religieux, cet ouvrage contribue à poser. Équi- libre subtil savamment composé et toujours à la merci d'une rupture, que ces Juifs portugais tentèrent de préserver, jusqu'à l'excès, et par- fois à l'abri des autres, Juifs et non Juifs. Le livre de J.C. se présente alors comme une invi- tation à prolonger cette réflexion.

Chantai Benayoun.

68. 184 CENTLIVRES (Pierre), CENTLIVRES-DEMONT (Micheline).

Et si on parlait de l'Afghanistan ? Terrains et textes (1964-1980). Neuchâtel, Ed. de l'Ins- titut d'ethnologie et Paris, Ed. de la M.S.H., 1988, 314 p. (Coll. « Recherches et travaux de l'Institut d'ethnologie », VIII).

Livre de bonne présentation réunissant dix- huit textes fondamentaux, dont deux inédits (comme celui, excellent, sur « La politique au village ») et plusieurs classiques (comme « Groupes ethniques : de l'hétérogénéité d'un concept aux ambiguïtés de la représenta- tion »), dûs à deux des meilleurs ethnologues spécialistes de l'Afghanistan.

La diversité des thèmes abordés (organisa- tion sociale, identités ethniques, pratiques reli- gieuses, techniques, etc.) ne nuit nullement à l'unité de la démarche. Bien au contraire - et c'est ce qui fait l'originalité et l'intérêt du livre -, les « faits de culture et de société à la fois d'expression quotidienne et de détermina- tion profonde » (p. 3) étudiés par les Cent- livres jettent heureusement sur la situation actuelle un éclairage nouveau, tout en contras- tes. Ici, pas de « peuple » afghan, ni même de « mosaïque » d'ethnies, mais un complexe de coalitions et d'oppositions qui se font et se défont au rythme où se déplacent les enjeux. Les contradictions de cette « société hiérarchi- sée avec un idéal d'égalité » (p. 22) démentent par avance toute vision manichéenne. Le der- nier texte, qui donne son titre au livre, mérite une attention particulière. On y trouve en effet une réflexion pertinente, à la fois nuancée (sans simplisme) et courageuse (sans démago- gie), sur la crise afghane et sur la position tou- jours délicate des ethnologues lorsqu'ils se trouvent confrontés à des situations de ce type.

Voilà donc un livre qui tranche heureuse- ment sur la médiocre production, essentielle- ment politique et idéologique, de la dernière décennie sur l'Afghanistan.

Jean-Pierre Digard.

68. 185 cHAUNU (Jean), éd. Pie VI et les évêques français. Droits de l'Église et droits de l'homme. Le Bref « Quod aliquantum » et autres textes. Limo- ges, Critérion, 1989, 172 p. (Coll. « Histoire »).

L'Église catholique a-t-elle condamné la Déclaration des droits de l'homme ? Non. A-t- elle condamné les droits de l'homme? En rigueur de terme, non. En revanche, elle a condamné, le 10 mars 1791, par le Bref pontifi- cal Quod aliquantum, la Constitution civile du clergé (votée le 12 juillet 1790 et promulguée par le roi le 24 août) et, à son propos, « cette liberté absolue » qui autorise toutes les licen- ces en matière religieuse, « cette liberté effré- née qui semble étouffer la raison », « ce droit chimérique contraire aux droits du Créateur suprême »... Un mois après, par le Bref ponti- fical Charitas, du 13 avril, elle condamnait le schisme qui en résultait avec l'apparition d'une hiérarchie autocéphale. L'opposition catholique à la Révolution française, qui a gardé ses irréductibles, a très vite développé et amplifié ce thème luciférien des droits de l'homme dressés contre les droits de Dieu.

En l'espèce comme par principe, rien de tel que le retour aux textes. Tout le monde ne peut disposer dans sa bibliothèque de la collection Guillon (2 vol., 1798). On saura gré à J. Chaünu de cette anthologie : les deux Brefs, précédés de la CCC et de Y Exposition des principes sur la CCC par les 30 évêques députés à l'Assemblée nationale (tous sauf Talleyrand et, ajoute-t-on, Gobel), avec les notes érudites de l'époque et ses propres annotations. Il devrait se méfier d'une tendance à l'anachronisme, sous la for- me d'un langage postconciliaire : Talleyrand n'a pas procédé à « l'ordination » mais à la « consécration » épiscopale de Gobel (p. 148) ; Guillon, qui appartenait au clergé séculier, eût été très étonné de s'entendre appelé « Père » (p. 88), sans plus de présentation.

