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Cette &de, la plus importante en termes de nombre de patients et d’exhaustivitb de 1’8tude gknbtique, permet d’identifier des sous- groupes de patients & risque h&ma- tologique 8lev8. Ceci doit conduire, chez ces patients, & une sur- veillance h&matologique (hkmo- grammes, myt+logrammes, catyo- types medullaires) intensifiee et g une indication pr&oce de greffe de moelle allog&ique, seul traitement restant curateur, g ce jour, de I’at- teinte h8matologique. Blood 96 (15l12fOO) 4064-407 Portage nasal de staphylocoque do6 n Le staphylocoque don+ (Staphylococcus aureus) est un des agents responsables d’infec- tions nosocomiales parmi les plus frbquents. Aux hats-Unis, plus de 13 O/o des germes is&s de patients victimes d’infections nosocomiales entre 1979 et 1995 Btaient des S. aureus et ce pourcentage s’est accru ces dernieres annees. Les consequences de ces infections sont s&&es du fait de leur r&is- tance croissante aux antibiotiques. C’est essentiellement le portage nasal de cette bact&ie qui est res- ponsable de ces infections noso- comiales. Mais on n’avait pas jus- qu’ici recherchb systbmatiquement le lien pouvant exister entre les sta- phylocoques isol& de pr&ve- ments nasaux et les staphylo- coques isol& par h6moculture. Les progrks de la biologie mol&ulaire le permettent aujourd’hui facilement. Une bquipe de bact&iologistes allemands ont entrepris un impor- tant travail qui s’est d&oule en deux phases et qu’ils viennent de publier dans The New England Journal of Medicine. Ce travail, multicen- trique en ce qui concerne la pre- miere phase, avait pour objectif d’etudier la corr&lation existant entre les souches de S. aureus iso- lees de pr&vements nasaux et les souches isol&es par h8moculture. Dans une premiere phase, des pr&vements nasaux ont Bte effect&s chez 219 patients pr& sentant une bact&iemie &.staphy- locoque dor& Dans une seconde phase, qui s’est d&o&e dans un hBpital de 1 568 lits, les souches isolbes de pr&wements nasaux sur et pentostatine En terme d’efficacith, il ny a pas de diffkrence selon que la pentostatine ait Btt?prescrite en ire ou en 2e intention. Enfin, parmi les 40 d&z&, seuls deux sont directement Ii& B une dvolution L es analogues des purines, dhoxycoformy- leuckmique alors m&me que 32 rechutes sont tine @Cl : pentostatine) et 2-chloro- observkes. Les principales causes de mortalit@ dkoxyadenosine (DC1 : cladribine), se sont les infections (n = 6) et la survenue d’une sont impok comme le traitement de choix des deuxic+me neoplasie (n = 15). A noter que le patients atteints de leuc8mie d tricholeucocytes. nombre de d&z& attendus, pour une cohorte de Une cohorte de 24 1 patients atteints de leuc& patients de cet dge, est de 38 et qu’en particu- mie d tricho~eucocytes et trait& par la pentosta- lier il ny a pas d’augmentation significative du tine, soit d’emblbe (n = 154), soit apr& un nombre de cancers. Cette Etude souligne les Bchec d’un premier traitement par I’interfkon- excellents r&ultats du traitement de la leuckmie alpha (n = W), est ici analy&e en terme d’effi- B tricholeucocytes par la pentostatine et I’ab- cacit6 et de toxicit d long terme. Le recul sence de toxicit notable B long terme. mbdian, par rapport au Wbut du traitement, est de g,3 ans. les ksultats sont indiquks Blood 96 (F/l I/00) dans le tableau. 