8
Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com Annales de Cardiologie et d’Angéiologie 62 (2013) 43–50 Article original Prévalence de l’hypertension artérielle et description de ses facteurs de risque à Lomé (Togo) : résultats d’un dépistage réalisé dans la population générale en mai 2011 Prevalence and determinants of hypertension in Lomé (Togo): Results of a screening in May 2011 K. Yayehd a,,b , F. Damorou a,b , R. Akakpo a , T. Tchérou a,b , N.W. N’Da a,b , S. Pessinaba a,b , L. Belle c , A. Johnson a,b a Service de cardiologie, CHU Campus de Lomé, 03 BP, 30284 Lomé, Togo b Programme national de lutte contre les maladies cardiovasculaires, Lomé, Togo c Service de cardiologie, centre hospitalier de la région d’Annecy, 74374 Pringy cedex, France Rec ¸u le 29 juin 2012 ; accepté le 7 septembre 2012 Disponible sur Internet le 27 septembre 2012 Résumé Position du problème. La prévalence de l’hypertension artérielle (HTA) en Afrique subsaharienne est en augmentation, manifestation d’une transition épidémiologique rapide, et demande la mobilisation de ressources importantes par ces pays. La Banque Mondiale estime qu’il revient moins cher de prévenir les maladies cardiovasculaires que de les traiter, suggérant la nécessité de connaître l’importance de l’hypertension afin de permettre la mise au point des programmes de prévention au sein de nos populations. Cependant, les données dans la population togolaise sont pauvres. Le but de cette étude était de déterminer la prévalence de l’HTA et de ses facteurs de risque dans la commune de Lomé. Matériels et méthodes. Nous avons mené un dépistage volontaire sur 2002 habitants de Lomé les 26 et 27 mai 2011. Un questionnaire a été rempli sur les habitudes et pratiques pouvant affecter la survenue de l’hypertension et les antécédents familiaux d’HTA, par chaque sujet, et les paramètres anthropométriques et la tension artérielle ont été mesurés. Résultats. La prévalence de l’HTA était de 36,7 % ; 34,6 % des hommes et 38,4 % des femmes étaient hypertendus, OR = 0,85 ; IC95 % = 0,7–1,02 ; p = 0,08. L’HTA a été de découverte fortuite chez 42,4 % des hypertendus. La pression artérielle était positivement corré- lée avec l’âge (PAS : r = +046 ; p < 0,001 ; PAD : r = +0,36 ; p < 0,001) et l’indice de masse corporelle (PAS : r = +0,7 ; p < 0,001 ; PAD : r = +0,89 ; p < 0,001). Il existait une forte association entre l’HTA et l’obésité (OR = 1,65 ; IC95 % = 1,47–1,84 ; p = 0,003), la consommation de sel sans modération (OR = 1,4 ; IC95 % = 1,13–1,72 ; p < 0,001) et la prise d’estrogènes (OR = 2,1 ; IC95 % = 1,29–3,43 ; p = 0,002). Conclusion. La prévalence de l’HTA était élevée dans la commune de Lomé avec une prédominance féminine ; cette affection méconnue chez près de la moitié des hypertendus était essentiellement en rapport avec l’âge, la consommation salée et l’obésité. Cette étude soulève la nécessité d’accentuer les programmes de prévention contre cette maladie dans nos populations pauvres incapables de faire face aux complications susceptibles de survenir. © 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Hypertension artérielle ; Prévalence ; Facteurs de risque ; Lomé Abstract Background. The prevalence of hypertension in the Sub-Saharan Africa region is increasing as a manifestation of the epidemiological transition, and this fact will oblige these countries to mobilize significant resources. World Bank estimates cheaper to prevent cardiovascular disease than to treat people once these diseases are established suggesting the need to know the prevalence of hypertension in order to allow prevention programs in our population. However, data in Togolese populations are rare. The purpose of the present study was to determine the prevalence of high blood pressure and its risk factors in Lomé. Auteur correspondant. Adresses e-mail : [email protected], [email protected] (K. Yayehd). 0003-3928/$ see front matter © 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. http://dx.doi.org/10.1016/j.ancard.2012.09.006

Prévalence de l’hypertension artérielle et description de ses facteurs de risque à Lomé (Togo) : résultats d’un dépistage réalisé dans la population générale en mai

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www.sciencedirect.com

Annales de Cardiologie et d’Angéiologie 62 (2013) 43–50

Article original

révalence de l’hypertension artérielle et description de ses facteurs de risqueà Lomé (Togo) : résultats d’un dépistage réalisé dans la population générale

en mai 2011

Prevalence and determinants of hypertension in Lomé (Togo): Results of a screening in May 2011

