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CAS CLINIQUE À TENDANCE THÉRAPEUTIQUE N°4
Prise en charge de l’hypertension artérielle pulmonaire
© 2012 SPLF. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Revue des Maladies Respiratoires Actualités (2012) 4, 61-66
Disponible en ligne sur
www.sciencedirect.com
* Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected]
ISSN 1877-1203
Actualités
Maladies
RespiratoiresRevue
des
Organe Officiel de la Société de Pneumologie de Langue Française
www.splf.org7050
1
mars
Vol 4 2012n°2
Séminaire d’Approfondissement et de Perfectionnement en Pneumologie
Édition 2012Atteintes vasculaires pulmonairesParis, 16 et 17 mars 2012
Numéro réalisé grâce au soutien des laboratoires
Coordination : B. Maître, F. Chabot A. Bergeron pour la Revue des Maladies Respiratoires Actualités
D. Montani*, O. Sitbon
Université Paris Sud-11, Centre de Référence de l’Hypertension Pulmonaire Sévère, Service de Pneumologie, INSERM U999, Hôpital Antoine Béclère, Clamart, France
Commentaires
Quelle est votre principale hypothèse diagnostique ?
Le diagnostic le plus probable est celui d’une hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) et nécessite la réalisation d’un cathétérisme cardiaque droit.
PAP moyenne à 55 mmHg, une pression auriculaire droite (POD) à 7 mmHg, une pression capillaire pulmonaire d’occlusion (PAPO) à 3 mmHg, un index cardiaque diminué à 2,01 L/min/m² et une SvO2 basse à 55 %. Les résistances vasculaires pulmonaires calculées étaient très élevés à 1248 dyn·s·cm . Le test de vasodilatation en aigu avec le monoxyde d’azote (NO) ne montrait pas de réactivité.
L’année 2009 a vu la publication des premières recommandations conjointes des Sociétés Européennes de Pneumologie (ERS) et de Cardiologie (ESC) sur la prise en charge de l’hyper-tension pulmonaire [1,2]. Parmi les nombreuses nouveautés abordées, ces recommandations
ou égale à 15 mmHg et un débit cardiaque normal ou diminué et l’HTP post-capillaire caractérisée par une PCP supérieure à 15 mmHg (Tableau 1).
Ces recommandations [1,2] rappellent aussi la nécessité de réaliser un test de vasodi-
patients « répondeurs en aigu » dont on sait qu’une partie d’entre eux sera « répondeurs aux inhibiteurs calciques » au long cours avec un excellent pronostic.
62 D. Montani, O. Sitbon
Ces nouvelles recommandations ont aussi été l’occasion de
physiopathologiques les plus récentes (Cf Tableau 2). Il est important de souligner que l’HTAP n’est qu’un sous-groupe des HTP pré-capillaires et donc que ces deux termes ne sont pas synonymes.
Quels examens effectuez-vous en première intention ?Le bilan biologique est normal en dehors des ASAT et ALAT à deux fois la normale. Les sérologies de l’hépatite B et C, et VIH sont négatives ainsi que le bilan auto-immun (anticorps anti-nucléaires, ANCA). Le BNP est élevé à 550 pg/ml (normal <100 pg/ml).
La scintigraphie pulmonaire ventilation/perfusion (Fig. 1)ne retrouve pas d’argument pour un cœur pulmonaire chro-nique post-embolique (absence de défects systématisés en perfusion). L’angioscanner retrouve des artères pulmonaires dilatées sans matériel endoluminal, et sans anomalies parenchymateuses.
L’échographie abdominale ne retrouve aucun signe d’hypertension portale.
La distance parcourue lors du test de marche de 6-minutes (TDM6) était de 519 m (79 % de la valeur théorique), avec un score de dyspnée BORG à 6. Lors du TDM6, la fréquence cardiaque passait de 78 à 82 /min et la saturation en oxygène de 96 à 79 %.
Les recommandations ERS/ESC ont proposé un algorithme d’évaluation des hypertensions pulmonaires (Fig. 2) :
Au vu de ces examens, le diagnostic retenu est celui d’HTAP idiopathique avec retentissement clinique (classe fonctionnelle NYHA/OMS III), fonctionnel (désaturation profonde et absence de réserve chronotrope lors du test de marche de 6-minutes) et hémodynamique (index cardiaque bas) important.
Il est important de souligner que malgré la sévérité de cette HTAP, le test de marche de 6-minutes peut être considéré
patients jeunes car les valeurs théoriques n’ont pas jamais été évaluées dans des populations de cet âge. Une désaturation lors du test de marche, l’absence d’élévation de la fréquence cardiaque ou la survenue de malaises lors du test de marche de 6-minutes sont des éléments qui doivent alerter le clinicien sur la sévérité de la maladie. L’épreuve d’effort peut apporter des informations complémentaires importantes sur l’adaptation à l’effort et constitue un bon examen pronostique et de suivi de l’HTAP. Elle doit être réalisée dans un centre ayant l’expertise de l’HTP.
