Lyon Confluence | Présentation générale du projet 1

Présentation Ecoquartier Lyon Confluence

Nicola BARBISAN

Jordan BESSARD

Maëldan LE BRIS DUREST

Quentin RYSAK

Lyon Confluence | Présentation générale du projet 2

Table des matières

I. Présentation générale du projet ..................................................................................................... 3

La situation avant le projet ....................................................................................................................... 3

Chronologie ............................................................................................................................................... 3

Plan de Lyon Confluence ........................................................................................................................... 4

II. Analyse et orientations retenues ................................................................................................... 5

Un pas vers l’urbanisme durable. ............................................................................................................. 5

Un sol ré-assaini ........................................................................................................................................ 5

Des engagements énergétiques ............................................................................................................... 5

Des engagements environnementaux ...................................................................................................... 6

Mobilité Durable ....................................................................................................................................... 6

Tous les acteurs sont concernés ............................................................................................................... 7

Une réflexion avant tout urbanistique. .................................................................................................... 7

III. Critiques du quartier par ses habitants, ses travailleurs et ses visiteurs ........................................ 9

Logements ................................................................................................................................................. 9

Circulation et stationnement .................................................................................................................. 10

Attractivité des entreprises .................................................................................................................... 11

Respect de l’histoire et du contexte ....................................................................................................... 12

Les quelques solutions proposées .......................................................................................................... 12

Bibliographie ...................................................................................................................................... 13

Annexes .............................................................................................................................................. 14

Annexe 1 Les liaisons entre le sud de la presqu’ile et le reste de l’agglomération Lyonnaise avant le projet (1999) .................................................................................................................................................. 14

Annexe 2 La répartition démographique Lyonnaise avant le projet (1999) ........................................... 15

Annexe 3 Comparaison entre la population du quartier et celle de Lyon en 1999 ................................ 16

Annexe 4 Evolution du réseau de transport en commun lyonnais traduisant le désenclavement ........ 17

Annexe 5 Plan du quartier ...................................................................................................................... 18

Lyon Confluence | Présentation générale du projet 3

I. Présentation générale du projet

La situation avant le projet

Au cœur de la ville mais enclavé, envahi par les transports (gare routière, autoroute, pôle multimodal)

mais difficilement accessible, le Sud de la presqu’ile de Lyon faisait face à de nombreux paradoxes qui ont conduit la ville à créer à cet endroit un Eco quartier multifonctionnel.

Le centre d’échange et la gare de Perrache se présentaient comme une barrière hermétique séparant le Nord « bourgeois » et le Sud « modeste » dans le 2eme arrondissement de Lyon. Le Rhône, La Saône et la voie ferrée isolaient le quartier du reste de l’agglomération.

En 1999, avant le lancement du projet, la zone présente une croissance démographique négative, une population plus âgée et moins bien rémunérée que la moyenne lyonnaise, peu d’habitants propriétaires (22%) et un taux de motorisation légèrement plus faible que le reste de l’agglomération (58.6% des ménages). Le désenclavement du quartier apparait comme une nécessité. Voir documents annexes 1, 2 et 3.

Chronologie

Année Evènement

1999 La société d'économie mixte (SEM) est créée. Elle a pour mission de coordonner l’ensemble du projet dans ses différentes phases. L’urbaniste François Grether et le paysagiste Michel Desvigne sont désignés par le maire de Lyon, Raymond Barre, pour définir le plan d’urbanisme.

2003 La SEM Lyon Confluence, titulaire d’une convention publique d’aménagement, est officiellement nommée, par le maire de Lyon, Gérard Collomb, aménageur du projet Lyon Confluence pour le compte du Grand Lyon. Sa création en 1999 visait à coordonner le projet de prolongement du centre-ville sur les 150 hectares de Perrache au confluent.

La ZAC 1 est créée. Des emprises importantes se libèrent, comme les magasins généraux de Perrache, le tri postal de Montrochet, les immeubles de la place des Archives. Les travaux du tramway et des ouvrages ferroviaires débutent...

