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Pressions Et Depressions Demographiques Dans Le Monde Vues PerspectivesAuthor(s): Alfred SauvySource: European Demographic Information Bulletin, Vol. 10, No. 4 (1979), pp. 145-151Published by: SpringerStable URL: http://www.jstor.org/stable/29734812 .
Accessed: 24/06/2014 19:25
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EUROPEAN DEMOGRAPHIC INFORMATION BULLETIN
Volume X 1979 No.4
PRESSIONS ET DEPRESSIONS DEMOGRAPHIQUES DANS LE MONDE
VUES PERSPECTIVES
par
Alfred SAUVY
Les conditions d?mographiques des divers pays dans le monde sont loin de
correspondre, on le sait, ? des facteurs rationnels. Non seulement les
densit?s actuelles ont ?t? d?termin?es par des circonstances historiques
et non par la raison, mais les croissances sont presque ind?pendantes des
ressources naturelles. L'alimentation, besoin vital, est particuli?rement
en cause : ici, des ressources immenses partiellement exploit?es,l? des
hommes vivant, faute de terre, dans des conditions pr?caires. La technique
elle-m?me joue plus souvent ? contretemps qu'en liaison avec les n??
cessit?s.
Les perspectives sur le nouveau si?cle
Lrinertie en d?mographie est si forte qu'il faut voir loin. La division
de la population des Nations Unies a eu l'heureuse initiative de formuler
des perspectives jusqu'en l'an 2100, en admettant, pendant le XXIe si?cle,
la marche vers une population stationnaire. Comme la natalit? Qj depuis
ces calculs, baiss? un peu plus vite que pr?vu (hypoth?se moyenne) nous
avons rectifi? approximativement les r?sultats,ce qui nous donne, sans mi?
grations, le tableau suivant (en millions d'habitants) :
1980 2100
Pays d?velopp?s 1 131 1 130
Pays peu d?velopp?s 3 284 9 140
Total 4 415 10 270
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Voici la r?partition par grandes r?gions (il s'agit bien entendu
d'ordres de grandeur) :
1980 2100 Asie de l'Est 1 136 1 500 Asie du Sud 1 422 4 300
Afrique 469 2 260
Am?rique latine 369 1 110
Am?rique du Nord 246 250
Europe occidentale 348 310
R?publiques populaires d'Europe 135 170 Union Sovi?tique 267 340 Oc?anie
23_30_ Total 4 415 10 270
La subdivision par pays donnerait des ?carts plus grands encore. Bien que
la densit? ne soit pas un crit?re satisfaisant,en particulier pour les pays
d?sertiques (Alg?rie,Canada etd),il n'est pas inutile de comparer,pour quel?
ques pays,les densit?s actuelles et celles qui correspondraient en 2100 au
tableau ci-dessus (habitant par km2) :
1980 2100 Cor?e du Sud 376 786 Inde 198 595
Bangla Desh 580 1 620
Egypte (partie cultivable) 1 200 2 600
L'alimentation
Sans doute, les possibilit?s d'augmentation de la production agricole sont
elles grandes,dans la plupart des pays peu d?velopp?s; l'?nonc? des rende?
ments suffirait ? le prouver. Une saturation est cependant ? craindre et
d?j? certaines situations sont critiques (Egypte par exemple). La p?nurie
d'engrais, le souci de pr?server le sol peuvent d'ailleurs obliger un jour
? revenir ? des m?thodes moins intensives.
Toute in?galit? de ressources peut, en principe, ?tre corrig?e par une
aide ent?rieure appropri?e. Si la solidarit? dans le monde ?tait totale,
la solution du probl?me serait claire, puisque, selon les calculs de J.
Klatzmann, la terre pourrait, avec les techniques actuelles,nourrir con?
venablement 10 milliards d'hommes. Seulement,ce r?sultat suppose, non
seulement une totale solidarif?, mais le sacrifice d'autres objectifs que
l'alimentation.
Il est certes toujours possible d'imaginer une aide alimentaire plus
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importante des pays de forte production. Mais celle-ci rencontre deux ob?
stacles, qui deviendront de plus en plus s?rieux:
Difficult?s financi?res du transfert d'une nation ? l'autre; non seulement
les habitants des pays disposant, comme les Etats-Unis ou le Canada,d'im?
portantes ressources, peuvent s'opposer ? une fiscalit? trop s?v?re,puis?
qu'il faudra r?mun?rer les cultivateurs, mais la balance des paiements
peut aussi poser des probl?mes nationaux. Le cas des Etats-Unis est d?j?
pr?sent ? l'esprit. Et, de m?me, si int?ressants et prometteurs qu'ils soi?
ent, des accords, tels que la convention ACP de Lom? II rencontrent des
limites.
Insuffisance du nombre de cultivateurs dans les pays peu peupl?s; non
seulement la profession d'agriculteur est traditionnellement peu recherch?e,
mais la chute de la natalit? entra?nera un recul,sinon de la population to?
tale, du moins du nombre de jeunes,d'o? une plus grande d?saffection encore.