Figure 1. Scintigraphie de ventilation/perfusion de la patiente.
Tableau 1.
Critères hémodynamiques
Hypertension pulmonaire (HTP) Tous les groupes
HTP pré-capillaire PCP < 15 mmHg
Débit cardiaque normal ou diminué
1. HTAP
1’. MVO et HCP
3. HTP des maladies respiratoires et/ou hypoxémies chroniques
4. HTP post-embolique chronique
5. HTP de mécanisme multifactoriel ou incertain
HTP post-capillaireDébit cardiaque normal ou diminué
HTP des cardiopathies gauches
Cas clinique à tendance thérapeutique n°4 - Recommandations HTAP : quelle place pour le traitement combiné séquentiel ? 63
Si l’hypothèse diagnostique principale
débutez-vous ? Avec quels objectifs ?
Selon les recommandations ERS/ESC, plusieurs options thérapeutiques sont envisageables dans cette situation (Fig. 3). Malgré les avancées thérapeutiques ces dernières années, aucun traitement ne permet de guérir l’HTAP. En revanche, ils permettent d’améliorer le pronostic, l’allongement de durée avant aggravation clinique et la qualité de vie. D’après les experts, en cas de tableau d’HTAP sévère (classe fonctionnelle IV), le traitement de première intention est l’epoprostenol en injection intraveineuse continue. Les possibilités de traitement pour les classes fonctionnelles III comprennent les antagonistes
des récepteurs de l’endothéline ou les inhibiteurs de PDE5 ou l’epoprostenol et ses analogues. Pour les classes moins
fonctionnelle II.
Chez cette patiente en classe fonctionnelle NYHA/OMS III, en plus du traitement conventionnel, un traitement
l’endothéline (bosentan) a été initié à la dose de 62,5 mgdeux fois par jour, augmenté à la dose de 125 mg deux fois/j après 1 mois sous surveillance des transaminases hépatiques.
Le suivi de cette patiente impose une réévaluation clinique, fonctionnelle et hémodynamique dans les 3 à
la stratégie thérapeutique.
Tableau 2.
1. Hypertension Artérielle Pulmonaire
1.1. Idiopathique1.2. Héritable 1.2.1. Mutations BMPR2 1.2.2. Mutations ALK1, endogline (avec ou sans maladie de Rendu-Osler) 1.2.3. Mutations inconnues.1.3. Induite par des médicaments ou des toxiques1.4. Associée à : 1.4.1. Connectivites 1.4.2. Infection par le VIH 1.4.3. Hypertension portale 1.4.4. Cardiopathies congénitales 1.4.5. Schistosomiases 1.4.6. Anémies hémolytiques chroniques1.5. HTP persistante du nouveau-né
1’. Maladie veino-occlusive pulmonaire et hémangiomatose capillaire pulmonaire
2. HTP des cardiopathies gauches
2.1. Dysfonction systolique2.2. Dysfonction diastolique2.3. Valvulopathies
3. HTP des maladies respiratoires et/ou hypoxémies chroniques
3.1. Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO)3.2. Pneumopathies interstitielles3.3. Autres maladies respiratoires restrictives et/ou obstructives3.4. Syndromes d’apnées du sommeil3.5. Syndromes d’hypoventilation alvéolaire3.6. Exposition chronique à l’altitude élevée3.7. Anomalies du développement
4. HTP post-embolique chronique
5. HTP de mécanisme multifactoriel ou incertain
5.1. Maladies hématologiques : syndromes myéloprolifératifs, splénectomie.
5.3. Maladies métaboliques : glycogénoses, maladie de Gaucher, dysthyroïdies.
64 D. Montani, O. Sitbon
OUI
NON
OUI
NON
NON
NON
OUI
Symptômes / Signes cliniques / Antécédents suggérant une HTP
Evaluation non invasive compatible avec une HTP ?
Envisager les causes les plus fréquentes d’HTP
Antécédents / Symptômes / Signes cliniques
ECG, RT, ETT, EFR, scanner haute résolution
Groupe 2 ou 3 : diagnostic confirmé
Réaliser une scintigraphie pulmonaire V/P
Défects segmentaires de perfusion
Considérer les autres causes moins féquentes
Réaliser un cathétérisme cardiaque droit
(selon probabilité d’HTAP*)
Tests dignostiques
spécifiques
Rechercher d’autres
causes et/ou revérifier
Groupe 3
Maladies pulmonaires
et/ou hypoxie ?