2005 Un an après le choix des premiers maîtres d’ouvrage pour la construction des premiers immeubles, ce sont les travaux de la place nautique, placés sous haute précaution, qui commencent. En 2007 sont inaugurés les premiers bâtiments sur les Docks : Le Progrès et le pavillon des Douanes.

2008 La SEM devient la SPLA Lyon Confluence, la première société publique locale d’aménagement française. En 2009, Herzog & de Meuron, architectes-urbanistes, et MDP Michel Desvigne, paysagiste, sont retenus pour concevoir le projet urbain de la phase 2. Ils rencontrent Gérard Penot et son équipe, l’atelier Ruelle, qui travaillent sur le côté Saône et sur le pôle Perrache.

2010 La place nautique est livrée. Le parc de Saône et les premiers logements autour de la darse s’animent. Lyon Confluence devient le premier quartier durable en France labellisé WWF. La tranche 1 des études est achevée pour la phase 2. Un nouveau plan-masse est arrêté. Un an plus tard, l’hôtel de région est livré et accueille ses salariés. 2011 est aussi marquée par la signature d’une convention entre le Grand Lyon et le NEDO prévoyant la réalisation de l’îlot P. Dernier ensemble de la place nautique, il est conçu par l’architecte Kengo Kuma.

2012 Le pôle de commerces Confluence est ouvert. Les travaux des îlots E et F incluant le pôle enfance de 9 classes se terminent. La première cession de charges foncières relative à la ZAC 2 est lancée...

Lyon Confluence | Présentation générale du projet 4

Plan de Lyon Confluence

L’éco quartier Lyon Confluence est situé au sud de la presqu’île, du fait de la dimension et l’originalité du

territoire (150 ha). Il constitue une véritable extension de l’aire urbaine : l’objectif est de doubler la superficie du centre-ville lyonnais. La situation exceptionnelle du sud de la presqu'île dans la ville, la beauté de ses paysages fluviaux, la dimension du territoire (150 ha) la perspective de son désenclavement justifient un grand projet urbain.

Les objectifs :

Désenclaver le sud de la presqu'île,

Créer un nouveau quartier en centre-ville,

Développer une offre innovante et attractive de loisirs urbains,

Mettre en valeur les fleuves et les qualités paysagères du site,

Reconquérir les friches industrielles et logistiques.

Les prévisions :

25 hectares d'espaces verts

7 000 à 16 000 habitants

6 000 à 25 000 salariés

Plus de 100 enseignes dans le pôle de commerces et de loisirs.

L’éco quartier est divisé en 4 zones de développement.

Le développement de la ZAC 1 (Zone d’aménagement concerté) qui a débuté en 2003 est déjà bien avancé (les ¾ des réalisations prévues sont terminées, comme la place nautique ou le centre commercial Confluence). Son terme est prévu d’ici 2016.

La construction de la ZAC 2 a commencée en 2012. Il s’agit de la reconversion de l’ancien marché de gros. La partie nord abritera un quartier mixte et perméable tandis que la partie sud consiste en un parc habité qui privilégie le cadre naturel exceptionnel du lieu.

Il faut déverrouiller le quartier de Perrache, entre La Confluence et le reste de la presqu’île de Lyon, pour donner au nouveau territoire toute sa place dans l’agglomération. Le projet en cours consiste à alléger autant que possible cet héritage, tout en le gardant fonctionnel. La gare et le centre d’échanges y gagneront en fluidité, la circulation sera apaisée et les piétons y trouveront un espace public agréable.

Lyon Confluence | Analyse et orientations retenues 5

II. Analyse et orientations retenues

Un pas vers l’urbanisme durable.

« Bâtir une ville positive, c’est d’abord reconstruire la ville sur elle-même. Bâtir une ville positive,

c’est également valoriser le sol comme ressource rare et précieuse.» (Rodolphe Deborre, BeCitizen). Il faut donc bâtir une ville dense et réduire l’usage du véhicule individuel, dont l’impact écologique

direct et sociologique est très important, au profit de la mobilité douce : à pied, à vélo, en transports en commun...le choix du site et l’organisation urbaine de la ville positive permet à la ville existante de se

régénérer... Cela exige une vision politique à long terme du territoire à atteindre... et une mise en œuvre progressive des solutions en accompagnant les changements de mentalités héritières des développements urbains négatifs de ces 50 à 100 dernières années...