Celle-ci manque : elle eût aidé à mieux comprendre la CCC qui, du point de vue romain ou ultramontain, instaurait un divorce entre la discipline et le dogme (p. 18), mais, du point de vue gallican, se légitimait par un

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BULLETIN DES OUVRAGES

retour à l'ancienne discipline et doctrine. Guil- lon, antirévolutionnaire immédiat avec Bar- ruel et réfractaire à tous les serments, ne s'exila jamais, survécut à l'orage, participa aux négo- ciations concordataires, accompagna Fesch à Rome, devint doyen de Sorbonne à la faculté de théologie, assista Grégoire à ses derniers moments contre la volonté de l'archevêque de Paris, et, nommé par le roi à l'évêché de Beau- vais, ne reçut pas du pape, pour ce fait, ses bul- les d'institution. Il acceptera de faire amende honorable et sera nommé évêque in partibus du Maroc, puis exilé par Louis-Philippe, mais toujours demeura, comme on disait alors, « imbu des idées gallicanes ».

Un regret : le retour aux textes pour « com- prendre Pie VI » exigeait un pas de plus, jamais franchi encore, sortir du franco- centrisme de ce dossier, lui adjoindre les let- tres du pontife romain aux souverains étran- gers relatives à la situation française, par exem- ple au roi du Portugal.

Émile Poulat

68. 1 86 CH AVAGNE (Yves). Bernard Lambert. 30 ans de combat pay- san. Quimperlé, La Digitale, 1988, 284 p.

Y.C., journaliste, a seulement assuré la rédaction finale de ce qui est en fait un travail collectif réalisé dans le cadre de l'Association Bernard Lambert (Nantes, secrétaire : René Bourrigaud). L'existence d'une telle associa- tion montre le rayonnement exercé par ce res- ponsable agricole issu de la JAC, mort acci- dentellement en 1984 alors qu'il était anima- teur national de la Confédération Nationale des Syndicats de Travailleurs-Paysans : excel- lent tribun, personnage charismatique, mili- tant rebelle à tout carriérisme, B. Lambert a sans doute été le principal penseur de la gau- che paysanne d'origine catholique, du milieu des années soixante à la fin des années soi- xante-dix, connu surtout comme auteur des « Paysans dans la lutte des classes » (paru en 1970, au Seuil). Je l'ai moi-même connu pour avoir grandi dans une commune voisine et pour avoir, un moment, croisé sa militance.

Cet ouvrage n'est pas une hagiographie, c'est un excellent travail d'histoire contempo- raine, admira tif, bien sûr, mais pour se refuser toute complaisance... comme était B. Lambert vis-à-vis de lui-même ! C'est un document indispensable à ceux qui s'intéressent à l'évo-

lution du monde rural, de la contestation pay- sanne et des organisations agricoles. B. Lam- bert a été mêlé de près à l'histoire de la JAC (il a été membre du bureau), du C.NJ.A. (il fut secrétaire national adjoint, à côté ou plutôt, déjà, en face de M. Debatisse), du M.R.P. (dont il fut député de 1958 à 1962), de la F.N.S.F.A. (il en a incarné l'aile contestataire en tant que responsable de la fédération de l'Ouest) de la nouvelle extrême-gauche pay- sanne (au P.S.U. puis avec les Paysans-tra- vailleurs) et, surtout, de la « base », à laquelle sa mentalité de révolté l'a toujours ramené.

De la sorte, il est resté toute sa vie ce jeune « fils de métayer » indigné par la paternelle domination des « maîtres » et la sanctifiante bénédiction des « curés », mais bientôt séduit par le camp des jacistes et des vicaires ; ou cet ancien soldat décoré en Algérie pour haut fait de bravoure et faisant scandale à l'Assemblée nationale, en 1959, en réclamant le droit de vote pour tous les Algériens (c'est-à-dire l'auto- détermination). « Tous les dimanches, en chaire, le curé expliquait que plus on était malheureux en ce monde, plus on était heu- reux dans l'autre. Pour moi qui voulait déjà changer tout ce qui me semblait injuste, ça me révoltait Le curé faisait des processions de rogations pour bénir les biens de la terre au printemps. Et moi je me disais : "de l'eau bénite sur les semences, ça fait moins d'effet que les engrais". (...) Je suis redevenu catholi- que, disait-il, lorsque j'ai compris que j'étais moi aussi un créateur, que j'avais vocation à modifier le monde, que la foi n'était pas con- tradictoire avec cela (...). Le travail n'est plus un rachat du péché mais l'occasion d'être des co-créateurs du royaume de Dieu sur terre avec ses valeurs de justice et de charité ». Il n'a jamais lu Weber mais il a contribué, à sa manière, à réaliser ce retournement intra- mondain, personnaliste et déculpabilisant de l'économie du salut, qui caractérise l'adapta- tion du christianisme à la modernité. Il a repris quelque distance avec le catholicisme, mais jamais avec son idéalisme impénitent

Yves Lambert.

68. 1 87 CIPRIANI (Roberto), MACIOTI (Maria Immacolata), éds.

Omaggio a Ferrarotti. Rome, SIARES, 1988, 646p.

L'activité de Franco Ferrarotti couvre une période qui va de 1949 jusqu'à nos jours. Fon-

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