OUI
HTP
« disproportionnée »
Rechercher
une autre cause
PAPm 25 ≥ mmHg
PAP0 ≤ 15 mmHG
Schistosomiases,
autres du groupe 5
Hémolyses
chroniques
Hypertension
porto-pulmonaire
Groupe 2
Cardiopathies
gauches ?
OUIHTP « proportionnée »
à la sévérité
Traitement de la causesous-jacente et évaluer
la progression
Considérer le Groupe 4
HTP TEC
MVO,
HCP
Connectivites
Médicaments,
toxiques
Infection
VIH
HTAP idiopathique
ou héritable
BMPR2, ALK-1, endogline
(maladie de Rendu Osler),
histoire familiale
Cardiopathies
congénitales
Signes cliniques,Scanner, Anticorps
anti-nucléaires
Antécédents
Sérologie VIH
ETT, ETO,IRM cardiaque
Examen physique,Echographie,
Bilan de la fonction hépatique
Examen physique,Bilan biologique
Figure 2. Algorithme diagnostique des hypertensions pulmonaires (reproduit de [1]). HTP : hypertension pulmonaire, HTPTEC : hypertension pulmonaire thromboembolique chronique, PAPm : pression artérielle pulmonaire moyenne, PAPO : pression artérielle pulmonaire d’occlusion, MVO : maladie veino-occlusive, HCP : hémangiomatose capillaire pulmonaire.
Contraception (I-C)
Vaccination antigrippale
et antipneumococcique (I-C)
Réhabilitation à l’exercice (IIa-B)
Eviction des activités physiques
excessives (III-C)
Traitement symptomatique et mesures générales
Centre de référence ou de compétence (I-C)
Test de vasoréactivité en aïgu
(I-C pour HTAPi)
(IIb-C pour HTAPa)
RÉPONDEUR EN AÏGU NONRÉPONDEUR
CF OMS I-IIIInhibiteurs calciques (I-C)
Réponse persistance(CF OMS I-II)
Poursuite des inhibiteurscalciques
Diurétiques (I-C)
Oxygène# (I-C)
Anticoagulants oraux :
HTAPi/HTAPh et HTAP due aux anorexigènes (IIa-C) HTAPa (IIb-C)Digoxine (IIb-C)
RÉPONSE CLINIQUE INSUFFISANTE
RÉPONSE CLINIQUE INSUFFISANTE
Atrioseptostomie (I-C) et/ouTransplantation pulmonaire (I-C)
Traitement combiné séquentiel (IIa-B)+
ARE
Prostacycline IPDE-5
+ +
+
THÉRAPIE INITIALE
RecommandationEvidence
I-A
I-B
IIa-C
IIb-B
Classe fonctionnelleOMS II
AmbrisentanBosentanSildénafil
Tadafil
Sitaxentan***
Classe fonctionnelleOMS III
Classe fonctionnelleOMS IV
Ambrisentan, Bosentan,Sitaxentan***, Sildénafil,Epoprosténol IV, Iloprost inh.
Tadafil, Tréprostinil SC, inh*.
Iloprost IV**, Tréprostinil IV*
Beraprost*
Epoprosténol IV
Ambrisentan**, Bosentan**, Sitaxentan***, Sildénafil**, Tadafil**, Iloprost IV**, inh*.Tréprostinil SC**, IV**, inh*.Traitement combiné d’emblée
OUI NON
Figure 3. Algorithme de traitement selon les recommandations ERS/ESC selon la classe fonctionnelle NYHA/OMS.* : non approuvé à ce jour en France ; ** : pas d’AMM pour cette indication à ce jour en France, *** : retiré du marché en Europe en décembre 2010Les traitements encadrés en rouge sont les traitements proposés en première intention.
Cas clinique à tendance thérapeutique n°4 - Recommandations HTAP : quelle place pour le traitement combiné séquentiel ? 65
Une des nouveautés des recommandations ERS/ESC est de proposer des objectifs thérapeutiques à partir des principaux examens réalisés dans le suivi des patients atteints d’HTAP (clinique, test de marche de 6-minutes, épreuves d’effort, BNP ou NT-proBNP, échocardiographie et évaluation hémo-dynamique invasive). Ces facteurs sont présentés dans le tableau 3. Si l’évaluation retrouve des facteurs de mauvais pronostic ou de pronostic intermédiaire, une augmentation de la pression thérapeutique doit être proposée (traitement combiné de l’HTAP). L’objectif étant d’atteindre tous les critères de « bon pronostic ». Malheureusement, cette situa-tion ne peut pas toujours être obtenue avec les traitements actuellement disponibles.
Après 4 mois de traitement, l’état clinique était stable avec un test de marche de 6-minutes stable. Il existait de plus une amélioration hémodynamique avec une augmenta-tion de l’index cardiaque à 2,5 l/min/m².
