Prévention des expositions aux radioéléments liées à un accident

nucléaire.• Au cours d’un accident

nucléaire, tel que celui de Tchernobyl, des substances radioactives dangereuses (gaz ou aérosols) qui s’échappent sont essentiellement

• l’Iode 131,

• le Césium 137

• et le Strontium 90.

• L’Iode se fixe sur la thyroïde,

• le Césium 137 sur les muscles et

• Le Strontium 90 sur les os.

• Il en résulte une irradiation interne créant des lésions qui peuvent générer des tumeurs malignes.

► On le trouve dans : - l’eau,les aliments (poissons, fruits de mer,

viandes,fruits,lait…).

On l’appelle l’iode stable.

► Il est indispensable au fonctionnement de la thyroïde.

L’iode est un oligo-élément naturel.

► En revanche, l’iode 131 qui pourrait être rejeté en cas d’accident nucléaire provient d’une réaction physique qui a lieu à l’intérieur du réacteur.

Il s’agit d’iode radioactif.

Sa période (temps de demi-vie) est de 8,1 jours.

Si cet élément entre dans l’organisme, il sera utilisé comme l’iode normal.

Rôle biologique de l'iode

L'iode est un composant des hormones thyroïdiennes, fabriquées au niveau d'une glande : la thyroïde

II I

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Thyroïde

Description générale et situation :

Glande thyroïde : - située à la base du cou, - sous le larynx en avant de la trachée artère. - constituée de deux lobes latéraux réunis par un isthme.

Elle est très richement irriguée par plusieurs artères thyroïdiennes venant des artères voisines (carotides, sous-clavières)

Unités fonctionnelles de la thyroïde : les follicules.

Coupe histologique de la glande (x 12)

Histologie de la glande endocrine

Unités fonctionnelles : follicules thyroïdiens .

Les follicules sont de taille variable et contiennent une substance visqueuse, gélatineuse et homogène : la colloïde (de nature glycoprotéique).

(X 480)

Synthèse des hormones thyroïdiennes.

Rôles des hormones au cours du

développement fœtal : •

Les hormones thyroïdiennes sont indispensables pour le

développement et la maturation du Système nerveux central  (vers la 11ème semaine de grossesse) un déficit peut entraîner une diminution du nombre de dendrites, d’axones, un retard dans la myélinisation, une anomalie synaptique… : pouvant entraîner un crétinisme thyroïdien

La thyroïde fœtale absorbe donc beaucoup d’iode à ce moment là… d’où le risque de contamination

Rôles des hormones au cours du

développement fœtal :

Croissance du squelette

Un déficit peut entraîner un retard de croissance  (poids et taille) : risque de nanisme thyroïdien - T3 et T4 ont un effet mitogène puissant - Augmentent la synthèse des protéines - Stimulent la libération d’hormones de croissance.

la thyroïde fœtale absorbe donc beaucoup d’iode à ce moment là… d’où le risque de contamination

Fonction des hormones au cours

de la 1ère semaine post-natale

• Les hormones thyroïdiennes stimulent la maturation du cerveau , la croissance des os longs…

La thyroïde du bébé absorbe donc beaucoup d’iode à ce moment là… radioactif ou non

Fonction des hormones

chez l’enfant et l’adulte

• Effets métaboliques : les hormones agissent sur le métabolisme énergétique des glucides, lipides et la synthèse des protéines…les concentrations en sels minéraux…

• Actions diverses : - Augmentent la consommation en oxygène (cœur, foie, rein)

et la dépense énergétique au repos (métabolisme basal)- Favorisent la production de chaleur et permettent de réguler la T°C (thermogenèse) en dégradant des réserves et en augmentant la perte d’eau - Augmentent la diurèse (sinon œdème)- Augmentent le rythme cardiaque …- Stimulent le développement et l’activité gonadique

Sites de fixation des hormones thyroïdiennes

• Se fixent préférentiellement

- dans le foie, - les muscles

squelettiques, - le myocarde, - mais aussi - dans les glandes

sexuelles,- la rate,- le système nerveux 

Agissent comme des hormones stéroïdiennes : se fixent sur des protéines associées à l’ADN : stimulent

l’expression de certains gènes notamment ceux codant des enzymes de la respiration cellulaire.

Les hormones radioactives peuvent donc se fixer facilement sur l’ADN de certaines cellules… et dans de nombreux tissus …

Augmentant les fréquences de mutations par les radiations.

Comment limiter le risque??

Distribution de comprimés d’iode stable.

• …afin de prévenir la contamination de la glande thyroïde…

• Les comprimés d’iode sont des médicaments fabriqués avec de l’iode tout à fait comparable à celui qui se trouve dans la nature et dans l’alimentation.

Posologie La prise du comprimé ne peut se faire que sur instruction

officielle des autorités compétentes (préfet).

• Comprimé: 130 mg de KI (iodure de potassium)• chaque comprimé contient 99,38 mg d'élément iode (783 mol de K) • A dissoudre de préférence dans l'eau, jus de fruit ou du lait pour

masquer le goût métallique • Au-dessus de 12 ans: 1 comprimé (130 mg) • de 36 mois à 12 ans: ½ c. (65mg)• En-dessous de 36 mois: ¼ c.(37,5mg)• si une personne prend déjà de l'iode (ablation de la glande,

hypothyroïdie...), elle doit quand même prendre le comprimé et consulter un médecin plus tard.