298 I-2986 Taux B 5 aris Taux B 10 arts Valeur du p Survie globale 90 o/o 81 O/o -siBge<55ans(n=121) 93 % -si&gge>55ans(n=120) 68 o/o < 0,0001 Survie saw. rechute 86 o/o 66 o/o -siage<55ans(n=121) 77 % -si&geZ55ans(n=120) 55 % 0,012 une p&iode de 5 ans ont BtB com- par&es aux souches isol&es par hbmoculture par la suite. Au tours de la premiere &ude, multicentrique, les souches iso- lees par h&moculture et celles isolbes par pr&vement nasal 6taient identiques pour 180 des 219 patients bact&i&miques. Au tours de la seconde dtude, 14 des 1 278 patients, qui s’dtaient r&&lbs porteurs de staphylo- coques do&, ont par la suite pr&sentr+ une bact&&mie B sta- phylocoques do& et, dans 86 % des cas, ces souches faisaient partie des m&mes clones. Ces resultats confirment qu’un pourcentage important de bact& ribmies sont d’origine endogene et confortent la strategic utilisbe qui consiste & Bliminer le portage nasal pour prevenir les infections syst& miques g staphylocoques do&. N. Engl. J. Med. 344 (4/01/01) II-16 ProSine C et purpura fulminans n Les trois situations cliniques le plus souvent associees & la surve- nue d’un purpurafulminans sont les m&ningococcbmies s&&es, les Revue Franc&e des taboratoires, f&rier 2001, N’ 330 17 dbficits homozygotes en protbine C (PC) et en protbine S (PS) et les dkficits en PC et en PS d’origine auto-immune. Lors des mkningo- coc&mies s&&es, la diminution de la PC est majeure, plus importante que celle d’autres protbines de I’h& mostase impliquees dans la CIVD observee sans que I’on comprenne & ce jour patfaitement le m&anisme de cette diminution. II est bien Bta- bli, en revanche, que I’importance de la baisse de la PC est un facteur pronostique important pour l’&o- lution (taux de d&&s, taux d’am- putation) et ceci peut &re Ii6 aux interactions existant entre la PC et certaines cytokines (TNF, IL-l). Pour cette raison, une Bquipe irlan- daise a cherche B Bvaluer le b&n& fice d’un apport de PC chez des patients atteints de m&ningococ- cbmie &v&e. Trente-six patients, d’8ge compris entre 3 mois et 76 ans, ont kte trai- t&s dans le cadre d’un essai pros- pectif et multicentrique. Le dia- gnostic de m&ingococ&mie s&&e est confirm& chez tous les patients (h6mocultures, pr&ve- ments cutan& ou PCR). La gra- vitc+ initiale des patients est esti- m&e par le calcul d’un score pronostique valid& dans ce contexte. Dans le cas de cette cohorte, ce score permet d’esti- mer le nombre de d&&s attendus B 18. Tous les patients ont requ des perfusions de concentres de PC B raison d’une dose test de 10 Ullkg, puis d’une dose de charge de 100 Ullkg, puis d’une dose adaptee de faqon quoti- dienne permettant d’obtenir des taux circulants de PC compris entre 80 et 120 UI/mL. Le b&n& fice de ce traitement semble net avec seulement trois d&&s obser- ves : un patient arrive pr&mortem qui d&&de 1 heure apr& son admission, un patient qui d&&de d’cedkme c&bra1 et un patient qui d&&de d’hemorragie intrac&- brale (ce patient avait ti son admis- sion des taux indosables de PC et de fibrine et d&c&dera malgrb I’ad- ministration de PC, de plasma frais et de plaquettes). En ce qui concerne 1’6volution chez les sur- vivants, seuls quatre requierent des amputations (pour dix attendus). Globalement, cette Etude est t&s en faveur de I’administration de PC & la phase aigui? des m&ningococ&mies s&&es, birnbfice qui semble d’autant plus net que I’administration est pr&oce. La seule reserve est m&hodologique : 1’6tude &ant non randomisee et faisant appel g des comparaisons historiques, elle devra &re confirmee par d’autres Bquipes. Blood 96 (P/12/00) 3719-3724