K. Yayehd a,∗,b, F. Damorou a,b, R. Akakpo a, T. Tchérou a,b, N.W. N’Da a,b, S. Pessinaba a,b,L. Belle c, A. Johnson a,b

a Service de cardiologie, CHU Campus de Lomé, 03 BP, 30284 Lomé, Togob Programme national de lutte contre les maladies cardiovasculaires, Lomé, Togo

c Service de cardiologie, centre hospitalier de la région d’Annecy, 74374 Pringy cedex, France

Recu le 29 juin 2012 ; accepté le 7 septembre 2012Disponible sur Internet le 27 septembre 2012

ésumé

Position du problème. – La prévalence de l’hypertension artérielle (HTA) en Afrique subsaharienne est en augmentation, manifestation d’uneransition épidémiologique rapide, et demande la mobilisation de ressources importantes par ces pays. La Banque Mondiale estime qu’il revient

oins cher de prévenir les maladies cardiovasculaires que de les traiter, suggérant la nécessité de connaître l’importance de l’hypertension afin deermettre la mise au point des programmes de prévention au sein de nos populations. Cependant, les données dans la population togolaise sontauvres. Le but de cette étude était de déterminer la prévalence de l’HTA et de ses facteurs de risque dans la commune de Lomé.

Matériels et méthodes. – Nous avons mené un dépistage volontaire sur 2002 habitants de Lomé les 26 et 27 mai 2011. Un questionnaire a étéempli sur les habitudes et pratiques pouvant affecter la survenue de l’hypertension et les antécédents familiaux d’HTA, par chaque sujet, et lesaramètres anthropométriques et la tension artérielle ont été mesurés.

Résultats. – La prévalence de l’HTA était de 36,7 % ; 34,6 % des hommes et 38,4 % des femmes étaient hypertendus, OR = 0,85 ;C95 % = 0,7–1,02 ; p = 0,08. L’HTA a été de découverte fortuite chez 42,4 % des hypertendus. La pression artérielle était positivement corré-ée avec l’âge (PAS : r = +046 ; p < 0,001 ; PAD : r = +0,36 ; p < 0,001) et l’indice de masse corporelle (PAS : r = +0,7 ; p < 0,001 ; PAD : r = +0,89 ;

< 0,001). Il existait une forte association entre l’HTA et l’obésité (OR = 1,65 ; IC95 % = 1,47–1,84 ; p = 0,003), la consommation de sel sansodération (OR = 1,4 ; IC95 % = 1,13–1,72 ; p < 0,001) et la prise d’estrogènes (OR = 2,1 ; IC95 % = 1,29–3,43 ; p = 0,002).Conclusion. – La prévalence de l’HTA était élevée dans la commune de Lomé avec une prédominance féminine ; cette affection méconnue

hez près de la moitié des hypertendus était essentiellement en rapport avec l’âge, la consommation salée et l’obésité. Cette étude soulève laécessité d’accentuer les programmes de prévention contre cette maladie dans nos populations pauvres incapables de faire face aux complicationsusceptibles de survenir.

2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

ots clés : Hypertension artérielle ; Prévalence ; Facteurs de risque ; Lomé

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Background. – The prevalence of hypertension in the Sub-Saharan Africa region is increasing as a manifestation of the epidemiological transition,nd this fact will oblige these countries to mobilize significant resources. World Bank estimates cheaper to prevent cardiovascular disease than toreat people once these diseases are established suggesting the need to know the prevalence of hypertension in order to allow prevention programsn our population. However, data in Togolese populations are rare. The purpose of the present study was to determine the prevalence of high bloodressure and its risk factors in Lomé.

∗ Auteur correspondant.Adresses e-mail : [email protected], [email protected] (K. Yayehd).

003-3928/$ – see front matter © 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.ttp://dx.doi.org/10.1016/j.ancard.2012.09.006

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4 K. Yayehd et al. / Annales de Cardiologie et d’Angéiologie 62 (2013) 43–50

Methods. – We performed a cross-sectional survey among 2002 unselected respondents of the municipality of Lomé in May 2011. A questionnaireas been filled about family history of hypertension, habits and practices that affect hypertension on behalf of each respondent and anthropometricata and blood pressure has been measured.

Results. – The prevalence of high blood pressure was 36.7% (34.6% of male vs. 38.4% of female, OR = 0.85; 95%CI = 0.7–1.02; P = 0.08); 42.4%f the hypertensive respondents have been diagnosed at the screening. Blood pressure was positively correlated to the age (SBP: r = +0.46; P = 0.001;BP: r = +0.36; P < 0.001), the body mass index (SBP: r = +0.7; P < 0.001; DBP: r = +0.89; P < 0.001) and waist circumference (SBP: r = +0.28;

< 0.001; DBP: r = +0.3; P < 0.001). There was a significant relationship between arterial hypertension and obesity (OR = 1.65; 95%CI = 1.47–1.84; = 0.003), salt consumption (OR = 1.4; 95%CI = 1.13–1.72; P < 0.001) and oral contraception (OR = 2.1; 95%CI = 1.29–3.43; P = 0.002).Conclusion. – There was a high prevalence and low awareness of arterial hypertension in the municipality of Lomé with a female prevalence.

his affection was correlated to age, salt consumption and obesity. This study raises the need for accentuating the prevention in our poor populationshich are unable to face adverse outcomes which can occur.