C’est pourquoi le quartier Confluence est un engagement durable pour le développement urbain de Lyon : Il n’étend pas la ville en écrasant la biodiversité, il densifie au contraire la ville en réhabilitant des morceaux de ville en friche industrielle, sa position centrale permet d’espérer une réduction des transports polluants dans la ville.

Un sol ré-assaini

Après le choix du site, vient une autre étape écologique : la dépollution du site. GRS Valthec (filiale

du Groupe Veolia Propreté) a traité dans son centre de résorption thermique de Saint-Pierre-de-Chandieu une partie des terres faiblement polluées du site de la Confluence, en les chauffant à 500° afin de faire évaporer les hydrocarbures. 70 000 tonnes de terre très faiblement polluées mais considérées comme non inertes ont été traitées sur place dans une unité mobile, par ajout de stabilisants. Une petite quantité a été évacuée afin d’être enfouie. Une étape initiale éco-conçue qui a nécessité l’établissement préalable d’un seuil de tolérance sanitaire (« seuil de contamination acceptable ») pour les polluants du site en considérant une personne qui habiterait le quartier pendant 70 ans.

Des engagements énergétiques

Un parti pris avant-gardiste est imposé au niveau énergétique pour l’époque (2005). En effet, l’effort

porte tant sur les bâtiments neufs qu’anciens, dans l’optique d’aller au-delà de la règlementation thermique en vigueur (RT 2005). Les nouveaux bâtiments sont ainsi très peu demandeurs en énergie, grâce à la conception bioclimatique, à l’isolation (par l’extérieur) et à la ventilation (mécanique à double flux). Par exemple, en ce qui concerne les logements, la consommation de chauffage est fixée à 60 kWh/m2/an, là où la moyenne nationale est de 110 kWh/m2/an, soit une diminution d’environ 50%. De plus les îlots de logement recourent à 80% aux ENR (chaudière à bois commune pour un îlot, chauffe-eau solaires, panneaux photovoltaïques...). Les lauréats des îlots E3 et E4 ont même atteint une performance de moins de 40 kWh/m2/an grâce à une pompe à chaleur sur air et une installation photovoltaïque en toiture (à comparer aux 50 kWh/m2/an de la RT 2012).

Lyon Confluence | Analyse et orientations retenues 6

Tous ces engagements ont permis au quartier Confluence de bénéficier du programme européen Concerto apportant des fonds supplémentaires pour la mise en place de cette démarche durable : 5,6 millions d’euros dont 4,3 de l’Europe et 1,3 de la région Rhône-Alpes et de l’Ademe.

Des engagements environnementaux

Pour développer son engagement pour la sobriété, un partenariat tripartite a été signé entre le

Grand Lyon, la Société Publique Locale d’Aménagement Lyon Confluence, et WWF, le premier de cette nature en France. Il vise à élaborer et à mettre en œuvre, sur cinq ans, un Plan d’Action Durabilité (PAD) pilote. Ce PAD est structuré autour de 10 objectifs, parmi lesquels Zéro Carbone (efficacité énergétique évoquée précédemment ainsi que l’emploi du tramway), Zéro Déchets (réduire à 30% la part des déchets non recyclés), et le développement des habitats naturels et de la biodiversité, permettant de concilier tant la réduction de l’empreinte écologique que la qualité de vie. En ce qui concerne la biodiversité, les continuités écologiques ainsi que les trames verte et bleue sont intégrées à l’aménagement, participant de fait au retour de la nature en ville. La présence du fleuve, structurante, renforce le lien de la ville à l’eau (place nautique, par exemple). Un parc ramifié de 14 hectares (parc de Saône) confère une place primordiale au végétal dans la géographie du site.