Portage nasal de staphylocoque doré

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Page 1: Portage nasal de staphylocoque doré

Cette &de, la plus importante en

termes de nombre de patients et

d’exhaustivitb de 1’8tude gknbtique,

permet d’identifier des sous-

groupes de patients & risque h&ma-

tologique 8lev8. Ceci doit conduire,

chez ces patients, & une sur-

veillance h&matologique (hkmo-

grammes, myt+logrammes, catyo-

types medullaires) intensifiee et g

une indication pr&oce de greffe de

moelle allog&ique, seul traitement

restant curateur, g ce jour, de I’at-

teinte h8matologique.

Blood 96 (15l12fOO) 4064-407

Portage nasal de staphylocoque do6 n Le staphylocoque don+

(Staphylococcus aureus) est un des agents responsables d’infec-

tions nosocomiales parmi les plus frbquents. Aux hats-Unis, plus de

13 O/o des germes is&s de patients victimes d’infections nosocomiales entre 1979 et 1995 Btaient des

S. aureus et ce pourcentage s’est

accru ces dernieres annees. Les consequences de ces infections

sont s&&es du fait de leur r&is-

tance croissante aux antibiotiques.

C’est essentiellement le portage

nasal de cette bact&ie qui est res-

ponsable de ces infections noso-

comiales. Mais on n’avait pas jus-

qu’ici recherchb systbmatiquement

le lien pouvant exister entre les sta-

phylocoques isol& de pr&ve-

ments nasaux et les staphylo-

coques isol& par h6moculture. Les

progrks de la biologie mol&ulaire

le permettent aujourd’hui facilement.

Une bquipe de bact&iologistes

allemands ont entrepris un impor-

tant travail qui s’est d&oule en deux

phases et qu’ils viennent de publier

dans The New England Journal of

Medicine. Ce travail, multicen-

trique en ce qui concerne la pre-

miere phase, avait pour objectif

d’etudier la corr&lation existant

entre les souches de S. aureus iso-

lees de pr&vements nasaux et les

souches isol&es par h8moculture.

Dans une premiere phase, des

pr&vements nasaux ont Bte

effect&s chez 219 patients pr&

sentant une bact&iemie &. staphy-

locoque dor& Dans une seconde

phase, qui s’est d&o&e dans un

hBpital de 1 568 lits, les souches

isolbes de pr&wements nasaux sur

et pentostatine

En terme d’efficacith, il ny a pas de diffkrence

selon que la pentostatine ait Btt? prescrite en ire

ou en 2e intention. Enfin, parmi les 40 d&z&,

seuls deux sont directement Ii& B une dvolution

L es analogues des purines, dhoxycoformy-

leuckmique alors m&me que 32 rechutes sont

tine @Cl : pentostatine) et 2-chloro- observkes. Les principales causes de mortalit@

dkoxyadenosine (DC1 : cladribine), se sont les infections (n = 6) et la survenue d’une

sont impok comme le traitement de choix des deuxic+me neoplasie (n = 15). A noter que le

patients atteints de leuc8mie d tricholeucocytes. nombre de d&z& attendus, pour une cohorte de

Une cohorte de 24 1 patients atteints de leuc& patients de cet dge, est de 38 et qu’en particu-

mie d tricho~eucocytes et trait& par la pentosta- lier il ny a pas d’augmentation significative du

tine, soit d’emblbe (n = 154), soit apr& un nombre de cancers. Cette Etude souligne les

Bchec d’un premier traitement par I’interfkon- excellents r&ultats du traitement de la leuckmie

alpha (n = W), est ici analy&e en terme d’effi- B tricholeucocytes par la pentostatine et I’ab-

cacit6 et de toxicit d long terme. Le recul sence de toxicit notable B long terme.

mbdian, par rapport au Wbut du traitement,

est de g,3 ans. les ksultats sont indiquks Blood 96 (F/l I/00)

dans le tableau. 298 I-2986

Taux B 5 aris Taux B 10 arts Valeur du p Survie globale 90 o/o 81 O/o -siBge<55ans(n=121) 93 %

-si&gge>55ans(n=120) 68 o/o < 0,0001 Survie saw. rechute 86 o/o 66 o/o -siage<55ans(n=121) 77 % -si&geZ55ans(n=120) 55 % 0,012

une p&iode de 5 ans ont BtB com-

par&es aux souches isol&es par

hbmoculture par la suite.