2012 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

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eywords: Arterial hypertension; Prevalence; Risk factors; Lomé

. Introduction

L’hypertension artérielle (HTA) est l’un des principaux fac-eurs de risque de mortalité et de morbidité cardiovasculairesans le monde [1,2]. C’est un facteur de risque cardiovascu-aire majeur dans la survenue d’accidents vasculaires cérébraux,’insuffisance cardiaque, d’insuffisance rénale et de maladiesoronaires qui représentent les principales causes de décès danse monde [3–5]. Elle serait responsable d’environ 13 % de touses décès dans le monde [1]. Sa forte prévalence dans le mondest liée en outre au vieillissement progressif de la populationurtout dans les pays occidentaux mais également à l’évolutionondiale de la surcharge pondérale et de l’obésité en croissance

urtout dans les pays en voie de développement. D’autres fac-eurs comme la sédentarité, la consommation excessive de selu encore la réduction de la consommation de fruits et légumesont également impliqués dans l’évolution de la prévalence de’HTA [1,2].

Actuellement, on estime que plus d’un quart de la popula-ion mondiale adulte est hypertendue, et cette proportion devraittteindre le tiers de la population à l’horizon 2025, soit prèse 1,6 milliards de sujets hypertendus. L’HTA touche actuelle-ent environ 27 à 28 % de la population adulte âgée de 20 ans et

lus en Afrique subsaharienne ; environ 80 millions de patientsouffraient d’HTA en 2000, et selon les projections épidémiolo-iques ils seront 150 millions en 2025 [2,6].

Une corrélation directe entre la pression artérielle systo-ique (PAS) et la pression artérielle diastolique (PAD) et leisque majeur d’évènements cardiovasculaires a été démontréear plusieurs études [3,7]. La baisse des chiffres tensionnels,t surtout leur normalisation, est associée à une réduc-ion du risque cardiovasculaire chez les patients hypertendus4,5,8].

Il importe donc, dans le but d’une prévention cardiovasculaireptimale, de pouvoir déterminer, le plus précisément possible,’importance de l’HTA et des autres facteurs de risque associésour pouvoir suivre l’efficacité des programmes d’éducation et’information qui sont effectués au sein de nos populations. Auogo, l’HTA représentait 74,29 % des admissions dans le service

e cardiologie du CHU Campus chez les sujets de plus de 50 ans9]. Cependant, les études épidémiologiques réalisées au seine la population générale togolaise sont rares. Le but de cette

dpme

tude était de déterminer les caractéristiques épidémiologiquese l’HTA ainsi que les facteurs de risque qui y sont associés dansa commune de Lomé.

. Méthodologie

.1. Cadre d’étude

Les statistiques démographiques de 2011 estiment à,1 millions d’habitants la population togolaise pour un tauxoyen de croissance de 2,84 par an. L’architecture urbaine

u pays reste dominée par la commune de Lomé et par la Grande agglomération de Lomé » dont la population s’élève

1 477 660 d’habitants. Six citadins sur dix vivent dans cettegglomération, ce qui représente presque le quart (23,9 %)e la population totale nationale. La commune de Lomévec ses 837 437 habitants a servi de cadre à cette enquête10].

.2. Déroulement de l’enquête

Cette enquête de dépistage s’était déroulée en mai 2011 sureuf sites différents de la commune de Lomé à l’initiativeu Programme national de lutte contre les maladies cardio-asculaires (PNLMCV). Les neuf sites choisis étaient situésans les principaux quartiers de la ville que sont Tokoin, Bè,likamé Nukafu, Djidjolé, Atikoumé, Port, Cacavéli, Nyéko-akpoè.

L’équipe médicale était composée sur chaque site de deuxédecins et de quatre infirmiers d’état. Cette enquête a inclus

002 personnes volontaires résidant à Lomé apparemment sainsu connus HTA âgées de 15 ans et plus.

Les données ont été recueillies sur une fiche de collecte.haque sujet a subi un interrogatoire de dix minutes en moyenneermettant de recueillir les données sociodémographiques (âge,exe), le style de vie (consommation de tabac, d’alcool, de cola,

e sel et la prise d’estrogènes chez les femmes) et les antécédentsersonnels et familiaux d’HTA ; puis les paramètres anthropo-étriques (poids, taille, tour de taille [TT], tour de hanche [TH])

t la tension artérielle ont été mesurés.