La gestion des eaux pluviales a été conçue pour améliorer la qualité des milieux naturels et protéger la ressource en eau. Elle diminue le risque d’inondation, baisse les coûts de réalisation et d’exploitation des systèmes d’assainissement et intègre l’eau dans le paysage. Dans le nouveau quartier, le réseau séparatif est mis en place, et le rejet des eaux pluviales est prévu en milieu naturel par le biais de dispositifs à ciel ouvert (noues, fossés, caniveaux…). Des systèmes de toitures végétalisées sont aussi mis en place pour limiter le débit envoyé au réseau. Limiter la consommation d’eau potable pour entretenir les espaces publics implique de choisir, dès leur conception, des matériaux et des espèces végétales appropriés. Un cahier de prescriptions, fourni à chaque maître d’œuvre, détermine les critères d’entretien, de maintenance et de développement durable. Des systèmes de récupération des eaux pluviales sont prévus pour l’arrosage et l’entretien des parties communes.

Mobilité Durable

Vaporetto, nouvelle station Vélo’v, Autolib’ et covoiturage. De nouvelles offres sont venues

concrétiser la politique menée à La Confluence pour limiter l’usage de la voiture individuelle. Nouveau mode de transport inauguré : la navette fluviale. Mise en service début avril, elle relie en

30 minutes La Confluence au quartier Saint-Paul/Hôtel de Ville avec une halte à Bellecour. Elle peut accueillir 75 passagers.

En 2005, la ligne T1 du tramway, ouverte en 2001, est prolongée jusqu’à Montrochet.

Lyon Confluence | Analyse et orientations retenues 7

Autre inauguration, celle fin mars d’une station Vélo’v près du 40, quai Rambaud. Ses 26 bornes complètent les 127 déjà accessibles sur le quartier et réparties sur 6 stations. Une nouvelle station s'ouvre cet été, allée André Mure, à deux pas de la place nautique.

Concernant les déplacements automobiles, le quartier dispose désormais d’un site de covoiturages dédié. Une station Auto lib’ a également été installée devant la Maison de La Confluence. Les véhicules sont accessibles 24h/24 et 7j/7 (abonnement et réservation obligatoires).

Enfin, les déplacements piétons ont connu un essor important, notamment grâce à l’attractivité du Pôle de commerce et de loisirs. Depuis son ouverture, près de 250 000 personnes s’y sont rendues à pied. La qualité de l’espace publique (40% d’espace verts) à Lyon-Confluence en fait en effet un quartier « marchable ».

Tous les acteurs sont concernés

Au-delà de la conception architecturale, il s’agit de sensibiliser les habitants. Ventilation,

consommation énergétique, gestion de l’eau nécessitent, pour être efficaces, d’être accompagnées d’explications. La maîtrise ne peut pas se raisonner uniquement en termes technologiques. C’est pourquoi un livret sur les gestes verts a été édité à destination des propriétaires et locataires.

« Il n’existera pas d’éco-quartier sans éco-résidents... »

Une réflexion avant tout urbanistique.

L’équipe Grether-Desvignes, urbanistes de Lyon Confluence, a travaillé sur quatre thèmes majeurs :

la qualité de vie, la mixité, les usages et l’entretien des espaces publics. Le point de départ est une approche sensible du « vivre durable », l’aspect de la qualité de vie est au

départ privilégié sur les aspects technologique-écologiques. « L’urbanisme... affiche son goût pour les rivages et les berges, soulignant la « curieuse sympathie

envers les ponts bâtis qui font découvrir le plaisir d’être suspendu entre l’eau et le ciel... L’histoire des villes est liée à leurs multiples rapports avec l’eau. Nous vivons un retour à des dimensions sensibles après une période plus fonctionnaliste et nous essayons de comprendre cette relation à l’eau ». François Grether donne ainsi la ligne de conduite d’un projet d’architectures au pluriel. (Différents projets, différents acteurs, différents habitants, différents promeneurs…).De grands architectes comme Rudi Riccioti, Shigeru Ban,

Lyon Confluence | Analyse et orientations retenues 8

participent par exemple aux concours d’architectures afin de donner à Lyon et à son nouveau quartier, un visage attractif.