Dans ces conditions,la question se pose ainsi: un jour peut venir o?,
devant les difficult?s r?sultant du transfert des produits, la solidarit?
entre les pays et le souci d'?viter les famines sugg?rreront d'envisager le
transfert des hommes vers les pays disposant de terres non cultiv?es, ou
cultiv?es trop extensivement,nous nous pla?ons en tout cas,dans cette hy?
poth?se.
Pr?c?dents historiques
De tout temps, le probl?me des in?galit?s de ressources s'est pos? dans
le monde et a, le plus souvent,re?u une solution par la force.
La pr?histoire et l'histoire sont jalonn?es d'invasions,de conqu?tes
de territoires, dont la raison ou le pr?texte ?tait le plus souvent le
manque d'espace et le besoin de nourriture.
La recherche d'un espace suppl?mentaire par la violence a eu diverses
causes,notamment :
- bien que le pouvoir naturel multiplicateur soit le m?me,autant qu'on peut
juger, pour toutes les races humaines, des ?carts se sont produits,soit
par diff?rences de mortalit? (?pid?mies,guerres internes,massacres,etc.)
soit par des coutumes matrimoniales diff?rentes,soit, beaucoup plus rare?
ment, jusqu'? une ?poque r?cente, par limitation volontaire des naissances;
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- les diff?rences d'?volution technique ont cr?? une in?galit? des
forces, sugg?rant au plus puissant, au plus arm?, de s'emparer du terri?
toire de l'autre.
L'Asie, qui est aujourd'hui encore le continent le plus peupl?,semble
avoir ?t? le point de d?part de nombreuses invasions, sans que les
causes profondes d'une plus grande multiplication des hommes aient ?t?
bien ?tablies.
L'espace vital
L'attitude mill?naire a ?t? reprise ouvertement et de fa?on inique par le
parti nazi : Dans le premier volume de Mein Kampf,paru le 18 juillet 1925,
sept mois apr?s sa sortie de prison, Hitler fait ?tat, d?s la premi?re
page, du droit moral a acqu?rir par la force, des terres ?trang?res :
"Chaque ann?e, l'Allemagne s'accro?t de pr?s de 900 000 ?mes. Il sera de
plus en plus difficile de nourrir cette arm?e de nouveaux citoyens. Cette
situation pourrait conduire ? la famine,si l'on ne se souciait pas d'y
porter rem?de". "Le nouveau reich devrait reprendre la route des vieux
chevaliers teutoniques, pour donner, au moyen de l'?p?e allemande, la
gl?be a la charrue allemande et, ? la nation son pain quotidien."
Si une reproche peut ?tre fait a ce passage, ce n'est pas le manque de
clart?.
Lorsque l'Allemagne a attaqu? la Pologne, en 1939, la natalit? polo?
naise ?tait sup?rieure
a l'allemande et des ouvriers polonais travaillai?
ent dans la Ruhr, depuis plusieurs ann?es, celle-ci ?tait a la recherche
de main d'oeuvre, ce qui montre l'inanit? de la th?se et en souligne la
gravit?.
Ainsi, le nazisme a sali cette attitude, comme tout ce qu'il a touch?,
si bien que l'expression "espace vital", qui pourrait ?tre inscrite dans
la D?claration des Droits de l'Homme, a ?t? unanimement r?pudi?e ou oubli?e.
Les Nations Unies
Non seulement les Nations Unies ont, en effet, ignor? ou banni cette ex?
pression, mais elles ont cristallis? les fronti?res nationales, si arbi?
traires qu'elles fussent, en particulier les fronti?res coloniales en
Afrique. Elles redoutent,non sans raison,de s'aventurer dans la voie
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d'une r?vision, source possible de guerres.
Quelle que soit leur intensit?, les revendications des pays pauvres a
l'?gard des pays riches ne portent pas sur des questions d'espace. Il
s'agit surtout d'aide sous diverses formes, notamment alimentaire, ou de
transfert de techniques, ou encore de modifications des termes de l'??
change, c'est-?-dire du rapport des prix des produits achet?s et vendus.
Nous retrouvons ici encore le respect de la charte fondamentale, et
notamment des fronti?res. La peur reste aussi vive de d?truire un ?qui?
libre d?j? fragile.
L'id?e de faire face ? l'explosion d?mographique, en provoquant de
vastes migrations ? travers la plan?te, par exemple de l^Inde ou du Bang?
ladesh, vers l'Am?rique du Sud, n'a gu?re ?t? ?mise que par des th?ori?
ciens; encore s'agissait-il le plus souvent de la r?futer, devant l'im?
portance des obstacles politiques et financiers.
Il est cependant permis de penser que des mesures pr?ventives ont ?t?
prises ici ou l? : c'est ainsi qu'au Br?sil une politique intense de
peuplement int?rieur a ?t? ?labor?e et qu'aux Etats-Unis, des terres jus?
que l? "ferm?es" par la loi, ont ?t? rendues ? la culture. Les d?clara?
tions officielles ou officieuses n'ont, du reste, pas manqu?.