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dents d’HTA chez les parents du premier degré dans les deuxgroupes hypertendus et non hypertendus, p = non significatif(Tableau 3).

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10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

K. Yayehd et al. / Annales de Cardio

.3. Variables de l’étude

L’HTA a été définie et classifiée selon les recommandationse l’European Society of Hypertension (ESH) de 2007 [11]. LaA a été prise après un repos d’au moins dix minutes aux deuxras à l’aide d’un sphygmomanomètre à mercure manuel en res-ectant les tailles adaptées du brassard et de la poche gonflableonformément aux recommandations de l’OMS [12]. La PASt la PAD correspondaient aux premier et cinquième bruits deorotkoff. La moyenne de trois mesures à intervalle de cinqinutes a été déterminée. L’HTA a été définie pour une PAS

upérieure ou égale à 140 mmHg et/ou une PAD supérieure ougale à 90 mmHg.

La mesure de la taille et du poids a été facilitée par la lec-ure directe grâce à une toise et à un pèse-personne. L’indicee masse corporelle (IMC) de Quételet a été calculé par laormule suivante : poids en kilogramme sur taille en centi-ètres au carré. La classification de l’IMC utilisée était celle de

’OMS [13].Le TT a été mesuré à mi-distance entre l’épine iliaque anté-

osupérieure et le bord inférieur des dernières côtes sur unbdomen dénudé en fin d’expiration normale et le TH a étéesuré au niveau intertrochantérien selon les recommandations

e l’OMS. Le rapport TT sur TH (T/H) a été calculé. Desaleurs de T/H supérieure à 0,85 chez les femmes et supé-ieure à 0,90 chez les hommes ont été considérées commenormales. L’obésité abdominale a été définie pour une valeuru TT supérieure à 94 cm chez l’homme et 80 cm chez laemme [14].

.4. Considérations éthiques

La confidentialité des banques de données a été respectéeelon les règles d’éthiques en vigueur au Togo. Après le dépis-age, des conseils ont été prodigués à tous les participants sures mesures hygiénodiététiques et certains d’entre eux ont étééférés aux hôpitaux.

.5. Analyse des données

Le test de Khi2 a été utilisé pour comparer les pourcen-ages et le test Anova ou le test-t de Student pour compareres moyennes. Le coefficient de corrélation de Pearson a étéalculé par régression linéaire afin d’analyser la relation entrea PA, l’âge et les mesures anthropométriques. La régressionogistique a été utilisée pour calculer les Odds ratios et leursntervalles de confiance à 95 % (IC 95 %) afin d’analyser laelation entre l’HTA et certains facteurs que sont l’obésité, leexe, le tabagisme, l’alcool, l’excès de sel et le cola. En ana-yses multivariées, la relation entre l’HTA et ses facteurs de

isque a été analysée après ajustement à l’âge et au sexe. Lesaleurs de p < 0,05 ont été considérées comme significatives.es données ont été analysées à l’aide du logiciel Epi info v..5.3.

et d’Angéiologie 62 (2013) 43–50 45

. Résultats

.1. Caractéristiques sociodémographiques de laopulation d’étude

Le Tableau 1 présente les caractéristiques de la population’étude. L’échantillon d’étude était composé de 1095 (54,7 %)emmes et 907 (45,3 %) hommes, soit un sex-ratio (F/H) de,2. L’âge moyen des sujets était de 40,8 ± 14,04 ans (extrêmes :5–89 ans) sans différence entre les sexes. La majorité des sujetse situait entre 25 et 64 ans (81,3 %). Cinq cent vingt-quatre26,2 %) sujets avaient un IMC supérieur ou égal à 25 kg/m2.l y avait une prédominance féminine parmi les sujets obèsesIMC > 30 kg/m2), p = 0,001.

.2. Prévalence de l’HTA

Sur les 2002 sujets enquêtés, il y avait 734 hypertendus, soitne prévalence de 36,7 %. L’âge moyen des hypertendus de cetchantillon était de 48,96 ± 12,99 ans avec des extrêmes de 16 et9 ans sans différence entre les sexes (femmes : 49,77 ± 12,59 etommes : 48,96 ± 12,99 ; p = 0,39). Le Tableau 2 montre laépartition de l’échantillon selon la classification des niveauxe PA de l’ESH 2007 ; 36,4 % des hypertendus étaient au grade.

La prévalence de l’HTA augmentait avec l’âge ; elle étaitassée de 8,8 % dans la tranche d’âge de 15–24 ans à plus de0 % pour les tranches d’âge supérieures à 60 ans (Fig. 1).

Trois cent onze hypertendus (42,4 %) étaient de découverteortuite et 423 (57,6 %) se connaissaient hypertendus (Fig. 2).