La mixité est d’abord fonctionnelle : 130 000m² SHON de logements, 130 000m² de tertiaire & activités, 120 000m² de commerces & loisirs dans la première phase d’aménagement. Mais elle est aussi sociale : on trouvera dans la deuxième phase d’aménagement 25 à 30% de logements sociaux et 20 à 25% de logements intermédiaires, permettant ainsi de développer un quartier largement ouvert à tous.

La réflexion sur les usages permet la mise en place d’une véritable économie de proximité, favorisant les circuits-courts, qui participent également de cette centralité durable. Par exemple la possibilité d’implanter des commerces de proximité a été exigée dans de nombreux projets de bâtiments au travers du quartier. (Leurs implantations posent cependant problème, confère la troisième partie).

Concernant la densité de population du quartier, celui-ci devrait terminer avec une densité de 11 000 habitants/km2 sur les 150ha de l’ensemble du programme. C’est supérieur aux 2 500hab/km2 de l’agglomération lyonnaise et des 9 700 hab/km2 actuels du cœur de centre ville de Lyon, participant ainsi à la densification du centre et à la limitation de l’expansion territoriale.

Si Lyon Confluence ne se veut pas seulement une vitrine de l’aménagement durable, mais plutôt un vrai projet de territoire ambitieux, marqué par l’engagement et l’anticipation de la collectivité, et si les exigences environnementales semblent respectées à la réalisation, il reste à voir, les effets socio-économiques liés au quartier en lui-même et sur l’ensemble de la métropole.

Lyon Confluence | Critiques du quartier par ses habitants, ses travailleurs et ses visiteurs 9

III. Critiques du quartier par ses habitants, ses travailleurs et ses visiteurs

Le quartier des Confluences de Lyon a été pensé et conçu pour

répondre à de nombreuses problématiques actuelles et se veut pour cela durable et accueillant. Pour autant, cet éco quartier expérimente une vision et une conception nouvelles du quartier de ville, qui doivent être confrontées à la réalité du terrain, et donc critiquées, notamment en allant à la rencontre de l’habitant.

Suite à une visite du quartier permettant de relever plusieurs témoignages de résidents et de visiteurs,

de nombreuses critiques ressortent, autant concernant les logements que les installations connexes.

Logements

Pour le simple visiteur, vivre dans un

logement du quartier des Confluences fait rêver. L’esthétique, la proximité de l’eau, les parcs et la volonté forte de la ville de construire un quartier exemplaire ont transformé celui-ci en un véritable pôle d’attraction, notamment pour les touristes et les baladeurs du dimanche.

Confluences est devenu « The place to

be » à Lyon, et si les promeneurs sont ravis de profiter du lieu, les habitants ont un avis beaucoup moins favorable. Nombreux sont ceux qui se plaignent de l’effet ‘vitrine’, dû justement à l’attrait des promeneurs qui contemplent les bâtiments et le paysage, mais aussi de la trop grande proximité des logements. Ce vis-à-vis en partie dû à la forte densité gêne, notamment à cause du prix des logements.

Car si les intéressés sont conscients que le prix est haut, ils s’attendent à ce qu’en contrepartie, les

services et le confort soient maximaux. Or, lorsque le prix moyen est de 4 500€/m2 (accession sociale à 2 200€, haut de gamme à 10 000€), soit 800€ de plus au mètre carré que la moyenne du reste de l’agglomération, on s’attend à ce qu’il y ait des terrasses individuelles, mais pas de vis-à-vis, des commerces de proximité et de la tranquillité et non pas un imposant centre commercial attractif bruyant et générateur d’insécurité, et un minimum de services à disposition.

En plus de ces déceptions, il n’y a pour l’instant qu’un seul centre commercial et une crèche qui sont

apparus sur le site, ce qui est loin de suffire pour satisfaire les besoins de la partie déjà réalisée. Aucun nouveau service de santé ne s’est pour l’instant installé, ni aucun établissement scolaire.