La n?cessit? peut-elle faire loi?
Les diff?rences de pression,entre pays parfois voisins,peuvent cependant
devenir telles que des moyens nouveaux devront ?tre trouv?s.
La notion d'espace vital est aujourd'hui tr?s peu r?pandue pour les
raisons mentionn?es plus haut.
Tout est cependant une question de degr?. Poussons les choses ? l'ex?
tr?me et imaginons un pays presque vide d'habitants,dont ceux-ci ne cul?
tiveraient qu'une infime partie en cultures ou en terrains de golf.Comme
pour les revenus,il y a toujours une limite, propre ? chaque individu et
selon les circonstances, au-del? de laquelle l'in?galit? semble intol??
rable.
Cette limite varie aussi selon l'intensit? des communications. Avant
la guerre, la notion de solidarit? ?tait bien faible,m?me en mati?re
alimentaire. L'annonce dans la presse, de famines, sans grandes pr?ci
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sions, dans un pays lointain, ne provoquait,en Europe, qu'une bien faible
?motion. Le changement important, apr?s la guerre r?sulte moins de la cr??
ation des Nations Unies et des institutions sp?cialis?es(la Soci?t? des
Nations avait, en 1935, d?j? port? son attention sur les difficult?s ali?
mentaires dans le monde) que de la rapidit? et de l'intensit? des communi?
cations. La t?l?vision a,ces derni?res ann?es,accentu? cette interpr?tation.
Quelques ?ventualit?s
Le reours traditionnel ? la force ?tant exclu, par hypoth?se, il faudra,
un jour ou l'autre, imaginer de nouvelles formes de solidarit? ou des
relations internationales.Nous gardant ici de pr?voir,ni de proposer des
solutions, nous nous bornons ? citer quelques ?ventualit?s possibles,en
?cartant celle de la mortalit? niveleuse.
Le transfert d'hommes vers les terres ? cultiver peut affecter plus?
ieurs formes par exemple :
- immigration classique, sous la seule autorit? du pays d'acceuil;
- migrations d'un pays ? l'autre par convention pr?alable:c'est ici que
peut d?j? intervenir la notion de solidarit? et que, peut donc s'att?nuer
la souverainit?;
- migrations totalement libres;
- migrations clandestines;
- entr?e en masse pacifique; arriv?e de r?fugi?s etc;
- concessions de terres ? des colons, pr?voyant des relations sp?ciales
entre eux et les autochtones,par entente avec le pays d'accueil;
- concessions d'un territoire restant sous la souverainit? politique du
pays auquel il appartient,mais sous l'autorit? administrative du pays
fournissant des hommes;
- modifications de fronti?res entre pays voisins ou abandon total, ?
d'autres pays, d'un territoire, avec acc?s sur la mer.
Entre les deux ?ventualit?s extr?mes,migrations classique ou change?
ment de fronti?res,peut exister toute une gamme d'interm?diaires.
Sans formuler de choix,ni de proposition, formulons deux observations:
1. Les migrations contemporaines du pays pauvre vers le pays riche peuvent
arithm?tiquement et ?conomiquement,r?soudre bien des probl?mes.Il n'est
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cependant pas certain que les pays pauvres accepteront toujours d'?lever
des hommes et de fournir des travailleurs "tout faits", pour payer les
retraites des pays riches qui refusent de faire des enfants. Cette pra?
tique, bien plus immorale que d'autres reproch?es aux pays riches,commence
? peine ? ?tre d?nonc?e.
2. Les migrations clandestins ont commenc? sur une assez large ?chelle
entre le Mexique et les Etats-Unis. Elles posent, ? ce pays, un probl?me
politique extr?mement d?licat. Entre les migrations clandestines et la
p?n?tration massive, peut se pr?senter toute une gamme de situations
interm?diaires.
Dans d'autres r?gions, le probl?me est ? plus longue ?ch?ance, ce qui
donne la possibilit? d l'?tudier et d'?viter des conflits possibles aux
cons?quences incalculables.
ITALIAN IMMIGRATION TO BRITAIN: AN IGNORED DISCUSSION
by
Nicola DE BLASIO
From the relatively recent concern with migrant labour, one can easily
assume that Italian emigration within Europe is a post-war phenomenon,a
phenomenon characterised by the guest worker in Germany and elsewhere on
the Continent. However, in the British context, there are located in
Britain at present, according to Italian statistics, 8 per cent of the
Italians living abroad in Europe. This relatively small percentage, in
fact, conceals a different reality. The Italians, as a minority group,
are not only the largest non-coloured alien group, but compared to their
counterparts on the Continent in Britain they are a stable, permanent
ethnic minority with a long history of settlement.
* Excluding the Irish of course and the 110,925 Poles who have come to
Britain since the end of the Second World War.
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