.3. Corrélation entre l’HTA et ses facteurs de risque

Il n’y avait pas de différence significative entre les antécé-

15-24 25-34 35-44 45-54 55-64 65-74 75 et plus

% total HTA % fe mmes HTA % hom mes HTA

Fig. 1. Proportion des hypertendus par tranche d’âge.

46 K. Yayehd et al. / Annales de Cardiologie et d’Angéiologie 62 (2013) 43–50

Tableau 1Caractéristiques de la population d’étude.

Total (n = 2002) Hommes (n = 907) Femmes (n = 1095) p

Âge moyen (années) 40,8 ± 14,0 40,17 ± 13,85 41,32 ± 14,19 0,0715–24 251 (12,5) 118 (13) 133 (12,1) 0,5125–34 541 (27) 266 (29,3) 275 (25,1) 0,0335–44 447 (22,3) 196 (21,6) 251 (22,9) 0,4845–54 393 (19,6) 162 (17,9) 231 (21,1) 0,0655–64 246 (12,3) 112 (12,3) 134 (12,2) 0,9365–74 101 (5) 45 (5) 56 (5,1) 0,87≥ 75 23 (1,1) 8 (0,9) 15 (1,4) 0,30

Habitudes de vieAlcool 691 (34,5) 392 (43,2) 299 (27,3) < 0,0001Tabac 54 (2,7) 46 (5,1) 8 (0,7) < 0,0001Cola 162 (8,1) 67 (7,4) 95 (8,6) 0,32Consommation de sel sans modération 553 (27,6) 236 (26) 578 (52,8) < 0,0001Estrogènes 94 (4,7) – 94 (8,6) –

Antécédents familiauxPère hypertendu 309 (15,43) 128 (14,1) 181 (16,5) 0,13Mère hypertendue 408 (20,38) 161 (17,7) 247 (22,5) 0,009Collatéraux hypertendus 357 (17,83) 148 (16,3) 209 (19) 0,11

ProfessionEmployés de bureau 415 (20,7) 277 (30,5) 138 (12,6) < 0,0001Travailleurs manuels 492 (24,6) 304 (33,5) 188 (17,2) < 0,0001Secteur informel 725 (36,2) 65 (7,2) 664 (60,5) < 0,0001Scolaires 224 (11,2) 153 (16,9) 71 (6,5) < 0,0001Retraités 107 (53,4) 83 (9,1) 24 (2,2) < 0,0001Chômeurs 18 (0,9) 9 (1) 9 (0,8) 0,68Militaires 17 (0,8) 16 (1,8) 1 (0,1) < 0,0001

IMC moyen (kg/m2) 25,98 ± 5,5 24,13 ± 4,20 27,53 ± 6 0,001Maigreur 44 (2,2) 22 (2,4) 22 (2) 0,52Normal 992 (49,5) 568 (62,6) 424 (38,7) 0,001Surpoids 524 (26,2) 222 (24,5) 302 (27,6) 0,11Obésité 442 (22,1) 95 (10,5) 347 (31,7) 0,001

TT moyen (cm) 88,26 ± 14,83 85,97 ± 11,98 90,28 ± 16,71 < 0,001TT élevé 714 (35,6) 162 (17,8) 552 (50,4) 0,009

T/H moyen (cm) 0,95 ± 0,13 0,96 ± 0,11 0,94 ± 0,13 0,0005T/H élevé 258 (12,9) 433 (47,7) 552 (50,4) 0,23

PAS moyenne, mmHg 133,31 ± 27,5 132,7 ± 25,6 133,7 ± 28,9 0,41PAD moyenne, mmHg 83 ± 17,74 83,7 ± 17,5 82,4 ± 17,8 0,10

IMC : indice de masse corporelle ; TT : tour de taille ; T/H : rapport tour de taille sur tour de hanche ; PAS : pression artérielle systolique ; PAD : pression artériellediastolique. Les données sont en n (%) ; les moyennes sont exprimées sous forme de m ± ET.

Tableau 2Répartition de l’échantillon selon la classification de la pression artérielle (selonESC/ESH 2007).

Total(n = 2002)

Femmes(n = 1095)

Hommes(n = 907)

PA optimale 517 (25,8) 310 (28,3) 207 (22,8)PA normale 434 (21,7) 213 (19,5) 221 (24,4)PA normale haute 317 (15,8) 152 (13,9) 165 (18,2)HTA grade I 267 (13,3) 147 (13,4) 120 (13,2)HTA grade II 192 (9,6) 110 (10) 82 (9)HTA grade III 196 (9,8) 115 (10,5) 81 (8,9)HTA systolique pur 79 (3,9) 48 (4,4) 31 (3,4)

HTA : hypertension artérielle ; PA : pression artérielle. Les données sont enn

Tableau 3Répartition des hypertendus selon les antécédents familiaux d’hypertensionartérielle (HTA).