Enfin, les riverains se plaignent de cette phase de transition qui dure et qui est prévue pour encore

presque 10 ans, causant des nuisances sonores dues aux nombreux chantiers. En outre, un autre effet a eu lieu : les baux commerciaux ont vu leur prix multiplié par 3 depuis le début du projet, limitant ainsi l’implantation de petits commerces, appauvrissant en conséquence la diversité de l’offre commerciale pour les riverains.

Logements de l’îlot A

Lyon Confluence | Critiques du quartier par ses habitants, ses travailleurs et ses visiteurs 10

Circulation et stationnement

Directement lié aux logements, les places de parking

et les moyens d’accès sont les deux points critiqués par les Lyonnais. Bien que prévu comme devant privilégier les modes doux et limiter au maximum le recours à la voiture pour se déplacer, ce point-là ne semble pas avoir été bien saisi par l’ensemble des résidents, certains se plaignant notamment du nombre de places de stationnement à proximité du site.

« Décharger ses courses à 500m de son logement est

fatigant alors que c’est un geste hebdomadaire, presque quotidien pour les familles nombreuses. » Une maman qui déménage après 2 ans passés dans un appartement de l’îlot A avec ses 3 enfants.

Et sans parler des déménagements, qui deviennent encore plus laborieux que dans les bâtiments sans

ascenseur du XIXème. Pour autant, selon les associations d’habitants de la Confluence, près de la moitié des ménages ne possèdent pas de véhicule.

Quant aux visiteurs, aux gens qui se rendent au centre commercial ou dans les bureaux ou simplement

ceux qui traversent le quartier en voiture, il y a un véritable cri d’horreur, parce que le sud de Lyon est connu pour ses embouteillages, et le fait d’avoir accordé moins d’importance à la voiture dans ce quartier pourtant très fréquenté n’arrange en rien les choses. D’autant que la topographie du site n’arrange pas ses flux à venir : prévu pour recevoir d’ici 2020 quelques 25 000 habitants et 20 000 emplois, le quartier est situé sur une presqu’île, coincé entre deux grands fleuves, le Rhône et la Saône.

En réponse aux nombreuses plaintes des riverains et des

commerçants, la ville a décidé de mettre en place plusieurs centaines de places de parking, notamment pour pouvoir accueillir les habitants en même temps que les ouvriers qui travaillent sur les nouveaux chantiers. En parallèle, les places sont devenues payantes (sauf pour les ouvriers), encore une fois à la demande des riverains, afin d’éviter que certains laissent leur voiture plusieurs jours de suite au même endroit, empêchant les commerçants d’avoir des clients et les résidents d’avoir de la place pour stationner. Certains de ces parkings sont prévus pour être provisoires, la question est de savoir si la ville aura le courage de leur redonner leur destination première une fois les habitudes mises en place.

« Implanter des parkings est un aveu d'échec. Quant aux

transports en commun ils sont clairement sous-dimensionnés. Le pauvre T1 n'y arrive pas : sa fréquence trop faible entraîne un tramway surchargé et inconfortable. » Un riverain interrogé sur les nouveaux parkings et la place du tramway.

A l’inverse, de nombreux citoyens, notamment ceux étant sensibles à l’idée originelle du projet –

favoriser les modes doux au profit de la voiture – voient ici une concession dangereuse de la ville, un aveu d’échec, une baisse des bras trop hâtive qui pourrait faire disparaître un élément fort du projet : une mobilité facilitée, propre et silencieuse.

La presqu’île des Confluences et le réseau de transport en commun

Embouteillages en sortie du centre commercial

Lyon Confluence | Critiques du quartier par ses habitants, ses travailleurs et ses visiteurs 11

Les embouteillages sont problématiques car si le parti pris par la ville est de diminuer au maximum l’utilisation de la voiture au profit des transports en commun, ceux-ci ne sont pas encore complètement installés et les habitants ne sont pas encore tout à fait prêts à les emprunter. D’autant que personne n’essaie de décongestionner les transports en commun. A titre d’exemple, quand l’hôtel de région a ouvert, 1 400 nouveaux employés sont apparus sur le site. Il a été suggéré de déplacer d’un quart d’heure les horaires de travail de ces salariés, afin de mieux répartir les flux quotidiens et éviter de devoir attendre trop longtemps sur les quais, mais cette proposition a été largement moquée.