Cependant, la patiente était toujours en classe fonction-nelle NYHA/OMS III et le BNP était élevé à 217 pg/ml. Dans ce contexte où tous les objectifs de bon pronostic n’avaient pas
par l’adjonction d’un inhibiteur des phosphodiesterases de
Après 4 mois de bithérapie, l’état clinique de la patiente s’est détérioré, la patiente restant en classe fonctionnelle NYHA/OMS III mais présentant une diminution de la distance parcourue lors du test de marche de 6-minutes (441 m).
cardiaque droit montrant une chute de l’index cardiaque (2,09 l/min/m²). Le BNP était augmenté à 360 pg/ml. Nous avons donc décidé de majorer le traitement en associant de la prostacycline intraveineuse continue (FLOLAN®), aboutissant à une « trithérapie séquentielle ».
Le bilan à 4 mois de trithérapie montrait une amélio-ration franche permettant de répondre à tous les objectifs thérapeutiques proposés dans les recommandations ERS/ESC : classe fonctionnelle NYHA/OMS II, test de marche de 6-minutes 601m, POD 3 mmHg, IC 3,35 l/min/m² et BNP < 100 pg/ml. A un an de traitement, la patiente était stable sous cette stratégie thérapeutique.
Conclusion
L’année 2009 a vu la publication des premières recommandations conjointes des Sociétés Européennes de Pneumologie (ERS) et de Cardiologie (ESC) sur la prise en charge de l’hypertension pulmonaire [1,2]. Ces recommandations proposent une nouvelle définition et classification des hypertensions pulmonaires et proposent aussi un algorithme d’exploration des patients suspects d’hypertension pulmonaire.
Une des avancées majeures de ces recommandations est de proposer des recommandations thérapeutiques fondées sur les niveaux de preuve et de proposer pour la
(objectifs cliniques, fonctionnels, échocardiographiques et hémodynamiques).
Ce cas clinique illustre l’importance d’évaluer de manière régulière les patients atteints d’HTAP sous traitement spéci-
Trop souvent, les équipes médicales prenant en charge les patients atteints d’HTAP se contentent de réponses modérées au traitement. Ce cas illustre qu’une augmentation théra-peutique (bi ou trithérapie) guidée par les recommandations peut permettre d’obtenir de franche amélioration clinique, fonctionnelle et hémodynamique, et espérer améliorer le pronostic de cette maladie.
Tableau 3 Facteurs pronostiques devant orienter la prise en charge de l’HTAP
Facteurs pronostiques Bon pronostic Intermédiaire Mauvais pronostic
Non - oui
Rythme de progression Lente - Rapide
Syncope Non - Oui
Classe fonctionnelle NYHA/OMS I ou II III IV
Test de marches de 6 minutes > 500 m 300-500 m < 300 m
Épreuves d’effort : VO2max > 15 ml/kg/min 12 à 15 ml/kg/min < 12
BNP/NT-proBNP Normal ou subnormal Élevé Très élevé
ÉchocardiographieAbsence d’épanchement péricardique
TAPSE > 20 mm
Présence d’épanchementpéricardique
TAPSE < 15 mm
Hémodynamique : POD et index cardiaque (IC)
POD < 8 mmHg2
8 < POD < 15 mmHg
2 < IC < 2,5 l/min/m2
POD > 15 mmHg
IC < 2 l/min/m2
66 D. Montani, O. Sitbon
Une des stratégies futures de prise en charge de ces malades sera probablement d’associer précocement les différents traitements disponibles (association de 3 classes
possibles les objectifs thérapeutiques. Même si les premiers résultats de cette stratégie semblent encourageants, de nouvelles études sont nécessaires pour évaluer leur impact sur la survie de ces malades.
Déclarations d’intérêts
D. Montani et O. Sitbon : Essais clinique en qualité de co-investigateur, expérimentateur non principal, collaborateur à l’étude (Actelion, Bayer Shering Pharma, GlaxoSmithKline, Lilly, Novartis, Pfizer) ; Conférences : invitations en qualité d’intervenant (Actelion, Bayer Shering Pharma,
invitations en qualité d’auditeur (frais de déplacement et d’hébergement pris en charge par une entreprise (Actelion, Bayer Shering Pharma, GlaxoSmithKline, Lilly, Novartis,
Références[1] Galie N, Hoeper MM, Humbert M, Torbicki A, Vachiery JL,
Barbera JA, et al. Guidelines for the diagnosis and treatment of pulmonary hypertension. Eur Respir J 2009;34:1219-63.
[2] Galie N, Hoeper mm, Humbert M, Torbicki A, Vachiery JL, Barbera JA, et al. Guidelines for the diagnosis and treat-ment of pulmonary hypertension : The task force for the diagnosis and treatment of pulmonary hypertension of the european society of cardiology (esc) and the european respiratory society (ers), endorsed by the international society of heart and lung transplantation (ishlt). Eur Heart J 2009;30:2493-537.