HTA (n = 734) Non HTA (n = 1268) p

Père hypertendu 111 (35,9) 198 (64,1) 0,74Mère hypertendue 161 (39,5) 247 (60,5) 0,92HTA dans la fratrie 175 (49) 182 (51) < 0,001

L

(%).t(

é

es données sont en n (%).

Plus de la moitié (54,7 %) des personnes obèses était hyper-endue contre 25,9 % des sujets d’IMC normal, p = 0,001Fig. 3).

Le calcul des coefficients de corrélation a montré que l’HTAtait positivement corrélée à l’âge, à l’IMC et au TT (Tableau 4).

K. Yayehd et al. / Annales de Cardiologie et d’Angéiologie 62 (2013) 43–50 47

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

Total Hommes Femmes

Non hypertend us HTA HTA méco nnus HTA co nnus

Fig. 2. Répartition des sujets selon la connaissance ou non de l’hypertensionartérielle (HTA).

Fig. 3. Répartition des hypertendus selon l’indice de masse corporelle (IMC).

Tableau 4Coefficients de corrélation entre l’hypertension artérielle (HTA) et les variablesquantitatives.

PAS PAD

r ES p r ES p

Âge +0,46 0,103 < 0,001 +0,36 0,169 < 0,001IMC +0,7 0,045 < 0,001 +0,89 0,069 < 0,001TT +0,28 0,135 < 0,001 +0,3 0,212 < 0,001T/H +0,03 0,001 0,16 +0,03 0,002 0,22

IMC : indice de masse corporelle ; TT : tour de taille ; T/H : rapport tour de taillesP

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Tableau 5Coefficients de corrélation entre l’hypertension artérielle (HTA) et les para-mètres anthropométriques après ajustement à l’âge et au sexe.

PAS PAD

r p r p

IMC +0,25 < 0,001 +0,42 < 0,001TT +0,25 < 0,001 +0,42 < 0,001T/H +0,48 < 0,001 +0,37 0,01

IMC : indice de masse corporelle ; TT : tour de taille ; T/H : rapport tour de taillesP

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Ldst[dse2Erpays à hauts revenus ces dernières décennies. Cette situation estalarmante car elle témoigne d’une transition épidémiologiquerapide, obligeant nos pays à faire face simultanément à deux

Tableau 6Odds ratios entre l’hypertension artérielle (HTA) et ses facteurs de risque.

ORa IC95 % p ORb IC95 % p

Alcool 0,91 0,75–1,1 0,35 1,21 0,97–1,51 0,08Tabac 0,97 0,55–1,69 0,92 0,69 0,37–1,31 0,2Sel 1,4 1,13–1,72 0,001 1,12 1,07–1,98 0,02Obésité 1,65 1,47–1,84 0,003 1,54 1,36–1,89 0,001Cola 0,86 0,62–1,2 0,45 0,74 0,56–1,34 0,48Estrogènes 2,1 1,29–3,43 0,002 – – –

ur tour de hanche ; ES : erreur standard ; PAS : pression artérielle systolique ;AD : pression artérielle diastolique.

près ajustement à l’âge et au sexe, le T/H a aussi montré uneorrélation positive avec l’HTA (Tableau 5).

Trente quatre virgule six pour cent des hommes et 38,4 % desemmes étaient hypertendus ; il n’y avait pas d’association avece sexe, OR = 0,85 ; IC 95 % = 0,7–1,02 ; p = 0,08. Cependant,

ur tour de hanche ; ES : erreur standard ; PAS : pression artérielle systolique ;AD : pression artérielle diastolique.

l y avait une association significative entre l’HTA et l’obésitéOR = 1,65 ; IC 95 % = 1,47–1,84 ; p = 0,003), et entre l’HTAt la consommation sans modération de sel (OR = 1,4 ; IC5 % = 1,13–1,72 ; p = 0,001) ; cette différence persistait aprèsjustement à l’âge et au sexe. L’HTA était significativement plusrésente chez les femmes prenant des estrogènes, OR = 1,9 ; IC5 % = 1,22–3,18 ; p = 0,006 (Tableau 6).