Pour autant, la ville essaie d’expérimenter dans les

transports, notamment avec la mise en place d’une petite navette fluviale électrique. Bien qu’anecdotique, cette navette s’est révélée être un succès économique et une deuxième a été commandée récemment. Même si elle est très probablement utilisée par les touristes et les promeneurs plus que par les résidents, cette navette permet de remplir 2 rôles importants : découvrir de nouveaux modes de transport pouvant être mis en place à Lyon tout en profitant d’un cadre nautique agréable sans l’endommager (moteur moins puissant, moins bruyant et surtout moins émetteur de CO2).

Attractivité des entreprises

Ancienne capitale des Gaules, Lyon est aujourd’hui la seconde ville de France après Paris concernant la

concentration des centres de décision et le nombre de bâtiments tertiaires. Elle occupe aussi le 2ème rang des investissements immobiliers internationaux. Avec 4,9 millions de m2 de bureaux dont 282 000 m2 de bureaux neufs immédiatement disponibles et un prix relativement faible, Lyon se classe 6ème au niveau qualité/prix des bâtiments de bureaux et 15ème au niveau européen pour la qualité de vie offerte aux employés.

« Opter pour l’installation de 100 personnes dans 2 000 m2

de bureaux à Lyon, c’est choisir de réaliser une économie potentielle de plus de 1,3 million d’euros par an par rapport à une implantation à la Défense. C’est également choisir des coûts salariaux de 5 à 15 % moins élevés, ainsi qu’un coût au m2 très inférieur : 240 € HT/m2 contre 830 € HT/m2 pour l’immobilier haut de gamme. » Extrait d’un article de Renny Ngo paru dans Le Nouvel Economiste et repris dans une revue diffusée par la région Rhône-Alpes.

Le quartier des Confluences est extrêmement attractif pour

les entreprises. Outre l’effet vitrine inhérent à l’installation dans un quartier aussi dynamique, il est très bien desservi par les transports en commun, car il est directement connecté aux deux plus grandes gares lyonnaises (Perrache et Part-Dieu), ainsi qu’à l’aéroport Saint-Exupéry grâce à la navette ferroviaire Rhône Express. La preuve étant l’assurance de l’occupation totale des bureaux avant même leur réalisation.

Le monolithe

Navette Vaporetto

L’hôtel de région

Lyon Confluence | Critiques du quartier par ses habitants, ses travailleurs et ses visiteurs 12

Respect de l’histoire et du contexte

Les Lyonnais sont globalement satisfaits par la politique de la ville concernant le projet. Réhabiliter un

quartier à l’abandon, délaissé suite à l’effondrement d’une ère industrielle est louable. D’autant plus que les bâtiments ont été préservés et non pas détruits comme dans le centre ville. Ainsi, le paysage a réussi à se reconvertir sans être défiguré et le quartier a pris une dimension complètement nouvelle.

« Je suis partagé, mais je ne demande qu'à être séduit par le coin avec

le temps, les arbres qui poussent, les coins qui s'embellissent. » Un passant Et concrètement, même si le projet est critiqué parce que certaines

choses ne plaisent pas à tous les résidents, c’est plutôt une réussite et l’attractivité du site, autant du côté des docks que des logements ou des bureaux, en est le premier témoin.

Les quelques solutions proposées

Nombreux sont ceux qui critiquent le réseau de transport en commun sur le site, qui n’est pas adapté

aux besoins du quartier. Le tramway qui dessert le lieu arrive ici à son terminus, délaissant toute la partie sud de l’île, et l’excluant en partie à cause de la gare de Perrache. La question est alors de recentrer le réseau de transport en commun sur le quartier par la réalisation d’un axe Est-Ouest évitant Perrache, qui morcèle l’île en 2 parties : la partie Sud et la partie Nord.