• conséquences éventuelles: nausées, vomissement, palpitations cardiaques, mais ne pas le prendre est plus risqué.

• Allergies éventuelles à l’iode: rares. Allergie aux excipients rajoutés. (anti-allergiques à prendre)

Rôle des comprimés d’iode

• L’ingestion d’iodure non radioactif associée à la mise à l’abri peut empêcher la fixation de l’iode radioactif sur la thyroïde: l’iode stable entre en compétition avec le radioélément pour le même organe.

• Il s’agit donc de saturer la glande afin que lors du passage du nuage radioactif, l’iode radioactif ne puisse plus s’y fixer.

• Ainsi la thyroïde ne sera pas irradiée. On limite le risque de cancers radio induits.

Pour être pleinement efficace,…

• l'administration d'iode doit avoir lieu dès l’alerte donnée, avant la propagation du nuage radioactif (taux de protection sup. à 95% si la prise a lieu dans les 6h. précédant l’exposition à l’iode radioactif et au pire 1heure après la radiocontamination.

• Après 4h de retard sur le passage du nuage radioactif, elle n'a presque plus d'efficacité.

• Une prise unique sur instruction des autorités compétentes. Le temps de demie-vie de l'iode radioactif: 8 j.

• Demie-vie d'élimination de l’iode médicamenteux stable non fixé : 6 h.

• Un comprimé protège au minimum 48h environ , si les rejets se poursuivent, il faut évacuer les gens ou redonner des comprimés pour être sûr de maintenir la saturation de la glande.

• Dans tous les cas, des restrictions alimentaires sont préconisées.

Gestion des risques…?Intervention d’un pharmacien…

• Des boîtes de comprimés d’iode sont distribuées à titre préventif par les pharmacies d’officine. Celles de Fessenheim ont eu les dernières en 2005. Les habitants situés à 10km autour de la centrale avaient eu des bons de retrait pour s’approvisionner en iode dans les pharmacies.

• C’est la pharmacie centrale des armées de Paris qui fabrique les comprimés.

• Les pharmacies du Doubs ont reçu des boîtes de comprimés en 2003 mais aucun plan de distribution discuté avec les pharmaciens !

• Les comprimés sont actuellement périmés depuis novembre 2008. Pas de nouveaux comprimés reçus et aucune réponse à la demande du président du syndicat des pharmaciens du pays de Montbéliard (lettre à en novembre 2008) ou de Fessenheim.

Informations récentes (février 2009)de la Préfecture de la région de Franche Comté

et de la DRASS…• Il est prévu : • De développer une nouvelle forme galénique de comprimés

dosés à 65 mg au lieu des 130 mg actuellement• D’abaisser le niveau d’intervention en cas d’urgence

radiologique de 100 à 50 millisievert• De renouveler progressivement le stock actuel de comprimés

(pour avoir 88 millions de comprimés à 65mg)

Les comprimés périmés doivent être conservés dans

les pharmacies, une note préfectorale précisera lesmodalités de distribution en cas d’accident

nucléaire. ????

Problèmes soulevés par le pharmacien d’officine, directement impliqué dans la

radioprotection:

• Depuis Tchernobyl, il y a 23 ans (!!), aucune campagne de simulation n’a été faite dans le Doubs.

• Dans le Territoire de Belfort, seul un village –Ettueffont – a connu un exercice de sécurité civile en octobre 2008. Des comprimés factices ont été distribués dans un centre unique de distribution pour la population et dans les établissements scolaires, pour ne pas entamer les stocks réels par ailleurs périmés depuis 2 ans !!

Le bilan de l’exercice a permis de constater :

• pas assez de gendarmes ou de personnes désignées pour assurer la sécurité de plusieurs centres de distribution et la relation permanente entre le maire et les centres de distribution des comprimés.

• Le confinement empêche des assistantes maternelles de sortir prendre les comprimés pour les enfants qu’elles gardent à domicile.

• Certains élèves ne sont pas dans leur établissement: sont à la piscine ou ailleurs…

• Il n’est pas à l’ordre du jour d’avoir des stocks de comprimés à domicile. (seules les personnes situées à 5km de la centrale auront (?) ces comprimés chez eux…)

Qu’en serait-il dans une grande ville?

• Belfort ?

• Montbéliard ?

Problèmes soulevés par le pharmacien d’officine :

• Comment éviter les ruptures de stock de médicaments dans les officines s’il faut en donner à des clients inhabituels le jour d’un accident ?

• Combien de comprimés doit-on donner à un représentant d’une famille ? Le croire sur parole?

• Comment font les personnes sans moyen de locomotion?

• Le comprimé ne protège qu’un temps… En reprendre? Comment gérer la redistribution ? …

• Comment faire le jour J?

• Si (!) nous avons à nouveau des comprimés… Comment gérer la file d’attente devant la pharmacie? Les mouvements de panique? Comment gérer le délai entre l’accident nucléaire et la prise efficace du médicament ?

• Comment fait le patient qui n’est pas chez lui au moment de l’alerte (lieu de travail) ? Où va t-il pour chercher son médicament ?