. Discussion

La population d’étude comportait toutes les couches sociales,vec une forte proportion de la population potentiellement activeyant entre 15 et 64 ans (93,8 %) ; les personnes âgées (> 65 ans)eprésentaient 6,2 % de l’échantillon. Cet échantillon est repré-entatif de la population générale togolaise selon le dernierecensement de 2010 où les personnes âgées constituent environ

% de cette population [10].Dans cette étude, la prévalence de l’HTA était de 36,7 % à

omé. Déjà en 2002, Niakara et al. rapportaient une prévalencee 23 % à Ouagadougou [15]. Une étude similaire menée dans lesept arrondissements de la ville de Brazzaville en mai 2004 avaitrouvé une prévalence de 32,5 % chez les sujets de plus de 25 ans16]. Cette forte prévalence se rapproche des valeurs retrouvéesans plusieurs pays : 31,1 % en Tanzanie [17], 31,0 % en Franceelon Godet-Thobie et al. en 2006–2007 [18] ; 38,3 % au Gabonn 2009 [19]. Une étude plus étendue sur toute l’Europe en006 a retrouvé une plus forte prévalence de 44 % en 2006 [20].n effet, les taux de prévalence de l’HTA dans les pays à faibles

evenus approchent et parfois dépassent ceux observés dans les

a Odd ratios sans ajustement.b Odds ratios après ajustement à l’âge et au sexe.

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8 K. Yayehd et al. / Annales de Cardio

éfis majeurs : celui des maladies infectieuses qui n’ont pasncore été maîtrisées et la problématique nouvelle des mala-ies non transmissibles, au premier plan desquelles se trouve’HTA et ses complications [21] ; sachant que les populationsuropéennes et nord-américaines ont éprouvé les changementsimilaires de la démographie, des déterminants et des taux dealadie en quelques siècles, les pays africains traversent les

ransitions semblables en l’espace de quelques décennies [22].evant cette situation, la Banque Mondiale estime que d’ici à020, le fardeau des maladies cardiovasculaires auquel devrontaire face les pays africains aura doublé, et les répercussionsocioéconomiques auront probablement un impact négatif sureur développement les rendant par conséquent plus pauvres23].

Notre échantillon présentait une prédominance féminine avecn sex-ratio (F/M) de 1,2 conformément à la pyramide des âgesu pays (51,4 % de femmes et 48,2 % d’hommes) [10]. Nousvons noté une prédominance féminine non significative parmies hypertendus, p = 0,06. La prédominance féminine apparais-ait plus franche dans des études plus anciennes menées enfrique du Sud [24] et en Afrique de l’Ouest [25] avec desormes de PAS supérieure à 160 mmHg et/ou PAD supérieure à0 mmHg. Cependant, une prédominance masculine a été retrou-ée à Antananarivo en 2009 (p = 0,02) [26] et à Brazzaville en004 avec 34,1 % des hommes hypertendus contre 27,8 % desemmes [16] mais Longo-Mbenza et al. à Kinshasa n’avaientas trouvé de différence liée au sexe [27]. Pour expliquer larévalence élevée de l’HTA chez la femme, certains facteursnt été évoqués notamment l’obésité et la prise de contraceptifsormonaux fortement dosés en estrogènes [28].

L’âge moyen des hypertendus de notre échantillon était de8,96 ± 12,99 ans sans différence entre les sexes, p = 0,39. Cetteoyenne d’âge est comparable à celle retrouvée à Antanana-

ivo en 2009, soit 49 ans pour les deux sexes [26] ; elle était de2 ± 11,4 ans chez les hommes et 43 ± 11,5 ans chez les femmes

Brazzaville [16].Il a été démontré dans la présente étude que le risque de

urvenue de l’HTA augmentait avec l’âge ; c’est ainsi que l’HTAtait présente chez 8,8 % des sujets de 15 à 24 ans et dépassait les0 % pour les tranches d’âge supérieures à 60 ans. Cette mêmeonstatation a été faite par Niakara et al. à Ouagadougou en 200215] et par Longo-Mbenza et al. [27] à Kinsasha en 2006.

La proportion d’hypertendus était de 10,3 % chez les sco-aires. Ce taux est inférieur aux 19,1 % rapportés par Kymballyaky et al. à Brazzaville [16].La prévalence de l’HTA chez les alcooliques était de

9,7 % contre 37,5 % chez les non alcooliques (OR = 0,91 ; IC5 % = 0,75–1,1 ; p = 0,35). Certains auteurs ont décrit la corré-ation entre l’alcool et la pression artérielle comme une relationontinue sans seuil [29]. D’autres au contraire ont décrit un seuilu-dessous duquel une faible consommation n’augmenterait pasa pression artérielle et tendrait même à la faire baisser [30]. Cetteelation entre l’alcool et la PA n’a pas a été retrouvée dans la

résente étude, mais l’alcoolisme pourrait à lui seul expliquer0 à 30 % des HTA [29].