Pour financer le réseau de transport en commun, l’idée de péage urbain a été soumise, même si pour

l’instant elle n’est pas mise en place. Son objectif serait de créer un péage pour les gens désirant accéder au quartier en voiture, péage qui servirait à financer le réseau de transport en commun. Malheureusement, la ville de Lyon n’a pas encore le courage de se lancer dans une telle politique car elle ne sait pas comment la population recevra une telle politique, encore inconnue en France, ni quelles seront ses conséquences sociales sur la ville.

Lyon Confluence | Bibliographie 13

Bibliographie

Site de Lyon confluence : http://www.lyon-confluence.fr/fr/index.html http://www.laconfluenceonendiscute.fr/ Sites internet : http://www.lenouveleconomiste.fr/lesdossiers/urbanisme-le-nouveau-quartier-lyon-confluence-

12826/#.UOwUEI58BQx http://www.pss-archi.eu/forum/viewtopic.php?pid=361542

http://www.eco-quartiers.fr/#analyse-qualite

http://www.pointsdactu.org/article.php3?id_article=1346&artsuite=1

http://www.tendancepresquile.org

Lyon Confluence, Enjeux urbain et perspective pour le réseau TCL : Marion Vidal 2004 http://dumas.ccsd.cnrs.fr/docs/00/40/86/79/PDF/Memoire_Vidal_Marion.pdf

Lyon Confluence | Annexes 14

Annexes

Annexe 1 Les liaisons entre le sud de la presqu’ile et le reste de l’agglomération Lyonnaise avant le projet (1999)

Lyon Confluence | Annexes 15

Annexe 2 La répartition démographique Lyonnaise avant le projet (1999)

Source : INSEE

Lyon Confluence | Annexes 16

Annexe 3 Comparaison entre la population du quartier et celle de Lyon en 1999

Lyon Confluence | Annexes 17

Annexe 4 Evolution du réseau de transport en commun lyonnais traduisant le désenclavement

En 2005 En 2012

En 2016

Lyon Confluence | Annexes 18

Annexe 5 Plan du quartier

Lyon Confluence | Annexes 19

1. Rives de Saône 2. Place des Archives 3. Parking des Archives 4. Time Square 5. Espace Confluence 6. Ilot J 7. Le K 8. Voiries et place Denuzière 9. Ilot H1 10. Ilot H2 11. Ilot H3 12. Ilot G 13. Ilot D 14. Terrain de football Sonny Anderson et

club House 15. Ilot E1 16. Ilot E2 17. Ilot E3 18. Ilot E4 19. Poste RTE 20. Ilot F1 21. Ilot F2 – pôle enfance 22. Piste d’athlétisme 23. Parc de Saône 24. Parc de Saône 25. Parc de Saône 26. Parc de Saône 27. Place Nautique 28. Lyon Islands 29. Le Monolithe 30. Hikari 31. MJC et Capitainerie 32. Place Nautique 33. Pôle de loisirs et de commerces

34. Hôtel de Région 35. Rue Paul Montrochet 36. Le Progrès 37. Eiffage 38. Le Chrlemagne 39. Pavillon de l’ancienne capitainerie 40. Pavillons des radios 41. Pavillons des Salins 42. Pavillons des Douanes 43. La Sucrière 44. Pavillon 6 45. Euronews 46. Dark Point 47. Pavillon Z 48. Espace public du Port Rambaud 49. Direction régionale de la SNCF 50. Prisons Saint Paul et Saint Joesph 51. Rue Milky Way, 42 Cours Suchet 52. 17-18-19 Quai Perrache 53. La cure 54. Empreinte 55. Patio Presqu’île 56. CRCI 57. Cité Perrache 58. Ilôt A3 59. Halle C5 60. Ilot A1 61. Esplanade F.Mitterrand 62. Ilot B2 63. Le quartier du marché 64. Le Champ 65. Pont Raymond Barre/Prolongement du

tramway T1 66. Musée des Confluences