Au tours de la premiere &ude,

multicentrique, les souches iso-

lees par h&moculture et celles

isolbes par pr&vement nasal

6taient identiques pour 180 des

219 patients bact&i&miques. Au

tours de la seconde dtude, 14

des 1 278 patients, qui s’dtaient

r&&lbs porteurs de staphylo-

coques do&, ont par la suite

pr&sentr+ une bact&&mie B sta-

phylocoques do& et, dans 86 %

des cas, ces souches faisaient

partie des m&mes clones.

Ces resultats confirment qu’un

pourcentage important de bact&

ribmies sont d’origine endogene et

confortent la strategic utilisbe qui

consiste & Bliminer le portage nasal

pour prevenir les infections syst&

miques g staphylocoques do&.

N. Engl. J. Med. 344

(4/01/01) II-16

ProSine C et purpura fulminans n Les trois situations cliniques le plus souvent associees & la surve- nue d’un purpurafulminans sont les m&ningococcbmies s&&es, les

Revue Franc&e des taboratoires, f&rier 2001, N’ 330 17

dbficits homozygotes en protbine C

(PC) et en protbine S (PS) et les

dkficits en PC et en PS d’origine auto-immune. Lors des mkningo-

coc&mies s&&es, la diminution de

la PC est majeure, plus importante

que celle d’autres protbines de I’h& mostase impliquees dans la CIVD

observee sans que I’on comprenne

& ce jour patfaitement le m&anisme de cette diminution. II est bien Bta- bli, en revanche, que I’importance

de la baisse de la PC est un facteur

pronostique important pour l’&o- lution (taux de d&&s, taux d’am-

putation) et ceci peut &re Ii6 aux interactions existant entre la PC et

certaines cytokines (TNF, IL-l). Pour cette raison, une Bquipe irlan-

daise a cherche B Bvaluer le b&n&

fice d’un apport de PC chez des

patients atteints de m&ningococ- cbmie &v&e.

Trente-six patients, d’8ge compris

entre 3 mois et 76 ans, ont kte trai-

t&s dans le cadre d’un essai pros-

pectif et multicentrique. Le dia-

gnostic de m&ingococ&mie

s&&e est confirm& chez tous les

patients (h6mocultures, pr&ve-

ments cutan& ou PCR). La gra-

vitc+ initiale des patients est esti-

m&e par le calcul d’un score

pronostique valid& dans ce

contexte. Dans le cas de cette

cohorte, ce score permet d’esti-

mer le nombre de d&&s attendus

B 18. Tous les patients ont requ

des perfusions de concentres de

PC B raison d’une dose test de

10 Ullkg, puis d’une dose de

charge de 100 Ullkg, puis d’une

dose adaptee de faqon quoti-

dienne permettant d’obtenir des

taux circulants de PC compris

entre 80 et 120 UI/mL. Le b&n&

fice de ce traitement semble net

avec seulement trois d&&s obser-

ves : un patient arrive pr&mortem

qui d&&de 1 heure apr& son

admission, un patient qui d&&de

d’cedkme c&bra1 et un patient qui

d&&de d’hemorragie intrac&-

brale (ce patient avait ti son admis-

sion des taux indosables de PC et

de fibrine et d&c&dera malgrb I’ad-

ministration de PC, de plasma frais

et de plaquettes). En ce qui

concerne 1’6volution chez les sur-

vivants, seuls quatre requierent des

amputations (pour dix attendus).

Globalement, cette Etude est

t&s en faveur de I’administration

de PC & la phase aigui? des

m&ningococ&mies s&&es,

birnbfice qui semble d’autant

plus net que I’administration est

pr&oce. La seule reserve est

m&hodologique : 1’6tude &ant

non randomisee et faisant appel

g des comparaisons historiques,

elle devra &re confirmee par

d’autres Bquipes.

Blood 96 (P/12/00)

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