Le tabagisme actif était présent chez 2,7 % des sujets enquê-és, avec une forte prédominance masculine. Cela est le reflet

et4é

et d’Angéiologie 62 (2013) 43–50

e la proportion de tabagiques dans notre pays et dans beau-oup de pays subsahariens où la prévalence du tabagisme estlus faible que dans les pays émergents [31]. Il n’y avait pas deelation entre l’HTA et le tabac (OR = 0,97 ; p = 0,92). Le tabacst un facteur de risque vasculaire indépendant qui se surajoutehez les hypertendus fumeurs ; il favoriserait également les HTAénovasculaires par l’athérome des artères rénales et l’évolutioners la malignité de certaines HTA ; selon Ezzati et al., pluse 1,62 millions de décès par maladies cardiovasculaires étaientus au tabagisme en l’an 2000 [32].

Dans notre série, l’IMC moyen était de5,98 ± 5,52 kg/m2 avec une prédominance féminine signi-cative, p = 0,001 ; 48,3 % des sujets avaient une surchargeondérale dont 22,1 % d’obèses avec une prédominance fémi-ine significative (p = 0,009). Ces résultats sont comparables àeux de Comlan et al. au Gabon qui avaient un IMC moyen de6,7 ± 6,2 kg/m2 chez les femmes contre 24,3 ± 4,8 kg/m2 chezes hommes, avec 20,1 % d’obèses [19] ; mais ils sont supérieurs

ceux de Longo-Mbenza et al. qui n’avaient trouvé que 5,7 %’obèses [28].

Comme nous, Comlan et al. [19] avaient aussi rapporté unerédominance féminine de l’obésité avec 26,7 % de femmesontre 10,1 % d’hommes. La forte prévalence de l’obésité dansos pays en voie de développement est en relation, d’uneart, avec le niveau socio-économique [33] et, d’autre part,ar l’adoption de comportements alimentaires délétères notam-ent le grignotage, une alimentation pauvre en fibres et riche

n graisses. La prédominance de la surcharge pondérale chezes femmes serait aussi due à la sédentarité et aux conceptionsulturelles favorables à ce phénomène [34].

Parmi les hypertendus de cet échantillon, 35,9 % étaient deère hypertendu, 39,5 % avaient des mères atteintes et 49 %vaient un hypertendu dans la fratrie. Selon la littérature, lesujets de parents hypertendus ont un risque accru d’HTA [35].es études ont en effet montré que l’hérédité peut jouer un rôleans la survenue de l’HTA. Cette hérédité porterait sur une sen-ibilité accrue au sodium liée à une diminution de l’excrétionénale d’une charge sodée.

Dans notre étude, l’HTA était positivement corrélée à l’âge, l’IMC et au TT. Ainsi, le risque de faire l’HTA était multipliéar 1,6 en cas d’obésité et par 1,4 en cas de consommation deel sans modération. Dans une enquête réalisée en 2010 dans unarché du Nigéria, Ulasi et al. ont rapporté que l’âge, le sexe, la

onsommation d’alcool, le tabagisme, l’IMC, le TT et le rapport/H étaient corrélés à l’HTA [36]. Longo-Mbenza et al. à Kinsa-ha rapportaient que le risque d’HTA dépistée était triplé dans laopulation générale en cas d’obésité abdominale (OR = 3,1 ; IC5 % : 2,2–4,4) [27]. Aussi, la relation entre la consommatione sel et l’HTA semble-t-elle établie ; ainsi la méta-analyse deaylor et al. a montré une réduction de la PAS de 1 à 4 mm Hgt une tendance à un meilleur contrôle cardiovasculaire chez lesujets respectant une restriction sodée [37].

Dans notre enquête, il est apparu que les femmes sous

strogènes avaient deux fois plus de risque d’être hyper-endue. Une étude regroupant 68 297 femmes âgées de 25 à2 ans a mentionné que le risque de développer une HTAtait supérieur dans le groupe des femmes sous contraception

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K. Yayehd et al. / Annales de Cardio

stroprogestative (OR = 1,8 ; IC 95 % : 1,5–2,3), comparé auxemmes n’ayant jamais recu de contraception estroprogestativeOR = 1,1 ; IC 95 % : 0,9–1,2) [38].

.1. Limite de l’étude

Cette étude a porté sur un groupe non sélectionné de la popu-ation de Lomé (absence d’échantillonnage vrai). Le diagnostic’HTA a été basé sur une moyenne de trois mesures de ten-ion artérielle en une seule séance et cela pourrait affecter laréquence globale de l’HTA.

. Conclusion

La prévalence de l’HTA au sein de la population de laommune de Lomé était élevée avec une prédominance fémi-ine non significative. La découverte de l’HTA a été fortuitehez près de la moitié des hypertendus. Les principaux facteurse risque liés à cette affection dans cette population étaient l’âge,’obésité et la consommation de sel sans modération. La lutteontre l’HTA devra passer par une accentuation de la préven-ion dans nos populations pauvres incapables de faire face auxonséquences susceptibles de survenir en l’absence de mesuresppropriées.

éclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts enelation avec cet article.

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